Lundi 1er janvier 2007. Choix de quatre
tailles de vœux, selon votre budget...
Repas du matin de l'an, traditionnel. Allons marcher, malgré les nuages. D'abord jusqu'au sanctuaire
Yasukuni, pour voir animées et populeuses les allées en préparation
encore hier. Et sur un étal, ces alignements de darumas en papier mâché.
Choix de quatre tailles de vœux*, selon votre budget... Retour par Ginza désert (c'est normal, ça rouvrira
demain). * Les quatre tailles de vœux (les liens sont pour des personnes très très averties) :
Commentaires1. Le lundi 1 janvier 2007 à 20:55, par olivier : Meilleurs voeux à notre insurpassable IRB !!! (International
Réticulaire Berlol), à T. sa non moins réticulaire compagne
d'aventures, et à tous les Berloliens/Berloleux/Berlolettes/Berloletiens...
Que 2007 vous soit bénefique et doux!!! Et prolifique pour tous ceux
et celles qui sont créateurs et créateures!!! Que la langue
vous emporte au-delà des conventions et des discours convenus... Et
surtout, surtout, surtout que 2007 soit l'année d'un renouveau pacifiste
et heureux pour la planète et en politique... Ben, on a bien le droit
d'espérer un peu... Non?? 2. Le lundi 1 janvier 2007 à 23:09, par caroline : Et en plus, ça marche ! Il y a quelques années,
des amis m'avaient rapporté du Japon un Daruma. J'avais misé
gros en noircissant un oeil car mon voeux était que deux de mes enfants
réussisent le bac dans l'année. Ce n'était pas gagné
d'avance, l'un des deux l'avait déjà somptueusement raté
quelques mois auparavant. Et ça a marché puisqu'ils l'ont réussi
avec l'aide du Daruma auquel je n'ai pas manqué de noircir le second
oeil. Depuis, ils vont très bien et mènent leur barque sans
problème. 3. Le mardi 2 janvier 2007 à 01:14, par brigetoun : si je ne l'ai déjà fait, tous mes voeux de terre et d'air 4. Le mardi 2 janvier 2007 à 10:42, par k : bon bah, je vous le souhaite, gaie, jouisif, plein de fougue, de rage et de fureur berlol, s'étand nouveau,lol........ 5. Le mercredi 3 janvier 2007 à 06:35, par christine : tous mes voeux d'air (séduisants mais peut-être
au-dessus de mes moyens) et mes voeux d'eau : bons courants et bons réseaux
à toi et à tous ! 6. Le mercredi 3 janvier 2007 à 07:08, par christine : mais, en parlant d'eau, j'ai l'impression que le jlr est englué dans la grande paralysie aquatique de l'internet asiatique ? ou bien ne sont-ce que les lendemains de fête qui sont difficiles ? 7. Le mercredi 3 janvier 2007 à 07:28, par Berlol : C'est le timing qui est difficile ! Sinon, merci pour les
vœux. Ils ont du succès, ces vœux des quatre éléments,
je reçois des commentaires par courriel aussi... |
Mardi 2 janvier 2007. Trois fois un
grand cercle de paille.
Changement de braquet. Après des jours de marche dans la
ville, nous nous offrons deux jours de voiture dans la région — profitons-en
pendant que les tokyoïtes sont à la montagne ou à l'étranger !...
Et en voiture !... Grande boucle d'élévation et d'accès au Rainbow
Bridge puis Odaiba. On se gare près de la copie de la statue de
la liberté. Promenade puis visite du centre commercial Docks. Pas
terrible.
Après ce nowhere culturel, en route pour la classe,
la grande, l'internationale : quelques bretelles d'autoroute, des ponts
au-dessus des industries qui asphixient Kawasaki. Ça roule bien partout,
et nous voilà à Yokohama. Le centre, à pied, le parc Yamashita.
En voiture jusqu'au parking de Landmark
Tower, à
Minatomirai (trois kilomètres plus au Nord). Galeries commerciales
et accès au panorama. Ascenseur à 750 mètres par minute
pour aller au 69e étage (déjà pris le 18 août 2004). Mais où est donc passée la littérature ? Elle (se) repose... Commentaires1. Le mercredi 3 janvier 2007 à 22:28, par Manu : Sais-tu que le restaurant Elysée-hikaru a déménagé tout près de Motomachi (www.elysee-hikaru.com/acc... ? J'y suis allé le 27 décembre dernier (en ton honneur ?) par très beau temps. C'était toujours aussi bon, avec une vue magnifique sur le Fuji. Si T. aime ce quartier, vous devriez avoir plus d'occasions d'y manger. |
Mercredi 3 janvier 2007. Voiture, pour
le meilleur et le pour le pire.
Comme hier, il ne fera pas franchement beau, mais ni mauvais ni véritablement froid, donc convenable pour une sortie plus lointaine, limite campagnarde... Nous reprenons les autoroutes d'hier — comme j'ai bien retenu, tout passe plus vite et plus facilement (les embranchements et panneaux aux bretelles ne sont pas franchement simples à lire, d'autant qu'il y a multiplicité de signaux à tout moment) — et les dépassons pour aller jusqu'à Kamakura, via Zushi, puis Enoshima, terme de notre périple. En voiture, pour le meilleur et pour le pire. Nous avons connu le meilleur. Ce sont ces autoroutes désertes ou presque, surtout sans les gros camions, interdits de circulation jusqu'au 4 ou 5. Ce sont ces panoramas urbains et maritimes, à perte de brume, elle-même percée des mille lumières de tous les signaux possibles, et notamment en hauteur, les signaux clignotants qui balisent le terrain aérien pour les avions et les hélicoptères. Ce sont ces conversations qui s'étirent aux quatre coins de l'habitacle, partent en guidouille quand certains s'endorment, rebondissent de la France au Japon, du passé au présent, du rire à la compassion, selon l'histoire. Le pire, ce sera l'heure et demie qu'il faudra passer à progresser de quelques mètres par minute sur la seule route de retour possible, celle du bord de mer, parce que les autorités de Kamakura ont décidé de fermer toutes les rues du centre-ville afin de faciliter les déplacements des milliers de piétons qui se rendent aux temples — jusqu'à 17 heures. Tout juste un petit train pour égayer notre avance gallinacée. Et lors d'une pose dans des rues adjacentes, la rencontre d'une véritable pâtisserie, Saint-Louis, où nous prendrons gâteaux et cafés — et une galette des rois qu'on n'aurait jamais cru en trouver une telle durant notre immersion nippone. Cependant, la visite d'Enoshima restera un grand moment de notre semaine touristiques (malgré l'attente déjà pour une place de parking). Je n'avais jamais vu autant de monde dans les ruelles du bas, un peu comme au Mont-Saint-Michel. La queue principale, sur les marches, est pour les gens qui vont faire leurs prières. Il nous reste la solution (payante mais bien pratique) des escalators automatiques (trois tronçons couverts, taillés dans la roche mais ressemblant comme deux gouttes d'eaux aux escalators du centre de Tokyo, qui font économiser quelques centaines de marches — non que l'on ne puisse monter nous-mêmes ces marches mais parce qu'il faut faire la queue alors que l'on n'y va pas pour prier ! Retour sans problème (autoroutes, bref dîner au Rihga Hotel, près de Waseda (sans prendre de dessert), derniers et lumineux tours de roues dans Shinjuku la nuit) et restitution de la voiture à l'agence de location, à Takadanobaba. Excellente, cette galette des rois ! C'est B. qui tire la fève
(une vraie). Commentaires1. Le mercredi 3 janvier 2007 à 11:05, par Agnes : travel.guardian.co.uk/art... 2. Le mercredi 3 janvier 2007 à 11:55, par brigetoun : j'essaie, mais bien inutilement ou en vain, d'imaginer le périple 3. Le jeudi 4 janvier 2007 à 13:16, par Dominique Fromentin : panoramas urbains et maritimes, à perte de brume,
elle-même percée des mille lumières de tous les signaux
possibles, et notamment en hauteur, les signaux clignotants qui balisent
le terrain aérien pour les avions et les hélicoptères 4. Le vendredi 5 janvier 2007 à 04:11, par Berlol : Merci de citer mes sources... 5. Le vendredi 5 janvier 2007 à 22:43, par Dominique Fromentin : toujours plaisir, comme le dit A S après-demain, quand
l'écriture devient source, plutôt 6. Le samedi 6 janvier 2007 à 06:21, par Berlol : Merci. Mais je ne crois pas que cet Alain soit A S, ou tout au moins le S auquel je pense. Et qui est le bienvenu, de toute façon ! |
Jeudi 4 janvier 2007. Sashimi de cheval,
parachevant le stage.
Courses, sushis et dernières courses. Le tout à Ginza. Les sushis
font partie des expériences complexes et paradoxales qu'offre le Japon
— par exemple à des Français non avertis. Paradoxale parce
que tout roule à l'envers, dans le sushi, ou parce que tout
est déjà collé par des a-prioriz. Le soir, dernier nabe, au poulet, précédé d'un sashimi de cheval, parachevant le stage intensif de japonité qu'ont subi nos deux cobayes. Aptitudes au langage. Commentaires1. Le lundi 8 janvier 2007 à 18:53, par Manu : Ça devient difficile à suivre ! Tu ne préviens
plus qu'a priori de tes futurs changements dans les billets passés
! 2. Le lundi 8 janvier 2007 à 21:31, par Berlol : Merci pour les autres !... Je crois que ça dépend de l'agrégateur qu'on utilise. Bloglines, par exemple, affiche de nouveau un billet quand il a été modifié (re-posté). Si j'ai bien compris ce que tu m'avais dit, Netvibes ne le fait pas... C'est ça ? 3. Le lundi 8 janvier 2007 à 23:26, par Manu : J'essaye d'imaginer comment ça fonctionne. 4. Le mardi 9 janvier 2007 à 14:24, par christine : moi je récupère en ce moment les nouveautés
via les marques pages dynamiques de firefox, et là les post modifiés
ne réapparaissent pas non plus (je n'ai d'ailleurs pas le souvenir
que cela ait été différent avec bloglines que j'utilisais
auparavant) |
Vendredi 5 janvier 2007. Poussières
générées par l'énorme.
Lever à 5h15, retour à 10h30.
Du coup, annulation d'un déjeuner de retrouvailles entre
collègues, tringlage de grisâtre tuyau poisseux et course à
la pièce de rechange... Vers 14h30, T. et moi nous autorisons un en-cas
(de toute façon, nous avons trop mangé pendant plus d'une semaine)
et quelques courses complémentaires (et pendant qu'on y est la commande
de la machine à expresso De Longhi que nous avions délaissée
en fin d'année, pas la machine mais la commande). Rembobinage... Seul, une heure dans un train, j'avais tout de même
un peu retrouvé les délices des mondes parallèles... Commentaires1. Le vendredi 5 janvier 2007 à 08:40, par k : ehhhehhehhh regardez cela,www.imec-archives.com/pro... pris ma journée de vendredi 12 janvier, et le samedi une lecture de lonsdale, je penserai à vous,, vite vite c'est quand vendredi................ 2. Le vendredi 5 janvier 2007 à 16:34, par Alain : Je n'avais jamais pris le temps de lire ce journal, mais je suis très surpris aujourd'hui. Quelle belle écriture ! Comme une neige fine qui tombe doucement du premier au dernier paragraphe. Chapeau bas... 3. Le vendredi 5 janvier 2007 à 22:40, par Dominique Fromentin : un peu de mélancolie sied à son clavier 4. Le vendredi 5 janvier 2007 à 22:54, par caroline : Moi, j'ai un problème avec la machine à expresso De Longhi. Le réservoire d'eau fuit. je ne cmprends pas pourquoi; Évidemment, la garantie s'est envolée avec les paquets cadeaux. 5. Le samedi 6 janvier 2007 à 03:54, par Dominique Fromentin : c'est peut-être à cause du e en trop et de l'o
en moins ? 6. Le dimanche 7 janvier 2007 à 23:04, par Manu : On finit enfin par comprendre cette histoire de lapin !... |
Samedi 6 janvier 2007. Percer stridemment
dans tous les bétons.
Réveillés tous deux assez tôt par des maux de nos gorges fragiles (et un peu de fièvre pour T.), nous ne pouvons guère nous reposer, d'autant que l'activité du chantier consiste maintenant à percer stridemment dans tous les bétons coulés en fin d'année. Fortes et longues pluies qui viennent le lendemain du départ de nos invités, alors que les mêmes trombes étaient tombées la veille de leur arrivée... Symétrie ? Parenthèses ? Quoi qu'il en soit, cela n'incite pas non plus à sortir. Accueil de Bikun pour deux semaines (pour lui éviter la noyade, le père de N. l'a conduit jusqu'ici en voiture). Lui, il connaît bien le Japon. Heureusement, car les cours reprenant cette semaine, avec les examens derrière, et même le cours de l'Institut à partir de samedi prochain, nous n'aurons guère de temps à lui consacrer. Mais je lui fais confiance. Correction de copies. Ce n'est pas tous les ans — mais ce n'est pas la première fois — qu'une étudiante conjugue connaître au subjonctif « que je connasse ». Et ça vous fait rire ?... En clin d'œil à ma sœur, ce chou tricolore (marron, vanille, chocolat) de chez Angelina, notre dessert du jour. Entre la fièvre et les médicaments... La littérature vivra toujours, au moins tant qu'il y aura
des hommes, certains hommes et certaines femmes qui habitent
la littérature. Pour le reste,
on n'est sûr de rien... Commentaires1. Le samedi 6 janvier 2007 à 06:45, par Manu : お大事に 2. Le dimanche 7 janvier 2007 à 06:40, par un canard de la rivière : Bonne année à toi et aux tiens! 3. Le dimanche 7 janvier 2007 à 07:25, par Berlol : Merci d'apparaître et de tes compliments. Mes meilleurs
vœux pour 2007 ! Ta citation de Robespierre est... impressionnante. |
Dimanche 7 janvier 2007. Métro
Singer en dadaïste.
Convalescence et repos. Le mal de tête continue une bonne partie de la journée, pas invalidant, ni déprimant, juste présent. Il s'en ira après la sieste. Tout de même sorti en fin de matinée, je suis passé à l'Institut franco-japonais où j'ai eu l'occasion de dire des vœux en français et en japonais, puis à Hanamasa pour acheter des tomates et du basilic, chez Becker pour du pain et des bretzels, à la papeterie pour des enveloppes par avion — je vais pouvoir envoyer quelques vœux par écrit en France, aussi. Pas mal d'heures à l'ordinateur pour du courrier, des lectures de blog et de presse, des compléments à mes billets, et aussi des enregistrements d'émissions de France Culture. Dans
Question d'éthique du 30 décembre, intitulé
Les limites morales de la liberté artistique, Monique
Canto-Sperber
revenait avec Marcela Iacoub sur l'exposition Présumés
innocents qui fait scandale des années après son événement
(en 2000,
l'émotion était plutôt locale), ou plutôt sur
le scandale actuel de l'orchestration de ce scandale par de nouvelles ligues
de vertu (on disait ça il y a longtemps...) — ou quand une ultra-minorité
fait la loi en se faisant passer pour prescriptrice de doxa. Hier, Histoire de Monelle de Marcel Schwob, dans la Fiction de Mauvais Genres... « Celle qui est perdue sitôt trouvée »... Célébrations de 2007, que choisir ? On a ces jours-ci du Walser partout (j'enregistre). Mes goûts me portent plutôt vers Madeleine de Scudéry, Pablo Picasso pour ses Demoiselles d'Avignon, Alfred Jarry qui partait. Mais aussi un petit pincement de tendresse pour des publications d'il y a cent ans : Arsène Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc et Le Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux. Super ! Génial ! J'espère que ce plan anagrammatique du métro de Paris fera le tour du monde ! En tout cas, je vois très bien comment s'amuser avec dans les cours de français. Merci à Gilles et à Philippe et à tous ceux qui font circuler l'information. J'ai des amis au métro Singer en dadaïste à qui ça devrait plaire... * * La justice s'acharne sur « Présumés
innocents », Commentaires1. Le dimanche 7 janvier 2007 à 13:23, par brigetoun : grand merci pour le Grand Cyrus, facile à consommer, et en fait on s'y embarque 2. Le dimanche 7 janvier 2007 à 15:53, par patapon : Bonne année à tous deux ! Génial, le plan de métro: j’ai fait toute une ligne sans me tromper - preuve, s’il en était besoin, que je suis et serai toujours un Parisien ! 3. Le dimanche 7 janvier 2007 à 18:35, par Berlol : Cher Patapon, nos meilleurs vœux pour toi et les tiens ! Tu auras très bientôt un courriel spécial... Ta ligne sans faute, c'était laquelle ? Parce que moi aussi, j'en ai réussi de bonnes séries... 4. Le dimanche 7 janvier 2007 à 18:48, par patapon : C’était Etoile- Nation (par Denfert) ! 5. Le dimanche 7 janvier 2007 à 19:55, par Berlol : Chapeau, oui, c'est une longue... de Soleil adulé téléchargé à Ô nanti !, par On rature derechef... |
Lundi 8 janvier 2007. De nez en oreille,
de nouveaux verres.
Entendu sur France Info : une tempête de vent est passée
hier sur le Japon. C'est donc pour ça que notre linge étendu
dehors a séché si vite ! Encore du travail à préparer pour la fac. On va y
arriver... Des fois, ça m'attriste, d'être ici. Ça arrive en particulier pour des événements littéraires, surtout quand je suis sûr que personne ne les diffusera, ni à la radio ni sur un site perso ou dédié. Par exemple, ces Enjeux contemporains du roman, les 26 et 27 janvier à la Maison de l'Amérique latine, autour de l'essai de Viart et Vercier, avec de nombreux auteurs intéressants... Satisfaits de nos résultats, en laissant un peu pour ce soir, nous profitons du soleil et sortons marcher vers la gare de Tokyo, l'objectif étant la grande librairie Maruzen. Nous prenons quand même un peu le JR pour y être plus vite. Au rayon français, petit mais costaud, plusieurs nouvelles éditions des Contes de Perrault, utiles pour T. dont c'est la deuxième spécialité (après, ou avant, historiquement, les mazarinades). Pour moi, l'édition de poche de Dondog, peut-être le seul Volodine que je n'avais pas encore... La librairie, qui s'étend sur 5 ou 6 étages, abrite aussi une boutique d'opticien, spécialisée dans les problèmes des lecteurs professionnels, et notamment les professeurs, personnes qui doivent lire sur papier et sur écran, mais aussi sur le tableau noir (ou blanc) de la classe et voir les étudiants, soit 4 ou 5 distances et largeurs de champ différentes. L'an dernier, T. y avait reçu de bons conseils. Aussi y va-t-elle aujourd'hui pour en demander d'autres, et commander, de nez en oreille, de nouveaux verres — car les marchands de lunettes ont au Japon des diplômes d'ophtalmo. Ça prend bien une heure, une heure et quart, pendant laquelle je parcours tous les rayons de l'étage, divers livres français et espagnols, des revues de maison et de mode. Dans un coin, une baie vitrée donnant directement sur la gare... Dîner tôt au restaurant chinois Ren Ren Ren, près de Yurakucho,
d'où on voit partir et arriver tous les trains — signe avant-coureur
de mon départ demain matin. Très bon, assez créatif,
pas très cher. Puis retour à la tâche. J'en profite pour
peaufiner avec bravitude
le passage sur les sushis dans le billet du 4 janvier. Commentaires1. Le lundi 8 janvier 2007 à 11:15, par Dominique Fromentin : nous aussi, quelquefois, ça nous attriste d'être
ici, même si c'est l'autre ici de l'ici 2. Le lundi 8 janvier 2007 à 13:47, par christine : ... j'aurais bien "la vérité est ailleurs",
mais je ne crois pas que ce soit de Proust ! 3. Le mardi 9 janvier 2007 à 01:23, par Berlol : Bizarre ! Je viens de me rendre compte qu'il y a juste un an, le 8 janvier 2006, il avait aussi été question de problèmes de vue et de lunettes... Alors que c'est un sujet sur lequel je ne me focalise jamais. |
Mardi 9 janvier 2007. Le Mont Fuji
aurait pu avoir été enlevé que je ne le saurais même
pas.
C'est reparti pour un tour de calendrier ! Rien de tel que les obligations professionnelles pour bien le faire sentir. Aller rejouer le hamster dans une roue qui couine un peu plus chaque année... D'avoir lu, vu des centaines de personnes vieillir n'est rien à côté de le vivre soi-même. Et pourtant, ça n'a aucun intérêt. Je le reconnais. Entre ceux qui s'en foutent (parce que plus jeunes), ceux qui se moquent (parce que plus âgés) et ceux que ça réjouit (parce que le royaume des cieux les attend), il n'y a pas moyen d'en placer une sur cette sensation du vieillissement... Une fois installé dans le shinkansen, je n'ai pas essayé
de résister, j'ai mis mon masque d'enrhumé — ce que je suis
un peu, mais c'est aussi pour qu'on ne me voie pas avec la bouche ouverte
— et j'ai dormi tout le trajet. Le Mont Fuji aurait pu avoir été
enlevé que je ne le saurais même pas. Ceci dit, il y a peu de
chance... Après, c'est boulot et une pause blogs. En tous sens, des nuées pas dénuées de sens...
Avec un peu de musique indienne, ça le fait d'autant mieux. Puis
l'émission Metropolis
sur Arte (merci, Christine !),
surtout intéressant pour la Roumanie et la Bulgarie, et un dossier
Beckett. Commentaires1. Le mardi 9 janvier 2007 à 14:57, par christine : pareil pour moi, le hamster dans la roue qui couine ... nous
devons être peu ou prou au même âge critique (je m'aperçois
ce disant que je ne sais pas quel âge tu as, que ta fiche dans bn-opale
plus est muette sur ce point et que même google sèche!) 2. Le mardi 9 janvier 2007 à 15:55, par Berlol : J'ai l'âge qu'avait Spinoza quand il est mort. Mais à sa différence, je n'ai pas encore écrit mon œuvre... Donc pas question de partir, je mets de l'huile dans ma roue qui couine. 3. Le mardi 9 janvier 2007 à 16:23, par christine : c'est d'ailleurs ce que dit Proust juste après dans le Temps retrouvé ... mettons de l'huile, donc (car, si mes calculs sont exacts, je ne suis plus jeune que d'une poignée de semaines) 4. Le mercredi 10 janvier 2007 à 03:55, par brigetoun : le concours des nuages m'a rappelé l'époque où à l'heure du déjeuner j'allais au Louvre pour regarder uniquement (ou presque) le traitement du ciel |
Mercredi 10 janvier 2007. Du différend,
du connivent, donc de la diversitude.
Cours de lecture, ce matin, avec un texte sur la rémanence
du franc dans l'esprit des Français. Quoi qu'en disent les économistes,
qui s'autoproclament gens de confiance plus souvent qu'à leur tour,
la majorité des Français a constaté que le passage à
l'euro a accentué l'augmentation des prix. Cette inflation est évidente
pour moi qui ne viens en France qu'une ou deux fois par an (et quelques autres
dans mon cas avec qui j'en ai parlé) : à la différence
de ceux qui ne les voient pas augmenter d'un ou deux centimes chaque quinzaine
ou mois, je les vois faire des bonds d'euros à chaque semestre. Dans l'après-midi, beau soleil, je vais en vélo à la mairie d'arrondissement pour le renouvellement de ma carte d'étranger. Ça se passe sans problème, avec un employé d'une soixantaine d'années qui me dit avoir appris un peu de français quand il était à l'université — c'était pour pouvoir lire Le petit Prince, ajoute-t-il...
Détour par le supermarché Sappore (4 ou 5 km en plus)
pour du vinaigre, du thé, un pot d'asperges en promo et quelques autres
bricoles, dont du cantal pour T. Beau crépuscule. À saisir : Commentaires1. Le mercredi 10 janvier 2007 à 08:03, par Dominique Fromentin : c'est ce que dit mon boulanger : la preuve que ça
n'a pas augmenté, c'est que le croissant est toujours à 0,90... 2. Le jeudi 11 janvier 2007 à 02:48, par christine : www.livreshebdo.com/actua... 3. Le jeudi 11 janvier 2007 à 03:05, par Berlol : Il me le devra bien... C'est vraiment des buses, à LH... |
Jeudi 11 janvier 2007. Soi dans la
détente...
Soi dans la détente... Et plus tard, après le dîner et l'encore excellent Ce soir ou Jamais d'hier, après un petit complément au billet d'hier, ce paroxysme de tristesse, d'horreur et de... joie (le mot est difficile à prononcer, tout de même) — ou comment finir en beauté : « J'avais pourtant conscience d'avoir été
déchiquetée jusqu'à la moelle. Je relevai une paupière
que les hémorragies rendaient spongieuse et j'observai ce qui se déroulait
à l'extérieur de ma chair. Les tueurs avaient déjà
quitté les lieux. Jean était couché contre moi, défiguré,
geignant lentement, avec des coupures qui évoquaient des débuts
de vomissements. Il n'avait plus de mâchoire inférieure, sa
langue pendait sur le goudron luisant du trottoir. |
Vendredi 12 janvier 2007. Une merde
de roman.
J'aime bien lire des lettres ouvertes quand elles ont un fond sincère
et un objectif précis. C'est le cas je crois de celle que Denis Robert adresse à François
Hollande, dans cette affaire dont les médias disent qu'ils parlent
trop et dont ils parlent en fait de façon trop spectaculaire, à
seule fin d'en éviter le fond (toujours intouché et protégé). « Théoriquement, avant d'entrer dans un livre, un critique devrait ressembler à un sportif n'entrant sur le stade qu'après s'être échauffé, étiré, décontracté et préparé psychologiquement. Au lieu de quoi, les critiques donnent souvent l'impression de s'élancer à contrecœur et de faire payer à l'auteur leur mauvaise préparation.» (Georges Picard, Tout le monde devrait écrire, p. 105) Après déjeuner avec David et travail au bureau, départ en shinkansen. Quintes de toux. Parce que l'air est trop sec. Je mets un masque, qui conserve un peu ma propre humidité et ça va mieux. J'ai même du mal à me réveiller à Tokyo... Quand ce type d'irritation de la gorge m'arrive, une image mentale de la zone se crée, surtout si je somnole. Ça ressemble à ces animations où l'on voit apparaître et progresser la désertification dans une région boisée. J'essaie de respirer à minima, de me ratatiner le bocal, pour que l'air qui passe n'élargisse pas la zone. Un jour, je mourrai d'une apnée antitussive... Allez, vaille que vaille, la Télévision m'attend !...
(Alors qu'on vient de voir l'hilarant From Dusk
till Dawn
(R. Rodriguez, 1996), avec Clooney et Tarantino...) Commentaires1. Le vendredi 12 janvier 2007 à 10:57, par Frédéric : Super, l'article sur Angot. 2. Le vendredi 12 janvier 2007 à 22:45, par Berlol : Bel amalgame ! 3. Le samedi 13 janvier 2007 à 00:54, par brigetoun : cela indique simplement une attitude face à la vie,
qui ne rend pas pour autant ses livres mauvais (ni le contraire). 4. Le samedi 13 janvier 2007 à 03:29, par Mauricette Beaussart : Monsieur Berlol, je vous ai répondu ici : etoilepointetoile.blogspo... 5. Le samedi 13 janvier 2007 à 13:47, par k : l'imec, c'était..........chiant comme la mort par moment, et ces secondes, quelques minutes fulgurante, lonsdale..........sansq voix, au propre comme au figuré, j'en suis ressortis. |
Samedi 13 janvier 2007. Les lunettes
et la dégaine, peut-être.
Lever à 6 heures pour latter les visions... Rapide poulet-frites au Saint-Martin, après quoi je me recouche,
donc. Oui, vous lisez bien, je me recouche. Le rhume, les quintes de toux,
les levers à 6 ou 7 heures toute la semaine... Tout ça fait
que je me recouche jusqu'à 16 heures. Avec la bénédiction
de T. Quand T. revient d'un congrès de dixseptiémistes, consacré aujourd'hui à la Fronde, nous regardons un dévédé d'un Double Je (celui du 27 octobre 2005), pour y voir Kazuo Kiriu parler de Balzac. J'y retrouve le ton passionné non dépourvu de condescendance de Bernard Pivot devant la « folie » que constitue la numérisation intégrale d'une œuvre. Mais passons. Kiriu, très calme, explique notamment comment il a rencontré Balzac, dans un Japon pauvre et se relevant difficilement de la défaite, et pourquoi La Peau de chagrin est son roman préféré. Je m'en souviendrai... |
Dimanche 14 janvier 2007. Commande,
ça bascule tout seul.
Enfin un jour sans aucune obligation sociale. Un jour à monter soi-même. « La dureté des temps, des conditions de travail ou l'angoisse du chômage rendent recevable l'excuse de prendre la culture par son versant le plus aisé. Comment ne pas comprendre que l'on puisse manquer d'ambition intellectuelle après une journée d'usine, de bureau ou d'ANPE ? J'ai connu de ces périodes découragées et décourageantes où le journal ou la télévision ont plus d'attrait qu'un livre. Alors, étant au plus bas de moi-même, l'angoisse enlevait toute saveur à ma vie. C'est que j'avais goûté auparavant à des substances intellectuelles prodigieusement roboratives, notamment à ces livres qui obligent le lecteur à poser sur l'existence un regard métamorphosé. Pour les personnes n'ayant jamais connu cette expérience bouleversante, lire un livre n'est rien de plus qu'un moyen de passer le temps ou de se changer les idées. Comment leur suggérer que la littérature possède des pouvoirs bien plus déterminants sans leur donner l'impression qu'on agite de façon grandiloquente des idées théâtrales ? » (Georges Picard, Tout le monde devrait écrire, p. 112-113) Travail de bureau en matinée. En soirée, film Les folles Années du twist (Mahmoud Zemmouri, 1983). Un film dont je crois bien n'avoir jamais entendu parler. Peut-être est-ce à cause de son titre trompeur ? Film algérien, ou franco-algérien, puisqu'à cheval sur les deux périodes (1959-1962), plein de subtilité comique et de détails historiques ayant juste la bonne dimension pour ne pas alourdir l'intrigue, pour ne pas traiter indignement un sujet — la Guerre d'Algérie — encore très largement intouché en 83. Preuve de l'intérêt qu'il suscite spontanément : T. me pose plein de questions sur les Pieds-Noirs, les militaires, la co-présence de la mode yé-yé et des préceptes musulmans... Je réponds comme je peux, pas toujours brillamment. Librairie
Tiers Livre, et pourquoi pas ? Commentaires1. Le dimanche 14 janvier 2007 à 09:01, par F : merci de ta confiance - les centimes de la ristourne te seront défalqués lors de la prochaine rencontre au sommet au moment de payer le verre de vin blanc - reste que voilà un Bergou de plus dans la nature et c'est ça l'important - un des pbs c'est quand même que les livres qu'on aime on a de + en + de mal à les trouver en rayon - je me dis même que t'aurais le même genre de page avec les livres évoqués dans le jlr je prendrai certainement pas tout (non non, je te dis pas lesquels je prendrais pas), mais j'aurais certainement fait le clic direct pour l'Ossuaire (je l'ai pas chez moi, alors que depuis 15 jours je sais que je dois l'acheter), Sevestre et quelques autres 2. Le dimanche 14 janvier 2007 à 15:04, par Berlol : Ça me trotte... 3. Le lundi 15 janvier 2007 à 03:41, par brigetoun : un rien catastrophique cette nouvelle, je me suis lourdement attardée dans cette librairie, et avec un résultat qui n'était pas au programme 4. Le lundi 15 janvier 2007 à 07:23, par Berlol : Lequel ? Vous n'avez pas acheté de livres ? 5. Le lundi 15 janvier 2007 à 17:22, par Manu : J'imagine plutôt le résultat contraire... Plus de livres achetés que prévu ? 6. Le lundi 15 janvier 2007 à 23:33, par brigetoun : huit alors qu'il serait sage actuellement de me limiter à relire 7. Le mardi 16 janvier 2007 à 01:13, par Berlol : Ça veut dire que ça marche grave, la Librairie Tiers Livre ! Il faudra en faire reconnaître la dangerosité pour le porte-monnaie... 8. Le mardi 16 janvier 2007 à 05:39, par Manu : J'avais raison ! |
Lundi 15 janvier 2007. Du temps en
pleine révolution.
Vu enfin Ce soir ou Jamais de jeudi dernier, sur les truands, les mafias, etc. Intéressant, sans plus. Sur le blog La
Littérature, ma réponse à un commentaire considérant
nocive l'initiative libraire de François Bon : « En
parler, c'est bien. L'utiliser, c'est mieux ! Pourquoi je la copie ici ? Parce qu'elle sera un jour une pièce
à conviction dans le procès sur la catastrophe de l'édition
française. Parce que je pense personnellement que ce n'est pas depuis
trois ans que les librairies et les éditeurs ne font rien contre le
démantèlement de leurs métiers, mais plutôt une
bonne dizaine d'années (ils ont été contents que les
nouvelles technologies allègent les chaînes de fabrication du
livre ou simplifient la gestion des stocks, mais ils n'ont surtout pas réfléchi
à l'évolution du livre ou d'autres produits de lecture — puis
ils sont évidemment les premiers à se scandaliser que d'autres
s'y soient mis et soient en passe de réussir, mais avec d'autres systèmes
de valeur). La question du temps dans nos emplois du temps en pleine révolution. J'arrive tout de même à aller déjeuner à Kanda, au Champ de soleil, avec Bikun et Manu, des pâtes au crabe un peu fades. Puis avec Bikun, à Akihabara, au magasin Dell (Real Site, comme ils disent), où je commande un nouvel ordinateur. Je veux dire que je suis allé au magasin pour demander à une assistante-vendeuse de faire pour moi la commande par internet de la configuration définie sur les recommandations techniques de Bikun. Résultat, à la maison, dans deux semaines... Dîner au Sans Façon avec Kazuo Kiriu, notre ami balzacien,
maintenant aussi un peu sandien. J'y reviendrai... Commentaires1. Le lundi 15 janvier 2007 à 18:18, par Manu : Alors Vista ou XP ? 2. Le lundi 15 janvier 2007 à 20:24, par Dominique Fromentin : MacBook, forcément. 3. Le lundi 15 janvier 2007 à 22:13, par Berlol : Euh non, un Dell Optiplex 745 avec XP... 4. Le lundi 15 janvier 2007 à 22:21, par Manu : Pourquoi pas Vista ? 5. Le lundi 15 janvier 2007 à 22:47, par Bikun : Parce que Vista n'est pas prêt pardi (en tout cas pas
vendu pré-installé) et la mise à jour sera payante jusqu'à
20000yens au moins si j'ai bien lu... 6. Le lundi 15 janvier 2007 à 23:46, par Manu : Sauf qu'une mise à jour c'est toujours plus bordélique. 7. Le lundi 15 janvier 2007 à 23:51, par Bikun : Je suis d'accord avec toi sur la mise à jour. Mieux
vaut formater le tout. De toutes façons, de nos jours, on a tous pris
l'habitude de séparer données et applications. Enfin, j'imagine...
mais, il y a encore tellement de choses qui sont personnalisées comme
les favoris, les paramètres de différentes applications. Il
va falloir tout refaire après installation. 8. Le mardi 16 janvier 2007 à 01:17, par Berlol : Ouais ben XP, ça m'ira très bien... Pour ce que j'ai entendu dire de Vista, c'est peut-être pas la peine de se dépêcher d'upgrader... 9. Le mardi 16 janvier 2007 à 03:14, par Dominique Fromentin : c'est bien ce que je dis, aurait mieux valu un MacBook 10. Le mardi 16 janvier 2007 à 05:38, par Manu : Le book est bouclé 11. Le mardi 16 janvier 2007 à 14:43, par christine : il y a une esthétique (de beaux objets) et un romantisme
(lutter contre le vilain bill) du mac, mais j'avoue avoir été
déçue lorsque j'ai eu l'occasion d'en utiliser, moi qui ai
toujours utilisé des pc depuis le premier amstrad sous dos à
l'écran tout bleu en 1985 12. Le mardi 16 janvier 2007 à 14:44, par christine : j'oubliai : merci beaucoup pour le dessin (et le blog) de Deligne ! 13. Le mardi 16 janvier 2007 à 17:02, par Berlol : D'un côté comme de l'autre, il y a une emprise commerciale et technologique dans laquelle nous avons construit nos habitudes et nos façons de gagner du temps. Je n'entre plus depuis belle lurette dans les querelles entre pro-PC et pro-Mac, je reconnais les qualités et les inconvénients des deux et je vais vers ce qui me permet de travailler sans être trop freiné par l'hyperstructure logicielle... 14. Le mardi 16 janvier 2007 à 17:25, par Manu : En fait, autre chose m'était venu à l'esprit
en lisant ce billet, mais je me suis laissé distraire par ton histoire
d'ordinateur. 15. Le mardi 16 janvier 2007 à 21:05, par Bikun : Mac ou PC, de nos jours, ils permettent d'abattre le même
travail peut-être de façon un peu différente. |
Mardi 16 janvier 2007. Des apories,
des paradoxes, des impasses.
Nouvelle phase de son rhume, T. a maintenant la voix d'un adolescent
en pleine mue. De mon côté, la toux m'a laissé dormir ;
je serai peut-être moins vindicatif sur le livre... Dans le même temps, le monde se défait et se refait. Comme les atomes ou les molécules, les gens et les activités se recombinent d'une époque à l'autre — effroi de ceux qui croyaient à de l'immuable, car même l'immuable des sacerdoces, des sinécures et des monopoles est un fantasme. D'ailleurs, je suis frustré qu'on m'empêche de lire.
Des livres, oui ! J'en ai plein partout et pas le temps d'en lire. À
peine deux ou trois par mois. D'autres sont feuilletés, considérés
comme lus ou repoussés à plus tard. Après la retraite,
peut-être. Enfin, j'ai réussi à faire mes deux cours, envoyer
quelques dizaines de messages de vœux en retard, lire un rapport d'étudiant
et dîner. Une fine pluie a commencé son œuvre de silence. Minuit
passé, plus une voiture, je vais aller ouvrir un livre... Commentaires1. Le mardi 16 janvier 2007 à 09:40, par caroline : La question du temps est ma grande préoccupation.
Comment en avoir plus. Comment le gérer ? Plus de télé,
c'est du temps gagné mais pas suffisamment car les bouqins à
lire s'accumulent. Actuellement, je suis tellement en manque de temps (perception
tout à fait subjective) que je supprime tout projet de voyage, temps
perdu par rapport à ce que je devrais faire. Je rêve de vacances,
c'est à dire de temps pour rattraper le retard de lecture et d'écriture. |
Mercredi 17 janvier 2007. Des catastrophes
posées comme des évidences.
Entre ici et là Mais il est temps d'aller au présent. Et comme en pilotage automatique, pas absent, juste souple, donner cours, ranger courrier, manger si peu, assister réunion, parler, écouter, aider, écrire, se taire. Les heures ont passé, quelques gouttelettes
aussi, me revoici au réticule. Pour revenir sur un Labyrinthe
paradoxalement si bien rangé... Merci Constance et Christine ! Au sport en fin d'après-midi, je pédale
et transpire sans compter en enchaînant des anges mineurs... « [...] méfiant quant à la nature du réel qu'on l'obligeait à parcourir, il défendait l'intégrité de ses espaces oinriques en y plaçant des pièges destinés aux indésirables, des glus métaphysiques, des nasses.» (Antoine Volodine, Des Anges mineurs, Seuil, 1999, p. 31) Étrange coïncidence, la discussion de
Ce
soir ou Jamais
d'hier, dans sa majeure partie (après l'interview de Sigourney
Weaver, mazette !) porte sur les reprises, le succès des reprises
des chansons d'il y a vingt ou quarante ans, de ce que nous font même
les chansons les plus débiles pour peu qu'elles aient été
associées à des moments importants — ou parfois même
pas. C'est-à-dire un peu la même chose que ce que j'essayais
de comprendre, capter, sonder ce matin avec Blondie ou Captain & Tennille...
Et je ne l'ai pas fait exprès, j'avais vraiment choisi déjà
ces deux liens pour ce soir bien avant de voir l'émission. Commentaires1. Le mercredi 17 janvier 2007 à 13:28, par k : je suis dans le moment là_pourquoi là_cet instant
là je ne le sais pas 2. Le jeudi 18 janvier 2007 à 03:52, par brigetoun ou brigitte célérier : très joli aveu final. Nous en sommes tous plus ou
moins là mais nous nous l'avouons rarement 3. Le jeudi 18 janvier 2007 à 13:43, par christine : si bien rangé ... merci ! (je passe mon temps à
me dire le contraire) |
Jeudi 18 janvier 2007. Mon premier
arrive quand l'eau est chaude.
Le dernier jour. Les derniers cours. De l'année universitaire.
Avec des étudiants, et des vrais morceaux d'inquiétude dedans,
rapport aux examens la semaine prochaine. Même pas eu de déjeuner. J'avais demandé aux premières années de préparer
des charades pour
les faire en classe. Une dizaine étaient plutôt bien tournées
(si-elle, crois-sent, chaud-col-a, etc.), en deux ou trois parties. Le jeu
est pigé. Et puis une des miennes qui les a bien distraits : En dînant, C dans l'air sur le tabou ethnique (du 10 janvier 2007). Des invités s'exprimant de façon claire ; des prises de positions bien motivées ; mais des reportages pas toujours utiles au regard du niveau (élevé) du débat. Faut-il ou non compter la population selon ce qu'il est convenu d'appeler les origines ethniques, à l'instar de l'Angleterre qui le fait sans complexe ? Sauf que les termes eux-mêmes sont d'une subjectivité folle (et l'ethnicité pourrait bien n'être qu'un prétexte pour reparler de race). Sauf qu'il faut être naïf pour imaginer qu'une fois les catégories établies, personne n'aura jamais l'idée de les utiliser à mauvais escient (un mauvais escient selon nous aujourd'hui mais qui sera décrit et pensé comme un bon escient par celui qui le promouvra). Autres catégories, mêmes risques de rangement : Commentaires1. Le jeudi 18 janvier 2007 à 19:58, par Manu : Pourquoi dangereux ? 2. Le vendredi 19 janvier 2007 à 00:46, par Berlol : Pour la ligne, bien sûr ! 3. Le vendredi 19 janvier 2007 à 01:35, par Manu : Aaaaah, d'accoooord ! 4. Le vendredi 19 janvier 2007 à 06:41, par brigetoun : m'agacent toujours un peu les jeux d'esprit - mon crâne
se bloque immédiatement et je me sens à la fois frutrée
et minable.
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Vendredi 19 janvier. Surprend le système
de l’intérieur.
Une glace bourrée de médicaments Je m'apprêtais à petit-déjeuner quand j'ai eu
T. au téléphone. Sa voix, améliorée hier, recassée
ce matin, ne se plaignait pas trop mais quand même, qui m'attrista,
qui me fit réfléchir et changer mon programme : non pas
aller au bureau, puis au sport, puis déjeuner avec David, mais prendre
tous documents utiles à mon travail (mémoires d'étudiants
à relire, principalement) et partir au plus tôt. Ce qui advint. « Et si c'était le fantôme d'Enzo qui
avait tenté de me visiter ? ne cessait-elle de penser. Devant un poulet-frites du Saint-Martin avant deux heures, nous nous requinquâmes — nous étions ensemble. Après retrait des nouvelles lunettes de T. chez l'opticien de la librairie Maruzen, à la gare de Tokyo, nous marchons jusqu'à Ginza pour du pain de Dalloyau. À mon retour devant un clavier, la panne de serveur de ce matin était terminée et j'avais un sympathique courrier de Caroline qui, ayant lu mon rapport à Ce soir ou Jamais, me signalait l'article que je reprends ci-dessous tellement il élève le débat bien au-dessus de ce que j'avais modestement proposé. Par ailleurs, Cynthia
3000 ne semble apprécier ni le fond ni la forme de l'initiative
libraire de François Bon. * * Au nom de la Culture Le 12 novembre 2006, l’émission Arrêt
sur image a organisé la confrontation de Frédéric
Taddeï (présentateur de l’émission) et Philippe Tesson
(journaliste et chroniqueur), au sujet de la pertinence culturelle de Ce
soir ou jamais, la nouvelle émission de France 3. Sans complaisance,
Philippe Tesson n’a pas hésité à attaquer cette émission
pourtant originale et de plus en plus regardée. Malheureusement, loin
d’imposer une réflexion consciencieuse autour de certaines problématiques
appropriées, le chroniqueur s’est empressé d’évoquer
le manque de fond, l’illégitimité des sujets ou des invités
(considérés comme en dehors de la sphère culturelle)
et l’intolérable absence de chroniqueur. Il ne s’agit pas d’en rester
à la simple polémique ou à une rudimentaire opposition
de styles, mais d’extraire, de ce face-à-face, les enjeux de la culture
à la télévision. La télévision est un média
par l’image tributaire très (trop) souvent de la forme et de l’émotion.
Il suffit de s’attarder quelque temps sur les programmes culturels ou de
divertissements pour se rendre compte de l’homogénéité
de leurs structures et de leurs fonctionnements. Débat autour d’une
table, dans un décor moderne, agrémenté de chroniqueurs
plus ou moins talentueux pour les émissions culturelles ; cercles
de dérisions, de promotions et de spectacles pour les émissions
de divertissements. Pourtant, cette vision, même si elle
part d’un bon sentiment — préserver l’autonomie de la culture — apparaît
comme inopportune dans ce cas précis. En effet, la culture dans
son authenticité n’a rien à faire à la télévision :
appréhender un auteur passe inévitablement par la lecture de
ses écrits, l’œuvre d’art demande une proximité physique incontournable,
l’exercice intellectuel exige bien souvent patience et ténacité,
etc. La télévision a pour rôle de susciter la curiosité,
de révéler des talents, d’opposer des opinions et non de prémâcher
les choses culturelles afin de les recracher aux téléspectateurs
sous la forme d’une marchandise ou d’un objet de divertissement. Toute médiation
paternaliste entre l’individu (sa volonté et ses désirs) et
la chose culturelle est un non-sens. Les personnes invitées « n’ont
aucune légitimité par rapport aux principes de l’émission
de Taddeï, c’est-à-dire une émission culturelle.»
Tout d’abord, il est frappant d’entendre Tesson parler de fond. Chroniqueur
de talent avec évidence, il n’en reste pas moins un admirable sophiste
maniant la rhétorique et le ton avec acharnement et exaltation. Aux
dépens, tout de même, du contenu. Tesson joue trop souvent ce
que Bourdieu appelait le « fast thinker »
(1), l’intellectuel capable de penser à une vitesse
exceptionnelle sur n’importe quel sujet. Or, on connaît la divergence
insurmontable de la pensée et de la célérité.
On rappellera aussi l’omniprésence et l’omniscience troublante de
Tesson dans la grille des programmes. Le chroniqueur peut parler avec autant
de certitude de la guerre en Irak, de la dernière sortie cinéma
ou de l’effet de serre, en opposition d’ailleurs à des spécialistes.
En réalité, devrait-on poser la question d’une espèce
un peu trop visible à la télévision : le chroniqueur.
Animal cathodique, son objet n’est pas la choséité de la culture,
de la politique, etc., mais son usage afin de promouvoir son ego et sa durée
de vie à l’antenne. Son objet est la notoriété ;
sa méthode, la manipulation pragmatique de l’information ; ses
desseins, apparaître pour exister et acquérir une légitimité
douteuse mais effective. Paradoxalement, Philippe Tesson est une preuve
de la fragilité de l’argument de la légitimité. Il semble
révéler le problème fondamental d’une hiérarchie
structurelle dont les médias se sont faits les garants. Celui qui
parle à la télévision entre dans le cadre d’une autorité :
celle de la parole. Tesson se comporte en porte-parole de la culture. Or,
le porte-parole, pour reprendre Bourdieu, est celui à qui on donne
le « skeptron » (2) du pouvoir. Malheureusement les décisionnaires
de ce mode de transmission sont, eux-mêmes, des garants d’une domination
sociale et d’un ravissement philistin et pragmatique de la culture :
les communicants et les journalistes (voir Les Nouveaux
Chiens de garde de Serge Halimi). Par
domination, il faut entendre l’exaltation consensuelle de valeurs esthétiques,
politiques et morales. D’où la faiblesse de l’argument fataliste
selon lequel le système s’impose insatiablement. Il est vrai qu’il
est difficile d’éviter le jeu de la promotion et du divertissement
ou de révolutionner un mode figé de monstration de la culture.
Mais, il faut reconnaître la singularité de l’émission
de France 3. Elle reflète une certaine autonomie, une certaine sincérité
qui, comme le précise Taddeï, ne dépend pas (du moins
pour l’instant) de l’audience et de la pression des annonceurs. Surtout,
en revalorisant la parole des cultures (dans tous les sens), il surprend
le système de l’intérieur. En structurant, selon des impératifs
culturels et pédagogiques, des débats autour d’un panel hétérogène,
il tente d’universaliser des discours trop souvent brimés par les
contraintes du langage ou le cloisonnement d’une expérience personnelle.
Le réel reprend progressivement ses droits dans une entente cordiale
avec la pensée et l’universel. L’élitisme comme la vulgarisation
reculent au profit d’une démocratisation à la fois de la prise
de parole et de la culture. Commentaires1. Le vendredi 19 janvier 2007 à 10:35, par perplexe : Je me demande si c'était vraiment la peine d'inclure un lien vers une charge aussi haineuse contre la petite librairie virtuelle et (bien) choisie de François Bon, d'abord utile à ceux qui sont loin des autres. Le ton de cette diatribe empêche de la considérer comme une pièce "sincère" à verser dans un débat par ailleurs justifié. 2. Le vendredi 19 janvier 2007 à 13:14, par Berlol : Je comprends votre perplexité, mais je ne suis pas pour l'ignorance. Le problème de ce que vous appelez "cette diatribe" est, à mon avis, le mélange des genres : le sérieux de l'étude et le haineux du parti pris. Les lecteurs doivent pouvoir les remarquer et les départager. En tout cas, c'est ce que j'espère. 3. Le vendredi 19 janvier 2007 à 16:52, par jenbamin : Longtemps que je n'ai plus de télévision, et
donc je ne connais pas très bien les gens dont on parle : j'ai regardé
deux ou trois fois "Ce soir ou jamais" en cliquant sur les liens du JLR (je
m'y ennuie un peu, j'ai de moins en moins la culture télé (!)),
et Philippe Tesson, le nom je crois j'ai déjà entendu, mais
pas plus. Je me fie donc uniquement à l'article : si ce monsieur Tesson
a bien dit ce que l'article lui prête, je dois dire que je demeure
ébahi qu'on puisse encore, de nos jours, tenir pareil discours. À
croire que Benjamin, Adorno, voire Arendt pour ceux que les deux premiers
effraient, n'ont pas existé et écrit, il y a quelques dizaines
d'années déjà. Il ne s'agit pas de la question de savoir
si on est d'accord ou pas avec ceux-là, de si on partage ou non leurs
présupposés philosophiques, de si leurs thèses sont
encore d'actualité ou demandent à être retravaillées
; il s'agit juste de constater que, indubitablement, l'inscription de la
"culture" dans notre société est un fait, comme l'est l'ambivalence
de ce terme — culture vs. art ? culture vs. esthétique ? culture vs.
culture ? : à voir selon définitions de ses termes dans tel
ou tel système de pensée, mais apparemment tout ceci échappe
à Philippe Tesson. Je n'ai pas tellement d'avis sur Taddeï (hormis
souvenirs de jeunesse : "Paris dernière" j'aimais bien...), mais quant
à Tesson : laissons-le dans "l'irrationnalisme bourgeois qui fait
de l'art un domaine à part", culte magique qui n'est que "le complément
idéologique de la pseudo-rationalité économique et sociale
dominante" ! Et merde, ça y est, pas pu m'en empêcher, j'ai
sorti mes citations d'Adorno... Quoi qu'il en soit, "l'industrie culturelle"
a l'air de bien fonctionner pour ces gens-là, si avec une pensée
aussi faible on donne encore à Philippe Tesson le droit de s'exprimer.
Par contre, pas sûr que le "relativisme" soit la solution (sur même
que ça ne l'est pas, mais je ne suis pas sûr que l'auteur de
l'article employait ce terme à juste titre ou non). 4. Le vendredi 19 janvier 2007 à 19:40, par Cynthia 3000 : Berlol, 5. Le vendredi 19 janvier 2007 à 22:48, par perplexe : C'est fait, suis retournée voir, et pour le coup plus perplexe du tout : le soi-disant sérieux de l'étude a encore pris du plomb dans l'aile ! 6. Le samedi 20 janvier 2007 à 01:49, par Berlol : Oui, Tesson a beaucoup de bouteille. (Sûr qu'on ne la lui a jamais faite, celle-là...) 7. Le samedi 20 janvier 2007 à 02:21, par brigetoun : en tout état de cause, on n'écoute pas Tesson à moins d'y être contraint 8. Le samedi 20 janvier 2007 à 03:41, par le consul : ai lu le billet de Cynthia, et certes c'est pas parfait, mais dans le fond elle a raison, et le jeux que joue François Bon est bien dangereux tout de même. Car il apporte sa caution à ce qui est en train de tuer la librairie, même si c'est bien pratique d'avoir Amazon quand on vit au bout du monde... cela m'aurait paru plus audacieux de se lier avec un libraire, et de proposer quelque chose... Je crois que Bon ne sait plus très bien où il en est... même si je sais qu'il ne le fait pas avec de mauvaises intentions... mais l'enfer, comme vous savez, est pavée... 9. Le samedi 20 janvier 2007 à 03:53, par christine : sans vouloir défendre Philippe Tesson, j'avais vu
l'échange avec Taddéï dans ASI (comme tu dis Berlol) :
il était dans son rôle habituel de "vieux con" (façon
muppets) qui comporte beaucoup d'ironie et dont il ne faut pas forcément
prendre les propos au pied de la lettre (ce que l'article d'Evene (qui par
ailleurs en rajoute quand même un peu dans la "révélation"
taddeïque (?)) méconnait totalement) 10. Le samedi 20 janvier 2007 à 04:20, par jenbamin : oui, comme je l'ai signalé, je n'ai pas vu l'émission : c'est pourquoi je prenais soin de préciser que je ne fondais mes critiques que sur ce que relatait l'article. Enfin, même s'il force le trait et en rajoute, il doit croire au moins un peu à ce qu'il dit, et je reste à peu près certain que lui et moi n'avons pas la même conception de l'art et de la culture... (sans que je partage nécessairement celle de Taddeï) |
Samedi 20 janvier 2007. Le crétin
narcissique n'est pas venu sans biscuit.
Deuxième cours sur la Télévision de
Jean-Philippe Toussaint, pages 10 à 16 (édition Double), soit
5 paragraphes, dont un de 3 lignes. Vite ! Direct au Saint-Martin (eh oui, encore !) pour y déjeuner, T. et moi, avec Bikun, qui m'attendait connecté dans le hall de l'Institut, Laurent et Bill que j'ai trahis l'an dernier en abandonnant le Graal — et qui ne m'en veulent presque plus. C'est ainsi que les hommes vivent (on actualise mutuellement nos bases de données). Juste T. et moi au cimetière d'Aoyama pour retirer des fleurs
fanées et faire un brin de ménage de la concession. Retour
et petite sieste. Courrier, lectures diverses et suivi du contentieux. Ma journée s'achève devant un des plus beaux plateaux
des quatre mois de Ce soir ou Jamais, celui
de mercredi 17, avec Bernard Stiegler, Jacques Rigaud, Guy Sorman, Franz-Olivier
Giesbert, Frédéric Mitterrand, Pierre Combescot et Jean-François
Mariotti. Une seule coulée de discussion sur la politique et les médias,
des avis divers mais motivés, divergeants mais sans agressivité,
des anecdotes politiques et historiques, de belles considérations
sur la trahison. De quoi faire enrager Tesson. Commentaires1. Le dimanche 21 janvier 2007 à 03:49, par brigetoun : et mon plaisir à entendre Stiegler, qui se situait par là un peu un dehors du débat, insister sur l'importance de l'avilissement qu'amènent la télévision et l'air ambiant (mon côté réac et mes répulsions justifiés) 2. Le dimanche 21 janvier 2007 à 06:05, par vinteix : Plaisir partagé (à propos de Stiegler), sauf
que je pense plutôt qu'il était en fait au coeur du débat
(émission intitulée "Médias et sphère politique
: vers la télécratie"), qu'il avait les choses les plus intéressantes
à dire, les plus travaillées, selon un vrai travail de la pensée,
approfondi... mais que très vite, ce débat-là, réellement
lié au titre de l'émission, a été noyé
par un flux d'anecdotes, de propos divers sur la vie politique et les hommes
politiques, certes plaisants ou intéressants, mais qui du coup s'éloignaient
d'un vrai débat d'idées, autrement prometteur... d'ailleurs,
dès que les paroles ont commencé à fuser en tout sens
et que l'on passait presque du coq à l'âne toutes les 5 minutes,
en effet, Stiegler n'a presque plus rien dit... 3. Le dimanche 21 janvier 2007 à 06:26, par Berlol : Oui, cela illustrait d'ailleurs le propos évoqué selon lequel les meilleurs politiques ne réussissent pas s'ils n'ont pas une tête télégénique (et les propos et les mœurs qui vont avec). Mais le fait que Stiegler vienne et qu'il puisse parler, même pour être coupé par un fier Sorman qui essaie de le prendre de haut, est déjà une bonne chose. Il y a sans doute des personnes pour lesquelles il était inconnu. Quelques-uns de ses mots leur auront peut-être mis la puce à l'oreille... |
Dimanche 21 janvier 2007. Notre goût
— amer des cartouches.
Allez ! Encore une page qui se tourne ! Celle de Bikun
sous notre toit depuis deux semaines. Je l'accompagne jusqu'à la gare
d'Iidabashi, avec valises et sac à dos, chargés de matériel
photographique et informatique... Il restera encore une semaine au Japon
avant de rentrer en France. Les établis, — une autre planète — chronique radiophonique d'une étonnante page d'histoire (en trois Surpris par la nuit), ou comment de jeunes intellectuels petits-bourgeois se sont convaincus d'aller travailler en usine, et comment ils ont vécu cette expérience, dans les années 60-70, un temps d'idéologies et d'engagements, à tort et à raison. « Les échanges les plus intéressants
auxquels j'assiste ou que j'écoute à la radio me laissent souvent
sur ma faim : il y manque le développement et la précision
que je sais pouvoir trouver dans les livres des participants.»
(Georges Picard, Tout le monde devrait écrire, p. 134) Sortons une partie de l'après-midi pour aller à l'Office
Depot d'Ichigaya, notamment pour acheter des cartouches d'imprimante car
T. fait du recto-verso depuis hier soir. L'imprimante montre d'ailleurs des
signes de fatigue, malgré le magasin arrière spécial.
De plus, l'alerte de niveau d'encre a tendance à venir un peu trop
tôt à notre goût — amer des cartouches à 4000 yens...
On a commencé à retirer et remettre la même cartouche,
et ça marche... Si on ajoute à cela le fait que je ne peux
plus imprimer depuis deux semaines parce que mon ordinateur ne trouve pas
l'imprimante, ça commence à faire beaucoup pour une machine
neuve ! Commentaires1. Le dimanche 21 janvier 2007 à 10:15, par vinteix : je ne généraliserais pas non plus, complètement,
les propos que tu cites de Picard, mais suis malgré tout globalement
d'accord avec lui et, coïncidence, cela rejoint précisément
ce que je disais à demi-mots dans le commentaire d'hier à propos
de Stiegler chez Taddéi. D'ailleurs, pour prendre ce seul exemple,
même si j'aime toujours entendre Stiegler parler (à la radio,
télé comme hier ou en conférence), ne serait-ce que pour
son ton de voix, sa conviction, ce plaisir ou cet intérêt sont
sans commune mesure avec ce que peut m'apporter la lecture de ses livres...
et je crois pouvoir dire la même chose de tous les auteurs lus et entendus. 2. Le dimanche 21 janvier 2007 à 10:31, par vinteix : ... réveillé... non pas encore... juste pour
ajouter que personnellement (je ne sais pas ce qu'il en est pour toi ?),
j'ai souvent fait cette expérience que repensant à des conversations,
débats ou interventions, dans lesquels j'étais mêlé,
après coup, je me disais, pour le dire vite, que j'avais mal exprimé
ma pensée... et ce que je voulais dire ou pensais, parfois confusément,
s'exprimait toujours mieux, avant ou après, par écrit. 3. Le dimanche 21 janvier 2007 à 15:47, par Berlol : Oui, globalement d'accord avec toi, bien sûr. Mon refus est celui de systématiser. Donc cette discussion est dans le "souvent" que Picard emploie... Quant à l'esprit de l'escalier, qui de ceux qui aiment l'échange intime ne l'a pas !? 4. Le dimanche 21 janvier 2007 à 17:45, par Manu : Je me suis fait exactement la même réflexion
que toi ce matin. Le président lui, il démissionne, mais je
parie qu'il y aura toujours quelqu'un pour l'embaucher. Les employés,
eux, c'est sans doute une autre histoire... 5. Le dimanche 21 janvier 2007 à 20:54, par Berlol : Eh oui... On va suivre ça. 6. Le dimanche 21 janvier 2007 à 21:34, par Manu : Oups, je pensais avoir vérifié en passant simplement
sur les liens... Désolé pour ce doublon. 7. Le lundi 22 janvier 2007 à 00:26, par Berlol : T'inquiète ! Y'a pas de mal !... 8. Le lundi 22 janvier 2007 à 02:20, par brigetoun : bien sur entendre un auteur parler ne remplace pas la lecture
de ses livres (cela pour Stiegler quoi que ce soit moins vrai dès
qu'il s'agit de philosophie ou d'essai). |
Lundi 22 janvier 2007. J'ai le porte-parole
des neurones.
Déjà minuit et demi. Après lecture et correction
de plusieurs mémoires de quatrième année, j'ai le porte-parole
des neurones qui me communique un préavis de grève. Le lendemain...
Voilà qui est très intéressant. Un service
public qui aimerait ramasser la branchitude des sites libres (peut-être
pour en faire de l'argent ou de la notoriété) et qui reçoit
des assauts de provocations dont le seul but est de se montrer ou de choquer
— voire de niquer le système ! (On avait déjà vu
des blogueurs s'inscrire sur des plates-formes de médias célèbres
en espérant profiter d'une manne de lecteurs, mais là c'est
plus grave...) De l'autre côté, il y a des ronds-d'e-cuir qui
ont cru que le web était un gisement de matières gratuites
et renouvelables... Sauf qu'ils ne savaient pas quelle matière
leur remonterait dans les tuyaux ! « L'endroit est discret, entouré
de futaies. En périphérie d'Orléans, à Boigny-sur-Bionne
(Loiret) exactement, sur le site industriel de Lexmark. C'est là qu'Amazon
a installé son centre de distribution en 2000. Un grand cube blanc
d'une surface de 20 000 m². À l'intérieur, cela tient
de la caverne d'Ali Baba : c'est surtout l'une des plus grandes médiathèques
privées et commerciales de France. Sur des rayonnages métalliques
s'étendent, à perte de vue, des livres de toute taille, des
CD, des DVD et du petit matériel électronique ou informatique
grand public comme des logiciels, des lecteurs MP3, des appareils photo numériques,
des jeux vidéo... Pour la quantité de références
qui sont rangées dans l'entrepôt, certaines seulement à
l'unité, il s'agit d'un nombre à sept chiffres. Très bel article, non ? Neutre, descriptif, clair. Un brin impertinent, le Beuve-Méry nouveau, avec ses refrains auxquels je ne peux m'empêcher d'attribuer une valeur narcotique... Enfin, à tout prendre, si j'étais étudiant maintenant, je préférerais être packeur chez Amazon que chez Mac Donald. Peut-être même avec Bac+5, s'il n'y a rien ailleurs... Allez, c'est déjà assez long comme ça, je sacrifie
la sauce des pâtes et la balade en vélo ! Commentaires1. Le mardi 23 janvier 2007 à 04:39, par Cynthia 3000 : Un article qui pousse la neutralité descriptive au
delà du nécessaire. A croire que Beuve-Méry limite son
rôle de journaliste à celui de rapporteur (d'affaires ?). Impertinence
? les refrains, s'ils sont des mises en perspectives critiques, en sont de
si discrètes qu'on croirait qu'elles veulent se faire oublier - le
plus sage serait de penser qu'il n'en sont pas. |
Mardi 23 janvier 2007. Quelle vaine
virtuosité de pigiste ou de blogueur ?
Dossier démesuré sur l'abbé Pierre dans le
20-Heures de France 2 d'hier — pour un homme qui voulait rester discret...
Possiblement pareil sur toutes les chaînes. Un sujet en or. On veut
surfer. Alors que c'est une non-information. La correction des mémoires d'étudiants continue dans le train, stylo rouge dans une main, appareil-photo dans l'autre, quand c'est nécessaire — miracle d'une prise sans aucun fil électrique ! Début des examens de fin d'année. On voit les étudiants,
sans leur faire cours. Plus jusqu'en avril. Heureuses périodes de
relâche. Même s'il y a beaucoup d'autres choses à faire,
c'est toujours cette exposition-là en moins. Parfois, la scène
de la classe, toujours trou sans souffleur, corde raide entre amusement et
autorité, et toutefois sans qu'elle me stresse, m'apparaît comme
une station prolongée dans un rayonnement corrosif.
Bikun m'a dit avant-hier que toutes les boutiques I-river avaient fermé. Est-ce
que la marque aurait disparu ? Faut dire que le I-pod est un véritable
raz-de-marée, survenu juste au moment où I-river avait investi
dans une gamme plus large et dans des magasins prestigieux, comme celui de
Shibuya. Commentaires1. Le mardi 23 janvier 2007 à 08:27, par Bikun : Ils ont disparu du Japon...fermes recemment je suppose. 2. Le mardi 23 janvier 2007 à 22:41, par caroline : Tout arrive de septembre avec Christine Angot ? Un moment de franche rigolade où elle raconte que le père de sa fille va se marier avec une ancienne élève ? Et tant d'autres banalités... |
Mercredi 24 janvier 2007. Aucun trou
de balle dans mon paletot.
Tristesse et étonnement ce matin en remontant des liens entrants.
Je découvre les développements du contentieux Cynthia 3000,
suite au soutien que j'ai apporté à l'initiative libraire de
François Bon. Je pourrais ne pas en parler car cela ne représente
pas grand chose dans le web ou dans la vie, mais un des principes du JLR
est de tenir journal des événements littéréticulaires
— et c'en est bien un. Et puis ce serait vouloir cacher cela, comme si j'en
avais honte... Ou comme si j'avais des intérêts ou territoires
à défendre, comme un petit-bourgeois étouffe une affaire
de mœurs... Non, regardez, lisez ! C'est même assez comique, dans
le fond. Une fois la surprise passée, je m'aperçois que je ne suis pas blessé. Je me relève, même. Aucun trou de balle dans mon paletot idéal. Un peu de tristesse, oui, encore une fois, par rapport à ce que j'ai déjà appelé des « souvenirs ». Mais surtout, donc, étonnement, effarement même, que de si insignifiantes choses (l'un utilise un programme marchand pour faire connaître et vendre les livres qu'il apprécie, l'autre édite à l'ancienne et vend sur son site — oui, vous remarquez, des deux côtés, on vend quelque chose, quand même...) prennent de telles proportions, un peu comme si on n'avait que ça à faire (ce dont je doute). Il faut savoir que Cynthia
3000 n'a pas toujours eu ce beau prénom (et ce 3000 qui me fait
toujours sourire
en pensant à Bran
Van 3000), qu'il s'agit du récent tandem éditorial (non
masqué) formé de Bartlebooth et Cel (et salué
ici à sa naissance). Le Préfet maritime n'est autre
qu'Éric Dussert, de l'Alamblog,
rencontré
le 1er décembre dernier au Colloque des Invalides (où les deux
précédents ont également été brièvement
croisés). Le Commissaire Baillieu est pour moi un nouvel anonyme,
encore sans caractère (un commis). Quant à Anton, c'est sans
doute la personne qui signait autrefois Arte dans les commentaires, toujours
dans l'anonymat, et qui était un intime du JLR jusqu'au jour
du retournement de veste. Bartlebooth, Cel et Arte étaient ici chez
eux, y semant d'ailleurs de jolies pagailles, que je ne regrette pas (on
dit que c'est une de mes faiblesses), avant de se tourner brusquement contre
moi, en juin dernier, à
l'occasion d'une énième passe d'armes, déjà
au sujet de François Bon. Justement, je me posais aussi la question du pourquoi (le comment,
je le vois) — mais je ne reviendrai pas cent ans en arrière en séparant
le fond de la forme. Pourquoi un tel acharnement ? Et pourquoi sauraient-ils
ces vérités secrètes de la littérature, que j'ignorerais
malgré les études de lettres ?... Ou à cause des
études, qui m'auraient spécieusement fait croire, comme l'affirme
Fienkielkraut, à une possible démocratisation du jugement par
l'école, par la pédagogie de la critique, alors qu'il n'y aurait
bien sûr qu'une et éternelle vérité, celle de
l'élite, du bon goût, du jugement sans réfléchir,
qui s'hérite et ne s'apprend pas. Commentaires1. Le mardi 23 janvier 2007 à 18:32, par Manu : Dommage que vous n'ayez pas eu le temps de prendre un verre
en décembre dernier. Cela aurait peut-être permis de lever certains
malentendus... On ne peut pas tout régler dans le virtuel. Une bonne
vieille rencontre réelle fait parfois du bien. Ceci dit, te rejeter
essentiellement parce que tu es l’ami de leur ennemi, c’est un peu bête
de leur part... 2. Le mardi 23 janvier 2007 à 19:10, par Berlol : Oui, peut-être, mais j'avais un déjeuner ailleurs, déjà prévu. Trop bête la vie... 3. Le mercredi 24 janvier 2007 à 01:56, par brigetoun : puis je vous faire remarquer que l'on peut renverser la proposition et que c'est peut être leur monde qui est hors sol, comme un beau petit vase suspendu, où bien sûr la vie peut être dure ce qui ne les autorise pas à juger les autres, qui font avec la vie telle qu'elle est (et aux pauvres ilotes qui se mèlent de s'intéresser aussi avec les moyens qui sont les leurs à la littérature) - un beau monde légitime où l'on ne peut se tromper, ce qui les amènera d'ailleurs à des affrontements internes 4. Le mercredi 24 janvier 2007 à 02:26, par christine : j'évitais jusqu'alors de me mêler à cette
querelle, passionnante du point de vue psychologique mais pas vraiment sur
le fond (trouvé-je) mais je voudrais saluer ce beau billet ... très
littéraire jusque dans ses pointes de mauvaise foi (celle de Grégory
et Céline n'est pas mal non plus, si candide qu'elle en devient elle
aussi littéraire à défaut de convaincre) 5. Le mercredi 24 janvier 2007 à 03:07, par vinteix : Certains ont apparemment beaucoup de temps à perdre... ou de fiel en stock... N'ayant fait que survoler le débat, autant par manque d'intérêt, de temps que par lassitude, il ne m'a pas semblé que l'affaire semblait si importante (mais peut-être me trompe-je... ou bien y-a-t-il des intérêts cachés...) au point de soulever de telles passions, explications et un tel acharnement sur telle ou telle personne... en outre, je trouve un peu ridicule cette guéguère picrocholesque, "au nom d'un amour de la littérature", qui reste en dehors... 6. Le mercredi 24 janvier 2007 à 05:51, par Berlol : Temps ou fiel, vous avez raison, il y en a qui passent en
ce moment même avec leur lampe de spéléo. Je vois ça
au nombre de connexions de certaines adresses IP qui visitent d'affilée
30 ou 40 pages différentes du JLR, ce qui est tout à fait inhabituel.
Mais ne t'y trompe pas, Vinteix, il y a souvent de l'universel dans le pichrocolin. 7. Le mercredi 24 janvier 2007 à 13:23, par Cynthia 3000 : Quel bel article, Berlol ! Méchamment revanchard et
malhonnête, à l’objectif de pourrissement. 8. Le jeudi 25 janvier 2007 à 05:14, par vinteix : Pour parler d'autre chose... et en continuité avec
ta citation de Picard, l'autre jour, et ce que nous disions à gros
traits de l'écrit et de l'oral, trouvé hier, citée par
"ton ami" Meschonnic, cette phrase superbe de Cicéron : 9. Le jeudi 25 janvier 2007 à 15:56, par Berlol : Où cite-t-il cela ? Tu as une référence précise ? 10. Le jeudi 25 janvier 2007 à 17:19, par christine : www.parages.ens.fr/confer... 11. Le jeudi 25 janvier 2007 à 18:50, par vinteix : Voilà, c'est ça, c'est le lien donné par Christine, qui m'a pris de vitesse. 12. Le jeudi 25 janvier 2007 à 19:00, par Berlol : Bon sang, mais c'est bien sûr ! J'aurais dû googler ! Je croyais que c'était audio, une citation orale, en fait... Merci à vous deux ! 13. Le jeudi 25 janvier 2007 à 23:36, par vinteix : doitashimashite 14. Le vendredi 26 janvier 2007 à 20:50, par le consul : Bien sûr que la polémique engagée par Cynthia 3000 est pleine de coups bas, et pas toujours d'un très haut niveau... mais ce qui m'aurait paru plus inquiétant c'est qu'il n'y eut pas de débat ou de proposition de débat ; car il faut tout de même l'avouer ce que fait Bon mérite débat, explications... car il ne faut pas oublier que si Bon en est là aujourd'hui c'est grâce aux "vrais" libraires... je me souviens de mon libraire de Tours (oui, là où habite François Bon) qui ne laissait pas sortir un de ses clients sans un livre de françois Bon, qui les avait tous en rayon et toujours... L'énorme succès de Michel Quint vient d'un libraire de Lille (oui, il y en avait un...) et on pourrait multiplier les exemples... ce qui me choque dans le geste de Bon c'est de ne plus faire confiance aux libraires, et l'excuse -- ceux qui habitent dans loin... n'en est pas une, malheureusement ou heureusement... ensuite c'est donner beaucoup d'importance au geste de Bon, car quoi ceux qui lisent les livres qu'il conseille, ceux qui vont sur son site, ceux qui le suivent, sont des lecteurs qui vont dans les librairies, et qui sont près à faire des kilomètres pour trouver les livres qu'ils veulent lire... pas sur que parce qu'il aurait des piles de françois Bon, d'Olivier Cadiot, d'emmanuelle Pireyre, d'Arno Bertina dans les "supermarchés", ils se vendraient mieux. je rappelle que c'était ce que pensaient les créateurs de la librairie La Cécilia, (oui je parle d'un temps...) qui s'allièrent aux éditions Verdier et qui pesait qu'en proposant des piles de Verdier, ils vendraient... Cette idée ne dura pas, et les librairies fermèrent (Tours, Lille... tiens on retrouve les mêmes endroits) et puis n'oublions pas que nous sommes tout de même dans une habitude qui veut que "Si tu vends beaucoup, c'est pas bien ce que tu fais... mais si tu es poète maudit, on t'applaudit", et j'en veux pour exemple le livre de Littell, dont je me demande régulièrement s'il n'avait pas un peu moins vendu, serait il si critiqué par certains... 15. Le vendredi 26 janvier 2007 à 23:47, par vinteix : pour le coup, je ne suis vraiment pas dans le coup, puisque
je n'ai lu aucun (à commencer par François Bon) des auteurs
cités ci-dessus... 16. Le samedi 27 janvier 2007 à 01:55, par le consul : arghh pas "pesait", mais "pensaient"... |
Jeudi 25 janvier 2007. Marbre ma rigolade.
Hier, réunion et relecture de mémoires... À
n'en plus pouvoir écrire quoi que ce soit le soir (n'en déplaise...). Noir Destin que le mien, aurait pu dire Jean Valjean... Un film de Jean Leclerc, sur le site du Roi Ponpon (écouter aussi la chanson Mon Pays). « [...] effacez-moi du nombre des nuisibles, comme si j'étais moi-même le patron des patrons ou le commandant en chez des mafias capitalistes, mais surtout elles le punissaient pour le crime contre l'humanité qu'il avait commis en obligeant celle-ci à parcourir une nouvelle fois la voie hideuse de la société marchande et à subir une nouvelle fois le joug des mafieux, des banquiers et des loups fauteurs de guerre, J'ai conscience d'avoir fait reculer l'humanité vers le stade de la barbarie, se lamentait-il, j'ai remis en place le chaos cruel du capitalisme, j'ai abandonné les pauvres entre les mains des riches et de leurs complices, alors que l'humanité était déjà au bord du gouffre et presque éteinte, et alors qu'au moins nous nous étions débarrassés à tout jamais des riches et de leurs complices, et il continuait, En quelques années j'ai gaspillé des siècles de sacrifices libérateurs et de luttes acharnées et de sacrifices tout court.» (Antoine Volodine, Des Anges mineurs, p. 73) Et Laurence Parisot qui a Besoin d'air pour péter... les dernières protections sociales. Jacques Testard : « Ce qui est frappant, c'est
que ça arrive au moment où le discours officiel de la science
c'est la maîtrise, "on a tout en main", "n'ayez pas peur, ça
va s'arranger", et quand il y a un risque de catastrophe, comme avec l'environnement,
l'énergie, on nous dit que la science va trouver les moyens de pallier
ces problèmes-là, les gens y croient de moins en moins...» Le
roman d'une polémique, Nathalie Crom (une régulière
des Jeux
d'épreuves) dans Télérama... Mais Christine
a déjà mieux chroniqué
que moi. Quant à Devenirs
du roman, je l'ai mis dans mon panier pour une prochaine commande
(même si, à l'heure où j'imprime, je ne sais pas ce qu'il
y a dedans)... Ah tiens... Ça me fait souvenir que j'avais un texte avec
des grés... Ça fait plus de six mois qu'il est parti dans le
trou noir de la rédaction d'une revue. Je me demande bien quand il
va sortir... Commentaires1. Le vendredi 26 janvier 2007 à 03:20, par brigetoun ou brigitte célérier : j'aime de plus en plus Stiegler 2. Le vendredi 26 janvier 2007 à 05:41, par vinteix : Mais oui ! moi aussi ! vive Bernard ! en plus, l'homme est très simple et cordial. 3. Le vendredi 26 janvier 2007 à 05:45, par vinteix : ...en même temps, "plus sérieusement", il est un des rares philosophes actuels à poser et analyser les grandes questions de fond, les problèmes "brûlants" de l'époque, avec notamment une vraie réflexion philosophique sur les techniques, qu'il connaît véritablement (contrairement à beaucoup d'autres philosophes). 4. Le vendredi 26 janvier 2007 à 06:03, par Berlol : (Et contrairement à tous ceux qui pensent la technique séparément de la pensée ou de l'humain de l'homme...) 5. Le vendredi 26 janvier 2007 à 16:25, par christine : en bémol, je trouve quand même que Stiegler,
dont les propos sont souvent séduisants, a un peu tendance (il n'est
hélas pas le seul) à jeter les technosciences avec l'eau du
libéralisme, et qu'il noircit parfois un peu le tableau (et est de
ce fait récupéré par le discours de la peur ambiant) 6. Le vendredi 26 janvier 2007 à 20:21, par vinteix : Stiegler "a un peu tendance (il n'est hélas pas le
seul) à jeter les technosciences avec l'eau du libéralisme" 7. Le vendredi 26 janvier 2007 à 21:40, par Manuzik : Ça me rappelle une des rares citations que je connaisse : "science sans conscience n'est que ruine de l'âme"... 8. Le vendredi 26 janvier 2007 à 22:33, par vinteix : tout à fait... et d'ailleurs un des participants de l'émission "Ce soir ou jamais" l'avait précisément citée 9. Le samedi 27 janvier 2007 à 00:07, par Berlol : Exact. Il s'agissait de l'acteur et auteur François Rolin. Étant en train d'installer un ordinateur, je n'ai pas la réactivité habituelle... 10. Le samedi 27 janvier 2007 à 02:48, par christine : Vous avez raison, Vinteix, et j'ai peut-être un peu
forcé le trait concernant Stiegler : ses livres en général
expriment bien toutes ces nuances, et l'impression que je donnais est consécutive
au fait qu'on l'a pas mal vu ces derniers temps sur des plateaux télé,
ou lu dans de courts articles, tous exercices qui réduiraient à
la caricature quasiment n'importe quelle pensée 11. Le samedi 27 janvier 2007 à 04:16, par vinteix : il est vrai que de courts articles dans la presse ou des interventions à la télé ou à la radio participent le plus souvent et presque fatalement d'une simplification et ne remplacent pas le travail en profondeur et tout en nuances de la pensée qui est à l'oeuvre et s'écrit dans les livres (cela rejoint d'ailleurs ce que nous disions l'autre jour à propos de l'écrit et de l'oral). |
Vendredi 26 janvier 2006. Certes, il
y a encore des chapeliers.
Au bureau, pour charger un disque dur externe (le nouvel ordinateur
est arrivé, il va falloir l'apprêter). « Or déjà Sabiha Pellegrini avait introduit sa main droite dans ma cage thoracique, à la manière des Mongols quand ils veulent qu'une bête cesse de vivre et devienne de la nourriture, et sa main rampait ; elle avait enfoncé ses ongles dans les parages de ma mort et elle explorait habilement les obstacles les plus noirs, et ses doigts crochus s'approchaient pour pincer férocement ma mort et la supprimer. Soudain, et sur cela s'acheva mon séjour dans la ténèbre où j'avais jusque-là gési sans dommages, des lumières ont fulguré sous mon crâne, tandis que je sentais l'inadmissible brûlure de mon premier soupir.» (Antoine Volodine, Des Anges mineurs, p. 111) Après le déjeuner, que nous prenons au Downey en face
de deux jeunes étudiantes américaines déjà fort
enrobées, j'accompagne David à la mairie de son arrondissement.
Il a reçu son dossier pour les impôts, dans lequel on demande
— c'est nouveau — un document récapitulatif de sa situation depuis
10 ans. On se sent vraiment de plus en plus fliqués, dans ce pays.
Un fascisme gris, celui des bureaux sans tête, étend son emprise... Certes, il y a encore des chapeliers. Indépendants. Qui vendent
des chapeaux. Qui ne vendent que des chapeaux. Mais il faut reconnaître
que la grande majorité des chapeaux, ainsi que toutes sortes de coiffes,
sont achetés en grande surface. Ou en magasin de marque. Voire en
bazar de plage, à côté des crèmes solaires. Ou
sur un marché, un jour de pluie. Bref, un peu partout, mais plus tellement
chez les chapeliers, en vérité. On peut le regretter, dans
un sens. Mais on ne voit pas bien comment revenir en arrière... Commentaires1. Le samedi 27 janvier 2007 à 02:25, par vinteix : cette histoire de chapeaux, ça me rappelle toujours
un peu les personnages du théâtre de Beckett... et aussi ce
que dit Schehadé dans "Monsieur Bob'le" : "Les voyages forment la
jeunesse, mais déforment les chapeaux"... 2. Le samedi 27 janvier 2007 à 03:43, par christine : le japon n'est hélas pas en pointe sur ce point :
tout le personnel de mon établissement culturel est muni depuis plusieurs
années d'un très joli petit morceau de plastique à puce
(avec sa photo moche et son nom en gros caractères) qu'il est sommé
de porter bien en évidence (des contrôles sont organisés)
et de présenter à de multiples pointeuses et portes (ouvertes
ou bleues) 3. Le samedi 27 janvier 2007 à 04:18, par Berlol : Ça y est, j'ai réussi à me connecter avec le nouvel ordin'... Suis bien content de vous lire (ça m'a stressé pendant trois heures...) 4. Le samedi 27 janvier 2007 à 04:19, par vinteix : "Chronogestor" !!!!! 5. Le dimanche 28 janvier 2007 à 01:35, par brigetoun : pour les chapeliers, comme les bottiers et les gantiers, entre autres, aussi on peut dire "ce que tu ne peux changer.." : c'est ce qu'on appelle la démocratisation - nous voulons tous porter chapeau, etc.. et ne pouvons nous payer le luxe de l'objet sur-mesure ou personnalisé (mais il existe encore des modistes et chapeliers dans certains quartiers "créatifs" et en relation avec le haut prêt à porter. |
Samedi 27 janvier 2007. La revanche de la fougère. Cours à l'Institut franco-japonais, La Télévision, pages 16-23, puis 23-39. Après le discours de la méthode, revendiquant un usage immodéré de la procrastination (16-18), jusqu'à s'abandonner au vice télévisuel (18-19), le narrateur relate par l'énumération anaphorique (« c'était..., c'était...», p. 19-21) la mosaïque visuelle du zapping anesthésiant, avant d'en venir à l'analyse médiologique, discursivement charpentée — que les voisins et leurs satanées plantes interrompront durablement (p. 23-39). On remarquera surtout, alors qu'il est littéralement subjugué par la succession des images, qu'il ne réussit à éteindre le téléviseur qu'au moment où reste à l'écran une image figée, immobile, celle du saut à ski, comme si cette absence de mouvement avait permis au cerveau de reprendre l'initiative... Et déjà, comme à la fin de La Mélancolie de Zidane, une réflexion sur le mouvement et l'immobilité. Dans le défilé des images, on note aussi que le narrateur, sis à Berlin, différencie des images de guerre, avec « des colonnes de prisonniers allemands [...], c'était la libération des camps de la mort, c'était des tas d'ossements sur la terre [...] », que l'on imagine tournées sur caméra fixe, et, un peu plus loin, « l'image tremblait, le caméraman devait courir lui aussi, [...] c'était une dame qui tombait, c'était une dame qui était touchée, [...] elle avait été touchée à la cuisse et elle criait [...] », où l'on reconnaît un journalisme et un type de conflit plus récents, avec caméra légère. Les scènes chez les voisins, avec eux puis sans eux, permettent d'apercevoir l'inadéquation sociale du narrateur, à l'instar de celui de La Salle de bain ou de Monsieur : il veut bien leur faire plaisir mais il se contrefout de leurs plantes (« quelques minuscules merdaillons de marguerites » (p. 25), les étudiants très étonnés qu'un auteur s'autorise un tel mot-valise, fait de merde et de médaillons...). Et toujours son sérieux contrebalancé par quelque scène où il paraît ridicule, comme lorsqu'il croise quelqu'un dans l'escalier, et qu'il est en pyjama, avec un arrosoir à la main (p. 30-32)... « Les quelques plantes vertes qui se trouvaient dans la pièce semblaient avoir été laissées à l'abandon depuis le début de l'été, comme livrées à elles-mêmes, les feuilles desséchées, jaunies, poussiéreuses, craquelées par endroit. La fougère, avachie dans son pot, faisait peine à voir, elle retombait sur sa tige dans une triste parodie de saule pleureur, les feuilles flapies, l'épiderme fripé. Elle avait dû souffrir de la chaleur encore plus que les autres. [...] » (Jean-Philippe Toussaint, La Télévision, p. 36) « Vous avez ici le coin que Yaliane Heifetz appelait le boudoir. Il y trônait un poste de télévision qui ne recevait plus rien depuis soixante ans, en raison de l'interruption des émissions. Là où en ce moment frémissent des fougères colossales, Yaliane Heifetz s'asseyait et elle remuait des souvenirs de jeunesse, des anecdotes vécues au temps où elle dirigeait une agence de lutte internationale contre le capitalisme.» (Antoine Volodine, Des Anges mineurs, p. 128 — où l'on assiste à la revanche de la fougère.) Après le Saint-Martin à deux, nous passons à l'agence de voyages pour commencer à réfléchir à nos vacances, que l'on voudrait au soleil et sans rien à faire, au moins pendant une semaine... Retour et installation d'ordinateur (désinstallation du précédent plus longue que l'installation du nouveau...) Et ce qui est plus long encore : les paramétrages des abonnements et des logiciels. Commentaires1. Le samedi 27 janvier 2007 à 23:34, par Manuzik : Au moins maintenant, avec les "web-applications", il y a des choses qui fonctionnent de suite (puisque la configuration est sauvée en ligne), éventuellement juste un mot de passe dont il faut se souvenir. 2. Le dimanche 28 janvier 2007 à 06:30, par christine : de la fougère comme cliffhanger ... le suspense est
insoutenable ... et nous (moi, en tout cas, qui me suis couchée (tard)
et levée (tard) avec) attendons les citations qui feront se rencontrer
télévision et fougère dans des citations de Toussaint
et Volodine |
Dimanche
28 janvier 2007. Parmi mules et escarpins, une paire de baskets bleues. Grasse matinée, reprise d'installation de logiciels, comme Open Office, Nvu pour la rédaction web (avec quoi je compose ce billet) et Thunderbird pour le courrier. Je retrouve même le programme qui permet d'avoir facilement les guillemets, espaces insécables, e-dans-l'o et autres majuscules accentuées. Pendant ce temps-là, j'enregistre, ayant installé la nouvelle version de Total Recorder, quelques émissions Du jour au lendemain récentes, celle de Céline Minard et après, puis les Vendredis de la philosophie avec Édouard Glissant. En fin d'après-midi, on en a marre de cette vie de cloportes... (Mais le dimanche, il n'y a aucun bruit de chantier à côté, ce qui nous incite à rester.) Et on décide de sortir pour voir Marie-Antoinette (Sofia Coppola, 2005) à Yurakucho. Et on n'est pas déçu du tout, bien au contraire. Ce n'est pas un film historique mais un film d'ambiance. Il ne s'agit pas d'être pour ou contre les nobles (je suis contre, ou alors, comme le disait un jour Jean Paulhan, il aurait fallu anoblir tout le monde...), mais de voir comment ça se vivait de l'intérieur, sans rien savoir de ce qu'était et de ce que vivait le peuple — peuple qui finit par venir déranger tout ce beau monde, et ce roi qui n'était pas fait pour l'être... Une demie-seconde dans le film, parmi mules et escarpins, une paire de baskets bleues, du plus bel effet. Et puis le Hong-Kong Garden de Siouxsie and the Banshees pendant le bal masqué (où elle rencontre le comte Fersen) est du meilleur effet, d'autant que Marie-Antoinette porte un fin tulle noir sur les yeux, en guise de masque, qui ressemble vaguement aux maquillages de Siouxsie. Commentaires1. Le dimanche 28 janvier 2007 à 18:10, par Manu : Ah bon, tu utilises aussi Nvu toi ? 2. Le dimanche 28 janvier 2007 à 18:59, par Berlol : Bah, je viens de l'installer et ça a l'air pas mal.
Comme je n'ai pas Windows Office sur ce nouvel ordin', je n'ai pas FrontPage,
que j'utilise ailleurs... 3. Le dimanche 28 janvier 2007 à 20:19, par Manu : Si tu mets les mêmes info que T. (nom de serveur SMTP, et éventuellement nom d'utilisateur et mot de passe), ça devrait fonctionner. 4. Le dimanche 28 janvier 2007 à 20:34, par Berlol : Eh bien non ! J'ai essayé mais c'est un refus catégorique... 5. Le dimanche 28 janvier 2007 à 21:42, par Manu : Tu es sûr que tu as bien mis l'identifiant sous les options SMTP et non pas sous POP3 ? Dans ton cas, les logins POP3 (ton hébergeur) et SMTP (ton FAI à Tokyo) doivent être différents. 6. Le lundi 29 janvier 2007 à 01:55, par Berlol : Ouais, ouais, pas d'erreur, c'était bien dans le SMTP... (Hélas !) |
Lundi 29 janvier 2007. Fleur et mère seraient
des balivernes... Une matinée tranquille, idéale pour une revue de blogs. Côté librairie & auteurs, le débat continue, même si François Bon ferme boutique, blessé par la bassesse ici même dénoncée. Pour ma part, j'ai dit ce que j'avais à dire (et déjà tiré mon chapeau). Ailleurs, les termes sont mesurés et les questions plus ouvertes que jamais, c'est mieux. La réticulation s'élargit (je salue l'initiative de Fred Griot, la naissance du Bulletin des Lettres, sans oublier le Maldoror de L.L. de Mars — diversité d'entreprises) et personne ne semble vouloir cacher de secrètes (mauvaises) intentions, c'est merveilleux (même quand c'est truffé de fautes qu'on se demande à quoi servent les correcteurs orthographiques...). Intéressant reportage de bouche à oreille sur le vinaigre, en partie à Orléans. Fleur et mère seraient des balivernes... Les amateurs de nuances écouteront attentivement celles entre aigre, acide et acerbe (« l'aigre n'est plus doux, l'acide n'est pas doux et l'acerbe n'est pas encore doux »). On pourra ensuite les métaphoriser dans d'autres champs... Pour connaître l'honnêteté, édition de l'Œuvre lazaréenne de Jean Cayrol, un des auteurs que je suis depuis des décennies, même après sa mort. Avec T. au centre de sport de Shibuya, où je n'avais plus mis les pieds depuis deux mois au moins... Pédalage en compagnie des Anges mineurs, évidemment. Diverses machines pour lutter contre le temps (qui empâte). Des marches à n'en plus finir (1500) pour encore transpirer. Et puis la méditation dans le mist sauna, brumisation de la pensée, vapeurs de cèdre de la réflexion. « Elle se faufilait sous la tribune, une tige de fer à la main, à la recherche des bouteilles de plastique et des boîtes d'aluminium qui avaient échappé à ma vigilance. Elle jetait cela dans un sac plus grand qu'elle, pour les revendre à un récupérateur, ainsi comme moi gagnant de quoi subsister, car maintenant le capitalisme nous offrait la promotion individuelle et l'initiative privée, au lieu de la pension et du mouroir à quoi nous avions pensé toute notre vie avoir naturellement droit.» (Antoine Volodine, Des Anges mineurs, p. 137) Commentaires1. Le lundi 29 janvier 2007 à 12:34, par fgriot : oui discuter en termes mesurés fait du bien. 2. Le mardi 30 janvier 2007 à 05:12, par le consul : Et si FB s'était vraiment trompé, et si son
idée n'était pas bonne... qu'auriez vous, franchement, pensé
de la même initiative menée par X (mettez ici le nom d'un auteur
que vous n'appréciez pas trop). 3. Le mardi 30 janvier 2007 à 05:50, par Berlol : Oui, je vois où vous voulez en venir. Si c'était
X ou Y, je l'aurais peut-être pourri... Non, je crois plutôt
que ça aurait dépendu du choix des livres présentés.
Là, il se trouve que j'en ai trouvé un qui m'intéressait,
que j'ai cliqué et passé commande. C'est tout. Et je suis d'accord
sur le principe. (Mais je ne sais pas si l'idée est "bonne" car je
n'ai pas, infuse, la science du marché.) 4. Le mardi 30 janvier 2007 à 12:08, par christine : on peut également, cher consul, poser la question
inverse : il y a en ligne pas mal d'initiatives du même type auxquelles,
parce qu'elles sont "menées par X", personne ne trouve rien à
redire 5. Le mercredi 31 janvier 2007 à 05:49, par le consul : tout à fait d'accord chère Christine.... 6. Le mercredi 31 janvier 2007 à 07:11, par LE FOND DU FONDS : Boudiou, mais apprenez à écrire... Et arrêtez de penser que vos correcteurs orthographiques feront tout à votre place. Si vous ne faites pas vous-mêmes la différence entre le fond de la librairie et le fonds d'une librairie, expliquez-moi de quoi vous parlez. De culture, de littérature, laissez-moi rire !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 7. Le mercredi 31 janvier 2007 à 07:22, par Berlol : Oui, j'ai remarqué que plein de gens faisaient cette
erreur, même dans des sites spécialisés, d'ailleurs... 8. Le mercredi 31 janvier 2007 à 07:46, par VOLONTIERS : Oui, de votre part, Berlol, je l'accepte... Je fais tout de suite la différence entre la faute et la coquille; malheureusement, je rencontre trop souvent de vraies fautes et de temps en temps, je pète un plomb. Cette fois, c'est chez vous. FB est miro, je le pardonne d'emblée... Pour JCB, PDJ et tant d'autres, c'est plus dur, lassant et usant. Arrive toujours un moment où je remets en cause leur crédibilité. Je sais, ça paraîtra certainement débile et ringard, mais on ne se refait pas... Pour moi, respecter l'orthographe, c'est aussi respecter le lecteur. En tout cas, merci de votre compassion ! 9. Le mercredi 31 janvier 2007 à 08:12, par Berlol : Du coup, j'ai rectifié ma coquille ("de plein de gens"). Pour moi, c'est parfois rédhibitoire. Il m'arrive de corriger dans les commentaires de mes hôtes, discrètement. Mais moins souvent qu'avant... Enfin, bon, faut quand même voir le fond du propos... 10. Le mercredi 31 janvier 2007 à 13:47, par christine : même si je n'ai pas été citée
ci-dessus, je vais désormais me relire plutôt sept fois qu'une
(car je ne vois pas toujours mes fautes sur un écran) et je te prie,
cher hôte, de bien vouloir corriger les horreurs qui pourraient à
l'avenir m'échapper et heurter des yeux sensibles 11. Le jeudi 1 février 2007 à 02:47, par le consul : il ne me reste plus qu'à me flageller mille et une
fois, et me retirer....... 12. Le jeudi 1 février 2007 à 03:00, par CHRISTINE, BRAVO !! : Voilà, comment peut-on être crédible après ça, hein ? 13. Le jeudi 1 février 2007 à 05:26, par le consul-piteux : je ne sais.... 14. Le jeudi 1 février 2007 à 06:06, par Berlol : Pauvre Consul, allez, allez, requinquez-vous ! De toute façon,
je n'ai jamais interdit personne pour cause de mauvaise orthographe, ça
me paraîtrait une faute d'urbanité. ce qui ne m'empêche
pas, pour moi-même, d'y veiller. 15. Le jeudi 1 février 2007 à 06:48, par le consul : je suis requinqué, et je ne ferai plus de fautes d'orthographe. Mais je continue à ne pas voir le rapport entre la littérature et l'orthographe, l'un n'empêchant pas l'autre & inversement. |
Mardi 30 janvier 2007. Sans avoir les
cinq camarades requis.
Dans le shinkansen, la dynamique vieille dame qui s'est assise à côté de moi juge nécessaire de me réveiller pour que je voie le Mont Fuji. Qu'elle me nomme en anglais, par politesse. À quoi, sortant de ce léger sommeil que nous adoptons dans un train pour ne pas nous affaler complètement, je lui réponds poliment en japonais qu'en effet il est bien dégagé aujourd'hui, parce qu'il fait très beau. Souriant, j'ajoute, pour faire comprendre qu'il y a tout de même un peu d'abus à me réveiller pour ça, que je le vois chaque semaine. Et je referme les yeux quand elle dit, un peu gênée, que chaque semaine, elle, elle ne le voit pas si souvent... « Plusieurs nuits filèrent. La lune se dégrada
jusqu'à n'être plus qu'un fin croissant, puis des nuages
de neige hurlèrent au ras de la steppe, sans chute de neige, et
des journées très courtes survinrent, en alternance avec
des nuits où la terre se contractait de froid et frissonnait.
Dans le crépuscule, les touffes de boudargane
violette s'émiettèrent. Brûlée par le givre,
la boudargane
blanche n'était plus qu'un paillasson noir. Le soleil ensuite refusa
de réchauffer le paysage. Les étoiles s'acidifiaient, pâlissaient,
renaissaient sur le velours ténébreux du monde, recroquevillées
sur des scintillements méchants. Les images diurnes et nocturnes
se succédaient comme des diapositives dans un passe-vues déréglé.»
(Antoine Volodine, Des Anges mineurs, p. 155) Quelqu'un sait pour la boudargane ? Commentaires1. Le mardi 30 janvier 2007 à 08:07, par vinteix : AH ! l'inénarrable Glucksmann ! 2. Le mardi 30 janvier 2007 à 10:12, par christine : la boudargane je ne sais pas (et google non plus, ce qui est plus grave) ... mais Taddéï était remplacé la semaine dernière par du patinage artistique (!) et hier soir par un débat politique : il avait annoncé cette éclipse durant l'émission de mardi dernier et revient ce soir si tout va bien 3. Le mardi 30 janvier 2007 à 15:31, par christine : tout va bien ... Taddéï EST de retour : un plateau intéressant, où l'on parle de science, de catastrophe, de Dieu et de science-fiction (!), avec même Ayerdhal sur le plateau (un peu silencieux, mais bon...) 4. Le mardi 30 janvier 2007 à 21:26, par vinteix : A propos du "livre" et de la "littérature"... dont
tu parlais dans le billet d'avant-hier... 5. Le mercredi 31 janvier 2007 à 03:53, par brigetoun : pour la boudargane j'avais pensé que c'était
une création de Volodine - qui connait un natif des steppes ? 6. Le mercredi 31 janvier 2007 à 04:37, par christine : il me semble de très loin préférable,
vinteix, d'être embrouillé et perplexe (plutôt que péremptoire
et tranchant) sur toutes les questions complexes, et c'en est une 7. Le mercredi 31 janvier 2007 à 05:05, par Berlol : Ce qui m'étonne le plus, pas chez vous qui habitez
intelligemment la perplexité, c'est cette espèce d'hystérie,
parfois un peu (souvent) boutiquière, sur l'objet livre. Je l'aime
moi aussi, j'y tiens. Ceux que j'ai, pour beaucoup d'entre eux, me sont très
chers, et je ne m'en séparerais qu'à la dernière extrémité.
Mais cela ne m'empêche pas de penser sereinement à d'autres
aventures d'autres supports pour la littérature. Cela ne m'empêche
pas de penser positivement au fait que les nouvelles générations
(je fréquente une centaine d'étudiants par an) trouvent déjà
le livre obsolète, surtout quand il y a le choix avec une consultation
par internet ou même par téléphone portable — et que c'est
à moi (et quelques-uns dans mon cas, des milliers de personnes, en
fait (heureusement !)) d'imaginer les moyens de les faire s'intéresser
à la littérature malgré la désaffection de son
support multiséculaire. L'attachement excessif au livre ne fera qu'accélerer
le divorce entre ceux d'avant et ceux d'après l'avènement du
numérique. Et si ceux d'après ne s'intéressent pas à
la littérature, j'ai tendance à penser que c'est de la faute
de ceux d'avant qui n'ont pas su penser le changement et l'adaptation de
l'essentiel (la littérature) au nom de l'accessoire (le support :
le livre). Penser et effectuer le changement n'effacera pas les livres de
la surface de la Terre, bien évidemment, mais les rendra autres —
tout comme aujourd'hui on n'utilise plus de bougies qu'en de spéciales
occasions, et non plus systématiquement pour s'éclairer. 8. Le mercredi 31 janvier 2007 à 05:59, par le consul : Tout à fait d'accord avec Vinteix, le livre et la
littérature vont ensemble, et si le livre disparaît, la littérature
disparaît, et même si dans Farenheit les livres sont mémorisés,
c'est sans doute pour un moment ou un autre les remettre sur le papier et
en refaire des livres. D'autres supports, sans doute... mais où sera
alors ce lien quasi-physique d'avec le livre, les mots... les nouvelles expériences
sont passionnantes, "la maison des feuilles" le prouve, sauf que cela finit
sur le papier, sous couverture... et le téléphone est un livre,
finalement, car transportable, portable, cachable, personnel... petit aussi.... 9. Le mercredi 31 janvier 2007 à 06:11, par Berlol : Cher consul, vous n'arrivez décidément pas à vous sortir de vous-même !... En écrivant ce que vous venez d'écrire, vous incarnez parfaitement, permettez-moi de vous le dire, et avec tout le respect que je vous dois, cette génération accrochée à son fétiche et qui ne met rien en place pour les suivantes... 10. Le mercredi 31 janvier 2007 à 10:24, par vinteix : Je pense que la comparaison des livres avec les bougies est
la plus mauvaise qui soit ! et je repense encore à Borges et à
ce qu'il disait du livre comme objet éminemment différent des
autres objets qui sont pour la plupart des extensions techniques du corps
humain... 11. Le mercredi 31 janvier 2007 à 12:53, par caroline : La boudargane, une invention d'un auteur qui jouit déjà en l'écrivant des questions qu'il va induire. Qu'est-ce que c'est ? Où en trouve-t-on ? j'ai un ami écrivain que je ne nommerais pas ici pour ne pas lui faire trop de publicité, Gallimard n'arriverait pas à imprimer pour satisfaire la demande, qui crée quelques néologismes, ravi à l'idée que ses lecteurs vont se précipiter sur le dico, google et tutti quanti. C'est tellement chiant d'écrire qu'il faut de temps en temps s'amuser. 12. Le mercredi 31 janvier 2007 à 13:30, par christine : la « bougie » est peut-être malvenue, mais
je souscris tout à fait au terme « fétiche » -
qui n'est pas forcément péjoratif d'ailleurs 13. Le jeudi 1 février 2007 à 02:37, par le consul : touché cher Berlol... oui je reste sur mes positions,
et quant aux générations futures, j'y pense, mais je ne veux
pas non plus céder à la facilité et baisser les bras
trop vite... oui au modernisme et aux formes nouvelles, mais n'oublions pas
que c'est sous couvert de modernité que l'on fit manger n'importe
quoi aux vaches et qu'elles devinrent folles.... 14. Le jeudi 1 février 2007 à 05:54, par Berlol : Marrant ! Cette question de la lecture sur papier ou sur
écran, elle m'est posée presque simultanément par Pierre
Schweitzer dans les commentaires de La Feuille (à partir des mêmes prémices,
il est vrai). 15. Le jeudi 1 février 2007 à 06:44, par le consul : donc le point de comparaison est la vache...... 16. Le jeudi 1 février 2007 à 07:47, par vinteix : Oui, Berlol, tu es un monstre ! 17. Le jeudi 1 février 2007 à 08:06, par Berlol : J'ai essayer de corner une page d'écran mais il m'a filé une décharge... 18. Le jeudi 1 février 2007 à 19:24, par Manu : Je crois que tu as une très bonne vue Berlol, non ? Serait-ce lié ? 19. Le jeudi 1 février 2007 à 20:17, par Berlol : Sans doute que ce genre de critère très subjectif et très personnel entre aussi dans les paramètres d'un confort et d'une concentration de lecture, tu as raison. |
Mercredi 31 janvier 2007. Comme la
bougie l'éclairage, ou le cheval le transport.
« Nul ne peut être condamné à la peine de mort.» (Frontispice, marbre, France, 2006) Au petit déjeuner, c'est une bonne nouvelle. Et il n'y en a pas des masses. Mais j'éteins le poste, il faut que je file surveiller deux examens. Après quoi, j'aurai une réunion. Et plein de paquets de copies à corriger... Avant d'aller au centre de sport, pour essayer de diluer tout cela dans de la sueur, pendant qu'une douce onde volodinienne m'envahira de sa méphitique et apaisante vision d'avenir (bien bien bien au-delà de 2010...). Douze heures plus tard... Via le Bulletin
des Lettres (dont les pages cafouillent plusieurs heures par jour),
j'accède au programme du colloque public Livre 2010, donc
sur L'avenir
du livre (le 22 février, à Sciences-Po — colloque
public mais il faut s'inscrire...). Je serais eux, j'aurais prévu
2020, parce que là, ils vont à peine l'avoir fini, publié,
digéré qu'on va y être. C'est-à-dire que ce
n'est pas tellement l'avenir, 2010. Moi, j'ai déjà des
trucs prévus pour 2011. De plus, c'est de l'avenir du livre
qu'il est question. Ce qui n'est pas la même chose, on l'a bien
compris, que l'avenir de la littérature (sauf pour ceux qui les
voient soudés, comme la bougie l'éclairage, ou le cheval
le transport). D'abord parce qu'il n'y a pas que la littérature
à être imprimée dans des livres. Ça, c'est
vrai : il y a aussi la cuisine, les livres médicaux, économiques,
les dictionnaires, et des tas d'autres choses, même si dans des
secteurs cruciaux ou de pointe le numérique a déjà largué
le papier, je pense aux bases de données médicales et aux
revues médicales sur abonnement réticulaire, et des choses
techniques et économiques dans ce genre... Commentaires1. Le mercredi 31 janvier 2007 à 08:11, par à montour : MP3 dispo, c'est même toi qui m'a expliqué comment m'en servir. Inscription faite. L'avenir du livre parce qu'organisé par CNL, qui depuis 10 ans maintenant répète qu'il "ne peut pas aider la littérature en ligne puisqu'il ne s'agit pas de livre" (sic), le CNL étant comme chacun sait, le centre national du livre. 2. Le mercredi 31 janvier 2007 à 08:31, par Berlol : Tiens ! c'est qui ?... (C'est que j'ai tellement fait la promo des enregistreurs !...) J'ai une petite idée, quand même... Tu m'aurais écrit trois petits mails il y a trois jours au sujet d'un projet ?... En tout cas, merci d'avance ! 3. Le mercredi 31 janvier 2007 à 09:51, par Menear : Le "problème" de la littérature en ligne (ou
plutôt, histoire d'être plus juste, le problème de la
littérature en ligne que je connaisse, puisqu'il y a un évident
soucis de visibilité sur la toile) c'est qu'elle semble plus "singer"
le format livre au lieu d'essayer de s'approprier Internet en tant que nouveau
matériau, nouveau support (combien de sites qui présentent
leurs proses, bonne ou mauvaise d'ailleurs, là n'est pas la question,
en reproduisant des pages virtuelles alors même que le format du site
web ne nécessite pas de pages). 4. Le mercredi 31 janvier 2007 à 10:33, par vinteix : encore une fois la comparaison avec la bougie me semble totalement
biaisée... on ne parle pas de la même chose... et je suis désolé,
je pense comme Borges que le livre n'est PAS DU TOUT un objet comme les autres
(quand je retrouverai la référence, je te renvoie à
l'une de ses conférences où il parle de l'objet "livre"). 5. Le mercredi 31 janvier 2007 à 14:11, par christine : pas visible non plus la littérature en ligne : décidément,
Menear, il vous faut vraiment des lunettes … (je plaisante et poursuit une
conversation engagée ailleurs!) 6. Le mercredi 31 janvier 2007 à 14:30, par Menear : Ah voilà ce que je cherchais, merci Christine pour ces liens, je n'en connaissais pas la plupart (soucis de visibilité, je persiste et signe, trouver ce qu'on cherche sur Internet, quand les sites en question n'ont pas un Page Rank démentiel, ce n'est pas évident, malheureusement :S ) 7. Le mercredi 31 janvier 2007 à 15:55, par Berlol : Cris et défenses sur les comparaisons sont de bons
indicateurs des résistances à l'œuvre. Cher Vinteix, avec tout
le respect que j'ai pour Borgès, je ne le considère ni comme
philosophe, ni comme sociologue, ni médiologue. Par ailleurs, je suis
d'accord avec tout ce qu'on dit de beau et de merveilleux sur le livre. Mais
je parle de changement de paradigme, de succession de générations,
de cerveaux autres que le mien — et la plupart des étudiants auxquels
je m'adresse depuis quinze ans ignorent royalement (hélas !) le nom
de Borgès ! Peux-tu le concevoir, cela ? Je sais que c'est un exercice
difficile. La bougie, le cheval, le monocle, le disque vynil, ce sont des
éléments d'une analogie globale de l'évolution. Encore
une fois, il ne s'agit ni de prescrire ni d'interdire, mais de constater
: le livre restera en faveur chez les plus de trente ans et le sera de moins
en moins chez les plus jeunes, sans empêcher les niches livresques,
les modes rétro, etc. 8. Le mercredi 31 janvier 2007 à 16:57, par christine : un lien pour Pierre Hugo : www.lmffi.com/ 9. Le jeudi 1 février 2007 à 01:06, par brigetoun : et puis pourquoi diable faudrait il absolument qu'une oeuvre sur internet tienne compte de son support, un des avantages du net ne devrait il pas être la liberté ? 10. Le jeudi 1 février 2007 à 02:23, par vinteix : En effet, Christine, je pense comme vous que l’ordinateur,
comme le livre, n’est pas un objet comme les autres ; et pour reprendre encore
(pardon... j’y tiens, hein !) Borges (que malgré tout certains étudiants
connaissent encore, même s’ils sont une minorité... et il y aura
), il n’est pas seulement une extension de notre corps, mais aussi de la
pensée, de l’imagination, de la mémoire, etc. 11. Le jeudi 1 février 2007 à 02:59, par Well : Que la lumière soif... Et la lumière but. 12. Le jeudi 1 février 2007 à 03:47, par tef : Question bête à propos de soudure. 13. Le jeudi 1 février 2007 à 05:24, par le consul : en fait on confond trop le contenu, la littérature,
avec le contenant. Qu'est ce qui est important, en fait ? parce que si c'est
pour avoir encore avoir des livres, mais plus de contenu, quel est l'intérêt
? Mais Menear a raison, la littérature en ligne singe la littérature
papier, et ne propose rien de nouveau. alors on peut se demander à
quoi bon, si ce n'est offrir une plus large lisibilité. Mais sans
contenu j'insiste, je ne vois pas l'intérêt, et ce que je lis
sur le net, par exemple, n'est pas génial et je n'ai pas l'impression
de découvrir grand chose de nouveau, en tout cas rien que je ne pourrais
lire en version papier. 14. Le jeudi 1 février 2007 à 06:37, par Berlol : J'allais aller dans ce sens de l'élargissement fallacieux...
Hypothèse. Peut-être né de la Révolution, en ce
qui concerne la France, tout au moins, un rêve d'accession sociale
par la culture et la littérature s'achève avec la possibilité,
depuis les années 80, d'une accession sociale par le commerce et le
marché, en court-circuitant la culture et la littérature, cette
dernière de plus en plus réputée ne servir strictement
à rien. Et dans le même temps de plus en plus de gens qui veulent
écrire et (pour) se faire éditer (Cf. G. Picard), pour la dimension
symbolique, assimilable à un luxe précisément parce
que ça ne sert à rien. Et dans le tas, de moins en moins de
bons écrivains, et cachés par la masse. Et tous ces arbres
abattus... 15. Le jeudi 1 février 2007 à 07:59, par vinteix : Purée (technologique) ! je viens de poster un nouveau long commentaire... invisible... à la trappe ? 16. Le jeudi 1 février 2007 à 08:00, par vinteix : (Petite parenthèse sarkozienne : ce matin en visite
à Rungis, le nouveau copain de Glucksmann, qui ne se manifeste presque
plus que par des propos de plus en plus populistes, défendait "la
valeur travail" et "la France qui se lève tôt" ! Mais il est
vrai que "nous" sommes en campagne... Longtemps je vais me coucher de plus
en plus tôt-tard...) 17. Le jeudi 1 février 2007 à 08:10, par Berlol : Eh oui, il y avait le mot "well" dedans ! Pour éviter le spam dans les commentaires, j'ai été obligé d'ajouter de plus en plus de mots d'anglais dans la liste du filtre... En revanche, j'avais enlevé "sex" et n'ai pas été obligé de le remettre (les auteurs de spam évitent de l'employer...) 18. Le jeudi 1 février 2007 à 13:37, par Bikun : Patrick, 19. Le jeudi 1 février 2007 à 13:43, par christine : vous avez raison, vinteix, vive la France qui se lève
tard ! 20. Le jeudi 1 février 2007 à 14:19, par Berlol : Que de comingouttes ! 21. Le jeudi 1 février 2007 à 14:46, par christine : joli mot "captcha" je ne savais pas comment s'appelait ce
système un peu pénible parfois (mais bon s'il le faut !) 22. Le vendredi 2 février 2007 à 00:03, par Menear : Pour les trackbacks et les commentaires, personnellement j'utilise "Spamplemousse", un anti-spam pour dotclear qui fonctionne bien (parfois même un peu trop bien puisqu'il me bloque certains de mes commentaires ^^; ) ;). 23. Le vendredi 2 février 2007 à 01:28, par Berlol : Oui oui moi pareil (donc surtout Brigetoun dans le filtre et de temps en temps Christine...). Et Bikun le sait. Mais ce qu'il ne sait pas, c'est que je hais les captcha. Qu'on ne me demande pas pourquoi. Je n'en sais rien. Mais rien que l'idée, ça me hérisse. C'est comme ça... 24. Le vendredi 2 février 2007 à 02:03, par Bikun : Le captcha est peut-être un peu contraignant mais il
va sans doute se généraliser (sites administratifs, banquaires...etc).
25. Le vendredi 2 février 2007 à 02:11, par Berlol : Tu sais, à chaque fois qu'il y a un spam qui passe au travers du filtre, j'ajoute un ou deux mots (d'anglais) dans la liste des mots de Spamplemousse. C'est pour ça que Well était dans le filtre il y a trois jours. C'est très drôle et ça m'évite de me considérer comme un aéroport. (Ça serait plus simple s'il y avait une option pour bloquer tout message en anglais — mais ça, c'est pas très politiquement correct...) 26. Le vendredi 2 février 2007 à 02:18, par Bikun : Bon, c'est sur, après c'est un choix personnel. Et
je ne considère pas mon blog comme un aéroport non plus! 27. Le vendredi 2 février 2007 à 06:07, par vinteix : moi j'ai pris 8 avions entre le 21 décembre et le
7 janvier... pas rencontré de captcha ! 28. Le vendredi 2 février 2007 à 07:34, par Berlol : T'es en forme, on dirait !... 29. Le vendredi 2 février 2007 à 08:02, par vinteix : ouais, assez ! même si j'ai l'impression que je suis un peu trop collé à mon écran ces jours-ci... au détriment de lectures plus longues : pages à tourner ! ah ! ah ! |