Mercredi 1er novembre 2006.
À la première fuite d'impair.
J'ai la tête comme une citrouille — et pas à cause d'Halloween ! En fait, c'est un galop d'essai : ce qui marcherait en hiérarchisant les rôles et les capacités des étudiants au sein du blog des cours pourrait bien entrer en vigueur d'ici quelques mois entre les enseignants du département, chacun pouvant être une catégorie et chaque cours une sous-catégorie... À suivre... Tout cela — cette grande initiative — n'est possible que parce qu'il y a le Festival de l'université, c'est-à-dire trois jours sans cours, pendant lesquels les étudiants font la fête. Les profs, eux, en profitent pour rattraper des tâches en retard, administratives pour la plupart. Pendant tout ce temps, j'écoute Surpris par la nuit, avec Antoni Tàpies, un peintre que j'aime beaucoup et dont je crois ne jamais avoir entendu la voix. Puis les Mardis littéraires d'hier, émission bien équilibrée, sur trois auteurs que l'on m'a donné envie de lire (Pavel Hak, Bruno Lemoine et Pascal Garnier). Puis le Tout arrive, d'hier aussi, avec Michel Onfray et Henri Meschonnic, qui peuvent tout à fait s'entendre (rien à voir avec l'incompatibilité Onfray-Sollers de la semaine dernière). Aussi, je suis très content d'entendre que Henri est en forme... Ah ! L'extérieur ! Marcher au soleil ! La joie de l'heure du déjeuner, passée avec David et Benoît dans un joli restaurant, lumineux, et bon, sous l'Alliance française ! Demain, je vais au sport et je m'aère ! Commentaires1. Le mercredi 1 novembre 2006 à 12:52, par brigetoun : on ne peut pas dire que ce soit la joie chez les
blogueurs du Monde, et un certain nombre déménage ou cherche à
déménager. 2. Le jeudi 2 novembre 2006 à 16:43, par Berlol : Y avait déjà beaucoup d'insatisfaction chez les blogeurs du Monde (le journal). Le changement de plateforme devrait plutôt arranger les choses. Dans tout ce que j'ai lu, on parlait plutôt positivement de ce changement (sauf une personne qui avait l'air de dire que WordPress ne gérait pas bien le spam). À suivre... |
Jeudi 2 novembre 2006. À
part le changement d'heure, la trêve des expulsions et l'arrivée
du froid ?
Un site Édouard Glissant, c'est bien, comme idée. Sauf que pour honorer quelqu'un qui est très ouvert sur le monde et le métissage, ça commence par une désagréable restriction : « Ce site n'est consultable que sur PC, et par Internet Explorer exclusivement.» Ni excuse ni regret, la formulation est autoritaire. Même si c'est par maladresse, c'est tout à fait anti-glissantien ! En dépit de cela et de choix graphiques lourds et peu esthétiques (qui pourraient évoluer), souhaitons une bonne continuation à ce site (qui nous en promet beaucoup) car il y a une vraie nécessité d'approfondir et rhizomer la pensée de Glissant ! Oh, un inédit de Gourmont ! En voilà, de l'intempestif. En toute simplicité, Bertrand Leclair vient de réaliser la connexion dont j'avais besoin — littéralement remué — pour lire en priorité son livre arrivé le mois dernier. En niant que Littell ait trouvé une langue propre pour parler d'horreurs ainsi laissées dans la vulgarité voyeuriste de notre temps, et en enchaînant sur le souci de Meschonnic de savoir ce que dire dit (ou ce que dire fait dire au dit), me parlant au passage d'un livre inconnu (Le Sang du ciel, de Piotr Rawicz). Passées ces lectures et découvertes matinales, je me décide à aller au centre de sport pour bouger autre chose que des neurones. Nisard étant resté au bureau, j'emporte le dernier Sevestre pas encore lu : Entrées en matière, sur quoi je sue sans peine quarante minutes. On est à de l'inauguration dans le chantier du Stade de France — et (le narrateur de) Sevestre n'aime pas les survestes... « Quant aux costumes, ils permettent de déceler une bataille discrète, une discrimination souterraine, une lutte de reconnaissance entre sérieux et touriste, efficace et pièce rapportée, le présent solide et le figurant, l'investi de pouvoirs et l'invité léger, l'élu au pouvoir et l'anonyme élu, les premiers en surveste, cravate, veste, chemise et les seconds en manteaux contemplatifs. Un polo leur irait, un pull en V, des vêtements en laine. Mais ce n'est pas si simple. Les deux catégories aiment le foot et du reste je ne vois pas moi-même où je veux en venir avec ces deux catégories, c'est seulement que je viens d'apercevoir l'ancien directeur des programmes sportifs d'une chaîne cryptée plein de ses prérogatives et habitué des événements et vulgaire avec une cravate m'as-tu-vu et la chemise qui va avec et sa surveste marron [...] » (Alain Sevestre, Entrées en matière, Gallimard, 1999, p. 16)
Déjeuner au Downey avec David bien content
de quitter un moment la kermesse, les sonos et les cris sous nos
fenêtres de bureaux (ça s'appelle le Festival de l'université).
Il y retourne tandis que j'enfourche mon vrai vélo — sans peur
des chétives gouttelettes — pour aller à Fukiage,
au K's, supermarché d'électro-ménager et d'informatique
où je trouve un casque audio (pour finir le Festival et me chauffer
les oreilles l'hiver) et un disque
dur externe I-O Data de 300 gigas (270, en réalité,
formatage déjà fait). « La place du mort en matière de poésie est rarement celle que l'on croit : parce que le temps du rêve n'a rien de commun avec le temps social, parce que tant d'hommes qui arpentent désertés par les rêves le terrain social parlent plus morts que vivants, et qu'il suffit d'ouvrir La Vie de Henry Brulard, de Stendhal, pour être saisi par la vie qui l'habite, le porte, nous emporte au brouillon des songes, là où les mots de Stendhal sont infiniment plus puissants et vivants que ceux des contemporains qui bavardent à nos côtés.» (Bertrand Leclair, Verticalité de la littérature, champ Vallon, 2005, p. 9-10) Commentaires1. Le jeudi 2 novembre 2006 à 14:08, par Bikun : D'ailleurs, je n'avais jamais vu un site indiquant aussi
clairement de telles restrictions. Autrefois on écrivait parfois
"site recommandé...bla bla"... 2. Le jeudi 2 novembre 2006 à 16:49, par Berlol : J'ai essayé de transformer par Word des documents en page
web. Et après, j'ai regardé ce que ça donnait en html... Le code
généré est inutile à plus de 90 % ! Et c'est généralement ce code
inutile qui rend la page incompatible ou mal affichée. Après
avoir longtemps utilisé le Composer de netscape, j'emploie
maintenant FrontPage (qui gère mieux les tableaux et les images,
par exemple). Et il n'y a pas de production de code derrière mon
dos ! 3. Le vendredi 3 novembre 2006 à 00:40, par vinteix : "Ce soir ou jamais" : 1ere partie (je n'ai regardé que
cela) plutôt comique, avec J.d'Ormesson, A.Comte-Sponville et
N.Huston sur le thème de Dieu. Je dis "comique" car on se
revoyait un peu de retour dans une conversation de cour de lycée
après un cours de philo... En effet, étaient évoquées sur le ton
plaisant de la conversation les grandes apories de la pensée : le
temps, l'être, Dieu, le réel... en un enfilage de banalités et de
platitudes. Comte-Sponville, en bon professeur de terminale,
présentait avec une assurance de mandarin sa dissertation de
philosophie, impeccable, en trois parties, assortie des citations
les plus classiques, et assénait LA définition du temps (enfin,
celle de Saint-Augustin, "la bonne" apparemment), tandis que
d'Ormesson, en vieux bébé de 82 ans, découvrait avec une naïveté
touchante l'aporie et le mystère du temps ! Entre les deux - le
philosophe en "gros sabots" et l'aristocrate en pantoufles de
nouveau-né - Nancy Huston tentait de dire une ou deux choses
légèrement plus pertinentes ou originales, bien qu'elle se noyait
un peu dans cette idée de "réel", tenue pour acquise comme une
évidence apparemment indiscutable, se perdant dans un de ces
dualismes tenaces qui schématisent trop souvent la pensée : le
réel et l'imaginaire... 4. Le vendredi 3 novembre 2006 à 00:48, par vinteix : Plus fine et stimulante était la conversation Onfray-Meschonnic, qui recoupait en partie le thème de l'émission de télé, notamment autour de la différence entre le religieux et le sacré, spirituel ou divin... en particulier à partir de Spinoza. 5. Le vendredi 3 novembre 2006 à 01:07, par Berlol : Justement, je l'ai vu ce matin, Ce soir ou Jamais de mardi, j'allais dire que les questions Comte-Sponville / d'Ormesson, c'était ce que je m'étais dit en gros vers 15 ans. Depuis, je n'ai pas trop eu à y revenir et ça ne fait pas vraiment mystère pour l'athée que je suis. Je parlerai de la suite tout à l'heure... 6. Le vendredi 3 novembre 2006 à 01:35, par brigetoun : j'en reste au plaisir de retrouver Bruard qui n'a pas survécu à mon déménagement. Me mets en quête 7. Le vendredi 3 novembre 2006 à 01:36, par brigetoun : j'ai même perdu le "l" en route 8. Le vendredi 3 novembre 2006 à 02:14, par Berlol : En effet, Brulard sans son "l", je me demandais ce que c'était... Il me semble que je l'avais en "folio"... Est-ce qu'il n'y avait pas deux volumes ?... C'est loin, pour moi aussi... |
Vendredi 3 novembre 2006. Pâquerettes,
pudding de fadaises.
Enfin !... — C'était quoi, ce binz ? — Je peux voir
Ce soir ou Jamais de mardi ce matin ! D'où petit
déjeuner à rallonge... Premier débat effarant
de ras de pâquerettes, pudding de fadaises rancies et pseudo
philosophiques que nous servent André Comte-Sponville et Jean
d'Ormesson : dieu, le temps, l'esprit, la mort... — à quinze
ans, j'ai balancé le vieux tupperware où j'en avais remisé
ma part. Je monte tard au bureau et achève en 90 minutes chrono la préparation des programmes de cours 2007 (on nous demande maintenant le calendrier prévisionnel des contenus des cours...). C'est jour férié, jour de la culture, la kermesse bat son plein sous mes fenêtres, j'écoute le Mouv' au casque. Plus tard, dans le train, au hasard du stockage des émissions
dans mon i-river, la succession signifiante de Laurent Mauvignier
et de Chloé Delaume, tous deux récemment passés
dans l'émission Du jour au lendemain... * * « Je tenais à ce que les personnages aient
leur billet un petit peu malgré eux. De tous les personnages,
il n'y en a aucun qui est dans le stade en ayant choisi d'y être,
finalement. Ce ne sont pas des accros. Il y a cette histoire d'être
à sa place, [ou] de pas être à sa place. De se retrouver
là. Voilà, tu te retrouves au mauvais moment, au mauvais
endroit. Vraiment quelque chose qui est lié au hasard, à
l'absurdité, ce qui rend la chose d'autant plus insupportable.
[...] Commentaires1. Le vendredi 3 novembre 2006 à 23:54, par Berlol : À propos de Despentes / Sorman : n'étaient ces atroces
inserts commerciaux dans le corps du texte de l'article, je vous
aurais bien recommandé le dossier du
Buzz littéraire... Mais non, vraiment, c'est trop laid ! Et
ces colonnes de photos d'auteurs comme dans un magazine de people
et de starlettes, et ces pubs aux titres stupides et accrocheurs,
"Auteurs : Guide gratuit", "Beauté des Femmes Noires",
soit : cliquez ici pour vous faire entuber... On les a autorisées
ou on est allé les chercher ? Et ce que ça révèle d'une intention
de gagner de l'argent sur le dos de la littérature. Et
sans doute si peu que c'en est ridicule. Mais comment en sont-ils
arrivés à penser de la sorte ? Je n'accable pas ceux qui font ce
site, je me demande seulement comment ça se conçoit, si loin de
ce qu'est pour moi la littérature... 2. Le samedi 4 novembre 2006 à 02:06, par brigetoun : c'est gagné ! je vais y aller voir.. 3. Le dimanche 5 novembre 2006 à 14:22, par cgat : ne pas connaître Bridget Jones ...!? est-ce possible ? et
Harry Potter, tu as entendu parler ? (c'est une sorte de Poil de
Carotte new age) 4. Le dimanche 5 novembre 2006 à 15:02, par Ben : Quel plaisir de voir Michka Assayas à la télé dire
quelque chose de vrai, ce qui est de plus en plus rare, surtout
quand on compare ce qu'il a dit à ce qu'a déblatéré cette pauvre
chose d'Attali qui n'a visiblement jamais abandonné sa morgue de
conseiller du petit prince Mitterrand. La force d'Assayas c'est
justement de ne pas partir de ce que que les médias régurgitent
ou des chiffres dont nous a abreuvé Attali mais de son ressenti
personnel, ce qui fait qu'il perçoit des choses que bien peu sont
capables d'exprimer en fin de compte. En tout cas, il est après
coup difficile de réfuter par exemple ce qu'il a dit sur sur les
grandes messes oecuméniques comme sos racisme organisés par
l'état pour compenser les premiers symptômes de l'atomisation
sociale qui se faisait jour dans les années 80. Ce mec est
vraiment brillant. |
Samedi 4 novembre 2006. Anticipe
de mieux en mieux les tuiles.
Levé à six heures pour préparer mon cours. C'est relativement nouveau. Avant, je le préparais plutôt le vendredi soir, ayant la nuit devant moi en cas de difficulté. Maintenant, je sais de quoi j'ai besoin pour préparer chaque cours, je connais la quantité de données qu'il faut que je prépare et je sais qu'en 120 minutes il n'y aura pas moyen d'en donner plus. Du coup, je peux me coucher à une heure décente et me lever avec les poules — je pourrais même les ouvrir ! On a vu que cette histoire de tâches attribuées à Poil de Carotte, ce n'était finalement pas si anecdotique que ça en avait l'air. Le chapitre du tête à tête avec Agathe, la nouvelle bonne, offre bien plus qu'une séance de révision, mais « Le Programme » (p.88-90) : la première occasion du petit roux d'avoir quelqu'un plus bas que lui et de lui faire la liste de ce qu'il considère comme des responsabilités, de lui faire comprendre la mécanique familiale et d'obtenir enfin de quelqu'un un peu de respect. Dans cette famille qui prospère petitement à la limite du monde rural et de la bonne société bourgeoise (on a une bonne mais on mange dans la cuisine), le cadet, qui anticipe de mieux en mieux les tuiles, apprend aussi à s'extraire de la paysannerie et devient même une sorte d'extra-terrestre pour les siens — il n'y a qu'à voir les réactions ahuries quand il donne à ses parents une lettre sophistiquée pour « Le Jour de l'An » (p.94-96) ! Derrière les taches de rousseur, il y a déjà un renard en formation... Déjeuner au Saint-Martin, bien sûr. J'appelle Manu qui ne pourra pas venir à Shibuya cet après-midi, puis David et Benoît, qui sont, eux, à Nagoya, mais qui ne répondent pas alors que j'ai des informations urgentes à leur communiquer. Tant pis, il y a des jours comme ça... Heureusement, comme nous nous le disions avec T., c'est à la perfection du poulet-frites que nous mesurons régulièrement notre certitude d'exister. Et croyez-moi, cette abaque en vaut bien d'autres.
Je vais à l'Institut pour le lancement du
cycle Philippe
Garrel : pendant un mois, des films de Garrel, bien sûr,
mais aussi quelques raretés que Philippe Azoury a inscrites au programme.
À commencer par aujourd'hui avec le premier film de Robert
Kramer, In the Country
(1966, en français : Loin de la ville). J'en copie ci-dessous
un bref descriptif issu d'un long document pdf aujourd'hui disparu mais
dont Google a gardé la
copie html (jusqu'à quand ?). Outre l'aporie de compatibilité
entre la lutte politique, la clairvoyance sur soi et la volonté
de vivre sa vie (aporie qui était aussi le mouvement de retour
sur soi du Tigre en papier d'Olivier
Rolin), il y a une beauté fragile dans l'image elle-même,
son noir et blanc souvent surexposé, ses cadrages improbables
(sans parler des miens), qui font que ce film d'une heure s'incruste
pour longtemps en mémoire. « In the country
Après quoi, j'emprunte La Théorie
des nuages de Stéphane Audeguy à la médiathèque.
Quelqu'un me l'avait recommandé il y a quelques mois et Veinstein
disait dans une émission que j'écoutais l'autre jour
qu'un journaliste avait dit que c'était le dernier chef-d'œuvre
du XXe siècle. J'aimerais bien savoir ce qu'on entend par là :
réelle écriture, grande fresque ou daube médiatique ? Commentaires1. Le samedi 4 novembre 2006 à 10:00, par Frédéric : Ah ! Robert Kramer ! 2. Le samedi 4 novembre 2006 à 11:22, par brigetoun : le Kramer j'ai sursauté parce que je l'ai vu, vraisemblablement d'ailleurs à Bobigny, mais si j'ai un souvenir :"bien" je suis incapable depuis trois minutes que je relis le texte de présentation de retrouver la moindre image, une impression positive sans savoir pourquoi. La Théorie des nuages j'ai lu ce qui est sur le site de son éditeur et j'ai eu grande envie de le lire. Il faudrait que j'apprenne les bibliothèques 3. Le samedi 4 novembre 2006 à 23:43, par Dominique Fromentin : "ouvrir les poules" ?????? 4. Le samedi 4 novembre 2006 à 23:46, par Berlol : Ben, oui. Puisque Poil de Carotte reçoit la mission de "fermer les poules" le soir, moi je pourrais bien les ouvrir le matin... Y a-t-il un autre sens possible ? 5. Le samedi 4 novembre 2006 à 23:56, par Dominique Fromentin : désolé pour le doublon, et merci pour l'explication -
c'est comme l'expression "allumer son ordi", en gros ? 6. Le dimanche 5 novembre 2006 à 01:40, par Berlol : Merci ! J'aime bien le moulage de Broca, "à tout
hasard"... Ça doit être le In Memoriam dont
Audeguy parlait dans le
Du jour au lendemain du 18 septembre... 7. Le lundi 6 novembre 2006 à 11:08, par dominique : "Tchouba". Ah, lisez Les Tristes ! 8. Le lundi 6 novembre 2006 à 22:18, par dominique : APOSTILLE AU PRECEDENT : ça me revient tout à coup : à la lecture au salon de la revue dont parlait Frédéric (que je ne connais pas), il y avait précisément Alain Sevestre dans la salle. Pour le situer : c'est lui qui a crié "bravo !" après la lecture d'Isabelle Zribi - très beau texte en effet. 9. Le lundi 6 novembre 2006 à 23:57, par Berlol : Dingue ! (Et je file à la bibliothèque...) |
Dimanche 5 novembre 2006. Percer
le mystère de notre bêtise et de notre charme.
Un temps à faire du vélo, un grand tour dans le sens trigo. Départ à 11h30,
Moi, j'ai ma théorie sur les nuages.
Qui me dira ce que sont ces fleurs ?
À moins que ces contournements et diversions
d'écriture aient eu pour seul but — comme une œuvre d'art
faite d'un beau ruban rouge peut avoir pour but d'empêcher une
personne de s'allonger comme sur un vrai banc — d'éviter de
regarder en face la tache aveugle de cette belle journée, et donc
de me rétracter jusqu'au lendemain matin pour que ça sorte :
l'aggravation perceptible et symptomatique de la misère économique
et morale. Le Japon, malgré la légendaire — mythique ? —
solidarité de sa population, a pris la double pente capitalistique
des profits et des pertes. On sait où vont les profits (par
exemple, dans les tours avoisinantes, qui sont aussi des bunkers hyper-sécurisés)
et on sait où sont les pertes (par exemple, sur ce banc, qui
est aussi une œuvre d'art au service desdites tours). Les responsables
sont donc parfaitement coupables et leurs yeux sont ouverts. Ils n'ont
pas honte de ce qu'ils provoquent. Ils ont déjà perdu leur
légendaire face, leur visage maintenant enduit d'hypocrisie
et de suffisance, masqué de bandeaux de soies sauvages — baillons ?
bandages ? —, casqués de comptes offshore. Commentaires1. Le lundi 6 novembre 2006 à 02:39, par brigetoun : et le banc est soigneusement conçu pour être beau mais ne pas permettre de s'allonger, comme on a remplacé les bancs par des sièges coquilles et des barres dans le métro parisien, comme on a enlevé tous les sièges du hall de Pompidou. L'ère moderne est claire, illuminée et propre - faite pour de jeunes gagnants 2. Le lundi 6 novembre 2006 à 09:04, par jcb : Il s'agit forcément d'une plante de la famille des
agaves. |
Lundi 6 novembre 2006. Quatre,
pour les prudents.
Ce que j'entends des
aéroports français
aujourd'hui, le temps que ça prend, les retards et les
files d'attente qui deviennent des reportages dans les radios et demain
dans les journaux télé, c'est ce que j'ai vécu
et décrit il y a
quelques semaines... Petite forme, aujourd'hui, malgré le canard aux lentilles
du Saint-Martin. Aussi jeunes tous les trois, Michel Blanc, Patrick Bouchitey et Patrick
Dewaere sont remarquables. Au point que les enfants de la colo ne servent
que de décor aux relations ambiguës entre Deweare et Bouchitey,
pris au piège de leur fascination réciproque. On peut regretter
que Christine
Pascal et Claude Piéplu ne figurent qu'en très petit
et en bas de l'affiche parce que leurs rôles sont déterminants.
La première par sa grâce et sa détermination,
malgré une apparence fragile, ce qui lui permettra de ne pas
s'offusquer de la fascination passagère de son fiancé pour
un autre homme, de le laisser aller au bout de la provocation libératrice
qui le lui ramènera ; le second par son jeu pince-sans-rire
et sa diction parfaite dans le ridicule. De son côté, T. a emprunté Hotel Rwanda, pour le dîner et après... Bonne cause et grands moyens pour un film qui n'appuie pas trop sur la touche pathos comme les bandes annonces vues il y a quelques mois me l'avaient laissé craindre. On voit surtout qu'entre lâchage des anciennes puissances coloniales, soulèvement de rebelles télécommandés et corruption d'une armée prétendument nationale, puisque c'est « d'après une histoire vraie », la vie des uns et des autres ne tient à presque rien : un mot, un geste, un regard peuvent déclencher la furie meurtrière, alors qu'un seul casque bleu qui n'a pas le droit de tirer peut tenir en respect une bande prête à tout (parfois). Cette balance suspendue, hésitante, à maintes reprises, c'est très bien fait. Commentaires1. Le lundi 6 novembre 2006 à 10:02, par une passante : Merci d'évoquer Christine Pascal, au jeu si subtil mais qui a dit pouce trop tôt, et que j'associe, en affection profonde, à deux autres tombés par les fenêtres : Chet Baker et Bohumil Hrabal 2. Le mercredi 8 novembre 2006 à 14:03, par Bikun : J'crois qu'c'est Dewaere... 3. Le mercredi 8 novembre 2006 à 14:33, par Berlol : T'as raison ! Je corrige. Je fais souvent la faute "ae" /
"ea", j'ai remarqué... 4. Le mercredi 8 novembre 2006 à 14:57, par Bikun : Ahh tu me rassures un peu quand même! |
Mardi 7 novembre 2006. Doux
blé.
Doux blé Dans le shinkansen, mes copies corrigées, je lisais la Théorie des nuages d'Audeguy. Bien avancé, déjà. Pour l'instant, me paraît être plus un conte qu'un roman, avec fort recours à de la fiction biographique, généralement pas ma tasse de thé. Mais très plaisant ; pour l'instant, je continue... « Johann Wolfgang Goethe sait que bientôt l'eau de son propre corps voyagera, pour partie dans le sol, pour partie dans les airs, et cela le console de la mort. Il aime à penser que sa dépouille va nourrir des plantes, ou de petits insectes mal connus. Même il pense parfois, mais sans le dire à personne, que le cerveau des hommes a la forme des nuages, et qu'ainsi les nuages sont comme le siège de la pensée du ciel ; ou alors, que le cerveau est ce nuage dans l'homme qui le rattache au ciel.» (Stéphane Audeguy, La Théorie des nuages, Gallimard, 2005, p. 24) Après les cours, je file à la bibliothèque.
La NRF y est ! Ouf ! Les deux derniers numéros
en consultation au rez-de-chaussée (sinon, il faut descendre
en réserve). Je rate complètement les photos de Tchouba,
mais je le lis avec délectation. Dans la veine des Tristes,
avec peut-être un doigt de Chevillard et une grande liberté
de ton, encore à la Pinget. Pardon de citer des noms, mais c'est
ce qui me vient en place de description (et à défaut d'analyse).
D'ailleurs, ce sont de beaux noms. « Nous ne voulons pas être récupérés
par tel ou tel. Nous ne voulons pas être compris. Et d'ailleurs
nous avons tort. Nous écrivons le manifeste de ceux qui ont
tort. Tchouba est un outil de résistance. Personne ne pourra
se rallier. Et, ainsi, nous attaquons le capitalisme dans ses recoins.
Voilà ce que c'est le capitalisme, avant tout une machine constante
à récupérer. « Jean-Henri Fabre,
entomologiste Dîner avec A. et C., deux collègues, dont un du département d'allemand, près Yagoto, dans un restaurant indien, Misty. Excellent, fort mais pas trop, mais fort quand même. Mes intestins s'en souviennent déjà. Ça fera désinfectant. Pas un luxe avec ce froid qui vient de tomber — senti d'un coup, quand la porte du shinkansen s'ouvrait sous un ciel bleu de vent. Conversation roulante entre université, société, actualité, passé, voyages, aussi du doublé de JoLi, des montants des droits étrangers déjà négociés (pour le livre — dans Ce soir ou Jamais d'hier, Antoine de Caunes disait que ça serait inadaptable en film, Les Bienveillantes, mais je n'en suis pas si sûr que lui...) Euh... prego diou... prego diou... Vois pas... Ah, si, ça y est ! C'est la mante ! Je m'en doutais ! Commentaires1. Le lundi 6 novembre 2006 à 22:53, par brigetoun : à se fredonner sur le vélo ? 2. Le mardi 7 novembre 2006 à 01:05, par vinteix : Sûrement, mais pas un livre en main, surtout que le
nouveau G. a l'air assez épais... en même temps, ça fait deux en
un ! 3. Le mardi 7 novembre 2006 à 01:55, par Berlol : De même que nous sapions le mois dernier le sondage de Livres Hebdo, il est bon, je crois, que nous disions et répétions que nous ne sommes pas d'accord avec ces mascarades et ce consumérisme sur le dos de la littérature. Il est possible que le JoLi soit intéressant, la question n'est pas là... 4. Le mardi 7 novembre 2006 à 02:04, par vinteix : Le JLR, tu voulais dire ? 5. Le mardi 7 novembre 2006 à 05:17, par caroline : Je n'ai pas vraiment d'avis sur LES BIENVEILLANTES. Je ne sais pas si je le lirai... Mais, j'ai un avis sur l'interview d'Angot dans Têtu que je ne peux pas rerpoduire ici car je ne suis pas abonnée ce magazine (le mois prochain, elle sera peut-être en ligne) mais je l'ai entendue à la radio. Elle parlait de Jonathan Littell et je dois dire que, dans le genre dégueulis antisémite, je n'avais pas entendu ça depuis... Bizarrement Finkie ne lui fait pas de procès alors qu'il est toujours prompt à traîner en justice tout journaliste, artiste, ou n'importe qui en l'accusant de propos antisémites. Edgar Morin en avait fait les frais. Quelle immunité protège Christine Angot ? 6. Le mardi 7 novembre 2006 à 06:07, par vinteix : peut-être l'immunité d'une "strawberry girl"... ? Non, non, je plaisante... je ne sais pas... 7. Le mardi 7 novembre 2006 à 08:56, par cgat : Pas beau le prix ... mais joli le poème Berlol ! 8. Le mercredi 8 novembre 2006 à 08:01, par brigetoun : à propos de bourreau j'en suis restée au prego diou - à la poésie inquiétante du nom des victimes que lui fournit Fabre, à la description de l'attaque - et j'ai mal à la nuque 9. Le mercredi 8 novembre 2006 à 09:11, par vincy : à voir les merdes qu'il réalise Les bienveillantes est clairement inadaptable par De Caunes. C'est certain. 10. Le mercredi 8 novembre 2006 à 14:10, par Berlol : Hou ! comme c'est méchant, ça ! (Mais y'a des chances que ce soit vrai...) |
Mercredi 8 novembre 2006. Dribble
avec les temps verbaux.
Hitch my cock.
Pierre blanche. David, mon collègue dont
le petit ventre commence à prendre tournure, s'est engagé
à s'inscrire au centre de sports dans un avenir pas très
lointain à une certaine condition seulement connue de nous deux.
Condition tout à fait décente, je rassure. No Comment... « Nonobstant j'aurai souvent le nez dans les nuages.
Quand j'en aurai fini avec le mur, je lèverai les yeux. Un
nuage est capable de se raccourcir tout seul, sans aucun secours ;
il peut découper une partie de lui-même puis recoller les
deux extrémités libérées, capable encore de
se répliquer. Toujours une intense compétition. Qu'est-ce
que je pourrais ajouter sur les nuages ? Que j'avais le sentiment
de comprendre des choses, oui, en somme, avec le recul. « — Oh ! lui, l'enfoiré, lui lancé-je,
il écrase son mégot sur la pelouse. « Il entre dans la peinture pure : il va peindre des skyscapes, des paysages de ciel sans aucun élément de décor terrestre ; pas même, dans un coin de la toile, la branche la plus élevée d'un arbre pour rappeler le sol. Chaque jour le ciel l'attend, toujours le même et toujours neuf.» (Stéphane Audeguy, La Théorie des nuages, p. 68) Buisson naïf et globuleux... |
Jeudi 9 novembre 2006. Comme
les gnous la rivière.
Journée crevante, comme souvent le jeudi à trois
cours. Plus encore quand la fraîcheur automnale arrive, quand
on commence à approcher de la fin du semestre. On voit les objectifs...
et le fossé qui nous en sépare encore. Et les étudiants
le sentent, comme les gnous la rivière. Commentaires1. Le jeudi 9 novembre 2006 à 15:22, par cgat : sans aucun rapport avec les gnous ni les prego diou, Christine Angot a reçu aujourd'hui (hier, en fait) le Prix de Flore (face notamment à Pierre Jourde !) : voici une nouvelle propre à susciter ici des commentaires, non ? 2. Le jeudi 9 novembre 2006 à 15:46, par frédéric : oh ! putain, fallu qu'elle en chope un, la mère Angot? Dégueuli. 3. Le jeudi 9 novembre 2006 à 15:48, par Frédéric : le prix de flore, c'est quoi ? begbeder ? Dégueulis. 4. Le jeudi 9 novembre 2006 à 16:07, par Berlol : Merci de l'info, Christine ! Je vais voir ça... Face à
Jourde, c'est fun ! 5. Le jeudi 9 novembre 2006 à 16:49, par cgat : c'est fun, en effet ... il n'y a pas que Beigbeder dans le jury, une brochette de journalistes je crois, dont Frédéric Taddeï et François Reynaert ... l'année dernière c'est Joy Sorman, dont tu parlais l'autre jour, qui l'avait eu 6. Le jeudi 9 novembre 2006 à 22:49, par Frédéric : tasdéi, dégueulis 7. Le jeudi 9 novembre 2006 à 22:54, par brigetoun : d'autant plus que ça se lit vite un Angot 8. Le jeudi 9 novembre 2006 à 23:48, par Berlol : « Mâtin », Frédéric ! (comme on dit quelque part
dans Poil de Carotte...). 9. Le vendredi 10 novembre 2006 à 03:13, par dominique : Excellents, ces propos de Viart dans Libé. (Désolé de me
réimmiscer brièvement dans ce blog où j'ai atterri l'autre jour
par un hasard sevestrien!) J'aime bien ce qu'il écrit par
ailleurs, et son bouquin sur la littérature française au présent
est un outil précieux, mais on voit pourquoi il n'aime pas le
Littell tout en le jugeant bien ficelé, puisqu'il appartient à ce
qu'il appelle la littérature concertante ; et cependant il place
dans la déconcertante des écrivains comme Daeninck ou Ernaux, que
d'autres jugeront faciles et justement sans réel travail sur la
langue. C'est l'idée que seuls ceux qui prospectent (en musique
disons Beethoven), et non ceux qui font le bilan (Bach),
provoquent remous et avancées. 10. Le vendredi 10 novembre 2006 à 03:28, par Berlol : Repassez dans quelques heures : il y a du Sevestre au menu, ce soir... 11. Le vendredi 10 novembre 2006 à 09:57, par di folco : Excellente analyse de Viart ! |
Vendredi 10 novembre 2006. Le
truc vulgaire qui ruinera l'avis des prudes en lettres.
Nicaragua...
Oui, maintenant, cela veut dire quelque chose pour moi. Grâce
à Patrick Deville et son Pura Vida. Ce matin, sport et lecture sevestrienne. Qui m'enchante « L'aller-retour de la voiture entre son aire de stationnement et le milieu de la rue évoque l'acte sexuel ; mais aussi le va-et-vient incessant du réel à l'irréel et de l'irréel au réel, cette magie chère au lecteur, dont parle Hitoshi Usami dans le Sankei Shimbun. Chaleur aidant, elle déboutonne son manteau. Elle porte un twin-set, ensemble ras du cou et cardigan de couleur poudre. Un twin-set. Je suis fou des twin-sets, le lui dis, répète twin-set, twin-set, l'embrasse. Je ne peux pas me retenir. Je n'oublie pas le cou que j'embrasse aussi, twin-set, des lèvres pousse sa tête en avant, écarte son collier de perles, passe la main sur sa nuque, soulève son col, bécote sa région iniaque, vérifie l'étiquette de son twin-set, 100 % Geelong Lambswool, made in Scotland. Magnifique. Twin-set, twin-set. Il y a dans le mot anglais, dans la rencontre du t et du w suivie d'in-set, d'in d'abord et set qui sort, une notation sexuelle, secrète, retenue, plastique, synthétique, en latex, une amorce compliquée suivie de sa résolution en éclatement, quasiment la représentation phonique de la courbe ascendante du désir, de la rencontre, du plaisir et puis de la fin. Vêtement entouré de t. Le t d'attaque et le t de rideau, de cascade, dont on tombe. Le t est pas mal pour ça avec son petit plongeoir pour sauter du haut de la lettre et la courbe pour la réception. L'effet de commutation, d'allumage sexuel se retrouve également dans between, à moins que ce ne soit uniquement l'homophonie du début du mot qui l'évoque de manière moins subtile d'ailleurs. Je préfère twin-set. Je passe ma main sous son pull. Elle dit j'ai trois couches, cardigan, pull et caraco, enfin touche sa poitrine, passe la main sous son soutien-gorge, accède à un sein, me déchaîne. Elle aussi. Puis, tout de même, nous sommes trempés, pataugeons dans nos chaussures, avons la chair de poule, les fesses glacées, calons sur des surfaces transies où le vêtement mouillé ne s'écorche qu'avec peine de nos peaux granuleuses. [...] » (Alain Sevestre, Entrées en matière, p. 40-41) Ces deux-là se sont rencontrés sur la pelouse du Stade
de France, après la fin de la répétition de l'inauguration
officielle, sont sortis côté chantier pas fini, ont
erré dans des flaques où elle a glissé, s'est
enfoncée, avec une narration jubilante dans l'exagération
de l'embourbement. Commentaires1. Le samedi 11 novembre 2006 à 02:17, par brigetoun : oui enfin il faudrait pour cela oublier "la marqueterie"
comme vous dites, et elle se déguste et se montre. Sans cela
m'amuse le twin-set et le collier de perles, petit parfum de ma
jeunesse. 2. Le samedi 11 novembre 2006 à 03:27, par cgat : pour ma part je regardécoute en général taddéï en direct et en fond sonore tout en parcourant le réticule : ça permet d'oublier d'écouter quand ça ennuie et de dresser l'oreille (et éventuellement tourner les yeux vers la télé) quand ça accroche : je te conseille l'émission de mardi, où l'inénarrable Romain Bouteille a fait du grand spectacle et Benasayag dit des choses très justes 3. Le samedi 11 novembre 2006 à 04:28, par K : mr berlo, comment allez vous. La semaine dernière,je suis allée à l'IMEC, voir l'expo sur duras(j'ai tout d'un coup pensé à vous, je ne suis dit que vous deviez connaitre ce lieu). Il y aura un colloque le 12 et 13 janvier, auquel je pense fortement me rendre, même si au dernier moment, je n'oserai surement pas entrer, vous les gens qui seront là pour écouter, c'est vrai j'ai aucune raison d'y être et surtout moi je suis une inculte, juste une folle. J'ai fait un tour sur le site, www.imec-archives.com/fon... ils ont des archives formidables , mais pour si inscrire, il faut ceci : un justificatif de recherche : lettre du directeur de mémoire (master) ou du directeur de recherche (thèse), lettre d’éditeur pour un projet de publication… Alors voilà c'est à l'eau, je me doutais bien que moi pauvre K, je ne pourrai pas aller passer des jours là bas, pour lire duras, c'est con, Vous pouvez pas,vous, me faire une lettre?????????Non je plaisante, bonne journée à vous K 4. Le samedi 11 novembre 2006 à 16:28, par Berlol : J'avais oublié de signaler qu'il y avait Joseph
Macé-Scaron dans le
Ce soir ou Jamais de mercredi. À le voir parler, à le
voir, tout simplement, j'ai compris pourquoi l'émission Jeux
d'épreuves de France Culture est de si bonne tenue depuis
plus d'un an maintenant (ce
samedi, il y est d'ailleurs question de Mauvignier). |
Samedi 11 novembre 2006. Avec
des cornes de serviette.
Grisaille orageuse dehors, yeux pas encore bien alignés quand
je me mets aux commandes. Poil de Carotte n'attend pas, surtout
pour « Les Joues rouges », le chapitre
central. C'est la frontière entre l'enfant et l'adolescent.
Il ne s'agit plus d'aider maman en enlevant la marmite d'Honorine, ni
de faire le fier pour signer un pacte avec la nouvelle bonne. On n'est
d'ailleurs pas à la maison, exceptionnellement, mais au dortoir
de l'internat, et témoin de l'étrange comportement du
maître d'étude qui fait office de pion et vient causer
nuitamment avec le jeune garçon sur lequel il a jeté son
dévolu — qui n'est pas Poil de Carotte, mais son voisin. Il ne
faudrait pas croire, plus ou moins en phase avec les mœurs d'aujourd'hui,
qu'une affaire de pédophilie est en route, ni que Poil de Carotte
ira dénoncer Violone (c'est l'étrange nom du maître
d'étude) pour protéger de la bête immonde un camarade
innocent. Il le fera par jalousie, parce que ce n'est pas lui que Violone
a choisi (p. 111). T. étant partie faire les soldes avec une amie, j'ai déjeuné en compagnie de Frédéric Taddeï et ses invités de mardi (avant que Christine ne me le suggère en commentaire au billet d'hier, donc). C'était animé, amusant, parfois sérieux dans le débat, des points de vue avec lesquels je tombais d'accord, souvent ceux de Plantu et de Benasayag, mais pas les outrances de Romain Bouteille, me disais-je, et puis pourquoi pas, Bouteille aussi, quand il veut dire que vérité, autorité, justice, démocratie, etc., ont été dépassées, englobées dans une compromission supérieure dans laquelle ils sont tous en train de tremper, mais alors la Terre entière, et rien ne veut plus rien dire, et anarchisme devient nihilisme, fraternise de nos jours avec Houellebecq et Dantec, parmi les plus so(f)ts, donc non, l'amuseur public ne m'amusera pas, j'en reviens à mes accords avec Plantu ou Benasayag qui, lui-même, au premier débat, tombait d'accord avec Pascal Bruckner. Difficile, difficile, tout ça... Je ne sais plus, moi. Tiens, je vais faire la sieste. Dans l'après-midi, quelques pages d'Entrées en matière, le concours de bronzage, puis le soir, après le retour de T., dîner en regardant des épisodes de Lost. On en est au 16 de la première saison... Commentaires1. Le mercredi 15 novembre 2006 à 17:41, par koike1970 : Bonjour. 2. Le mercredi 15 novembre 2006 à 18:02, par Berlol : Merci Katsunori ! Non, je n'avais pas vu cette page-là ! |
Dimanche 12 novembre 2006. Dans
des déserts, des fjords, des landes, ils marchent.
L'émission maussade avec Frédéric Boyer,
ça m'a vite rasé,
celle chagrine avec Marie-Claire Bancquart, carrément
pénible, j'ai coupé après un quart d'heure de
banalités sur les regrettables changements de Paris, l'incapacité
de la dame à vivre ailleurs, etc. Quant à
celle du 7 avec Jean-Pierre Martin, sur le Livre des hontes,
elle n'est même pas en ligne, suite à une erreur il y
a une autre émission, des passages mal enregistrés, de
l'inaudible... Mauvais coton, Du jour au lendemain ! Il y avait le Surpris par la nuit sur Duras qui valait le coup. J'étais un peu anxieux — mais tout s'est bien passé — d'installer sur mon blog des cours la nouvelle version de WordPress en français (rien de perdu et pas grand chose de nouveau, sauf la meilleure vitesse de chargement). Et puis j'ai eu peur a posteriori quand quelqu'un a téléphoné et que ça a coupé la connexion deux ou trois minutes — cinq minutes avant, ça aurait interrompu le processus FTP en cours d'installation, sans savoir avec quelles conséquences sur la base de données !... Ça c'était dans l'après-midi, juste avant que
je monte au 4e avec Kyoko pour prendre le thé avec T., voir
que les tomates vertes du mois dernier avaient rougies, un peu flétries
mais quand même bien là, dans leur assiette laquée
noire. Le matin, j'étais allé voir More (Schroeder,
1969) à l'Institut et après le thé, j'y suis retourné
pour voir La Cicatrice intérieure (Garrel, 1970).
Lourds nuages justement ce matin, qui ont été
chassés dare-dare par le premier vent d'hiver. À 13
heures, la lumière blanche est aveuglante, et froide. « Il faut que j'explique mieux. Ce n'est pas un salon,
c'est une pièce où on a fait entrer un canapé
et une armoire entre autres et qu'on a placés face à face.
Entre l'armoire et le canapé, subsistent quinze insuffisants centimètres
à quelqu'un pour croiser ses jambes. [...] et en dessous encore,
invisibles ou quasiment lorsqu'on est debout, mais au ras des yeux
quand on s'assoit, des dossiers d'archives, de factures, de photos
de famille, des dossiers moches, bourrés, qui débordent,
horribles, tuent l'effet de l'armoire, et tout l'empire du meuble s'effondre
dans le fouillis des dossiers qui colludent. On a envie de se tenir
mal, enfin moi. Commentaires1. Le dimanche 12 novembre 2006 à 13:54, par brigetoun : il faudrait vraiment que je lise Sevestre entre deux hystéries politiques (ou débat profond) - j'ai trouvé belle l'emission sur Duras mais je ne comprends pas comment vous avez la patience d'écouter Lebrun, je tourne le bouton |
Lundi 13 novembre 2006. Pinceau
pour torcher du kanji de sanglier.
Vite ASI ! TAC ! (toutes affaires cessantes), Arrêt sur images consacré au phénomène de télévision culturelle que représente (déjà) « Ce Soir (ou Jamais !) », que je nomme Ce soir ou Jamais, pour simplifier (mais j'ai corrigé avant-hier mes graphies fautives de Taddeï). Moins de deux mois après son lancement, cette émission a déjà réussi son pari de rupture avec la vulgarité et le haché menu qui sévit partout ailleurs — à la surprise du petit monde médiatique et intellectuel, des professionnels de la professions qui, à l'instar de Philippe Tesson, invité d'Arrêt sur images, font mine de ne voir en Frédéric Taddeï qu'un petit jeunot qui n'a pas inventé l'eau tiède... Histoire de le refroidir et de faire croire que les chroniqueurs de sa trempe (Tesson) restent indispensables — à quoi Taddeï répond qu'il a déjà les meilleurs chroniqueurs du monde, à savoir ses invités, qui ne sont pas en promo. Le décompte des temps de parole de Guillaume Canet (pris comme exemple) sur différents plateaux est criant de vérité. D'ailleurs, comme ASI ne reste pas en ligne, j'ai pris le son. Et c'est on ne peut plus... parlant. Et Michon, chez Bon ! J'imprime, c'est rare, pour lire cela dans le train demain matin. Ai beaucoup travaillé à
l'ordinateur. Trop pour être long ce soir. Nous avons bien marché, dans
un superbe soleil blanc, jusqu'à Ichigaya où j'ai commandé
un siège de bureau ergonomique, chez Office Depot, pour arrêter
de me tuer le dos au bureau. Je le recevrai début décembre.
Puis nous sommes revenus par l'avenue qui mène à Kudanshita.
T. voulait aller à la poste pour acheter des cartes de nouvel
an. En effet, n'ayant pas eu de décès familial dans l'année,
nous aurons à nouveau le droit d'envoyer nos vœux. Et je compte
bien reprendre mon pinceau pour torcher du kanji de sanglier. Commentaires1. Le lundi 13 novembre 2006 à 09:06, par caroline : Trois ans de JLR ! Bravo ! j'y viens toujours et régulièrement avec plaisir. Ce qui m'épate le plus c'est la quantité de choses lues, vues, entendues et faites dans une de vos journées. Je n'ai plus la télé depuis un an et demi et ne la regarde pas plus sur internet, j'apprécie le temps dégagé. Mais, insuffisant pour faire la moitié du quart de ce que vous faites. C'est peut-être qu'au Japon, le temps n'a pas la même durée ? 2. Le lundi 13 novembre 2006 à 13:29, par Philippe De Jonckheere : P., je crois que tu veux parler du "Dernier combat" du
même. 3. Le lundi 13 novembre 2006 à 13:31, par Philippe De Jonckheere : Et le film n'était pas exactement muet parce qu'en se
goinfrant d'air, à une bouteille d'oxygène, le personnage
interprété par Jean Boisse parvenait à dire "Merci!" 4. Le lundi 13 novembre 2006 à 16:14, par jcb : Tu sais bien que ce n'est pas le nombre de commentaires
qui compte ! 5. Le lundi 13 novembre 2006 à 17:11, par cgat : tout pareil que JCB : le commentateur aussi, même s'il
aime te lire, est parfois rejoint par l'à quoi bon face à la zone
blanche de commentaires 6. Le lundi 13 novembre 2006 à 19:10, par patapon : Ne serais-tu pas, cher Berlol, un classique au sens sartrien du terme ? Le classicisme, c’est, selon Sartre, quand une élite écrit pour une élite (composée de lecteurs qui sont souvent eux-mêmes des écrivains). Réhabilitons l’élitisme, et adressons-nous des épîtres en alexandrins ! 7. Le mardi 14 novembre 2006 à 00:10, par vinteix : Question d'asymétrie... Ma lecture aussi est quasi
quotidienne, comparable à celle du journal... S'y tissent, même
si elles ne sont pas toujours dites, des connivences, des
"communautés de pensée" (ce qui bien sûr ne signifie pas "être
d'accord sur tout")... j'aime bien cette expression (à l'encontre
de Sollers, qui la refusait justement il n'y a pas si longtemps,
dans l'émission "Ce soir ou jamais")... et je pense qu'elle est
défendable dans un monde qui souffre quand même pas mal
d'individualisme ou plutôt d'égoïsme, me souvenant qu'elle fut
souvent employée par des gens comme Mascolo ou Blanchot, pour
qui, avec toutes les différences inévitables et enrichissantes,
elle s'enracine dans une "communauté impossible". 8. Le mardi 14 novembre 2006 à 02:26, par Berlol : Ça y est, j'ai retrouvé le film auquel Angel.A m'a
vaguement fait penser, pour le Paris en noir et blanc, avec des
paysages lumineux et presque sans personne que les deux
personnages. Il s'agit du film de
René Clair,
Paris
qui
dort (1923). Tu l'as vu, Philippe ? 9. Le mardi 14 novembre 2006 à 02:55, par JF Paillard : ... ou peut-être, pour récolter plus de retours, monter de temps à autre ce que le sociologue Luc Boltanski appelle une "affaire", moyennant 1 - l'invention d'une représentation collective, pas forcément légitime mais sûre de sa légitimité, cad consciente d'elle même (association de blogs littéraires dont je ne vois pas en quoi ils pourraient moins que d’autres " faire " l’actualité littéraire), 2 - des sujets d'indignation (ils ne manquent pas et ils font de la France la risée du monde : prix littéraires guidés par des compromis intergroupes d’édition , hyper concentration éditoriale, travail lamentable des journalistes littéraro-médiatruc, mort programmée des éditeurs indépendants...), une cible sur laquelle concentrer ses salves (jury, groupe d'édition, syndicat ou centre national, chaîne télé, Etat...) afin de se hausser vers elle et récupérer en quelque sorte sa légitimité, 3 - le 'trigger : saisir un prétexte à dénonciation (quoi, chaque année, sept mois durant, de mai à décembre, une poignée de jurés finauds – pardon, d’une exquise distinction- relayés par une poignée de journalistes aux bottes – pardon, complètement débordés- phagocytés par trois groupes d’édition cyniques – pardon, au service des actionnaires - façonneraient le visage de la littérature de langue française? ) - un prétexte aussi à "dévoilement" : malheureusement nécessaire si l'on veut attirer l'oeil et faire scandale,4 – Ne pas reculer devant les attaques ad hominem (de Zola aux surréalistes, elles font partie du jeu. Poursuivons l'exemple juré : ces trente pékins finauds, qui sont-ils, c'est vrai, quoi, on n'en parle jamais. Il faut lever ce tabou) - évidemment, ce dernier point délicat, car non seulement devenu tabou, en ces temps d'ultra libérale violence feutrée, mais susceptible de poursuites pénales. Reste que ces attaques n’auraient rien à voir avec les éructations d’un Moix ou Nabe uniquement destinées à " grandir " leur auteur ; 5 - Enfin, lancer après dénonciation (action en justesse et justice), une action concrète : manifeste, appel à boycott et… Pardon? Non non non ? Ah. Heu, dès lors se résoudre à accepter que toute autre attitude, non collective, guidée par la dérision, l’indifférence, l’humour, ou, s’agissant de ton blog, tempérance de bon aloi, n’attirera pas forcément de commentaires de la part du lecteur, même si comme moi assidu et toujours intéressé. Bon anniv, JFP 10. Le mardi 14 novembre 2006 à 03:57, par brigetoun : s'il vous plait, surtout pas un marketing, et gardez un petit côté "inutile" 11. Le mardi 14 novembre 2006 à 08:41, par grapheus tis : Déjà en août 2004, l'auteur du Journal LiitéRéticulaire
déplorait le désert. 12. Le mercredi 15 novembre 2006 à 08:30, par Véronique : Bonjour, je fais partie de ces anonymes qui profitent
quotidiennement de la lecture de votre blog et qui ne se
manifestent jamais. Comme je me doutais que vous ne cherchiez ni
compliments ni accords, je préférais me taire. Je n’écris pas, je
ne tiens pas de blog, je ne crois pas avoir un commentaire
pertinent à ajouter à ceux que je lis avec intérêt. Je ne suis
pas arrivée chez vous par hasard mais par ricochet : j’ai
découvert en 2001 le site du Désordre, en tapant « André Breton
amour fou lettre », de là j’ai trouvé le site de Remue.net, puis
le blog de Jean-Claude Bourdais, les Notules dominicales et enfin
votre blog. Grâce à vous quatre, j’ai élargi le champ de mes
lectures, j’ai découvert des auteurs, je me suis intéressée à des
débats – sans y participer – sur l’édition, la place d’Internet
dans la littérature contemporaine et les pratiques d’écriture, je
sais où manger de bons sushis à prix modique à Tokyo et tant
d’autres choses. Pour ces raisons, pour tout ce que la lecture du
Journal LittéRéticulaire m’apporte, merci. |
Mardi 14 novembre 2006. L'ensemble
de la peau est concerné.
La météo d'hier soir nous montrait une progression pluvieuse d'envergure qui atteindrait Nagoya vers midi et Tokyo un peu après. Je me suis donc activé tôt les paupières et le reste, j'ai doublé le Mont Fuji à 300 à l'heure sous un soleil radieux. Me suis pressé d'acheter du jambon espagnol et du gruyère au Seijo Ishii de la gare de Nagoya pour ne pas avoir à faire de courses ce soir. Puis d'arriver au bureau. Et jusqu'au soir, pas une goutte. T. me dit pareil de Tokyo. On s'est encore fait rouler... Mais c' est secondaire par rapport à 1. les cours, qui se sont bien passés, 2. la lecture du train, qui a illuminé le jour mieux que l'astre. Pour le cours de conversation, j'avais choisi (expérimentalement) de mettre un billet dans le blog juste avant, renvoyant à une info d'hier sur l'enchère record pour la truffe blanche d'un kilo et demi, de sorte que les étudiants n'avaient pas le temps de préparer quoi que ce soit et devaient faire d'entrée de cours concours de vitesse et pertinence dix minutes devant l'écran — et tout le web au bout des doigts — avant de détailler oralement ce qu'ils avaient trouvé et de se poser mutuelles questions. Ça a tellement bien marché qu'on est allé jusqu'aux adresses des restaurants de Nagoya qui proposent quelque chose à la truffe blanche (et c'est pas donné...). « Je me suis reconverti.
Je n'en reviens pas, n'ai pas le temps pour en revenir, n'ai pas la
sensation d'usurper mon poste durant mon séjour ni n'ai jamais
occupé un tel poste à responsabilité dans le
privé. J'avale tout un vocabulaire nouveau sans déglutir,
accepte des dossiers que je ne comprends pas mais comprends en chemin.
Il s'agit de mettre en ordre. Le fait qu'on m'en charge me confère
des prérogatives à toute épreuve, éclaircit
mon regard, blanchit mes dents. « J'invite Paula à dîner le soir même. J'ai réservé une table au Cameleon. Elle me livre un secret. Mon lamentable échec politique alors que j'étais promis à carrière constitue la raison de mon embauche. Je suis l'exemple du ratage, ait été recruté pour disséquer ce que j'ai vécu : la peur devant le succès, le vertige. Ils ne voulaient pas tant un ingénieur qualifié qu'un homme dans la merde qui aurait expérimenté l'échec, le renoncement, la fuite, l'exil. Bref, existait un créneau et je collais exactement à la demande, au poste, à la place. Ils n'ont auditionné personne. Comment ont-ils su ? Elle l'ignore. J'accuse mon hôte en pensée. Eux se sont fait envoyer et ont lu mon mémoire de Sciences-po portant sur Raymond Barre et ses échecs, les raisons de l'échec alors qu'on est près de réussir. Mémoire qui opposait les parcours de l'enseignant et de l'homme politique, analysait ses candidatures, prenait ensuite appui sur une série de constats assez vaseux de champions sportifs flanchant au moment décisif, dépérissant depuis, quoique pas tous, beaucoup étant encore dans le circuit, tentant des retours.» (Ibid., p. 94) Bien sûr maladresse, vertige
et ratage sont intimement liés dans l'imaginaire sevestrien.
Contre eux, l'auteur teste « la matière »
qui au toucher rassurerait et désamorcerait le vertige, thème
et Mac Guffin qui sera repris dans Les Tristes pour faire croire
à une réussite commerciale possible. Est-ce à dire
que le toucher, sens plus primitif et plus étendu que les autres
(l'ensemble de la peau est concerné), pourrait venir au secours
de la vue et de l'ouïe, sens altérés — en bref —
par les stress urbains ? Invective et querelle sont les deux mamelles — Éric Dussert nous le rappelle — du 10e colloque des Invalides, que j'avais déjà annoncé via le site Maldoror, mais bon, deux fois valent mieux qu'une ! J'ai bien l'intention d'aller y faire un tour, le 1er décembre... Commentaires1. Le mercredi 15 novembre 2006 à 02:00, par vinteix : Aurais-tu vu par hasard le "débat" sur le slam dans "Ce soir ou jamais" du lundi 13 septembre ?... Ça vaut son pesant de cacahuètes... C'est sûr qu'avec des "poètes" comme ça, on peut dire "adieu au poème"... mais surtout à la poésie... 2. Le mercredi 15 novembre 2006 à 02:21, par Berlol : Euh... oui. Je n'en ai même pas parlé. Je mets ça pour le dîner, c'est agréable à écouter, mais bon, là, j'avais pas de commentaires à faire. Sur la fin en eau de boudin, j'avais du linge à plier... Sans doute que le slam existe mais je ne l'ai pas encore rencontré... Quant à la poésie, elle est toujours ailleurs. 3. Le mercredi 15 novembre 2006 à 02:37, par vinteix : Oui, toujours ailleurs... "en avant"... sans cesse en
devenir... 4. Le mercredi 15 novembre 2006 à 02:41, par cgat : comme la vérité (et scully et mulder), la poésie, alors ! |
Mercredi 15 novembre 2006. Serrons
les cache-nez !
Y'aurait pas un peu beaucoup d'écrivains et de gens célèbres
qui meurent ces jours-ci ? Bernard Franck, Bertrand Poirot-Delpech,
Jean-Jacques Servan-Schreiber, Jack Palance... — et là, choc,
trouvant ce site, certes
de mauvais goût mais qui peut avoir son utilité, je découvre
la disparition d'Anicée
Alvina
le 10 novembre, la petite rigolote des 400 Coups de Virginie
(vers 1979), découverte ensuite plus sexy chez Robbe-Grillet
(films en fait tournés avant la série télé),
et à qui une amie de ma sœur ressemble un peu... J'avais d'ailleurs
cherché des infos sur elle en mars 2005 mais
il n'y avait alors quasiment rien sur le web et en tout cas pas cette
page ! D'ailleurs, les iceberg fondent, maintenant. Regain chez Litor,
pendant ce temps. Sûr qu'on fera bien de sélectionner
drastiquement, pour présenter des sites et des blogs littéraires,
plutôt qu'à viser une fabuleuse
exhaustivité !
Mais le plus important est tout de même d'en discuter. Après pas mal de travail et une réunion de près de trois heures, je me suis détendu comme je pouvais : avec une enquête de L'Inspecteur Lavardin intitulée L'Escargot noir (Chabrol, 1988), dévédé emprunté à l'Institut ce week-end. C'est du Chabrol léger mais quand même bien décapant sur les mœurs de province. Je me rappelle très bien de Poulet au vinaigre (1986), que j'avais vu à sa sortie, mais pas du tout des deux films qui sont dans ce dévédé (le second s'intitule Maux croisés, 1989) — on dirait même qu'il y en a quatre. Évidemment, c'est la nonchalance et l'arbitraire dans le comportement du flic que joue Jean Poiret qui portent cette série de films. Et puis c'est tout — ou alors juste signaler Dada ! — parce qu'il n'y avait même pas de Ce soir ou Jamais hier soir à cause d'une grève et qu'il est déjà une heure moins vingt. Commentaires1. Le mercredi 15 novembre 2006 à 12:40, par cgat : tri sélectif ... tri sélectif ... ce pléonasme moche
m'énerve déjà lorsqu'il s'agit d'ordures alors, de grâce, pas de
"tri sélectif" dans la blogosphère 2. Le mercredi 15 novembre 2006 à 13:33, par Dominique Fromentin : en accord avec intervention "lignes de fuite", c'est curieux comme en 6 mois justement on ne peut plus prétendre à l'exhaustivité, et que chacun propose sa marelle, un peu comme ce que caricaturent les "amis" de MySpace - on explore les blogs un peu comme on grimpe aux branches d'un arbre - idem ce concept-image très réticulaire de "ricochets" qui répondait au regret ici d'une "asymétrie" - le paysage change, se complexifie : et pourtant, ce faisant, il est de moins en moins "labyrinthe" - corollaire, qui n'est pas abordé dans la discute Litor : que le Net produit ses propres contenus littéraires, qui ne sont pas seulement appui ou "complémentarité" à l'activité littéraire traditionnelle dans son ensemble, mais se constitue peu à peu comme enclave (ouverte) de la littérature ? c'est une question... 3. Le mercredi 15 novembre 2006 à 14:18, par cgat : merci pour le renfort, Dominique Fromentin : j'aime bien
l'idée que "chacun propose sa marelle" 4. Le mercredi 15 novembre 2006 à 14:42, par Berlol : Oui, enfin, j'espère que mon ironie est perceptible... Je ne suis ni pour la sélection ni pour l'exhaustivité. Mais justement pour le rhizome et la rencontre, qui suppose aléatoire, affinités et impondérables. D'où discussion(s). 5. Le mercredi 15 novembre 2006 à 14:56, par cgat : tu refusais avant-hier les compliments alors j'essayais
les critiques !... (ironie) 6. Le mercredi 15 novembre 2006 à 15:14, par Berlol : Je verrai ça ce soir... (si ça marche, sinon demain). 7. Le mercredi 15 novembre 2006 à 15:37, par cgat : en effet ! ... en tout cas, internet ça fait faire de vilaines fautes d'orthographe : en 5 corriger "toi qui voulais" 8. Le mercredi 15 novembre 2006 à 15:57, par Berlol : Et hop, c'est fait ! 9. Le mercredi 15 novembre 2006 à 21:11, par Dominique Fromentin : ce qui est fascinant c'est quand même que la pensée
Deleuze garde sa pertinence au tout premier plan dès qu'on veut
essayer de penser cette grosse masse mouvante 10. Le jeudi 16 novembre 2006 à 02:15, par brigetoun ou brigitte célérier : moins concernée que vous tous par le sérieux de la chose,
je me contente de découvertes auxquelles je reste ou non fidèle,
d'autant que la part "politique" me bouffe de plus en plus de
temps et mobilise mes quelques neurones. |
Jeudi 16 novembre 2006. Ne pallie
pas grilles et barreaux.
Je fais mes trois cours, comme un jeudi, sans presque voir personne
d'autre que mes étudiantes. Trois cours, je traduis, ça
veut dire 4h30 de scène devant un public impliqué et
impitoyable... Crevant ! Puis, de retour au bureau, repos, thé, courrier, tournée
de blogs. Très belle série photographique de passages parisiens,
avec, en clin d'œil, un café Benjamin... Merci à Dominique
Hasselmann ! Le parisien tokyoïte apprécie hautement !
Le clin mène directement au dossier
sur Walter Benjamin et Jean-Michel Palmier qu'a préparé
Sébastien Rongier. Lier ou pallier, en tout cas le Ce soir ou Jamais d'hier soir était quand même assez bien. Plus intéressant sur l'art contemporain que sur les magouilles des prix littéraires (dont on sait l'existence et dont on préfère ignorer les détails). « Omission, discrétion, salutation, érudition...
On me prend pour un con... Ça rime d'ailleurs. Commentaires1. Le jeudi 16 novembre 2006 à 09:20, par vinteix : "un public impliqué et impitoyable" !? T'as de la chance,
toi ! T'es sûr que tu enseignes bien au Japon ?! pourtant tu n'es
pas à Tôdai... 2. Le jeudi 16 novembre 2006 à 09:49, par Dominique Fromentin : Bon, l'important c'est que le Français ressemble toujours
à un brave type qui mange son camembert en vidant un kil de rouge
? 3. Le jeudi 16 novembre 2006 à 14:14, par cgat : " comment peut-on être veule et écrivain ? " ... 4. Le jeudi 16 novembre 2006 à 16:29, par Berlol : Salut Vinteix, je suis désolé pour toi mais quand je fais la part des choses, je constate que j'ai des étudiants bien meilleurs que ceux d'il y a dix ans, par exemple. Leur aptitude personnelle à communiquer est beaucoup plus affirmée, indépendamment des résultats de chacun(e). Je m'occupe d'étudiants dont la spécialité est le français (et non d'étudiants d'autres facultés qui prendraient un cours de français en option), cela peut aussi être une part de l'explication. Il m'arrive de relever des perles, ici même il y a quelques mois. Mais ce que je veux dire surtout, c'est que le prof est "sur scène" et que s'il apparaît trop fatigué, trop animé, trop distant, trop proche, trop exigeant, trop laxiste, etc., cela se ressent tout de suite sur l'ambiance de travail et sur les résultats. C'est ça qui est impitoyable. Je pense que 80% du boulot d'un prof, c'est de trouver la bonne manière de communiquer, qui convient à son tempérament et à ses connaissances, et qui suscite à parts égales intérêt, amusement, crainte du résultat, liberté d'expression, etc. Les 20% qui restent, c'est la matière à enseigner elle-même, dont le contenu conditionne tout de même préalablement les 80%... 5. Le jeudi 16 novembre 2006 à 16:31, par Berlol : Chère Christine, tu t'interroges ! Et qu'est-ce que tu trouves, dans ton for intérieur, sur cette question ? 6. Le jeudi 16 novembre 2006 à 17:24, par cgat : mon for intérieur est un peu embrouillé à 2h23 mais il me
dit tout de même assez distinctement que veule, l'écrivain l'est
forcément, comme tout le monde (et aussi sublime, forcément
sublime, dirait-elle) 7. Le jeudi 16 novembre 2006 à 17:30, par vinteix : Bien d'accord avec toi sur l'aspect théâtral du boulot et
l'influence de l'humeur, du tempérament du prof sur l'ambiance et
le travail... Je précise que "les miens" aussi sont des étudiants
du département de français, des "spécialistes"... ah ! ah ! Mais
il est vrai qu'au Japon, le niveau varie tellement d'une
université à une autre... 8. Le jeudi 16 novembre 2006 à 17:42, par vinteix : C'est certain aussi qu'il y a un dosage, assez subtil, à
trouver entre proximité et distance, exigence et permissivité,
sérieux et humour... pas toujours facile néanmoins... surtout
quand en face, la plupart ne pigent presque rien... 9. Le vendredi 17 novembre 2006 à 02:17, par brigetoun : et nous avons été arrêtés par le même passage de "désordre" 10. Le vendredi 17 novembre 2006 à 03:44, par vinteix : Mes étudiants de "français 2eme langue" (j'ai un cours
avec eux), c'est encore autre chose : là, c'est carrément mission
impossible... Justement, j'ai fait un petit test cet après-midi
dans cette classe... Cela donne par exemple pour une petite
phrase en japonais à traduire en français : 11. Le vendredi 17 novembre 2006 à 06:36, par Berlol : En effet ! trop fun ! |
Vendredi 17 novembre 2006. N'importe
où quand il y a du réseau.
Déjà le 17 ! Rien qu'une petite semaine avant...
Et des idées au réveil, malgré le peu d'heures ;
ça a dû turbiner dans la cafetière
pendant la nuit... Écrire, écrire ! Un peu de
thé, des céréales dans un bol, avec du jus de
fruit... Sortir la valise du placard où elle cache son vide
entre deux voyages. Qu'est-ce que je mets dedans ? On ne sait rien
du temps à Paris fin novembre... Pas de polos d'été,
pour sûr... Ah, mince, encore une idée à écrire...
Vite au clavier, recoller à d'autres bouts, avant la grande jointure,
ce week-end... Heureusement, j'ai mis des documents directement sur
le serveur, je les reprends, les continue n'importe où quand il
y a du réseau. Et copie dans le portable et dans le suppositoire
Buffalo d'un giga.
Sport, donc, et, à vélo statique,
suant avec le chapitre « Entrer en boîte »
des Entrées en matière... Certains se demanderaient :
mais pourquoi faire vingt pages sur la difficulté d'entrer
en boîte quand on a un personnage déjà bien campé,
jeune politique imprudent parti un temps réussir à New
York et qui peut tenter un come back ?... « Digérer la possibilité d'échouer devant la porte avant même d'avoir essayé, me dire que je ferai autre chose (j'irai au Mazarin ou au Chai ou au Bedford ou au Pousse-au-crime) si les Nuits me refusent, me dire que mon désir vient continuellement buter sur la réalité, me dire que la psychologie varie d'un portier à l'autre, d'un soir à l'autre, qu'il n'y a pas d'entrées types, qu'il m'est toujours possible de m'adapter, que je peux partir la tête haute boire des verres autre part, tout cela ne mène à rien. D'un regard, le portier perce ma réticence, d'un regard, il se convainc de ma piètre envie. Pourquoi, dès lors, accepterait-il de faire entrer quelqu'un qui montre si peu de désir d'entrer ? » (Alain Sevestre, Entrées en matière, p. 131) Et le train avec la moitié du dernier chapitre (on y reviendra)... Au passage, comme ça, une petite inquiétude, celle
de voir Yourcenar portée haut et dans le même temps
Jean-Philippe Toussaint traité par-dessus la jambe. C'est chez
notre ami JCB,
le 11 novembre. Commentaires1. Le vendredi 17 novembre 2006 à 16:29, par cgat : très atypique et changeant le temps à paris cet automne : certains jours presque chaud encore ... d'autres froid et automnal ... de beaux nuages souvent : prévoir, donc, une grande valise (et croiser les doigts pour qu'elle arrive en même temps que toi, pas trop humide et avec toutes ses roulettes (toujours désactivé le filtre ou pas, à propos de roulettes)) 2. Le vendredi 17 novembre 2006 à 23:30, par Berlol : Ouais, roulette, là, t'es tombé dedans, en effet. Tu me gardes des nuages ? 3. Le samedi 18 novembre 2006 à 03:54, par Frédéric : Dans "le pot", que signifie "pistolet, pistolet" ? 4. Le samedi 18 novembre 2006 à 06:42, par Berlol : Ce n'est pas dans "Le Pot", c'est dans "Les
joues rouges", justement on a vu ça la semaine dernière...
Quand j'étais petit, et assez turbulent, mon père me disait
parfois que j'étais un sacré pistolet... Il me semblait
comprendre, à cette époque... 5. Le samedi 18 novembre 2006 à 07:42, par Frédéric : Mais oui, "les joues rouges". |
Samedi 18 novembre 2006. Étonnante
note d'amande.
De 6 à 8, mise au propre
des notes pour le cours. Il s'agira d'abord des émois, sujet commencé
la semaine dernière, cette fois en compagnie de Mathilde (p.
145-153), une gamine du voisinage qu'on imagine mignonne et qui se
prête au jeu de la femme et du mari. La sœur aînée,
Ernestine, sans doute par jalousie, appelle Mme Lepic, qui avait dû
déjà interdire ce jeu... Stoïque, Poil de Carotte
préfère attendre la correction que de fuir. On détaille
le beau style de Jules Renard, parfois tout proche de celui de Colette.
Le lendemain, tentant de séduire Mathilde par des confidences
sur la richesse de sa famille, Poil de Carotte laisse voir qu'il ne relie
pas le fait que son père travaille et l'argent qui entre ou
sort chaque mois du coffre-fort... Naïveté sans doute, mais
naïveté vraisemblable pour l'époque. Un enfant d'aujourd'hui,
dès cinq ans, doit certainement savoir qu'il y a relation directe
entre le travail de ses parents et l'argent dont ils disposent. Brisons là ! Le cours s'est fait ensuite sur ces bases. Avec T., on a inauguré le « thé des rois mages » de Kusmi au petit déjeuner (on vient de finir le Prince Wladimir). Étonnante note d'amande. Après le cours (pendant que je trime, T. va au sauna-yoga...), nous sommes allés au Saint-Martin, tard, et c'était plein, nous avons dû attendre au comptoir qu'une table se libère. Pas longtemps. On nous a offert le Beaujolais nouveau. Pouâcre !... Que c'est pas bon !... Je finis petit à petit, parce que c'est offert de bon cœur, mais de moi-même, je n'en prendrais pas (ou je n'en eusse pas pris). Beaucoup plus tard, je regarde
Ce soir ou Jamais de jeudi. Débat sur la philo, plus
agréable qu'intéressant, mais c'est déjà
beaucoup. Moment d'inquiétude qui se change en moment de grâce :
quand Alexandre Jollien,
que je ne connaissais pas, prend la parole. Il est partiellement handicapé
moteur, voit-on, mais s'exprime avec une clarté et une fermeté
qui laissent vite l'inquiétude loin derrière. À
la différence de ce qui se produit dans bien des documentaires,
qui sont d'ailleurs consacrés au handicap lui-même et
qui ne sont jamais en direct, Frédéric Taddeï lui parle
normalement, sans condescendance, ni effort ni ralentissement. Cela
ranime mon espoir d'une télévision où des gens
qui ont quelque chose à dire s'exprimeraient vraiment, quelle
que soit leur condition physique et sans les sélectionner sur des
critères discriminatoires de normalité télégénique.
Avital
Ronell semble avoir les faveurs de
Lignes de
fuite, lisons cela de près. En revanche, Delecroix
et Pourriol ne m'ont pas convaincu du bien fondé de leur démarche. Dernier dévédé de la saison 1 de Lost, avec 3 épisodes (au lieu de deux — heureusement parce qu'à la fin du deuxième, on était mal...). On voulait finir la saison avant notre départ ; que l'on sache un peu quoi faire si notre avion se crashe sur une île déserte... Commentaires1. Le samedi 18 novembre 2006 à 23:08, par Manu : N'auriez-vous aussi découvert qu'après coup le 25ème
épisode ? 2. Le samedi 18 novembre 2006 à 23:45, par Berlol : Ben voui, on était habitué à ce qu'il y ait deux épisodes
par dévédé. Après, j'ai vérifié sur le web... 3. Le dimanche 19 novembre 2006 à 02:37, par brigetoun ou brigitte célérier : on peut dire aux enfants qu'on travaille pour gagner de
l'argent, mais que c'est passionnant (même si ce ne l'est pas). 4. Le dimanche 19 novembre 2006 à 03:10, par Manu : Nous, c'étaient 4 épisodes par DVD et le 25ème sur le DVD
bonus ! 5. Le dimanche 19 novembre 2006 à 14:34, par cgat : lyonnaise aussi, je confirme : le beaujolais nouveau
c'est pour les autres (et de plus en plus pour les étrangers,
semble-t-il, parce qu'à Paris ça ne le fait plus vraiment) |
Dimanche 19 novembre 2006. Plutôt
Moby Dick que Mac Guffin.
De quoi se plaint-on ?
De quoi ne se plaint-on
pas ? Il pleut continûment et la
température baisse. On reste à la maison. Pour le déjeuner,
je réinvente la cuisine grecque pour une sauce de pâtes...
Avec deux grosses aubergines, trois tomates, des clous de girofle,
un peu de vinaigre balsamique, sel poivre, une cuillérée
de sucre et un bon coup de mixeur. Dans les assiettes, je rajoute un
peu de fromage de chèvre frais qui fond dans la sauce. Résultat
étonnamment bon et onctueux. Il en restera d'ailleurs pour demain. Commentaires1. Le dimanche 19 novembre 2006 à 19:18, par Manu : Je reconnais un iRiver et des enceintes Edirol... 2. Le dimanche 19 novembre 2006 à 20:01, par vinteix : Aberrants ces discours sur les "étrangers" qui
"voleraient" la langue et la littérataure françaises aux Français
! (et en l'occurence, c'est un journaliste du "New York Times",
des Etats-Unis d'Amérique, le pays le plus cosmopolite du monde,
qui cherche à nous prouver quelque chose !? Y'en a que la bêtise
n'effraie pas !) et les soi-disant défenseurs d'une langue pure,
nationale, avec tous les phantasmes d'appropriation et de repli
communautaire greffés sur la langue que ces positions charrient
(à ce sujet : Derrida, "Le monolinguisme de l'autre", Marc Crépon
: "Langues sans demeure"). 3. Le dimanche 19 novembre 2006 à 20:50, par Berlol : C'est également ce que Littell prétend pour lui-même
quand on lui reproche les anglicismes dans son livre... C'est le
dernier paragraphe de
l'entretien (lien vite obsolète pour cause de commerce) : 4. Le lundi 20 novembre 2006 à 01:54, par brigetoun : ô c'est tout simplement stupide ces ébauches de
polémiques. 5. Le lundi 20 novembre 2006 à 02:12, par Berlol : Nous l'appelons Milou... |
Lundi 20 novembre 2006. Presque
tunnels du défendu.
Prolongeant la
Ligne de fuite, je découvre cet excellent article d'Omar
Berrada (« La philosophe à venir :
Avital Ronell ») dans L'Humanité du 4 novembre,
dont je ne cite ici que trois paragraphes : Bêtise aussi de mon côté (moins grave que celle
de Heidegger, j'espère...), vendredi dernier,
quand je parlais d'une intention de JCB d'opposer Marguerite
Yourcenar à Jean-Philippe Toussaint. Il m'a demandé
quelle intention je pouvais y voir, ce qui m'a fait réfléchir,
et je lui ai répondu : Tiens ! Des notes de François Bon sur Balzac ! Je me les imprime pour l'avion ? Rien lu de Balzac depuis Le Colonel Chabert dont le cours finissait en février. Avant, ça avait été La Recherche de l'absolu et L'illustre Gaudissart, étudiés pour des séminaires, en 1999 et 2000, mais je ne sais plus dans quel ordre... En fait, quand je veux lire ou relire un livre, je le mets au programme d'un cours. C'est ce que j'ai trouvé de plus pratique. Je me dépêche de regarder J'ai horreur
de l'amour
(L. Ferreira Barbosa, 1996) parce qu'il faut que je le rende à
la médiathèque de l'Institut. C'est-à-dire que
je passe le dévédé à la vitesse 1,25 et que
je saute des scènes. Dans les premières minutes, je me
suis rendu compte que je l'avais déjà vu. Pas un mauvais
film mais je trouve ça moyen, notamment peu crédible la femme
médecin qui ne peut rien faire contre son persécuteur.
Je me demande si ce film n'aurait pas été sponsorisé
par la Mairie du XIIIe ! En tout cas, il s'y passe entièrement.
Une séquence s'achève au bas de la rue Charcot, elle donne
sur un mur d'au moins deux mètres qui sépare — qui séparait,
en 1996 — la
rue du Chevaleret
des voies SNCF. Passerelles dans mon journal |
Mardi 21 novembre 2006. Être
pour savoir, goûtue erreur.
Lever à 6 heures. Tout est réglé pour deux au
millimètre jusqu'à vendredi soir. Cours de conversation. Aujourd'hui, sur l'obésité, avec l'infographie de Libération (du 15 novembre) et la page Wikipédia. Ça marche bien. Ultime question que je leur pose : est-ce qu'un sumo est obèse ?... L'ont pas vue venir, celle-là... Gêne et rock'n roll... Après, c'est bureau jusque tard. Donc faisons court. Le lendemain matin. Commentaires1. Le mardi 21 novembre 2006 à 17:38, par vinteix : "est-ce qu'un sumo est obèse ?... " Pas mal, celle-là.
Justement, hier soir, sur NHK, aperçu une émission (décryptée
pour moi par R.) sur l'obésité au Japon, où l'on expliquait que
la graisse des sumotori n'est pas la même que celle de gens
malades d'obésité : c'est un gras localisé juste sous la peau, le
corps ayant une forte masse musculaire; tandis que les obèses ont
une masse graisseuse plus "profonde", si je puis dire, qui
perturbe le bon fonctionnement des organes et peut entraîner les
risques de santé que l'on sait... Je ne sais pas si c'est bien
clair... dans mon jargon de vache espagnole... 2. Le mardi 21 novembre 2006 à 17:57, par Berlol : Sur les sumotori, c'est à peu près ce qu'une étudiante nous a proposé comme explication pour dire que ce ne sont pas exactement des obèses, au sens médical. Et elle avait raison. 3. Le mardi 21 novembre 2006 à 21:33, par Dominique Fromentin : "par un minuscule défaut de connaissance |
Mercredi 22 novembre 2006. Drosser
moins et parler plus vite.
Est-ce pour honorer mon passage en terre hexagonale que sort précisément
le 24 un Magazine des Livres ? En bon ingrat, je leur
réponds tout de suite qu'avec les noms qu'ils ont mis en couverture
(Delerm, Hallier, Heidegger, Monnehay — sauf cette dernière
que je ne connais pas), ça ne va pas être facile. Ou bien
faut-il quand même voir dans le sommaire qu'il y a trois pages
sur Beckett, une chronique sur David Abiker, lui-même chroniqueur
d'Arrêt sur Images, ou des bonnes feuilles de Philippe Di Folco ?
Et puis il faudra observer de près la chronique Livres
& Internet de Frédéric Ploton qui blogue
depuis un an dans un quasi secret... Une bonne édition — ou est-ce parce que j'ai l'esprit dégagé ? — de Ce soir ou Jamais que celle d'hier, normalement en ligne ce soir (pour moi, alors que les deux ou trois semaines précédentes, il fallait attendre le jeudi ou le vendredi), sur l'architecture, débat assez léger, tout de même, mais surtout après le Soir 3, sur différents sujets, principalement grâce à la qualité des personnes en présence. J'ai beaucoup apprécié les propos d'Yves Michaud et de Daniel Buren, et dans une moindre mesure ceux de Dominique Jamet ou d'Éric Rochant. Le rappel par Zahia Rahmani de la torsion infligée au jus soli français depuis les lois Pasqua et Perben, expliquant en partie pourquoi des jeunes nés en France de parents étrangers fuient systématiquement la police, était plus que nécessaire : le moindre passage dans un commissariat de police peut invalider leur choix de la nationalité française au moment de leur majorité civile ! Et pour être rejetés où ? Vers un pays où dans bien des cas ils ne sont jamais allés et où ils ne connaissent personne... C'est tout simplement ahurissant, quand on y pense. Commentaires1. Le jeudi 23 novembre 2006 à 01:19, par brigetoun : Littell comme tout livre dont on parle trop je coince, et
passerai à côté une fois de plus - allergique aux obligations -
alors j'en reste au léger et Luciano en général c'est savoureux |
Jeudi 23 novembre 2006. Affaire
à une ingrate.
Belle prise de judo — quand c'est pour la bonne cause, celle de la recherche : demander à quelqu'un qui avance des chiffres d'en fournir la preuve. S'il répond, cela l'honore. S'il ne répond pas... Bec dans l'eau. Nous aviserons... Jeudi à trois cours, plus derniers préparatifs. Mais tout se passe très bien et j'arrive sain et sauf vers 21h30 à la soupe que T. m'a préparée. Et pour finir les valises... Au séminaire de cinéma, avec Tanguy, deux figures
de style isolées et étudiées. Aujourd'hui, j'ai présenté publiquement des excuses.
Devant pas beaucoup de gens et pour une chose pas importante, mais
tout de même. Je l'ai fait sans honte ni humiliation. Commentaires1. Le jeudi 23 novembre 2006 à 15:28, par cgat : là tu me prêtes des intentions de judokate (?)
machiavélique qui m'étaient totalement étrangères : ma question
n'était pas du tout une exigence de preuve, juste une curiosité
... 2. Le jeudi 23 novembre 2006 à 15:52, par Bikun : Oui, bon voyage! On VOUS (car pour une fois il s'agit de vous!) attend de pied ferme... 3. Le jeudi 23 novembre 2006 à 22:08, par Berlol : Ce commentaire-ci, voyez, il vaut de l'or ! C'est ma
première connexion depuis un avion (vol ANA NH205). Service
gratuit de connexion grande vitesse pendant encore quelques
semaines, après ce sera payant... 4. Le jeudi 23 novembre 2006 à 23:44, par vinteix : Oui... Noiret, un des grands arbres du cinéma français... 5. Le vendredi 24 novembre 2006 à 01:18, par Dominique Fromentin : ça vous irait bien : 6. Le vendredi 24 novembre 2006 à 06:10, par Berlol : C'est d'une altitude de 9 km environ au-dessus de Copenhague que j'ai modéré deux messages de Litor. Encore une heure de vol, très calme, pas plein... 7. Le vendredi 24 novembre 2006 à 14:54, par brigetoun ou brigitte célérier : faut il dire les valises cette fois ci ? Vous vivez
dangereusement |
Vendredi 24 novembre 2006. Même
les pieds sentent le chèvre et le tarama... J'y reviendrai. On y reviendra. D'où on vient. Mais aussi comment ça s'est passé. Ou comment rien ne s'est passé, pourrait-on dire, quand tout se passe bien. Du dernier regard nippon sur des écoliers entrant innocents dans l'antre de la guerre à ma tête qui s'effondre toutes les vingt secondes actuellement devant l'écran... Ce n'est que beaucoup plus tard que je peux écrire avec une tête qui tient droite. Je revois cette belle lumière sur le parvis de la gare de Tokyo, les ascenseurs qui mènent au troisième sous-sol d'où part le train pour Narita, les deux pipelettes sexagénaires derrière nous, ma surprise quand je m'aperçois que je n'ai plus le billet électronique de T., imprimé par mes soins, et posé tout à l'heure sur mon bureau quand le taxi a sonné — mais je lis sur le mien que seule compte l'information enregistrée dans les ordinateurs de la compagnie ANA, ce dont nous nous assurons dès l'arrivée dans le hall de l'aéroport, terminal 1, aile Sud, auprès d'une employée qui imprime pour T. un récapitulatif, ouf. Nous faisons faire en deux minutes des cartes de milleage puis nous dirigeons vers les bornes d'enregistrement des bagages, où une autre employée nous assiste, retrouve les places déjà réservées, explique l'émission des cartes d'embarquement et nous libère moins de cinq minutes après notre entrée dans la zone. Passage sous le portique de détection sans rien repérer de dangereux sur nous, passage au contrôle des passeports sans arrestation. Et hop : une heure et demie dans le dangereux univers du shopping ! (On restera raisonnable, tout de même.) Vu dans l'avion, et parce que c'est dans l'avion : Tokyo Drift, film dérapant de simplicité ; Pirates des Caraïbes 2, je somnolais la première moitié, après c'est comique comme du Jackie Chan ; Click, pour ne pas zapper sa vie. On n'arrive pas à vraiment dormir. Rencontré dans l'avion, discussion debout près d'une porte, histoire de passer une petite heure, Pascal Griolet, de retour d'un voyage d'études de compagnies théâtrales ambulantes, connu il y a près de dix ans quand il avait pris l'intérim de la Maison franco-japonaise. Atterrissage ('tain, 2 t 2 r 2 s...) sur piste mouillée mais ni fast ni furious. Et surtout — c'était l'attente essentielle, le risque de série des emmerdes — les valises sortent, et normales, du troufignon mécanique. Taxi courtois et bavard, ça tombe bien il y a des bouchons. Mais on est place Monge vers 18h30, sous une bruine rafraîchissante. Première promenade, qui nous mène chez un fromager et chez le traiteur grec — même les pieds sentent le chèvre et le tarama... Commentaires1. Le samedi 25 novembre 2006 à 03:36, par patapon : Tiens donc ! Encore à Paris, les petits veinards !? Bon, alors, hâtez-vous d’ aller voir le dernier Resnais (Cœurs), vous me raconterez ! 2. Le samedi 25 novembre 2006 à 06:10, par Bikun : Bienvenu à Panames...on se voit quand?! 3. Le samedi 25 novembre 2006 à 08:16, par Dominique Fromentin : un saucisson de cheval ? |
Samedi 25 novembre 2006. Décrochage
d'une grande marmite. Il se trouve, on est bien tombé, que c'est l'anniversaire de notre hôtesse et qu'il y aura bal, ou tout au moins soirée causante ce soir. T. et moi nous proposons pour aider à la manœuvre dînatoire. Boucherie près des arènes pour retirer une commande de trois kilos de viande de bœuf. Courses rue Mouffetard, sous petite pluie. Passage chez Marrionaud pour profiter d'offres promotionnelles. Dans la boutique voisine, une fontaine de chocolat. Retour avec un plein chariot d'haricots rouges. Photo d'avortement mural rue de l'Épée. Décrochage d'une grande marmite, T. épluche des oignons, je coupe des poivrons, Titine verse la viande, les haricots, les épices, bref, compose le chili con carne du soir. Déjeunons puis allons nous promener. Il y a étonnemment de monde. Alors que T. n'avait jamais vu cette ville en cette saison qui n'est pas touristique, j'avais pour ma part oublié Paris empli de ses parisiens mêmes le samedi. Rue Soufflot, réduction dans la boutique de dévédés, j'achète un film pour un futur cours et T. m'offre Sin City qu'elle aime beaucoup et que je n'ai pas encore vu. Rue de Buci, à la bonbonnière, deux gâteaux pour ce soir nous tapent dans l'œil. Nous les faisons mettre de côté. Rue de Seine, T. repère une boutique Kusmi, blanche, étroite, pleine de boîtes, offrant dégustation, une maison de thés en plein développement. On reviendra un autre jour, quand il y aura moins de monde... Boutique du SCEREN, on est très content de trouver des atlas historiques de la France. Dans un café au coin de la rue de Rennes et de la rue Cassette, prenons un thé en zone non-fumeur, très sympa. Par la fenêtre, on voit cinq ou six fois qu'une voiture essaie d'entrer dans une place de stationnement visiblement trop petite pour tous... Esclavage voiturier du samedi. Retour par des rues moins populacières, retrait des gâteaux et retour. On installe. Il y a ce moment merveilleux où tout est prêt et quand personne n'est encore arrivé. La suite est d'ordre intime... et en plus, c'est pas chez nous. Mais c'est très instructif pour T., jusqu'au moment où on est trop fatigué... On ne peut même pas attendre jusqu'aux bougies. On se couche lamentablement. Mais qu'est-ce qu'on dort bien ! Commentaires1. Le dimanche 26 novembre 2006 à 01:18, par brigetoun : un rite du samedi pour faire sas entre le bureau rue de Richelieu et mon 11ème, partir à temps pour aller méditer à la bonbonnière ou parfois chez le voisin et choisir les deux ou trois gateaux de mon diner et suivre la rue Saint André des Arts dans la nuit tombante pour reprendre un métro à Saint Michel ou au Chatelet. Ce qui me restait de fête 2. Le dimanche 26 novembre 2006 à 12:21, par Frédéric : Oui, Sin city. 3. Le dimanche 26 novembre 2006 à 18:40, par Dabichan : T., Berlol, |
Dimanche 26 novembre 2006. Tout
ce bleu pendant qu'il est là. Rarissime petit déjeuner avec gâteaux d'anniversaire. Rédaction du billet d'hier au milieu des conversations matinales, des photos à montrer, des rangements de la veille... qui a duré jusque fort tard sans que cela ne dérange le moins du monde notre sommeil. Traversée du Jardin des Plantes. Serait-on au Japon ? Quels sont ces kakis que des corbeaux se croassent ? Et ce dragon de recyclage ? Celui que je n'avais pas vu de près en août (alors qu'à l'autre bout du Jardin des Plantes, le dragon de Nikki n'y est plus...), voici que ses yeux lancent des flammes pour nous qui profitons de tout ce bleu pendant qu'il est là. Train à Austerlitz. C'est plus propre qu'il y a deux ou trois ans. Déjeuner en famille, tout le monde est très en forme. T. montre des vidéos sur sa caméra. Ma sœur cadette recopie des caractères chinois avec une étonnante facilité. Notre grand-mère porte fièrement ses quatre-vingt-six ans. Mes parents ont une nouvelle voiture. Bref, tout roule... jusqu'à Notre-Dame où ils offrent de nous déposer. Une heure de repos et on repart, avec Michel chez notre maître, Henri Béhar, à Versailles. Des bouchons dans le 13e arrondissement, des bouchons sur le périphérique, des bouchons sur l'autoroute... C'est quoi, ce dimanche soir ? Autre lieu, autres paroles. Il sera beaucoup question de la tournée américaine que notre hôte vient d'achever brillamment, du bon accueil qu'il a reçu en allant y causer du Surréalisme. Du Colloque des Invalides auquel nous serons plusieurs à nous rendre vendredi, y compris Jean-Pierre Goldenstein. De Paul Ricœur, de qui Catherine Goldenstein était très proche. De Litor et de Mélusine, un peu. De blogs, presque pas. Commentaires1. Le lundi 27 novembre 2006 à 01:36, par brigetoun : ces kakis que des corbeaux se croassent - miam ! 2. Le lundi 27 novembre 2006 à 02:19, par Berlol : Etonnant tout de même d'en voir ici, qui sont exactement les mêmes qu'à Tokyo ! Ceci dit, moi, je n'aime pas tellement les kakis. Vous, oui, on dirait ! 3. Le lundi 27 novembre 2006 à 03:00, par vinteix : Ceci dit, moi non plus, je n'aime pas tellement les
kakis... ni les corbeaux d'ailleurs... 4. Le lundi 27 novembre 2006 à 03:01, par vinteix : SHIKI, qui adorait les kakis, comme chacun sait. 5. Le lundi 27 novembre 2006 à 13:59, par cgat : comme c'est rafraîchissant, un regard qui s'étonne de voir des parisiens dans les rues de paris le samedi après-midi, des ouatures dans des bouchons sur le périph le dimanche soir ... 6. Le lundi 27 novembre 2006 à 14:10, par brigetoun : j'ai horreur de la vue et de l'odeur des kakis et n'en ai
jamais goutté, mais j'aimais bien les mots |
Lundi 27 novembre 2006. Qui
peut dire qu'il est aller pisser chez Cartier, rue de la Paix ? Matinée travail et téléphonages, mais pas de réponse de la BnF pour mes tests techniques... T. est un peu dérangée par les changements d'horaire et de nourriture, elle doit réduire ses ambitions de sorties et de profusion culinaire. Il y a cependant des incontournables, ou devrais-je dire des inévitables, comme le rendez-vous paternel, fixé cette fois à Châtelet à 12h30. Dans une pharmacie, T. expose son cas au pharmacien qui lui prescrit du Spasfon-Lyoc et du citrate de bétaïne de chez Upsa (et ça va marcher, au grand soulagement de T. qui pourra bien profiter de cette belle journée ensoleillée, même si elle se couchera avant neuf heures sans dîner). Allons près de la place des Innocents, à la pizzeria Enio (j'ai dû y avaler en diverses compagnies une quinzaine de pizzas parmi toutes les pizzas de ma vie). Mais aujourd'hui, changement de programme, on évite le pain qui fait grossir — on lui préfère la bonne huile d'olive qui fait (moins) grossir : cœurs d'artichauts et de palmiers, veau milanaise, calamars frits et spaghettis tomate, suivis de desserts quand même. Pendant notre discussion à trois, nous suivons du regard le manège d'un individu à imperméable, d'apparence japonaise, qui fait les cent pas au coin de la rue, répond moshi moshi au téléphone portable (j'ai lu sur ses lèvres), plus tard accueille d'autres étrangers, taïwanais ou philippins, avec lesquels il entre au Bistro Romain, dont il ressort seul une minute après pour attendre de nouveau au coin de la rue... On lui prête une existence barbouze, on simule ses paroles téléphonées ambiguës. Marchons dans le quartier, faisons photos et vidéos rue Blaise Cendrars et allée Aragon (ce sera la touche littéraire du jour), petit à petit jusqu'à la rue des Petits-Champs. Comme il doit voir l'ouvrier qui change ses papiers aux murs, nous laissons mon père à l'entrée Nord du Palais-Royal, dans la galerie de Beaujolais. Nous continuons mais devons changer nos plans... Chez Cartier, rue de la Paix, où T. veut changer un vieux bracelet de montre. J'en profite pour aller aux toilettes. Qui peut dire qu'il est allé pisser chez Cartier, rue de la Paix ? Moi. Chez Old England où je veux des gants noirs, solides et pas fourrés. J'avais failli en acheter le 9 septembre, quand il faisait froid, mais j'y avais renoncé en voyant le soleil revenir... En fait, on voulait acheter du kombu chez Kyoko, rue des Petits-Champs, mais c'est fermé le lundi. On passe voir quand même aux Galeries Lafayette, mais c'est trop luxueux et bordélique, on renonce. Retour par RER et métro, à l'heure de pointe, une expérience existentielle. De retour à mon ordinateur, je constate que la BnF me propose un rendez-vous technique demain. Bon, on va arranger ça. Divers autres coups de téléphone, certain(e)s s'y retrouveront. On se verra demain, ou après-demain. Quand j'aurai le temps de mettre liens et photos... Commentaires1. Le mardi 28 novembre 2006 à 03:41, par cgat : "une expérience existentielle" : c'est drôle, j'ai failli ajouter hier à la fin de mon commentaire qu'après les rues commerçantes le samedi et le periph le dimanche soir je suggérais une autre expérience parisienne : le rer à une heure de pointe - c'est fait, donc ! 2. Le mardi 28 novembre 2006 à 05:25, par Bikun : "acceuille" d'autres étrangers... 3. Le mardi 28 novembre 2006 à 07:10, par Berlol : Merci, Bikun. Malheureusement, il y en avait d'autres,
des fautes... Laissées par fatigue, corrigées maintenant. S'il y
en a trop chez toi, c'est normal qu'on ne dise rien. Et puis il y
en a tellement plus ailleurs... 4. Le mardi 28 novembre 2006 à 07:21, par vinteix : Cette boutique avec les rats existe toujours, aux Halles, n'est-ce pas ?! c'est dingue !... 5. Le mardi 28 novembre 2006 à 07:39, par cgat : j'ai repéré une autre coquille : spasfon et pas spansfon (c'est un des must de ma trousse de survie) ... j'espère que cela va mieux aujourd'hui ? 6. Le mardi 28 novembre 2006 à 10:28, par k : hy mr berlol, sinon quels nouvelles? 7. Le mardi 28 novembre 2006 à 10:32, par Dominique Fromentin : passionnant, passionnant 8. Le mardi 28 novembre 2006 à 12:26, par brigetoun : merci de contribuer si peu que ce soit au maintien de Old England. Je me demande toujours qui a suffisament de traditions plus d'argent pour en être client - et serais navrée qu'ils disparaissent comme tant d'institutions et en souvenir de nos manteaux d'enfants 9. Le mardi 28 novembre 2006 à 12:28, par Richard : Kombu japonais ou breton, hijiki, wakamé , azukis dans les " bio génération", et "naturalia" de Paris. 10. Le mardi 28 novembre 2006 à 14:42, par Berlol : Merci, Richard ! Il faut justement qu'on en trouve avant vendredi. Je crois qu'il y a un Naturalia dans la rue Mouffetard... 11. Le mardi 28 novembre 2006 à 14:49, par Bikun : Berlol, je viens de t'emailer...ok pour demain! 12. Le mardi 28 novembre 2006 à 18:33, par Manu : emailer = courrieller ? 13. Le mercredi 29 novembre 2006 à 04:54, par patapon : Salut Berlol ! Pour le Kombu, il faut aller a Lafayette Gourmet, qui n’est pas dans le bâtiment pricipal mais dans le bâtiment annexe (en accès direct depuis le RER). Il y a aussi la Grande Épicerie de Paris, au Bon Marché Rive Gauche, ce qui vous donne l’occasion d’aller prendre un thé au Délicabar, juste au-dessus, et de continuer vos emplettes dans la rue de Sèvres, chez Quatrehomme, le meilleur marchand de fromage de Paris. 14. Le mercredi 29 novembre 2006 à 10:30, par Berlol : Oui, Vinteix, c'est bien la boutique de dératisation à
laquelle tu penses. |
Mardi 28 novembre 2006. Un bout
par ci... Déjà ! (Cette fois, Philippe a gagné !... Mais l'avant et l'après viendront demain.) Le lendemain soir... C'est une journée où je reçois des livres. Celui de Jean-Philippe Toussaint et celui d'Henri Meschonnic. Une belle journée, avec des amis aussi. Et pourtant, venant du fond de moi, de l'énervement. Celui de rater des bus qui m'auraient fait gagner du temps, d'avoir marché en n'en voyant pas arriver et d'en voir un se pointer quand je suis loin de l'arrêt — et encore trop loin de l'arrêt suivant. La tentation d'aller plus vite se retourne contre moi. Puis plus tard, l'énervement par des restaurants qui utilisent un répondeur téléphonique ou qui gardent porte close jusqu'à l'heure du service. Ça commence avec le Balzar, en face de la librairie Compagnie. Je devais y réserver une table mais c'est complet pour ce soir. Passage chez Minuit, rue Bernard Palissy, vieil escalier, pièces meublées comme dans un film d'époque, mais une bonne ambiance, discrète. J'y viens pour la première fois et parce qu'on m'y a invité à passer retirer mon exemplaire numéro 8 de la Mélancolie de Zidane, avec photo couleur de l'auteur et dédicace signée... Je rate l'occasion d'emporter un grand panneau avec deux photos du stade de Berlin par Toussaint, déjà encollées sur un support rigide. On me le proposait et j'ai bêtement répondu que je n'aurais pas la place dans l'avion — réponse que je regrette dans les secondes qui suivent. Retour fissa dans le cinquième pour déjeuner avec Laure Limongi et Philippe De Jonckheere aux Fontaines, rue Soufflot. Il m'attendait sur les marches, elle arrive juste après. On prend la même chose, une assiette gourmande. Et comme je faisais remarquer au serveur que ma tranche de foie gras était plutot riquiquie par rapport à celle des deux autres, il nous rapporte trois tranches correctes... Mêmes cadeaux dans la conversation, que ce soit sur l'intime (on révise pour jeudi), sur la photographie ou sur Léo Scheer. Et s'il pleut un peu quand on sort, on s'en fout. Pour plus ample informé, voir Philippe... Plus tard dans l'après-midi, je galère encore pour trouver un restaurant pour le dîner. Ce sera le Berthoud, rue Valette. Dîner avec les Meschonnic. Henri m'a apporté sa Dame d'Auxerre. Ayant bien retenu de quoi il s'agissait grâce à France Culture, un Tout arrive où il était invité en compagnie de Michel Onfray, nous pouvons débattre de l'historicité des commentaires d'archéologues et de ce que ça révèle de chaque époque. Puis il sera question de dépoussiérer Saussure, sujet également d'actualité. De choses plus personnelles aussi, évidemment, comme la santé, les fois où l'on s'est raté, la soutenance de T., des nouvelles des amis. Mais encore une fois, je le félicite pour Célébration de la poésie, qui vient d'ailleurs de sortir en poche. Dans cinquante ans et plus, quand on voudra savoir ce qu'il en était de la poésie vers la fin du vingtième siècle, c'est un des livres que l'on consultera. |
Mercredi 29 novembre 2006. Faire
sommaire (ou sommeil). Je n'y arrive plus, là. Je vais faire sommaire (ou sommeil). Très tôt le matin : fin de préparation de ma communication. Et j'imprime. Répétition de la manœuvre pour T. qui ne viendra qu'en fin de matinée à la BnF demain : bus 89 à Cardinal Lemoine jusqu'au terminus. Descendons, entrons et visitons le Petit Auditorium en coup de vent. Traversons la Seine par la passerelle ensoleillée Simone de Beauvoir puis prenons le 24 jusqu'au Pont d'Austerlitz, grâce à l'enseignement de Christine en septembre, enfin à pied jusqu'à la rue de Sévigné pour retrouver Marguerite, notre Marguerite revenue du Japon depuis quelques mois, dans un restaurant sans enseigne ni carte extérieure, l'Osteria, au 10 de ladite rue. Cuisine italienne vraiment bonne, et note un peu salée, mais quel bon moment ! Dans notre petite intimité à trois, un sommet de ce voyage. Vers 15h30, je vais chercher Bikun qui m'attend à Saint-Paul et le ramène pour prendre un café avec nous. Marguerite nous quitte pour prendre le métro à Saint-Paul, après nous avoir fait visiter la cour de l'hôtel de Beauvais, d'où Mazarin vit entrer Louis XIV dans Paris en 1660, écrit-on, ce qui fait frémir T. d'aise — mais ça n'a rien dû lui dire de bon, au cardinal, parce qu'il est mort dans l'année, le pauvre... Allons voir les épices chez Izraël, manière de clôre la promenade de l'autre jour avec Dominique Meens — de qui j'ai justement un courriel ce soir pour me rappeler qu'il y a le troisième volet de son adaptation radiophonique de l'Ornithologie du promeneur ce soir dans Surpris par la nuit. C'est-à-dire exactement maintenant pendant que j'écris... Mais, hélas, décidément, cette semaine, toujours pas de temps pour la littérature... Marche avec T. et Bikun dans la lumière déclinante, lune montante, ponts de l'île Saint-Louis, jusqu'à la Sorbonne. Puis T. et moi seulement en bus jusqu'à la Bagagerie, rue du Four, où elle a repéré un sac-valise au format bagage en cabine. Puis un coup de 63 qui se transforme en 27 vers Saint-Michel pour aller faire nos courses chez Kyoko, rue des Petits-Champs (ainsi est-on prêt pour le nabe de vendredi soir). Retour chargé. Commentaires1. Le mercredi 29 novembre 2006 à 15:07, par Bikun : Berlol, je vais tenter de venir demain (mon rdv dentiste a été annulé!) à ta conf...rappelle moi l'heure et l'endroit exacte pour venir? 2. Le mercredi 29 novembre 2006 à 21:14, par Berlol : Atelier du livre :
"Editer l'intime ?" 3. Le mercredi 29 novembre 2006 à 23:37, par grapheus tis : Woaouhh ! Les chanceux qui vont entendre "l'intime" ! 4. Le jeudi 30 novembre 2006 à 00:36, par Dabichan : Sarkozy s'est déclaré candidat ? Non, sans blague ! 5. Le jeudi 30 novembre 2006 à 02:02, par jf paillard : désolé, mais finalement pas pu monter à Paris... je serai volontiers venu à cette conférence... bon débat ! jf p 6. Le jeudi 30 novembre 2006 à 03:33, par brigetoun : tout ça merveilleux même si la rue de Sévigné a bien changée comme boutiques depuis que j'y vivais il y a près de cinquante ans - reste à franchir la mastaba de la BN et là j'en suis incapable 7. Le jeudi 30 novembre 2006 à 08:33, par Bikun : Bon désolé, je n'ai pas pu venir, occupé sur mon projet
de diaporama... |
Jeudi 30 novembre 2006. Couvercle
entièrement gris et bas. Fi-ni ! C'est fini ! Six mois de préparation en mode mineur, plus un mois en mode intensif avec option semaine élagage, pour préparer 30 minutes d'Effets d'intime dans l'écriture réticulaire ! Et ce, le jour où l'hiver se décide à nous tomber sur le rable. Et Méchamment, encore. J'étais à l'arrêt du bus 89 à 8h45, sous un couvercle entièrement gris et bas — à vrai dire, un temps de fin-novembre. Puis sur l'esplanade de la BnF à 9h20... La suite au prochain épisode (C'était histoire de poster quelque chose, quoi !...). Le surlendemain (une première dans la tenue du JLR)... Je m'aperçois bien sûr que comme à chaque fois qu'il y a ce genre d'événement, il m'est impossible d'en faire un compte rendu. D'abord parce que l'honnêteté me pousserait à entrer dans des détails de restitution qui prendraient à être écrits plus de temps qu'il n'en ont pris à être vécus. Et qui me demanderaient en outre des efforts de mémoire que je ne puis fournir. La transcription des enregistrements serait alors nécessaire pour être fidèle à ce qui s'est dit... Mais alors pourquoi recourir à la transcription si l'on peut diffuser l'original ?... Or une telle diffusion, que d'aucuns pourraient dire sauvage ou illégale et que pour ma part je trouverais simplement démocratique, n'est pas prévue par ce qu'il est convenu d'appeler au Japon dans le cadre des invitations officielles la puissance invitante. J'aurais donc des gants à prendre. Une autre solution consisterait, comme je l'ai un peu fait à Cerisy l'an dernier, à chroniquer les à-côtés, les anecdotes marginales, le climat. Mais comme je l'ai déjà fait... Ou bien à attaquer bille en tête. Philippe Lejeune, Françoise Simonet-Tenant et Claire Paulhan pour avoir pris trop de temps. Catherine Viollet pour avoir pensé jusqu'à la fin que la salle allait la manger, ce qui faisait sa langue hésiter et son débit cahoter. Philippe Artières pour avoir présidé débraillé et pour avoir été injuste avec la troisième intervenante après avoir été laxiste avec les deux premiers — mais remarquable aussi dans les propos de transition, et noble de sa part d'avoir renoncé à son intervention à cause du retard pris (sachant qu'il sera invité prochainement à une autre conférence à la BnF). Moi-même pour ne pas m'être spontanément présenté à Philippe Lejeune (et l'occasion ne s'est plus présentée, et son départ précipité...). Mais rien là de grave ou d'irrémédiable. Alors plutôt remercier : l'équipe d'organisation et les personnes qui ont pensé à moi, à me proposer de venir, de si loin ; les personnes qui m'ont encouragé à ne pas faire un exposé carré, et qui m'ont soutenu quand je pataugeais dans l'océan saumâtre des blogs dits intimes ; les autres intervenants de qui j'ai appris somme toute pas mal de choses (d'où l'intérêt d'écouter les autres, dans un colloque, et de ne pas seulement venir faire sa communication et repartir comme on le voit trop souvent — sont-ils tellement occupés ou imbus d'eux-mêmes ceux qui n'entendent pas écouter les autres ?). Déjeuner (privé). Puis au café, toujours à l'intérieur de la BnF, on retrouve Sereine Berlottier, Laure Limongi, Philippe De Jonckheere, dans la salle Isabelle Aveline, Cécile, Nathalie, Constance. Mais pas Marguerite, tiens... Bon exposé d'Oriane, qui aurait mérité d'être un peu plus long. En ce qui me concerne, connexion très rapide en effet, qui donne de la fluidité à mon intervention. Juste dommage qu'on n'ait pas le son, cela m'oblige à narrer la séquence finale (Philippe dit que c'est encore mieux comme ça...). Beau débat qu'essaie d'animer Antoine Perraud comme si c'était un feu Tire ta langue — et il s'en tire bien, si je puis dire... Des lignes de fracture se manifestent entre deux types de pratiques que je ne peux me résoudre à séparer en deux mondes — nous sommes tous dans le même (bateau). Des cultures, des pratiques, des métiers, des obligations et des addictions nous font, chacun d'entre nous, être de mêmes groupes et de groupes différents. Ainsi Sylvie Gillet et Philippe De Jonckheere qui manifestent des pratiques peu conciliables, plutôt qu'ils n'appartiennent à des mondes différents, si l'on voit la nuance. Malheureusement, il n'a pas été ménagé au préalable un moment d'intimité entre les futurs débatteurs (comme je l'ai fait avec Laure et Philippe), temps d'un cernement et d'une mesure de l'autre qui permet souvent d'éviter les malentendus d'une parole cueillie à froid — ce qui ne manque pas d'arrivée. Et le débat sur l'intime passe derrière une lutte verbale entre des pratiques qui se clivent pour se différencier, se défendre, se faire exister, en dépit du sens profond de la parole de l'autre. Bref, Sylvie Gillet jette des pavés en croyant lancer des gravillons, elle finit malencontreusement une phrase en parlant d'état solide de l'écriture, pour le livre et son métier d'éditrice, forcément opposé à des états liquide et gazeux, ce que Philippe prend à raison pour lui présentement... Et vogue la galère. On entendra cela ultérieurement, si j'obtiens le droit de diffuser. Pendant que T. passe la soirée chez un émérite professeur dixseptiémiste, je me retrouve dans l'entrée de l'auditorium avec Cécile, Laure, Christine, Isabelle, Constance et... Philippe De Jonckheere (mais aucun des intervenants éditeurs...). Prenons le RER pour Châtelet et allons boire un coup en terrase fermée du Père Fouettard (où j'allais un peu dans ma jeunesse, les années 80), qui se transforme moins d'une heure après en dîner à cinq à l'intérieur (bonne entrecôte, en ce qui me concerne). On refait la journée, on règle des comptes, on s'esclaffe, on se met à la place des autres pour faire mieux qu'eux, bref, on décompresse. Quelle belle blog brochette ! J'ajoute ici le programme car il n'est pas sûr du tout que le site BnF — comble — conserve cette page... Au passage, je l'ai rectifié pour qu'il corresponde précisément à la journée que nous avons réellement vécue. Bibliothèque nationale de France / Journée d'étude / Les ateliers du
livre : L'explosion des blogs a donné ces dernières années une dimension
nouvelle à la publication de "l'intime".Cette journée d'étude se propose
d'apporter un éclairage historique sur ce phénomène, en se demandant quand et
pourquoi l'envie d'écrire un journal intime est née, et quelles sont les
caractéristiques propres à cette écriture. Elle retracera l'évolution de
l'édition des journaux intimes, en présentant la démarche scientifique propre
à ce type de publication. Elle s'interrogera sur ce qu'a changé, avec
l'apparition d'internet, le passage du cahier à l'écran et sur la
surexposition de l'intime qui en résulte. Une table ronde permettra enfin de
débattre des effets du dévoilement de l'intime et du passage de l'écrit vers
l'écran, du livre au blog . Commentaires1. Le vendredi 1 décembre 2006 à 02:13, par jcb : Formidable. J'espère que ce n'est qu'un début. J'attends
les résultats de cette journée avec impatience et curiosité, et
grand intérêt. Si tu pouvais donner tous les liens des
communications ou discussions quand elles ont été transcrites ou
mises en ligne... 2. Le vendredi 1 décembre 2006 à 08:08, par brigetoun : mais le lisant, je grelotte. J'espère que la suite sera plus revigorante 3. Le vendredi 1 décembre 2006 à 10:13, par Berlol : Il n'y a pas d'autres communications en ligne... Personne d'autre que moi ne fait ça ! Il y aura sans doute des suites mais pas sous cette forme, disons, directe... Hélas. 4. Le vendredi 1 décembre 2006 à 15:30, par jcb : Oui, et pourtant Internet le permet non ? 5. Le samedi 2 décembre 2006 à 03:38, par brigetoun ou brigitte célérier : il y a un long passage sur désordre avec le solide et le gazeux et les blogs caractériels. Passionnant - je me recroquevillais et sentais plus parasite que jamais. 6. Le samedi 2 décembre 2006 à 06:45, par christine : totalement entre deux chaises (tiraillée entre mon
appartenance professionnelle à la "puissance invitante" et mes
amitiés réticulaires), ma position est inconfortable mais, après
hésitation, j'opte pour le commentaire (jouant le jeu du blog)
plutôt que pour le mail (off) car je souhaite te remercier
publiquement pour le grand intérêt de ton intervention (merci de
la proposer en ligne!) … 7. Le samedi 2 décembre 2006 à 06:57, par christine : j'oubliais quand même : je te trouve injuste avec les intervenants du matin : Philippe Lejeune (passionnant et pétillant) et Françoise Simonet-Tenant s'étaient vu accorder 45 minutes chacun et n'ont par conséquent pas tellement débordé, Claire Paulhan un peu en revanche car elle était comme toi contrainte dans 30 courtes minutes, d'où le rappel à l'ordre ... et pourquoi "débraillé", Philippe Artières ? parce qu'il n'avait pas de cravate ? j'ai trouvé sa chemise verte ouverte très élégante, moi... 8. Le samedi 2 décembre 2006 à 07:20, par Laure L : ... c'est vrai que c'était un drôle de dialogue de sourds
cette table-ronde... assez instructive en même temps - quant à la
capacité de désinformation de certains... 9. Le samedi 2 décembre 2006 à 13:30, par Berlol : Merci, Christine, pour l'option. Outre la question du temps et du fait d'avoir bousculé C. Viollet qui ne le méritait pas, les exposés de Lejeune et de Simonet-Tenant étaient excellents. Je n'en disconviens pas. Pardon de faire bref, on y reviendra... 10. Le dimanche 3 décembre 2006 à 01:33, par Laure L : ... J'ai, pour ma part, publié ici :
rougelarsenrose.blogspot.... 11. Le dimanche 3 décembre 2006 à 03:15, par Berlol : J'ai vu, oui, et c'est très très intéressant. François Bon l'a déjà chroniqué ! Rapide, l'ami ! On va continuer dans cette direction. Mon départ ne met un terme à rien... (Heureusement.) 12. Le dimanche 3 décembre 2006 à 06:10, par christine : sans égaler la vitesse de réaction de FB je me suis
permis de relayer à mon tour ces notes, Laure, qui sont
passionnantes et permettent de lire ce qui malheureusement n'a pu
être dit 13. Le dimanche 10 décembre 2006 à 11:41, par Laure L : ... en épilogue, une "lettre à internet" de Christophe
Atabekian ici : |