Dimanche 1er octobre 2006. La carotte n'est pas
infinie. Couché à 4h15 en n'ayant fini qu'à 80 % ce que je voulais achever d'écrire... Pas si mal. N'oublions pas que le mieux est l'ennemi du bien. T. avait d'ailleurs donné ce proverbe à une de ses anciennes étudiantes qui est maintenant dans une école de couture réputée. La phrase, en français accompagnée de sa traduction, a fait le tour de la classe et... a été prononcée quand un exercice difficile n'avait pu être mené parfaitement à bien — et l'enseignante estomaquée de demander qui leur avait dit ça... Puis elle aurait reconnu que ce n'était pas si faux... Avec retard, j'ai écouté Jonathan Littell dans les Matins de France Culture du 22 septembre... C'était intéressant, le personnage est agréable et son projet pas né d'un conseil de marketing. Ceci dit, au terme de l'entretien, je n'ai pas été conduit à vouloir lire son livre. J'en essaierai quelques pages quand il passera à ma portée, pour me faire par moi-même une idée de cette écriture. En début d'après-midi, suite du colloque Beckett. Je retourne au centre de conférences de Waseda et assiste à trois
interventions instructives sous la présidence d'Évelyne Grossman (Fujiwara
Yo,
Julia Siboni,
Mireille Raynal-Zougari), puis, après une pause café et alors que la pluie forcit
dehors, trois autres interventions (Agnieszka Anna Tworek, Ôno Manako) dont celle de Bruno Clément,
intéressante par la perspective vingtiémiste dans
laquelle il replace Beckett, mais qui n'a rien d'originale à mes yeux. Ma mention spéciale pour l'originalité,
justement, et la fraîcheur du propos va sans conteste à
la camarade Manako qui a
su faire entendre les voix des Actes sans paroles, les faire résonner
comme des moralités des anciens temps, se démarquant ainsi des étiquettes
absurdistes qui collent encore un peu aux basques de Sam. Pince-sans-rire,
elle nous a dit aussi que
« la carotte n'est pas infinie...» En soirée, de retour sur France Culture, Beckett encore, grâce à Tom Bishop et Raymond
Federman dans
Ça me dit, l'après midi, l'émission de Frédéric Mitterrand que j'écoute pour la première fois.
Il est un peu cabotin, le Mitterrand, non ? Il flatte deux ou trois fois
Tom Bishop qui, pas vaniteux pour deux sous, le remet à sa place. Parce qu'un
public le voit là où l'émission est enregistrée, il se croit à la
télé... Déjà, le titre de l'émission... |
Lundi 2 octobre 2006. Choses sérieuses, je me
distrais. Je ne vais pas faire long. J'écris déjà depuis des jours pour finir autre chose... Juste pour sortir de ma tête et me distraire un peu — même avec des choses sérieuses, je me distrais — j'ai quand même vu et écouté. Vu Arrêt sur images d'hier, assurément un excellent cru : décryptage de paroles sans images avec Royal, précise et intelligente recension des images de promotion d'Indigènes, avec un Pascal Blanchard magistral de franchise sur le colonialisme et la soldatesque, et, en fin d'émission, la chronique de Chloé Delaume qui revient sur le retrait de la version non montée d'Arrêt sur images sur le site et la pétition lancée pour que l'exception revienne. Écouté l'émission
Masse critique du 23 septembre sur la FNAC (oui, je sais, j'ai du
retard). Intéressant mais, encore une fois, je ne vois pas pourquoi, fût-elle
vendue, en faire un fromage. Il a plu. Je me souviens que ce matin, dans le bain, je lisais et relisais des
pages de Catherine Malabou. Je me suis dit qu'il fallait que je reprenne ce que
je n'ai pas bien réussi l'autre jour : la citation était trop courte, il
fallait y ajouter le paragraphe suivant et en adjoindre un autre quelques pages
plus loin, et cela devrait provoquer moins de problèmes de lecture... |
Mardi 3 octobre 2006. Parce que visite médicale
à jeun. Non, il ne pleuvait pas, finalement. C'était même grand soleil, quand je suis sorti prendre l'air avec ma petite valise à roulettes (une petite, noire, en tissu, pas celle d'Orléans). Dans le train, concentré comme jamais, je continue à rédiger tout le temps sur l'ordinateur portable (1h45), au sujet de ce qui continue et ne continue pas, en même temps, dans le JLR. Un peu comme la flèche qui vole et ne vole pas... Mais revenir sur terre, deux cours à donner. Comme une lettre à la poste. Je mets un lien dans le document partagé sous Writely pour que mes étudiants du cours de conversation aillent écouter la dernière émission Masse critique sur la culture dans le mobile, c'est-à-dire tout ce qu'il est convenu d'appeler les biens culturels accessibles par téléchargement avec un téléphone mobile, et notamment la musique. Et je me disais, mais faut-il être aveugle pour accepter un son tellement pourri ?, mais non, Berlol, c'est toi qui débloques, ils n'écoutent pas la musique directement avec le haut-parleur grésillant du téléphone lui-même, sauf pour emm... les passagers d'une rame de métro. Non, pour bien écouter de la musique avec son téléphone portable, il faut des écouteurs, et c'est pour ça que tu en as vu quinze mètres de rayon, d'écouteurs, quand tu es allé à Laox vendredi matin. Et comme pour le i-pod, on doit pouvoir le poser dans une station qui en fait le centre d'une chaîne hi-fi d'aujourd'hui. Toi qui voulais changer ton rack de cinq composants Sony de 1994 dont le lecteur de 5 cédés est décédé depuis quatre ans... Faut te mettre à jour... Enregistrement de Surpris par la nuit d'hier soir avec Bernard Lahire, son enquête a déjà fait beaucoup de bruit...
J'hésite quand même à commander le livre. Et puis quand est-ce que je lirai
ça ? Je ne suis pas un professionnel de la profession, en entendre
parler de la sorte m'est un commerce suffisant. Commentaires1. Le mercredi 4 octobre 2006 à 02:11, par brigetoun : j'aime "m'est d'un commerce suffisant", et le manque de temps. |
Mercredi 4 octobre 2006. Mauvaise foi du sapeur.
Livres Hebdo vient de lancer un sondage sobrement intitulé Qui aura le Goncourt ? Vers minuit... À part ça. En dînant, j'ai regardé l'encore excellent Ce soir ou Jamais, celui d'hier soir. Trois débats bien balancés. D'entrée de jeu, Romain Goupil cravate Jean Baubérot, Jul et Caroline Fourest essaient de rattraper le coup, on s'accorde pour la survie de Redeker, et stigmatiser le mot islamophobie qui amalgame encore, là où c'est déjà assez compliqué comme ça. Deuxième temps avec quatre sociétaires du Français pour parler travail, jeu d'acteurs, concurrence de la télé et pas du tout polémique de direction. C'est bien, ça recadre sur l'essentiel. Troisième temps carrément cool, sur Cuba, musique (c'est bien), tourisme sexuel (c'est mal) à l'heure du tyran sur le déclin — pour moi, résonance spéciale avec de très belles pages post-exotiques du Pura Vida de Patrick Deville. Hier, il était question des détournements de jeux vidéos. J'ai trouvé une création de séquences de Sims sur un air de Björk, Where is the Line ? Question posée sur l'art... Et moins il y a de réponse, mieux c'est. Commentaires1. Le mercredi 4 octobre 2006 à 04:45, par Lionel : Moi j'ai voté deux fois pour Huston, une voix pour chaque main. Et puis comme la page s'intitule résultat du sondage, on connait déjà le gagnant du Goncourt. C'est chouette. On vit une époque formidable, formidablement conne. 2. Le mercredi 4 octobre 2006 à 05:13, par Berlol : Que deux fois ? T'es sûr ? Parce que là, on en est à 133 votants et 95,5% pour NH ! 3. Le mercredi 4 octobre 2006 à 05:53, par vinteix : Ben, moi j'ai voté 20 fois pour Fleisher, juste pour rigoler... car je
n'ai pas lu son livre ni aucun de ceux de la liste d'ailleurs (s'agit-il de ce
qu'ils appellent les "incontournables" de la rentrée ? Quel horrible mot!) 4. Le mercredi 4 octobre 2006 à 05:59, par Berlol : Pour une fois qu'on peut bourrer le mou à ceux qui nous le bourrent d'habitude... 5. Le mercredi 4 octobre 2006 à 07:39, par Dominique Fromentin : oui, c'est rigolo comme jeu 6. Le mercredi 4 octobre 2006 à 07:49, par Berlol : Ah oui ! Il a 18 %, maintenant... Qu'est-ce qu'on rigole... 7. Le mercredi 4 octobre 2006 à 08:08, par vinteix : 110 Vallejo !!!Quel doigté ! Du coup, je suis retourné "taper" un peu du Fleischer... mais au bout d'une quarantaine, j'avais la tête qui tournais un peu... c'est dur ce jeu ! 8. Le mercredi 4 octobre 2006 à 08:18, par Dominique Fromentin : non, non, on peut automatiser : le clic souris sur le petit rond, et la
touche Enter, puis reload, ça va ultra vite : j'ai dépassé Alain Fleischer, mais
ça le ferait rire ! 9. Le mercredi 4 octobre 2006 à 08:31, par Dominique Fromentin : Vinteix, je m'avoue vaincue, vive Fleischer - mais quand même on a battu Berlol !!! 10. Le mercredi 4 octobre 2006 à 09:06, par cgat : c'est très rigolo ton jeu, en effet ... en quelques clics j'ai fait remonter nancy huston en 2e position ... puis je m'arrête parce que bon je suis encore au bureau il faut être raisonnable ... et je me dis que d'une certaine façon nous avons aussi augmenté les statistiques (score des votants à 18h : 2066) que livre hebdo va pouvoir fournir, par exemple aux publicitaires ... la vie et l'internet sont remplis de pièges ! 11. Le mercredi 4 octobre 2006 à 11:17, par brigetoun : j'ai bien ri - mais je ne ferai joujou qu'en rentrant du théâtre. Pour ce soir ou jamais je viens de regarder l'émission de lundi et à part Rony Brauman aucune n'a été capable de voir que si le rôle des intellectuels étaient plus faible que celui des acteurs ou des sportifs c'est peut être parce que la télévision a remplacé la lecture surtout celle qui demande du temps 12. Le mercredi 4 octobre 2006 à 11:21, par caroline : Moi aussi j'ai voté Nancy Houston. En fait, je n'avais jamais rien lu d'elle, mais elle est venue (en personne !) dans ma bourgade rencontrer ses lecteurs et non-lecteurs puisque je faisais partie du public. Eh bien, je l'ai trouvé intéressante, sensible et profonde. Elle a lu des extraits de son dernier bouquin (que je n'ai pas acheté quand même ). Pas mal... alors j'ai lu un ancien qui s'appelle "une adoration" et j'ai trouvé que ce n'était pas mal aussi. Je en sais pas si c'est comme ça qu'on s'y prend pour donner envie de lire une auteure ou de voter pour elle dans un sondage bidon de Livre-Hebdo. 13. Le mercredi 4 octobre 2006 à 11:59, par Dominique Fromentin : bon alors je laisse tomber l'autre que j'avais pris juste à cause du titre "ouest" mais qui ne doit pas changer beaucoup de choses à la littérature, et on s'occupe (même Vinteix) d'une mobilisation Huston (et non Houston) : ce qui est triste c'est cette façon de dire aux gens : couchez-vous, devant une sélection déjà pourrie par les galigrasseuil, les 4ème âges ramollos de tournier ou autres nourrissier etc 14. Le mercredi 4 octobre 2006 à 12:12, par Dominique Fromentin : ça y est, je l'ai remontée de 100, à vous la suite 15. Le mercredi 4 octobre 2006 à 13:34, par cgat : même pas vrai, Dominique Fromentin ! mon titre était choisi avant que je
connaisse le sien ... 16. Le jeudi 5 octobre 2006 à 08:01, par le consul : je crois que je prefere faire un bon vieux Tomb Raider, que de jouer a "Qui va gagner le Goncourt", ca defoule vraiment et ca rend pas plus con.... pas moins, aussi, d accord.... 17. Le jeudi 5 octobre 2006 à 08:19, par Berlol : Enfin, là le but n'est tout de même pas seulement de "jouer". Il s'agit de dénoncer à la fois une indélicatesse (contre l'Académie Goncourt — d'accord, on peut aussi s'en foutre...) et une incompétence (celle de mettre en ligne un "sondage" qui engage à la fois les votants et les ouvrages cités et qui ne peut absolument pas être pris au sérieux). Indélicatesse et incompétence commises par un média qui prétend être une référence de la profession. 18. Le jeudi 5 octobre 2006 à 09:12, par vinteix : euh... c'est quoi Tomb Raider ? Ca se joue aussi avec une souris ? 19. Le jeudi 5 octobre 2006 à 12:14, par Dominique Fromentin : oui, Angelina Jolie 20. Le jeudi 5 octobre 2006 à 15:51, par le consul : AHHH y avait de la subversion dans l acte.... 21. Le lundi 9 octobre 2006 à 01:49, par sebastien : comme quoi ça marche : vous avez tous voté, vous tous votre idée,
finalement c'est pas si con la démocratie "goncourtienne" participative... 22. Le lundi 9 octobre 2006 à 04:26, par Berlol : Sebastien, vous me décevez. Voter, en démocratie, ça veut dire donner UNE voix pour UN votant. À partir du moment où on peut donner DEUX fois sa voix, et plus, le vote est truqué et c'est le scrutin lui-même qui n'a plus aucune valeur. Si vous ne comprenez pas ça, comme préalable, ce n'est pas la peine qu'on aille plus loin. Ensuite vous parlez de "succès", je ne vois pas très bien ce que vous voulez dire. Surtout que je parlais avant-hier d'omerta (mais peut-être n'avez-vous lu que ce billet ci-dessus, tant pis). En tout cas, je n'ai encore reçu aucune invitation pour passer à la télé... (ni même à France Culture). 23. Le lundi 9 octobre 2006 à 06:28, par sebastien : mais ce n'est ni un scrutin, ni un sondage representatif. ce n'est juste
qu'un sondage d'opinion ludique (vous avez vu les autres sondages?) dans un site
grand public. 24. Le lundi 9 octobre 2006 à 07:00, par Berlol : Bah, c'est qu'on ne s'amuse pas des mêmes choses... 25. Le vendredi 13 octobre 2006 à 06:11, par Philippe Lipcare : ah... évidemment… maintenant c'est plus dur pour faire bouger les
choses. J'ai quand même réussi à faire passer M. Bataille (que je ne connais
pas) de 0,1% à 1,5%! Je suis assez fier de cette réussite — au moins 300 clics
quand même! Et, cerise sur le gâteau, c'est moi qui ai fait passer le nombre de
votant (enfin, de votes) au delà de la barre des 20'000. 26. Le vendredi 13 octobre 2006 à 06:40, par Berlol : Bienvenue au club ! Sûr qu'à ce niveau-là, on risque la crampe ! Mais vous n'en avez que plus de mérite ! |
Jeudi 5 octobre 2006. Des muses tissent dans mes
souterrains.
Le 1er décembre, il se pourrait bien que je passe ma journée là ! Outre quelques personnes que je connais déjà, je serais très heureux de rencontrer Éric Dussert et Christophe Bourseiller ! Je n'écris pas méthodiquement. J'accumule des notes, j'aligne des références, je cogite en faisant autre chose, n'importe quoi ne m'empêche pas de cogiter — ça étonne toujours T. qui ne travaille pas du tout comme ça. J'attends, je m'inquiète, je me désespère un peu, de voir l'échéance arriver plus que de ne pas écrire, d'ailleurs. Puis vient le moment (ou pas) où tout s'associe sans souci, sans plus regarder ni les notes ni les références. Je suis dans la bulle, j'écris. Par la suite, je blinde. J'ai eu aussi trois cours à donner, en passant entre les averses pour
rejoindre la classe ou le bureau. Pour garder la concentration flottante, je
ne suis pas allé déjeuner avec mes collègues, ni au sport en fin
d'après-midi. Enfin, pour ne pas me stresser pendant que des muses tissent
dans mes souterrains, je me suis soûlé de clips de Björk,
des Sisters of Mercy.
J'ai même retrouvé Chagrin
d'amour, c'est dire ! Commentaires1. Le vendredi 6 octobre 2006 à 00:00, par Bikun : Il manque un l à 'htm' de ton premier lien "la"...d'ou lien cassé... 2. Le vendredi 6 octobre 2006 à 03:18, par Berlol : Arigato ! C'est réparé ! 3. Le vendredi 6 octobre 2006 à 06:05, par brigetoun : et du coup je suis moins intriguée - le fait est que ça a l'air alléchant. Et merci pour les Charlots (enfin une moitié ça devient vite lassant) 4. Le vendredi 6 octobre 2006 à 08:27, par vinteix : Putain ! euh... pardon, j'aurais bien envie d'y être moi aussi à ce
colloque, relativement atypique et qui tombe à pic (t'expliquerais plus tard...
rapport à la blague Sarko)... 5. Le vendredi 6 octobre 2006 à 08:55, par Berlol : Je comprends que ça t'intéresse ! En plus, la formule des Colloques des Invalides, c'est : intervention de 5 minutes et débat illimité... Voir l'annonce sur Fabula. 6. Le samedi 7 octobre 2006 à 01:13, par grapheus tis : Beau titre à la note de ce jour ! 7. Le samedi 7 octobre 2006 à 01:39, par Berlol : Vous pouvez encore y jouer ! La page est toujours là, je viens de vérifier et Nancy caracole... |
Vendredi 6 octobre 2006. Croisements de poils de
carotte. Titre mystérieux, s'il en est... et que je n'expliciterai que demain. Sorry...
Le
lendemain, donc. La journée a quand même été moins lourde que les précédentes. J'ai surtout pu aller au sport, retâter de la combinaison pédalage et lecture, la tête et les jambes version JLR, ce qui a toujours le don de me ramener à l'essentiel : qu'un corps soit suffisamment en forme pour ne pas faire obstacle à la plénitude littéraire.
« En mai 1529,
Oviedo considère que ses notes sur le Nicaragua sont
suffisantes. Ces centaines de feuillets de textes et de dessins constitueront
le livre XLII de son
Histoire générale et naturelle des Indes. Car son
projet est maintenant d'une autre ambition et doit couvrir tout l'empire des
Espagnols. Il vend sa maison au gouverneur Pedrarias, gagne le port de Posesión,
qui plus tard aura pris le nom d'El Realejo, lorsque William
Walker y débarquera du Vesta en juin 1855. [...] Descendant de vélo, en sueur, je vis passer, saluant des copines et
se dirigeant vers un des deux studios de gym, une jeune fille à gorge généreuse. Il
me parut — ou était-ce concupiscence ? — que son bustier élastique et tendu ne
tenait que d'une agrafe et que le fil de sa couture était prêt de se rompre
(j'ai une bonne vue, la visite médicale l'a encore confirmé). Je n'allais pas
jusqu'à souhaiter qu'il le fît (le fil, se rompre). Entamant sur une autre
machine un programme de marches pour prolonger la suée, j'essayais au contraire
d'imaginer la stupeur de la vingtaine de personnes présentes si ce fil craquait
et libérait soudainement, au beau milieu de la salle des machines, ces
attributs rares. Cris de surprise, rires de gêne, gestes d'aide des femmes,
sourires et yeux détournés des hommes... Sans doute rien d'extraordinaire. Mais
je ne pouvais me figurer l'attitude de la jeune fille elle-même car deux options
opposées se présentaient à mon esprit : la honte, les pleurs, le désir de
quitter les lieux au plus vite, ou au contraire le naturel, vaguement
s'excusant du dérangement, riant tout de suite de la chose avec ses copines
sans même une rougeur de joues. Pudique et humiliée, ou impudique et
triomphante ? Sujette ou non à cette honte-là, c'était l'alternative
indécidable. Plus tard, dans le train, tout cela m'a paru un peu fumeux, genre fallacieux prétexte pour parler de cette fille à gros seins. Commentaires1. Le vendredi 6 octobre 2006 à 11:56, par diNo : Et demain, j'entendrai le mots, trou vide, de sens, la sur la plage où git le chien mort...........je penserai à vous............. 2. Le samedi 7 octobre 2006 à 06:36, par cgat : berlol fait dans le cliffhanger, diNo : étretat s'impose plutôt donc que trouville ... 3. Le samedi 7 octobre 2006 à 08:24, par cgat : ... surtout lorsqu'ayant lu la suite on découvre que le cliffhanger du jour était un fil prêt à craquer sur de généreux appâts 4. Le samedi 7 octobre 2006 à 08:27, par Berlol : J'étais sûr que tu me mettrais un truc dans ce genre. Faut croire que le titre t'avait déjà aiguillée... 5. Le samedi 7 octobre 2006 à 08:42, par cgat : une aiguille dans le titre ?.. je ne vois pas ... mais tout de même des poils et un appât (la carotte) : quel talent pour le suspense ! 6. Le samedi 7 octobre 2006 à 10:02, par Dominique Fromentin : un peu trop d'écriture nocturne, Berlol, ou le contact de Jules Renard ? voilà ce blog dans de drôles de zones... on dirait Sophie Marceau au festival de Cannes : on peut préférer le Lys dans la Vallée ! 7. Le samedi 7 octobre 2006 à 10:06, par brigetoun : l'écriture de Deville me semble plus claire que l'aurait été la réaction de la fille, le calme pouvant n'être que le signe d'une très bonne éducation, la rougeur d'une éducation un peu moins ferme laissant de la place à l'hypocrisie 8. Le samedi 7 octobre 2006 à 17:39, par Berlol : "drôles de zones"... Peut-être. Mais ce n'est pas moi qui évoque les
appas de SM... 9. Le samedi 7 octobre 2006 à 17:55, par Berlol : Je ne sais pas qui a réussi à automatiser le bazar mais côté
sondage Goncourt de Livres Hebdo, on en est à 15000 votes ! et Nancy
Huston toujours en tête ! 10. Le dimanche 8 octobre 2006 à 07:23, par cgat : il est gratifiant de partager le privilège de lutter contre l'omerta,
mais peut-être le terme est-il un peu excessif, non : il me semble plus
probable (et plutôt sain, même) que ni les sondages de livre hebdo ni le
goncourt ne passionnent les foules ? 11. Le dimanche 8 octobre 2006 à 08:35, par Berlol : Voilà une addiction fort étonnante ! Sinon, je t'accorde qu'il est sain que la plupart des gens se désintéressent de ce sondage, voire du Goncourt (ce dont je suis un peu moins certain). Je regarderai le Café Picouly demain en pensant à toi. À l'heure qu'il est, il faut que je mette en ligne mes dernières récriminations et que j'aille me coucher... |
Samedi 7 octobre 2006. Au mariage insolent du caustique et du
frêle. Pour bien apprécier
Poil de Carotte, et contrairement à ce que l'on pourrait croire, il faut un minimum de mise en condition.
En voici la méthode. On y arrive. Déjeuner avec T. au Saint-Martin (poulet-frites). Après deux jours de fortes pluies à Tokyo (je suis arrivé trempé hier soir, malgré mon parapluie), les vents ont tout dégagé de façon spectaculaire. La clarté et la transparence de l'air sont revigorantes. Ce qui ne m'empêche pas de partir un peu plus tard pour une sieste réparatrice de deux grandes heures. En soirée, je m'avale les deux derniers Ce soir ou Jamais. Ce n'est pas désagréable, sauf peut-être Finkielkraut nageant dans sa purée, mais ce ne sont pas les meilleures, et même Alain Fleischer ne me passionne pas. Qu'est-ce que j'ai fait d'autre ? Commentaires1. Le samedi 7 octobre 2006 à 23:04, par brigetoun : après un moment d'humilité un peu gênant la colère d'Edgar Morin et sa petite tête toute rose, il était superbe ! mais l'ensemble était pénible 2. Le dimanche 8 octobre 2006 à 02:55, par vinteix : ouais, ce n'est pas trop mal, pour une émission de télé (je viens
seulement de m'en faire une petite tranche de 30 mn avec E.Morin)... mais par
contre quelle est cette mise en scène au fond, avec ces bobos qui se dandinent,
papotent, un verre à la main !?! 3. Le dimanche 8 octobre 2006 à 04:34, par Berlol : Tu as raison, Vinteix, ce sont bien "les meilleures" (émissions
Ce soir ou Jamais) mais il faut que je change "les deux derniers"
en "les deux dernières". Pour l'ambiance, moi ça ne me gêne pas.
D'habitude on parque le public dans des rangées de fauteuils d'où on lui
demande d'applaudir, ou bien on le met en cercle sur des chaises où la caméra
se promène de temps en temps. Là, c'est une sorte de soirée dans un bar, on
circule entre des groupes et on retrouve des gens tantôt ici tantôt là, au gré
des changements de couleur... Évidemment, les gens ont dû être triés sur le
volet. 4. Le dimanche 8 octobre 2006 à 06:11, par vinteix : ouais, t'as peut-être raison (pour l'ambiance), je dois devenir un peu vieux jeu ou vieux c... Faut que j'en regarde un peu plus... En même temps ce côté "café littéraire" ou "café philo" "à la parisienne", ça ne m'a jamais vraiment séduit... sauf une fois, tiens je me souviens, je ne sais plus dans quel café à Paris avec Gilles Châtelet, pour son "Vivre et penser comme des porcs" |
Dimanche 8 octobre 2006. Crieur de sa surdité. Un tumulte de paroles (pour FB...). Des bambous dans les coins. Comme des franges noires au bord des sables. Un gamin portant une torche. Aller vivre chez les anthropophages ! (Intratext est un des plus beaux outils de concordance disponibles.) Prendre la mesure de la crispation d'Alain Finkielkraut est aujourd'hui
possible (purée refroidie et rance). Jusqu'à maintenant, à mes yeux tout du
moins, il y avait encore de la marge, du discours possible. Or la façon dont il
s'est donné en spectacle hier, dans
Répliques, l'instrumentalisation flagrante de Marc Weitzmann et de
Jean-Éric Boulin pour
rediffuser en automate son aigreur stérile, ont achevé de le disqualifier
en matière de pensée. Déjà qu'il n'était pas philosophe, contrairement au
sous-titre qu'on lui avait attribué dans Ce soir ou Jamais, mais il
n'est même plus penseur. Ce qu'il est ? Comment dire ? Comment dire, sans lui
donner matière à se victimiser, puisque l'essentiel de ses paroles entre
dorénavant dans cet entonnoir ? Crieur de sa surdité. Oui, ça irait, peut-être,
crieur de sa surdité. Pendant que je suis sur France Culture, j'en profite pour signaler un abus
de langage. Ce n'est pas parce qu'un mot est nouveau qu'on peut lui faire dire
n'importe quoi et ramasser les fruits de la branchitude. Dans plusieurs pages
d'émission, il est question de « blog », comme ici, chez
Science publique. Or, comme on peut le voir en regardant la page de
l'émission de la semaine ainsi que celle d'avant et d'après, il n'y a pas
vraiment d'interactivité synchrone et seuls les commentaires acceptables
sont a posteriori mis en ligne. Le fait que l'on réponde succintement à
certains des messages n'en fait pas non plus un blog. Il s'agit d'un
« courrier des auditeurs », qui peut être pris en considération avant et après
l'émission, et je trouve que cette expression n'a rien de honteux. C'était notre journée de chercheurs, sans sortir, préparant les trois repas à la maison, respectant mutuellement le silence (je mets un casque pour écouter la radio), regardant le soleil dehors, le temps de juin encore aujourd'hui, sans qu'aucun chef de bureau ne nous retienne. Nous aimons l'étude. Demain nous aimerons le sport. « Si jamais, rêve Poil de Carotte, on me donne, comme à grand frère Félix, un cheval de bois pour mes étrennes, je saute dessus et je file.» (Jules Renard, Poil de Carotte, Éd. Pocket n°6051, p. 201) Commentaires1. Le dimanche 8 octobre 2006 à 09:48, par Dominique Fromentin : merci pour le lien vers IntraText, que je ne connaissais pas 2. Le dimanche 8 octobre 2006 à 09:52, par brigetoun : il y a plus de cinq ans que je n'écoute plus Répliques à cause de Finkielkraut - et pour continuer les doléances au sujet de France Culture j'ai écouté dans la nuit de samedi à dimanche Maurice Bellet, que je ne connaissais pas du tout, interviewé par Francesca Piolot, j'étais assez fascinée et en quête de détails mais le site est bloqué au 27 aout. Heureusement il y a google 3. Le lundi 9 octobre 2006 à 02:22, par Florence Trocmé : Dans le même ordre d'idées, des toujours mêmes invités, intervenants, etc. j'ai regretté qu'on ait invité à la belle émission sur Walt Whitman André Velter qui de plus a tiré la couverture à lui, ne parlant pas tant de Whitman que de Velter avec Whitman, ce qui franchement n'était pas passionnant et surtout occupation de l'espace réservé à Whitman ce qui n'est pas si fréquent (émission "une vie une oeuvre" du dimanche 1er février). En revanche, j'ai découvert récemment la possibilité de podscater les émissions de France Culture (mais si j'ai bien compris la manoeuvre à condition de le faire le jour même pour les émissions comme du Jour au lendemain)...... 4. Le lundi 9 octobre 2006 à 04:03, par cgat : très juste l'expression "crieur de sa surdité" à propos de Finkielkraut
: je trouve son discours de plus en plus intéressant, à condition de le prendre
au second degré, un peu comme le monologue intérieur d'un personnage romanesque
de Faulkner ou de Lydie Salvayre 5. Le lundi 9 octobre 2006 à 04:36, par Berlol : Personnage de Salvayre ! Ça devrait lui plaire, à AF ! C'est vrai que
Boulin s'est bien défendu, Weitzmann moins... On devrait en faire une épreuve
pour apprendre à argumenter. Celui qui aurait réussi à prendre quelques points
à Finkielkraut obtiendrait un diplôme de bon rhéteur. |
Lundi 9 octobre 2006. Les réponses ne vont pas tarder.
Ce matin, j'ai mis le dernier livre de Virginie Despentes dans ma prochaine commande Amazon. La vie continue... Pourtant,
il y a deux ans, j'apprenais la mort de Jacques Derrida. Un jour comme les
autres, en apparence, où j'avais commencé un cours sur La Mare au diable
et revu le film Je t'aime, je t'aime ! d'Alain Resnais. Des 9 octobre, il y en a eu d'autres. 1876, première ligne téléphonique.
1906, naissance de Léopold Sédar Senghor. 1947, naissance de France Gall. 1967,
mort d'Ernesto Guevara. 1970, mort de Jean Giono. Celui de 1981, avec l'abolition
de la peine de mort (Robert Badinter sera d'ailleurs
à l'Institut
franco-japonais à la fin du mois pour un colloque sur ce sujet — qu'on se
le dise !). Jour férié au Japon, calme dans les rues. On sort pour déjeuner au
Saint-Martin et nous promener un peu. Puis T. retourne à son travail de
correction de coquilles et je vais (comme jour férié, c'est le jour du
sport...) au centre de sport à Shibuya, où il y a pas mal de monde, la moitié
agglutinés devant des téléviseurs, j'ai d'abord cru à un tremblement de terre
en Corée du Nord... « J'accumulais ainsi des notes pour une histoire du sandinisme ou même du Nicaragua. Ou de l'Amérique centrale dans son ensemble. Et éventuellement pour des récits qui rassembleraient un jour lointain certains couples historiques, sur le modèle des Vies parallèles de Plutarque, la vie et la mort de Simon Bolivar et de Francisco Morazán, de Narciso López et de Louis Schlessinger, d'Augusto César Sandino et de Tacho Somoza, d'Antonio de la Guardia et de Roque Dalton, du vrai Che Guevara et du faux, le Che punto-50... Il ne m'échappait pourtant pas, à la présenter ainsi, qu'une entreprise d'aussi vaste envergure devait de loin excéder les modestes forces à ma disposition, et que les précipiter dans une telle aventure équivaudrait à lancer une poignée d'Indiens à l'assaut des tuniques bleues en terrain découvert, ou une poignée de mercenaires au-devant de l'armée hondurienne.» (Patrick Deville, Pura Vida, p. 173-174) Commentaires1. Le mardi 10 octobre 2006 à 00:12, par vinteix : Mort de Derrida, qui a suivi de si près, peut-on dire, celle de
Blanchot... comme si une époque disparaissait presque... ou s'évanouissait. |
Mardi 10 octobre 2006. Le terre-à-terre et mon
pâle destin. « Roque Dalton possédait toutes les qualités
d'humour, d'intelligence, de liberté et de générosité, de naïveté aussi,
qui peuvent pousser un poète à rejoindre la lutte politique, et le placent
inévitablement, pour l'un et l'autre camp, en tête de la liste des fusillés
potentiels. Tout révolutionnaire s'est au moins une fois demandé si,
finalement, cet avenir radieux pour lequel il combat ne le mènera pas
aussitôt dans un camp, au lendemain de la victoire, derrière des barbelés,
et les poètes russes n'avaient pas eu à s'interroger très longtemps. Roque
Dalton avait dû se poser la question à voix haute, lui qui avait vu de près
l'image que pouvait offrir le paradis. Ernesto Cardenal m'avait confié à son
sujet cette anecdote, selon laquelle, au cours de son errance, Roque Dalton
avait fini par connaître suffisamment l'alphabet cyrillique pour découvrir
un jour un vers surnuméraire, à la gloire du drapeau rouge, ajouté dans la
traduction russe de l'un de ses poèmes. Dans ces conditions narratives, mon voyage en train s'efface. J'ai du mal,
après, avec le terre-à-terre et mon pâle destin. Quelques lectures en ligne achèvent de me ramener dans notre triste monde. Jean Baubérot — il a bien raison — essaie de rattraper à l'écrit (article du Monde du 6, repris sur son blog) sa piètre prestation orale du 3 (Cf. JLR du 4). Le Ce soir ou Jamais d'hier est un bon cru ! Philippe Katerine et sa provo décalée, puis le débat sur les émeutes des cités, qu'il vaudrait mieux appeler révoltes, je ne me suis pas ennuyé un instant. (Du coup, je n'ai plus de temps pour mon journal...) « Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte » (Hugo) Commentaires1. Le mercredi 11 octobre 2006 à 06:29, par brigetoun : épatant toujours le grand Victor. |
Mercredi 11 octobre 2006. Corrobore la tare.
Déjà fort tard (minuit moins une). Qu'est-ce que j'aurai le temps d'écrire avant le passage du marchand de sable ?... Journée pluvieuse et cependant exceptionnelle à deux titres. D'abord
parce qu'ayant enfin remis la main sur mon chéquier, j'ai pu préparer des
courriers pour payer mes cotisations à Cerisy, à Remue.net et à
l'Association des Lecteurs de Claude Simon, ce qui
traînait depuis des mois. Au bureau, me détendant après un cours, j'avais eu le temps de visionner
quelques séquences de YouTube avec Benoît
Poelvoorde, puis, revenant à plus de sérieux, de voir la première partie de Ce soir ou Jamais
d'hier (dont il était question dans Lignes
de fuite), autour de Jean-Pierre Darroussin, acteur que j'apprécie
depuis longtemps, plus encore depuis que j'ai vu les films du coffret
Guédiguian, et qui vient, semble-t-il avec grande finesse, d'adapter un roman
d'Emmanuel Bove, Le Pressentiment. La présence et les propos de Leny Escudero
étaient en revanche tout à
fait imprévus, tout comme la séquence rétro où on le voit il y a 35 ans,
revenant du Guatemala. Ça y est, le marchand de sable passe. Commentaires1. Le jeudi 12 octobre 2006 à 09:15, par cgat : il ne passe pas, le lien vers le "marchand de sable" : dommage ! il y avait peut-être les nounours, nicolas et ségolène, pardon pimprenelle de quand j'étais petite ... ou peut-être pas ? 2. Le jeudi 12 octobre 2006 à 09:19, par Berlol : Ça y est, c'est rectifié. Il y avait deux fois "http://". Vas-y, tu l'auras, ta Pimprenelle !... 3. Le jeudi 12 octobre 2006 à 13:17, par brigetoun : et voilà que grace à cause de vous, je me mets à regarder la télévision. Pas sure de Despentes et Halimi auraient pu s'entendre. Elles ne parlent pas de la même chose. Et je me sens plus proche de Gisèle Halimi d'abord pour une raison de génération, je date aussi d'avant, et puis (sans aucune agressivité) le féminisme ne se borne pas comme semble le penser Virginie Despentes à une question de libération sexuelle. Des tas de professions nous étaient fermées (pas de filles à HEC, pas de pilotes, en architecture nous étions une par atelier etc..) et dans le monde du travail qui est quand même le lot de toutes les femmes "non artistes" nous avons pu obtenir des responsabilités mais ce n'est que depuis peu que nous sommes arrivées, miracle, à des salaires représentant à peu près 75% du gars faisant le même travail. Halimi est plus "bourgeoise" mais en fait elle est plus en lien avec les femmes en général. Fin du couplet 4. Le jeudi 12 octobre 2006 à 22:23, par Berlol : Je vois que vous hésitez entre "grâce" et "à cause"... C'est vrai que la télévision provoque ce genre de contradiction. Vous avez raison de souligner qu'elles ne parlaient, hélas, pas de la même chose. Politiquement, je serais plus proche de Halimi, mais sa condescendance m'a automatiquement désolidarisé d'elle. On voyait que Despentes voulait éviter de répondre mais après un quart d'heure, elle a quand même réagi, et c'est normal. J'ai beaucoup aimé le "Y'a pas un capital dignitié qui fondrait à chaque fois qu'on suce une bite..." 5. Le vendredi 13 octobre 2006 à 03:17, par cgat : le principal problème (qui est celui de la télé mais pas seulement,
hélas) c'est que Gisèle Halimi (pour laquelle j'ai beaucoup de respect par
ailleurs), très visiblement et malgré ses dénégations, n'avait pas du tout lu
le livre de Despentes, au mieux feuilleté ... 6. Le vendredi 13 octobre 2006 à 05:17, par cgat : encore une brimade anti féministe d'ailleurs : si j'écris le mot sexe je tombe dans le filtre ...! 7. Le vendredi 13 octobre 2006 à 05:22, par Berlol : Eh eh, à la minute près, tu n'es pas tombée dans le filtre ! (Je vois que les commentaires se croisent sur deux billets, et même chez toi, ce qui veut dire que les lecteurs qui n'ont pas d'agrégateur avec les bons fils RSS n'y comprennent que dalle... désolé...) |
Jeudi 12 octobre 2006. De loin et de haut. Suite du visionnage de Ce soir ou Jamais de mardi :
débat sur le féminisme ou comment
Gisèle Halimi veut Ai bien reçu les revues Formules, et La Revue littéraire... Que leurs expéditeurs respectifs, Serge Bouchardon et Laure Limongi, en soient ici remerciés. Je ne les commenterai pas de suite, faute de temps, sauf à dire que Formules, Revue des littératures à contraintes, n°10, contient un fort dossier sur la littérature numérique (Ah si, le Su-Doku de la page 435 n'est pas correct ! Le « L » du carré central n'est pas bien placé, mais bon, ce n'est pas bien grave...), tandis que La Revue Littéraire, n°28, revue dont le n°1 m'avait inquiété et finalement déplu (en octobre 2004), contient cette fois deux dossiers qui ne manqueront pas de m'intéresser, l'un sur Hélène Bessette, l'autre sur la rentrée littéraire. J'y reviens dès que possible. C'est-à-dire qu'il y a encore des choses que la poste achemine, comme ces revues, même si ça paraît d'un autre temps. Moi-même, après le cours du matin, suis allé au bureau de poste en vélo pour donner mes lettres par avion. C'est aussi d'un autre temps que nous parle Étienne Chatiliez dans le
prégénérique de Tanguy.
Si mes étudiantes étaient capables de reconnaître la déco seventies
(arrondis plastiques et couleurs pétantes), en revanche elles ne voyaient pas
le sujet lié à l'accouchement et la naissance de celui qui deviendra Tanguy
adulte après le générique : la relative nouveauté de l'implication du
mari dans la préparation du travail, et la péridurale.
Au Japon, où le fatalisme de la douleur parturiente est encore une forme bien
vivace de l'infériorisation de la femme, ces images bénignes d'un film au
demeurant comique peuvent édifier. * * « Despentes, un cri pour les femmes (Josyane Savigneau, dans Le Monde des livres, édition du 06/10/2006) Dans cet océan d'ennui où se débattent, mauvaises nageuses, des féministes
rigidifiées, des néoféministes supposées, des essentialistes qui peinent
à prolonger la pensée de Simone de Beauvoir, des différentialistes devenues
aussi conformistes que leurs arrière-grands-mères et dont "la
propagande "pro-maternité" n'a jamais été aussi tapageuse",
voici une femme qui sort la tête de l'eau, pour crier, très fort :
"Assez !" AFFIRMATION DE LIBERTÉ On ne peut pas donner ici tous les détails de ce chapitre passionnant, où
Virginie Despentes tente de comprendre sa réaction, cette nuit-là - elle
avait dans son blouson un couteau à cran d'arrêt, pourquoi ne l'a-t-elle pas
sorti ? —, puis son silence pendant des années, "parce que je
connaissais d'avance le jugement : "Ah, parce qu'ensuite tu as continué
à faire du stop, si ça ne t'a pas calmée c'est que ça a dû te
plaire". Elle cite Camille Paglia, féministe américaine très
controversée, qui propose de "penser le viol comme un risque à
prendre, inhérent à notre condition de filles", et conclut, pour
elle-même : "On avait pris le risque, on avait payé le prix, et plutôt
qu'avoir honte d'être vivantes on pouvait décider de se relever et de s'en
remettre le mieux possible." Commentaires1. Le jeudi 12 octobre 2006 à 09:31, par cgat : tu as raison de recopier (plutôt que de créer un lien comme je l'ai
fait hier pour celui-ci : je vais ajouter un lien vers ton billet si tu m'y
autorise) les articles trop tôt archivés et monnayés. 2. Le jeudi 12 octobre 2006 à 11:31, par K : hello, mr berlol 3. Le jeudi 12 octobre 2006 à 20:54, par vinteix : A propos du "Japon, où le fatalisme de la douleur parturiente est encore une forme bien vivace de l'infériorisation de la femme"... je suis en partie d'accord, mais en même temps, ce "fatalisme" est aussi une manière d'être, si je puis dire, plus proche de la "nature", 'une manière plus ancienne et "naturelle" d'accoucher (un peu comme les Indiennes autrefois qui accouchaient debout...), car beaucoup de femmes japonaises préfèrent accoucher chez des sages-femmes, dans une position qui n'est pas celle de la table de travail dans un hôpital, dans des effluves d'encens qui décontractent le corps, etc., manière aussi, bien sûr, de refuser ou d'éviter, sauf en cas de complications cliniques, une péridurale ou une césarienne... C'est une manière plus traditionnelle d'accouchement qui ne me semble pas être simplement un reflet d'une infériorisation de la femme, par ailleurs tellement vive au Japon. 4. Le jeudi 12 octobre 2006 à 21:51, par Berlol : Euh... Vinteix, l'association de la péridurale et de la césarienne,
c'est pour rire ? Dis-moi. 5. Le vendredi 13 octobre 2006 à 01:02, par vinteix : Evidemment, aucune association entre césarienne et péridurale !... je
résumais les choses très vite, comme encore maintenant... 6. Le vendredi 13 octobre 2006 à 01:04, par vinteix : erratum : "...sentiment d'intimité avec le nouveau né comme avec LE MARI, présent..." 7. Le vendredi 13 octobre 2006 à 03:49, par vinteix : Gisèle Halimi n'évolue pas, voire même "se ringardise"... Juppé
retrouve son fauteuil de maire... le Hamas réaffirme qu'il ne reconnaîtra
jamais Israël... les femmes enfantent toujours dans la douleur (esplièglerie)...
Abe succède à Koizumi... etc., etc., bref, tout bouge sans que rien ne bouge... 8. Le vendredi 13 octobre 2006 à 04:00, par Dominique Fromentin : les maris sont toujours des enfants, dans ces circonstances, magnifique
lapsus 9. Le vendredi 13 octobre 2006 à 04:29, par vinteix : oui, magnifique lapsus ! c'est vrai... Nous faisons de grands
enfants... 10. Le vendredi 13 octobre 2006 à 04:46, par Berlol : Eh ben, voilà de quoi remonter le niveau... 11. Le vendredi 13 octobre 2006 à 04:48, par vinteix : A ce sujet d’ailleurs, sur la masculinité et la « difficulté » à être un homme, il y a un excellent livre d’Elisabeth Badinter : « XY – de l’identité masculine », qui pose très intelligemment la question de la différence des sexes, historiquement, culturellement et scientifiquement, au-delà des partis-pris sexistes et de certaines rigueurs et dérives féministes ou machistes... 12. Le vendredi 13 octobre 2006 à 04:52, par vinteix : euh... m'sieur... mon dernier mail n'est pas passé... encore ce satané filtre ! qu'est-ce que j'ai encore dit, moi... !? serait-ce le mot "s..." ? 13. Le vendredi 13 octobre 2006 à 05:18, par Berlol : En effet, comme l'avant-dernier commentaire de cgat. Je viens de lui rendre sa liberté. Et, soyons fou ! j'en ai profité pour retirer le mot "sex" de la liste des mots-spam. On va bien voir ce qui va se passer... 14. Le vendredi 13 octobre 2006 à 08:01, par vinteix : Merci. (je me demandais si c'était le mot "s..." ou "Badinter"...) 15. Le vendredi 13 octobre 2006 à 08:08, par vinteix : ouy ouy ouy ! j'ai eu peur tout à coup que le filtre ne retienne dans ses filets l'expression "s'écarte d'une position..." 16. Le vendredi 13 octobre 2006 à 08:28, par Berlol : La recherche de qui ? du quoi ?... Nan, je te vanne. Je sais ce que c'est. Je t'expliquerai... quand tu seras grand. 17. Le vendredi 13 octobre 2006 à 10:46, par k : je sais pas encore si je vais voir angot, marre de ces train, le seul qui me ramene est à 23h, donc début de la lecture20h30 et faut que je partes à 22h pour avoir le train, c'est enervant, je fais quoi..............est ce que angot vaut 35 euros et toute cette fatigue , je le crois oui, mais c'est que je suis épuisée de tout,trouverais-je la force,..............mais il faut absolument rencontrer cette femme.......oui vraiment, elle est aussi folle que moi, je crois................ 18. Le vendredi 13 octobre 2006 à 14:22, par cgat : soyons fous libérons les mots en s... (style, par exemple, dont je ne
suis pas aussi certaine que DF que VD n'en ait pas!) 19. Le vendredi 13 octobre 2006 à 15:04, par Berlol : En effet, "roulette" et "casino" sont dans la bonne pioche ! (Pas "dresses".) Mais qu'importe puisque je surveille le filtre ! Il n'y a qu'à se dire que tous les spams sont en anglais et l'on saura les mots à éviter ! 20. Le vendredi 13 octobre 2006 à 22:22, par vinteix : le sepu-qui ? 21. Le vendredi 13 octobre 2006 à 23:53, par Berlol : La croyance selon laquelle Virginie Despentes n'aurait pas de style relève à la fois de la plus haute fantaisie et de la plus haute Égypte. C'est d'ailleurs un thème récurrent chez certains de nos commentateurs ou trices, au moins depuis la Mésopotamie, que de vouloir bannir le langage vulgaire, ordurier ou explicite — ce qui les place beaucoup plus près de la doxa qu'ils ou elles ne veulent bien le reconnaître... Ah, il y en aurait des vases grecs à repeindre pour le repos de leurs yeux ! 22. Le samedi 14 octobre 2006 à 04:08, par vinteix : euh... de la plus haute Egypte. |
Vendredi 13 octobre 2006. Est-ce assez cochonné ?
Deux albums de la formation Askak Maboul à saisir chez Chocorêve...
(J'écoutais ça il y a très très longtemps, sans trop y faire attention, enfin
si, mais dans le flot des nouvelles musiques des années 80, et ça m'a beaucoup
étonné de réentendre ces pièces, leur précision, leur modernité.) Faisant fi des dangers de la date, je me suis lancé suant à l'assaut d'un fier vélo statique et d'une devillienne Amérique centrale. Je ne regrette rien, pas même le kilo perdu... Ai ensuite déjeuné avec David au Downey — c'était l'heure débile où les oreilles vont siffler. Et puis le train qui fore l'Est, la somnolence qui croise les poils des carottes... Et après le dîner, je les démêle et je les trie un peu pour le cours, pendant que les commentaires se croisent entre le JLR et Lignes de fuite... Nos temps et espaces se superposent et nous faisons des journées de 40 heures.
« On peut concevoir la mémoire comme une calamité et envier les amnésiques.
D'avoir dormi trop longtemps en plein après-midi, puis d'avoir compulsé mes
vieux journaux, j'avais fini de m'égarer dans les dates et les lieux, et je
n'aurais pas été surpris de me réveiller dans le corps d'un enfant, ou au
milieu du XIXe siècle. |
Samedi 14 octobre 2006. Réamorcer la pompe à
claques. À l'aube, préparant mon cours, je cherche « cochonné »
dans le
TLF et je tombe sur cet exemple : Après le Saint-Martin, l'agneau et les merguez — avec des frites — que T. et moi y prenons, vente de livres d'occasion à l'Institut. J'en ramène, pour une somme ridicule, le Manuel du savoir-mourir d'André Ruellan avec des dessins « paniques » de Topor (chez Pierre Horay, 1963), La Pierre et l'oreiller (1955) de Christian Dotremont (Gallimard, L'Imaginaire, 2004), Du même Auteur chez le même éditeur de Jean-Pierre Verheggen (Gallimard, L'arbalète, 2004) et Les Jouets vivants de Jean-Yves Cendrey (L'Olivier, 2005). Ai regardé si le Despentes (King Kong Théorie) était à la librairie de l'Institut mais on ne savait même pas de quoi je parlais — j'ai laissé l'info sur un bout de papier. S'il arrive d'ici trois semaines, ce sera grâce à moi. Vais ajouter cet
Émile Benveniste,
l'invention du discours de Gérard Dessons à ma commande Amazon et puis
la faire acheminer, sinon je n'aurai pas mes livres avant d'aller en France, ce
qui serait fort dommage. Je reprends mon bâton de pélerin de l'intime, le voyage sera long jusqu'au mois prochain (Ah tiens !, le programme est en ligne. Qu'on se le dise !) Je vais tester Torpak, pour surfer anonymement. Commentaires1. Le samedi 14 octobre 2006 à 11:09, par brigetoun : "l'enigme Corneille-Molière" vous croyez qu'en dehors d'un producteur d'émission littéraire en panne d'idées, cela peut intéresser quelqu'un. Torpak c'est trop beau (quoique pour moi..) pour durer 2. Le dimanche 15 octobre 2006 à 00:04, par BrunoB : "... ils se fient entièrement à ce qu'on leur en dit ailleurs, dans Le
Monde ou Libération, etc., les seules sources d'informations qu'ils sont
capables d'utiliser alors qu'ailleurs..." 3. Le dimanche 15 octobre 2006 à 03:13, par Berlol : Oui, petite pointe de perversité de ma part — je vois qu'il y a des lecteurs attentifs. "Ecrans" est un "site de Libération" qui ne paraît plus sous forme papier. Par économie et pour que le titre garde encore quelques mois la tête hors de l'eau ?... L'article renvoie à son tour au Financial Times pour étude du cabinet Jupiter Research qui montre que pour un large pannel d'Européens "Internet passe devant la presse papier"... 4. Le dimanche 15 octobre 2006 à 04:44, par le consul : il y avait un magnifique Heidseck a l institut... mais vous ne l avez pas achete... rigolo de se croiser, moi je vous sais mais pas vous... eh eh.... 5. Le dimanche 15 octobre 2006 à 06:16, par Berlol : Mais m'avez-vous vu ? Il eut certes été plus drôle que vous vous
dévoilassiez, à cette occasion ! Nous serions deux à en rire sous cape. Notez
que je n'en pleure pas... 6. Le dimanche 15 octobre 2006 à 08:48, par Frédéric : Merci pour l'annonce de Cynthia 3000. Je suis allé à une lecture
justement dans le cadre de ce salon des revues. Mais je les ai loupés. 7. Le dimanche 15 octobre 2006 à 12:56, par Cynthia 3000 : > Berlol : D'abord merci pour la pub et les bons voeux. 8. Le dimanche 15 octobre 2006 à 13:04, par grapheus tis : à propos des propos —plutôt de l'absence de propos — de Kristeva et Fumaroli sur les blogues : mais, vains dieux, qu'ils viennent NOUS lire ! Nous savons depuis son "Internet, l'inquiétante extase" les réticences de Finkielkraut, nous n'insisterons donc point. 9. Le dimanche 15 octobre 2006 à 18:54, par le consul : j ai pris le lacan de roudinesco et les lacanania, ainsi que le delabroy "dans les derniers annees du monde"... peut etre que la prochaine fois je me devoilerai, qui sait... 10. Le lundi 16 octobre 2006 à 04:44, par Berlol : J'aurais peut-être dû prendre du Lacan, moi aussi. Dans le blog de
Christian Sauvage, chez Livres Hebdo, je trouve ceci, qui répond
peut-être à mon problème du mois dernier (si des lecteurs s'en souviennent, pas
d'obligation, je les rassure) : 11. Le lundi 16 octobre 2006 à 05:50, par le consul : ah bon c est pour ca..... bon je me sens aussi deja mieux.... ils sont
rigolos ces lacaniens : 12. Le lundi 16 octobre 2006 à 07:16, par Berlol : Chers Cel et Bartlebooth, merci de vos précisions. Je vous rassure, ma cisconspection est de principe et mes encouragements sincères. Après nos mots, qui pour moi n'avaient rien de définitif, j'ai prolongé en privé d'une proposition. Qui fut dédaignée, sans gravité pour personne. Puis l'eau a coulé. 13. Le lundi 16 octobre 2006 à 15:58, par cgat : l'articulation du genou, donc ! encore et toujours ... 14. Le dimanche 5 novembre 2006 à 23:17, par dominique : c'est amusant, internet : je découvre à la fois cet intéressant blog de berlol que je ne connaissais pas, à l'autre bout du monde, et - accessoirement - le commentaire inattendu de frédéric me concernant (merci!)... petit tour aussi sur les liens divers, bien riches... 15. Le lundi 6 novembre 2006 à 01:46, par Berlol : Vous êtes le bienvenu ! Moi, je ne vous ai pas encore lu, ni écouté... Mais j'y viendrai ! 16. Le lundi 6 novembre 2006 à 09:45, par dominique : Ma foi, libre à vous ! |
Dimanche 15 octobre 2006. Très au-delà des
limites constructeur. Pour les lecteurs de fonds, la Revue des ressources (voir section Auteurs) s'enrichit d'À Rebours... Huysmans, à lire pour se ressourcer...
Dans
Jeux d'épreuves d'hier, que j'enregistre ce matin, il était question de King Kong Théorie...
(Et je viens de lire chez
Grapheus
qu'il en avait aussi été question dans
Du Grain à moudre du 9 octobre, que je suis en train d'enregistrer
en rédigeant ce billet — si, si, c'est possible, j'ai lu quelque part qu'avec
les nouvelles technologies, nous compactions près de 40 heures en une
journée...)
Nous
ne sommes pas sortis aujourd'hui. « Assis là, dans cette gargote de
Sixaola,
j'avais confié à mon tortionnaire potentiel que, parmi le peu d'actions qu'on
ne regretterait pas d'avoir accomplies au moins une fois dans sa vie, il y
avait survoler le Sahara en avion à hélice avec la porte ouverte, traverser
l'Atlantique en voilier, écrire la vie de William Walker, et encore quelques
autres, mais pas tant que ça, finalement, dont nous avons aussitôt entrepris de
dresser la liste en riant de plus en plus fort. Son rêve faramineux semblait
être de se livrer aux fornications les plus complexes à bord d'une navette
spatiale. Commentaires1. Le dimanche 15 octobre 2006 à 10:56, par brigetoun : sur Despentes ils donnaient plutôt envie de la lire - m'interessait le Fils unique, à première vue le genre de livres que j'aime bien mais quel dommage d'avoir voulu en faire tant, être le frère de Jean-Jacques et tenté par le coté picaresque oui (en évitant de penser à Tom Jones ou d'autres et de comparer la virtuosité dans la façon de s'incorporer le 18ème) mais pourquoi éprouver le besoin de lui faire rencontrer des personnages célèbres - un peu peur que ça fasse reconstitution historique - on verra 2. Le dimanche 15 octobre 2006 à 11:41, par vinteix : V.Despentes, je ne l'ai pas lue et n'en parlerais donc pas... mais en
même temps tous ces "tapages" panurgiques, moteurs du mercantilisme régnant, ou
ces sur-concentrations médiatiques focalisées sur certains titres ou auteurs
sont un peu fatiguants, voire écoeurants. 3. Le dimanche 15 octobre 2006 à 17:28, par Berlol : C'est que tu n'as pas connu (en un autre monde que tu étais !) les critiques contre elle depuis "Baise-moi". Critiques peu littéraires, au demeurant, où la bassesse le disputait à la méchanceté... Pour une fois, j'ai la certitude que ce n'est pas une orchestration, mais véritablement une bonne surprise. 4. Le dimanche 15 octobre 2006 à 21:08, par vinteix : Bon, ben, tant mieux... (où étais-je alors, non d'une pipe ?!)
Néanmoins, la surconcentration médiatique est (toujours) là. 5. Le dimanche 15 octobre 2006 à 21:50, par vinteix : A propos, avais-tu remarqué (mais je suppose que oui...) que dans la
version en ligne du "Monde", les critiques de livres sont rangées dans la
rubrique "Pratique", où se côtoient "Météo", "Jeux", "Voyages", "Shopping",
etc. 6. Le lundi 16 octobre 2006 à 02:11, par brigetoun : les guides de voyage comportent maintenant une rubrique "livres à emporter" - qui parfois cachent de jolies surprises, surprises de les voir citées là 7. Le lundi 16 octobre 2006 à 02:16, par vinteix : oui, c'est vrai... je ne critique d'ailleurs pas les guides de voyages... il y en a d'excellents... mais plutôt le magma édulcoré, fourre-tout des temps où l'on consomme les livres, comme de la merde, avec la trivialité des achats quotidiens 8. Le lundi 16 octobre 2006 à 05:44, par vinteix : ...petit mouvement d'allergie misanthropique (face au carnaval médiatique) et de ressassement paranoïaque... conforté et en quelque sorte réamorcé par la lecture vivifiante du jour : "Tout le monde devrait écrire" de Georges Picard, chez Corti. 9. Le lundi 16 octobre 2006 à 07:26, par Berlol : Oui, je vais le commander, celui-là aussi. Ton emploi du mot "carnaval" m'a rappellé qu'à ses meilleures heures Kristeva travaillait sur le carnavalesque dans le langage des avants-gardes. On peut parfois envier les poètes morts jeunes. 10. Le lundi 16 octobre 2006 à 07:37, par vinteix : Un des derniers chapitres du livre de Picard s'intitule d'ailleurs "le carnaval social"... vraiment une très fraîche et roborative lecture ! 11. Le lundi 16 octobre 2006 à 15:47, par cgat : tout à fait d'accord avec Vinteix pour recommander la lecture du livre
de Georges Picard (en passant) |
Lundi 16 octobre 2006. Elle est à deux mètres de
moi et elle n'a pas de firewall ?
Que
l'érable ne sache pas, pensions-nous Sait-on quand on change de régime, de paradigme ? Je devais ce matin écrire
à un membre du GRAAL qui
m'avait proposé d'y revenir cet après-midi. Nul n'y a prêté garde, sans doute,
en lisant mes billets, mais depuis quelques mois, il n'était plus question de
ce groupe de lecture que j'animais depuis plusieurs années. D'ailleurs, il y a
eu les mois d'été, le voyage en France, la rentrée, tout cela pouvait paraître
normal... Mais c'est au printemps que j'avais ressenti la lassitude d'animer,
ou tout simplement d'aller à ce rendez-vous hebdomadaire. Non que les
participants me déplussent ou me lassassent — au contraire, serais-je tenté de
dire. Il y avait seulement que ma tête était passée à autre chose,
insensiblement, en six semaines ou en une nuit, et que ce qui faisait ma joie
quelques mois auparavant m'oppressait maintenant d'une façon que l'amitié
masquait en simple fatigue. Et donc un jour, l'évidence m'avait transpercé de
tristesse : c'était arrêter qu'il fallait. Comme prévu, nous sommes allés chez le dentiste (encore du sens à chercher, pour les amateurs). Une molaire (qui avait l'air molle) me faisait mal depuis quelques temps ; T. pour une visite de contrôle. Elle n'a rien — tant mieux — mais ma molaire est pourrie entre les deux racines, il va falloir la couper verticalement pour nettoyer et soigner, explique le dentiste. Je commence les antibiotiques ce soir. T. n'a rien mais elle a été choquée quand même, et pas à cause de ma molaire, mais parce que ce dentiste, son dentiste de longue date, va prendre sa retraite à la mi-décembre. Ainsi, après ses parents, voit-elle se retirer par ci, mourir par là, les aînés qui avaient formé son paysage humain. Et devant nous, bientôt, plus personne. Je repense à cette poignante parabole de l'humanité progressante dans Wanderlust et les oxycèdres de Claude Ollier... Comme prévu encore, nous avons acheté l'imprimante tout-en-un que nous
visions hier. Et 2000 yens de ristourne pour avoir ramené celle de février,
décidément à mettre à la casse (alors que celle d'il y a cinq ans tourne encore
bien). Et amalgamer sur une seule carte les points de bonus que la chaîne de
magasins nous avait octroyés sur quatre cartes différentes. Retour en taxi avec
la boîte de quinze kilos (le prix de la ristourne), déballage et installation —
avec espoir et angoisse car au lieu de l'installer sur le port USB et devoir
débrancher et rebrancher le câble d'un ordinateur à l'autre, je propose de
l'installer sur le hub de l'ADSL (ce qui fait de moi l'unique responsable en
cas de problème...). Manu me dit au téléphone qu'il faut l'installer en local
et non en réseau, mais sur un port tcp/ip, mais en ayant donné un nom à
l'imprimante par son menu d'installation pour éviter que le routeur ne lui
attribue aléatoirement une adresse IP parce que ça nous empêcherait de la
retrouver dans notre menu... pendant ce temps, T. utilise le cédérom
d'installation, très long, mais qui fait tout tout seul, et à la fin, ça marche
sans qu'elle ait rien eu à réfléchir. Sûr que le cédérom a dû faire exactement
ce que Manu disait. Je fais pareil qu'elle et après, ça marche aussi — sauf que
moi, j'ai été obligé d'ouvrir mon firewall pour autoriser l'installation
(ça veut dire que T. n'a pas de firewall ? elle est à deux mètres de moi
et elle n'a pas de firewall ?). Autant dire que je l'ai refermé juste
après. Sauf qu'une heure après, T. était sortie et alors que je faisais des
photocopies (tout-en-un, ça inclut aussi fax, photocopie, scanner... mais pas
grille-pain, je précise), donc sans relation avec le réseau, la connexion s'est
arrêtée. Je suis sorti à mon tour pour ne pas voir ça. J'ai rejoint T. à la
teinturerie d'où on avait des affaires à récupérer, on a marché un peu avant
que je lui dise ce qui se passait. Revenus aux machines, rien n'avait changé.
On a TOUT débranché, rebranché, pareil, même après plusieurs minutes. Des noms
d'oiseaux allaient être prononcés en grand nombre quand, sans que l'on sache
pourquoi, ça a remarché. Commentaires1. Le lundi 16 octobre 2006 à 09:45, par Dominique Fromentin : ma tout-en-un HP (une 2610, plus modeste) sur hub Ethernet où se
raccorde aussi le boîtier wifi et jamais eu de problème : tous les ordis de la
maison impriment à distance alors que je n'ai jamais rien compris à leurs
histoires de paramétrage et mode d'emploi : le routeur donne IP fixe, je l'ai
rentrée manuellement dans l'ordi et basta 2. Le lundi 16 octobre 2006 à 13:55, par brigetoun : je ne sais si cela a un rapport avec l'adieu au Graal mais toute la partie du billet sur l'érable et la fin de votre intérêt est un délice de lecture 3. Le lundi 16 octobre 2006 à 14:59, par Berlol : Merci Brigetoun, l'érable m'a bien aidé à focaliser la notion de
changement... 4. Le mardi 17 octobre 2006 à 02:54, par cgat : le filtre déja scrutait nos mots ; si maintenant lacan & les petits a
s'en mêlent, pauvres de nous ... 5. Le mardi 17 octobre 2006 à 09:42, par vinteix : "pas grille-pain" ?! Zut alors ! 6. Le mardi 17 octobre 2006 à 18:46, par Berlol : D'ailleurs, si l'articulation du je-nous est trop libre, on risque l'épanchement de "si nos vies...", c'est-à-dire le trop de confidences, l'œdème d'aveux impudiques... L'articulation articule mais il faut aussi qu'elle bloque. |
Mardi 17 octobre 2006. Deux fois de mauvaise conscience.
Moment de grâce et de découverte dans le train en écoutant
le Surpris
par la nuit
du 21 septembre dernier, consacré à Hélène
Bessette. Après les cours... « Des années plus tard, après qu'il aura combattu au Viêt-nam
et dans les rangs des contras antisandinistes, Félix Rodríguez écrira ses
souvenirs de l'attaque cubaine sur Trujillo, la capitale que le dictateur
mégalomane avait rebaptisée à son nom, ornée de grands portraits du
Premier Éducateur de la République en uniforme blanc constellé de
médailles, à la petite moustache ridicule, mais sans barbe. |
Mercredi 18 octobre 2006. Brodées au point de
doxa.
Cette fois, ce n'est pas moi
qui le dis (et je doute que ceux que je vais nommer m'aient lu...) :
c'est Anne Delbée dans La
107e Minute, c'est Jean-Philippe Toussaint dans La
Mélancolie de
Zidane (à partir du 9 novembre) et c'est — excusez du peu —
Bernard Stiegler dans La
Télécratie contre
la démocratie. Que disent-ils ? Que le geste délibéré de
Zinedine Zidane en finale de la Coupe du monde de football est une chose considérable
(au sens propre) et qu'il y avait plus à en penser que la simple condamnation
dans laquelle presque toute la presse s'était engouffrée dès le lendemain.
Deux sous de jugeote, la presse ne les a pas eus ! À fond dans le
pulsionnel, qu'ils habillent de dentelles intellectuelles brodées au point de
doxa, ils ont été incapables (des dizaines, qu'ils sont à diriger
nos journaux et nos télés !) d'un raisonnement. Là, je suis en train d'écrire ma journée à l'envers ! Bon, tant
pis. Faut dire qu'avant, j'avais passé un bon moment de réalité, en direct, grâce à David qui m'avait emmené à l'Alliance française pour rencontrer, avec quelques collègues, le nouveau conseiller culturel. Après la visite de l'ambassadeur lui-même il y a quelques mois, nous avons l'impression que notre ville devient un enjeu majeur du réseau, ou tout simplement un lieu considérable, pour reprendre le même mot dans le même sens. Juste une prise de contact, donc, un petit geste, comme on dit, mais un geste qui n'avait pas été accompli par ses prédécesseurs, et que nous devons, à notre tour, considérer comme un encouragement à promouvoir la langue française et ses cultures. En début d'après-midi, me faisant sauter le déjeuner, c'était la rencontre, au secrétariat de notre département, entre nos étudiants de français et trois étudiants français venus perfectionner leur japonais. Quelques boissons, gâteaux et trucs à grignoter, une ambiance un peu protocolaire et artificielle pour commencer, et puis, après une vingtaine de minutes, des conversations qui s'engagent ici et là, timides d'abord, puis quelques rires, des gênes qui s'effacent, des débits de paroles qui gagnent en vitesse, on sollicite ses voisines pour avoir un mot... Alors, nous, les trois quatre profs qui étaient là pour lancer la machine, nous reculons et laissons faire. Certains y seront encore deux heures plus tard quand je repasserai, à échanger des numéros de téléphone... Ce matin, en arrivant au bureau, j'avais un paquet. Pas tout à fait une surprise, puisque l'ami m'avait prévenu. Mais quand même : un envoi d'un ami prévenant, donc, un collègue de Tokyo qui savait que ça m'intéresserait : une quinzaine de cassettes vidéo d'émissions littéraires vintage, d'Apostrophe à Bouillon de culture, dans ce genre. De quoi occuper intempestivement quelques soirées d'hiver. Merci à toi ! Commentaires1. Le mercredi 18 octobre 2006 à 10:03, par vinteix : Ah ! comme je suis content que Stiegler et d'autres aillent dans le même sens et relèvent l'aspect tragique ou sublime du geste de Zidane ! 2. Le mercredi 18 octobre 2006 à 14:42, par cgat : merci pour l'extrait, très intéressant ... mais tu exagères un peu tout
de même, car Stiegler y parle 3 secondes et demi de Zidane après avoir dit
auparavant des choses passionnantes sur la télécratie qui nous bouffe le
cerveau 3. Le mercredi 18 octobre 2006 à 20:22, par vinteix : Merci Bernard et merci Berlol (je ne parle pas seulement du coup de boule de Zidane, mais de toute l'interview sur France Inter). 4. Le jeudi 19 octobre 2006 à 01:18, par Berlol : C'est sûr que c'est pas moi qui vais faire payer l'accès à des paroles publiques (radio, conférences, colloques, etc.), comme je viens de voir c'est le cas chez Buzz... littéraire pour un entretien vidéo avec Amélie Nothomb !... 5. Le jeudi 19 octobre 2006 à 02:40, par brigetoun : j'avoue que j'ai du mal à trouver dans cette histoire autre chose
qu'une énième manifestation du mâle méditerrannéen, hors de situation en plus,
le bonhomme étant payé et nommé pour faire preuve de sang-froid. 6. Le jeudi 19 octobre 2006 à 05:17, par vinteix : Chère Brigetoun, 7. Le jeudi 19 octobre 2006 à 06:18, par Berlol : "technologie footbalistique", faudra que je te le pique, ça ! 8. Le jeudi 19 octobre 2006 à 07:00, par vinteix : "dôzô"... no copyright |
Jeudi 19 octobre 2006. Noyer le poison
dans du Montaigne.
Combien d'horloges Pas grand chose à dire sur un beau jeudi à trois cours. Sinon
l'effarement de constater, au hasard, que mes étudiantes du séminaire de
cinéma ont vaguement entendu parler d'une révolution quelque part vers 1917,
ignorent qu'il s'est passé des choses en France en 1968, tombent des nues
quand on leur dit que la génération de leurs grands-parents était, en
France et dans quelques autres pays, dont le Japon, celle des hippies, du Peace
& Love, de la libération sexuelle et des voyages à Katmandou —
Oui ! de leur grand-mère, qui avait 20 ans en 1966 ! (Mais que tous
ceux du même âge n'étaient pas tout à fait sur la même longueur d'onde,
sans parler des autres âges, et que le virage à droite qui s'en était suivi
avait été dur à avaler ; mais ça je ne le leur ai pas dit, ça
faisait déjà pas mal...) Ce soir ou jamais d'hier, en quatrième semaine. Que pouvait-on attendre d'un débat — ou seulement d'une mise en présence — entre Philippe Sollers et Michel Onfray ? Pour moi, c'était plié d'avance. Ça a commencé mou du genou, délayage et merci à Taddeï qui laisse parler (qui a le temps, ce qui n'est pas si courant à la télé). Bon, pourquoi pas, après tout. Ensuite, on s'attaque aux jarrets. Première escarmouche : Onfray fait allusion directe à l'allégeance papale de Sollers, qui tente de noyer le poison dans du Montaigne, mais personne n'est dupe. Seconde escarmouche, quelques minutes plus tard : Onfray accuse Sollers d'avoir mal (ou pas) lu Heidegger, défend Emmanuel Faye et assène qu'Heidegger a été nazi de 33 à 45. Pour finir, Sollers fait la promotion de Jonathan Littell qui a déjà vendu 250.000 exemplaires mais qui ne serait sans doute pas lu par tous ses acheteurs. Prenez juste le son, si vous voulez. Vous verrez, ça se laisse écouter ! (Et ne me demandez pas ce que j'en pense...) Je finis là parce que j'ai rendez-vous avec une Christine... Commentaires1. Le jeudi 19 octobre 2006 à 08:20, par vinteix : c'est marrant ! dès que j'ai lu Christine, j'ai pensé et chantonné
"Christine, a strawberry girl, Christine..." 2. Le jeudi 19 octobre 2006 à 08:23, par vinteix : mistake : Eric BERGER ! 3. Le jeudi 19 octobre 2006 à 08:38, par Berlol : Je ne l'ai vu que dans ce film-là, cet acteur. Il a fait autre chose, à ta connaissance ? 4. Le jeudi 19 octobre 2006 à 08:48, par vinteix : Ben, je l'avais aperçu par hasard en zappant, il y a des années (avant Tanguy), dans je ne sais plus quel téléfilm... après, je ne sais pas... ? 5. Le jeudi 19 octobre 2006 à 10:18, par vinteix : mouais... vu que la moitié pour l'instant, parce qu'il est tard, de "Ce
soir ou jamais"... y'a vraiment à boire et à manger... mais 6. Le jeudi 19 octobre 2006 à 12:00, par brigetoun : pas un peu trop ossifiés chacun dans sa posture pour dialoguer ? je
vais en prendre un bout 7. Le jeudi 19 octobre 2006 à 17:51, par cgat : ce que j'ai vu moi hier soir c'est taddeï (pas si gentil que ça finalement) essayant avec l'aide très efficace de michel onfray (qui devient de plus en plus pontifiant et finkelkrautien depuis qu'il fait philosophe à la télé) de se faire sollers et n'y parvenant pas vraiment car le susdit (bien qu'un peu interloqué d'abord par un tel traitement) est expert en dérobades (ce qui me l'a toujours rendu sympatique) 8. Le jeudi 19 octobre 2006 à 18:39, par vinteix : A pisser de rire ou à pleurer ! (tout dépend de ce que l'on aura bu...)
Après ma petite claque à Onfray (pour sa couverture Prisunic "tous en un"...
"mes livres"), une GROSSE à Sollers, car décidément ce roublard mondain sera
rarement tombé aussi bas ! paradant sur son trône (WC) papal et parlant même
désormais à la 3eme personne, tel le roi-sollers ou son bouffon, se prenant
tantôt pour Nietzsche (dont il parle, sans RIEN dire, avec une assurance
hallucinante ! à faire pâlir ou rire de fou-rire ou de mou-rire les
commentateurs les plus "sérieux" de ce philosophe qui n'a cessé de se
contredire, rendant sa pensée loin d'être simple et moniste, de Bataille à
Deleuze, en passant par Klossowski, Blanchot, etc.), tantôt pour Montaigne,
après Dante, Voltaire, Casanova, etc.... enfin, tous ou presque dont il aura
été les avatars ridicules un jour ou l'autre, sauf peut-être "ces grands
silencieux comme Blanchot ou Gracq", dit-il, qu'il semble balayer d'un suprême
revers de la main, en parlant de "ces grands morts" - merci pour Gracq ! - qui
eux ont eu la décence, et beaucoup plus en fait dans leur sincérité et leur
refus motivé de toute exhibition personnelle, de ne pas céder aux sirènes du
marketing, tandis que lui se laisse adorer comme un pacha télévisuel et dore
SON NOM sous tous les projecteurs fun !... tous donc ou presque dont il n'est
que des ectoplasmes de chiottes mondains. Il ouvrait d'ailleurs l'émission en
parlant d'urinoirs, répétant le mot à foison, s'écoutant parler tel un
onaniste... qu'il y retourne faire gicler sa pissette verbeuse ! Quelle chute
après les 25 minutes avec Stiegler ! dans une autre "misère symbolique", celle
de la mystification qui se la joue grandeur symbolique et voudrait nous faire
prendre des vessies pour des lanternes. 9. Le jeudi 19 octobre 2006 à 20:04, par Berlol : Disons que le côté rentre-dedans de Taddeï contraste fortement avec la condescendance tape-moi la cuisse de Bernard Pivot, devenu soudain très inutile. Avec ces deux fois vingt et quelques minutes de son, je voulais montrer surtout la différence, à mon avis, entre ce qui est utile (Stiegler) et ce qui ne l'est pas (face-à-face Sollers-Onfray). 10. Le jeudi 19 octobre 2006 à 20:38, par vinteix : Oui, très bonne comparaison, en effet ! 11. Le jeudi 19 octobre 2006 à 22:29, par vinteix : Pour rester dans les urinoirs chers à Monsieur Sollers, quitte à attirer les mouches de Bataille, René Char avait un très joli mot pour qualifier les poètes ou écrivains creux : "les pisse-lyres". 12. Le jeudi 19 octobre 2006 à 22:50, par Berlol : Chez Sollers, il y aurait à différencier, je crois, l'écrivain et le personnage public, l'écrivain restant considérable. Ce que je crains pour lui, c'est un système de vases communicants où l'on voit l'investissement littéraire, qui produisait des ouvrages de qualité, se transvaser dans une présence éditoriale, mondaine et médiatique — au détriment des ouvrages, de plus en plus creux. Le "sollers", tout art, deviendrait-il tout artifice ? (Certains diront qu'il l'a toujours été...) 13. Le vendredi 20 octobre 2006 à 01:19, par vinteix : Suis bien d'accord avec le fait qu'il A écrit des textes très
intéressants... et que certaines de ses critiques de livres (passées ?) dans
"Le Monde" sont aussi intéressantes... d'ailleurs, depuis des années,
personnellement, je ne le vois plus que comme un bon journaliste littéraire. 14. Le vendredi 20 octobre 2006 à 01:23, par vinteix : "Paix à son âme... et encore !?", comme disait je ne sais Philippe Soupault de je ne sais plus qui... (Anatole France ?... peu importe...) 15. Le vendredi 20 octobre 2006 à 02:49, par brigetoun : oubliant l'oeuvre j'ai oscillé devant le personnage entre une exaspération du genre "la frivolité peut conduire à la sottise absolue" (un peu un d'Ormesson plus talentueux) à une certaine sympathie peut être réac devant son regret devant tout de même une assez réelle décadence et à une jubilation devant son agressivité feutrée envers Onfray et sa résistance à l'agressivité affirmée de ce dernier. Mais finalement tout cela n'avait pas grand intérêt (plutôt moins que l'éternelle comparaison entre le plaisir de la nourriture et le plaisir des mots) 16. Le vendredi 20 octobre 2006 à 03:21, par vinteix : "l'agressivité affirmée de Onfray"... mouais... plutôt un agacement je
pense, de la part de Onfray, assez pontifiant en effet et dont je ne suis pas
fan, mais je la (son "agressivité") comprends tellement... en face de tant de
vide et d'escroquerie ! C'est insupportable et je trouve d'ailleurs qu'il s'est
bien retenu, ne parlant que quand on l'interrogeait directement... tandis que
l'autre faisait les questions et les réponses, et moulinait tout seul, tel Don
Quichotte. 17. Le vendredi 20 octobre 2006 à 03:23, par vinteix : ... sur les urinoirs, j'écrirais ton nom... 18. Le vendredi 20 octobre 2006 à 03:34, par cgat : j'entends vos arguments, vinteix et berlol, mais je persiste à penser
que sollers est beaucoup plus utile dans la télécratie ambiante qu'onfray (dont
je précise que par ailleurs j'aime assez le lire) 19. Le vendredi 20 octobre 2006 à 03:40, par vinteix : et face à "une BIEN réelle décadence", Sollers n'est sûrement pas la
personne à écouter... il y en a tellement d'autres, autrement sincères et
intéressants, comme Stiegler, proposé par notre hôte, qui mène un vrai combat,
intelligent, avec respect et attention aux autres, tandis que chez Sollers, on
ne sent que trop un mépris hautain pour la plèbe des vilains qu'il aurait la
charge (divine ?) d'éduquer. 20. Le vendredi 20 octobre 2006 à 04:11, par vinteix : Chère cgat, 21. Le vendredi 20 octobre 2006 à 14:01, par cgat : le tragique de la "philosophie féroce", oui, bien sûr ... mais le
michel onfray philosophe à la télé n'est en général ni féroce ni nietzschéen,
juste de plus en plus moralisateur et chiant (pour filer la métaphore !) : il a
d'ailleurs jadis, si je me souviens bien, entamé sa carrière télévisuelle (et
son ascension consécutive dans les listes des meilleures ventes) en "tapant sur
la cuisse" de pivot (comme dit Berlol) qui lui offrait du sauternes 22. Le vendredi 20 octobre 2006 à 14:18, par brigetoun : Flaubert serait sans doute allé à la télé, et puis il serait rentré se
coucher avec la fièvre, avant d'écrire avec brio à ses correspondants à quel
point cela l'a rendu malade, brio mais pas sans sincérité. 23. Le vendredi 20 octobre 2006 à 15:10, par cgat : merci brigetoun ... et moi j'aime beaucoup votre additif sur Flaubert rentrant de la télé 24. Le samedi 21 octobre 2006 à 00:08, par vinteix : Juste un petit détail, concernant Blanchot : il n'a pas cessé toute
publication (voir ces derniers livres, "Pour l'amitié", "Les intellectuels en
question"...), mais à 90 ans passés et malade comme il l'était, je crois qu'il
n'avait pas vraiment le choix... 25. Le samedi 21 octobre 2006 à 00:25, par vinteix : Flaubert aurait bien sûr regardé la télé... y serait-il allé lui-même ?
je n'en suis pas certain... 26. Le samedi 21 octobre 2006 à 02:10, par vinteix : en tout cas, mesdames... mesdemoiselles (?), peu importe, je suis
content d'échanger deux, trois mots avec vous... en toute convivialité... ce
qui n'est pas toujours le cas... même si... ou plutôt parce que nous ne sommes
pas d'accord à 100 % sur tout (ce qui serait d'un ennui mortel)... voilà, c'est
dit, au passage... 27. Le samedi 21 octobre 2006 à 02:23, par Berlol : J'étais avec Poil de Carotte, puis Oshima. Je vous raconterai. Pardon. Et merci de faire comme si j'étais là, ou pas là, bref, de vous sentir comme chez vous. Je vous laisse les clefs. Je reviens tout à l'heure... 28. Le samedi 21 octobre 2006 à 03:17, par vinteix : Oshima... hummm... ça pourrait être sulfureux, ça aussi... 29. Le samedi 21 octobre 2006 à 06:45, par cgat : cher vinteix le plaisir est partagé ... ici c'est samedi matin (début d'après-midi pour être exacte) et madame (et christine aussi, merci pour siouxsie ! berlol) s'étire après une grasse matinée ... |
Vendredi 20 octobre 2006. Ceux qui refusent le
débit et le bidet. Combien d'horloges * * Non, en dépit de ma ruse de Sioux, c'était bien avec Christine Angot que j'avais Rendez-vous hier soir dans mon lit. Et puis je la retrouvais ce matin au centre de sport, suant aux pédales sans voir passer mes quarante minutes. Lire Angot, c'est comme ouvrir un robinet : ça coule dans la page, ça s'évacue par le corps, et si on laisse la bonde, c'est mort. C'est ce qui déplaît à ceux qui refusent le débit et le bidet... « bele amie, si est de nus
La journée ? Bah, comme un vendredi. Après le sport, déjeuner avec David au
Downey ; il se demande lui aussi où on pourrait acheter du temps en gros et
combien ça coûterait... Commentaires1. Le samedi 21 octobre 2006 à 00:09, par vinteix : Angot dans ton lit ? lecture physique alors ? 2. Le samedi 21 octobre 2006 à 00:53, par grapheus tis : Angot ? Comme sordide et sublime ? 3. Le samedi 21 octobre 2006 à 03:39, par brigetoun : moi c'est la description que je retiens - et je me situes parmi ceux qui n'aiment qu'à demi, même si c'est généralement court 4. Le dimanche 22 octobre 2006 à 15:26, par K : je l'ai fini l'angot, j'ai aimé bien plus que les dexasés.........trop "commercial", j'aurais aimer aller à cette lecture lundi dernière, mais 1h30 sur place m'aurai frustrée, vaiment, j'avais bien la solution de la voiture, mais je m'endors quand je conduis,même en plein jour, et cela même sur un trajet de 10 minutes, je sais pas pourquoi, alors de nuit sur l'autoroute, c'est le suicide assuré........lol. Venez vous en novembre avec T. est ce toujours d'actualité? j'ai retrouvé un d'job, bien, un d'job dont tout le monde dit que c'est la place rêvé, oui, ils disent ela, c'est vraie, oui, mais je ne le supporte pas de moi cette place bien tranquille, bien au chaud, anyway, et puis le plus infermal, c'est d'avoir à prendre l'ascenceur environ 20 fois par jour et de voir ma face dans les miroirs, là,.........my god!!!!Moi qui ne me regarde jamais, un supplice......... J'ai beaucoup aimé le personnage du banquier, il me rapelle tellement d'autre.......vous me dirait vous, seulement dire que les dernières pages sont sublime, j'aime cela, oui, vraiment, merci encore mr berlol de m'avoir permis de toucher du angot, à bien tôt plus.K |
Samedi 21 octobre 2006. C'est qu'il grandit,
l'hirsute... Rusé comme renard, j'ai mis au programme du jour les
chapitres Le Pot et La Luzerne. Dans le premier des deux, on voit
Poil de Carotte, conscient de ses incontinences, qui tente vainement de les
juguler. A-t-il ou n'a-t-il pas envie de se soulager la vessie, dehors, dans le
noir, en plein hiver, par forte pluie et tandis que « les noyers ragent dans
les prés » ? Dans l'insistance de la phrase, je vois passer l'ombre
de
l'âne de Buridan...
Puis ayant lutté jusqu'au petit jour, il s'endort... Où je vois maintenant le
fantôme de l'agneau éreinté qui s'abandonne au loup. Car le pire est à venir :
enfermé dans le noir toute la nuit, il a quand même vérifié qu'il n'y a pas de
pot de chambre sous son lit. Or, la première chose que fait sa mère en
constatant les dégâts, c'est de planquer un pot sous le lit pour pouvoir dire
qu'il y était et accuser son fils d'être un dénaturé devant la famille élargie
aux voisins et au facteur qui passait par là. Le Saint-Martin nous accueille
pour le rituel poulet-frites indépassable et, pour la deuxième semaine
consécutive, le salut amical de Josiane à bicyclette, qui passe par là en
revenant de la piscine. Puis on va acheter de la terre car T. veut s'occuper
des plantes pendant que je retournerai à l'Institut pour voir, dans le cadre
des
manifestations sur la peine de mort, un
film de
Nagisa Oshima,
La pendaison,「絞首刑」 (1968) — et quinze personnes
dans la salle. Commentaires1. Le samedi 21 octobre 2006 à 09:53, par brigetoun : s'il n'y avait que Sarkozy - certaines associations d'idées considérées
comme automatiques ont gagné les journaux et chaines de radio, y compris le
"service public" et font l'objet de doctes débats. 2. Le lundi 23 octobre 2006 à 01:55, par vinteix : en plus, les poires "lafuransu" ne sont pas vraiment très bonnes... enfin comparées aux véritables poires japonaises, tellement parfumées et juteuses ! |
Dimanche 22 octobre 2006. Nous me faisons penser à Bouvard et à Pécuchet. Déjà une heure du matin et rien écrit ! Pourtant pas tant de choses faites, mais déséquilibre à cause de la soirée chargée... Hier, installant des bulbes de lys et de tulipes pour le printemps, T. avait remarqué des larves immobiles et recroquevillées et les avait laissées dans la terre (toujours son côté protecteur, comme avec les chenilles du citronnier). Mais après avoir découvert en ligne de quoi il s'agissait et que ces larves de hannetons bouff(er)aient toutes les racines (ce pourquoi nos pieds de tomate étaient tout secs sur la fin), nous y sommes allés à deux ce matin et avec des instruments coupants et contondants. On en a sorti 10 ! Quelle horreur, la nature ! T. et moi, nous me faisons penser à Bouvard et à Pécuchet, toujours prêts à commencer de nouvelles activités, et ahuris de découvrir le pénible de la chose, sa turpitude. D'où l'effet catalogue attachant de chaque naïveté, bien différent du catalogue déprimé d'À Rebours... Après des pâtes fraîches, pour lesquelles j'ai fait la sauce des sauces (huile
d'olive, ail frit,
tomates émondées, tomates séchées, basilic), suis allé seul à Aoyama (T. étant
en retard sur un travail urgent) pour voir un film du
Festival international de
Tokyo, Fauteuils
d'orchestre
de Danielle Thompson — film que j'aurais dû voir le
26 février, en pleine relâche orléane, si je n'en avais été gorillement
empêché...
En
même temps, si j'avais vu ce film à Orléans en février, je ne serais pas venu
aujourd'hui et n'aurais pu écouter et voir, à sa suite et sans rapport (autre
que de réellement venir de Mâcon, comme la Jessica qu'incarne Cécile de France
dans le film), l'interview de Frédérique
Bel. Ici avec Etsuko Takano,
un pilier du milieu du cinéma au Japon, me dit-on. Après, tout émoustillé, j'ai enfin pu sortir de là et... il pleuvait. Enfin, bruinait. D'Aoyama à Omote-Sando, tout brillait joliment. À la maison, comme T. voulait se distraire un peu, nous avons commencé la série Lost en allant louer le dévédé. Ça commençait poussif, mais on s'y fait. Je ne dirai jamais que c'est du grand art. C'est juste de la bonne distraction, pour quand on en a marre de faire des trucs pénibles et qu'on veut se dégager l'esprit. On paie la location du dévédé pour la qualité de l'image, les sous-titres en japonais pour T. (qui m'explique quand je ne comprends pas l'anglais, ça arrive) et l'absence de publicité). Commentaires1. Le lundi 23 octobre 2006 à 07:11, par vinteix : A propos de série, des amis en France me parlent souvent de la série américaine "Six Feet Under"... un must, paraît-il... Je ne sais pas si l'on peut trouver ça au Japon... ? 2. Le lundi 23 octobre 2006 à 07:16, par Berlol : J'en ai entendu le nom, en effet, mais rien d'autre... Ça va sûrement venir un jour. 3. Le lundi 23 octobre 2006 à 09:37, par brigetoun : pour le film le principal intérêt est de se rappeler les luttes pour
obtenir un café aux entractes du Théatre des Champs Elysées, ce que je
renonçais généralement à faire, me contentant d'une cigarette sur le trottoir. 4. Le jeudi 26 octobre 2006 à 10:22, par janu : Frédérique Bel, dont toute la renommée repose sur sa cocasse et délicieuse colocation avec Emmanuel Mouret dans le très-grandiose et très-fameux dernier film d'icelui, "Changement d'adresse". Non? Ah bon, je croyais... 5. Le jeudi 26 octobre 2006 à 17:06, par Berlol : La même, oui, certainement. Mais je ne l'ai découverte qu'à cette interview et par la "Minute blonde". Vous savez, d'où je suis, il est difficile de savoir qui est célèbre dans le PAF... ça m'arrive dans le pif un peu par hasard... Sinon, c'est bien, le film de Mouret ? 6. Le samedi 4 novembre 2006 à 01:54, par Bikun : Je viens de revoir les poupées russe, au sujet de Frédérique Bel. Son rôle dure environ 5 secondes, lorsqu'elle donne la réplique à "jean-Edouart", quand Romain Duris écrit son scénario. Le gars en question ouvre la porte et c'est elle qui est derrière. Juste une scène car les autres c'est une autre personne. 7. Le samedi 4 novembre 2006 à 01:58, par Berlol : Ah, je vois ! Dis donc, pointu, le rôle ! Merci, Bikun ! |
Lundi 23 octobre 2006. Il faut des raviolis
chinois. Plaisir de lire, merci François, que l'on est plusieurs à ne pas aimer les manipulations des grossistes en critique littéraire, qu'il s'agisse de l'actuel Busnel de Lire, d'Assouline (même farine), du blog bouffon La Littérature, de ceux de Livres Hebdo, et de quelques autres, en bref : des opérations de cosmétique mondaine, avec relents d'arrivisme carriériste, que devient la littérature pour ces groupes de presse ou d'opinion. Et sans le panache de Rastignac. Bruine encore pour aller chez le dentiste, moral gris aussi à l'idée d'être opéré. Mais non, il estime que ma dent peut tenir le coup et me fait un cours (je recopie ensuite un courriel envoyé à Manu qui s'inquiétait)... un cours sur la manière de se brosser les dents, ou plutôt de ne pas les brosser mais de faire avec la brosse une sorte de massage dental et gingival sans frotter trop largement. Car, parvient-il à se faire comprendre, frotter blesse la gencive et creuse la limite avec les dents jusqu'à les fragiliser... Déjeuner près du carrefour d'Aoyama-itchome, à la pizzeria Sabatini (moins chère que le restaurant du même nom). Nous revivons, libérés du stress, bien servis. Puis, T. ayant changé d'avis dans la semaine et téléphoné pour arranger le coup, nous retournons au magasin Bic Camera pour récupérer la petite imprimante de février qui est encore sous garantie et donner à la place celle d'il y a cinq ans (que je porte depuis ce matin).
Au dîner, T. prépare des sortes de raviolis chinois, appelés « shuumaï »
(シューマイ).
Et comme je suis d'humeur facétieuse, je lui dis que quand on les voit c'est
des shuumai, mais quand on les a mangés, c'est des shuumakatta...
(Parce que ---katta est le suffixe du passé des adjectifs en ---ai.
Oui, voilà à quoi j'en suis réduit après trop de
Minutes blondes.) Commentaires1. Le lundi 23 octobre 2006 à 19:02, par Manu : Et bientôt, il mania les subtilités de la langue japonaise avec autant
d'aisance que dans sa langue maternelle, si bien qu'il entreprit d'écrire une
version bilingue de son blog...
2. Le mardi 24 octobre 2006 à 13:25, par Greg : Bonjour 3. Le mercredi 25 octobre 2006 à 04:31, par Berlol : Greg : Je n'ai pas enregistré systématiquement, et même assez peu les
"Vendredi de la philo". J'en ai quand même une vingtaine depuis 2002, sans
savoir (sauf à les réécouter) d'ailleurs si ce sont ou non celles de la série
d'Enthoven... Dites-moi si cela vous intéresse et je vous écrirai par mail... |
Mardi 24 octobre 2006. Malgré la poussière et
la vanité.
Pluie et fraîcheur automnales à Tokyo, grand soleil à Nagoya. Entre les deux, le train file, je corrige deux paquets de copies. Puis, je déballe les quatre dévédés, disons classiques, achetés hier (versions japonaises, sur budget de fac, pour de futurs cours) : Adieu Philippine de Jacques Rozier, Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle, courts métrages de Resnais et Godard (dont Le Chant du styrene), et Deux hommes dans Manhattan de Jean-Pierre Melville. Après les cours, une bonne heure à déplacer des groupes de livres dans les rayonnages de mon bureau. Les nouveaux s'empilaient un peu partout et criaient rangement. Deux ordres se combattent sans fin malgré la poussière et la vanité, celui des maisons d'édition qui donne une linéarité visuelle et même esthétique à la bibliothèque, celui des noms d'auteurs qui simplifie pragmatiquement la recherche. Je découvre avec un peu de retard cet article sur deux des compères du colloque L'Internet littéraire francophone, à Cerisy, que je salue au passage, assurément de ceux dont l'aventure réticulaire est des plus fantastiques. Qu'ils entrent ainsi dans le journal de référence (même si décrié par ailleurs) et sous une plume connue (même si décriée par ailleurs) est sans doute un signe de visibilité et de reconnaissance de l'internet littéraire... Dommage que la journaliste littéraire ne soit pas allée jusqu'aux oreilles ! « Voulez vous "naviguer" sur Madame Bovary, tout savoir des
divers brouillons de Flaubert, de ses ratures, des passages entièrement biffés,
et parfois rétablis, de ses choix définitifs ? C'est déjà possible si vous
possédez un ordinateur, mais ce sera un vrai bonheur dès la fin du premier
semestre 2007, "quand le site final tel que nous le rêvons sera prêt,
disent ensemble Yvan Leclerc et Danielle Girard, deux des maîtres d'œuvre du projet. Un site destiné au grand public comme aux spécialistes.
Facile à comprendre, à utiliser. Ne nécessitant pas de machines ou d'ADSL
super-puissants. Les transcriptions ont été faites dans cet esprit : une présentation
simple, la plus proche possible du manuscrit. L'idée est de ne pas donner de
réponses toutes faites, des articles bien ciselés, mais de mettre à
disposition des éléments, des outils qui permettent de faire des recherches,
à tous niveaux". Commentaires1. Le mardi 24 octobre 2006 à 22:34, par vinteix : le rangement des livres... ah ! corvée et bonheur... classement par
maisons d'édition (plaisir des yeux) ou par noms d'auteurs... personnellement,
j'aime bien aussi le classement par "catégories" : romans (français), essais,
philo, poésie, littératures japonaise, chinoise, russe, américaine, etc., etc.
? |
Mercredi 25 octobre 2006. Inviolable, au moins
côté utilisateur.
Ça doit faire plus d'un mois que je n'ai pas appuyé sur un bouton de climatiseur, ni a fortiori de chauffage. On sent la différence de bien-être (et de facture). En classe, moins d'étudiants s'assoupissent. Et une enrhumée ne contamine pas tous le groupe. Encore deux ou trois semaines comme ça... Au déjeuner, avec David et un collègue Bolivien, on discute du Panama et du Nicaragua, côté canal, et je sors ma science historique de la chose (dans mon piètre espagnol), tirée de Pura Vida — Merci, Patrick Deville ! Parfois, Pascale Casanova fait une fixette. « Le plus marrant, c'est qu'au même moment [1992] je rate
complètement ma rencontre avec Lola Valérie Stein. Quelle mouche me pique de
"refuser" — voilà ce que je pense alors — "tout compromis
avec le psychologisme ambiant", où je plaçais Duras ? Par
Lignes
de fuite, je découvre sur Prix-Littéraires :
Le blog (quel nom !), un sondage sur le Femina, similaire à
celui fort daubé
au début du
mois chez Livres Hebdo. Sauf qu'ici, le module de vote est
inviolable (importé d'un site professionnel,
le rechargement de la page n'incrémente pas, et même le changement de
navigateur ne permet pas de revoter, sans doute par un cookie ou un contrôle
d'adresse IP). Inviolable, au moins côté utilisateur. Car côté concepteur
ou hackeur, on n'en sait rien. Commentaires1. Le mercredi 25 octobre 2006 à 12:11, par brigetoun : moi aussi j'aime bien "le pli de la langue" - c'est pour cela que je reviens de temps en temps à Duras même si, je ne sais pourquoi, je ne l'aime pas. Et je n'ai pas, honteusement, lu le "ravissement de Lol V Stein" 2. Le mercredi 25 octobre 2006 à 12:17, par Grégory Haleux : Oh tu devrais réécouter l'émission, c'est effectivement Laure Limongi
qui en parle en premier, dans les cinq premières minutes, et d'une manière qui
fait beaucoup plus penser à la fixation : 3. Le mercredi 25 octobre 2006 à 15:25, par Berlol : Cher Grégory, merci pour les transcriptions ! Je vais y recoller une
oreille attentive dès que possible ! J'ai pu être trompé par le ton alors que
je faisais autre chose... Pour les influences de HB, Pound et Stein notamment,
il en était question dans le Surpris par la nuit dont je parlais
l'autre jour. 4. Le mercredi 25 octobre 2006 à 22:16, par Manu : J'aime bien l'excuse sur l'absence d'accents. 5. Le mercredi 25 octobre 2006 à 22:31, par caroline : Je suis allée sur ce blog des prix littéraires. Démolir Nisard d'Éric Chevillard n'y figure pas. Autre signe qui ne trompe pas que c'est un chef d'oeuvre ! 6. Le jeudi 26 octobre 2006 à 01:00, par Berlol : D'ailleurs, je suis aussi en train de le lire... 7. Le jeudi 26 octobre 2006 à 03:02, par cgat : le nom "Prix-Littéraires : Le blog", c'est juste parce qu'existait
depuis quelques années le site "Prix littéraires" (www.prix-litteraires.net/...) 8. Le samedi 28 octobre 2006 à 10:56, par laure limongi : ... désolée pour le retard de réaction... En effet, il y aurait eu bien
d'autres choses à dire sur les influences de Bessette et surtout sur la façon
dont elle se déprend de tout rapprochement hâtif. (C'est l'effet radio/débat...
une quarantaine de minutes passent en un éclair et on se sent tarte en sortant
du studio). 9. Le samedi 28 octobre 2006 à 19:18, par Berlol : Non, non, ne soyez pas désolée. De toute façon, je ne préviens pas les personnes dont je parle, ici ou là. Au sujet de se déprendre des rapprochements, les refuser, je me souviens de certains propos très durs, et parfois inconsidérément prétentieux de Marguerite Duras, qui, dans les années 80, rejetait toute appartenance au groupe du NR. Robbe-Grillet, dans son Histoire diffusée à la radio, en 25 épisodes, rétablissait quelques vérités factuelles, incontestables parce que devant témoin ou documents écrits (comme le titre "Détruire, dit-elle", proposé par lui). Je me demande parfois où va se nicher l'ego des auteurs, hommes et femmes, qu'ils soient de la sorte incapables de faire la part des choses. Pour Bessette, je ne sais pas... Comme vous dites, tout reste à dire... et même pour moi, à lire, tout simplement. 10. Le mardi 31 octobre 2006 à 01:33, par sebastien : c'est une obsession chez toi les sondages sur les prix. 11. Le mardi 31 octobre 2006 à 01:55, par Berlol : Futilité, futilité... Et à part ça, tu penses quoi des machines à voter ? |
Jeudi 26 octobre 2006. Les accoler quand tant les
voudraient s'exclure.
Voilà une journée, ah que, une par semaine, ça suffit ! Et même,
s'il pouvait n'y en avoir qu'une par an, je serais preneur. Trois cours bien
tassés, deux dossiers administratifs à faire avancer dans les intervalles,
avec des vrais morceaux de japonais dedans, une réunion de département
heureusement cerise sur le gâteau fort courte. « Il se sentait "un peu amoureux éconduit" c'était normal qu'il fasse cette tête, il ne comprenait pas que je ne comprenne pas. Je n'avais pas pris cette clé. Au contraire. J'avais dit : mais alors là je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment tu peux te sentir amoureux éconduit. Je ne comprends pas. J'avais remis la main sur la porte. Et puis je l'avais de nouveau enlevée. Il disait : si, tu dis ça tourne en rond, ne nous revoyons pas puisque ça tourne en rond.» (Christine Angot, Rendez-vous, p. 80-81.) « La souplesse de son échine est un objet d'envie pour les couleuvres et les limaces qui rampent sous Louis-Philippe. Après avoir soutenu le gouvernement de ce dernier, il passe dans le camp des libéraux, ces volte-face dont il sera toute sa vie coutumier obéissant aux exigences d'un idéal pur et dur entièrement confondu avec l'ambition personnelle et la soif d'honneurs de ce vil courtisan qui fera son chemin sous tous les régimes : certainement il avait assez d'huile dans ses burettes pour graisser toutes les girouettes de Paris. Pensez-vous qu'il le fit ? Oh non ! Tout pour sa gueule ! » (Éric Chevillard, Démolir Nisard, Éd. de Minuit, p. 17-18.) Oui, petit plaisir de les accoler quand tant les voudraient s'exclure... « Sous ce rapport, j'étais et je suis encore sous l'empire des
impressions populaires, lesquelles forment peut- être le fonds le plus sérieux
de l'opposition en France, et qu'on n'a jamais pu ni égarer par la
diplomatie, ni réconcilier par la paix.» 23h50 au Japon. On annonce sur France Info que le Grand prix de l'Académie a été attribué à Jo... Allez, je change de radio, musicale celle-ci, j'écris ça et je me couche. Commentaires1. Le jeudi 26 octobre 2006 à 14:26, par brigetoun : mécontent en vous endormant ? 2. Le vendredi 27 octobre 2006 à 00:13, par vinteix : et le prix de l'insupportabilité a été attribué à Phi... 3. Le vendredi 27 octobre 2006 à 00:15, par vinteix : et le prix Jean-Paul II à Phi... 4. Le vendredi 27 octobre 2006 à 00:15, par vinteix : ainsi que le prix "la cerise sur le gâteau" |
Vendredi 27 octobre 2006. Les travers français
(de porc).
Train en matinée — j'y rangeais de l'immatériel, vers la fin me délectant de ce
bijou d'énergie qu'est encore
BBH 75, soudain assoiffé de guitare j'embrayai sur
You Shook Me, alors
j'entrai dans Tokyo comme dans du beurre... Déjeuner avec T. au Saint-Martin,
puis, à trois heures, projection du film
OSS 117 (TIFF
au Bunkamura Orchard Hall). T. connaît assez bien les travers français (de porc) pour rire des effets parodiques
et des blagues potachiques (l'espion de Moscou étalé mort au hammam : « le
Soviet éponge »...). Une bonne distraction (sans plus).
« Cela ne tardera pas. j'ai épuisé mes réserves de patience, d'indulgence,
de complaisance. Je n'ai plus de larmes. Il va bien falloir que je migre vers
un autre point d'eau. Et qu'elles jaillissent ailleurs : c'est une menace que
je formule. J'ai crevé trop de sacs de sable : c'est le désert chez moi.»
(Éric Chevillard, Démolir Nisard, p. 46) |
Samedi 28 octobre 2006. Poudre aux yeux de langue
de bois d'arbre en copeaux et sciures. Levé à six heures pour m'occuper
de lui... « Je n'ajoute rien, Honorine ; mettez-vous à ma place. Vous êtes au courant comme moi, de la situation ; jugez et continuez. Oh ! ne vous gênez point, pleurez. Il y a de quoi.» (Jules Renard, Poil de Carotte, p. 82)
T
et moi au Saint-Martin. Laurent nous rejoint impromptu. Étonnez-moi, Benoît ! Si cela vous donne une once d'espoir sur l'avenir du projet de bibliothèque
numérique européenne, la suite de l'entretien avec
Benoît
Yvert est
là !... Et le reste est à l'avenant (seul Daniel Martin semble
récalcitrer et sauver quelque chose). Comment n'y pas voir du foutage de gueule ? À moins d'être
totale naïve (ou
d'avoir des vues sur un boulot). En matière d'édition, et notamment d'édition
littéraire, des tonnes et des tonnes de déceptions sont toujours prêtes pour
les cargaisons de nouveaux diplômés. Commentaires1. Le samedi 28 octobre 2006 à 23:23, par brigetoun : et la cruauté de Poil de Carotte apparaît, 2. Le samedi 28 octobre 2006 à 23:54, par Berlol : Oui et non. Dans "réticence", il veut dire que c'est lui qui a retiré
la marmite mais il se rend compte que ça ne servirait à rien car la preuve
qu'Honorine n'est plus tout à fait capable a été faite. Il éprouvait un certain
orgueil à être celui qui avait compris ce qu'il fallait faire (plus qu'un
plaisir cruel). Mais il avouera plus tard à Agathe, la petite-fille d'Honorine,
qu'il n'aimait pas Honorine parce qu'elle le tutoyait... Donc, une petite dose
de cruauté n'est pas impossible. |
Dimanche 29 octobre 2006. Balles molles à un
mètre de moi. Dimanche calme. Grasse matinée jusqu'à 9h15. Vers 11h30, en
vélo au supermarché Seijo Ishii de Laqua, à Kasuga. Rues quasi désertes, feux
bien réglés, ça file. J'ai acheté un camembert
Gillot, des pâtes fraîches, du basilic, des olives, un poivron rouge et
quelques autres trucs — de quoi remplir mon panier de vélo. Revenu, je prépare
une sauce comme on en a rarement goûté. On mange rapidement, parce que T. est
toujours à fignoler l'édition définitive de son mémoire de thèse. Vers cinq
heures, je fais une sieste de trente minutes. Christine qui me prête le dévédé que Marguerite lui a offert le mois dernier : Bienvenue en Suisse (Léa Fazer, 2004). Christine y travaille de temps en temps, en Suisse, et Marguerite en a un époux. Paraît que c'est drôle... Via
Fabula, je découvre mort de rire (« lol ! »,
comme peut maintenant dire
JCB) cet article de
Télérama. Je le copie pour
le garder tellement il est drôle ! Et puis je vais le faire étudier dans une de
mes classes. Je pourrais également le sortir quand quelqu'un me demandera —
généralement
suspicieux de mon propre niveau — pourquoi je ne rentre pas enseigner en
France... Ça me rappelle quelques fois, lorsque des conférenciers invités de
France sont entrés dans mon bureau, que ce soit pour discuter, déposer
temporairement leurs affaires ou écrire un courriel, de belles surprises à voir... leur
étonnement (que j'aie un bureau, et tout ce qui va avec). La Sorbonne : une cascade prestigieuse mais d'ubuesques labyrinthes où errent élèves et professeurs. La fin d'un mythe ? (par Emmanuelle Anizon et Nicolas Delesalle, Télérama, n° 2962, 21 octobre 2006)
2 octobre. Accueil de la Sorbonne. Marlène, yeux bleus et longs
cheveux châtains, ouvre son agenda tout neuf : « Je cherche les salles
D 634, et euh... C 395, C 1913, et euh… E 628. » Paumée, la Toulousaine.
Ce matin, pour son premier jour de cours, elle était pourtant partie
gagnante, avait exhibé fièrement à l’entrée sa carte d’étudiante prouvant
qu’elle n’était ni touriste ni terroriste, avait traversé d’un pas assuré
la belle cour pavée, monté des escaliers, pris des couloirs… et s’était
perdue. Comme tant d’autres autour d’elle, qui ont erré le nez en l’air,
avant d’atterrir en retard dans une salle aux murs jaune crasseux et à
l’horloge marquant 8h25 pour l’éternité. Alors Marlène, de retour à
l’accueil, veut qu’on lui décrypte le labyrinthe où elle va passer
l’année. Commentaires1. Le dimanche 29 octobre 2006 à 13:04, par cgat : 9h15 !?... grasse matinée ?!... au japon peut-être ... pour ma part je trouve indécent de parler de grasse matinée si je dois me lever avant 11h30-12h minimum : même handicapée par le passage à l'heure d'hiver (qui a ajouté une heure à ma nuit) je n'ai émergé qu'à 13h15, ce dimanche (heureusement que je n'ai pas la chance d'être rentière comme ce cher marcel sinon je ne verrai pas beaucoup le soleil) 2. Le dimanche 29 octobre 2006 à 16:57, par Berlol : Tudieu ! 11h30... mais comment est-ce possible ? Je n'arrive même pas à l'imaginer. En fait, dès que je me lève après 8h00, j'ai l'impression de me lever tard. 3. Le dimanche 29 octobre 2006 à 19:53, par Manu : Dans le même genre, tiré de ce dossier sur svm (svm.vnunet.fr/dossiers/20... il y a quelques jours, voici un lien vers une étude portant sur l'équipement informatique (axé autour du Wi-Fi) des universités (incluant un classement de celles-ci): delegation.internet.gouv.... 4. Le lundi 30 octobre 2006 à 01:52, par jenbamin : Une coïncidence en vaut une autre, alors je fais partager mon
étonnement de ce matin... Hier, je lisais ce billet, deux jours après avoir
discuté avec une amie, authentique étudiante de Paris IV (mais ne venant tout
de même pas de Toulouse), du désastre de la Sorbonne, non pas tant sur le plan
des moyens, mais sur le plan humain : depuis mon eldorado (Paris 8), où les
profs se préoccupent de leurs élèves (si si !), je suis toujours surpris des
comportement de la supposée élite universitaire du quartier latin, où l'on
enseigne parfois comme à l'autre siècle (lequel ? je préfère ne pas me
demander), et tant pis si l'on à affaire à des vrais étudiants qui ne sont pas
des parisiens-du-cinquième "de souche", et qui n'ont pas études entièrement
financées par papa-maman. "Mademoiselle, il va falloir choisir entre votre
stage ou vos études" dit doctement le professeur "en" Sorbonne... Quelques
fois, je me dis que c'est bien fait pour eux, "à la" (je préfère) Sorbonne :
nous, de l'autre côté du périph, dans le 9-3 comme ils disent, on travaille dur
et en plus on rigole bien, et les étudiants c'est notre priorité, et non pas
notre "plan de carrière". Bref, pas du tout ça que je voulais raconter, puisque
ce matin... : je devais me connecter au très officiel www.cies-sorbonne.fr (moi
ça m'agace de devoir dépendre d'un machin qui a "sorbonne" dans le nom), et je
tombe sur ça : 5. Le lundi 30 octobre 2006 à 08:02, par Berlol : Merci pour tout cela. On sent que c'est vécu de l'intérieur... du 9-3 !
Et ça impacte jusqu'ici ! 6. Le lundi 30 octobre 2006 à 12:13, par jenbamin : Mieux loties, mieux loties... ça reste à voir (et ça dépend à quel
point de vue) ! Mais bon, je vais arrêter là ma propagande anti-Sorbonne, de
peur que ça impacte plus loin que je ne voudrais ; et quitte à dénoncer les
privilèges, pas la peine de se tirer dessus entre universités. |
Lundi 30 octobre 2006. Tirer sur une cordelette. Tout à fait d'accord avec Chloé : « France 3, Taddeï, là j’étais vraiment contente d’y aller pour voir l’aspect fabrication. A noter que, conformément à ce qu’il a annoncé dans la presse, Frédéric Taddeï n’invite pas les gens pour qu’ils effectuent leur promo dans son émission. J’ai été contactée pour une discussion sur l’art et les jeux vidéo, le bouquin assorti à la thématique date de novembre 2003, donc j’ai apprécié la démarche. Son assistante, Sophia Guellaty, est charmante mais surtout pas conne du tout. Je suis certaine qu’à eux deux, si France 3 ne sabote pas l’émission pour les bienfaits de l’audience, ils vont réussir à sauver un tas de cerveaux humains devenus à leur contact moins disponibles.» (Chloé Delaume, le reste du billet est passionnant, merci Christine !) Déjeuner avec Manu, comme d'habitude dans ce repaire d'espions qu'est devenu
le Champ de Soleil, près Kanda. On prend du
waterzooï de poulet
— si c'est pas exotique, ça, hein ! Les détails qui suivent, insérés entre deux épisodes de la nouvelle relation
(avec Éric, l'acteur), considérée comme sincère, celle-là, permettent de
comprendre la stratégie littéraire de Christine Angot, et pourquoi elle a placé
en tête du livre le repoussoir banquier, panneau de vulgarité dans lequel bien
des critiques en vue sont déjà tombés. « Avec le banquier, j'avais toujours eu honte de cette chambre, qui ne
répondait pas à ses exigences. Il se plaignait que la salle de bains était
froide, il n'y avait pas de radiateur mais un infrarouge qu'on allumait quand
il faisait froid et ça chauffait en moins d'une minute. Je lui disais : mais,
tire sur la cordelette, tu vas voir ça va chauffer tout de suite. Il ne le
faisait pas, il préférait se plaindre du froid. Ou alors peut-être qu'il ne
savait pas tirer sur une cordelette, il ne préparait presque jamais son petit
déjeuner lui-même, peut-être qu'il ne savait pas tirer sur une cordelette. Je
l'avais vu une fois demander à son gardien à la campagne de lui apporter une
petite cuillère qui était à deux mètres de sa main, alors qu'elle était à cinq
ou six mètres du gardien lui-même, qui avait dû traverser tout la pièce en
diagonale pour aller chercher la cuillère devant le banquier, qui n'aurait eu
que deux pas à faire. À propos de ce gardien, il m'avait dit : tu seras
gentille avec Joël, c'est quelqu'un d'important pour moi. Commentaires1. Le lundi 30 octobre 2006 à 09:19, par vinteix : Interressant - je parle du billet de Chloé Delaume... mais l'émission "Les mots de minuit" dont elle parle avec tant d'enthousiasme ne doit être celle que j'ai pu voir à quelques occasions... au passage, j'avais vu celle qu'elle mentionne avec Guyotat : consternant ! Guyotat n'y a rien dit... paraissait s'emmerder... et pour cause, pour qu'il y ait une petite épaisseur de dialogues, encore faut-il un interlocuteur "intéressant", des questions pertinentes, un dialogue... Lefait ne fait que lire des extraits de textes et pose des questions plates, banales ou alambiquées mais creuses... Franchement, c'est un autre bouillon de culture qui se la joue nectar... à minuit... mais au rabais. 2. Le lundi 30 octobre 2006 à 13:13, par cgat : ah les questions de Lefait ! ... tout à fait d'accord avec vous, Vinteix : qu'on nous rende Laure Adler ! les moments que j'aime bien dans cette émission quand il m'arrive d'y passer sont ceux où les invités, seuls ou à plusieurs, se moquent ouvertement du présentateur ; mais c'est hélas assez rare et le plus souvent ils se contentent d'être interloqués 3. Le lundi 30 octobre 2006 à 13:14, par brigetoun : intéressants, je parle des passages de Angot - ça me donne envie de le lire (surtout le second, j'entendais le bonhomme) 4. Le lundi 30 octobre 2006 à 14:14, par Berlol : Vinteix, dans le passage que je cite, Chloé parle de Taddéï. Il s'agit
donc de l'émission "Ce soir ou Jamais" dont j'ai déjà maintes fois parlé depuis
cinq semaines (je crois) qu'elle a commencé. D'ailleurs, d'autres en parlent : 5. Le lundi 30 octobre 2006 à 17:36, par vinteix : oui, oui, j'avais bien compris... J'en ai d'ailleurs parlé aussi,
notamment à propos de Sollers-Onfray... là, m'étant laissé guidé ("le reste du
billet est passionnant")je faisais juste une remarque concernant l'émission
"Les mots de minuit" dont C.Delaume fait la louange dans la suite de son
billet. |
Mardi 31 octobre 2006. Mœurs deux générations après. Pas assez dormi. Mal aux cuisses et aux fesses deux jours après le squash. Costume d'été pour aller prendre le train, et y dormir. À la fac — saison des feuilles qui tombent — des documents administratifs comme s'il en pleuvait. Deux cours dont un toujours instructif car de vraie conversation. On constate d'ailleurs que ce qui a succédé à Writely, c'est-à-dire Google Docs & Spreadsheets, en théorie plus puissant, en fait, ça marche beaucoup moins bien, en particulier les enregistrements simultanés d'un même document en cours de modification à plusieurs. De plus, on ne peut pas ouvrir le même document dans plusieurs fenêtres d'un ordinateur en même temps, ni utiliser les hyperliens quand on est dans le mode d'édition. Ça, c'est un comble. J'avais d'abord pensé que c'était des bugs d'adaptation mais je vois que ça perdure, peut-être même que c'est fait exprès. Donc, au moins pour ce cours, on va laisser tomber et passer à un format de blog accessible aux seuls étudiants du cours. Extrait de Madeleine Chapsal dans Libé : Autres propos éditoriaux, mœurs deux générations après : Commentaires1. Le mardi 31 octobre 2006 à 09:19, par vinteix : Des prix littéraires, on pourrait répéter ce que disait Satie à propos de la légion d'honneur, au moment où Ravel venait de la refuser : "La refuser, c'est bien; encore faut-il ne pas l'avoir méritée". |