Jeudi 1er juin 2006. Y
arriver, entre guillemets. Voilà, c'est un peu raté. Je voulais faire un truc nouveau — me coucher tôt et écrire, une fois par semaine, le vendredi matin, mon billet de la veille sur le balcon en profitant du soleil matinal et du chant des petits oiseaux. Avant que la chaleur atteigne 28 degrés. Et me voilà à six heures devant une grisaille qui n'engage pas à déplier le fauteuil de camping. Les petits oiseaux sont là mais il faudrait que j'aille enfiler un pull et un pantalon (même si 22, c'est toujours mieux qu'en France). Sinon, le portable était prêt, avec la connexion sans fil. J'avais réussi à me coucher à 23h30, juste après avoir vu le film du jeudi (Compte à rebours mortel, avec Stallone) en lisant des blogs — parce que sans rien faire d'autre, le film du jeudi soir, ça fait un peu perte de temps... À la fin, on ne sait pas si ce qui est mortel, c'est le compte ou le rebours (en anglais, c'est D-Tox). Mais bon, c'est une habitude à prendre. C'est aussi pour voir si l'écriture du billet le matin change de l'écriture du soir. Donc il faudrait un peu de régularité — profiter de l'unité sociale qu'est la semaine pour mettre le vendredi matin à profit. Au lieu de le subir. Avant de parler d'édition contemporaine, un beau voyage dans le demi-siècle, avec le site d'Henri Thyssens sur le mystère Robert Denoël — comment et par qui l'éditeur a-t-il été assassiné en 1945 ?... Enquêtes, documents, témoignages sur le panier de crabes. De quoi perdre au moins une heure. Marre d'entendre le discours poseur de l'honnêteté intellectuelle sur la publication. Il y a dix ans encore, j'aurais applaudi des deux mains devant cette « hygiène » de l'auteur qui propose son livre à une autre maison que celle qu'il dirige. Aujourd'hui, je trouve que ça a un fumet de tartuferie et de tortillement du cul. Alors qu'il est question d'auto-édition en ligne, de création littéréticulaire et de notoriété directe par le blog lettré, et même s'il y a à boire et à manger dans la jungle de ceux qui prétendent écrire, tout ces beaux discours d'éditeurs obséquieux sur la probité dans un pâté de maisons parisien qui fait semblant de ne pas avoir l'internet, ça me paraît d'une bêtise... anachronique (tiens, ça m'évitera de dire des gros mots). Alain Veinstein : « C'est dur quelquefois de mélanger les rôles, d'être auteur et éditeur ? Catherine Guillebaud : — C'est assez difficile. Il faut, je crois, cloisonner. En tout cas, moi, c'est ma façon d'y arriver. Enfin, d'y arriver, entre guillemets. Mais je n'aurais jamais pu imaginer d'être publiée dans la maison que je dirige. C'était pour moi une sorte d'hygiène mentale. Alain Veinstein : — Vous avez besoin de l'œil de l'éditeur sur ce que vous écrivez ? Catherine Guillebaud : — Ah, oui, j'en ai besoin. J'ai tout à fait besoin de la lecture amie, pas forcément amie, d'ailleurs, critique, assez sévère, mais qui évidemment me renvoie à mes manques, à mes difficultés... Voilà, oui.» (dans Du jour au lendemain du 1er juin) Arte et JFM, ne lisez pas ce paragraphe, ça va vous faire du mal. À propos du conditionnel passé à la première personne, on a eu de beaux échanges au séminaire de cinéma. Une étudiante qui va préparer son rapport de fin de semestre sur le couple réalité / idéalité dans Les Poupées russes a demandé à connaître en détail les répliques de la scène de la rue aux proportions idéales. Je ne les recopie pas mais, en gros, Xavier imagine Célia, la top-model, et lui derrière, marchant au ralenti dans la rue de Saint-Pétersbourg dont William lui a dit qu'elle était aux proportions parfaites (25 × 25 × 250 mètres), champ-contrechamp Célia-Xavier (avec un décalage horaire que trahit l'ombre des bâtiments, c'est pas raccord, mais bon...). Et en voix off quelque chose comme : « J'aurais adoré passer tout mon temps à regarder le mouvement de sa jupe... j'aurais pu y passer la vie entière...», avant le « Mais... c'est pas possible de vivre comme ça...» du basculement dans le discours réaliste : « Éh, grosse connasse !, elle est moche, ta rue...» Et moi de dire aux étudiantes que la fonction du conditionnel passé, c'est précisément d'informer tout de suite que quelque chose n'a pas eu lieu, n'a pas été possible, qu'on est dans l'ordre du regret — mais d'un regret rhétorique, voire jésuitique, ça, je l'ajoute maintenant. Mine de rien, un grosse connasse comme ça, ça va générer du trafic... Commentaires1. Le vendredi 2 juin 2006 à 08:39, par arte : Puis-je avoir un entretien personnel avec l'étudiante
qui prépare son rapport sur le couple Réalité / Idéalité
? (à des fins purement pédagogiques). 2. Le vendredi 2 juin 2006 à 14:35, par Berlol : Tu as lu quand même... 3. Le vendredi 2 juin 2006 à 17:33, par JFM : Ca s'appelle Stress B with C-500, une gélule par jour, au matin. La boîte fait 30 gélules, soit un mois (en février, super cool). En plus, pour le midi, e-sam (ou sam-e, j'ai oublié, je n'ai pas l'emballage près de moi et pas envie de me lever), ça améliore les articulations et l'humeur. Avec ça, on peut lire Berlol, écouter France-Cu et rester zen. 4. Le samedi 3 juin 2006 à 07:29, par Berlol : Je pense qu'Arte a bien noté les références des produits... |
Vendredi 2 juin 2006.
De Shit à Bally, en passant par Hole. Après l'écriture du billet d'hier ce matin, allé au centre de sport. Lecture de Volodine. J'essaie une machine de marche montante qui, à la différence des machines de marches (steps) avec lesquelles chaque pied reste dans son plan vertical, articule en deux dimensions le mouvement des jambes. Il y a même des bras qui vont et viennent en sens inverse du mouvement des pieds, que l'on peut tenir pour forcer le buste et le bassin à mieux participer au mouvement. En dix minutes, on y transpire comme dans la jungle... La sueur dégouline lentement le long des tubes, non au goutte à goutte mais continuement, pour aller former autour de chaque pied de la machine un cercle liquide qui fait penser à la fin à une construction sur pilotis. « Je rêvais que je me dirigeais vers les sources de l'Abacau et que je les avais dépassées, dit-il. On ne trouve plus un seul Indien à cette hauteur. Même les Jabaanas ne fuient pas si loin. Même les Cocambos. La pirogue se balançait. L'eau couverte de plantes pourtant ne frémissait pas. J'avais atteint un lac, un grand lac. La nuit s'achevait. Je tremblais de fièvre. Quand je fouillais dans les replis de mon esprit afin de savoir qui j'avais été, j'extrayais des guenilles boueuses qui semblaient surtout avoir appartenu à d'autres. Je me salissais à ces souvenirs sans les comprendre. Je savais qu'on m'avait tué après un long interrogatoire, qu'on m'avait tué au bord d'un fleuve, qu'on m'avait tué dans la forêt puis laissé dériver dans les marécages, qu'on m'avait tué au fond d'une cour puis jeté à l'eau...» (Antoine Volodine, Le Nom des singes, p. 74-75) Déjeuner au Downey avec David. Pour reprendre le kilo perdu ? Shinkansen et notes beckettiennes. De Shit à Bally, en passant par Hole, c'est le chemin qu'empruntent Moran et son fils. Je les traque à mon tour pour le cours de demain matin... Pas le temps de faire autre chose. Saviez-vous que Moran compare Bally à Isigny pour la prétention de ses habitants à être au bord de la mer, au point de se nommer Isigny-sur-Mer ? Mais saviez-vous qu'Isigny était l'origine de la famille Disney ? Que c'était un Hugues d'Isigny parti avec son fils à la conquête de l'Angleterre (1066), tels Moran et son fils traversant la tapisserie de Bayeux, puis leurs descendants montés en Irlande, d'où un Elias et son fils Robert migrèrent aux États-Unis (1834) ? Sûr que dans les chaussures de Mickey Mouse, ça sent le camembert !... « Quelquefois je souriais, comme si j'étais mort déjà.» (Samuel Beckett, Molloy, p. 183) |
Samedi 3 juin 2006. Ma
hache dans la souche. Lever à 6h30 pour réviser mes notes et pour un départ, moi aussi. J'accompagne Moran et son fils, ils sortent de la maison, puis de Shit, se mettent en route, vers Ballybaba pour atteindre Bally. Je suis en colère moi aussi et je voudrais aller planter ma hache dans la souche au fond du jardin : les chenilles ont bouffé absolument toutes les feuilles du citronnier — une misère, du jamais vu. Je me demande s'il pourra survivre, sans ses surfaces chlorophylliennes convertissantes. Voilà où mène le laxisme défendu par T. ces dernières semaines. Ce n'est pas de sa faute. Nous le saurons pour la prochaine fois — ou pour le prochain citronnier... Je retourne à mes deux moutons. Ils marchent quelques jours sans se faire voir avant que Moran soit atteint du syndrome de Molloy, qui attaque les jambes, qui était déjà présent dans la volonté d'attacher son chapeau (172), dans celle d'avoir un couteau (177), dans les prétéritions velléitaires (178, 180), dans l'obligation d'écrire un rapport (180), de vider ses poches (192), de se traîner sur une éminence dantesque, d'assassiner un type, d'avoir une bicyclette, etc. — dans tous les détails de la combinatoire de la première partie, qui reviennent combinés autrement dans la seconde. Du coup, je les précède à grandes enjambées pour aller raconter tout cela à mes étudiants de l'Institut franco-japonais. Le problème, c'est de savoir ce que l'on doit faire de Molloy, une fois trouvé (185). Moi aussi, ça fait longtemps que je l'ai trouvé, Molloy. Je l'ai retourné de tous les côtés. Je n'ai rien trouvé sur la marche à suivre, ni sur la finalité. Peut-être juste transmettre... Grande première : T. et moi allons au Saint-Martin avec nos vélos — ce qui amuse beaucoup Yukie. Puis, pleins d'agneau, de salade et de nougat glacé qui se convertiront en énergie, nous sommes allés affronter les rues, les trottoirs, les piétons, les autos, tout ce qui fait le charme de Tokyo avant d'arriver à un parc où pédaler en liberté. Trouvant bien l'équilibre et reprenant de l'assurance, T. s'amuse bien. Elle a appris l'arrêt d'urgence, en posant bien un seul pied, mais complètement, plutôt que les deux, du bout, ce qui ne donne aucun équilibre. Elle a passé des vitesses. Après le jardin Kita-no-Maru Koen, nous sommes allés à Jimbocho où j'avais l'intention de m'acheter des chaussures et des pantalons d'été. Ce que j'ai réussi à faire sans avoir besoin de toucher à mes stock-options — et mes chaussures, c'est des chaussures de bateau (les bleues étaient trop usées). La course du lièvre à travers les champs (R. Clément, 1971), pour accompagner le dîner. Un collègue a prêté à T. un dévédé sur lequel ce film a été transféré. Tisa Farrow ressemble étonnemment à sa sœur Mia. Elle a peut-être même de plus grands yeux. Pour mieux manger l'écran, mon Trintignant ! Lui aussi, ce Tony, il traverse sa vie poursuivi sans la vivre, ne sachant ce qui lui arrive et faisant mine d'en être le meneur. Jusqu'à trouver in extremis un copain pour jouer aux billes. Le destin est un gitan ou une majorette... Couteau ou baguette, même Damoclès. Commentaires1. Le samedi 3 juin 2006 à 23:52, par Manu : Je connais ces chaussures, mais je voulais les revoir une
dernière fois, ce qui m'a valu de devoir trafiquer l'URL. 2. Le samedi 3 juin 2006 à 23:55, par Berlol : Ça y est, c'est réparé. Il manquait le nom de domaine... |
Dimanche 4 juin 2006. C'est
à deux le grand air. Un haut, un bas, un haut, ça suffit pour un jour. Le long haut, de 11 heures à 4 heures, c'est à deux le grand air de Tokyo en deux roues. Des rues désertes, puis un secteur d'avenues impériales ouvertes à toutes sortes de bicyclettes. Un espace de location gratuite y est même joyeusement entretenu par une association de cyclistes japonaise ; au menu, des vélos de toutes tailles et de tous styles, y compris des tandems (Cf. n°7). On essaiera un autre jour, car à ce moment-là de la balade, on commence à avoir un peu mal aux fesses... Sur les avenues, T. passe la sixième pour quelques pointes de vitesse qui nous mettent la Tour de Tokyo à moins de dix minutes, même si ce qu'elle préfère ces jours-ci, c'est maîtriser la lenteur, l'évitement des piétons sur les trottoirs, le jeu avec l'équilibre de son corps. Qui vient des abdominaux, dira-t-elle finalement. On se demande pourquoi cet espace, que Lionel m'avait signalé l'an dernier, n'est pas plus connu. C'est aussi que les périodes de réel bien-être climatique ne sont pas si nombreuses. D'ici deux semaines, ce sera la saison des pluies, puis les chaleurs de l'été... Pas sûr qu'on sorte nos roues jusqu'ici avec la même joie. On déjeune dans un restaurant peu recommandable, le Levante, dans le Tokyo Forum, alors qu'il y a sur le parvis une immense brocante comme j'en ai rarement vu. Puis on retourne chercher nos vélos. On rentre en passant par Ginza pour acheter du pain chez Dalloyau et de la confiture chez Meidi-ya. Sportifs, oui, mais pas sans jugeotte. On aura même quelques macarons pour un petit thé de débriefing à la maison. Le bas, profond, béant, le bât qui blesse, qui me fait rentrer à la maison les yeux embués et les poings serrés, c'est le film d'Ousmane Sembène, Camp de Thiaroye (1988), que je voulais voir depuis longtemps et qui passe à l'Institut à 17h30 (cycle Un été africain au riche programme). Un film très impressionnant sur cette affaire, sur ce massacre, sur cette ignominie. On en sort avec l'envie de changer de couleur, l'envie de changer d'ancêtres. Moins de 15 personnes dans cette salle pour voir combien étaient ignobles et indignes ces officiers coloniaux français et blancs, pour essayer de se figurer en deux heures trente le point auquel ils étaient racistes, et le point auquel ces tirailleurs noirs étaient confiants et respectueux — ce que Sembène réussit avec vigueur. C'est à crier. Si Indigènes est aussi fort que Camp de Thiaroye, je souhaite vivement qu'il ait moins de censure et plus de succès... Insulte toujours les éditeurs ! Si tu ne sais pourquoi, eux le savent. Le haut, ce qui redonne de l'espoir, c'est d'autres colères, les colères d'autres. Aujourd'hui celle de Chloé Delaume. Je disais dimanche dernier qu'elle devait se sentir mal après l'Arrêt sur images. Et il y avait d'autres choses qui couvaient. Je la suis, Chloé. Je te suis, Chloé. Cette fois, c'est Léo Scheer qui morfle. Pour différentes raisons, et des bonnes, qu'il n'est pas inutile de mettre sur la place publique. Sa création d'une revue littéraire ne m'avait pas du tout convaincu, en 2004. Chloé en sait beaucoup plus long que moi. Je le regrette pour elle. Et suis content que toutes ces choses ne me salissent pas. Et puis un mystère. Où est passée Caroline Leboucq ? Son blog Cousu-Main est-il piraté ? Remplacé par une liste de pubs et de sites douteux, en anglais... N'est-ce qu'un problème technique ? Caroline, si vous passez par ici, donnez de vos nouvelles ! Commentaires1. Le dimanche 4 juin 2006 à 10:01, par arte : Caroliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine 2. Le dimanche 4 juin 2006 à 12:17, par Bartlebooth : J'ai connu Aline Maupin au lycée. J'ai même des
photos compromettantes (que je vendrais au prix d'un croque-madame). Je peux
aussi corriger une grosse erreur biographique (le comble concernant une biographe
!) sur la page qui la présente sur le site du Dr Olive. 3. Le dimanche 4 juin 2006 à 13:17, par Dominique Fromentin : suis aussi allé lire blog CD, quelle tristesse de tomber
à ce niveau de ragots de concierge 4. Le dimanche 4 juin 2006 à 16:50, par Berlol : Oui, cher DF, c'est un bas que je convertis en haut. Si c'était
ma concierge, je n'en parlerais pas. Mais les ragots touchent ici à
ce qui est au cœur de ma sensibilité comme de la vôtre, à
savoir la littérature et les livres. Je suis sidéré de
voir que de grands auteurs ou des œuvres majeures peuvent sortir des mains
de gens à qui je ne confierais pas la surveillance de mon vélo.
Autant qu'il m'en souvienne, les pratiques des éditeurs m'ont toujours
déplu. La concurrence intellectuelle dans laquelle ils se mettent avec
leurs auteurs, voire leur morgue supérieure (de Gallimard à
Lindon, parfois, hein !), déplacée et vile, n'est-elle pas le
signe de leur profonde frustration ? De leur complexe d'infériorité
par rapport aux créateurs qu'ils briment ou harcèlent ? 5. Le dimanche 4 juin 2006 à 21:52, par Dominique Fromentin : vraiment je ne suis pas d'accord, il n'y aurait plus rien
qu'une sorte de Canard Enchaîné généralisé 6. Le dimanche 4 juin 2006 à 21:54, par caroline : Je l'ai euthanasié, le blog. Geste de colère contre moi-même. Après, que la pub vienne danser sur le cadavre, j'en suis désolée. Mais, c'est notre monde qui veut ça. 7. Le dimanche 4 juin 2006 à 22:09, par Dominique Fromentin : moi aussi je lisais "cousu main" et suis triste de cette décision 8. Le lundi 5 juin 2006 à 02:01, par vinteix : Suis personnellement assez partagé entre le discours de Berlol et celui de Dominique. On a beau dire ce que l’on veut de Léo Scheer (et certes la personne est sûrement critiquable, j’en ai moi aussi entendu « des vertes et des pas mûres »), mais l’on perd de vue l’essentiel à se focaliser sur les personnes (tous les milieux « professionnels » regorgent de ces affrontements, jalousies, mesquineries, concurrences, etc.) : l’essentiel, si vous parlez d’édition, me semble être LES LIVRES. Et concernant Léo Scheer, personnellement, je lui suis gré de rééditer Malcolm de Chazal et d’éditer la revue « Lignes » qui sort largement du lot et de l’eau. 9. Le lundi 5 juin 2006 à 02:50, par Berlol : Sans doute suis-je parfois trop idéaliste (j'ai des "toujours"...). Façon Péguy, qui refusait que l'idéal se compromette au contact des réalités du terrain politique. Selon vous, il faudrait donc accepter qu'il y ait, comme dans tous les milieux, du pourri dans le panier, faire la part du feu et se satisfaire de chaque œuvre magnifique qui sort des mains sales. Que l'on me permette tout de même de compâtir aux souffrances morales de Chloé... et de tous ceux et celles qui sont malnené(e)s par les pratiques endémiques à ce milieu (auteurs, stagiaires, nègres, correcteurs, etc.). À ne rien vouloir dire (ce ne serait qu'écume, que buée), on court le risque de ne jamais voir la situation s'améliorer. C'est bien si on reconstruit au propre ailleurs... Mais j'aimerais bien savoir si Dominique Fromentin, s'il était écrivain, accepterait de serrer la main de M. Scheer. En détournant la tête ?... 10. Le lundi 5 juin 2006 à 02:55, par Berlol : Chère Caroline, cela me peine mais je respecte votre décision. Nous devons donc apprendre que ça se passe comme ça, quand quelqu'un résilie son compte chez Blogger, des pubs quelconques prennent la place et le nom. Mais comment saurons-nous ce que vous publiez ? 11. Le lundi 5 juin 2006 à 03:08, par arte : Pensée pour K. 12. Le lundi 5 juin 2006 à 04:20, par Bartlebooth : Certains respectent un peu trop les livres et pas assez les
ragots. Ce qui me parait paradoxal car la littérature ne peut qu'y
gagner à être bassement malveillante. 13. Le lundi 5 juin 2006 à 05:22, par Berlol : Pour le scan de Bessette, je suis preneur aussi... 14. Le lundi 5 juin 2006 à 05:55, par vinteix : Ni respect des livres, ni respect des personnes, ni des ragots
(encore moins), mais plutôt une sorte d'indifférence à
ce qui m'apparaît surtout comme des querelles parisianistes. Même
si bien sûr, je compâtis également aux souffrances morales
de CD et à tous les tracas de ceux qui cherchent à être
"honnêtement" publiés (je sais aussi un peu ce qu'il en est du
"milieu"...) Néanmoins, même si l'époque est rude et
me semble marquée du sceau de ce que Deleuze appelait "une sous-culture"
(alternance d'époques de grandeur et de décadence) un éditeur
- surtout quand on a déjà "un nom" - on peut toujours en trouver
un autre... Je songe plutôt à tous les obscurs, invisibles qui
n'en trouvent pas et attendent leurs lecteurs. 15. Le lundi 5 juin 2006 à 06:32, par cel : ah ben oui finalement on en revient à ça, dignité et indépendance, indépendance, irrespect. Cependant si la pourriture n'est pas nouvelle il n'y a rien de méprisable à en rafraichir l'aperçu de temps en temps, ces histoires de mainmise sur les stocks de petites maisons d'éditions sont réellement dégueulasses, alors caniveau pour caniveau... 16. Le lundi 5 juin 2006 à 06:56, par arte : Je le savais bien qu'on pouvait pas faire confiance aux petites maisons d'édition... on sait jamais où va finir le stock. Pffffff !!!! 17. Le lundi 5 juin 2006 à 07:19, par vinteix : Je trouve aussi degueulasse que vous la politique generale
de Leo Scheer, ses pratiques et sa main-mise sur les stocks de petites maisons
d'edition ! Cela merite bien sur d'etre dit haut et fort, mais ni plus ni
moins qu'une critique plus generale du systeme. 18. Le lundi 5 juin 2006 à 07:26, par Berlol : Tu sais, le stock, c'est comme la pasta, ça se mange
al dente, après c'est de la bouillie, de la pâte à papier... 19. Le lundi 5 juin 2006 à 07:36, par arte : Bon ben nous avons invité CD à venir mettre
son grain ! 20. Le lundi 5 juin 2006 à 07:40, par cel : y'a pas de dignité, y'a que des mots indignes, bah bah bah... 21. Le lundi 5 juin 2006 à 07:48, par Bartlebooth : Je suis bien d'accord avec tout ça. Mais pourquoi se
précipiter à pointer le ragot comme bavardage inintéressant.
Je trouve ça diablement intéressant et nécessaire à
dire : il faut la dire et la redire l'ambiance putassière de certaines
pratiques éditoriales, et avec des exemples (ce que ne fait pas la
critique plus générale). Ce qu'on appelle ici ragot le fait
mieux que la meilleure étude conventionnelle. 22. Le lundi 5 juin 2006 à 08:00, par vinteix : Il n'y a ni dignite, ni "mots indignes". "La" langue, comme
les mots, n'existent pas, de meme qu'il n'y a pas de metalangage. Alors, "des
mots indignes", je ne vois pas ce que cela veut dire... Il n'y a que des
langues, "sans demeure". Tout depend de ce que l'on fait des mots, du langage.
Il s'agit de faire; aucune definition a priori en la matiere. 23. Le lundi 5 juin 2006 à 08:09, par chloé : Merci de m'avoir proposé de faire un tour ici, Monsieur
Berlol, ça me permettra peut-être d'être plus claire pour
ceux que mon côté concierge fort assumé agace. 24. Le lundi 5 juin 2006 à 08:17, par Berlol : Mille mercis, chère Chloé, parce que JE SUIS un lecteur lambda. J'en connais des qui, à Paris, doivent savoir tout ça, et pluss, mais ils dorment sur leurs deux oreilles et trouvent que c'est la loi du milieu, comme on disait. Moi j'aurais du mal. Mais je n'y suis pas. 25. Le lundi 5 juin 2006 à 08:17, par vinteix : Petite correction de ma part, apres les propos de CD : c'est vrai que Surya s'est degage de LS. Quant a Chazal, c'est Curnier... et aussi Eric Meunie. 26. Le lundi 5 juin 2006 à 08:22, par vinteix : Il ne faut appartenir a aucun milieu : je m'en suis personnellement
fait une regle de vie. 27. Le lundi 5 juin 2006 à 08:23, par vinteix : Tout simplement, refus d'appartenir. 28. Le lundi 5 juin 2006 à 08:26, par Berlol : N'appartiens jamais à personne, n'appartiens jamais, n'appartiens jamais... 29. Le lundi 5 juin 2006 à 08:29, par vinteix : enfin, le "tout simplement" est loin d'etre simple 30. Le lundi 5 juin 2006 à 08:43, par chloé : C'est vrai Vinteix, j'ai été injuste de ne pas
citer Eric Meunie, c'est un vrai oubli sans excuses. 31. Le lundi 5 juin 2006 à 09:30, par Dominique Fromentin : dont acte, et je retire le mot concierge, c'est plus le processus
d'aller y regarder, de retransmettre, que le ton du blog Chloé D auquel
le seul reproche que j'aie à faire c'est son irrégularité
! 32. Le lundi 5 juin 2006 à 11:10, par Bartlebooth : Berlol, ce n'est pas la première fois que j'ai un problème pour commenter : rien ne s'affiche sinon "Votre commentaire a été envoyé. Il sera en ligne bientôt." mais "bientôt" c'est quand, le jour où la complaisance aura déserté tous les débats littéraires ? 33. Le lundi 5 juin 2006 à 11:25, par k : merci ARTE 34. Le lundi 5 juin 2006 à 11:43, par Bartlebooth : Je mettrai bientôt en ligne les scans à télécharger,
je vous préviendrai. 35. Le lundi 5 juin 2006 à 12:53, par arte : Merci aussi à Chloé pour l'invitation ! 36. Le lundi 5 juin 2006 à 14:11, par cel : je peux venir ? (après la franche déculottée que je viens de prendre par vinteix, le minervois de ce soir ne suffit pas) 37. Le lundi 5 juin 2006 à 14:12, par arte : ben oui, viens, puisque tu es deculottée 38. Le lundi 5 juin 2006 à 14:13, par Bartlebooth : Bien. Oui, merci public. J'amène la mignonette. 39. Le lundi 5 juin 2006 à 14:16, par arte : J'ai peur du MERZU :(( 40. Le lundi 5 juin 2006 à 14:16, par Bartlebooth : Faudrait passer une annonce libé pour le type du salon du livre 41. Le lundi 5 juin 2006 à 14:17, par cel : y va pas te mangé, il a déjà avalé toute la muzak 42. Le lundi 5 juin 2006 à 14:18, par arte : avec l'égérie et la Muse de Harris ??? :o 43. Le lundi 5 juin 2006 à 14:18, par cel : je parlais de Merzu, mais je l'ai aussi croisé au salon y'a deux ans 44. Le lundi 5 juin 2006 à 14:19, par arte : Cel, c'est un jeu de mot avec Buse hein ! :| 45. Le lundi 5 juin 2006 à 14:20, par cel : il avait une buse de Harris au poignet (y paraît) 46. Le lundi 5 juin 2006 à 14:21, par cel : ah j'ai vu juste 47. Le lundi 5 juin 2006 à 14:22, par Bartlebooth : Berlol, réveille-toi !!!! Par la force de Merzu, réveille-toi, ils font rien qu'à polluer nocturnement ton blog !!! (pour rester dans tes obsessions du moment) 48. Le lundi 5 juin 2006 à 14:22, par arte : Tu tiens un salon de coiffure ??? :o 49. Le lundi 5 juin 2006 à 14:23, par arte : ben on a le droit de commenter plus quand on met moins de mots que les grands hein ! 50. Le lundi 5 juin 2006 à 14:26, par Bartlebooth : bon, on revient avec des NOUILLES, quitte ou double ! 51. Le lundi 5 juin 2006 à 14:30, par cel : et plutôt deux fois qu'une 52. Le lundi 5 juin 2006 à 14:37, par arte : Tu veux la recette des crevettes a l'orange ? 53. Le lundi 5 juin 2006 à 14:38, par Bartlebooth : pour mettre dans un bouquin ? 54. Le lundi 5 juin 2006 à 14:39, par Bartlebooth : ou pour valider le système de Greimas ? (soyons beaux) 55. Le lundi 5 juin 2006 à 14:39, par arte : ben oui, je suis écrivain de livres de recettes de
crevettes à l'orange
56. Le lundi 5 juin 2006 à 14:40, par cel : plutôt néo-moderne ou post-cuisine ? 57. Le lundi 5 juin 2006 à 14:42, par arte : oui bon A.J. Greimas et l'Ecole de Paris ont réalisé
une synthèse cohérente d'apports très différents
mais tous fondés sur le binarisme en linguistique, sociologie et ethnologie.
Leur méthode est une référence obligée pour tout
ce qui concerne les textes narratifs. Cependant j'émets des réserves
quant à sa validité pour les autres types de textes et des doutes
pour tout ce qui touche aux phénomènes sémiotiques non-linguistiques. 58. Le lundi 5 juin 2006 à 14:49, par arte : bon, et maintenant, si on s'enculait ? 59. Le lundi 5 juin 2006 à 14:49, par Bartlebooth : et si on enculait les phénomènes sémiotiques ? 60. Le lundi 5 juin 2006 à 14:50, par arte : tout sauf les MERZU qui avale !!! 61. Le lundi 5 juin 2006 à 14:50, par Berlol : C'est trop la fête du slip, comme dirait Chloé
! 62. Le lundi 5 juin 2006 à 14:52, par Bartlebooth : ça me rappelle Greg Lemond qui avait battu Laurent Fignon de 8 secondes, j'ai jamais autant jubilé 63. Le lundi 5 juin 2006 à 14:52, par cel : ah berlol enfin (on n'était pas assez de trois pour enculer tous les phénomènes) 64. Le lundi 5 juin 2006 à 14:54, par arte : Bon, soyons sérieux, qu'est ce que vous pensez des cailloux ? 65. Le lundi 5 juin 2006 à 14:56, par Bartlebooth : Les cailloux, les fossiles, les galets 66. Le lundi 5 juin 2006 à 15:00, par arte : on est a combien la ? 67. Le lundi 5 juin 2006 à 15:00, par cel : de cailloux 68. Le lundi 5 juin 2006 à 15:01, par Bartlebooth : on est trois, on disait qu'on était invités à ramener une bouteille quelque part 69. Le lundi 5 juin 2006 à 15:02, par arte : moi j'offre un canapé pour chat, Jaune ! 70. Le lundi 5 juin 2006 à 15:02, par arte : le canapé hein, pas le chat... 71. Le lundi 5 juin 2006 à 15:02, par cel : Alain sevestre il vient plus ? 72. Le lundi 5 juin 2006 à 15:04, par cel : (l'auteur du Slip, la fête du slip - si si ça se tient) 73. Le lundi 5 juin 2006 à 15:05, par Bartlebooth : tiens, alain, encore un qu'on avait invité et qui a fait comme si de rien n'était :d 74. Le lundi 5 juin 2006 à 15:06, par k : moi va me couché peu plus boire ni fummer ni manger
après minuit sinon....................gare 75. Le lundi 5 juin 2006 à 15:07, par cel : on fait peur avec toutes ces mauvaises manières 76. Le lundi 5 juin 2006 à 15:08, par cel : (k., bises en passant, et tout ce qu'on peut te souhaiter de bon pour demain et la suite) 77. Le lundi 5 juin 2006 à 15:09, par arte : oh ! K. Mais tout le monde est reveillé ??? 78. Le lundi 5 juin 2006 à 15:09, par Bartlebooth : le tumulte n'a jamais fait peur, il est même éditable 79. Le lundi 5 juin 2006 à 15:10, par arte : bon, le premier arrivé à 100 !!!!!!!!!! 80. Le lundi 5 juin 2006 à 15:10, par k : non va me coucher debout 5h demain, aujourd'hui j'sais plus,
j'espére que vous aurait atteint les 100 à mon retour 81. Le lundi 5 juin 2006 à 15:12, par Berlol : Ça, c'est du réticulaire, ou je m'y connais pas. C'est vrai que sur la fin ça barre en nouilles... 82. Le lundi 5 juin 2006 à 15:12, par arte : Ciao. On pense à toi ! 83. Le lundi 5 juin 2006 à 15:12, par arte : ca c'est parce que personne n'a voulu de mes crevettes a l'orange !!! 84. Le lundi 5 juin 2006 à 15:13, par Bartlebooth : on vient d'inventer le blogathon 85. Le lundi 5 juin 2006 à 15:15, par cel : 64.233.183.104/search?q=c... 86. Le lundi 5 juin 2006 à 15:16, par arte : Je trouve que "pouffiasse caractérielle" ça n'a rien à voir avec "pouffiasse" tout court. 87. Le lundi 5 juin 2006 à 15:16, par Bartlebooth : merdle le blogathlon existe déjà 88. Le lundi 5 juin 2006 à 15:16, par cel : avec un t (et un de plus) 89. Le lundi 5 juin 2006 à 15:19, par cel : à choisir et pour garder la forme, êtes-vous plutôt blogathlon ou sudavélo ? 90. Le lundi 5 juin 2006 à 15:20, par Bartlebooth : sans hésiter, le blogathlon, pour l'interactivité 91. Le lundi 5 juin 2006 à 15:21, par cel : et le réticule ne s'en porte que mieux ! 92. Le lundi 5 juin 2006 à 15:21, par arte : n'empèche, pouffiasse caractérielle ça
en dit long sur celui qui n'a plus rien à dire pour se défendre.
Il en rajoute. 93. Le lundi 5 juin 2006 à 15:21, par Bartlebooth : et on se sent tellement plus postmoderne, comme au premier jour 94. Le lundi 5 juin 2006 à 15:22, par arte : (peut-être elle ne dort pas, hein !) 95. Le lundi 5 juin 2006 à 15:23, par cel : (arte, tu meubles) 96. Le lundi 5 juin 2006 à 15:24, par arte : oui 97. Le lundi 5 juin 2006 à 15:24, par Bartlebooth : berlol devrait l'embaucher pour modérer le blogathlon 98. Le lundi 5 juin 2006 à 15:25, par arte : Tu peux m'appeler Anton (Tchékhov). 99. Le lundi 5 juin 2006 à 15:26, par cel : je te dis pas à quoi ressemblerait le compte-rendu hebdomadaire (on peut pas lui imposer ça) 100. Le lundi 5 juin 2006 à 15:26, par Bartlebooth : Appelle-moi Blogathlon (Uqbar) et réticule-moi maintenant, je n'en peux plus. 101. Le lundi 5 juin 2006 à 15:26, par cel : mince, je te prenais pour sergeï (prokofiev) 102. Le lundi 5 juin 2006 à 15:26, par arte : 99 103. Le lundi 5 juin 2006 à 15:27, par cel : 102 :)) 104. Le lundi 5 juin 2006 à 15:27, par arte : et 100 euhhhhhhh 105. Le lundi 5 juin 2006 à 15:27, par Bartlebooth : BRAVO CEL !!!!!!!! 106. Le lundi 5 juin 2006 à 15:27, par arte : Ah Merdummmmmmmmmmmm raté 107. Le lundi 5 juin 2006 à 15:27, par Berlol : Berlol, i va prendre son petit déjeuner après avoir préparé sa valise... 108. Le lundi 5 juin 2006 à 15:28, par Bartlebooth : Tu fais très Fignon, là, Arte :)) 109. Le lundi 5 juin 2006 à 15:28, par arte : Cel grande vaincrice du Berlothlon 2006 ... 110. Le lundi 5 juin 2006 à 15:29, par Bartlebooth : Bon, séance massage maintenant 111. Le lundi 5 juin 2006 à 15:29, par cel : (on espère qu'i est pas fâché) 112. Le lundi 5 juin 2006 à 15:30, par arte : Berlol il prend son petit dejeuner à 15h30 (???) 113. Le lundi 5 juin 2006 à 15:56, par Berlol : Heure de Los Angeles à Tokyo... Trop compliqué ? 114. Le lundi 5 juin 2006 à 20:43, par Sophie : Au terme d’une nuit blanche très animée, avertie par un ami de ce débat autour des éditions Léo Scheer, avant de dormir un peu, je suis venue jeter un oeil ici, un oeil d’autant plus curieux que j’ai eu l’occasion de croiser ce vilain Monsieur Scheer et que j’aurais bien des saloperies à balancer, moi aussi, mais Chloé Delaume a largement dit l’essentiel. Ce qui m’étonne un peu, c’est que le débat, très intéressant au début et relancé dans des directions différentes par certains intervenants, ait pris cette tournure finale. Je sais bien que trop sérieux n’est pas sérieux et je comprends qu’on s’amuse bien aussi à dire n’importe quoi : « la fête du slip », disait Monsieur Berlol. Mais ce qui m’étonne encore plus, c’est le temps à perdre ainsi face à l’écran. Bien sûr, chacun fait ce qu’il veut, mais, quitte à boire une bouteille ou plus (ce que nous avons fait ce soir entre amis) ne vaut-il pas mieux à cette heure-ci la partager avec quelqu’un en chair et en os, le sentir, le toucher. Ce genre de communication me surprend un peu, et quitte aussi à « s’enculer », comme le suggérait un des animateurs de la rigolade, je préfère le réel aux guillemets du virtuel. Au passage, la suggestion virtuelle et répétée ne serait-elle pas le symptôme de quelque frustration ? Enfin, là-dessus (oh pardon !) aussi, chacun fait ce qu’il veut. Petite déception donc, sans gravité, au revoir. 115. Le lundi 5 juin 2006 à 20:53, par Berlol : De fait, je vais tenter d'analyser ça bientôt.
Merci, Sophie, de votre point de vue perçant. Ceci dit, c'est sur la
longueur que ces choses-là s'apprécient : vous avez devant vous
deux ans et demi de JLR avec quelques fils rouges (et de quelques autres couleurs)
qui courent et qui nécessitent du temps de lecture, des billets comme
des commentaires. Je vous fais le coup de l'iceberg, avec la surface (de
ce jour) et la profondeur (des bientôt mille autres), mais il y a l'index
et le moteur de recherche... si on veut s'en donner la peine. 116. Le lundi 5 juin 2006 à 22:38, par alain : si 117. Le lundi 5 juin 2006 à 23:09, par Berlol : Alain ! de l'exclusion ! comment serait-ce possible ? moi
vivant, non ! 118. Le lundi 5 juin 2006 à 23:59, par arte : Sophie, que savez-vous en fait ? Que savez-vous ? 119. Le mardi 6 juin 2006 à 00:06, par Bartlebooth : Y en a qu'ont une drôle de notion du temps perdu : une heure de commentaires en s'avalant une bouteille et un bon repas, sans raconter le reste. Alors qu'une nuit blanche, c'est bien connu, c'est du temps de sommeil définitivement perdu. 120. Le mardi 6 juin 2006 à 00:58, par Berlol : Calmos... soyez gentils avec les nouveaux et les nouvelles... Et puis Sophie, c'est la sagesse, c'est bien connu... Ceci dit, je n'ai pas souvenir que des nuits passées à picoler avec des gens "en présentiel" aient fait avancer un débat plus loin que nous cette "nuit"... Mais bon, je peux me tromper, et puis je n'en ai pas vécu tant que ça... 121. Le mardi 6 juin 2006 à 01:13, par Sophie : "en présentiel" ? quel vilain mot ! Pour moi, aucun
débat virtuel (d'ailleurs, si débat il y avait au début,
j'ai du mal à le voir à la fin) ne vaudra jamais la convivialité
d'une présence physique, incarnée, avec ou sans débat,
incarnation dont l'amitié a besoin. 122. Le mardi 6 juin 2006 à 01:16, par Sophie : "en présentiel" ? quel vilain mot ! Pour moi, aucun
débat virtuel (d'ailleurs, si débat il y avait au début,
j'ai du mal à le voir à la fin) ne vaudra jamais la convivialité
d'une présence physique, incarnée, avec ou sans débat,
incarnation dont l'amitié a besoin. 123. Le mardi 6 juin 2006 à 01:23, par vinteix : Oh là ! y'a d'la joie, ici ! Ceci dit, le présent
"débat" ne m'intéresse guère... juste une chose, en passant:
si, Berlol, des nuits blanches passées à picoler ou pas ou
peu ou beaucoup ont parfois fait avancer beaucoup de choses, germes de pas
mal de poèmes, notamment, non ? 124. Le mardi 6 juin 2006 à 01:26, par vinteix : En tout cas, du coup, la référence au sperme dans le billet d'hier reste sans écho, alors que... 125. Le mardi 6 juin 2006 à 02:01, par Dominique Fromentin : le démolisseur sexiste assermenté de ce blog héritier des "salons littéraires" n'a pas pu s'empêcher d'occuper une place inversement symétrique à ce qu'il a à dire 126. Le mardi 6 juin 2006 à 02:44, par arte : Sophie vous ne répondez pas aux propositions concrètes
! 127. Le mardi 6 juin 2006 à 02:50, par Berlol : "En présentiel" était exprès entre guillemets
pour faire vilain. C'est du langage FLE... Mais voyez, Sophie, vous êtes
quand même passée à coté... Et Vinteix qui me sort
des exceptions. Oui, il y a ceux-là et il y en a encore des comme ça,
quelque part je ne sais pas où, mais 99,9% des soirées entre
potes ou collègues ne volent pas au-dessus des 35 premiers commentaires,
après c'est à peu près au niveau normal. Et puis on s'est
promis des scans de Bessette... 128. Le mardi 6 juin 2006 à 03:21, par Sophie : Le langage FLE, encore un truc de prof, non ? désolé, c'est pas mon truc. Qaunt à vos propositions, Arte, vu comment vous me parlez, je vous laisse à la virtualité jouissive et potache de vos jactances et fantasmes. Sur ce, atterrie ici par hasard, je m'en vais aussitôt, définitivement. 129. Le mardi 6 juin 2006 à 03:28, par arte : et puis on a invité Chloé, venue dare-dare-sympa,
puis DF et V ont dit des trucs puis on a fait d'autres trucs, mais off, puis
on a lu nos blogs, on s'est dit des trucs "riches" en off, puis on a fait
d'autres trucs off encore, puis hop, on s'est dit tiens si on allait jouer
chez berlol, puis on a joué chez Berlol, puis le teléphone a
sonné, puis on s'est dit à 100 on arrête, puis on a souhaité
plein de choses à K., puis on est arrivé à 100, et Berlol
a pris son petit-déjeuner, puis on est allé faire des trucs
off, au lit, donc cochons (lire ...), puis on a fait le dodo, puis eveil,
douche, café, puis des trucs off, puis tiens si on allait voir ce
qu'on a raconté comme conneries hier soir, ET LA, REVELATION : 130. Le mardi 6 juin 2006 à 03:31, par Berlol : Dommage, dommage, Sophie... A se demander si vous ne saviez pas à l'avance ce que vous vouliez trouver... Et que vous trouvez bien que ça n'y soit pas. Vous aviez des choses à dire que vous n'avez pas dites. Vous étiez mieux avec vos amis, etc. Vous êtes bien plus perverse parasite que mes potaches abonnés, en fait... Et ce mépris que vous semblez mettre dans "encore un truc de prof, non ?"... Décidément, je vous salue. 131. Le mardi 6 juin 2006 à 04:36, par vinteix : Certain que ce que j'ai dit précédemment constitue
l'exception (assez travaillé par la notion d'hétérogène
en ce moment...); certain aussi que de telles nuits, ce n'est pas avec des
collègues (profs) que j'aurai pu en vivre... plutôt dans quelque
milieu disons "artiste", pour aller vite... mais rien d'exclusif ni de certain
en l'occurrence... de plus, oui bien sûr, c'est l'exception... la plupart
du temps, c'est plutôt dans la franche rigolade de la deuxième
partie de la soirée d'hier. J'ai dit surtout cela par rapport à
l'exclusion pensée-alcool que tes propos semblaient suggérer,
mais je me suis peut-être tromper... 132. Le mardi 6 juin 2006 à 08:52, par arte : Vous travaillez l'hétérogène ? Je me
souviens d'une phrase de Deleuze et Guattari dans Rhizome (de mémoire)
: "l'ordre n'apparait jamais, dans une multiplicité, que lorsque se
produit une prise de pouvoir du signifiant, ou un procès correspondant
de subjectivation." 133. Le mardi 6 juin 2006 à 20:50, par vinteix : Bien d'accord, c'est d'ailleurs pourquoi je parlais à la fois de cruauté (c'est-à-dire d'absence de complaisance, envers soi d'abord et envers les autres) et d'hospitalité. |
Lundi 5 juin 2006. Cuir
acheté à crédit sur dix ans de bonheur. Malgré l'ivresse de ses superbes lactations, JCB ne m'a pas oublié. Il me vous a dégoté une œuvre éjaculatoire plutôt amusante, et japonaise de surcroît. Mais est-ce à dire qu'il n'y a pas, dans l'art, d'autres représentations explicites du jet spermatique ? Le sperme peut aussi être employé comme matière première. Dans une expo à Bruxelles, quand j'y suis passé l'an dernier, il y avait une sobre série de toiles à taches jaunâtres. Jan Fabre, peut-être ? Faudrait que je demande à Jean-Philippe Toussaint qui m'y avait emmené, il doit s'en souvenir... L'INA se faisait de la pub en claironnant mise en ligne gratuite de 100.000 émissions, ou heures, je ne sais plus. Une chronique d'Arrêt sur Images d'hier fait le point... et le trouve un peu flou. On nous abuse quelque peu sur les temps et la gratuité (ce que je pressentais le 1er mai...). Et puis, chez moi, mauvaise installation du truc de son d'Apple pour PC, je n'ai jamais entendu un seul bruit d'une page de l'INA ! Alors que j'ai essayé trois ou quatre fois depuis un mois... Un comble, moi qui... Pas eu le temps de finir ma phrase : la voix de Modiano vient de surgir (deux minutes du Soir 3 de 1978, avec Modiano et Conrad Detrez). Fallait-il donc attendre, ce que rien n'indiquait, près de dix minutes, que le téléchargement en arrive à un certain point pour que la lecture commence ?... Cela signifie-t-il que le serveur de l'INA est très sollicité ? Et pourquoi ne puis-je entendre un deuxième extrait (quoi que je fasse) ? Bref, de mon point de vue, encore une usine à gaz... (Alors qu'aucun problème avec YouTube, par exemple.) Déjeuner avec Lionel et T.... au Saint-Martin. Je précise qu'on envisageait initialement d'aller chez Peter mais que c'est fermé le lundi. On se connaît depuis plus de dix ans, grâce à Étienne Barral, si je me souviens bien. Ils font partie de mes rares et précieuses connaissances françaises en dehors du monde universitaire. Je crois que c'est la première fois que j'ai pris un poulet-frites pour correspondre à l'image de mon journal — mince, le conformisme me guette. Mais il y avait un peu d'ironie, un effet de mise en abyme. Non, rien du tout, c'était purement par facilité. Si si, je sentais l'autoraillerie, que Lionel voie que je ne me prenais pas au sérieux. De toute façon, c'était bon. Après on passe faire régler le frein du Peugeot. Au lieu de buguer dans les effets spéculaires — ce qu'on est bête quand on se regarde — je ferais mieux de réviser ma semaine ! Je me rends compte en effet que j'ai oublié un truc essentiel, capital. Les Perspectives contemporaines du 30 mai, All You Need is Ressentir, de Jean-Charles Masséra ! Écoutez vite ! Faut que je le mette dans mon baladeur pour le shinkansen de demain.... J'ai rendu des livres à l'Institut, aussi. On m'a autorisé à reprendre tout de suite mon Volodine pas encore achevé. Ouf ! J'ai du mal à boucler, ce soir, parce qu'en même temps je suis les commentaires du billet d'hier et que Chloé dans mon salon ça m'a fait un choc — heureusement qu'il y avait le fauteuil cuir acheté à crédit sur dix ans de bonheur fou, comme aurait pu dire Masséra. Commentaires1. Le mardi 6 juin 2006 à 08:31, par vinteix : Concernant les giclees masculines, dans la peinture traditionnelle
erotique japonaise, elles sont legion, n'est-ce pas ? Et sinon, du cote des
illustrations de Sade ou de Bataille ("Histoire de l'oeil" par Masson ou
Bellmer et Kaneko, au Japon), ca gicle fort aussi. 2. Le mardi 6 juin 2006 à 08:57, par arte : y'a pas beaucoup de commentaires sur ton blog, je suis déçu ! 3. Le mardi 6 juin 2006 à 09:05, par Berlol : Ben, là, si tu veux, ça me repose... Donc ne te bile pas. C'est bien, ton commentaire 130, comme le 129 de Vinteix. "Un haut, un bas, un haut", finalement, ça se répète dans les commentaires... 4. Le mardi 6 juin 2006 à 10:27, par le pseudo est obligé : le sexisme a frappé fort et à la hauteur de ceinture du caniche hier soir : entreprise de démolition systématique dès lors que discussion intéressante s'esquisse ? |
Mardi 6 juin 2006. Je n'irai
pas jusqu'à scalp. J'ai eu un teigneux mal de tête arrière gauche une bonne partie de la journée — dû peut-être au suivi fébrile des commentaires qui s'amoncelaient en queue du billet d'avant-hier. Quant à celui d'hier, on dirait bien que personne ne l'a lu. Mais peu importe, je trace. Je ne vais pas me lancer tout de suite dans une tentative d'analyse du phénomène, mais j'y réfléchis. En gros, les questions sont les suivantes : 1. Pourquoi un billet attire-t-il plus de commentaires que d'habitude ? Par expérience, je sais que ça dépend assez peu du contenu. Ça viendrait plutôt d'une interaction dans les premiers commentaires... 2. Peut-on parler de trophée (je n'irai pas jusqu'à scalp) quand on a réussi à faire intervenir en commentaires une personne célèbre ou relativement connue qui était citée dans le billet ? Même si le trophée ne revient pas au maître des lieux mais à un commentateur mieux réticulé que soi. 3. Y a-t-il une loi de dérapage du sérieux dans le n'importe quoi, intégrant des effets euphoriques, des substances déshinibitrices, le primat de la connivence sur le sens et sur le qu'en-dira-t-on ? 4. C'est comment qu'on freine, ou qu'on gère l'after, quand des gens frais arrivent de l'extérieur de la discussion avec forcément des gros sabots vu qu'ils n'ont pas lu les quarante billets précédents (alors que les connivents oui) ? 5. Est-ce si important tout ça ? Là, je peux répondre en remontant ma mèche verte : non. On est le 6/6/6, dans le shinkansen j'écoute encore Odile Grosset-Grange et Jean-Charles Masséra dire le texte de ce dernier. Dans lequel un homme revient par l'analyse de la pop sur les causes de son incompréhension du monde... Faut dire qu'il avait tellement mal commencé (milieu familial, catéchisme). « L'attitude que les groupes qui dégagent un bénéfice net de 134 millions en progression de 11,8 % par rapport au résultat 2003 exigent par principe d'un mec comme toi est cette acceptation passive que t'as quand t'écoutes ce genre de trucs avec un visage heureux et ta tête qui bouge de gauche à droite, et qu'en fait ils ont déjà obtenue par leur manière d'utiliser tes nuits blanches à rêver... [...] La réussite des groupes qui dégagent un bénéfice de 134 millions en progression de 11,8% par rapport au résultat 2003 avec leur grosse orchestration repose sur la dévastation mentale d'un mec comme toi...» (deux extraits de All You Need is Ressentir, de Jean-Charles Masséra) « La foi est un véritable engagement contre l'intelligence », dit-il aussi. Demain, je citerai Volodine en harmonique à ça. Faire des cours en essayant de se masser discrètement la nuque n'est pas toujours du meilleur effet. Le ton de voix est trop blême pour motiver l'étudiante en pleine digestion. Les exercices de phrases à prononcer au téléphone manquent de dynamisme. En vrai, ça ferait fuir les clients. Une perle, quand même, dans les conjugaisons du verbe faire : je fais / tu fais / il fait / nous faignons / vous faignez / ils faignent. Promis, je ne mens pas. Finalement, c'est l'échauffement d'un ping-pong qui va griller la névralgie — sale bête ! David a encore bien joué en causant boutique — ce garçon n'apprendrait-il que quand son cerveau est occupé à autre chose ? Trois de nos étudiantes sont venues jouer une petite heure, celles avec qui j'étais allé à Versailles en mars. Puis j'ai repris balle avec un collègue plutôt pro... pour constater que ces derniers mois à jouer moins n'avaient pas arrangé mon niveau. Je plie bagage quand arrive la troupe de cheerleaders qui poussent la moitié des tables pour leur entraînement de cris guerriers et de figures à s'envoyer en l'air. Commentaires1. Le mercredi 7 juin 2006 à 06:56, par le pseudo est obligé ? : l'absence de commentaires hier tenait à un problème
technique : on recevait le message "votre message a été envoyé,
il sera mis en ligne prochainement" |
Mercredi 7 juin 2006. Au monocle
la fin de leur race. Souple vent feule dans les branches
Une folle nuit pour se refaire un espoir
qui jamais ne tigre quand j'en veux
Comme souvent en milieu de semaine, pas grand-chose à dire. Ou pas beaucoup de capacité à dire grand-chose. Ce qui n'est pas tout à fait pareil. Parce que des choses à dire, il y en aurait toujours. Rapport au temps qu'il a fait, aux personnes croisées, à ce qu'on a vu dans le réseau, au courrier reçu... Et du Burroughs chez S. L., et le Tumulte de François, tant qu'on y est. Et ce qui manque n'est même pas tant la motivation que l'angle d'attaque — comme un lieu fermé dont on devinerait les merveilles contenues mais pour lequel on n'aurait aucune clé ni porte. Mais voilà, sauf la phrase aux deux liens, ces deux petits paragraphes sont de l'an dernier, à un jour près. Cycle, plagiat de soi, piège. Je regarde moins souvent qu'il y a quelques mois ce que j'écrivais à même époque l'an passé ou il y a deux ans. La nouveauté de pouvoir me revoir en écriture s'est émoussée. Reste l'étrangeté à mes yeux de ma disponibilité textuelle quand corps et esprit restent toujours aussi privés et inaccessibles — sauf pour ceux qui croient que je m'épanche (mais même ceux-là commencent à se méfier d'ailleurs). Carottes rapées, steack haché et kiwi en regardant La grande Illusion — où des hommes ont faim. Après quelques minutes, je me suis rappelé l'avoir déjà vu, il y a longtemps. Pathétique quand même des deux officiers de sang bleu qui constatent au monocle la fin de leur race, l'un drapé dans un tragique adieu aux castes et traditions (l'Allemand, ce que matérialise son corset de grand blessé), l'autre empanaché d'espoir démocratique (le Français, jouant de la flute pour se mener lui-même à la mort). Le bleu reviendra dans les yeux d'un enfant — et non plus dans le sang. Je félicite Brigetoun, l'avignonaise. Elle est la première à faire référence à La Corde raide que je me suis permis de donner à lire. Au fond, ça lui revenait puisqu'il y est question d'Avignon. Bribes de ce que je réécoutais hier, après Masséra... Rien que les amateurs de Volodine ne sachent déjà, sauf que c'est clairement dit, sans interruption d'un tiers ni que la parole soit dénaturée par des considérations anecdotiques... « D'un cercle, non. Mais d'une pyramide, oui. Je pense que depuis longtemps, j'ai fabriqué les livres comme on fabrique, comme on sculpte un objet, comme on fabrique un objet à partir d'éléments qui se répondent et qui ont les mêmes masses, physiquement parlant. Ce sont des masses de textes qui s'équilibrent et Entrevoûtes fait allusion à une formation, à une architecture particulière. Et c'est peut-être pour affirmer que le roman, le livre ne va pas être façonné comme un livre traditionnel ou conventionnel mais comme un objet, d'art, d'art textuel. Et dans cette fabrication d'art textuel, il est nécessaire d'avoir des règles d'équilibre, des règles que j'appelerais fondamentalement musicales, plus que géométriques. [...] La construction vient de voix différentes. Il y a des voix différentes qui ont fait circuler des textes. Il y a toujours derrière les livres, cette idée, de fiction, bien sûr, que les voix surgissent depuis une communauté d'écrivains, une communauté de voix qui existent dans la solitude, dans la perpétuité, dans l'enfermement. Et c'est à partir de cette circulation de textes qui sont des fragments, qui se regroupent peu à peu, qui se façonnent peu à peu, collectivement, qu'un livre se fabrique, finalement que naît un livre. Et l'emboîtement final se fait à partir de textes qui ont déjà existé, qui ont déjà leur histoire, qui ont déjà vécu, déjà été répétés plusieurs fois, de cellule en cellule, sous les portes murmurés. [...] Je me suis toujours efforcé, en définissant les personnages, de gommer la différence entre, souvent, le vivant et le mort, mais également entre l'humain et l'animal. très souvent mes personnages sont à cette frontière d'indéfinitude qui leur permet d'avoir une pensée souvent ambiguë qui n'est pas totalement humaine.» (Antoine Volodine répondait à Alain Veinstein dans Du jour au lendemain, diffusé le 15 février 2006). |
Jeudi 8 juin 2006. Regards
qui ne se croisent pas. Il a un cheval à la place du cerveau... Témoignage entendu ce matin à la radio — le dépit total d'un père sans son enfant. Incendie d'un centre équestre, pas d'équipement de sécurité, adolescents morts, propriétaire voulant reconstruire, aucune compassion pour les victimes. Il a ce mot étonnant. Annonce de pluie. Vents qui feulent plus fort, vrombissent. Ondée entre deux heures et deux heures dix. Tous les étudiants attirés par les fenêtres, électrisés pour les exercices sur les horaires, emplois du temps, temps de transport en commun, heure du lever. Après, pendant le séminaire de cinéma, je ne sais pas s'il pleut, tout est fermé pour avoir le noir relatif et regarder en détail quelques scènes à commenter. Question d'une étudiante sur Les Poupées russes : le mensonge de Xavier à Wendy (allant retrouver Celia à Moscou) est-il accidentel ou prévu (au sens de prémédité) ? On regarde la scène, une scène très courte, toute en jeux de têtes qui se tournent et de regards qui ne se croisent pas, Wendy à l'ordinateur, téléphone portable de Xavier qui sonne à côté d'elle, le prend machinalement pour le passer à Xavier en l'appelant, voit au passage que l'appel vient de Celia, Xavier qui prend le téléphone, voit Wendy concentrée sur l'ordinateur, croit qu'elle n'a pas regardé de qui est l'appel, s'écarte pour répondre, va échaffauder son mensonge — donc accidentel, sans mesurer les conséquences, mais l'accident est, comment dire, fourni par Wendy, qui a vu et n'a rien dit, comme pour tester, laisser venir la pente naturelle d'un garçon qui n'est pas encore fixé... J'ajoute la minute du médiologue : ce téléphone portable, c'est celui que Xavier utilise en France et en Angleterre, qui fonctionne à Saint-Pétersbourg, je ne sais pas si c'est vrai, mais pas étonnant à l'époque de l'interconnexion des réseaux. Donc scène impossible deux ou trois ans plus tôt. Puis souvenir d'autres déboires téléphoniques de Wendy, dans L'Auberge espagnole, quand la mère de Xavier appelait à Barcelone, et demandait à Wendy si Xavier était à la fac, Wendy courroucée parce qu'elle entendait la fuck... Mais pourquoi est-elle la seule, dans ces deux films, à ne pas parler de langue étrangère ? Test de mise en ligne publique des archives de Litor de 1999... Puis sport, d'abord pour passer entre les ondées. Mais qu'est-ce que ça sent bon ! Sudavélo pour Volodine suite, à citer un autre jour. Je ne sais pas pourquoi — conférenciers et colloquants doivent avoir un instinct grégaire — il y a parfois de ces paquets de dates concentrées et superposées à vous donner des envies d'ubiquité. Là, c'est la mi-juin qui s'annonce chargée et peut-être que je n'en verrai rien, mais je peux tout de même annoncer... D'abord des interventions et conférences de Philippe Artières : vendredi 16 juin, 18h (heure à confirmer), Pratiques autobiographiques, à l'université Waseda, faculté des Lettres ; samedi 17 juin à 14h à l’IFJT, Du plomb dans les ailes — la violence politique contestataire. Japon France Italie (journée d'études, 14h-20h); lundi 19 juin à 18h à la MFJ : Les mouvements contestataires des années 1980-1990 ; mardi 20 juin, 17h-19h, table ronde Foucault et l'usage foucaldien au Japon, université Keio, campus d'Hiyoshi ; mercredi 21 juin, 18 h, conférence L'art du diagnostic. Foucault et l'actualité, université de Tokyo, campus de Komaba, bâtiment 18, 4e étage, salle 3 ; jeudi 22 juin, 17h, conférence Archives de Foucault, université Gakushuin. Colloque 1968 / 1989 : Transformations de la France et du Japon — Regards croisés, les 21 et 22 juin 2006, Maison Franco-Japonaise de Tokyo, 17h-20h. En attendant, je vais essayer de lire le troisième Cahier du CERACC, consacré au Lecteur, enjeu de fiction, avec des articles sur Sarraute, Quignard, Bergounioux, des Forêts, Cortàzar et quelques autres. De quoi passer la saison des pluies... Commentaires1. Le jeudi 8 juin 2006 à 09:26, par brigetoun : assez fascinant de voir notre vie ou du moins notre période devenir l'objet de colloques - surtout avec un tel regroupement, parce que les thèmes se répondent un peu non ? 2. Le jeudi 8 juin 2006 à 12:21, par arte : Vivement le prochain James Bond ... 3. Le jeudi 8 juin 2006 à 17:06, par k : oui, enfin on commence à vous connaitre 4. Le jeudi 8 juin 2006 à 17:49, par Berlol : D'ailleurs Wendy (Kelly Reilly) serait très bien en James Bond Girl... 5. Le jeudi 8 juin 2006 à 21:40, par arte : ... K. , Mais nonnnnnnnn : c'est R Duris qui doit faire le méchant ! |
Vendredi 9 juin 2006. Le plus
lucide n'est pas sans facéties. J'avais du retard. Je lis Antoine Emaz chez Remue.net... Maintenant, j'ai de l'avance. La pluie crépite. Ce matin, ni sport ni balcon. Quelques pages de Beckett, avant la prise de notes ce soir. L'homme le plus sérieux, le plus lucide, n'est pas sans facéties. « [...] j'appris que Condom est arrosé par la Baïse.» (Molloy, p. 191) Malgré tous les trolls du monde, l'interconnexion des connaissances progresse — comme un cerveau géant, à l'échelle de la planète, qui s'engendrerait dans un désordre parfait, ce n'est pas nouveau, et dont certaines cellules, trop mal ou trop bien élevées, seraient en proie à croire à leur liberté individuelle. Via Affordance.Info, site de cartographie des cours et conférences en ligne (c'est comme ça que je traduis academic podcast mashup, à défaut d'entente sur une télépédagographie...). Encore très peu de choses en français, mais... ça nous donne de belles occasions d'améliorer notre anglais. Ceci dit, j'écris déjà beaucoup en anglais, si j'en juge par cette requête trouvée ce matin dans mes statistiques... Ce qui veut dire, si le traducteur automatique ne travaille pas trop mal (moi, je n'y suis pour rien), la possibilité d'apprendre l'anglais par moi-même, ou autrement dit d'apprendre mon propre anglais... Je ne sais pas si tout le monde mesure bien la portée de cela. On vérifiera des sens uniques avec Answers, léger et pratique, quand parfois avec le TLF les étudiants tournent en rond sans trouver de sortie textuelle (utile pour ceux qui commencent à lire la presse française). La pluie s'est arrêtée. Avec David, entre deux bouchées hambourgeoises, j'imagine un appareillage entre deux personnes de langue différente, connecté à des ressources internet, qui reçoit la parole dans une langue, la transcode pour la faire traduire puis la réencode vocalement pour la donner à entendre dans l'instant — les trois technologies impliquées existent, je crois. « Mais ce n'est pas arrivé à ce point de mon récit que je vais me lancer dans la littérature.» (Molloy, p. 206) — pensé-je en arrivant en bougé sur Ginza. En tout cas, pas avec un site qui se prétend la web TV du monde littéraire... Toujours cette confusion stérilisante, ce brouillage volontaire et servile entre livre, texte et littérature. Alors que pendant ce temps-là, en Avignon, la recherche du dôme de Claude Simon continue... Commentaires1. Le vendredi 9 juin 2006 à 12:51, par k : nouv'elle : opérée mardi, obligée de me rendre à la reunion des licencier pour info assedic. J'suis en arrete jusqu'au 18, le ventre qui se tord et 9 de tension, je reprend le 19, licencié le 20 au soir si je prend le plan de reclassement........................ 2. Le vendredi 9 juin 2006 à 15:51, par Berlol : Prenez soin de vous et ne vous laissez pas faire, chère K, avec toute ma sympathie, même si ça ne sert pas à grand chose... 3. Le vendredi 9 juin 2006 à 16:27, par cg : " comme un cerveau géant, à l'échelle
de la planète [...] dont certaines cellules, trop mal ou trop bien
élevées, seraient en proie à croire à leur liberté
individuelle " 4. Le vendredi 9 juin 2006 à 19:45, par Berlol : Tout juste ! Ça circule... Je vois que nous sommes sur les mêmes fréquences synaptico-réticulaires... (Et merci du compliment.) 5. Le vendredi 9 juin 2006 à 22:18, par Manu : Qui a parlé d'une intelligence collective ? 6. Le samedi 10 juin 2006 à 00:25, par arte : Ben c'est pas Carl Gustav ? 7. Le samedi 10 juin 2006 à 02:00, par cg : Beaucoup d'essayistes et d'auteurs de sf ont parlé
d'intelligence collective depuis le développement d'internet. 8. Le samedi 10 juin 2006 à 03:00, par Berlol : Mais... ne pas confondre CG et C. G. Jung... 9. Le samedi 10 juin 2006 à 05:20, par vinteix : et C-Jérôme ? 10. Le samedi 10 juin 2006 à 05:22, par vinteix : ... ceci dit, "l'interconnexion des connaissances" évoquée plus haut peut participer d'un mouvement d'intelligence collective... 11. Le samedi 10 juin 2006 à 18:27, par cg : c'est plutôt ça, oui ... ce que pourrait engendrer
cette interconnexion 12. Le samedi 10 juin 2006 à 19:18, par Berlol : Belle lumière avant l'extinction des feux. Je suis d'accord sur le fait que l'intelligence collective ne serait pas l'effet de la volonté mais plutôt un résultat empirique. |
Samedi 10 juin 2006. Boîtes
de sardines et gelée d'oursins. Euh... bon... des égarements du personnage beckettien au dîner bien arrosé, ce fut une journée bien balancée... on verra demain ce que je pourrai en dire... Le lendemain et eu égard à ce qui a déjà été dit dans les cinq premiers commentaires... Avant-dernière séance sur Molloy. Détaillons le départ du fils de Moran, missionné pour acheter un vélo solide à Hole, le passage d'un homme admirable à qui le reste de pain est donné, Moran n'ayant plus que des boîtes de sardines, puis, le lendemain, d'un homme détestable qui finira « la tête en bouillie » (206), une oreille égarée dans le bosquet (208). Que Moran cherchant Molloy se reconnaisse (Cf. couple chez Gauer) dans cet homme qui cherche celui de la veille ne suffit pas à expliquer le coup de sang. On compare les arrivées de personnages puisque plus tard il y aura encore le berger et le fermier, et l'on découvre une règle d'or de Moran : silence et distance sont les clefs de l'entente, tandis que parole et proximité provoquent l'hostilité... ce que l'arrivée dérangeante de Gaber un dimanche d'été avait inauguré. L'abandon progressif de l'état d'être social — ce que Moran était encore en quittant sa maison — dans un mouvement vers un état d'être de nature, qui ne serait un état dangereusement sauvage qu'en cas d'agression, la distance sociale étant devenue une distance de fuite, semble se confirmer dans la confiance retirée au « cerveau seul » (207) et la perte de goût pour la prévision et le calcul (203). De là, mon sentiment personnel sur la construction de Molloy, que je livre ici pour la première fois : il se pourrait bien que Moran devienne Molloy. C'est-à-dire que la seconde partie du livre soit chronologiquement la première et que l'interversion des deux parties, soutenue par tous les phénomènes de retours et de reprises, propulse la dimension biographique dans de l'ontologie aporétique, but littéraire de Beckett. On y reviendra la semaine prochaine... En prévision du soir, déjeuner léger à la maison. Dans l'après-midi, tour en vélo jusqu'aux abords de l'hôtel Edmont, de l'autre côté d'Iidabashi, pour récupérer chez Avon House un pantalon laissé la semaine dernière pour l'ourlet. Après que j'avais montré à T. un costume bien coupé à un prix raisonnable, la moitié de ce que j'ai vu dans les grands magasins, le vendeur nous explique qu'il s'agit de fabrication sur mesure, par combinaison informatique de plusieurs patrons, et qu'il dispose de pièces de tissus de grande marque (Zegna par exemple) à bon prix. Bon, allons-y pour un costume ! Je choisis même la doublure cachemire monochrome (paisley) et les boutons. Rendez-vous dans trois semaines... Le dîner, c'est, à l'invitation de Christine et Thomas, dans un restaurant très chic — et presque désert le soir car dans un quartier de bureaux (Hanzomon, près du Palais Impérial). Au 9e étage de l'immeuble, l'Argo vogue sur les lumières de Tokyo. Christine nous présente quatre personnes avec qui la conversation sera vite animée et joyeuse, en anglais, en français ou en japonais. L'un se révèlera ambassadeur (pas de France, je l'aurais reconnu...), une autre Christine aura travaillé des années au Petit Robert, etc., mais aucune de ces personnes n'aura fait avance de ses qualités avant que la conversation n'en requière le dévoilement — rare qualité, tact ou quoi, à laquelle je suis très sensible (rien ne m'est plus odieux que, dans un cadre informel, les titres étalés en préambule d'une parole en tant que...). Le menu : Amuse (pour amuse-bouche) Gelée d'oursins, crème de fenouil au caviar (œufs de lompe, en fait) Poisson Kihata poêlé, sauce marinière Côtes d'agneau grillées Plateau de fromages (pas écrit au menu, fait sensation) Crème d'ange (parfois dite d'Anjou) Café et digestif (Thomas et moi optons pour un Armagnac de 1952 — excellent, mais c'est lui qui m'a cassé — l'armagnac, pas Thomas). Il paraît que les chaussures de Christine ont quelque chose de spécialement admirable. Je ne vois pas quoi. C'est en-dessous peut-être... De toute façon, elles ne lui permettent pas de marcher. On rentrera donc à quatre en taxi puisque nous habitons le même quartier. Minimalement, j'associerai par la suite boîtes de sardines et gelée d'oursins pour figurer elliptiquement cette journée postmoderne, puisque, la tête dans un étau, je ne voyais aucune contradiction entre les deux termes de ce qui pourrait bien ne même pas être une équation. Commentaires1. Le samedi 10 juin 2006 à 11:07, par alain : Suède-Trinidad 0-0, c'est une surprise. 2. Le samedi 10 juin 2006 à 11:48, par cel : Ne parlons pas : berlol a un peu bu - respect 3. Le samedi 10 juin 2006 à 11:51, par Bartlebooth : Je ne retrouve pas le titre dans le corps du post - je ne comprends plus 4. Le samedi 10 juin 2006 à 12:00, par cel : ... Le citronnier semble reprendre quelques forces malgré
la dévastation récente. Entre deux cours dans le shinkansen
croisé trois Boîtes de sardines et gelée d'oursins en
accompagnement - décidément ce bordeaux importé m'a tapé
sur le crâne plus que je ne l'imaginais... de fait : pas de ping pong
aujourd'hui, mais parlé avec une étudiante à vélo
(*suda) de l'importance de l'approche phonétique en FLE, tandis qu'une
phrase de Molloy me tournait et retournait en tête, oubliée depuis.
Je ferai ma journée demain. 5. Le samedi 10 juin 2006 à 15:38, par Berlol : Content de lire Alain ! 6. Le samedi 10 juin 2006 à 20:08, par marguerite : "Les grains s'ajoutent aux grains et un jour c'est un tas,
un petit tas, l'impossible tas ". S.B. 7. Le samedi 10 juin 2006 à 21:02, par marguerite : Il manque trois mots (essentiels) à la citation de Samuel. Patrick va encore me remonter les bretelles : ["Les grains s'ajoutent aux grains], un à un ,[ et un jour..."] et paf, le coup du tas ! 8. Le samedi 10 juin 2006 à 22:21, par Berlol : Merci, Marguerite, d'être passée. Puis d'avoir rétabli l'assonance en "un". C'est quand, notre prochaine sortie ? 9. Le samedi 10 juin 2006 à 23:58, par arte : Berlol sort avec Marguerite ? 10. Le dimanche 11 juin 2006 à 02:16, par Bikun : Pareil pour moi. Les gens qui étalent leur titre et qualité, ça m'horripile... 11. Le dimanche 11 juin 2006 à 02:33, par Berlol : En tant que docteur ès lettres, je dirai même que... (même pas vrai). Salut, Bikun ! Je file au squash... 12. Le dimanche 11 juin 2006 à 07:53, par Marguerite Duras : "respect" ?! 13. Le dimanche 11 juin 2006 à 09:13, par Berlol : C'est la saison des marguerites, on dirait ! 14. Le dimanche 11 juin 2006 à 12:11, par brigetoun : que Moran soit Molloy et ne le devienne pas, pourquoi pas mais si j'ai bien compris faut faire revenir le vélo, et se débarrasser du fils 15. Le dimanche 11 juin 2006 à 23:37, par arte : Et si Molloy était le fils ET le père, le vélo faisant saint esprit... on a déjà vu ce genre de cas se produire ! 16. Le lundi 12 juin 2006 à 00:17, par cel : "irrespect" ? (c'est mieux ?) me semble pourtant évident que Duras crachait pas sur la bouteille... 17. Le lundi 12 juin 2006 à 00:33, par Berlol : D'accord pour le vélo saint-esprit. D'ailleurs, ne
dit-on pas "avoir un petit vélo" ?! 18. Le lundi 12 juin 2006 à 01:58, par arte : Cel > et Beckett don' 19. Le lundi 12 juin 2006 à 02:48, par Bartlebooth : D'ailleurs Beckett ne serait-il pas influencé par "la Passion considérée comme course de côte", de Jarry ? 20. Le lundi 12 juin 2006 à 07:40, par arte : On aurait retrouvé le petit vélo à guidon chromé de Molloy au fond de la cour ! |
Dimanche 11 juin 2006. Jusqu'à
ce que de froid la tête me tourne. Réveils poisseux et multiples avec et sans oreillers au gré de maux de tête réels et imaginaires... On dirait du Volodine, sauf qu'il n'y a pas de souvenirs de rêves... Lever à 7h pour faire du thé au jasmin et commencer mon billet. En une heure, les deux sont torchés — je veux dire, les maux de tête, grâce au thé, et le JLR d'hier. Ai tout de même annulé le ping-pong, par précaution. Et aussi parce qu'il y aura squash ce soir. Pour évacuer ses toxines, T. va, elle, au centre de sport d'Iidabashi — pour transpirer, dit-elle. Avec un parapluie. Elle reviendra pour le déjeuner — que des légumes, dit-elle. Et des fruits, ajouté-je. Aucun relief atmosphérique, de la pluie descend d'un couvercle uniforme gris plomb. On dirait une autre planète. Je vais faire des courses, légumes et fruits, au supermarché Hanamasa. Tout est calme. A voté. Je m'étais inscrit pour voter électroniquement au scrutin de l'Assemblée des Français de l'Étranger. Ça a été compliqué. Il fallait d'abord m'inscrire pour ce choix, de voter par ordinateur. Ensuite quelques jours plus tard, ayant reçu un courrier postal, que je m'inscrive pour le vote. Enfin, quelques jours plus tard, après clôture de la liste électorale et avant le 12 juin, que je vote proprement dit, avec une fenêtre d'identification mêlant éléments reçus par la poste, éléments reçus par courriel et état-civil, puis une fenêtre de vote avec choix de la liste et un autre code secret, le bulletin électronique étant alors encrypté et envoyé au bureau de vote. Ouf ! Thomas a un abonnement de sport valable seulement le dimanche de 19h30 à 22h. C'est spécial. Partons donc en métro pour Shinjuku, nous changeons et allons à l'échauffement, dans la salle des machines, où Christine est déjà aux commandes d'un appareil de marches montantes, petit chignon haut, belle rougeur aux joues. Je fais des étirements, puis du tapis roulant pour accélérer la respiration. À 19h40, entrons dans le court de squash. Dès ce moment, c'est l'enfer. Course, extension, frappe, recul, rotation, frappe, saut, freinage et blocage mur, amorties, combinaison de murs, gestes cent fois répétés dans tous les sens, quelques écrasements contre les murs, quelques bois, et vite la sueur, qui coule et pique les yeux, le souffle qui manque, les commentaires échangés à mots abrégés, sourire toujours, fair play même. Oui, on s'amuse beaucoup. Comme ça faisait longtemps que je n'avais pas joué, je me fais battre une première fois 15-3. Trop d'erreurs de position. Christine passe, elle va au massage, la veinarde. Dans la seconde manche, je tiens tête jusqu'à 13-10, ayant bien récupéré le mouvement de poignet et mieux contrôlé mes déplacements, mais Thomas, plus léger, revient à la marque et finit, en beauté. Tel que ça progresse, la prochaine fois, je gagnerai... On va tout de même revoir le réglement. Après la douche et le bain chaud, aucune difficulté à entrer dans le bain froid, et à y rester, devisant tous deux du dîner de la veille — jusqu'à ce que de froid la tête me tourne... Un peu comme il faut arrêter la cuisson des écrevisses pakistanaises en les plongeant dans de l'eau avec des glaçons. Après le retour à la maison et le dîner (salade tomates, concombre, persil, pamplemousse et miettes de thon), une petite heure de lecture. « J'avais envie de revoir les diapositives qui illustraient ce qui m'avait hanté avant ma mort. À tout moment aussi mon vocabulaire s'appauvrissait, et je tenais à rentrer en contact, au plus vite, avec les listes de mots compilées par le dentiste.» (Antoine Volodine, Le Nom des singes, p. 123) « Tout bien considéré, les fusillades de Mapiaupi n'étaient pas pour moi un si mauvais souvenir. Elles m'avaient permis de quitter le monde en martyr et d'échapper, au bon moment, à la justice du Drapeau. Je n'avais pas envie d'explorer les remords de mes fusilleurs.» (Ibid., p. 134) |
Lundi 12 juin 2006. Bulldozers
à ma gauche. Que des trucs à finir ! Courriels, articles, mise en place d'agendas, conseils personnalisés aux étudiants, etc. La journée a passé comme neige... Maintenant, bouhouh... J'ai la tête vide. Quand même une bonne chose. On est sorti dîner avec George, un ami qui habite maintenant dans la région de Tours, près de Loches, après avoir été longtemps professeur de littérature anglo-américaine à l'université de Tokyo. Il est à Tokyo pour une petite semaine et quelques conférences. Torijaya, en face du temple Bisha-Monten de Kagurazaka, ça s'imposait (je veux dire qu'on n'allait pas lui proposer un petit resto français...). Poulet (tori) sous différents aspects, udon, et ma préférence qui va au yuba, d'une grande finesse. Et T. a aussi bien des choses à lui raconter, du décès de son père au dépôt de sa thèse, tout un cycle de vie complètement changé... À l'écouter, George, j'ai l'impression de voir une compilation de films de Chabrol. Les mœurs de la bonne société de province, tout fleuri et verdoyant à l'extérieur, tout mesquin et corrompu en dedans. Sa femme et lui ont quand même été obligés de déménager, d'aller acheter une autre maison à plusieurs kilomètres d'où ils s'étaient installés il y a trois ans, à cause de nuisances de voisinage. L'anonymat de la ville, pour ça, il n'y a pas à dire. Aujourd'hui, pendant que nous travaillions, il y avait des bulldozers à ma gauche, un ravalement de façade à ma droite et des réparations dans la rue, des canalisations, derrière ou sous moi. Quand je suis sorti rendre un film à la médiathèque de l'Institut, j'ai eu l'impression de sortir d'une usine. Commentaires1. Le lundi 12 juin 2006 à 10:46, par arte : Il est retouché le nuage ? Car on dirait bien en lenticulaire ... 2. Le lundi 12 juin 2006 à 14:00, par brigetoun : hum l'anonymat de la ville ? à Paris au moins il y a des petits villages quartiers. Quand je suis sortie de l'hopital, je me suis fait aborder par d'illustres inconnus me demandant de mes nouvelles 3. Le lundi 12 juin 2006 à 16:22, par Berlol : Pas de retouche, non, c'était comme ça. Étrange,
hein ! 4. Le lundi 12 juin 2006 à 22:16, par vinteix : Triste soirée que celle d'hier... après une
journée plutôt bizarre... Cela avait commencé à
5:01 du matin par un tremblement de terre assez long (plus d'une minute) quoique
de faible intensité ici, à Fukuoka, l'épicentre se trouvant
à 300 km plus à l'est (5-6). Le soir, mon four-micro-ondes,
endommagé par le gros tremblement de terre d'il y a un an, mais qui
resistait encore, me lâche soudainement ! 5. Le mardi 13 juin 2006 à 00:59, par Manu : On en voit parfois des nuages comme ça à Tokyo. 6. Le mardi 13 juin 2006 à 01:01, par Manu : En fait, c'est pas la Tokyo Tower, si ? Juste une antenne, non ? 7. Le mardi 13 juin 2006 à 05:30, par k : py j'a même la tour eiffel au japon, c'est cool 8. Le mardi 13 juin 2006 à 06:06, par arte : Pour un beau nuage, c'est un beau nuage ! 9. Le mardi 13 juin 2006 à 07:11, par Berlol : Excusez-moi, j'étais occupé ailleurs (< a
href="http://www.tierslivre.net/spip/article.php3?id_article=372">chez
FB pour tout dire, à compter des nanosecondes...). 10. Le mardi 13 juin 2006 à 08:57, par arte : Ca reste un beau nuage (quand même). Un lenticulaire, en plus ! 11. Le mardi 13 juin 2006 à 09:29, par Berlol : Tu y tiens, toi, à ton lenticulaire ! Bon, bah, d'accord... 12. Le mardi 13 juin 2006 à 13:12, par arte : et je trouve un air de carte de France au nuage de l'article
précédent... 13. Le mardi 13 juin 2006 à 15:23, par k : faut dire que c'est jolie aussi un lenticulaire |
Mardi 13 juin 2006. D'autres
bureaux ailleurs. Toute la journée, belle côté brume et soleil, je me suis traîné comme un paquet d'ankyloses. C'est la conséquence du squash — juste après, j'avais senti qu'on y était allé fort, hier je n'ai pas trop bougé, c'est donc aujourd'hui que les cuisses, les mollets, les épaules, le dos et les fesses pèsent une tonne. J'ai dormi dans le shinkansen ; les copies étaient déjà corrigées. Il faudra attendre l'heure pongistique avec David, en fin d'après-midi, pour réussir à remettre en marche une bonne partie de l'édifice, sans casse. Restent les neurones... Pour les étudiants de première année, on arrive à un nœud pédagogique, celui de la conceptualisation des déterminants du nom en français. Les possessifs et les démonstratifs sont simples à comprendre (sauf que la règle d'accord des possessifs diffère de celle de l'anglais). Non, l'enjeu véritable, le challenge pour moi, c'est de (faire) saisir ce qui différencie l'article défini et l'article indéfini. Or tant qu'on en reste à une démonstration grammaticale et morphologique, c'est tout à fait impossible. On ne peut obtenir que du par-cœur et de la phrase-type. Il faut absolument contextualiser chaque énoncé et situer les interlocuteurs. Mais préalablement, il faut conceptualiser deux temps opposables (et seulement deux) : un premier, T1, celui de la présentation d'un objet, de sa sélection parmi ses semblables imaginables, et un second, T2, celui de sa présence sue ou de son retour, explicite ou implicite mais toujours identifiable. Si, à la gare de Tokyo, je demande "le" train pour Nagoya, je veux très certainement parler du prochain qui partira ; il est implicitement défini et le T1 n'est pas nécessaire (il serait même nuisible parce qu'en demandant "un" train pour Nagoya, je vais me retrouver avec une liste dans laquelle je pourrais choisir le prochain, si je veux, mais ce n'est pas mon interlocuteur qui aura fait ce choix). Dans la phrase : « C'est "une" grande entreprise dont "les" bureaux sont à Osaka.», on sous-entend qu'il existe d'autres grandes entreprises, ce qui semble normal, et que celle qui est sélectionnée a (tous) ses bureaux à Osaka. Dans ce cas, "les" bureaux sont implicitement définis par le T1 de l'entreprise et donc automatiquement considérés dans le T2. Si l'on omet cet implicite, on risque de dire : « C'est "une" grande entreprise dont "des" bureaux sont à Osaka.», mais cela voudra dire que l'entreprise a d'autres bureaux ailleurs, et l'on en reste au T1 pour les bureaux aussi... Un quart d'heure d'exemples de ce genre suffisent pour voir les regards s'éclairer (ceux des étudiants) — ce qui ne veut pas dire que c'est mémorisé et applicable... On va en remettre plusieurs couches. « Nous empruntions des tunnels végétaux où Gutierrez avait l'air de pouvoir se déplacer les yeux fermés, tant il les avait déjà parcourus et reparcourus à des heures crépusculaires ou plus tard. Les fourrés étaient humides de rosée. Une colonie de caranguejeiras nous escorta sur une vingtaine de mètres. Ce sont des araignées très puissantes, aux pattes démesurées. Les Cocambos prétendent qu'elles ont une intelligence supérieure et des aptitudes à la vie collective, et que dans certains territoires inaccessibles de la forêt elles mettent en place des utopies plus révolutionnaires et plus réussies encore que celles de nous autres.» (Antoine Volodine, Le Nom des singes, p. 136) Commentaires1. Le mardi 13 juin 2006 à 11:54, par k : c'est les fils de la toile 2. Le mercredi 14 juin 2006 à 00:17, par arte : ohhh, les beaux cirrus ! 3. Le mercredi 14 juin 2006 à 00:30, par arte : Le lenticulaire est d'un grand intérêt, ontologiquement
parlant : 4. Le mercredi 14 juin 2006 à 00:48, par Berlol : Oh oh, voilà du sérieux ! Comme quoi, ce n'est
jamais gratuit de parler des nuages... |
Mercredi 14 juin 2006. Questions
soulevées dans la dérive. J'ai corrigé des copies tard. J'ai veillé jusqu'à l'heure du match France-Suisse, vers une heure du matin, heure du Japon. Je me suis dit qu'On ne sait jamais Ça pourrait être intéressant Je ne ferai pas ça toutes les nuits mais pour une fois, etc. On ne m'y reprendra pas. C'était nullissime. J'ai failli m'endormir bien des fois, avec d'un côté l'image sur une chaîne de télé japonaise et de l'autre les commentaires sur France Info, décalés d'au moins trente secondes. Il a fallu que je lise des blogs pour me maintenir éveillé. D'autant que j'avais à répondre chez François Bon à des propos qui m'avaient indisposé. J'ai pensé un moment copier-coller ici ce que je voulais discuter, pour ne pas indisposer FB, et aussi parce que le sujet s'éloignait de celui de son invitation et de mon article, et puis je ne l'ai pas fait. Est-ce une sorte de loi de la blogosphère ?... J'ai l'impression qu'il est mal venu de délocaliser un débat — que le bout déraciné et rempoté ailleurs ne va pas repartir (ai déjà bousillé un citronnier, ça suffit pour cette année...), et qu'en plus on risque de froisser le maître des lieux qui pourrait se sentir dépossédé de quelque chose qui, étant le fruit de son hospitalité, est un peu devenu sa propriété, même s'il est tolérant et d'ailleurs peu intéressé par les questions soulevées dans la dérive. Ce matin, j'avais la sensation d'avoir été un peu dur avec Christian Jacomino. J'allais m'en ouvrir. Puis sa réponse et la mienne, avant la nouvelle intervention de Christine Genin, ont montré que j'avais peut-être quand même eu le bon ton, un mélange d'irritation, d'étonnement, d'ironie avec quand même un peu de perche tendue, un peu de recherche de connivence — en tout cas, c'est ce que j'aurais voulu faire... Mais qui va percevoir exactement cette nuance ? D'ailleurs, moi-même, suis-je capable de la rendre, ou fantasmé-je ? Or c'est le cœur du sujet, tant de la littérature depuis toujours que de la conversation réticulaire depuis cinq ans : [vouloir & croire] × [produire & transmettre] >> de la nuance. Que ce soit en inventant des histoires, en épurant poétiquement des perceptions ou en s'épanchant dans un journal de vie. Avec tout ça, j'ai failli être en retard en cours. Retour d'une étudiante de doctorat après deux semaines à Québec pour un colloque, maintenant hyper motivée pour préparer ses recherches avec Writely (synthèse de journées de conférences + essai personnel). En tout ça me fait près d'une vingtaine de writeliens avec qui lire, corriger, proposer, mettre en question. À l'échelle des missions d'un enseignant, c'est une révolution (et déjà tellement moins de papier...). Avec tout ce que j'exsude à vélo, rarement livre aura été dans un tel accord — et pourtant si loin de mon univers. Le climat, l'errance mémorielle, les interrogatoires, les troubles ethniques et linguistiques, les contraintes lexicographiques, tout est maîtrisé par Antoine Volodine d'une façon incroyablement puissante (incroyablement parce qu'invisiblement). Et parfois, comme oraculaire, une trace de l'actualité... « Il vous apprenait leur nom indien authentique, auguani. Les Jucapiras ont tout à apprendre. Au début ils ignorent les langues de la forêt et à la fin ils les confondent. Le juge se distrayait à vous entendre babiller en auguani ou en langue générale sous sa direction. Il vous obligeait à réciter de longues listes de vocabulaire. Parfois il y introduisait un mot sobayaguara pour voir votre réaction. Vous ne sursautiez pas. Le juge ne se donnait pas la peine de rectifier. Les listes se gravaient ainsi dans votre mémoire, incorrectes. Voilà pourquoi encore aujourd'hui vous vous obstinez à croire que, parmi les noms d'araignées, caranguejeira appartient au lexique indien.» (Antoine Volodine, Le Nom des singes, p. 158-159) Commentaires1. Le mercredi 14 juin 2006 à 10:35, par grapheus tis : Les "Nous" et les "Vous" me font frémir. J'ai apprécié
votre mélange de fermeté et d'appel à... 2. Le mercredi 14 juin 2006 à 12:45, par arte : Serie Nuages : approuvée ! Ca fera toujours plus "manouche" que le remu@ge du L@nderne@u ! 3. Le mercredi 14 juin 2006 à 14:53, par k : Moi j'ai toujours eu envie de faire une série de poteau éléctrique.................parce que petite j'étais toujours malade en voitur et je m'allongée sur la banquette arrière pour po womir et je les regardais défillé......................... 4. Le mercredi 14 juin 2006 à 16:21, par cg : j'aime bien le projet poteaux électriques : 5. Le mercredi 14 juin 2006 à 16:29, par Berlol : Si, si, c'est toujours important, Christine, je vais changer ça tout de suite. 6. Le mercredi 14 juin 2006 à 17:33, par k : tjrs po sommeil, alain va pas tarder non??????????????? 7. Le mercredi 14 juin 2006 à 19:21, par Berlol : Arte est grand, il commande même chez Deligne !... 8. Le mercredi 14 juin 2006 à 20:57, par alain : ciel gris, sans nuages à 5 h 30, il pleut 9. Le mercredi 14 juin 2006 à 21:17, par Berlol : Attends, l'été n'est pas encore commencé... Tu vas avoir d'autres occasions... 10. Le mercredi 14 juin 2006 à 23:05, par vinteix : Très intéressants débats chez François
Bon à la suite de ton texte, Berlol. 11. Le jeudi 15 juin 2006 à 00:05, par vinteix : Petite précision, car on est parfois mal compris :
tout ceci pour faire part de mon enthousiasme et de mes réticences,
car on se demande parfois où est le "pas au-delà" ? 12. Le jeudi 15 juin 2006 à 07:41, par alain : moi aussi, je m'excuse pour mes fautes. 13. Le jeudi 15 juin 2006 à 07:57, par arte : Questions soulevées dans la dérive (des sondeurs
qui n'ont toujours rien compris) : 14. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:03, par vinteix : Parler est toujours un peu sale, car on fait du charme. 15. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:09, par vinteix : Je m'excuse, je suis bourré... 16. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:20, par arte : Bourré ? tu veux dire ... 17. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:21, par Berlol : Merci, Vinteix. Ton intervention est comme souvent consistante,
sérieuse et référencée. Et tu vas loin dans l'explicitation
de la dérive. Tellement que ça fait dériver et tanguer
Alain et Arte, toujours prêts à rire pour un coup à boire
(on dirait que tu as pris les devants). Comme disait Jean-Louis Chiss le mois
dernier, il vaut mieux parler d'erreurs que de fautes, au moins en ce qui
concerne l'orthographe. Ça évite le champ de la culpabilité
chrétienne. 18. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:22, par arte : Je m'excuse d'avoir dit TU, excuse moi ! (tu bois quoi vous ?) 19. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:24, par arte : Vinteix, tu l'avais pris pour vous ? 20. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:33, par vinteix : Je m'excuse pour les "fautes"... 21. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:33, par arte : Ca y est il boude ! 22. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:34, par arte : Ah ben non ! (rhooo juste la meme heure de message :x ) 23. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:36, par vinteix : "Ca y est il boude !" Si cette fois, tu parles bien de "moi" ou de ce que tu crois être "moi", détrompe-toi; de toute façon, j'ai à présent autre chose à faire et je vous souhaite une bonne nuit 24. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:44, par alain : Putain, il a plu et je vais même pas pouvoir me servir
de mon maudit ventilateur. 25. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:45, par arte : Alain, je t'excuse pour "Putain". 26. Le jeudi 15 juin 2006 à 08:53, par arte : D'autant que j'ai aussi un peu envie de le dire... 27. Le jeudi 15 juin 2006 à 09:13, par Berlol : 'tain, z'avez pas un match à regarder ? 28. Le jeudi 15 juin 2006 à 09:20, par vinteix : Putain, je m'excuse de revenir... Comme le tricotage et l'enfilade sont plaisants ! Cela confirme bien ce que je disais... Bref, je vois à présent la lune voilée de nuages (y'a des spécialistes, ici), tout en écoutant la fin de "Didon et Enée" de Purcell et buvant du saké... alors, je préfère éteindre cet écran, et sur ce, vraiment bonne nuit. 29. Le jeudi 15 juin 2006 à 09:28, par vinteix : Putain, je m'excuse, ça déconne ! 30. Le jeudi 15 juin 2006 à 09:41, par Bikun : P'tain, keske vou zetes vulgaires bandes din tellos...!! 31. Le jeudi 15 juin 2006 à 09:56, par arte : Ta gueule, PD ! 32. Le jeudi 15 juin 2006 à 10:07, par Bikun : Tarre ta gueule à la récrée enfoiré
d'Arté 33. Le jeudi 15 juin 2006 à 10:27, par arte : Bikun, 34. Le jeudi 15 juin 2006 à 10:36, par Bikun : Espèce de rigolo, poils au dos, 35. Le jeudi 15 juin 2006 à 11:08, par arte : Rien que t'approcher, c'm'ferait mal, vieux ragout 36. Le jeudi 15 juin 2006 à 11:41, par Bikun : Cher ami, 37. Le jeudi 15 juin 2006 à 16:09, par Berlol : Je ne vous connaissais pas ces talents de chansonniers... 38. Le jeudi 15 juin 2006 à 18:03, par Manu : Bon, ben je vais me coucher alors... 39. Le jeudi 15 juin 2006 à 18:04, par Manu : ... ah, ben non, en fait ça fait à peine une heure que je suis au bureau... 40. Le jeudi 15 juin 2006 à 18:04, par Manu : la photo, un toit parisien ? 41. Le jeudi 15 juin 2006 à 19:48, par Berlol : Bien vu, Manu ! T'as vu, Bikun et Arte, ce délire qui nous ont fait ? t'as essayé de m'appeler hier, je crois. Je venais de raccrocher avec quelqu'un. Sais pas ce qui s'est passé. Puis suis sorti... Tu peux m'appeler entre 16h-17h. Avant et après, pas libre... 42. Le jeudi 15 juin 2006 à 20:03, par Manu : Oui, j'ai bien vu, c'est pour cela que je pensais à
aller me recoucher. Tôt le matin, c'était dur !
43. Le vendredi 16 juin 2006 à 03:43, par Bikun : Délire, délire...je vous permet pas! 44. Le vendredi 16 juin 2006 à 03:46, par Bikun : D'ailleurs je remarque que c'est Arte qui a capitulé...alors
que j'avais un autre couplet tout prêt... 45. Le vendredi 16 juin 2006 à 05:48, par Berlol : C'est vrai qu'un couplet froid, c'est pas fameux. Attends, Arte va peut-être remettre ça. En même temps, je ne veux pas le pousser. Attendons le bon moment, le kairos... |
Jeudi 15 juin 2006. Temps pris
dans l'axe syntagmatique. Jour sans ciel dont l'avertie qualité mouille Que de la nue accablée pour rincer l'air hagard Comme hier, je tire de ma banque un cliché de 2003. Du bouillon de nuage s'y contraste tandis qu'on skie. Mon père était en face de moi dans l'attente d'un coup à boire. Nous devisâmes longtemps et la cuisine était bonne. Je me souviens bien des parfums des bords de Marne. Plus tard, dans l'après-midi, je me souviens aussi être allé au cinéma vers Odéon, mais je ne sais plus quel film... Et c'était avant mon hygiène diariste. À propos de film, remarque d'une étudiante tout à l'heure au séminaire. Dans Les Poupées russes, on voit plusieurs fois le train filer sur Londres en entrant dans le tunnel... de la gauche vers la droite de l'écran — ce qui ne correspond pas à la position géographique des deux pays, disait-elle en substance. Et moi, bonne poire, de lui expliquer que Klapisch avait dû mettre la caméra du côté Nord de la voie... Du point de vue du montage, elle a raison : le plan suivant étant l'arrivée à Londres, le train aurait dû entrer dans le tunnel de la droite vers la gauche. Sûr que Raymond Devos aurait pu en tirer quelque chose. Quand je remonte aux origines de mon goût des mots, je le trouve, lui et quelques autres, Coluche, Guy Bedos, Sylvie Joly, Jean Yanne, Fernand Raynaud, Poiret et Serrault. Dans les années 70, sur le vieux poste de radio de mon père, la variété sirupeuse m'endormait ou m'indifférait. Ou m'abrutissait, selon la brillante et récente démonstration de Jean-Charles Massera. Mais qu'un sketch commence et j'étais réveillé ; et je continuais, longtemps après, avec des mots qui étaient devenus des trésors de combinatoires. Mieux que dans les livres, où ils sont la plupart du temps pris dans l'axe syntagmatique. Ai vu quelques images d'Équateur-Costa Rica. Voilà des gens qui savent marquer des buts. Commentaires1. Le jeudi 15 juin 2006 à 11:45, par arte : Un très bon film sur les trains ! 2. Le jeudi 15 juin 2006 à 14:15, par k : moi j'en ai vu un jolie avec des train "romance à l'italienne" 3. Le jeudi 15 juin 2006 à 16:10, par Berlol : Sur l'étreint ? 4. Le jeudi 15 juin 2006 à 18:13, par Manu : Sur quelle voie il roule le train ? 5. Le vendredi 16 juin 2006 à 06:48, par arte : Ah !!! il y a de l'Alcyon en Kairos... |
Vendredi 16 juin 2006. Passer
voir ce que retient le filtre. Alors que je voulais ajouter un mot d'enfoiré de pubeux dans la liste Spamplemousse, pour le bloquer, je viens de découvrir qu'il y avait des paquets de commentaires de différentes dates qui avaient été bloqués par le programme alors qu'ils étaient bien des commentaires de commentateurs, je veux dire en rapport avec ce qui se dit dans les billets (et non des routines automatiques ou des individus qui viennent déposer des publicités). Je les ai donc autorisés un par un. Les abonnés au fil RSS des commentaires les auront peut-être reçus, les recevront peut-être... Pour les autres, je ne peux rien faire (que leur dire de tout relire...). Ce n'est pas gravissime mais il y en a sans doute, parmi les commentateurs, qui ont dû penser que je faisais de la censure (et que s'ils dénonçaient la censure cela serait censuré aussi...). Évidemment, ce n'est et n'était pas mon intention. Cela veut dire que dorénavant, je dois aussi de temps en temps passer voir ce que retient le filtre. Cela veut dire aussi que (pomme que je suis) je ne pourrai pas remettre ces commentaires dans les archives mensuelles puisque, les ayant autorisés, ils sont allés se mettre dans les listes de dates et heures pour devenir comme les autres... (Quoique si, ils seront peut-être dans le fil RSS pour moi aussi... à voir...) Les mots qui ont déclenché le filtre ne sont même pas des mots entiers, en fait ce sont des séries de lettres : dans un commentaire d'aujourd'hui, de Vinteix, c'était "cialis" dans "spécialiste" (sans accent, ça, c'est tout Vinteix !...), pour un autre un autre jour, c'était "sex" dans "sexisme", ou "incest" dans "inceste", ou "casino", et parfois on ne voit même pas quoi !... Bon, voilà, désolé ! Je complèterai demain parce que je suis en train de mettre la dernière main à Molloy... Demain matin, c'est le dernier cours. On l'achève... J'ai des trucs à noter puisque je suis allé à une conférence de Philippe Artières, que c'était intéressant, que j'y ai aussi rencontré Isabelle Sommier (ça, c'est un peu pour David). À suivre, donc. Reprise. Donc tout était calme en ce vendredi matin. J'avais même eu le temps de profiter complètement d'un reportage de France 2 sur le démarrage des travaux au Mont-Saint-Michel. Le ciel se dégageait pour nous offrir des nuages comme des ondes se dirigeant vers une antenne et je fermai le bureau à midi pile pour aller prendre le train. Dans le shinkansen, quelques photos et quelques pages de Beckett à relire. À Tokyo, coup de téléphone de Manu, pile dans la fenêtre prédéfinie. C'est pour samedi prochain. On y sera. Je file ensuite à l'université Waseda — il fait tiède et humide, après deux jours de fortes pluies sur Tokyo — pour écouter Philippe Artières (ici avec Odile qui le présente) nous faire un panorama des écritures de soi, du tatouage au film. Une bonne vingtaine d'auditeurs dont Isabelle Sommier qu'il me fallait de toute façon rencontrer pour mettre au point le voyage de mardi matin. Le travail d'historien sur les traces de soi, dans la foulée de Philippe Lejeune, mais aussi d'Arlette Farge ou de Roger Chartier, étend maintenant ses filets jusqu'à l'ITEM et à l'IMEC. Il arrive que cette pluridisciplinarité dérange certains littéraires du fait que le travail descriptif et taxinomique déhiérarchise les écrits, mais Philippe Artières montre bien la nécessité de ce geste et les résultats sont à la hauteur des projets. Quelques sushis, quelques propos échangés avec la dizaine d'amateurs restés pour l'after dans une salle de la faculté de français, et puis je file. Il faut moi aussi que j'explique (que j'essaie d'expliquer) ce qu'est le rapport de Moran... Parmi les commentaires récupérés (et qui ne sont pas apparus dans mon fil RSS de Bloglines, tant pis pour moi), s'il faut n'en lire qu'un, c'est assurément celui d'Aurélie, concernant les affaires Maulpoix & Brice Petit, posté le 9 juin sur la page du JLR du 20 septembre ! Comme quoi, l'interaction littéréticulaire ne se fait pas qu'en deux lignes dans les vingt-quatre premières heures de publication des billets ; c'est aussi un sport d'endurance qui peut être violent. J'espère qu'Aurélie, qui avait dû l'avoir mauvaise de ne pas voir son commentaire en ligne, repassera par ici et qu'elle se sentira rétablie dans ses droits... Commentaires1. Le vendredi 16 juin 2006 à 08:26, par arte : Cirrocumulus Stratiformis Undulatus. 2. Le vendredi 16 juin 2006 à 14:03, par k : je crois me rappeller, oui avoir laissé un truc sur
angot, et je me suis dit bon bah ce que je dis doit être trop nul, komme
d'ab non soucis, me sachant très konne, je me suis dit que je ne pouvez
vous en vouloir 3. Le vendredi 16 juin 2006 à 15:09, par Berlol : Arte, ne fais pas exprès d'aller te mettre dans le filtre !... 4. Le vendredi 16 juin 2006 à 16:19, par cgat : cela me rappelle que je me suis attiré en commentaire
de la pub pour un site porno (à cause de lingua sans doute) le jour
où j'ai mis en ligne un post sur Lingua Quintae Republicae d'Eric Hazan
! 5. Le vendredi 16 juin 2006 à 17:06, par k : J'savais pas que la mer étais dans le ciel, et moi
qui est pas le droit de prendre da bain avant le 3 Juillet. 6. Le vendredi 16 juin 2006 à 17:47, par k : et toujours pas sommeil.......................... 7. Le vendredi 16 juin 2006 à 22:09, par caroline : Ouf ! J'ai retrouvé mon commentaire... Il commençait par "ouille !". Vous voyez pourquoi il a été censuré... 8. Le samedi 17 juin 2006 à 00:42, par Manu : Ça expliquerait peut-être les problèmes "techniques" dont se plaignait Bartlebooth entre autres ? 9. Le samedi 17 juin 2006 à 03:53, par arte : Non, Caroline, vois pas |
Samedi 17 juin 2006. Abeilles,
poules, ampoules, et ça va durer. Où l'on finit un livre qui se continue longtemps en soi. Nous commençons cette séance ultime sur Molloy par le mélange apéritif des questions que Moran se pose (p. 226-228). Impossible d'y répondre ni de les traiter toutes mais élargir le grand écart entre les questions de casuistique du dogme (« Marie conçut-elle par l'oreille [...] ? »), de pratique (« [...] De quelle main on s'absterge le podex ? »), avant que n'arrivent les puériles et essentielles questions sur soi et ses connaissances (« Nous retrouverions-nous tous au ciel un jour, moi, ma mère, mon fils, sa mère, Youdi, Gaber, Molloy, sa mère, Yerk, Murphy, Watt, Camier et les autres ? », p. 228). Puis nous détaillons le dernier grand mouvement du livre, celui de la conscience de Moran se transformant en une indicible créature qui erre entre la sainteté et la liberté. Pour la sainteté, il essaie au moins d'y faire croire un paysan qu'il ne peut massacrer, en prétendant aller en ligne droite jusqu'à la madone de Shit. Mentant à l'intérieur de sa fiction (variante du paradoxe du menteur), nous livrerait-il alors une clef de son destin ? Avoir perdu son fils et conservé la mère, dit-il, quand nous savons qu'il a un fils, cela ne veut-il pas dire, à mots couverts, qu'il a perdu son épouse dans l'accouchement ? Terrible drame — mais aussi motif récurrent de toute littérature. Enfin, « je vais pouvoir conclure » (236) : tout est mort chez lui, abeilles, poules, ampoules, et ça va durer. Son asocialité atteint une sorte de dépouillement jouissif qui, avec des béquilles, le fait ressembler furieusement à Molloy, à l'autre bout du livre, tout près. Écoutant maintenant sa voix pour connaître la voie, il entame son rapport en répétant deux fois : « Je m'en vais.» (C'est assurément de cette répétition-là que partira, 60 ans plus tard, Échenoz.) Déjeuner avec les participants du cours. J'en connais qui sont soulagés de voir finir cette session, Beckett leur causant bien plus que des soucis linguistiques. Bonne occasion de faire le bilan de ce cours depuis un peu plus de trois ans. Nous avons étudié ensemble (quatre personnes ont suivi toutes les sessions, les autres ont varié) une dizaine d'œuvres et cela fait, ma foi, un beau panorama. Paris d'Émile Zola, Sido de Colette, Colomba de Prosper Mérimée, La Route des Flandres de Claude Simon, La Mare au diable de George Sand, René Leys de Victor Segalen, La Nausée de Jean-Paul Sartre, Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras, Le Colonel Chabert de Balzac et Molloy de Beckett. Prochain rendez-vous, en octobre, avec Poil de carotte — où l'on verra que ce Renard-là, c'est tout sauf un li(è)vre pour enfants ! Après-midi mi-studieuse à écouter des exposés sur les violences politiques, mi-sportive — je sors en catimini et je reviens deux heures plus tard comme si de rien n'était — à pédaler avec T. pour faire une course de l'autre côté du Palais impérial... Je trouve les débats assez poussifs, la communication entre participants français et japonais quasi inexistante et peu sollicitée. Peut-être n'est-ce pas encore le moment ? L'asymétrie ici aussi pèse : entre des Japonais qui connaissent assez bien les études françaises et étudient aussi leur propre passé (comme Karakida Ken'Ichi auteur d'un livre sur 1968 au Japon) et des Français qui ne connaissent pas du tout l'histoire de ces confilts japonais. Souhaitons que ce soit une étape nécessaire dans la prise de conscience de la nécessité d'un rééquilibrage... Sur ce, je rentre à la maison. Lors d'une pause, je discutais avec Philippe Artières (ici à droite de Jean-François Rochard), qui connaît bien la situation de l'EHESS après l'occupation illégale de mars. Mais il ne savait pas que j'y avais aussi contribué, par mon modeste commentaire... Il n'est certes pas contre que des propos du bout du monde s'immiscent dans le microcosme parigocentriste, mais quand même un peu interloqué — même si ça ne lui déplaît pas. Pour moi, ce n'est qu'une variation sur le thème de la mondialisation de la rentrée littéraire... Vers 21 heures, ayant dîné, une pensée émue me remue car nombre d'amis s'assemblent en ce moment même pour donner voix au poème — mais aussi pour matérialiser (et arroser) des années de tissages webiques. Ici, moins de deux heures plus tard, fatigue ou déprime passagère, je jette l'éponge sur mon clavier sans publier et vais finir Le Nom des singes au lit. Commentaires1. Le samedi 17 juin 2006 à 20:40, par k : bonjour, 5h39 je vais me coucher et ce jeune homme de 18 ans qui pensais que j'avais 28 ans, et qui m'a fait danser. c'est toujours plaisant quand on vient d'en prendre 39 2. Le dimanche 18 juin 2006 à 00:20, par FB : le vocable shamanique b e r l o l fut dûment évoqué avant les lectures et pendant l'arrosage, en complicité et amitié (d'ailleurs, y avait plus trop de fuseaux horaires de 17h à 23h) - plus quelques internetteurs de connaissance réciproque (cg, oui elle a visage!, ia, pd, ft et bien d'autres) 3. Le dimanche 18 juin 2006 à 00:49, par Berlol : Merci ! Je ne sais pas si tu m'as envoyé du courrier (ou quelqu'un d'autre)... Depuis ce matin, il y a un problème qui bloque l'accès à ma boîte principale. En cas de nécessité, on peut m'écrire sous mon pseudo (si célèbre...) chez gmail... 4. Le dimanche 18 juin 2006 à 02:06, par FB : curieux de relire à distance (de temps) ton texte sur
rentrée littéraire 2001, étonnement d'ailleurs que tu
ne l'aies pas repris dans ton propre site, la plupart des liens étant
devenus obsolètes alors que les questions, pas 5. Le dimanche 18 juin 2006 à 06:00, par Bartlebooth : et Maulpoix, il ne l'est pas affligeant, méprisant
et faux sur les faits ? 6. Le dimanche 18 juin 2006 à 06:11, par FB : sitaudis a un comportement diffamatoire depuis bien longtemps, d'où mon étonnement à voir PR parler de "droits" concernant les commentateurs, pour cette reprise de sitaudis postée chez lui sous pseudo - ça a pas l'air de s'arranger, la mesquinerie, chez vous, "Bartlebooth" à la courageuse identité 7. Le dimanche 18 juin 2006 à 06:22, par arte : je n'ose commenter, je vais encore me faire aboyer dessus
... 8. Le dimanche 18 juin 2006 à 06:24, par arte : Altocumulus, dirais-je... 9. Le dimanche 18 juin 2006 à 06:46, par Berlol : On se calme et on boit frais... Premièrement, j'ai
rétabli tous les commentaires bloqués dans le filtre, tous les
commentateurs ayant les mêmes "droits", pas plus Aurélie qu'un
autre. Deuxièmement, si quelqu'un resuce dans les commentaires un
article d'un média ou d'un site que je ne lis pas, je n'ai aucune chance
de le savoir, et ce n'est pas un crime. Troisièmement, y a-t-il oui
ou non, publiquement, du dissensus entre JM Maulpoix et Brice Petit, et si
oui, pourquoi ? (Le cas échéant, il n'y a pas de raison de
ne pas en parler ni de "protéger" qui que ce soit...) 10. Le dimanche 18 juin 2006 à 07:12, par arte : "comportement diffamatoire" "pour "cette reprise" "postée
chez lui" : ça me rappelle quelque chose... 11. Le dimanche 18 juin 2006 à 07:44, par Bartlebooth : Qu'est-ce que ça peut vous foutre que je signe d'un
pseudo ? et quel rapport avec le courage (si c'est avec ce genre de bêtes
clichés que vous comptez faire progresser la réflexion sur le
domaine littéraire virtuel, c'est mal barré) ? Ca m'étonnerait
que vous vouliez vraiment connaître mes nom, prénom, identité.
Sinon, c'est facile à savoir. 12. Le dimanche 18 juin 2006 à 07:59, par arte :
13. Le dimanche 18 juin 2006 à 09:32, par cel : diffamatoire sitaudis ? en tout pour tout sur tout ? FB avez vous lu l'article de Beurard-Valdoye, c'est une lettre ouverte, pas un crachat mesquin, ça s'appuie sur une citation dont il m'étonnerait qu'on ne puisse la retrouver dans le livre de Maulpoix, et sur laquelle il ne parait pas inutile de rebondir. Sitaudis diffamatoire pourquoi ? parce qu'il a osé parfois s'en prendre à vous ou à Remue ? Ce site il ne me semble pas que l'on puisse le qualifier ainsi en bloc, il accueille des contributions, elles sont variées comme leur auteurs. Parait même qu'on y trouve des informations fiables parfois (www.remue.net/article.php... 14. Le dimanche 18 juin 2006 à 11:31, par vinteix : Finissons-en avec (ce phantasme de ) l'identité, une bonne fois pour toutes ! 15. Le dimanche 18 juin 2006 à 13:18, par cg : mais ... c'est la guerre ici ! 16. Le dimanche 18 juin 2006 à 16:15, par Berlol : Disons-le tout de go, cette gueguerre est inutile et ne fait
que démontrer l'immaturité des uns et des autres (moi compris,
peut-être bien) devant ces merveilleux outils d'expression et de partage.
Que FB défende Maulpoix, c'est son droit, encore faudrait-il qu'il
dise pourquoi, précisément. Car en disant "faux sur les faits",
et qu'il ne fait que passer, il jette quelque chose dans "l'arène"
qu'il a nommée. Ensuite ça déborde du propos pour s'en
prendre les uns aux autres... C'est "normal", pourrait-on dire. Mais c'est
regrettable. Moi qui ai soutenu la cause de B. Petit, relayée par Maulpoix,
j'aimerais bien savoir si quelque chose cloche dans cette affaire. Ensuite,
les goûts de Maulpoix en matière de poésie, ça
m'indiffère assez. Je les connais déjà et ils ne sont
pas les miens, ce n'est pas nouveau. Enfin, l'ouvrage dont il est question
dans la lettre publiée par Sitaudis ne m'intéresse guère,
je l'ai déjà dit. 17. Le dimanche 18 juin 2006 à 23:21, par arte : ATRI-, ATRO-, élément préf. 18. Le dimanche 18 juin 2006 à 23:28, par Berlol : Car noirs sont leurs desseins, en effet. 19. Le lundi 19 juin 2006 à 00:13, par arte : Yes. 20. Le lundi 19 juin 2006 à 00:38, par cel : Oui, d'accord sur "le faux sur les faits", qu'il serait bon
d'étayer, il se trouve que le témoignage de Petit est assez
convaincant à la lecture, et pas con sur des points vérifiables
- ex. la défense de Maulpoix basée sur le fait que son site
n'est pas le seul à avoir relayé le texte incriminé,
défense qui en soi ne met pas en question son supposé caractère
diffamatoire... - sur Francecu l'avocat de Maulpoix la présentait bien
en ces termes. Alors on attend, et dans l'attente d'une possible information
par FB on ne peut pas dire qu'il y ait eu tant de charges gueguerrières,
surtout au vu de l'animosité évidente qui ressortait du début
du dé... débat ? échange ? enfin ce qui voudra bien
se transformer en échange ou débat pour peu qu'on ne fasse
pas que passer semer des avis sans appel. Je ne vois pas d'immaturité
là mais je suis sans doute peu idéaliste sur la capacité
des nouveaux outils à modifier la donne des échanges, la netétiquette
ou éthiquette n'a pas de grand impact sur la toile et je suis presque
sûre que pas mal d'internautes récents n'en ont même jamais
eu vent - et c'est pas plus mal, c'est vraiment rêver que de croire
pouvoir plaquer sur les discours, sous prétexte de nouveauté
du média, des façons qui ne tenaient déjà pas
ailleurs. La parole véhémente n'est pas un mal, je n'ai même
rien contre les trolls (moi compris, peut-être bien :d), je trouve souvent
que les reproches concernant le façons de dire sont une vrai entrave
aux possibilités de dialogue. Quand on se lassera de répéter
"parlez-vous sur un autre ton", on pourra peut-être parler, à
défaut de se donner du "mon cher". 21. Le lundi 19 juin 2006 à 00:40, par cel : (c'est merveilleux, les smileys, hein Arte ) 22. Le lundi 19 juin 2006 à 01:58, par arte : Oh oui, ma chère Cel
23. Le lundi 19 juin 2006 à 03:24, par Berlol : Ça passe. Y'a que de l'anglais ou ce qui y ressemble
qui ne passe pas... 24. Le lundi 19 juin 2006 à 04:32, par arte : Oui, ça reprend cela, je vais y revenir. 25. Le lundi 19 juin 2006 à 04:41, par arte : Quand je dis "voir l'article sur Roussel", rien à voir avec le contexte ici. Mais sur la manière d'écrire, qui personnellement m'instruit, m'intéresse, me donne envie de découvrir, etc 26. Le lundi 19 juin 2006 à 04:49, par Bartlebooth : Je suis allé revoir ce que tu disais, Berlol, de l'ouvrage
en question (pas vraiment, il s'agissait du premier volume). En gros, tu le
dédaignais suite à une intervention télévisuelle
lamentable de Michel Prigent. Pourquoi pas, on peut se désintéresser
d'un ouvrage pour moins que ça. 27. Le lundi 19 juin 2006 à 05:02, par arte : z'avez vu comme il est
28. Le lundi 19 juin 2006 à 05:53, par Berlol : Je prends la main. Pour l'ouvrage, c'est son principe même
que je trouve obsolète, et ce Prigent-là avec. En fait, je croyais
l'avoir écrit en février ou mars mais non : je l'ai longuement
feuilleté à la librairie Compagnie et ai pu m'en faire une
idée, de sorte que quand il en a été question à
la télé, je savais ce que c'était. J'ai donc menti par
omission. Comme tu le dis, Bartle, il y a de prestigieuses signatures (et
c'est par elles qu'on compte le vendre) et je ne doute pas que Rabaté
ou Doumet aient écrit de belles choses. Il se trouve que pour ma part,
je ne suis plus dans ce rapport encyclopédique-là avec la littérature.
Et je me demande qui peut être dans un tel rapport encyclopédique
avec la littérature ! Car il y a un hiatus qui rend l'ouvrage anachronique,
c'est que voulant dire une sorte de vérité sur des œuvres et
des époques littéraires, on sous-entend d'une part qu'il n'est
pas nécessaire de les lire (et en effet, ce n'est pas "nécessaire")
et que ces connaissances encyclopédiques suffisent. Mais suffisent
à quoi ? À passer des examens ? À faire un bon citoyen
consommateur du XXIe siècle ? En tout cas, rien à voir avec
ce que donnerait la confrontation directe avec l'œuvre de chaque auteur, prise
d'abord "dans la figure" avant de la prendre dans son époque, dans
son histoire, etc. Tu me rétorqueras peut-être qu'il faut tout
de même avoir commencé, avoir eu une mise de base, et en effet
il en faut une : on ne peut pas prendre du Claude Simon ou du Beckett (ni
du Bon, ni du Volodine, ni du Clémençon, etc., ni aucun auteur
un tant soit peu exigeant) "dans la figure" sans cette base car alors on
ferme le livre et on retourne aux gorgées de bière académiques.
Et c'est l'autre élément du hiatus : je préfèrerai
toujours écouter un cours, une conférence ou une bonne émission
de radio de bonne qualité que lire le contenu de ce discours dans un
livre. C'est pour son concept anachronique que je conteste l'utilité
de cet ouvrage, sans en critiquer les signatures. 29. Le lundi 19 juin 2006 à 06:37, par vinteix : Ces passes d'armes évoquées précédemment me semblent un peu stériles; car on perd de vue l'essentiel : les textes, au profit d'affrontements entre critiques... comme ces discussions sur les "nouveaux réactionnaires" et autres "anti-modernes"... au final, je vois surtout dans ces disputes franco-gauloises, ratiocinations et arguties de salons esprit de chapelle et exhibition par les intéressés de leurs guenilles. Certes, Meschonnic m'intéresse aussi davantage que Maulpoix... ceci dit, je trouve par moments des choses intéressantes chez ce dernier et la manière un peu dogmatique du premier m'agace parfois; en y ajoutant l'esprit de chapelle qui anime un grand nombre de ses inconditionnels (je pense en particulier à un certain groupe d'études de Paris VIII). 30. Le lundi 19 juin 2006 à 07:28, par Berlol : Certes, certes. Les textes ! 31. Le lundi 19 juin 2006 à 08:04, par arte : "on ne peut pas prendre du Claude Simon ou du Beckett (ni
du Bon, ni du Volodine, ni du Clémençon, etc., ni aucun auteur
un tant soit peu exigeant) "dans la figure" sans cette base car alors on ferme
le livre et on retourne aux gorgées de bière académiques." 32. Le lundi 19 juin 2006 à 09:16, par Bartlebooth : Ô ce fameux essentiel qu'on perd de vue et dont on brandit
la flamme d'un geste si brusque qu'elle s'éteint ! (spéciale
dédicace aux anciens et futurs nouveaux lyriques) 33. Le lundi 19 juin 2006 à 09:35, par vinteix : "Ô ce fameux essentiel qu'on perd de vue et dont on
brandit la flamme d'un geste si brusque qu'elle s'éteint ! (spéciale
dédicace aux anciens et futurs nouveaux lyriques)" 34. Le lundi 19 juin 2006 à 09:49, par arte : Z'êtes tous des susceptibles ! 35. Le lundi 19 juin 2006 à 10:10, par vinteix : C'est moins cela que la lassitude de ce genre de débats...
je suis de moins en moins intéressé par la polémique
: influence malgré moi de l'Asie ??? serait-ce le cas que je n'en serais
pas mécontent, même si Dieu sait si, par moments, le peu de
goût des Japonais pour les débats me gêne... 36. Le lundi 19 juin 2006 à 10:14, par vinteix : Question de ton, de style, de cruauté dans le langage 37. Le lundi 19 juin 2006 à 10:36, par vinteix : "I would prefer not to" 38. Le lundi 19 juin 2006 à 10:43, par Bartlebooth : Désolé pour la formulation qui a pu prêter
à confusion. Je ne me moquais ni ne voulais étiqueter. 39. Le lundi 19 juin 2006 à 10:55, par cel : la barrière de la notoriété ? j'espère que tu bl@gues, quant aux échanges passés, rappelle toi qu'ils s'étaient achevés d'une manière très consensuelle, trop (là je me mets largement dans le lot) à voir à quelle point la rancune domine aujourd'hui l'entrée dans l'arène. Donc, du sirop acceptable par tous, simplement pour que ça finisse, c'est ce qu'il a fallu et ce qu'il faudrait, et questions éludées d'une vexation à l'autre. C'est bien décevant, mais ce n'est qu'une parenthèse, préférer l'échange berlol bartlebooth (que j'approuve il le sait, j'aimerais rebondir mais là je sature, c'est quand même un minimum de relever et de pointer, ce que fait Beurard Valdoye, une connerie si énorme dans un ouvrage qui peut devenir référence), et vinteix oui aussi... euh, pour Brice Petit, on repassera 40. Le lundi 19 juin 2006 à 11:02, par vinteix : C'est bien vrai... et l'on ne saurait se consoler de tels "adieux". Toujours trouvé débiles, d'ailleurs, ces fins annoncées, que ce soit de la philo, de l'art ou de la poésie ! Néanmoins, je crois que nous vivons quand même une époque de grande misère (symbolique) ! 41. Le lundi 19 juin 2006 à 11:13, par vinteix : ...et quand les mots ne trouvent pas leur(s) destinataire(s),
ils sombrent, dans un silence assourdissant (troublé par un "plouf")
ou dans leur vanité dérisoire, toujours menaçante, comme
ces lettres au rebut que Bartleby doit brûler à la fin : "Messages
de vie, ces lettres courent vers la mort. Ah ! Bartleby ! Ah ! humanité
!" 42. Le mardi 20 juin 2006 à 03:47, par arte : N'en déplaise à BON, l'apparition soudaine du
commentaire d'AURELIE est à l'origine de deux questions qui ne relèvent
en rien de la fiction des méchants pseudos attanquant le gentil qui
meurt à la fin : 43. Le mardi 20 juin 2006 à 11:13, par Bartlebooth : Je vais te répondre en partie, cher Arte, car tu risques
d'attendre longtemps. On pensera certainement que je suis très mesquin
parce que je vais parler intentionnellement "en tenant compte de ce que l'on
peut savoir [d'eux], à savoir [leur] identité, [leurs] ouvrages,
etc". 44. Le mardi 20 juin 2006 à 11:26, par arte : Et les cigognes larmoyantes ... 45. Le mardi 20 juin 2006 à 18:32, par vinteix : (Juste une parenthèse dans le débat houleux : quand je dis que l'identité est un phantasme, je ne dis pas que la société, les ordres n'en imposent pas ! référence aux contrôles intempestifs évoqués par Bartlebooth) 46. Le mardi 20 juin 2006 à 20:35, par vinteix : Il y aurait aussi beaucoup à dire sur l'usage du ou des pseudonymes, qui est loin d'être un camouflé... et qui a une longue histoire... Vive les pseudonymes et l'anonymat ! 47. Le jeudi 22 juin 2006 à 14:50, par Bartlebooth : Vous auriez pu répondre à ma question (fin du
message 32), elle n'était pas si dérangeante celle-là
! 48. Le jeudi 22 juin 2006 à 17:08, par Berlol : Rien à voir entre ces deux ouvrages. L'un enferme l'histoire littéraire dans un vernis d'académisme sans sous-entendre la nécessité de la lecture directe (je persiste et signe), l'autre tente de faire découvrir des inconnus contemporains en prenant des risques et en invitant de manière permanente à la lecture directe. Je ne comprenais même pas la tentative de comparaison. C'est par... respect que je n'y répondais pas. |
Dimanche 18 juin 2006. En train
et parapluie. Aujourd'hui, c'est relâche. Les nuages l'ont bien compris : ils se déversent sans répit. En début d'après-midi, allons faire quelques courses à Shinjuku, en train et parapluie. Moins de monde que d'habitude. T. suppose que les gens font la sieste pour pouvoir regarder tard ce soir le match Japon-Croatie. (Je devrais carrément dormir tôt pour voir France-Corée à 4h00 du matin...) Je finis l'index des noms propres du JLR d'avril et entame celui de mai (ça prend du temps). Parallèlement, j'écoute et enregistre plusieurs émissions de France Culture. Dans Surpris par la nuit de jeudi, le second volet de l'Ornithologie du promeneur (Dominique Meens) que j'attendais depuis longtemps, vendredi les Reconnaissances à Jean Cocteau, les Jeux d'épreuves d'hier (notamment au sujet du livre de Patrick Kéchichian), enfin le Bon plaisir de Raymond Devos programmé en urgence dans Radio libre. Entre Patay, Waterloo et l'Appel de Londres, les augures varient et l'on ne saurait s'y fier. La nuit sera longue... Commentaires1. Le dimanche 18 juin 2006 à 11:32, par vinteix : Les Japonais auraient découvert la sieste ?! 2. Le dimanche 18 juin 2006 à 13:08, par k : moi j'aime pas les parapluie se que j'aime c'est cette pluies,
qouq laquelle je vais, pouvat ainsi confondre depuis toujours mes larmes
avec elle. |
Lundi 19 juin 2006. Fermer des
boucles. Fixation d'un mini-ordinateur de bord sur ma Rover (bicyclette), un truc gros comme une montre. Pour moins de 30 €, j'ai acquis hier un petit appareil à fixer sur le guidon et qui donne l'heure, la vitesse, le kilométrage et quelques autres fonctions. Ce matin, entre la chaleur humide et la noria des camions du chantier voisin, je suis allé serrer des colliers pour descendre le fil électrique jusqu'à l'intérieur de la fourche où vient se positionner le capteur tandis que l'aimant à repérer doit être fixé sur un rayon, à moins de 5 millimètres du capteur. Capito ? J'ai pris une suée mais ça marche. Mon Dieu, l'agrégation n'est plus ce qu'elle était ! Wikipédia, victime de son mode de fonctionnement... (Cf. Libération d'aujourd'hui : Wikipédia, encyclopédie libre mais controlée, par Laurent Mauriac.) Sauf que ceux qui pointent cela n'ont pas fait de leur côté le dixième de la démarche de démocratie médiatique de Wikipédia. Je cite la fin de l'article : Sur son blog, Jimmy Wales a vivement réagi ce week-end à l'article du New York Times. «La politique de protection existe depuis des années. La semi-protection a été conçue comme une approche plus souple et plus ouverte», écrit-il. Il rêverait de pouvoir en modifier certains passages sur le site du journal. «Je cherche le bouton "éditer cette page" pour corriger les erreurs mais, bien sûr, c'est impossible.» Pour finir en beauté le week-end (désolé pour Philippe Artières que je ne vais pas écouter à la MFJ), T. m'emmène à vélo jusqu'aux environs d'Akasaka, entre autoroutes et grands hôtels, entre canal et Bacchanales — où elle jouait enfant, quand il n'y avait rien de tout cela, dans un Tokyo d'un autre temps. Elle se souvient qu'elle s'amusait à ramasser des petits poissons, des petits homards et des tortues — et que le vélo lui était strictement interdit par sa mère. Passant ici, elle se venge, dit-elle. Il nous arrive comme cela à tout un chacun de fermer des boucles d'un plus ou moins grand nombre d'années. Une satisfaction intérieure ou un regain de peine accompagne ce passage. On ne sait pas pourquoi on n'a pas oublié tout cela depuis longtemps. « Malgré les crampes de fièvre et les tremblements qui me coupaient la respiration, je me haussai sur le coude, désirant voir ce que fixaient ses yeux injectés de sucs anesthésiants. La luminosité avait chuté, on vaguait au seuil des ténèbres, mais cela suffisait pour que le public fût là, des dizaines et des dizaines de caranguejeiras qui de leurs tanières s'étaient extraites et nous examinaient, pétrifiées. Les Cocambos avaient toujours prétendu qu'au secret de la forêt elles s'organisaient en collectivités aussi perfectionnées que les nôtres, mais sans hiérarchie ni police et sans héros.» (Antoine Volodine, Le Nom des singes, p. 236) |
Mardi 20 juin 2006. La pile,
que dis-je, les piles. Journée quelque peu chargée. Ne reste même plus vingt-quatre heures au printemps pour tenir ses promesses... Comme prévu, Isabelle Sommier et moi nous retrouvons sur le quai de la ligne Yamanote à la station Tokyo pour prendre un shinkansen vers Nagoya où un collègue nous attend en voiture. Très chic restaurant de déjeuner avant la conférence de la dame. Conversation ferroviaire et fines agapes lui ont caché ce qui n'aurait pas manqué de l'angoisser : qu'elle va se retrouver devant près de 200 étudiants et enseignants pour exposer son point de vue sur la globalization. Le seul problème, c'est que je n'y étais pas ! Parce que moi, j'avais cours. On m'a dit qu'elle s'en était très bien tirée (je n'en doutais pas). J'espère avoir l'enregistrement bientôt. Je pourrais alors en reparler. On se retrouve après la conférence (et mes cours, donc) en petit comité avec quelques collègues, dont CM qui a assuré la traduction, David qui a pris une tonne de notes et le directeur de l'Alliance française qui a l'air de ne pas s'être déplacé pour rien. Après la détente, David et moi nous occupons d'actualiser les pages web de notre département — au lieu d'aller au ping-pong. J'ai déjà essayé d'expliquer à mes collègues que la tâche d'un responsable de site institutionnel n'est pas d'écrire toutes les pages mais de recevoir, coordonner et mettre en forme les informations fournies par l'ensemble des collègues... Je n'ai pas encore été pleinement entendu, semble-t-il. Qu'à cela ne tienne, je répéterai. Après ça, encore un petit peu d'énergie pour préparer les listes d'étudiants et de notes dans un document de Google Spreadsheets, qui m'a l'air bien plus développé et convivial que NumSum (où je n'avais pas réussi à avoir plus de 20 ou 25 lignes !). Outre les quelques lignes que j'ai réussi à lire dans un recoin de la soirée, ce n'est pas une journée glorieuse pour la littérature. Cela me fait toujours un pincement. Surtout à voir la pile, que dis-je, les piles de livres qui m'attendent, me tendent les couvertures, m'implorent de les ouvrir en deux, de leur casser le dos... Oh mon dieu, parlons d'autre chose... Rapatrions rapatrions, décide le Japon. Non, ça, c'est pas la peine d'en parler. C'est une non-information. « Vous avez dit "laisser des traces", hein ? C'est étrange parce que j'ai écrit, j'écris des trucs, je ne saurais pas trop dire ce que c'est, mais j'ai intitulé le tout Traces, si, si ! » (Alain Sevestre, Double Suicide villa Godin, p. 48) Commentaires1. Le mardi 20 juin 2006 à 14:03, par k : les nuages passent 2. Le mardi 20 juin 2006 à 20:43, par Manu : En rapport à Google Spreadsheets, tu n'as pas peur de stocker des données plus ou moins confidentielles en ligne ? L'accès est bien sûr protégé, mais avec quel niveau de sécurité ? 3. Le mardi 20 juin 2006 à 21:37, par Berlol : Hé hé !... On a créé des codes
pour identifier les étudiants sans écrire leur nom ni leur numéro...
Même l'établissement n'est pas identifiable... Très important.
Et quand on va présenter ça à d'autres collègues,
ce sera la première question de la hiérarchie. プライバシ... プライバシの問題... 4. Le mercredi 21 juin 2006 à 05:48, par Manu : Je vois que je m'inquiétais pour rien ! Mais la question était donc bien pertinente... 5. Le mercredi 21 juin 2006 à 06:22, par Berlol : En effet, tout à fait pertinente. Comme d'habitude... |
Mercredi 21 juin 2006. Écran
de courtoisie. À ressentir. En ligne, le Frisson esthétique. Belle typographie, quelques textes de bonne facture. Celui de Jacques Signoret, par exemple. En revanche, impossible de frissonner aux banalités qu'enfile Régine Deforges — la sincérité n'est pas tout. Au total, plutôt une revue avec une coloration d'histoire littéraire fin XIXe (Jean Lorrain, Remy de Gourmont, Maurice Rollinat, ou l'intéressant article de Francesco Viriat sur le Jammisme). Et des inédits de contemporains qui écrivent... à l'ancienne. Rien qui innove ni qui dérange. En bref, une revue Des revues en ligne, j'en ai déjà signalé d'autres, plus ou moins chouettes, depuis le temps. Mais l'arrivée (enfin) sur le web de Livres Hebdo devrait être en soi un événement. Je suis allé voir si le contenu transformerait l'essai... À part que Fred Vargas et Benoîte Groult sont dans les 10 meilleures ventes, qu'y ai-je appris ? Que Guillaume Durand abandonne I-Télé... « où beaucoup le voyait (sic) déjà présenter une spéciale présidentielle ». Et ça continue plus bas, quand Charles Webb « avait défrayé la chronique en se faisant évincé (sic) de son domicile »... Plus bas encore, « Zadie Smith [...] a été récompensé (sic) »... Le magazine qui se veut une référence pour les chiffres du livre ne l'est certes pas pour les lettres... Ici, une journée somme toute banale, avec deux cours, un déjeuner — où ce qu'on appelle ici hamburger pisse de l'huile —, puis une après-midi studieuse avant le sport. De l'Alain Sevestre pour accompagner la transpicyclette. Et un peu de Meschonnic après le dîner. « Tout à l'heure, il a pris une douche et jeté serviette et savon à la poubelle. Dans le jardin, la terre remblayée sur les meubles s'est élevée d'un bon mètre par rapport à l'ancien état des lieux. Les prochaines pluies tasseront ce gros ventre.» (Alain Sevestre, Double Suicide villa Godin, p. 60) Justement, on annonce quatre jours de pluies... « Toute ma vie est dans mes poèmes, mes poèmes sont le langage de ma vie. C'est par eux que je vais d'inconnu en inconnu. Ils me font plus que je les fais. Et ils sont reconnus par ceux qui sont du même côté du langage, du même côté de la vie que moi. Un poème, pour moi, ne raconte pas d'histoires. Mes poèmes sont les condensations du sens de ma vie. C'est pourquoi ils tiennent moins de place que le reste de mon travail, mais c'est eux qui me font traduire la Bible comme je traduis, qui me font penser le langage, la poésie, la traduction comme je fais. Pour moi, un poème est ce qui transforme la vie par le langage et le langage par la vie. C'est mon lieu et je le partage.» (Henri Meschonnic, Vivre poème, Éd. Dumerchez, 2006, p. 7-8.) Je suis clairement du même côté. C'est comme ça. Et je ne force personne. Alors que nous étions sous presse, une dernière information nous parvient : Caroline revient, tout à fait décousu(e) ! Tendons-lui du fil (RSS) ! Commentaires1. Le mercredi 21 juin 2006 à 12:49, par Bartlebooth : - la vie qui se déverse dans le poème et vice
versa : c'est un peu l'histoire du verre (ou vers (sic), hic) à moitié
plein ou à moitié vide, non ? 2. Le mercredi 21 juin 2006 à 20:19, par Berlol : Comme il s'agit du préambule d'une conférence, HM commence par des choses simples et bien senties, dans lesquelles tous les enjeux sont toutefois déjà présents. Je trouve cela tout à fait adapté. Je ne réponds pas à tes amusantes provocations. (Mais je me plaindrai de toi auprès de A.-E. H., na !) 3. Le mercredi 21 juin 2006 à 22:53, par vinteix : Je ne dirais pas la même chose que Bartlebooth... définir
la poésie ou le poème est toujours très malaisé;
Meschonnic dit des choses que, dans le fond, je ne conteste pas, bien au contraire,
surtout l'idée que le poème transforme la vie par le langage
et le langage par la vie. Celan ou Luca, par exemple, ne disaient pas autre
chose. Sauf qu'il faudrait ajouter que D'ABORD un poème transforme
le langage par le langage, crée une langue dans la langue. 4. Le jeudi 22 juin 2006 à 12:41, par Bartlebooth : Le problème, c'est que, d'après le peu que j'en
ai lu, je ne trouve pas sa poésie nulle (ce qui ne veut pas dire, évidemment,
qu'elle change la (ma) vie), sauf si je prends ses propres critères
pour la juger (ses poèmes sont proches de beaucoup de ceux qu'il décrie,
sont pleins de tout ce qu'il exècre dans les poèmes des autres). 5. Le jeudi 22 juin 2006 à 14:28, par Bartlebooth : "À part que Fred Vargas et Benoîte Groult sont
dans les 10 meilleures ventes, qu'y ai-je appris ?" 6. Le jeudi 22 juin 2006 à 17:11, par Berlol : Si tu crois qu'il a besoin de ça, c'est que tu es bien naïf. Et méchant. Les rssés verront ici la démonstration de ce que j'écrivais à l'instant, à savoir la haute prévisibilité de Bartlebooth. Je t'ai connu plus fin. 7. Le jeudi 22 juin 2006 à 22:13, par vinteix : ... à propos de la poésie de Mescho, je viens
de lire son dernier recueil, "Et la terre coule"... je ne dirais pas (plus)
"plate". Il y a de belles choses dedans, mais il est vrai que sa poésie
présente des "travers" (enfin ce que lui-même appelle ainsi et
que personnellement je ne nommerais pas ainsi) qu'il critique chez les autres...
en particulier le lyrisme, terme bien ambigü et lourd de significations
multiples, auquel je ne suis pas SYSTEMATIQUEMENT opposé... D'ailleurs,
on peut rejeter un certain lyrisme ou certains lyrismes, mais je ne vois
en quoi une règle, venue d'on ne sait où, condamnerait désormais
tout lyrisme (même si Céline disait que c'était "le
crime des crimes")... En la matière, cela me semble davantage relever
d'une question de goûts et de sensibilité... 8. Le jeudi 22 juin 2006 à 23:12, par Berlol : D'accord avec toi pour (et contre) le lyrisme. La question étant, si le lyrisme est souvent figé dans son pathos et son formalisme : peut-il y avoir renouvellement et création nouvelle de lyrisme ? Je ne suis pas assez connaisseur de poésie, contemporaine notamment, pour en discuter sérieusement mais pour ce que j'ai lu ou entendu parfois de Paillard, Masséra, Venaille, Parant, Cadiot, pour être bref, ils me paraissent faire de considérables propositions. Je suis preneur de conseils et d'autres noms dans ce domaine, merci d'avance. 9. Le vendredi 23 juin 2006 à 00:32, par vinteix : Pour et contre le lyrisme, oui... Un peu vrac, et sans développements,
pardon... mais, on aime ou on aime pas bien sûr : P.Jaccottet (grand
lyrique, "sauce ancienne", sûrement, mais il l'est aussi dans sa prose
- manière d'échapper au formalisme) ; Salah Stétié,
H.Haddad... plus originaux : Fardoulis-Lagrange (un seul recueil de poèmes
publié, "Prairial", mais quelle merveille ! sorte d'aérolithe
inclassable), le furieux Stanislas Rodanski, J.P.Duprey, Marc Sabatier-Lévêque
(le jeune poète d'un seul livre-fleuve, que dis-je océan : "Oratorio
pour la Nuit de Noël", devenu très difficile à dénicher...),
Bernard Manciet (qui savait ce que veulent dire "tragique" et "hauteur"),
etc. 10. Le vendredi 23 juin 2006 à 00:38, par vinteix : Tout ceci très vite dit, pardon, car je dois filer me changer et me doucher, moite que je suis, avant une "nomikai" (littéralement "réunion pour boire", comme tu le sais bien) où je vais noyer mon lyrisme dans des verres de saké... et de lyrisme, il ne devrait pas en être beaucoup question avec les participants de cette soirée, vu qu'il s'agit essentiellement d'étudiant(e)s de 2eme année de français... sait-on jamais... Il faut croire, malgré tout, aux miracles (?)... Aurais-je déjà bu, malgré moi ?... |
Jeudi 22 juin 2006. Du chasseur
primitif dans le footballeur. Inspiré par une actualité récente, François Bon nous propose ce beau texte dans lequel il prend ses distances avec la communauté des commentateurs. Repassant sur le site de Livres Hebdo pour y voir le blog que François pointait (blog qui n'est peut-être pas encore à sa vitesse de croisière), j'ai cliqué sur un lien vers une Chronologie de l'édition française de 1900 à nos jours, me demandant ce qu'elle pouvait receler. J'ai essayé Sagittaire parce que c'était la première maison d'édition de Claude Simon et le résultat est plutôt intéressant. Pia ne donne rien, mais Paulhan, oui. Gallimard donne 37 pages de résultats (366 articles) qui finissent (actuellement) en avril 2006 avec le décès de Jean Grosjean. Pauvert a 44 notices. Régine Deforges sort redorée. Pour Minuit, 6 pages et clairement le tournant de 1954-55, avec départ de Georges Lambrichs et arrivée d'Alain Robbe-Grillet. Pas d'entrée à "nazi" mais une cinquantaine de résultats pour "Occupation" et 19 pour "épuration". L'interrogation par date est aussi possible, par exemple 1913, année de naissance de Claude Simon, ou 1968, au hasard. Remerciements et félicitations à Pascal Fouché pour cet outil performant dans son genre (listes succintes, travaux d'approches). Très belle perle au séminaire de cinéma — ça nous réveille presque des torpeurs que provoquent les pluies. Dans son plan de rédaction, une étudiante a écrit qu'elle allait parler de « La scène de l’aventure avec la vendeuse et la fonction trigonométrique.» J'ai cherché à me souvenir s'il était question de trigo dans les Poupées russes, et comment Klapisch aurait casé ça. Irritation des sinus ? Angle mort en voiture ?... En fait, ce n'était que la conséquence d'une consultation trop rapide du dictionnaire. Elle voulait parler de 三角関係 (sankaku kankei), ménage à trois, ou relation triangulaire... On a vu pi ! Dans Le Point, article assez élaboré sur les blogs... mais toujours sous l'angle (si je puis dire) du jeunisme phénoménal. En fait, j'y cherchais ce que je venais de lire sur le magazine papier : un entretien avec Peter Sloterdijk, sur le football. Il y dit des choses passionnantes sur la survivance du chasseur primitif dans le footballeur, sur le temps des héros devenu temps des stars, sur l'obscénité des comportements des joueurs après le but. Mais sur le site, c'est payant... Pour finir, avant de rentrer dîner, le Mix des Miscellanées de Mr. Schott de dimanche sur France Culture, c'est très réconfortant. Cela s'accorde juste à mon esprit d'énumération et de nomenclatures, et ça me change de la terne lecture de Thomas de Quincey la veille. Commentaires1. Le jeudi 22 juin 2006 à 09:56, par arte : Berlol, tu es exspert en analyse de texte. Tu dis que celui
de Bon, pointé en lien dans ton article, est beau. Puis-je te demander
une analyse plus développée sur la beauté de ce texte
? 2. Le jeudi 22 juin 2006 à 13:26, par Bartlebooth : Mais non Berlol, tu mésinterprètes le texte
en question : c'est une FICTION, il l'a déjà expliqué
dans son "forum" maintenant disparu. 3. Le jeudi 22 juin 2006 à 13:26, par cel : élaboré, ça veut pas dire intéressant
? Cet article sur les blogs est du niveau d'une émission que Delarue
avait consacrée à internet il y a quelques mois (qui s'appelait
sans doute "les dangers d'internet"). On dramatise puis on rassure, et surtout
on valide dans la foulée l'utilité des principes de contrôle,
qui malheureusement passent de plus en plus pour du sain, du normal, de la
normale prévention. Je ne suis pas gênée par l'angle jeuniste
de l'article, l'usage du blog par les adolescents a pris assez d'importance
pour que certains veuillent l'étudier comme phénomène
en soi. Par contre, cette approche par le danger (diffamation, pervers qui
trainent : "Là comme ailleurs, les pédophiles rôdent.
Skyrock s'en est préoccupée très tôt. Les autorités
sont alertées chaque fois que des mots clés de l'univers pédophile
sont écrits sur un skyblog. La technologie du Net se met ainsi au service
de la cybertraque... Big Brother ? Oui ! Mais pour le meilleur.") et sa compensation
heureuse par la surveillance automatisée (et l'auto-surveillance) des
comportements (incitation à la délation + cellule psy pré-suicide
supposé à venir...) est bien dans le ton du goût du jour
(par exemple de tout ça : ist.inserm.fr/basisrappor... ; ist.inserm.fr/basisrappor... etc, beaucoup de lien ici
www.pasde0deconduite.ras.... ), et les termes admiratifs
employés, "pour le meilleur !", vont dans le sens de cette acceptation
par le tout venant, acquise. Dégoût. (ah ça veut pas dire
intéressant ! - ouf) 4. Le jeudi 22 juin 2006 à 14:23, par alain : ils ont enlevé toutes les vaches de Paris. J'avais
enfin réussi à atteindre un stade de décision où
il m'était devenu possible d'enfourcher mon vélo pour aller
en voir une ou deux. J'arrive à Opéra. Plus de vaches ! 5. Le jeudi 22 juin 2006 à 14:45, par cgat : assez d'accord avec cel .. est intéressant, tout de
même, l'ultime encadré de l'article sur le "cimetière
virtuel" composé des "stèles numériques" que les parents
de bloggeurs morts trop jeunes ont conservées, figées et fermées
aux commentaires ... 6. Le jeudi 22 juin 2006 à 17:03, par Berlol : Chers amis, si vous l'êtes... 7. Le jeudi 22 juin 2006 à 17:13, par Berlol : Voilà. Je n'ai plus qu'à rester assis là, tranquille. Et attendre que les coups pleuvent. 8. Le jeudi 22 juin 2006 à 23:56, par arte : Bien bien bien. 9. Le vendredi 23 juin 2006 à 14:21, par cel : Dans un établissement que je fréquente les élèves
risquent de se voir interdit l'accès à toutes plateformes de
blog pour les raisons paniques évoquées dans l'article (crainte
de la diffamation sur l'établissement, mais aussi prise en compte
des supposés craintes de parents alarmés par les médias,
je suppose), se voient déjà soumis à une utilisation
d'internet restreinte par un filtre à mots clefs d'efficacité
un peu exagérée, sans doute aussi fiable que spamplemousse,
qui bloque régulièrement l'accès à des sites contenant
des informations utiles. Un système de surveillance élaboré
veille également sur chaque pc, enregistrant sur le serveur de façon
durable tout ce que fait chaque utilisateur pendant le temps de sa session,
y compris évidemment ses activités sur internet. Il a été
expliqué qu'ainsi, en cas de plainte, on pourrait fournir à
la demande de police ou justice des relevés utiles et de toute évidence,
des noms. A ma connaissance aucune plainte ni aucun évènement
grave n'a eu cours avant la mise en place de ce dispositif, qui aurait pu
contribuer à le justifier. En plus de ce système, chacun se
verra prochainement attribuer une carte nominative qui donnera un accès
contrôlé (et potentiellement enregistrable) au self, aux ordinateurs
et photocopieurs, à l'ouverture du portail d'entrée (pour la
machine à café je vais leur soumettre l'idée). Parmi
les personnes qui participent aux décisions, par exemple qui évoquent
cette possibilité d'interdire des blogs, beaucoup connaissent peu,
ou mal, internet, une m'a même demandé, immédiatement
après avoir pris parti pour l'interdiction dans une réunion,
ce qu'était un blog, au juste... lors de cette réunion, avait
été évoquée dans la foulée l'éventualité
d'une vidéosurveillance des couloirs, et j'avais appris que suite à
une dégradation des toilettes, les internes devaient depuis peu se
faire accompagner d'un surveillant pour s'y rendre. D'un élève
qui avait une nuit choisi la poubelle pour faire ses besoins, on n'était
pas loin de faire un délinquant. Dans le hall d'entrée du lieu
sont affichés les rapports concernant les exclusions d'élèves
et avertissements, avec motifs détaillés et noms des fautifs.
Les élèves pourtant sont cool, et ils ne comprennent pas trop
le pourquoi de tout ça, mais devinent bien qu'on ne leur fait aucunement
confiance. Je pourrais continuer la liste. Disons juste que ça se passe
dans un cadre paumé et plus que tranquille, au milieu des champs et
à plusieurs kilomètres de toute terre habitée, n'empêche
que quand j'y suis j'ai l'impression de concourir pour les big brother awards.
Et je me dis qu'à force de subir ça les gosses vont devenir
dingues. 10. Le samedi 24 juin 2006 à 15:56, par Mth PEYRIN / M.pOOl : La confiance se construit. Elle s'accorde et se retire. C'est
un Art de la Nuance. La littérature sert à baliser tout cela,
mais elle ne peut le faire que si on l'y autorise. Ce que je n'ai pas du tout
aimé ici autrefois, c'est le manque d'humilité et cette façon
"cavalière" de s'emparer de l'image de la femme comme si cela était
un jeu sans incidence. J'ai été déçue que cela
ait été possible et toléré. J'aime rire comme
vous tous, mais pas sur des questions de fond comme le respect de la personne
qui doit se décliner, à mon sens, à tout moment et
à tous les niveaux. Dire n'importe quoi pour avoir l'impression de
mettre son grain de sel est aussi grave que de s'abstenir d'intervenir lorsque
les bornes de la courtoisie sont largement dépassées.L'attaque
de personne, par mots interposés est toujours un délit. Aucune
justification a posteriori n'est possible. J'ai découvert sur ce
blog des auteurs comme Jean CAYROL que j'ai lu avec un grand enthousiasme,
il me semble qu'on aurait pu échanger valablement aussi et mieux sur
nos versions complémentaires de DURAS. Et quand bien même l'échange
n'aurait pas été possible, le simple fait de se croiser de
temps en temps sur des thèmes ou des ressources internautiques partageables,
me paraît suffisamment gratifiant et générateur de gratitude.
En toute simplicité. Je n'éprouve aucune rancune vis à
vis de ceux j'ai continué à jeter un oeil sur ce site assez
souvent, et j'ai aujourd'hui le plaisir d'avoir envie d'y laisser ce message
grâce à la nouvelle facétie médiatrice , débonnaire
et généreuse de Jean-Claude BOURDAIS , l'homme au lac de Thiron,
qui fait souvent des ricochets amusants et apaisants. Ce doit être un
bon prof aimé de ses élèves. Les pêcheurs, on le
sait, sont des patients, bien plus que les chasseurs, cela n'empêche
pas les prises directes sur les événements qui comptent. Je
trouverais intelligent et délicat, que sa liste de raisons pour concilier
les supposés irréconciliables ici même, soit le point
de rupture et de renouvellement d'une interactivité sereine et enrichissante
pour chacun. On peut pêcher sans hamecon cruel et remettre les ablettes
à l'eau après rencontre. En tout cas, c'est mon souhait d'aujourd'hui.
J'espère qu'il passera la nuit... |
Vendredi 23 juin 2006. Spécial Assia Djebar
! Son discours de réception, hier. Extrait : « L’écriture m’est devenue activité souvent nocturne, en tout cas permanente, une quête presque à perdre souffle... J’écris par passion d’« ijtihad », c’est-à-dire de recherche tendue vers quoi, vers soi d’abord. Je m’interroge, comme qui, peut-être, après tout, comme le héros métamorphosé d’Apulée qui voyage en Thessalie : sauf que je ne veux retenir, de ce prétentieux rapprochement que la mobilité des vagabondages de ce Lucius, double de l’auteur, mon compatriote de dix-neuf siècles auparavant... Est-ce que, me diriez vous, vous écrivez, vous aussi, métamorphosée, masquée et ce masque que pourtant vous ne cherchez pas à arracher, serait la langue française ? Depuis des décennies, cette langue ne m’est plus langue de l’Autre — presqu’une seconde peau, ou une langue infiltrée en vous-même, son battement contre votre pouls, ou tout près de votre artère aorte, peut-être aussi cernant votre cheville en nœud coulant, rythmant votre marche (car j’écris et je marche, presque chaque jour dans Soho ou sur le pont de Brooklyn)... Je ne me sens alors que regard dans l’immensité d’une naissance au monde. Mon français devient l’énergie qui me reste pourboire l’espace bleu gris, tout le ciel.» Dans Le Monde du 22 : « L'Algérienne Assia Djebar, première personnalité du Maghreb élue à l'Académie française, a évoqué son attachement fusionnel à la langue française, lors de sa réception, jeudi 22 juin, sous la Coupole. Le français, "lieu de creusement de mon travail, espace de ma méditation ou de ma rêverie", "tempo de ma respiration au jour le jour", a-t-elle résumé lors de son discours d'entrée à l'Académie. Cette entrée honore les écrivains maghrébins, se sont félicités, à Tunis, des écrivains tunisiens. "C'est la femme qu'il fallait à l'endroit qu'il fallait", s'est réjouie la romancière Massouda Boubaker, souhaitant qu'Assia Djebar "serve l'identité et la cause arabes en renforçant les liens entre Orient et Occident". Pour le président de l'Union des écrivains tunisiens, Sallaheddine Boujah, "honorer un écrivain algérien sert la littérature française, mais aussi la littérature maghrébine en raison du nombre d'écrivains maghrébins qui produisent en français, ce qui représente un phénomène international". QUATRIÈME FEMME SOUS LA COUPOLE À 69 ans, Assia Djebar, qui figure parmi les classiques de la littérature maghrébine d'expression française, est l'auteure d'une quinzaine de romans, pièces de théâtre et scénarios. De son vrai nom Fatima Zohra Imalayène, fille d'un instituteur, née à Cherchell, en Algérie alors sous domination française, elle a évoqué dans son discours l'"immense plaie" infligée par le colonialisme aux peuples colonisés. Peu connue en France, son œuvre, commencée en 1955, à l'âge de 19 ans, avec La Soif, défend l'émancipation des femmes musulmanes. Première musulmane admise à l'Ecole normale supérieure de Paris en 1955, elle enseigne depuis les années 1990 la littérature française aux États-Unis. Avec Assia Djebar, élue le 16 juin 2005 au fauteuil du juriste Georges Vedel, dont elle a prononcé l'éloge, quatre femmes siègent à l'Académie française. L'helléniste Jacqueline de Romilly a été élue en 1988, l'historienne Hélène Carrère d'Encausse en 1990 et l'écrivaine Florence Delay en 2000. Première femme élue à l'Académie en 1980, Marguerite Yourcenar est décédée en 1987.» Dans Jeune Afrique, le 18 juin, Assia Djebar, le sabre avant le sacre, par Dominique Mataillet : « Siéger à l’Académie française, c’est adopter un accoutrement distinctif composé d’un bicorne, d’une cape et du célèbre habit vert, dont les caractéristiques furent fixées au lendemain de la Révolution, sous le Consulat. La traditionnelle épée, quant à elle, fut alors interdite, au nom de l’abolition des privilèges, avant de reprendre ses droits à la Restauration. À sa création en 1635, sous Louis XIII, l’Académie faisait en effet partie de la Maison du roi, ce qui autorisait les gens de lettres qui la composaient à porter l’épée… La tradition veut aujourd’hui que cette arme toute symbolique soit offerte au nouvel académicien par ses amis. Présidé par Jean Daniel, le directeur du Nouvel Observateur, un comité d’honneur avait été constitué pour financer celle d’Assia Djebar, élue le 16 juin 2005 et qui fera son entrée officielle sous la Coupole le 22 juin prochain. Le magnifique objet remis le 15 juin à l’écrivaine algérienne lors d’une cérémonie organisée à l’Institut du monde arabe ne manque assurément pas de symboles. Sur le sabre oriental du XVIIIe siècle déposé entre ses mains par l’historien Pierre Nora, qui avait présenté sa candidature l’an dernier, ont été gravées les trois lettres pax (« paix » en latin) entre ses initiales en arabe. Répondant aux divers hommages qui lui ont été adressés, l’auteur de La Soif — son premier roman publié chez Julliard en 1957, alors qu’elle n’avait que 19 ans — a confié qu’elle a choisi ce mot pour rappeler quelle épreuve avait été pour elle, comme pour tous ses compatriotes algériens, la sombre décennie 1990. Assia Djebar, qui fêtera ses 70 ans le 4 août et enseigne aujourd’hui la littérature francophone à la New York University, a vu un heureux présage dans le fait d’être la cinquième femme à rejoindre la « Vieille dame du quai Conti ». On sait que le chiffre 5, hamsa en arabe, représenté par la célèbre main de Fatma, est considéré comme le porte-bonheur par excellence au Maghreb. Juges éclairés du bon usage des mots, les académiciens ont pour principale activité de travailler à leur fameux Dictionnaire. Le terme sur lequel devra plancher Assia Djebar, qui a consacré une bonne partie de son œuvre aux questions d’identité, ne pouvait être mieux choisi : repère.» Fait soif, après tout ça. D'autant que ce n'est pas fini. Ce matin, pendant que je manipulais mon extincteur, une correspondante m'a gentiment envoyé l'article de Sloterdijk dont je parlais hier (j'y reviendrai demain, sinon ça va faire trop). Au sport, du nouveau villa Godin (et c'est beau), et ma descente à 69 kilos. Au déjeuner, bonne rigolade avec David, mais pas au sujet du JLR. À 15h15, un étudiant passe chercher mon transfo pour changer du 100 V en 220 V et récupérer les numéros de téléphone qu'il a laissés dans le portable qu'il utilisait en France (au moins pour ça, il a eu besoin de moi...). Puis c'est le shinkansen, en écoutant notamment Catherine Malabou et Marc Goldschmit parler de Derrida avec Finkielkraut (plutôt bien, y aurait matière à citer...). Enfin le dîner avec T. — qui a fait du vélo sans moi cet après-midi (ça s'est bien passé, dire ouf !) — suivi de la lecture in extremis de la page de JCB datée d'hier, une merveille. Merci. « Il a vu des endroits où le terrain plisse et ondule, entraîne irrépressiblement croix et bustes, jardinières et marbres, comme une marée lente et puissante. Il a vu des racines desceller des jointures de ciment, soulever des pierres tumulaires, insinuer leurs tentacules crochues et noueuses dans les caveaux, faire sombrer des chapelles et reléguer la pierre au limon. Depuis, Gélase nourrit une vision désabusée du monde. La longévité du travail humain, la vie après la mort, des légendes, oui. L'ortie et la mauvaise herbe l'ont atteint en profondeur. Qu'on lui donne une tondeuse à moteur variable [...] » (Alain Sevestre, Double Suicide villa Godin, p. 69 — un livre qui a vingt ans !) Commentaires1. Le vendredi 23 juin 2006 à 09:06, par cg : cela fait quoi maintenant ... 4 femmes sur quarante : encore
un petit effort pour la parité, messieurs les immortels ! 2. Le vendredi 23 juin 2006 à 09:20, par cg : une chose me perturbe dans ton blog, cependant, les heures
des commentaires : post 23:41 - commentaire 09:06 (qui n'est pas non plus
mon heure à moi : 18:15 à paris) 3. Le vendredi 23 juin 2006 à 11:58, par k : et tout continue, et juste envie de dormir, pour toujours,
enfin, ont fait opposition sur mon chéque de tout copte, me fait gruger
de 900 euro un tout petit moins qu'un mois de salire, l'aventure continue,
et la vie en dormant. 4. Le vendredi 23 juin 2006 à 14:37, par brigetoun : oui c'est bien sur la fin son discours, parce que tout l'éloge est un bon devoir sur un homme estimable et tout, et tout, mais un peu laborieux quand même. Formidable le texte sur les commentaires, et assez savoureuse votre réaction que je n'avais pas lue |
Samedi 24 juin 2006. Comme par
nous mais malgré nous. Premier samedi de l'été, sans cours matinal. Je me remets doucement de Molloy... Chaque jour, je l'oublie un peu, et ce n'est pas facile. Je reviens à moi. Vous ne pouvez pas savoir. Avec T., on va faire un petit tour aux soldes de Sun Motoyama, c'est cyclique et à Yurakucho, dans le Tokyo Int'l Forum, dans les soutes du vaisseau. Avant 11 heures, pas trop de monde. Elle en rapporte deux chemisiers et un pantalon, moi une chemisette et une chemise. Le tout en lin. À 13 heures, déjeuner avec Manu au Saint-Martin. Il vient dans le quartier pour la Fête de la musique à l'Institut, décalée de trois jours pour convenance nippone. Un bon moment, entre le poulet et la frite, pour parler boulot, famille, et un peu blog aussi. Lui non plus ne comprend pas, de temps en temps, les dissensions qui se produisent comme par nous mais malgré nous. Passage à l'Institut, j'y reviendrai demain. Là, on va sortir pour la soirée. La suite demain. Pour le ciel, je vais radicaliser un peu la démarche. Le lendemain. Notre amie Marguerite, connue par Christine il y a peu, nous avait invités à prendre l'apéritif avant d'aller au restaurant Benoit. Nous avons ainsi pu découvrir que certains ambassadeurs ont une idée intempestive, voire antique, de l'hospitalité, sans gardien ni contrôle, sans protocole ni condescendance. Qu'il est dommage que nous nous rencontrions si tard ! Car dans une semaine, après quatre ans à Tokyo, elle et son époux seront de retour à Paris. Où nous nous reverrons sans doute. Bien sûr. On offre des chocolats belges. Il y a d'immenses bouquets de lys et nos deux amis n'aiment pas ça, leur puissance entêtante. Elle a une grande photo de Beckett dédicacée par le photographe. Il est beau. C'est dur d'en sortir. De décrocher. Aoyama la nuit, en face de l'université, immeuble La porte, 10e étage, restaurant Benoît, du groupe Ducasse, sur deux étages, notre table est au 11e, contre la fenêtre. Gaspacho au thon et petite gelée de cochon en entrée, filet de bœuf de Hokkaido. Tout est excellent (y'a intérêt). Le homard de T. n'est pas qu'un médaillon. Le saint-julien est tellement bon qu'on ne le sent pas passer et qu'il ne m'occasionnera aucune crispation ni douleur de tête. Pour la conversation, je ne peux rien en rendre, trop débridée. Sinon qu'en discutant avec le maître d'hôtel, après les desserts, celui-ci parle à un moment des métiers de l'hospitalité. Les deux mots ensemble, c'est la première fois que j'entends l'attelage. Ça fait réfléchir. |
Dimanche 25 juin 2006. En serai-je
jamais capable ? Prises de tête dominicale. Amertume et effarement des échanges privés, avec Bartelbooth et Arte. En arriver là. Sans doute en ai-je ma part. Les dés sont jetés. Ils sont libres. Les dés aussi. Finalement, je n'écris à personne. Peur de mes mots. D'ailleurs, mon Journal ne doit être un enjeu pour personne d'autre que moi-même. Journée à remplir d'importants documents administratifs, sauf une petite heure passée en compagnie d'Étienne, venu donner quelques conseils de diététique et demander à T. sur quoi porte sa thèse — justement, il y en a un exemplaire, six kilos, à soupeser et feuilleter. Sur une info de Fabula, je repasse sur le site de l'ADPF, ce que je n'avais pas fait depuis un moment, pour voir et télécharger le livret sur Gracq préparé par Michel Murat. Dans la semaine, David m'avait offert deux des derniers volumes, le Djebar et l'Échenoz, arrivés jusqu'à lui via l'Alliance. Ça fait maintenant une belle collection ! Plus tard, attendant que l'imprimante finisse, le nez à la fenêtre, je m'aperçois que le citronnier — ravagé, dévasté, élagué en catastrophe le mois dernier — a de nouvelles pousses. Espoir, comme parfois les reprises. Puis je recroise Étienne dans la rue, c'est le soir, il vient par ici pour une sayonara party. Oui, il y en a qui quittent définitivement le Japon. Il faut les saluer. En serai-je jamais capable ? Commentaires1. Le dimanche 25 juin 2006 à 10:07, par k : aaaaaaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHRRRRRRRRRRRR T'es
disparu, vous disparisate, nnnnnnnnnnNNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOOOOO 2. Le dimanche 25 juin 2006 à 22:03, par Christian Jacomino : Vous me jugerez sans doute un peu naïf, je ne suis pas sûr de bien comprendre, mais pour ce que je comprends de cette affaire, qui a conduit François Bon a fermer son forum, ne serait-il pas plus simple de poser comme règle que vous n'accepterez plus de commentaires anonymes? 3. Le dimanche 25 juin 2006 à 23:19, par Berlol : Naïf, je ne sais pas... Non, sans doute pas. Mais alors,
je devrais commencer par fermer mon journal. Non, je suis et reste favorable
à l'anonymat. Plus précisément, au pseudonymat. Car il
se crée toujours une relation qui peut être positive. Ce que
je souhaite, c'est de garder ouverte la possibilité de cette surprise
positive. Tout en sachant qu'il y a le pseudonyme désagréable
récurrent (finalement assez rare, en tout cas chez moi) et la surprise
négative (l'arrivée du pseudonyme désagréable).
Il est arrivé aussi qu'un pseudonyme désagréable m'oblige
à repenser quelque chose, et que, malgré ce désagrément,
ça serve à quelque chose, qui éventuellement n'avait
rien à voir avec les propos du pseud. désag. 4. Le lundi 26 juin 2006 à 00:56, par Christian Jacomino : J. Roubaud revient souvent sur la devise de Gauvain: "Ne jamais
refuser de donner mon nom à celui qui me le demande; ne jamais le
donner à celui qui ne me le demande pas". 5. Le lundi 26 juin 2006 à 01:52, par Mth Peyrin : Ne pas fermer votre journal est utile à tous. Même
si vous êtes amené par la suite à revoir votre marge de
manoeuvre pour une régulation plus sereine dans l'interactivité.
Choisir brusquement le tout ou rien serait une violence faite à vous
même et annulerait probablement l'effort d 'endurance consenti sur la
distance. Je vous sais gré de cette ouverture encore présente
( et sans complaisance venant de moi qui vous ai suffisamment interpellé
en des temps révolus pour vous faire réagir... ). Explorer les
limites de cette énonciation à ciel ouvert qui mêle la
vie ordinaire et la réflexion érudite permet à chacun
( celui ou celle qui se pose les bonnes questions à ce sujet) de se
repositionner dans l'échange. J'ai ce matin en tête l'image des
vernissages où la joie des retrouvailles se mêle au désagrément
d'avoir à faire "bonne figure" devant des gens que l'on aurait spontanément
évités si on les avait aperçus sur un trottoir. Nous
passons notre temps sans le savoir , ni le vouloir à être agis
comme des électrons aimantés , propulsés dans l'attraction-répulsion
qui se joue presque à chaque seconde. Comment se dépatouiller
avec un champ magnétique azimuté par l'énergie contradictoire
de chaque élément, vous avez sans doute une version Berlolienne
du problème et peut-être quelques amorces de solutions "jouables"
? 6. Le lundi 26 juin 2006 à 01:57, par Christian Jacomino : Mth Peyrin dit mieux que moi, d'une autre façon, ce
que j'essaie de vous dire. J'approuve son propos. Voici un vrai 'contributeur'.
Avec moi, ça vous en fait 2. Vous avez de la chance. 7. Le lundi 26 juin 2006 à 02:12, par aka : Non, non, je le crois pas, putain, je le crois pas, le retour
de Marie Poule, non, je le crois pas... 8. Le lundi 26 juin 2006 à 02:26, par Mth Peyrin : C'est à Patrick REBOLLAR d'en décider. En quoi le fait de dire sur son site ce que j'apprécie vous empêche d'exister ? Tournez la page , c'est l'intérêt de tous. Merci . 9. Le lundi 26 juin 2006 à 02:27, par k : mais on pourrez pas un peu se faire de la douceur, 10. Le lundi 26 juin 2006 à 02:28, par k : tourné deja la votre de page mp 11. Le lundi 26 juin 2006 à 05:19, par Berlol : Christian, je parlais de fermer en cas de refus des pseudonymes
parce que... j'utilise moi-même un pseudonyme ! Berlol n'est pas PR
et je sais gré à chacun de ne pas les confondre. Quant au dialogue,
il est engagé depuis l'autre jour, déjà, donc ne prenez
pas la peine de vous expliciter à chaque fois. Sur ce je m'en vais
essayer d'écrire le billet du jour... 12. Le lundi 26 juin 2006 à 06:43, par Manu : L'intolérance, vouloir avoir raison, ça rejoint aussi ce qu'on disait samedi, non ? 13. Le lundi 26 juin 2006 à 06:54, par Berlol : En effet. Tu vois. Et à part ça, t'as passé un bon week-end, toi ? J'ai pas su la suite de tes rencontres, samedi... Et le dîner chez Peter ? 14. Le lundi 26 juin 2006 à 09:29, par vinteix : "Je pense que le monde (le vrai, celui prétendument
dominé par l'argent) est plus intéressant que la littérature
croupissante en langue française qui s'en démarque et entretient
avec lui (le monde) des rapports marqués de dédain et d'ironie.
(...)le nietzschéisme de gauche qui fait le fond de notre paysage intellectuel." 15. Le lundi 26 juin 2006 à 09:40, par vinteix : bon, je me calme... car du coup, on pourrait croire que mon commentaire va a l'encontre de ce que disait Berlol (11)... mais quand meme, comme disait Fontenelle, tant d'assurance est effrayante. 16. Le lundi 26 juin 2006 à 09:50, par cg : de la douceur vous dit-on … 17. Le lundi 26 juin 2006 à 13:02, par Christian Jacomino : Je ne verrais pas trop d'inconvénient à me quereller
avec vous, cg, si j'avais prétexte à le faire, mais il se trouve
que je suis plutôt d'accord avec ce que vous écrivez ci-dessus.
Il y a beaucoup de choses que j'aime dans la littérature contemporaine,
et s'il y a des choses qui me plaisent moins, qui me paraissent même
franchement croupissantes, c'est en tant que leurs auteurs cultivent une
sorte d'opposition du type "la littérature contre le monde" - ce qui
n'est évidemment pas le cas de Modiano, de Toussaint ou d'Echenoz,
pour citer ceux qui nos viennent tout de suite à l'esprit, pas plus
que ce n'est celui de F. Bon ou de De Jonckheere. 18. Le lundi 26 juin 2006 à 13:48, par cg : je ne cherchais pas querelle mais je n'aime pas les généralités
hâtives que l'on plaque trop souvent sur la littérature contemporaine
: je préfère quand vous le dites avec des nuances ... 19. Le lundi 26 juin 2006 à 15:42, par Mth Peyrin : Navigation à l'estime 20. Le lundi 26 juin 2006 à 16:18, par Berlol : Le dernier commentaire de CG était dans le filtre... Mais je ne vois pas quel mot pouvait l'y avoir attiré... 21. Le lundi 26 juin 2006 à 17:01, par cg : moi non plus ... je suis perplexe 22. Le lundi 26 juin 2006 à 21:23, par Berlol : En fait Spamplemousse bloque à partir de deux critères
: une liste de mots-clés à bloquer (sur laquelle je peux intervenir
pour ce qui concerne mes pages) et une liste d'adresses IP, appelée
"Liste noire", sur laquelle il n'est pas possible d'intervenir (on nous promet
des changements). Donc, ton adresse est dans la liste noire, c'est-à-dire
que les premiers chiffres ont dû y être mis par quelqu'un pour
empêcher l'accès d'un spameur — et tous ceux qui ont une adresse
commençant par les mêmes chiffres tombent dans la liste (en
gros, pour arrêter un terroriste dont on sait qu'il mesure 1,78m, on
empêche des milliers de personnes ayant la même taille de prendre
l'avion...). Mais ne t'inquiète pas, je regarde régulièrement
la file de blocage et j'autorise dans la foulée. |
Lundi 26 juin 2006. Teints du
gris des vitres. Y avait pas un truc à faire, le 26 juin ? J'ai cette question comme une sensation toute la matinée. À moins que ça soit un résidu de rêve. Ou alors un truc super important pour la fac — que je vais devoir faire un rapport pour m'excuser d'avoir oublié. Mais non, si c'était le cas, je l'aurais écrit dans mon agenda. Dans le domaine littéraire ou historique, je ne vois pas non plus... Et j'ai beau me dire qu'il n'y a qu'à laisser tomber, je laisse tomber et j'essaie de faire autre chose, j'y arrive progressivement, et les choses à faire ne manquent pas, mais la petite sensation joue à cache-cache, fait bip-bip, se met en filigrane, revient chaque fois que je vois la date sur une page. Et me voilà parti sur le calendrier des conférences de la MFJ et de l'IFJT pour revérifier, mais rien. Ça doit venir de la nuit, j'ai dormi profond et me suis réveillé tout enkylosé du côté gauche, dans le dos. Je faisais des moulinets, aussi, toute la matinée. Moulinet, 26, moulinet, 26, moulinet, 26, etc., et puis il a bien fallu passer à autre chose. Ai bravé des petites gouttes pas bien méchantes pour acheter de l'agneau à Hanamasa. Avant, il n'y en avait que du congelé, pas mauvais, mais maintenant du frais, c'est meilleur (quoique... ça doit être du décongelé aussi...). Je l'ai poêlé aux fines herbes pendant que T. préparait de la laitue sautée, assaisonnée avec différentes graines. Autrefois, on mangeait toujours la salade cuite. Je ne sais pas quand ça a commencé, d'en manger cru ? En tout cas, c'est très bon. (Et ce n'était pas la première fois.) On se sépare, je continue à l'ordinateur et on se retrouve au 4e étage du centre de sport de Shibuya vers 16 heures. Pendant qu'on pédale, ou tire ou pousse des poids, ou qu'on s'essuie en bavardant ou en ne faisant rien, on voit juste en face, à quelques mètres, des voitures et des camions qui font la queue sur une bretelle surélevée d'une des routes circulaires de la ville, ils sont à l'arrêt ou avancent lentement et on a bien le temps de les voir un par un, ou une par une, teints du gris des vitres, la plupart rentrant sans doute du travail, habitués à passer là tous les jours et à voir ces tarés qui s'excitent sur des machines de gym derrière les fenêtres du building, ou ces deux-là avec leur serviette autour du cou, debouts à me regarder, pensant peut-être que pour le bain, les bains, sauna, etc., sentant alors le bien-être d'une eau propre qui coulerait à la place de leur sueur de siège auto, oui, ils feraient bien un stop, mais bon... Ici, c'est tout le contraire du centre de Nagoya, qui est sans aucune fenêtre et où je ne parle jamais à personne. « "Nous, 7 juillet 1982", suivent trois pages de photos de mariage, certaines découpées (Gélase, amputé du bras droit ou de la main qu'il donnait à sa femme, sourit sous un arbre sans tronc, devant une voiture sans capot avant) [...] » (Alain Sevestre, Double Suicide villa Godin, p. 90) — le récit étant possiblement assumé par Paul, qui est infirme, l'auteur a subtilement glissé à de nombreux endroits du texte des vocables évoquant l'amputation ou la privation d'un membre, sans les souligner ostensiblement, sauf ici peut-être, par redondance. « Il fourrage, sent la bâche de plastique au bout des doigts, la pince, la tire, la déchire et enfonce plus profondément la main. Bientôt, il palpe des feuilles de papier qu'il écarte : c'est l'inventaire. Puis il réussit à agripper un objet et, de toutes ses forces, l'arrache à la terre. C'est la minerve au col blanc. Il fait trop beau. — Dites donc, c'est pour une cénesthésie ? » (Ibid., p. 94) — excellente apostrophe, qui me rappelle que Molloy utilisait aussi le mot... Puis, à la même page : « Gélase se vexe du mauvais esprit de Paul. Bientôt, ils n'auront plus rien à se dire. Ils vont rester sur leur quant-à-soi.» Commentaires1. Le lundi 26 juin 2006 à 20:02, par Manu : Tu voulais peut-être souhaiter un bon anniversaire à Peter ? 2. Le lundi 26 juin 2006 à 20:14, par Berlol : Bonne idée ! Il avait dû me le dire... mais je ne pense pas que c'était ça. Quoi qu'il en soit, on ira samedi. (Merci du rappel.) |
Mardi 27 juin 2006. Rapport
1 à 100, perdu d'avance. Rangeant des documents pour préparer mon barda hebdomadaire, je remets la main sur le livre oublié de Philippe Vasset, Bandes alternées. Du coup, filant sur les rails parallèles du shinkansen, qui théoriquement se rejoignent à l'infini, je le reparcours et l'achève, avec un peu plus de considération pour la fin que pour le début. Encore, cette considération est-elle plus pour l'originalité d'associations de mots et de bribes descriptives qui accompagnent le retour d'un thème déjà exploité dans son livre précédent (les réseaux, les flux), que pour l'histoire prêtée à des personnages translucides et nombreux qui m'ont indifféré d'un bout à l'autre du livre. Je vois un peu mieux le projet du livre, mais je n'y adhère pas. Peut-être était-ce en quelque sorte voulu par l'auteur. « Au ras du sol, en haut des murs et dans tous les recoins et anfractuosités de la structure sont placés de petits hauts-parleurs qui diffusent en permanence des conversations téléphoniques, des appels à toutes les voitures, des programmes de radio, des messages de services, des avertissements, des rappels à l'ordre et des centaines de bruits habituellement inaudibles : sifflements de l'électricité et des communications téléphoniques, grésillements des ondes émises par les satellites et les objets spatiaux, craquements et grincements des ponts et des immeubles soumis aux assauts du vent, ronflements du gaz et du pétrole criculant dans les oléoducs. Toutes ces émissions sont interceptées en direct : on passe de l'une à l'autre de manière aléatoire.» (Philippe Vasset, Bandes alternées, p. 97-98) Encore une fois, alors que la météo nationale prévoyait la pluie, le ciel se dégage et tiédit. Comme on dit avec David en fin d'après-midi, ça pègue. Avant ça, deux cours comme deux cours, pas spéciaux. Si ce n'est l'impression que j'ai de plus en plus d'un manque de formation des étudiants à la complexité du monde. C'est quand même pas à moi de tout faire ! Pour le cours de conversation, il fallait préparer en visitant le site du Patrimoine mondial et choisir trois biens (c'est le vocable consacré) à présenter. Il y a un petit côté touristique et écologique qui leur plaît bien (et le site est très bien fait). Mais qu'on leur demande comment ça tient, une telle entreprise, de quoi, de qui ça dépend, de quoi ça vit, si ça fonctionne comme n'importe quelle entreprise, et c'est l'apanique (l'apathie panique). Ce sont justement les parties du site qu'ils n'ont pas visitées, comme si le rouage, la machine, cela n'était pas en soi intéressant. Il y en a même qui croyaient que ça sert à gagner de l'argent avec les touristes... Corollaire récurrent. Comment lutter contre la doxa de la superficialité que popularise la navigation sur Internet (30 millions d'occ.), alors qu'il devrait s'agir d'exploration dans l'internet (308.000 occ.) ? Rapport 1 à 100, perdu d'avance... Pourtant, troquer la surface pour le volume, s'y habituer, avec tout ce que cela entraîne, en sémantique et en pratique, serait, je crois, un des enjeux essentiels de la formation des nouvelles générations — pour avoir des citoyens pensants plutôt que des machines consommantes. Sinon, dans cinquante ans, le monde appartiendra à ceux qui commanderont aux ingénieurs de l'internet de surface, alors même que tout sera disponible, merveilleusement caché par l'évidence de la présence, comme la Lettre volée. À moins que déjà... Commentaires1. Le mardi 27 juin 2006 à 14:39, par cg : donc je vais encore séjourner dans le filtre spamplemousse
et avoir droit à " votre commentaire a été envoyé.
Il sera en ligne bientôt " ... c'est vexant 2. Le mardi 27 juin 2006 à 15:36, par Berlol : Bah non, c'est passé direct !... J'y perds mon peu
de latin... Doivent modifier Liste noire au jour le jour... |
Mercredi 28 juin 2006. Contrebalances
des nerfs à fleur. Légers arrangements avec la contradiction. « Et ça vous descend un petitéditeur à combien de mètres, ce calibre ? » Tel est le commentaire plutôt sympa, je crois, que j'ai déposé hier sur le très récent blog L'Alamblog, en manière de clin d'œil et de bon accueil dans la communauté... Mais mon commentaire ne s'est pas affiché et un message me disait qu'il apparaîtrait ultérieurement ou quelque chose comme ça. Depuis, je ne l'ai pas vu. Je ne vais pas me sentir brimé pour si peu mais je me demande ce que cela signifie. Si c'est un problème de temps ou si c'est un problème de sélection. Cela ne revient sans doute pas au même, mais possède un élement commun : la réserve, la méfiance a priori. Mais est-ce le fait d'Éric Dussert, l'auteur du blog (et pas un débutant dans l'internet), ou d'un intermédiaire chargé de maintenance blogale ?... Si c'est un choix, question qui se pose aussi avec d'autres blogs ces derniers temps, je me demande à partir de quel niveau d'autorité du commentateur ou de quel niveau de qualité du commentaire il sera décidé de mettre en ligne. Comme toute entrave au principe du commentaire direct, cette sélectivité réintroduit de l'élitaire dans le réticulaire (Finkielkraut peut donc se rassurer) et marque une incompréhension des possibles offerts à la parole libre, voire une volonté de continuation du monde comme avant. C'est ce que j'appelle alors de légers arrangements avec la contradiction. Ceci dit, le commentaire va peut-être apparaître demain, ou la semaine prochaine... Et j'aurai l'air fin avec ma montée au créneau... D'autant qu'il apparaîtra trois fois puisque je viens de réessayer pour ultime vérif, et lire : Votre commentaire a été envoyé. Il sera en ligne bientôt. Mais ça aussi, c'est dans le code génétique du blog, la réactivité. Une réactivité relative : j'ai vingt-cinq kilos de fontes à soulever pour chaque appui sur les touches espace et envoi. Fontes faites de doute et de respect, contrebalances des nerfs à fleur. Pour se calmer et réfléchir (à défaut de boire frais, ce qui n'y a rien fait la semaine dernière), rien de tel qu'Antoine Emaz ! Beau texte de lui sur Gérard Titus-Carmel, chez Remue.net. « Chaque poète, pour peu qu’il ne considère pas la langue comme une ludique tour d’ivoire, se retrouve à devoir mettre en scène ses ombres, qu’elles viennent du dedans ou du dehors, fantômes de l’histoire ou de son histoire. Le registre choisi ensuite peut être très divers, mais reste la question d’écrire pour l’autre, au moins autant que pour soi, sinon le journal intime serait suffisant.» Ma journée dans tout ça ? Rien d'extraordinaire. Des cours. Du bureau. De la chaleur et donc de la climatisation. Ah si : je suis revenu à la maison vers 14 heures pour accueillir un réparateur de gaz de chauffage. Même si ce n'est plus de saison. Des deux arrivées de gaz de chauffage, une dans la chambre, une dans le salon, l'une a brusquement cessé de fonctionner en avril, si je me souviens bien, quand chauffer était encore quelque chose qui pouvait faire plaisir... Comme je discutais en même temps avec un collègue, je n'ai pas pu voir où allait le réparateur pour couper le gaz et remplacer la pièce défectueuse. Dommage, j'aime bien savoir. Il a mis une valve automatique, plus moderne. On a fait un essai, ça chauffe. Quelle horreur ! Vite, coupez ! Puis je suis remonté au bureau pour continuer avec David l'amélioration des pages web de notre département. Ça aussi j'aimerais bien le mettre sous Dotclear, cet été. Mais il y a déjà tellement de choses à faire cet été... Tiens ! Le Tigre passe à Bourges... Commentaires1. Le mercredi 28 juin 2006 à 07:28, par vinteix : "Votre commentaire a été envoyé. Il sera
en ligne bientôt." 2. Le mercredi 28 juin 2006 à 07:48, par Berlol : Pas aujourd'hui, hein ! 3. Le mercredi 28 juin 2006 à 11:12, par k : enfin dans tous cela, personne s'en tape, mais je fais quoi maintenant, sachant que plus rien n'apparaitra en suspension?? Un autre fil qui se rompt, et............ 4. Le mercredi 28 juin 2006 à 14:41, par k : je 5. Le mercredi 28 juin 2006 à 15:18, par Berlol : Un problème, K ? J'ai retiré un des deux commentaires identiques... (Enfin, si on peut appeler ça un commentaire...) 6. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:10, par k : ça marchait po 7. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:10, par k : je 8. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:10, par k : voulais 9. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:10, par k : envoyer 10. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:10, par k : un 11. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:11, par k : nombre 12. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:11, par k : important 13. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:11, par k : de 14. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:11, par k : com 15. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:11, par k : parce 16. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:12, par k : que 17. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:12, par k : peut 18. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:12, par k : etre 19. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:12, par k : que 20. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:13, par k : si 21. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:13, par k : celui 22. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:13, par k : ke vous conaissattes 23. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:13, par k : aussi 24. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:13, par k : vois 25. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:14, par k : que pour gagner 26. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:14, par k : que pour gagner 27. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:14, par k : il fo 28. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:14, par k : arriver à 76 29. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:15, par k : peut etre 30. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:15, par k : que 31. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:15, par k : l'écureil 32. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:15, par k : sera 33. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:16, par k : tenté par la noisette 34. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:17, par k : berlol, ne retirez pas ces coms 35. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:17, par k : et que vous ne vous renirez pas fasse 36. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:18, par k : de croire en l'impossible 37. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:18, par k : moi je n'y crois pas 38. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:18, par k : ces mots sont juste là pour nous faire peur 39. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:19, par k : l'impossible n'est pas de ce monde 40. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:19, par k : je croix 41. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:20, par k : et cette tolérance de vous que je sais contre 42. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:20, par k : qui va me faire dormir d'un sommeil paisible 43. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:21, par k : comme lorsque petite, 44. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:24, par k : le premier arrivé à 76 45. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:25, par k : y'en a t'il qui sont près de tenter leur chance??????????????? 46. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:26, par k : alain, déconne pas, je sais qe tu te léves dans
peu 47. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:28, par k : barthe, beaucoup plus tard, et cel, et eux tous, vous allez
pas rester comme ça, quoi.............................. 48. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:29, par k : et le rêve prend part dans la réalité 49. Le mercredi 28 juin 2006 à 16:44, par Berlol : Ouiii ! C'est bô cette montée en chandelle !
Même espoir. Bonne nuit ! 50. Le jeudi 29 juin 2006 à 00:28, par Manu : Intéressant, il s'est passé 3 minutes entre
le commentaire 43 et 44. 51. Le jeudi 29 juin 2006 à 03:17, par cg : bel effort, K ... mais le droit de bouder est, pour qui a
su conserver en lui un peu d'enfance, un droit inaliénable : 52. Le jeudi 29 juin 2006 à 09:14, par Mth Peyrin : "Tous ces mots qui crient coincés" et d'autres qui passent sans encombre, "propulsés par Dot Clear" écrivent-ils. Avez-vous remarqué le fait que les plus gros" calibres" en matière de production verbale sont ceux qui se relisent ou lisent le moins les autres avec attention. Ils ressemblent à ces cuisiniers de haute tambouille qui veillent au grain à la manière des chirurgiens, péremptoires, lointains comme des supersoniques, ne prenant même plus la peine de s'asseoir d'un bout d'arrière-train sur un strapontin pour aligner deux idées calmes. Ils ont du mal à déléguer et sont de perpétuels inquiets et insatisfaits. Ils ont pourtant le goût de la langue bien accompagnée, mais ils perdent inexorablement son contact en public. On dirait qu'ils n'ont plus le temps de savoir ce qui les a nourris si fort émotionnellement et intellectuellement. C'est dommage. Peut-on retrouve-t-on plus volontiers la langue de référence ( j'ose ajouter maternelle) lorsque le hasard et le choix de vie nous en éloignent longtemps ? Le temps de la lecture redevient à ce titre le temps des retrouvailles. Pendant que ça filtre et ça "déspample la mousse", on peut toujours se relire une page de Claude Simon dans LE VENT / Tentative de restitution d'un retable baroque, aux Editions de MINUIT, 2004, p.119 ,un grand lecteur de la vie de tous les jours, parmi les plus attentifs et les plus nourrissants :"Il ne me dit pas si c'était lui ou Rose qui avaient eu l'idée de se faire accompagner par l'enfant. Il ne me dit pas non plus s'il lui avait acheté des bonbons. Peut-être parce qu'effectivement, comme le prétendait le notaire, il en avait un stock dans ses poches. Tenant donc sa main dans la sienne il refit à l'envers le chemin qu'il avait parcouru au retour la veille au soir, descendant de la haute ville dans les quartiers neufs, traversant les rues du centre avec, à cette heure, leur lente foule déambulante de femmes de la campagne traînant devant les vitrines des magasins, leurs éternels jeunes gens vautrés devant des guéridons vides des terrasses de cafés, et sur les bancs des squares leurs groupes de vieillards en pardessus râpés qui les regardaient passer, lui et la fillette promenant devant elle son petit visage brun de momie inca, impassible, posant son regard sombre sur les vitrines, les gens, se contentant de secouer négativement la tête quand il se penchait pour lui demander si elle était fatiguée...[...] 53. Le vendredi 30 juin 2006 à 14:56, par k : bon, bahmon truc est naze j'me doutez bien de toute façon là pas, trop gros pour l'es-tugon et le ciseau coupe un autre fil la noire (vaut 2 blanche je crois, ne sais plus trop) ne tiens plus que sur une toile à : disons q'une en vaut 3 un en vaut 2 un en vaut 1 =6 files qui s'éfillent peu à peu (vaut doit pas s'écrire ainsi dsl FB MP et les purs-istes) enfin encore 6 alors, c'est toujours ça. le gouffre viens que lorsqu'elle ne tient qu'à un (parait) infime fil-aimant |
Jeudi 29 juin 2006. La bronzée
lui fait monter la moutarde. « Vous m'avez donné envie d'arrêter de voter Front national », dit une dame à Jamel Debbouze. Il peut en être fier, en effet. Au séminaire de cinéma, question sur les convictions altermondialistes de Martine dans Les Poupées russes. On re-visionne et on écoute. On se souvient que Martine (Audrey Tautou) avait déjà un petit caractère à pas se laisser marcher sur les pieds (Cf. L'Auberge espagnole), on la voit maintenant galérer entre deux âges, avec un gamin à charge. Un beau jour, elle annonce à Xavier qu'elle doit aller à Porto Alegre pour le Forum social. Et Xavier de garder le petit Lucas, qui n'est pas son fils, mais bon, il peut bien faire ça pour elle. Sauf que c'est quand même pas évident et que quand elle revient, il est plutôt fatigué. Du coup, la bonne humeur internationaliste de la bronzée lui fait monter la moutarde. On apprécie le décor de l'appartement de Martine, tout en tissus et objets ethniques, comme on dit au Japon — à des années-lumières des grandes marques de Celia et du chic discret de Wendy. Sautillante, Martine énumère les pays représentés, trouve ça fantastique en soi... Mais une douche d'ironie la cueille à froid : « Et vous vous êtes tous mis d'accord pour sauver le monde qui court à sa perte ? », dit Xavier, torchon à vaisselle bien en main. Pour des étudiantes qui ne connaissent l'altermondialisme au mieux que comme un mouvement de mode ou une destination touristique, ça va faire du boulot. On est là pour ça. Bien sûr, je n'ai pas d'avis à donner, je dois juste faire ressortir ce que le film contient. La semaine prochaine, faudra voir pourquoi Wendy fait un puzzle. Fastoche... Moi, ça y est, j'ai l'air fin. L'Alamblog est débloqué et mon commentaire est en ligne. Aussi beau que je le disais hier. Pas sûr qu'Éric Dussert soit remonté jusqu'ici... Je pourrais peut-être encore discrétos effacer ça, ou maquiller le coup... Mais comme vous le pensez sans doute, ça manquerait de panache. Alors non, faut assumer, je n'ai rien à retirer du billet d'hier. Et j'espère que ça le fera sourire. Les problèmes qu'il invoque sont encore mis sur le dos des PC... D'où retour envisagé au Mac. C'est encore cette fausse guerre, ce cliché avec lequel il faudrait en finir. Il y a une telle gamme de qualité et de prix dans les PC que ça ne veut rien dire du tout. Faudrait savoir si c'était une sous-sous-marque ou une grande marque, par exemple. Moi, ça fait plus de quinze ans que j'ai des PC et je n'ai jamais crashé un disque dur. C'est comme si on disait qu'on avait essayé du vin rouge (sans dire que c'était du Kiravi et du Gévéor) et que maintenant — basta l'ulcère ! — on allait revenir au Sauternes ! « Au sixième pastis, Gélase marmonne, s'empêtre dans un charabia, déglutit, s'aère les dents, fait un peu de salive, rince sa langue et finit par balbutier que, s'il collectionne les mots, Paul, en revanche, collectionne les inconvénients et, comment dire, lui assèche la bouche.» (Alain Sevestre, Double Suicide villa Godin, p. 121.) C'est aussi ce qui m'est arrivé quand après une journée bien tiède, trois cours, une heure de discussion sur un dossier administratif, trente minutes de transpicyclette et vingt autres de marches à force 9. Depuis, j'écluse verre sur verre, avec, dans chaque, quelques gouttes de pastis, pour parfumer. Mais ça commence à faire, quand même... Commentaires1. Le jeudi 29 juin 2006 à 09:43, par alain : Je suis retombé dans Le Maître et Marguerite.
Je cherchais un truc sur le vol (plané). Je venais de lire la nouvelle
de Tourgueniev, j'avais survolé le pitoyable et lambin texte de Paul
Auster sur le sujet, chiant comme pas permis, didactique. J'avais commandé
Bachelard que j'avais cherché en vain dans ma bibli (je savais que
l'air et les songes apporterait plein d'eau à mon moulin, je l'ai lu
mais je ne le retrouve pas). Bref, je cherchais des références.
Et un coin de souvenir se soulève : Boulgakov. Je relis les chapitres
où Marguerite s'envole. Je comptais m'en tenir là. Et puis,
il a fallu que je recommence du début. Ah lala. Je vous raconterai. 2. Le jeudi 29 juin 2006 à 20:33, par alain : évidemment, le lendemain, à 5 h 31 de matin maintenant, c'est moins ça. 3. Le jeudi 29 juin 2006 à 23:57, par Berlol : Sans doute, sans doute... Tandis que moi, avec mes gouttes diluées dans l'eau, impec' ! 4. Le vendredi 30 juin 2006 à 12:36, par Bikun : "Si" un jour je "devais" passer au Mac, ca serait grâce à la qualité de leur écran (sur portable)...je n'ai pas trouvé un portable PC aussi bon... |
Vendredi 30 juin 2006. Personne
ne remarque le nouveau guerrier. Ça faisait déjà un bon moment (quelques années) que j'en avais ras-le-bol de Jean Daniel, de sa faconde et de sa stature, sans rien dire à personne. Il semblerait que j'aie trouvé des copains... Cette semaine, et encore ce matin, j'ai retiré un certain nombre de fils RSS de mon agrégateur, principalement issus de médias traditionnels, pour en ajouter soit de plus individuels (et littéraires) soit de plus ramasseurs, comme Wikio. Je ne vais pas tous les citer, les littéraires, je les mets en observation et on verra dans les jours et les semaines à venir. La montée en puissance du web m'intéresse énormément mais plus encore de savoir ce dont elle accouchera dans les domaines des lettres : réelles chaînes de dialogues et de solidarités créatrices et critiques, guerres de tranchées entre clans manipulés (volontairement ou non) par des grands médiateurs sortis des télés et des magazines (style Assouline ou Schneidermann), recréation de domination des masses (amplifiée) par des médias qui auraient réussi leur reconversion. Ou tout à la fois... Encore une sérieuse avancée dans la préparation d'un gros dossier administratif. Le mélange permanent d'informations en japonais et en français oblige à beaucoup d'attentions et de vérifications. Et puis les normes de typo ou de biblio varient aussi. De vrais casse-tête. D'ici une semaine, ça sera bouclé. Après, ça partira dans les hautes sphères de la hiérarchie. D'où une certaine fébrilité, voire un léger relâchement dans le JLR. J'ai aussi pas mal de courrier en retard. Pardon à ceux qui pourraient passer par ici pour voir si j'existe encore... La chaleur ? Je n'y fais même pas attention ! Dans le train, deux brins de tristesse, l'un de n'encore pas voir le Fuji — à se demander s'il est encore là —, l'autre de finir encore un livre, et que ce soit un Sevestre. « Vers quatre heures du matin, le quartier est en alerte. Des pompiers au casque nickelé cavalent dans l'allée. Paul dévale trois marches en tentant de s'arracher la minerve ou le plastron et finit par dégringoler le reste de l'escalier la tête la première. Il se traîne jusqu'à la porte, se recoiffe de la main et rejoint, malgré son accoutrement, malgré son odeur, l'attroupement qui bourdonne et s'active devant la maison voisine. Dans l'agitation, personne ne remarque le nouveau guerrier. Les informations circulent. Gélase a tenté de se suicider.» (Alain Sevestre, Double Suicide villa Godin, p. 139-140) Tout à l'heure, j'ai enregistré le dernier épisode de l'Aiguille creuse, puis j'ai entendu quelque chose de positivement bien sur le comique dans la poésie contemporaine, sa nécessité pour certains. C'était Jean-Michel Espitallier qui déballait sa Caisse à outils chez Veinstein. Faudrait citer, mais vu le programme de l'Institut ce week-end, je ne sais pas si j'en aurai le temps. On verra. Commentaires1. Le vendredi 30 juin 2006 à 08:19, par Mth Peyrin : La Poétique Comique à mon sens ( double comme il se doit) c'est Devos et quelques autres, à énumérer en se léchant les pouces. Le lyrique en poésie est dépassé, c'est JMM qui argumente, n'empêche l'ambroisie des douleurs qui repoussera toujours sur les décombres de l'aquabonnisme moderne ( nonobstant la répétition à résonance nihiliste qu'on retrouvera elle aussi à chaque tour de manivelle de la création littéraire). C'est un point de vue. Que je partage si ça détend. 2. Le vendredi 30 juin 2006 à 11:05, par alain : je comprends rien au commentaire 1 3. Le vendredi 30 juin 2006 à 11:19, par Mth Peyrin : je ne sais pas pourquoi le commentaire 2 ne comprend pas le commentaire 1 . Mais il n'y a pas mort d'homme. Dans "Personne ne remarque le nouveau guerrier" la poésie comique est mise en valeur "par certains". Cela donne envie d'y réfléchir et de situer le type d'a priori et l'argumentation " de positivement bien" qui pourrait aller avec. Il s'agit bien de comprendre, je souscris. 4. Le vendredi 30 juin 2006 à 13:02, par k : me suis offert théâtre 3 MD "La bête dans la jungle" parait que samy F l'a lu à toulouse, je sais plus quand, et moi qui ai raté....................... 5. Le vendredi 30 juin 2006 à 20:13, par alain : même à jeûn à 5 h du matin je comprends toujours rien au commentaire 1, rien de rien (et ce n'est pas parce que je déteste Devos). 6. Le samedi 1 juillet 2006 à 02:56, par Mth Peyrin : Et le N° 3 "sans" Devos ? Il ne faut pas lire à jeûn , ou cela suppose un long entraînement en Monastère et des prières chaque demi-heure en position d'humilité.Quoique... |