Journal LittéRéticulaire de Berlol
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Littéréticulaire : néol., adj. (de littéraire et réticulaire), propriété d'un texte où s'associent, aux valeurs traditionnelles et aux figures classiques du texte littéraire, les significations et effets de sens provoqués par les liens hypertextuels au sein d'un réseau (l'internet par exemple), qu'ils aient été voulus ou non par l'auteur.







Novembre 2005

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Mardi 1er novembre 2005. Des canards des tubes.

Presque rien lu, presque pas de temps devant l'ordinateur. En revanche, déplacement ferroviaire en finissant ma nuit, air brassé en classe et bonne réactivité des étudiants, performance pongistique avec David qui se découvre smasheur, puis discussion dînatoire avec Clotilde chez Rhubarbe.
Donc, que de bonnes choses mais de ces journées où l'on n'a pas cinq minutes à soi dans la succession des activités. Journée active mais journée blanche pour la pensée en soi. Ou pour la psyché... Comment dire ? Ou c'est de la fatigue.
Ou alors un effet 1er novembre (les morts, la grisaille, on est peu de chose...).

Élargissement. Plus on fait travailler de gens et plus on fait travailler les gens, plus on a de journées blanches enfilées les unes dans les autres. Au point que ce sont finalement les gens eux-mêmes qui sont blancs, vides, mécanisés, lobotomisés de leur conscience d'être, et habitués à cela — certains allant même jusqu'à le revendiquer, refuser de penser sur soi. Aubaine pour tous les simplificateurs (politiques, scientifiques, sociaux, publicitaires, etc.) qui les manipulent.
Une matière blanche de ne pas penser à elle-même. Juste produire et consommer. Comme on dit des canards des tubes digestifs... Comment aimer son prochain, dans ces conditions ? Où trouver l'enthousiasme pour lequel on garde idéalement l'idée idéale qu'il serait bon, qu'il serait bon qu'il y en ait si tout le monde en avait ? À moins que ce ne soit qu'une illusion de nos cerveaux malades de christianocentrisme.
Le sage chinois ne cherche que l'harmonie.

En moins d'une semaine, on a mis le maillot de corps, le petit pull ou la veste chaude et l'écharpe. Belle journée de soleil mais dix degrés de moins dès qu'il se retire. À surveiller : c'est généralement la période où j'attrape ce satané rhume bête et qui me tient trois semaines... Un homme averti (par son blog) en vaut deux.

Commentaires

1. Le mardi 1 novembre 2005 à 09:57, par Arte :

Absolument.

2. Le mardi 1 novembre 2005 à 10:53, par alain :

Bartlebooth, oui, c'est cela, manquait l'exaltation qui pousse à la joie, l'approbation complète, l'adhésion totale pour me transporter dans le 16ème et voir Coco Rosie.
Elles repassent au Divan du monde dans le mois. Il faudrait que je coalise quelques forces pour voir ce qu'elles donnent sur scène. Sauf que Devendra m'indiffère.
François, Cécile, je ne sais si vous passerez par ici, mais je commence à prendre intérêt à P. Bayard; quelque chose prend à partir de Melville d'une imagination critique, d'un délire. Peut-être aussi que c'est, depuis les premières pages, le premier auteur qui m'importe. Enfin merci.

3. Le mardi 1 novembre 2005 à 11:40, par Arte :

Absolument.

4. Le mardi 1 novembre 2005 à 12:43, par cel :

Cocorosie, elles donnent sur scène, même avec une mauvaise mise en son (cf à Evreux cet été), Devendra aussi, qui en prime en moins d'une demi-heure tombe la liquette brodée, le maillot de corps, le petit pull ou la veste et l'écharpe selon la saison pour se tortiller en tatouages (absolument)

5. Le mardi 1 novembre 2005 à 13:43, par FB :

oui oui, on passe par là
j'en étais à cette phrase berlolienne "plus on fait travailler DE gens, plus on fait travailler LES gens" et c'est évidemment quelque chose qui me prend en plein, demain serai en atelier d'écriture une fois de plus, et mardi prochain entamer cycle de 10 semaines avec des enseignants formation atelier, savoir d'avance qu'on en sortira tel qu'il le dit, incapable de travailler pour soi et que pourtant on le regrettera pas et que pourtant et que pourtant

à part ça, content, j'aurai pas à rembourser le Bayard !

6. Le mardi 1 novembre 2005 à 14:12, par Berlol :

Y'a pas de petites économies ! et puis je vais même finir par le lire, moi qui n'en ai pas pipé mot jusqu'ici... Comme quoi faut jamais être d'un avis définitif. Côté atelier, je viens de lire chez toi que c'était parfois un peu galère. Donc crevant au physique comme au moral. Alors : amitié et soutien moral.

7. Le mardi 1 novembre 2005 à 14:18, par FB :

si ce que tu as lu c'est ça
www.tierslivre.net/spip/a...
oui, on est dans toutes les contradictions du monde ramassées ensemble
mais c'est bien pour ça aussi qu'on y va...

8. Le mardi 1 novembre 2005 à 14:31, par Berlol :

Exactement. Et parfois, c'est lourd à ramasser. Mais c'est ainsi que les hommes vivent, comme dit à peu près le poète...

9. Le mercredi 2 novembre 2005 à 00:32, par Arte :

Certes.

10. Le mercredi 2 novembre 2005 à 21:51, par Manu :

Je me suis récemment posé cette question de cette accélération de notre rythme de vie quotidien, qu'est-ce qui fait qu'on en soit arrivé là, pourquoi la subissons-nous, pouvons-nous ralentir, qui tire les ficelles, est-ce (en partie) la faute aux progrès technologiques ?...
Et toutes les conséquences qui vont avec, qui elles aussi s'accélèrent : production, consommation, pollution, réchauffement planétaire, catastrophes naturelles plus fréquentes, épidémies mondiales... Une société qui se suiciderait sans vraiment avoir le temps de s’en soucier ?
Très condensé, je suis pressé...

11. Le mercredi 2 novembre 2005 à 21:53, par Manu :

Tiens, j'aurais dû mettre "naturelles" entre guillemets...



Mercredi 2 novembre 2005. Avec leurs seuls sabre et courage.

En marge du Protocole de Kyoto, nous nous interrogions en classe ce matin sur les origines des pollutions, d'une façon générale et historique. Une étudiante sait que l'industrialisation commence en Angleterre puis en Europe continentale entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. Cela nous fait donc deux cents ans d'avance sur des pays qui commencent à polluer depuis quinze ou vingt ans... D'où la difficulté de leur faire respecter l'environnement aujourd'hui.
Au sujet du Japon, on me répond que son industrialisation aurait commencé... après la Seconde Guerre mondiale.
Les lacunes et les mythes de l'histoire du Japon pour les Japonais eux-mêmes sont donc à ce point conséquents. Je demande alors si c'est avec leurs seuls sabre et courage que les Japonais ont vaincu les Russes en 1905...

Très bon moment dans un réfectoire de l'université (12h15-14h) : rencontre, sous notre houlette, entre une soixante de nos étudiantes et trois étudiants de japonais venus de France, plus une américaine de l'Iowa qui ne veut pas perdre le français appris chez elle. Les premières minutes sont un brin protocolaires mais vite des petits groupes se forment et les conversations démarrent autour des collations et sandwichs, verre de thé ou de jus de fruit en main (pas d'alcool dans l'enceinte de l'université, bien entendu). On voit beaucoup de téléphones sortir pour échanges de numéros et photos de doigts écartés.

« S'il y a une créature sur Terre qui est moins idéologique qu'une autre, la moins idéologique possible, c'est le littéraire. C'est celui qui, après avoir décomposé tous les mots, dans toutes les lettres, perd peu à peu la signification de tout. S'il y a un individu qui ne peut répondre à rien, au contraire du prophète, du philosophe, du politique, c'est le littéraire. Et ce rien-là n'est pas une fiction, c'est vraiment une passivité très particulière. La lecture requiert en lui une capacité vertigineuse de passivité, qui fait que, dès qu'il est plongé dans son immersion, il ne peut pas être découragé, parce qu'il se noie, il est englouti...» (Pascal Quignard avec Alain Veinstein dans Surpris par la nuit le 31 octobre — je voulais aborder les désopilantes Répliques de samedi dernier sur la pornographie, mais je donne la priorité à Quignard.)


Des hypocrisies en général, et des médias en particulier. Jugement Dieudonné/Fogiel, des centaines de pages épluchées pour savoir qui diffame l'autre, avec appel à l'intégrisme et à l'odorat... et cette tardive remarque d'un commentateur sur les gains générés par les dizaines de milliers de SMS reçus par l'émission de télé. En résumé : plus vous protestez contre l'émission, plus ça nous rapporte — même si on ne diffuse rien (ou si peu) de ce que vous nous dites !

Google joue au même jeu du scandale qui rapporte gros (« Les annonceurs, insérant leur message face aux réponses aux requêtes des internautes (AdWords 51% du CA) [...] », in Jean-Michel Salaün, Bibliothèques numériques et Google-Print, chez ArchiveSic) et fait apparaître le chiasme des hypocrisies, celle du marchand et celle du prince : « La relation entre les notions d'accès et celles de publication se brouillent au point que le président de la Bibliothèque nationale [de France], qui a vocation à tout rendre accessible propose de sélectionner, tandis que l'opérateur privé [i. e. Google], lui, collecte sans exclusive.» (Excellente remarque.)

Le scandale de demain sera-t-il évité ? C'est aussi en signe d'espoir que Quignard ouvre ce billet. Sinon, je suis d'accord avec cet article d'Éric Naulleau dans Libération (fors la surévaluation de Toussaint) :
« Quelle ultime limite faudra-t-il franchir pour que cesse enfin le scandale du Goncourt ? Un récent et sévère rapport du Service central de prévention de la corruption (SCPC), remis au ministre de la Justice, dénonçait déjà (entre autres) la confiscation des prix littéraires, et du très important chiffre d'affaires que ceux-ci génèrent, au profit de quelques grandes maisons d'édition et pointait la difficulté "de faire la part des choses entre les membres des jurys, généralement tous auteurs d'œuvres littéraires, et les maisons qui les éditent". La plus célèbre des distinctions automnales semble à présent décidé [sic] à jeter aux orties tout souci de déontologie. Soudain l'été dernier, François Nourissier, ancien président et toujours membre influent du jury Goncourt, faisait savoir que son choix personnel se portait définitivement sur la Possibilité d'une île de Michel Houellebecq, les quelques centaines d'autres romans parus à l'occasion de la rentrée littéraire se trouvaient ainsi relégués au rang de quantité négligeable, tout juste bons à faire masse et pas même dignes d'une lecture superficielle. Sans crainte du ridicule, la deuxième liste du Goncourt intégrait pourtant in extremis un ouvrage absent de la première sélection, à savoir Trois Jours chez ma mère de François Weyergans, paru tardivement (c'est-à-dire fin septembre) chez Grasset. Jugements formés a priori et passe-droits font ici bon quoique paradoxal ménage. Afin de bien enfoncer le clou où accrocher ce triste portrait de la république des lettres, le Monde du 8 octobre dernier rapportait, sous la plume d'Ariane Chemin, que Michel Houellebecq et François Nourissier ont pris l'habitude de se retrouver à l'heure du goûter dans l'hôtel particulier du second où il arrive au premier, "trop las pour retrouver le chemin du retour", de passer la nuit sur le canapé. Touchante générosité qui consiste à offrir tout ensemble à son hôte non seulement le toit, mais aussi le couvert chez Drouant puisque le grand aîné, apprend-on dans le même article, se bat depuis cinq ans pour "le jeune écrivain" et ne souhaite rien tant que "lui offrir le prochain prix de l'académie Goncourt, le 3 novembre". Mais rien ne sert de triompher entre amis, encore faut-il y parvenir sans péril.
C'est ainsi que la troisième et dernière sélection du prix Goncourt, rendue publique le 25 octobre, a pris soin d'écarter tous les livres porteurs d'une quelconque ambition encore présents dans la deuxième sélection (
Waltenberg d'Hédi Kaddour ou Lutetia de Pierre Assouline), déjà très édulcorée (où est donc le Goût des femmes laides de Richard Millet ? la Serveuse était nouvelle de Dominique Fabre ? où sont donc les Jouets vivants de Jean-Yves Cendrey ?), et de n'entourer le lauréat idéal que de livres peu susceptibles de lui porter ombrage. Falaises d'Olivier Adam se révèle un roman dépourvu d'à peu près tout ce qui caractérise la véritable littérature (style, ton, nerf, vision) et s'apparente au mieux à une rédaction de bon élève, lisse jusqu'à l'impersonnel.
Trois Jours chez ma mère de François Weyergans, sous les apparences d'une mise en abyme de l'impossibilité d'écrire, consiste en un insupportable et vain bavardage aux limites du remplissage. La bande des quatre est complétée par Fuir de Jean-Philippe Toussaint, sans doute le plus honorable texte du lot, même si son auteur pourrait concourir en bonne compagnie au titre d'écrivain français contemporain le plus surévalué. Quoi qu'il en soit, l'auteur de la Salle de bains représente la dernière chance d'éviter le scandale dans le scandale que constituerait l'obtention du prix Goncourt à la Possibilité d'une île, où notre champion hexagonal de la modernité littéraire, après avoir penché vers SAS dans son précédent opus (Plateforme), lorgne désormais du côté de la collection Harlequin ("J'ai 40 ans, elle en a 20 : notre amour est-il impossible ?") et distille un ennui qui donne une idée de l'infini. Mais inutile de trop compter sur les autres distingués membres du jury pour ramener François Nourissier à la raison littéraire.
Didier Decoin, par exemple, déjà coupable de l'inexpiable forfait d'avoir proprement équarri le
Comte de Monte-Cristo aux fins d'adaptation télévisée pour TF1, a fait paraître voici quelques mois un livre intitulé Avec vue sur la mer (Nil). En page 103, on y lit : "Ce système-là, prédisait M. Bonnet, finirait par nous asphyxier aussi sûrement que les émanations d'oxyde de carbone avaient eu raison de ce pauvre Marcel Proust." Quand on confond Marcel Proust et Émile Zola, il est à craindre qu'on ne parvienne pas non plus à distinguer entre Houellebecq et la littérature.»

Dénonciations cathartiques. C'est à peu près le titre que l'on pourrait donner à l'ensemble des films de Jean-Pierre Mocky dont je viens de voir le récent Vidange (1998). Sujet et ton sont aussi corrosifs que trente ans avant, mis au goût du jour et remarquablement joués. On peut remarquer plus d'économie dans les effets, du lapidaire loufoque dans les dialogues, et, qui fait tourner la fronde plus vite, de l'ellipse.

Commentaires

1. Le mercredi 2 novembre 2005 à 09:15, par Arte :

Tout à fait !

2. Le jeudi 3 novembre 2005 à 00:41, par jcb :

Tout à fait, tout à fait !!

3. Le jeudi 3 novembre 2005 à 03:43, par vinteix :

C'est vrai ça !

4. Le jeudi 3 novembre 2005 à 03:51, par Berlol :

C'est un concours d'enthousiasme ?

5. Le jeudi 3 novembre 2005 à 04:21, par Arte :

Absolument.

6. Le jeudi 3 novembre 2005 à 04:37, par Manu :

Oui !!!!!!!!!!!
J'ai gagné ?

7. Le jeudi 3 novembre 2005 à 05:51, par vinteix :

enthousiasme et passsion !



Jeudi 3 novembre 2005. Planète littéraire dans l'oreille.

Il est 9 heures moins cinq, heure du Japon.  Dans quelques minutes, on saura le nom du lauréat du Goncourt... Quand on me lira, il sera déjà connu, sauf de ceux qui auraient du retard à l'information. Alors pourquoi mettre ça en scène de cette façon ? Pour inscrire ma première réaction, ma propre surprise.

Ah, c'est Weyergans ! (Voir ce qu'en disait Éric Naulleau hier...) Va pouvoir s'acheter une maison... Enfin, c'est ce qu'il disait dans le Tout arrive du 27 octobre...

On écoute le direct : La violence dans les quartiers... Un psychologue de Garges-les-gonesses (où j'ai habité jusqu'à 14-15 ans)... De Villiers et les français qui souffrent...  Une commémoration des Camps... Chirac et la vigilance... « Car rien n'est jamais définitivement acquis.»... Marseille, les transports et la médiation impossible... achever les HP... Procès Jean-Claude Brisseau, harcèlement contre perversité... Retour à Drouant... Ambiance survoltée... et peu de réaction... Weyergans, par six voix contre quatre... « Le grand perdant, c'est Michel Houellebecq... », dit la journaliste du 13-heures de France Culture. Le Renaudot pour Nina Bouraoui, tout le monde est surpris... mais ça s'explique...

Je n'en suis pas sûr, pour le grand perdant. Ses partisans vont en faire un martyr.
Non, en revanche, j'ai vraiment une larme de déception pour Jean-Philippe.

Retour en arrière. Petit matin de jour férié ; jour de la culture au Japon. Première lecture et totale sympathie avec JCB que je remercie pour ses fleurs. Thé anglais et œufs brouillés. Une autre planète littéraire dans l'oreille : quel drôle d'oiseau, ce Dominique Meens ! et combien était beau son Surpris par la nuit tiré de l'Ornithologie du promeneur !

Translation de quelques centaines de kilomètres pour écouter quatre interventions du colloque Sartre (Penseur pour le XXIe siècle ? — heureusement qu'il y a un point d'interrogation...) à l'Université Aoyama Gakuin. J'y retrouve quelques connaissances chercheuses : Patrice, Michaël, Hervé, Brigite, Bill. Beaucoup de collègues japonais...
À ce propos, on m'a demandé un jour pourquoi je citais plus volontiers les noms des Français que des Japonais que je rencontre. La réponse est assez simple : je ne maîtrise pas les codes de connivence liés à la culture japonaise et aux niveaux hiérarchiques des personnes dont je pourrais parler. Par conséquent, il pourrait arriver que je froisse des personnes, franchisse quelque ligne invisible sans m'en rendre compte, que l'on me considère ensuite comme un ingrat, un goujat, un graphomane, un malade, etc. Donc, éviter le poteau noir pour ne pas avoir à ramer.
Sauf quand la présence d'une personne est officielle, liée à un évenement, comme c'est le cas aujourd'hui. Ainsi je peux dire que j'ai écouté avec plaisir Nao Sawada que je connais bien parler de Sartre biographe malgré lui, puis Atsuko Ubukata, que je ne connais pas, sur la psychologie du développement et enfin l'ami François Bizet sur la littérature comme commerce (ce qui recoupe en partie mes soucis des Salons littéraires sont dans l'internet... sans doute ne le sait-il pas...).
Mais j'étais surtout venu pour écouter Gilles Philippe, comme je l'annonçais lundi soir, et je n'ai pas été déçu — encore qu'une bonne partie de son exposé était déjà dans son Sujet, verbe, complément... Mais tout de même, oralement ça irrigue différemment le cerveau, ça fait réfléchir sur un autre mode... en tout cas, pour moi. Je le reverrai demain, à la MFJ à Ebisu, pour une journée de documentaires sur Sartre.

« Ce n'est donc pas contre Proust que Sartre lit Flaubert, mais avec Lanson, c'est-à-dire par le prisme d'une norme grammaticale et stylistique que lui a inculquée l'école de la IIIe République.» (Gille Philippe, Sujet, verbe, complément. Le moment grammatical de la littérature française, 1890-1940, Gallimard, p. 175.)

Commentaires

1. Le jeudi 3 novembre 2005 à 07:21, par Arte :

Certes.

2. Le jeudi 3 novembre 2005 à 07:55, par alain :

Garges-lès-Gonesse, son Mammouth... Moi, c'est Le Blanc-Mesnil, de 10 à 26 ans. Garges, on y allait pour les hypermarchés à un moment traîner. Ah lala.

3. Le jeudi 3 novembre 2005 à 08:37, par F Jost :

Bon, j'avance dans mon enquête pour contacter Berlol.... il est au Japon... il n'a pas dû recevoir le message que je lui ai adressé ce matin, ce dernier étant arrivé sur le blog de Jacques André.... la toile du blog serait-elle semblable à une toile d'araignée où se croisent et s'entrecroisent les commentaires des uns et des autres sans que l'on sache vraiment qui parle à qui.... et après tout qu'importe, la toile se tisse, les mots se disent... et dans la lumière du matin, elle resplendit d'une architecture de gouttelettes de rosée ensoleillée
François Jost

4. Le jeudi 3 novembre 2005 à 12:05, par Arte :

Absolument, il est au Japon. Pour le moment du moins, car il sera à Paris en mars. Voila, voila. :-)

5. Le jeudi 3 novembre 2005 à 15:18, par Berlol :

Cher François Jost, bienvenue au JLR ! Chez Jacques André c'est Grapheus Tis, ici c'est le JLR. Chacun peut avoir comme ça son espace de publication et les commentaires y afférents... On se croise, on se visite, on se lie, sans obligation, par goût et estime mutuelle. Du coup, il peut se passer des trois ou quatre jours avant qu'on repasse chez l'un ou chez l'autre...
Mais dites-moi : votre nom ne m'est pas inconnu... J'ai des vidéos d'un Jost interrogeant Robbe-Grillet... Je vous écris...

6. Le jeudi 3 novembre 2005 à 23:17, par Arte :

Enfin, il vous courrielle ...

7. Le jeudi 3 novembre 2005 à 23:33, par Berlol :

Merci de votre attachement, mon petit Arte !

8. Le vendredi 4 novembre 2005 à 01:35, par Arte :

Je vous en prie, Monseigneur ...



Vendredi 4 novembre 2005. Mon appareil m'a dit.

Il est 16h40... Ne le répétez pas, mais je me suis évadé de la Maison franco-japonaise... En plein milieu de Sartre contre Sartre, un documentaire que je trouvais plutôt mauvais, je me suis trouvé tout ensartré, dépité de ne pas être au beau soleil du dehors et je suis sorti...
Je m'étais déjà coltiné — avec beaucoup d'intérêt et d'attention — les deux heures de Sartre : une vie, émission de Frédéric Mitterrand de 1990, tournée au Flore avec un riche parterre de têtes. Puis le déjeuner marrant comme rarement au Marché aux puces avec Brigite, Patrice, Bill et Laurent (terrine de légumes et confit de poulet, mais moins bon que le poulet du Saint-Martin).

Libre, ivre de soleil à 15 heures, mon premier geste a été de vouloir faire des photos. Mais mon appareil m'a dit que j'avais oublié la carte mémoire à la maison. J'y suis retourné, ai replacé la mémoire à sa place, pris un thé avec T. au 4e, admiré la progression des destructions devant chez nous.
Puis j'en ai profité pour modérer quelques messages pour Litor. On s'emballe (s'empale) ces jours-ci sur le mot attachement que j'ai innocemment utilisé pour pièce jointe. Voyez les détails. Les litoriens ont-ils tous bien compris que les archives sont maintenant publiques ? (enfin, tant que cela ne pose pas de problème...)

Allez ! Quelques instants de concentration sur Duras, ma petite Lol à affûter pour demain matin, et j'y retourne... (La suite, ce soir ou demain.)

Le lendemain :
Suis donc retourné à la Maison franco-japonaise, dans l'auditorium, pour le dernier quart d'heure de la table-ronde finale. On en était encore à discuter de l'éventualité ou non d'un style philosophique univoque — sorte de fantasme que Sartre (et d'autres) envisageait mais qui ne pouvait pas se matérialiser dans la langue — différent ou opposé aux styles littéraires naturellement plurivoques. Mais y a-t-il un seul mot qui ne soit équivoque ?
Plus sérieusement, le cocktail dînatoire.
J'y retrouve bien des connaissances, dont MA, venue de Fukuoka, qui me présente JFR, nouvel attaché d'ambassade et ancien étudiant de Paris 3, tiens ! comme c'est drôle ! C'est aussi le grand retour d'Arnaud qui prend quelques bonnes photos (alors que je ne sors pas mon appareil — question de feeling, pas assorti à ma cravate, sans doute...). Bien sûr, Gilles Philippe est là, qui me dédicace son livre à l'envi (au temps pour moi) et avec qui je passe au Goncourt, Weyergans plutôt que Houellebecq et dans le regret de Toussaint. CQ revient sur la déplorable stratégie marketing, qu'elle a vécu de l'intérieur. Puis on évoque l'an prochain, la francophonie à l'honneur... mais personne n'est au courant. Il va encore falloir ramer.
Pour l'heure, rentrer à la maison suffira (encore merci à notre hôtesse). Et retrouver, puisque son plan marche, Lol (p. 67-74) en plein ravissement...

Commentaires

1. Le vendredi 4 novembre 2005 à 01:58, par Arte :

Tin, ça déchire grave chez Litor ! Même un concours d'idée !
Alors pour "Attachement", je propose le concept (?) : Emmusetter.
Mettre dans la Musette.
Voulez vous ouvrir la Musette ?
Vous avez des éléments dans votre Musette.
Je t'Emmusette la photo de la petite...
"Notre nouvelle formule de Litor est souple et puissante et permet en
théorie l'Emmusettage filtré pour éviter le transfert de virus".
Avec tout mon attachement,
Ta "petite" Pièce Jointe

2. Le samedi 5 novembre 2005 à 02:26, par FB :

bien aimé que Michel Bernard vienne nous rappeler l'origine de "tunnel" et de "troncature"
n'ai rien dit sur Litor, mais personnellement serais incapable de nommer "attachement" les RIB et procurations ou "épreuves" pdf ou autres "fichiers joints" (appellation qui me suffit) - et Berlol avait dû manger du poulet mal plumé ce matin-là, ou s'être fait battre 1 fois de trop au ping pong, vu l'aridité de sa réaction : pas fréquent ?
suis tout aussi incapable dire courriel ou pourriel, et mail l'anglais suffit pour dire que c'est numérique
le TLF en phase de test, j'y regarde souvent tel ou tel mot, mais rien à faire : je suis trop viscéralement "attaché" à mon Littré (sur disque dur), qui me fait voyager dans la langue d'avant Chateaubriand : j'ai besoin de cette distance pour savoir ce qu'il y a dans le dedans des mots
nous autres utilisateurs Mac on est assez dépourvu dans ce domaine, les versions numériques du Furetière, ou de la Grande Encyclopédie Larousse 19ème, qui sont aussi pour moi des outils proches, toujours version PC uniquement
enfin : si le dictionnaire d'un auteur c'est d'abord les petits carnets où on recopie des phrases, alors là y a pas, version numérique absente partout

3. Le samedi 5 novembre 2005 à 02:27, par FB :

désolé pour le doublon, plus mon beau participe passé sur "avait dû manger", très mal plumé aussi : dans ce nouveau blog, un double clic sur "envoyer" balance 2 fois le message?

4. Le samedi 5 novembre 2005 à 02:30, par Fabrice Trochet :

Cela repose ce blog.Un bonjour de France où la réalité française est hélas catastrophique : ici c'est la guerre. Neuf nuits de violences urbaines et ce n'est toujours pas fini. Ce n'est pas prêt de se terminer.

5. Le samedi 5 novembre 2005 à 02:52, par Berlol :

Doublon enlevé et texte corrigé, cher François. Je laisse ton message suivant tout de même parce qu'il signale ce bug de Dotclear. Donc, ne cliquer qu'une fois...
Aride, ma réponse ? Moyennement... On peut critiquer mon emploi, mais pas avec l'argument-massue de la pureté. Évidemment, la réponse de Michel montre le superbe recul qu'il a su prendre pour nous mener vers quelque chose de beaucoup plus intéressant.
Cher Fabrice, on est au courant, pour la France. Une crise de sarkozite aiguë, je pense... Un temps à pas avoir une voiture !

6. Le samedi 5 novembre 2005 à 04:45, par Fabrice Trochet :

"ce ne sont pas les propos faussement martiaux de Nicolas Sarkozy qui sont les réels coupables de l'embrasement actuel des banlieues. Après tout, l'un des termes utilisé par notre va-t-en guerre de ministre n'est-il pas, aussi, l'un des sésames du verlan utilisé par la caillera elle-même pour désigner ses hauts faites d'armes ? Non messieurs Julien Dray, Noël Mamère et autres contempteurs (comme Claude Dilain, maire PS de Clichy-sous-Bois) d'une réalité infernale que votre lâcheté ignoble a créée comme une dangereuse créature qui au moins, espérons-le en tout cas, finira par se retourner contre votre irresponsabilité meurtrière : ce sont vos interminables dérobades, vos continuelles approximations, vos constantes atténuations, vos permanents mensonges, ce sont les mêmes mots mités, travestis utilisés par vos prédécesseurs que je désigne comme les premiers fauteurs de troubles, les uniques brandons enflammant la poudrière et, n'en doutons pas, les détonateurs de ce qui se prépare dans notre tranquille République, face à quoi les actes récents commis par les chiens en meute, d'une violence inouïe, passible, dans d'autres pays courtisés, de la plus expéditive pendaison, ne donnent qu'un léger avant-goût. Ce sont vos mensonges systématiques, endémiques, qui à présent gangrènent des millions de cerveaux de simples Français en venant à douter, par votre faute et la culpabilité fallacieuse à laquelle vous les clouez depuis plusieurs dizaines d'années, de leur plus élémentaire bon sens"
C'est l'extrait d'un texte auquel je souscris disponible sur l'excellent site du S.

7. Le samedi 5 novembre 2005 à 07:05, par Arnaud :

De rien pour les photos. Certaines ne sont peut-être pas très nettes cependant, no flash oblige. Mais tu as une bonne tête dessus.
Peux-tu me redonner le titre de ce livre de Gilles Philippe ? Il avait l'air diablement intéressant !

8. Le samedi 5 novembre 2005 à 07:29, par Berlol :

Tu as la référence au 3 novembre, en fin de billet, avec le lien Amazon...

9. Le samedi 5 novembre 2005 à 07:45, par Arte :

A Fabrice Trochet : Ce n'est plus du fiel, c'est de la muscosité !
(de toute façon on va gagner en 2007 euhhh :p )

10. Le samedi 5 novembre 2005 à 08:34, par cel :

S. dans l'article cité, entre autres couillonneries : "Si des voyous meurent électrocutés, tant mieux !" et moi plutôt vomir que souscrire, comme chaque fois que je lis son "excellent site" ou ceux de la clique qui gravite autour et ne manque jamais de répandre la voix de son maître

11. Le samedi 5 novembre 2005 à 12:23, par FB :

moi S. je connaissais pas - autre vomitive :
"se sont rabaissés eux-mêmes au rang animal "
ma fille ce soir me rapporte un tract distribué à la sortie de Janson par une confrérie catho intégriste "ô douce mère laissez-moi vivre" avec phrase du même type : "les bêtes des banlieues"
ou cette phrase de flic dans témoignages Libé ce matin "pourquoi t'es sorti de ta poubelle"
on paye la rançon du mépris

12. Le samedi 5 novembre 2005 à 12:33, par Arte :

Cel, tu me rassures par ta seule intervention ... Je ne comprendrai jamais le silence face à l'apologie de la peine de mort, de l'état policier, si ce n'est militaire, et de la déportation : "Ces nouveaux barbares défigurent les cités qu’ils habitent et y propagent le mal. Il faut les en extirper et nous en débarrasser une bonne fois pour toutes." Par les gaz ?

13. Le samedi 5 novembre 2005 à 12:36, par Arte :

Ah, FB sauve également la mise (entre temps) ...

14. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:18, par Cécile :

Pour ma part, ce texte (et pas seulement celui-ci, mais plusieurs autres de ce S. dont je suis allée voir le site à la suite de l'intervention de Fabrice Trochet, et aussi le ton - d'emblée ce ton, virulent, cracheux, duquel je me disais, juste avant d'avoir compris de quoi il retournait, que c'était bien désagréable et maladroit, même pour exprimer une colère avec laquelle j'aurais eu des points d'accord - au début, à lire l'extrait donné ici, je pensais qu'il s'agissait peut-être de la critique d'un homme de gauche adressée aux pouvoirs de gauche), bref ce texte m'a estomaquée (atilf.atilf.fr/dendien/sc... c'est à dire plus fort que face à des "couillonneries" (Cel)... Le propos est certes très couillon, simpliste, mais surtout haineux, guerrier, classant des gens et des sous-gens, prônant la mort, la famille, le travail, réclamant les muscles de l'Etat et la guillotine, bref, on reconnaît tout de suite, mais rien à faire, à chaque fois ça me prend au dépourvu, et me choque (estomaque).
("(...)Alors comment définir ces nouveaux barbares qui haussent la tête un peu trop ces jours-ci ? Eh bien c’est très simple : ce ne sont ni des Français, ni des hommes religieux ou non, ni des citoyens éduqués ou non. Ce sont des animaux et il faut les traiter comme tels. Ils se sont rabaissés eux-mêmes au rang animal qu’on s’évertue à leur faire abandonner en vain. Ils préfèrent vendre de la drogue, constituer des gangs que de travailler ou que de tenter de travailler. Ils préfèrent brûler des voitures que d’aller en usine en fabriquer sur les chaînes de montage. Ils préfèrent tuer que d’aider les leurs à vivre. Ils n’ont pas de raison de se révolter : ils sont mauvais. Ils font le mal en connaissance de cause, d’une manière bestiale et grégaire. Ces nouveaux barbares défigurent les cités qu’ils habitent et y propagent le mal. Il faut les en extirper et nous en débarrasser une bonne fois pour toutes. Les autres habitants de ces cités pourront respirer tranquillement demain.
La démocratie doit réapprendre la dureté et la fermeté, elle doit savoir faire peur. Pour l’instant elle s’avère incapable de nous protéger. Pour le moment, ces barbares tuent mais on ne les tue pas. Tant qu’on ne les tuera pas, tant qu’ils n’auront pas peur d’être tués, ils continueront.[etc...]"
Et, Fabrice Trochet, dans tout ça ?? (je me demande si le but n'était pas de juste faire écrire "S." dans le plus de blog possible, zut).

15. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:39, par Berlol :

Je crains bien que ce fût le but de Trochet. J'ai déjà dit autrefois toute l'ordure qu'est pour moi le personnage dit "le S." et qu'il est à peu près impossible que je souscrive jamais à aucun de ses propos. Par mesure d'hygiène, je procède partout dans les commentaires au changement de nom afin qu'aucun moteur ne mène ici par sa requête. J'effacerai tout propos de type ordurier émanant de cette clique.

16. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:55, par Cécile :

Bonsoir (bonjour) Patrick,
Et bien surtout n'hésite pas à effacer la bien trop longue citation que je viens de faire, sans réfléchir, de ce type.
Au fait, je voudrais bien les fichiers Dubillard si gentiment proposés...

17. Le samedi 5 novembre 2005 à 16:42, par Arnaud :

Sans vouloir lancer un débat au sujet de l'action de notre gouvernement, je tiens juste à noter que je soutiens totalement l'action de restauration de l'ordre actuellement en cours. Réfléchir aux causes des problèmes sociaux n'est pas le rôle du Ministre de l'Intérieur. Celui-ci travaille à maintenir l'ordre social ou à le rétablir promptement. Cela a toujours été comme cela.
Quant aux voyous qui mènent ce qu'on doit appeler une guérilla urbaine parce qu'ils considèrent toutes les politiques d'apaisement ou de pardon de la République comme autant de signes de faiblesse des "pédés blancs", ils ne faudrait pas les confondre avec des citoyens !
Lorsque je lis les commentaires des abonnés (socialo-bobos de 6e arrondissement) du monde.fr, qui critiquent le "fascisme" du Ministère de l'Intérieur, ou interprêtent les violences urbaine comme "l'expression d'un déni de la démocratie" (chez des gens qui ne votent pas ??), je suis en colère. La Gauche française n'est plus républicaine. Que leur faut-il pour qu'ils se mobilisent ? Que la France entière brûle ? (Ou peut-être juste leur appartement à eux ?)
Par contre, la répression doit toujours être justifiée, toujours être posée, jamais aller au-delà du nécessaire. Aussi, je suis également surpris par le déchaînement de haine du texte cité par Fabrice Trochet ci-dessus, qui me semble totalement auto-complaisant et est extrêmement malsain. Punir systématiquement la violence et les criminels, c'est normal. Se réjouir de la "mort des barbares", c'est une attitude ignoble.

18. Le samedi 5 novembre 2005 à 16:58, par Berlol :

Et voilà, sur Dubillard :
Chemins de la connaissance : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - Mémorables : 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - Fiction : 11 - Tire ta langue : 12
(le tout sera retiré sous quinzaine...)

19. Le samedi 5 novembre 2005 à 17:17, par Acheron :

Je suis d'accord avec Arnaud. La situation vis à vis des jeunes des banlieues et leur mal-être peut s'expliquer par une politique sociale foireuse, depuis au moins 20 ans, en termes d'intégration. Rien n'a été fait, il n'y a eu aucun courage politique, et on a laissé des quartiers se ghettoïser sans rien faire.
Mais Sarkozy n'a rien à voir dans cette situation.
Par ailleurs pour connaître pas mal la grande banlieue toulousaine, je sais que ceux qui brûlent, ce ne sont pas ceux qui essayent de s'en sortir via l'intégration sociale (et il y en a un paquet conséquent). Ce sont ces derniers qui sont le plus emmerdés par la situation actuelle de guerilla urbaine. Ce sont ces derniers qui vont se retrouver stigmatiser encore plus par une opinion publique qui a déjà la trouille rien qu'en les voyant.
Les quartiers sont tombés dans un fonctionnement quasi-féodal, où ce sont des groupes de crapules qui gèrent la vie, en faisant reigner la terreur. Ceux qui en parlent le mieux, sont d'ailleurs ceux qui vivent cela au quotidien. Ils sont mêmes obligés de se cacher quand ils suivent des formations ou cherchent du travail, parce que les 30 à 40 blaireaux de leur quartier leur casseraient la gueule s'ils savaient que "X" essayaient de s'en sortir…
Mais alors de quoi vient-on nous parler ? De quoi le déficit démocratique ? S'il y a un déficit, il est dans les quartiers en question. Vous imaginez parler le langage de la générosité à la mafia ? C'est le moyen idéal pour se faire immédiatement liquider en étant pris de plus pour une "tapette blance". On ne doit montrer aucune faiblesse fasse à ces bandes organisées. Et ce d'autant plus que plus le temps passera, plus elles seront efficaces et organisées !!
On ne peut pas parler le langage de la justice sociale, de la loi, des droits de l'homme, à des gens qui ne comprennent et ne vivent que dans et par la force et la peur. Ils ont imposé un système de fonctionnement – très proche du système féodal primitif, je le redis –, dans des quartiers où l'État est sorti depuis trop longtemps. Il faut d'abord imposer l'ordre. Faire revenir l'État de droit. On discutera après. Quand les casseurs n'auront plus le sentiment d'être en position de force.
Et là, si on veut casser le cycle infernal de l'exclusion qui a plongé ces quartiers depuis 10 ans dans ce qu'ils sont maintenant, il va y avoir du travail à donner. Et il faudra être tout aussi violent avec ceux qui ne joueront pas le jeu de l'intégration (cad ceux qui excluent au moment des embauches etc.). Une fois l'État de retour dans ces "trous noirs", il faudra qu'il montre qu'il n'est pas là que par sa présence policière…

20. Le samedi 5 novembre 2005 à 18:02, par Arnaud :

D'accord avec toi à 200%, Achéron.
Sinon, je viens de lire cette nouvelle :
« Le président français Jacques Chirac, dont le silence étonne certains députés de sa propre majorité, a reçu une offre d'"aide" de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon l'agence officielle libyenne Jana. »
L'aide de Kadhafi ? Avec des missiles français ?? C'est à mourir de rire !
Source:
www.lefigaro.fr/perm/afp_...
(article sur la nuit dernière, pas encore finie d'ailleurs en France)

21. Le samedi 5 novembre 2005 à 18:06, par Acheron :

Arnaud, voleur d'idées !! :D

22. Le samedi 5 novembre 2005 à 18:07, par Arnaud :

Bah, ce sont des idées "élaborées en commun" hein !

23. Le dimanche 6 novembre 2005 à 02:14, par Berlol :

Tiens, voilà le retour du une-deux Arnaud-Acheron !
Ce n'est pas 20 ans, c'est 40, qu'il faut dire. La construction des cités de banlieues du temps de Pompidou et Giscard. En marge des villes, avec des transports en commun juste pour amener les ouvriers aux usines. L'isolement entre vieux quartiers et immeubles nouveaux (Sarcelles le vieux et Sarcelles les cités, c'était sans rapport). Tant qu'il y avait du travail, c'était bon, les adultes au boulot, les enfants à l'école (dans ce temps-là, j'étais à l'école à Garges-lès-Gonesses), la fierté de faire mieux qu'en Afrique du Nord ou de l'Ouest, en Turquie, en Yougoslavie, au Portugal, etc. Quand le chômage arrive, ce sont les 2e et 3e générations qui prennent tout sur la figure... Etc. Je crois que tout cela est bien connu.
Le bon politique, c'est celui qui met les demi-problèmes de côté. Ainsi lorsque plus tard le problème est énorme, il peut proposer des solutions radicales, c'est-à-dire policières et carcérales, et apparaître comme l'homme providentiel, en rejetant la faute sur les régimes précédents. Alors que résoudre des demi-problèmes, c'est fait d'actions longues, compliquées et de peu de visibilité pour un ministre : du tissu socio-éducatif, de l'interconnection urbaine, de la création d'emploi, des médias promouvant le civisme, etc.
Alors, maintenant, nettoyer, être ferme... de vrais criminels... n'ont rien à perdre... etc. Oui, hélas. Et la surpopulation carcérale qui va encore augmenter, et des casseurs qui deviendront des tueurs... Ça va être bien, les années 2020 !

24. Le dimanche 6 novembre 2005 à 02:47, par Cécile :

Je suis d'accord avec vous (pas question d'angéliser, de défendre - en plus, de loin, à l'abri - des comportements violents, nocifs, injustes, parce qu'on connaît et regrette les causes qui ont conduit, en partie, à de telles façons d'être), mais :
"Par contre, la répression doit toujours être justifiée, toujours être posée, jamais aller au-delà du nécessaire." (Arnaud)
"Une fois l'État de retour dans ces "trous noirs", il faudra qu'il montre qu'il n'est pas là que par sa présence policière…" (Acheron)
oui... le problème c'est que, qui croit une seconde que ce gouvernement (mais le précédent ?), incarnant l'Etat, est en mesure de "justifier sa répression", de ne pas aller "au-delà du nécessaire", avec des critères de respect de toute personne (y compris dans la répression et la Justice), de pacification, de construction sociale ??

25. Le dimanche 6 novembre 2005 à 02:49, par Cécile :

Patrick, j'ai exporté et copié les fichiers Dubillard : merci beaucoup !

26. Le dimanche 6 novembre 2005 à 03:00, par Cécile :

"(...) avec des critères de respect, de pacification et de construction sociale" qui ne sont FONDAMENTALEMENT pas les siens.

27. Le dimanche 6 novembre 2005 à 03:34, par Arnaud :

Je suis tout à fait d'accord avec toi, Berlol, sur le contexte d'après-guerre, bien que cela soit un autre débat.
Et Cécile a aussi tout à fait raison de se demander si ce gouvernement est ou non capable de mener un plan d'envergure sur le moyen et long terme, afin de transformer les banlieues. De Villepin a évoqué un "plan d'urgence" pour rénover les cités, mais personnellement je doute (surtout connaissant l'intérêt de l'UMP pour la question). Si le problème l'avait vraiment préoccupé, il l'aurait abordé bien avant, car des signes annonciateurs, il y en a eu...

Mais cela ne nous empêche pas de soutenir de tels projets, d'une façon générale.

28. Le dimanche 6 novembre 2005 à 05:09, par Arte :

Trop passionné, il m’arrive de t’en vouloir, Berlol, mille excuses pour ces confidences, de n’avoir pour réaction à certains commentaires odieux que le silence. Puis tu le romps par une analyse qui me fait désespérer d’avoir été si mauvais avec mon prochain. A moins que ce ne soit la qualité de ta réaction tardive qui me rend tout chagrin de ne pas avoir recadrer moi-même le débat plus tôt avec tant d’habilité.
Parce qu’il y a habileté à propulser le sujet hors de l’actualité, renvoyant du même coup auteur du commentaire odieux, et commentateurs du commentaires à leur études : Certes, ça brûle ! Mais ce n’est pas une surprise ! 40 années de gestation, est-ce encore trop peu pour prévenir ?
Nombre d’experts que la république sait si bien rémunérer, ont prévenu depuis longtemps leurs souverains que la bombe était amorcée. Qui ne le savait pas ? Le moment venu, les uns sont pour les armes (que « la police possède » ! aurait-on prévu quelque chose ?) et les autres partagent « au moins » la nécessité du prompt rétablissement de l’ordre… exemptant un Sarkosy de toute responsabilité dans l’affaire !!! Cela ferait rire si ce n’était effrayant.
Tout ce que l’on peut dire en maniant la banalité !!! C’est fou ! Je préfère encore un fasciste à découvert que la poisse des fausses bonnes pensées toujours prêtes à s’étendre, sait-on jamais, un « ordre nouveau » est si vite arrivé.
Et de cracher à son tour sur la Gauche ! Mais la Gauche, c’est ceux qui la font ! On est ou l’on est pas de Gauche ! (c’est comme « éditeur » Sic I. Lindon). La Gauche c’est combattre, ce n’est pas observer les errances de ses représentant à un moment de l’histoire, ni finir son exposé sur le maintien de l’ordre par une pensée sur la « nécessaire intégration ». Expression dégueulasse ! Vraiment : INTEGRATION !!!
Je trouve cette façon de faire dangereuse. Oui Cécile dit la réalité : elle doute bien qu’il y ait une pensée de « partage » à Droite ! Il n’y en a pas.
Berlol, nous nous opposons sur l’espoir : Je VEUX que les années 2020 soient meilleures, parce qu’en 15 ans on a le temps de transformer l’urbanisme, de créer une Europe de la reconstruction, et de faire changer de discours les suiveurs sans idéal fixe.
Ta « petite » pièce jointe.

29. Le dimanche 6 novembre 2005 à 06:30, par Arnaud :

« Cela ferait rire si ce n’était effrayant. »
Effectivement...
Mais qui rit d'ailleurs ?
Rappelons que sur le net, depuis quelques jours, les sites « de Gauche » se font spécialistes des « fausses bonnes pensées » et de la chasse au « fasciste à découvert ». À Droite, comparativement, c'est plus habituel.
Alors on finit par se demander si l'« on est ou l’on est pas de Gauche ». Car cela signifierait-il être un partisan du laisser-brûler-la-voiture ? Je ne le crois pas. Mais l'on est pas de Droite non plus. Les dichotomies, c'est pour les staliniens « à découvert ».
Mais c'est vrai qu'à Paris-déjà-sous-surveillance-militaire, cela ne doit pas être aussi proche que vu du 91 ou du 93. L'ordre pour la banlieue, ça ferait désordre !

30. Le dimanche 6 novembre 2005 à 06:58, par Arte :

Réaction : Arg, il manque un "s" à représentant(s).

31. Le dimanche 6 novembre 2005 à 06:59, par Acheron :

Ceux qui gouvernent ne partagent pas parce qu'ils en ont le désir compulsif… ils le font parce que sinon on viendrait prendre les choses chez eux. Et je ne pense pas que la gauche offre davantage de perspective de partage que la droite… sinon, le problème ne se serait pas agravé au long de tant d'années. Là, pour le coup, on peut dire qu'à droite comme à gauche, ça pue.
Et puis, on est ou on est pas de gauche… oui, bon, peut-être, mais concrètement, ça nous fait une belle jambe avec les bras cassés qui composent le PS… Parce que je ne sais franchement pas si Fabius, il est de gauche, ou s'il est fabiusien, hein !
Le problème de la légitimité de l'action des gouvernements après tant de temps, est réel. Puisque personne n'a rien fichu en profondeur. Oui, c'était peut-être prévisible (même si je ne vois pas bien comment on peut expliquer, ni comment on aurait pu prévoir que l'on en viendrait à dire que quand les "blancs" choisissent de ne pas se battre, alors c'est des "pédés". Que les femmes blanches, c'est des "putes". Et que la France, c'est de la merde à niquer, tu prends les alloc, et tu l'emmerdes. Je reprends les mots tels que je les ai entendus sur place. Ca veut dire quoi ? Qu'il faut y envoyer la Légion ?)…
Et alors ?
On laisse tout cramer ?
On laisse ceux qui se cassent le cul jour après jour pour bosser ou essayer de trouver à bosser, se faire régir par une bande de crapules tout droit sortie du moyen-âge ? Parce que moi, j'en ai rien à foutre des cons qui brûlent des voitures. Et je me fiche de leur avenir. C'est trop tard. Moi, ce sont mes copains qui y vivent dans les banlieues, souvent de la génération les grands frères des Duglands qui cassent tout, et que ces types empêchent de vivre. Car la génération avec laquelle il est devenu impossible de discuter, c'est celle des années 1980, pas celle des années 1970, hein. Et avec la super-pub que ces connards auront fait aux banlieues depuis 10 jours, je vous prie de croire que mes potes, et la grande majorité des braves gens qui y vivent, ils sont pas sur le point qu'on leur en donne, du travail…
Ca, c'est le plus insoutenable pour moi dans cette affaire. Ceux qui n'y sont pour rien, qui ne demande rien, si ce n'est qu'on les reconnaisse pour leur valeur, et qui en plus de la ségrégation latente qui est bien là, vont s'en prendre encore plus plein la tronche. Les vraies victimes, ce sont ces personnes. Pas les grands courageux qui saccagent et pillent en prenant bien soin de se cagouler, qui attaquent un handicapé, qui piquent des platines DVD et des Playstation 2. Où voyez-vous une revendication sociale là dedans ? Le problème, ce n'est pas de les calmer, le problème, c'est le mélange irréparable qui est en train de se faire dans la tête des gens, entre banlieue et bandes de crapules.
Une société qui commence a avoir peur de certains de ses éléments, que ce soit justifié ou non, en vient toujours à adopter des solutions extrêmes si on ne règle pas les choses vite et bien… ça, ça fait vraiment peur. Ca, c'est bon pour Le Pen…
Ces explosions de violence injustifiables auront au moins mis en lumière qu'il y a un problème, un vrai, un qui ne se cache plus, et qui, pour le coup, blesse la société en entier, pas seulement les ghettos. Rien que pour cela, je pense que le gouvernement, animal qui vise à sa survie, ne pourra plus faire semblant de régler les problèmes.
Quant au propos de Sarkozy, il n'auront été qu'un prétexte pour que ça explose. Comme les deux pauvres types qui se sont branchés seuls sur un compteur électrique EDF… Il fallait que ça explose. C'est chose faite. Et maintenant ? On tend l'autre joue ?
On ne discute pas "cuisine" avec des cannibales.

32. Le dimanche 6 novembre 2005 à 08:23, par Arte :

Si l'intérêt de la crise est de poser les vraies questions, ce n'est certainement pas en se demandant si on est pour ou contre brûler des voitures qu'on avancera. Evidemment, on est contre. Arnaud, jamais à une contradiction prêt, appelant "staliniens" (espérant blesser ?) ceux là même qu'il juge partisans "du laisser-brûler-la-voiture"... Saline aurait été de cette veine ? Pour un historien, c'est ridicule ! Sur chaque sujet il nous faut nous coltiner ces agglomérats de poncifs qui ne tiennent pas une minute à l'analyse, au lieu d'aller au but.
"Il fallait que ça explose." Pourquoi ? Pourquoi "fallait-il" que ça explose ? C'est une question de langage ? Pourquoi "fallait-il" ?
"une bande de crapules tout droit sortie du moyen-âge ?" : Renvoyez ces gens au moyen-âge, c'est refuser la nature très CONTEMPORAINE de la violence, et du même coup être sûr de ne pouvoir y faire face.

33. Le dimanche 6 novembre 2005 à 10:53, par Bartlebooth :

Cette enflure de S. a été cité, aux côtés de François Bon, comme blog littéraire dans un article du NouvelObs. On le trouve également dans "le portail de l'enseignement des lettres" ( www.weblettres.net/sommai... )... Sur le site de la librairie Mollat. Elizabeth Flory lui fait de la pub...
En allant faire un tour sur le blog de S., je me suis aperçu que même Lucien Suel encensait le bonhomme.
Alors questions :
- ces personnes se sentent-elles en confiance parce que le mot "littérature" est dans le sous-titre du blog ? Lisent-elles de traviole ? En diagonale ? Ne voient-elles pas ce qui s'y trame d'autre ? Epousent-elles les idées visqueuses qui y sont exprimées ? Avalent-elles n'importe qu'elle connerie à partir du moment où elle est enrobée avec un style enflé copié sur les bonnes vieilles "racailles" réactionnaires ? S'en foutent-elles et conseillent-elles ce blog sans prendre la peine de le lire, avec la légèreté qui fait qu'on est prêt à sympathiser avec le pire révisionniste ?
Merci Berlol pour les enregistrements Dubillard, j'ai tout copié aussi et déjà écouté les 4 premiers fichiers. Savoureux.

34. Le dimanche 6 novembre 2005 à 11:18, par Arte :

Bartle, réponse : "oui".

35. Le dimanche 6 novembre 2005 à 15:10, par Acheron :

Il ne s'agit pas de renvoyer ces gens aux moyen-âge. Il s'agit d'aller sur place, et de constater que ces réseaux de gangster fonctionne comme les système féodo-vassaliques à leur tout début : aucune productivité, et domination par la trouille. Contrôle d'un territoire par des gens qui sont liés par le "respect" et l'"honneur", mais à qui cela ne dérange pas d'écraser les plus faible. Et de fait, ils ont tout à perdre dans le retour (efficace, hein, pas plein de promesses vides) de l'État dans les cités.
Il ne s'agit pas dse dire qu'il sont "en retard", il s'agit de regarder comment cela fonctionne. Et le type de fonctionnement n'est pas sans précédents, bien que son origine actuelle soit tout à fait contemporaine.

36. Le dimanche 6 novembre 2005 à 15:47, par Arnaud :

Cher Arte, le stalinisme en question ne consiste pas à être partisan du laisser-brûler-la-voiture, mais à considérer systématiquement les partisans de la répression comme des « fascistes ». Le mot n'est pas de moi.
D'où aussi, je suppose, la question d'Acheron : On fait quoi ? On laisse cramer ?
C'est bien beau la flagellation post-coloniale, mais il y a un moment où ça suffit. Ca aurait été des Arabes qui se faisaient tabasser lors de dix jours de ratonnades que "l'opinion" aurait dit l'inverse. Pourtant, qui dit société dit ordre social. Celui-ci doit être maintenu, pour qu'il y ait, ensuite, dialogue. En étant assuré, bien sûr, que les casseurs fassent, éventuellement, partie des éléments prêts à "dialoguer" au sein des populations de banlieue. Ce dont je ne suis pas du tout convaincu, pour voir ces problèmes moi-même depuis vingt ans (j'habitais à côté de Corbeil-Essonne, 91).

37. Le dimanche 6 novembre 2005 à 16:13, par Acheron :

Non, parce que lorsque l'on brûle des écoles et et des bibliothèques, que l'on violente les habitants que l'on surprend un livre à la main, parce que "pour qui il se prend c'te tapette", on peut douter de la qualité du dialogue hein…
La dizaine de copains qui sortent de ces cités, détestent ces gens, pendant 20 ans, ils ont étudié en cachette pour pouvoir en sortir… C'est avec eux qu'ils faut discuter des problèmes et de leur nature, pas avec les casseurs.

38. Le dimanche 6 novembre 2005 à 16:35, par Acheron :

Dialoguer ? Mais bien sûr…
A minuit, 34 policiers blessés, 528 incendies de véhicules, 95 interpellés
AFP 07.11.05 | 00h49
Blessés dans la première partie d'une onzième nuit de violences lors de laquelle les forces de l'ordre ont comptabilisé 528 véhicules incendiés et procédé à 95 interpellations, selon un décompte effectué lundi à minuit.
Parmi les policiers blessés, deux ont été la cible de tirs de grenaille à la cité de la Grande Borne à Grigny.
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy leur a rendu visite dimanche soir à l'unité médico-judiciaire de l'hôpital d'Evry où des éclats de plomb leur ont été extraits, un de la jambe, l'autre du cou.
Les autres blessés ont été essentiellement touchés par des jets de pierres.
A minuit, il y avait eu plus de véhicules incendiés comptabilisés en province (316) qu'en Ile-de-France (212).
Des jets d'engins incendiaires ont à nouveau été relevés dans de nombreux endroits. Contre les forces de l'ordre, comme aux Tarterêts (Essonne) mais aussi contre des bus comme à la Ricamary (Haute-Loire),
Deux églises ont par ailleurs été touchées par des engins incendiaire: celle de Saint-Edouard à Lens (Pas-de-Calais) et celle de l'île de Thau à Sète (Hérault).
De nombreux établissements scolaires ont été pris pour cibles: une école maternelle à Nantes, une crèche en partie détruite à Saint-Maurice (Val-de-Marne), une autre école du quartier de Hautepierre à Strasbourg, deux autres à Saint-Etienne.
Le bureau de police de la Croix-de-Neyra à Clermont Ferrand a été totalement détruit, tandis qu'à Perpignan, un véhicule en feu a été projeté sur le poste de police du Moulin-à-Vent.
Un centre social a été ravagé à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et une trésorerie principale a été endommagée à Trappes (Yvelines). Un entrepôt pharmaceutique de Suresnes (Hauts-de-Seine) a également été touché.
A Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), un magasin de moto a été fracturé et quatre personnes ont été interpellées,
Selon une source policière, à 18H30, des individus ont jeté des pierres sur des bus à Colombes (Hauts-de-Seine), blessant à la tête un enfant de 13 mois qui a dû être conduit à l'hôpital, sans que le niveau de gravité de sa blessure ne soit précisé.

39. Le dimanche 6 novembre 2005 à 16:40, par Arnaud :

C'est fou ces émeutes... Mais Paris doit continuer à vivre normalement, en vase clos.

40. Le dimanche 6 novembre 2005 à 17:39, par Acheron :

Et oui, les pauvres, ils ne pouvaient pas se payer de moto…

41. Le dimanche 6 novembre 2005 à 18:19, par Berlol :

Arnaud, Acheron, je crois qu'il n'est pas nécessaire ici de redonder de la sorte. On a bien compris (il y a peut-être pour vous des lieux où débattre plus utilement avec des acteurs de terrain ou des anti). Votre insistance m'inquiète quant à l'arrière-train de votre motivation. N'oubliez pas que, quelle que soit la nécessité de rétablir l'ordre, le fait que ça pète est une EXCELLENTE information pour Sarko et tous ceux qui sont plus à droite que lui (et pour lesquels il travaille depuis des années à déplacer le centre de gravité de la droite). Quant à la gauche, comme vous, je n'entends pas sa voix...

42. Le dimanche 6 novembre 2005 à 18:38, par Acheron :

Ben oui, c'est ce que l'on dit plus haut… C'est très bon pour les droitistes, et c'est très mauvais pour les banlieues et ceux qui essayent d'y vivre normalement.
Le "triage" au faciès va pouvoir se faire encore plus sauvagement qu'avant…

43. Le dimanche 6 novembre 2005 à 18:46, par Arnaud :

Nos motivations ? Et bien, moi pour ma part, je suis inquiet. Il y a de quoi non ?
Et comme je le disais plus haut, opposer laxisme vs répression, ou gauche vs droite (voire "fascisme"...), c'est un faux débat. Le bordel actuel est intolérable, point.
Mais bien sûr, tu as raison de recontextualiser sur le long terme comme tu le fais. Je suis tout à fait d'accord. Et les populations des cités de banlieue en sortiront, toutes, affaiblies. Même celles qui n'ont rien demandé.

44. Le dimanche 6 novembre 2005 à 21:23, par vinteix :

Ni droite, ni gauche, en effet... Le probleme n'est pas la, n'est plus la, en tout cas pour l'heure. De toute facon, les gouvernements successifs, d'un bord ou de l'autre, n'ont rien fait en profondeur pour ces quartiers. La gauche actuelle a beau jeu de donner des lecons !
Il s'agit maintenant de retablir l'ordre (bien que ce mot ait un arriere-gout detestable) : voir ces bagnoles, bus, ecoles, bibliotheques, magasins bruler et tous ces gens attaques... BASTA !
Sans etre facho, je le dis : pas de pitie pour ces connards de casseurs ! Ca fait longtemps que cette minorite de cons pourrit la vie de beaucoup de monde, et particulierement de gens qui en ont une (de vie) deja pas tres facile...



Samedi 5 novembre 2005. Miracle microscopique dans les synapses de Lol.

[RLVS-7] « Une place est à prendre, qu'elle n'a pas réussi à avoir à T. Beach, il y a dix ans. Où ? Elle ne vaut pas cette place d'opéra de T. Beach. Laquelle ? Il faudra bien se contenter de celle-ci pour arriver enfin à se frayer un passage, à avancer un peu plus vers cette rive lointaine où ils habitent, les autres. Vers quoi ? Quelle est cette rive ? » (Marguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein, p. 60-61)

C'est une sorte de monologue intérieur, prêté à Lol par le narrateur qui l'habite rétrospectivement. On ne sait pas, on ne saura jamais si Lol a jamais pensé quelque chose comme ça. Mais le récit inventé a l'avantage d'unifier les parties connues par d'autres témoignages.
L'enjeu, c'est bien sûr de savoir pourquoi et comment Lol a planifié la conquête de Jacques Hold, alors même que tout le monde la croit tantôt folle, tantôt hystérique et/ou frigide. Traumatisée à 17 ans, engagée pendant dix ans sur un pont affectif qui revient au point de départ (U. Bridge + dessin du jardin), elle est soudainement remuée par quelque chose qui doit s'apparenter, quoique de loin encore, à du désir lorsqu'elle voit passer cet homme devant chez elle (p. 38) puis lorsqu'elle le croise par hasard dans les rues (52).
Là, il faut expliquer aux étudiants que Duras n'a jamais été pour la paix des ménages ni pour l'hypocrisie bourgeoise. Les passions ravageuses et souvent criminelles qu'elle a mises en scène (romans, pièces de théâtre, films) viennent de désirs et de pulsions peu compatibles avec les règles de la bonne socialité.
D'autre part, si l'histoire de Lol n'était pas celle d'une double (re)conquête de soi par le désir de l'autre, si ce n'était que le tableau d'une même pathologie à différents âges, Duras ne l'aurait pas inventée.
Ceci posé, comment est-il, cet homme ? Il se promène et regarde les femmes, il leur court après (52), il en est vulgaire (54), et, pour Lol, l'observer en train de regarder les femmes est une façon divine (54), parfaite (56) de passer le temps. Étonnant, non ? C'est un homme à femmes, comme on dit, il les lui faut toutes, en vrac (57). Quand il les regarde, c'est comme s'il les déshabillait... (D'ailleurs, c'est lui-même qui l'écrit.) Et Lol aime ça ? (Elle qui voulait voir déshabiller Anne-Marie Stretter... (49-50)) Peut-être. Peut-être pas. Mais le désir si voyant dans le regard de cet homme, titille quelque chose en Lol. Elle sent qu'il se passe quelque chose et elle suit, pour voir. Elle ne sait pas exactement ce qu'il faut faire pour aller mieux, pour retrouver la joie de vivre, le désir, le plaisir, mais elle sent quelque chose. D'instinct ? Peut-être. Comme un chat choisit l'herbe pour se purger. Le monde est une pharmacopée.
Est-ce que le médicament fait effet ? En tout cas, elle reconnaît Tatiana (58) et continue le traitement (la filature). Elle sent que Tatiana est une femme à homme (adultère irrépressiblement). La chevelure, les seins, le déhanchement (58-59, 64-65), tout est désirable et consommable — mais sans sentiment, c'est-à-dire sans amour (60). D'où, peut-être, l'idée qu'une place serait à prendre, un passage à franchir, une autre rive à aborder enfin.
Où d'autres mettraient une description érotique ou pornographique (ce qui se passe dans la chambre d'hôtel), Duras nomme le miracle microscopique dans les synapses de Lol : « De loin, avec des doigts de fée, le souvenir d'une certaine mémoire passe.»

Le chapitre suivant s'achève non pas sur l'aveu mais sur l'intelligibilité de l'intradiégéticité du narrateur : on sait précisément pourquoi et comment Jacques Hold est aussi un personnage — et ravi de l'être. C'est donc un chapitre de conscientisation puisque Lol, elle aussi, est très déterminée : « elle ouvrira les portes qu'il faudra ».... Elle bâtit un plan (68), son présent rejoint son passé et prépare son avenir — une cargaison de verbes au futur en donne un avant-goût (71).  Si ce n'est pas percer des allées transversales, ça !
Arrivent les derniers mètres, « il la voit pour la première fois » (72), « l'homme que Lol cherche se trouve tout à coup dans le plein feu de son regard. Lol, la tête sur l'épaule de Tatiana, le voit : il a légèrement chancelé, il a détourné les yeux. Elle ne s'est pas trompée.» (73)
L'aveu dont je parlais, c'est aussi celui qu'elle ne s'est pas trompée : il a bien été harponné par le regard lancé par Lol, qui, perfidement, profite de ce que Tatiana tourne le dos à son amant. Tatiana qui ne voit rien, ne verra rien, ne saura rien ; jusqu'au bout deviendra le jouet des deux autres. Jacques Hold a enfin trouvé quelque chose de plus passionnant que l'adultère bourgeois. Et Lol le moyen de r(e)devenir Lola. [/RLVS-7]

Un peu comme les piles du viaduc de Millau au moment de la jonction.
Les étudiants sont fatigués et moi aussi.
Avec T. et Katsunori, déjeunons au Saint-Martin, dans la tranquillité du poulet-frites. Beau temps.
À l'ordinateur jusqu'à 16 heures. À l'Institut de nouveau, pour un café avec Arnaud. DG nous rejoint, radieuse, la méthode Connexions à la main (me confirme que le livre du professeur est très détaillé quant aux activités de classe ; je mets cela ici pour David et mes collègues). Hisae passe, c'est sa pause (OK pour le ping-pong de demain). Corinne arrive, MA aussi, comme moi pour la visio-conférence sur Paul Ricœur.
Le dispositif technique a encore été amélioré : qualités visuelle et sonore sont au rendez-vous, tout comme François Dosse et Olivier Mongin, assis à Nanterre. Le contenu, lui, n'est peut-être pas à la hauteur : on rappelle principalement des choses connues, on survole une carrière en rappelant des étapes et résumant des ouvrages, il n'y a pas du tout de débat avec les invités japonais posés au premier rang. Pédagogiquement, c'est peut-être très utile, et sans doute est-ce ce que l'Institut peut souhaiter pour son public. Pour ma part, je regrette l'absence de perspectives nouvelles et de débat intercontinental — à moins que cela ait eu lieu dans la seconde partie, après 19 heures et mon départ.

Commentaires

1. Le samedi 5 novembre 2005 à 07:49, par Arte :

...

2. Le samedi 5 novembre 2005 à 14:44, par alain :

Where is my mind ? The Pixies.
Bon sang, bourré comme un coing.

3. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:34, par Cécile :

Mais oui Alain où avez-vous l'esprit, auriez pu me laisser un peu de bordeaux quand même.. (c'est pas parce que je vois rouge!)

4. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:44, par alain :

Quoi ! Je reviens de deux fêtes. Il est encore relativement tôt. Je suis fait. Quoi ! Cécile, étiez-vous dans l'une d'elles ? je ne comprends pas. La première, bien. Je rencontre une femme qui démollit (ou démolit; le dico est loin, un mètre vingt plus les pages), c'est son métier. Elle a une entreprise sur Poitiers. Puis des musiques. La seconde, des trous du cul, je remange, croise un type que je croise toujours qui me veut du mal il me ne me veut pas du mal mais c'est moi qui me déclare que tout de façon il a tourné dans le film mais il n'aime pas Blanchot, parce que j'ai eu la bêtise de lui dire que je l'avais vu en photo, c'était un film d'après Blanchot; il me félicite par ailleurs pour autre chose. Le vin est mauvais. Je reprends des lentilles en vinaigrette mais ne tiens pas, prétexte les toilettes, fuis, reviens. Un dernier coup d'écran, écris.

5. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:53, par Berlol :

Écris ! mais pas sous mon nom ! (ton adresse IP te trahit...)

6. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:53, par alain, si dans la deuxième :

passe imagine.
Il y avait longtemps que je n'avais pas entendu cette chanson. Ça, c'était bien. Il y avait un type qui parlait de Jean-Pierre Léaud qui tournait dans un film, là, en ce moment, ces jours-ci. J'adore Jean-Pierre Léaud mais je ne sais pas ce qu'il a dit. je ne peux rien dire. Un autre type était allongé sur le tapis devant d'autres qui fumaient sur un canapé avec des filles qui riaient. J'étais seul en face à manger mes lentilles. C'est vrai que je suis arrivé tard. Je n'étais pas vraiment là. rue d'Hauteville.

7. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:55, par bizarre :

les heures, c'est du direct, Berlol.

8. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:59, par alain :

vodka, crystal ou cristal.

9. Le dimanche 6 novembre 2005 à 03:53, par Marie.Pool :

Quelle est cette rive ? Le monde est une pharmacopée ? De quoi on écope lorsqu'on reste seuls à manger des lentilles ou à parler de Blanchot ?
Galerie des glaces déformantes, que voulait-voir "exactement" Lol ? Sa propre image de séductrice à l'oeuvre ? Une oeuvre au noir dirait peut-être l'autre Marguerite pour d'autres raisons... quoique... Chacun lit où ça lui parle... Peut-être...

10. Le dimanche 6 novembre 2005 à 04:55, par Berlol :

Tiens, quelqu'un qui s'intéresse au contenu ! Merci, Marie.Pool !



Dimanche 6 novembre 2005. Toujours un quart endormi.

Des fois, je me foutrais des baffes, quand je joue mal comme ça. Incapable de renvoyer deux balles correctes de suite, incapable de passer en match ce que j'avais réussi dix fois à l'échauffement. Je fulmine, je bous, je smashe n'importe comment pour me défouler, je maudis mes adversaires, leurs services courts qui contrarient mon jeu, le temps gris d'aujourd'hui, les commentaires fielleux du JLR, les journées qui n'ont que 24 heures, mon corps qui ne fait pas ce que ma tête lui commande.

Pourtant, lisant dans le métro, tout avait bien commencé :
« Changeant de niveau, le stylo ignora soudain les grands traits de séparation, traversa plusieurs cases pour mimer le trajet d'un arrondissement à l'autre : les cellules signifièrent à la fois un jour, un arrondissement, le bureau, et le stylo Serge lui-même. La feuille devint plan sommaire, calendrier, croquis, avant de redevenir feuille. Les retards de paiement dataient. L'idée globale de l'exposé était qu'il n'y avait pas d'amnistie en contentieux une fois enclenché le processus et que les sommes étaient petites mais nombreuses et que réunies, plus intérêts et frais divers, elles formaient une somme, dix pour cent pour lui.» (Alain Sevestre, Les Tristes, p. 119-120)

Après le fiasco pongistique (pas pour tout le monde), je n'étais pas de mauvaise humeur mais comme à moitié absent, du calme apparent des somnambules. Hisae, Katsunori, Manu et moi avons rejoint T. au restaurant chinois Panda sous un ciel menaçant. C'était bon, ça m'a calmé, endormi bientôt. Katsunori nous avait donné des cartes de réduction pour une exposition de design, T. était intéressée aussi, va pour le design... Avons remonté l'avenue de Shibuya à Aoyama, T. devait passer dans une boutique de sport. Arrivés à Omote-Sando, il pleuvait un peu. Avons pris le métro pour une station jusqu'à Gaien-mae et fini à pied jusqu'au parc où les préfabriqués de l'exposition 100% design Tokyo étaient installés (difficile de faire un site web plus laid).
Pas mal de monde, surtout des jeunes branchés et sans doute pas mal friqués, bien sapés, rasages géométriques pour des garçons et maquillages rehaussés pour des filles. L'exposition, des petits stands de quatre mètres-carrés, chaque exposant présentant quelques articles, surtout des objets pour la maison. Quelques espaces plus grands, style magasin d'intérieur. Des matériaux originaux, c'est vrai. De très belles et très larges pommes de douche à injection d'air, l'envie d'en prendre une (douche). Un support d'ordinateur portable, pratique mais cher (17.000 yens). Beaucoup d'articles tout de même déjà vus à Matsuya Ginza ou dans diverses boutiques. Ne suis guère emballé par l'ensemble.
Quand on sort, il pleut bien et c'est presque la nuit. À pied jusqu'à la station Aoyama-itchome, toujours un quart endormi. T. est très contente de sa veste d'hiver Aigle vraiment imperméable (achetée à Paris le 30 août en pleine chaleur et en prévision...). Café et gâteau chez Lecomte, c'est bon ; et un cake aux fruits pour ramener à la maison.

De retour, bien trempé, je me coule dans le bain... L'impression que la journée peut commencer.
« C'était un genre de sale type aux narines écartées, sans doute y fourrant les doigts trop souvent pour vérifier leur propreté, respirer pleinement. L'œil mauvais, mais surtout apeuré, fuyant, les cheveux courts, gominés, en surveste de vigogne bleu sombre, pantalon noir et chaussures impeccables. Ils l'avaient surpris un jour devant les poubelles occupé à ôter une étiquette en papier d'un pot de sauce tomate en verre pour répartir le papier dans la poubelle des journaux et le pot dans celle réservée aux verres. Civique, dingue. De ce même ongle avec lequel il devait se décrotter le nez pour être net.» (A. Sevestre, ibid., p. 143)
Il faudra bientôt des notes de lecture, au moins pour l'édition Pléiade. Je me propose. Ici gominés et vigogne, on ne sait plus ce que c'est. Et puis d'ici la Pléiade, le geste de séparer papier et verre sera devenu aussi banal à Paris qu'à Tokyo...

Commentaires

1. Le lundi 7 novembre 2005 à 03:10, par Bikun :

Reste en forme Berlol, que je puisse te battre au ping-pong à mon retour (un jour) ou passage à Tokyo!
Bon vent!



Lundi 7 novembre 2005. Du déjà-dit et du prêt-à-dire — Fuir.

Chaque matin depuis une semaine, T. et moi nous préparons et allumons l'ordinateur par lequel nous regardons le journal de France 2 de la veille au soir en nous demandant combien de voitures ? Sous-entendu et quoi d'autre ? jusqu'à quand ? comment en sortir ? etc. Comme presque tout le monde qui est d'abord effaré par ce qui se passe. La colère, le raisonnement, l'espoir ou le dépit, viennent après, je crois.
Je sais qu'il faudrait que je fasse l'effort d'écouter des émissions d'analyse de tout cela, de lire des articles de la presse nationale, régionale et internationale pour me faire une idée de ce qu'on en pense un peu partout. Je vais sûrement le faire dans la semaine. Mais à tort ou à raison, j'ai l'impression de savoir déjà tout ce que l'on peut en dire (du déjà-dit et du prêt-à-dire).
Le tissu social paraît tellement abîmé que je ne vois pas comment le repriser. On risque plutôt d'en élargir encore les trous... L'incommunicabilité et la déprédation de n'importe quoi sont le résultat de décennies de mépris et d'hypocrisie.

Lorsqu'une réaction en chaîne a atteint son point de non-retour, l'explication des causes n'a plus d'utilité. Avant, si, celle d'éviter d'atteindre ce point. Or, je ne peux savoir si ce point a été atteint ou pas.

Matinée boulot.
Pause lecture Sevestre.
Déjeuner Saint-Martin (T. roti de porc à l'orange ; moi navarin d'agneau).
Suite boulot (T. promenade Jimbocho sans moi).
Préparation dernière séance GRAAL Djebar.
Séance moitié prix littéraires (Weyergans, Bouraoui) et attente autres prix ce soir, moitié Djebar...

La nouvelle intitulée Femmes d'Alger dans leur appartement est une superbe composition musicale. Les instants de vie des personnages s'y succèdent et s'entrelacent, laissant de chacune et de chacun une trace identitaire qui va se précisant de façon apparemment désordonnée et comme sans le vouloir. Le pays libéré et modernisé forme des jeunes qui ne mesurent pas les sacrifices et les douleurs qu'ont vécus leurs parents ; parents qui ne savent pas facilement partager leur mémoire des combats ou des tortures subies. Une jeune femme venue de France pour se suicider trouvera le réconfort, un jeune homme d'Alger, aux parents prestigieux, erre incompréhensiblement vers le rejet, d'anciens militants s'entraident, des femmes au bain explorent leur liberté de parole et de mouvement. Le seul constat négatif c'est que les hommes et les femmes sont toujours séparés, malgré la libération, malgré la modernisation.

En rapport, par coïncidence, j'ai écouté ce matin avec beaucoup d'intérêt l'émission Culture d'Islam d'hier intitulée le fantasme du Japon, ou : comment et pourquoi ce petit pays d'Asie a réussi par deux fois à se développer et à devenir une grande puissance, alors que nombre d'autres pays, notamment l'Égypte (selon les propos de l'émission), n'arrivent pas à décoller de cette façon... Intéressant questionnement, en effet.

Je réponds à un courriel de Jean-Philippe Toussaint sur le regret exprimé dans le JLR de vendredi qu'il n'ait pas eu le Goncourt. Une demi-heure après, re-courriel quand je découvre qu'il a le Médicis ! Youpi ! Enfin une bonne nouvelle ! Accompagnée d'une autre : le Femina à Jauffret.
Finalement, les quatre prix de cette année, on pouvait toujours faire mieux, mais je suis plutôt d'accord. Ces quatre livres-là, je les lirai. D'ailleurs, j'en ai déjà deux.

Commentaires

1. Le lundi 7 novembre 2005 à 07:29, par Acheron :

Moi, je suis pas mal l'actualité via les différents media. Et je dois dire qu'en effet, on ne peut pas être frappé par la fulgurance des analyses des uns et des autres, qu'ils soient journaleux ou politiques…
Je pense que la gauche autant que la droite sont plus que jamais débranchées, et ont un discours qui s'auto-reproduit à n'en plus terminer.

2. Le lundi 7 novembre 2005 à 07:59, par vinteix :

Je ne pense pas que ce soit le temps des analyses... surtout quand tout le monde, a commencer par les politiques, connait les causes de cette crise. Les analyses, elles ont deja ete faites... on les connait... il y a suffisamment d'etudes de sociologues ou autres sur les banlieues et les differents malaises de notre societe.
De plus, comment croire, plus generalement, au-dela de ce probleme actuel, en des analyses a chaud ?! L'analyse et la reflexion demandent du recul... la, c'est une question de philosophie : il s'agit de ne pas prendre les evenements dans leur immediatete (on sait bien a quelles derives et quels mensonges le contraire conduit parfois). Mais ce n'est pas le meme temps qui gouverne le rythme calendaire journalistique. A ce bavardage des journalistes comme des politiques repondent maintenant les cris et la rage de ceux que l'on a toujours deconsideres et delaisses.
C'est le temps d'agir et de prendre de vraies mesures, dans une urgence reflechie... "une serenite crispee"... Dans cette situation, previsible, mais explosive, en effet, comme dit Berlol, "l'explication des causes n'a plus d'utilite".
Mais est-ce que de "bonnes mesures" seront prises ? Et pourra-t-on eviter une escalade sans fin ?
Au regard de l'hypocrisie des politiques et a lire aussi la determination jusqu'au boutiste et enragee de certains emeutiers (cf. "Le Monde" d'aujourd'hui : "Une nuit avec des "emeutiers" qui ont la "rage""), j'en doute...

3. Le lundi 7 novembre 2005 à 08:02, par vinteix :

... l'hypocrisie des politiques, mais aussi leur manque de courage, de reflexion, d'imagination, d'inventivite...

4. Le lundi 7 novembre 2005 à 08:10, par alain :

Ah oui ! Fuir, quand même.

5. Le lundi 7 novembre 2005 à 08:12, par Arnaud :

Je vous mets le lien d'un article de Jérôme Guedj, Vice-président PS du conseil général de l’Essonne et Conseiller municipal de Massy. Il y raconte sa nuit de samedi et sa tournée dans les cités. Ce n'est pas une analyse, mais ça me semble intéressant.

www.liberation.fr/page.ph...

6. Le lundi 7 novembre 2005 à 08:16, par Arnaud :

Vous avez une revue de presse ici. C'est pas très détaillé, cependant.
www.lefigaro.fr/societe/2...

7. Le lundi 7 novembre 2005 à 10:29, par Dom :

Beaucoup tout de même à chercher du côté des pratiques policières, au quotidien : harcèlement, humiliations, insultes, absurdité générale d'une police volontairement déconnectée des quartiers dans lesquels elle intervient (cf. arrêt des politiques d'ilôtage, pratiques de recrutement et de formation, etc.) et qui s'étonne d'y être perçue comme un corps étranger. S'il ne s'agissait que d'une crise économico-sociale, des voitures flamberaient tous les jours depuis 30 ans (cela dit, il brûlerait en moyenne une trentaine de voitures chaque nuit en France : c'est quand même sur ce genre de bruit de fond, largement méconnu, que se détache la crise actuelle).
Peu crédible, l'idée que cherche à faire passer Sarkozy et à laquelle certains comentaires ici ne sont pas insensibles, que ce serait le caïdat qui fomenterait l'émeute : les caïds veulent avant tout la paix dans les cités. Rappelez-vous la fin d'M le maudit.
Constaté, il y a quelques semaines, une mini-émeute en plein Paris, boulevard de Strasbourg, pendant trois quarts d'heure environ, mais je suis arrivé au moment où les choses étaient déjà bien engagées : barricade du boulevard et interruption de tout trafic, affrontement avec les forces de police (jets de canettes, etc.), qui reçurent pour une fois, mais on était à Paris, l'ordre de se retirer en bon ordre (c'est d'ailleurs à ce moment-là que les affrontements se firent plus ouverts, au point qu'un policier ressortit de son véhicule en frappant brutalement son bouclier de son bâton et en provoquant les "émeutiers" au combat, dans des termes assez ahurissants et assez peu républicains). Motif : les rafles (toujours cette admirable tactique actuellement mise en oeuvre : on rafle en espérant qu'on récupérera bien quelques clandestins et quelques grammes de shit : est-ce vraiment une pratique policière sensée et efficace ?) avaient eu lieu cette fois-là à l'intérieur des cafés et des boutiques du boulevard, coiffeurs, etc. Principes de justice : tout le monde admet qu'on rafle sur les trottoirs, ce sont les risques de la condition de clandestin, mais pas quand on est attablé tranquillement à boire son jus, là on passe une borne, presque insensible et qui change tout.
Une police républicaine n'est pas une police sans projet, sans vision claire de l'objectif à atteindre et des stratégies à suivre, balotée par les politiques successives et qui commence elle-même à douter de la légitimité de son action (cf. refus rapportés par la presse de participer aux rafles aveugles dans les quartiers de forte immigration pour faire du chiffre à coups d'expulsions de femmes et d'enfants, dès leur majorité atteinte).
Il est urgent de revenir à des pratiques policières plus saines : ilôtage, rondes à pied, de jour et de nuit, prévention des conflits, désamorçage au quotidien des situations de tension, action sur les groupes en formation avant leur cristallisation en bandes, coopération avec les autorités légitimes aux yeux des habitants, c'est-à-dire, oui, aujourd'hui, avec les responsables musulmans ou évangélistes; et tout cela en parallèle avec une vraie police d'investigation, d'interpellation et d'intervention, mais qui ciblerait, non pas toute une population stigmatisée au petit bonheur la chance, mais des suspects identifiés à l'issue d'un travail policier sérieux et responsable. Ce n'est pas beaucoup demander et c'est tout à fait du domaine du possible.
Les pratiques pédagogiques, au quotidien aussi, et le vécu dans l'école, mériteraient sans doute le même retour réflexif de la part de leurs responsables : ce n'est pas non plus tout à fait un hasard si les écoles flambent.

8. Le lundi 7 novembre 2005 à 17:51, par Arnaud :

Dom, oui tu as tout à fait raison. La place de la police française doit être repensée. Parmi beaucoup d'autres choses.
D'ailleurs... n'était-ce pas Sarkozy qui avait supprimé l'ilôtage ? (Lui-même qui en reparle depuis quelques jours ??)
Pour ce qui est des caïds, tout dépend de la taille des groupes. S'il s'agit de grosses organisations (mafia etc.), effectivement ils voudront certainement la paix pour éviter les ingérences extérieures. Mais s'ils s'agit simplement de petits groupes organisés, où tout le monde est en contact permanent avec tout le monde et dont les activités ne sont pas précises, bref de "bandes" ? Il y a caïd et caïd.

9. Le lundi 7 novembre 2005 à 18:03, par Arnaud :

Toujours en réaction à Dom, l'article suivant, qui sépare les mafias de la drogue et les bandes menant cette violence (sur la fin).
www.lemonde.fr/web/articl...

10. Le lundi 7 novembre 2005 à 22:09, par Manu :

Au bureau ou en dehors, mes collègues et mes amis japonais ou étrangers (non français) me font tous part de leur étonnement à propos de cette situation. Ça doit choquer, surtout vu d'ici... Une image de la France bien différente de celle du pays idéal qu'on en a parfois ici.
Moi j'ai vécu ce choc à l'envers, en allant d'Evry et alentours (Grigny, Corbeille-Essonne...) à Tokyo...

11. Le lundi 7 novembre 2005 à 22:18, par Arnaud :

Cher Manu : tu viens toi aussi d'Evry et alentours ?

12. Le lundi 7 novembre 2005 à 23:09, par Bikun :

Moi ce qui "m'amuse" lorsque je regarde de mon fin fond du Tajikistan sur euronews ou le journal de France 2 sur TV5 de temps en temps c'est certains commentaires, surtout lorsqu'on parle de "l'echec de la politique d'integration francaise". Peut-etre devrions-nous plutot dire "reussite de la politique de non-integration francaise"??
Les anglais eux y arrivent bien a "integrer" meme les foulards musulmans et les differentes ethnies d'une immigration pourtant au moins autant equivalente voire superieur en nombre.
J'ai aussi beaucoup "ris" en entendant de Villier dire "fermeture des frontieres et appel de l'armee", est-ce qu'on va devoir en arriver la pour contrer le succes de "cette politique de non-integration"?!
Bon aller, bisous de Dushanbe ou le gouvernement est sans doute l'un des plus corrompus du monde!

13. Le mardi 8 novembre 2005 à 04:35, par Manu :

J'y ai étudié trois ans (au cours desquels un tiers de ma promo a subi au moins une agression). J'ai joué dans un club de tennis à Courcouronnes avec un ou deux jeunes de banlieue - je me demande ce qu'ils sont devenus, surtout le plus jeune qui semblait bien seul et livré à lui-même (mais que font les parents ?) - et aussi un policier qui intervenait aux Tarterêts et à Grigny, un type super sympa, très gentil (pas du genre à adhérer à la vision de la police selon Sarkozy, je crois), j'espère qu'il va bien...

14. Le mardi 8 novembre 2005 à 04:40, par Manu :

J'osais pas passer par la gare en rentrant des courses au carouf...
Il y avait aussi la hantise de rentrer de Paris avec un des derniers RERs, en passant par Grigny, la station tristement célèbre, ou encore aller au cinéma de l'Agora devant lequel un type avait été tué d'une balle lors d'un règlement de compte entre bandes rivales...



Mardi 8 novembre 2005. Où les yeux devancent l'attente.

Sur France Culture, quelqu'un a confondu vitesse et précipitation (comme dit mon beau-père)... L'émission Du Jour au lendemain du 4 novembre avec François Weyergans est totalement inaudible ! Oyez vous-mêmes !
Celle avec Jean-Yves Cendrey, qui était initialement prévue pour le 4, est disponible après diffusion ce matin à 0h00... Assez intéressant aussi (pédophiles, s'abstenir).

Ça va comme un mardi : shinkansen, cours, recherche, dîner, etc. (non, hélas, pas de ping-pong, cet après-midi).

Comme un mardi mais avec une différence notable : je suis en phase d'accélération lecturale sevestrienne. Tous les livres ne font pas cet effet. Après quelques dizaines de pages lues dans la sérénité, avec le sentiment de dominer l'ouvrage — j'arrête quand je veux, je le jette même, si t'y crois pas — un moment vient insensiblement où les yeux devancent l'attente, partent en avant sur les lignes, la bande passante des mots augmente, le reste du monde s'éloigne, devient fiction. Et tout arrêt est désagréable, que ce soit le train qu'il faut quitter ou l'amour qui appelle au téléphone. Cent cinquante pages en deux jours ! Non sans interactions avec le réel...

« Paul traversa le boulevard de Clichy vers la rue des Martyrs, pénétra dans la cafétéria Champion, juste en face de la librairie Vendredi.» (Alain Sevestre, Les Tristes, p. 187)

« C'est LA matière. Ce que je sais c'est que c'est tout fin, ça laisse passer certains fluides, en retient d'autres, lavable en machine et surtout quasiment indestructible. C'est une erreur de fabrication, au départ. Les équipementiers sportifs se l'arracheront.» (Ibid., p. 190)

« Les blousons suivants, Serge sonna pistolet brandi d'emblée.» (Ibid., p. 196)

« J'allais dire j'ai un ami, non, c'est moi, commença Serge, au fait des confidences, le matin, je me lève tôt, trop tôt, il est parfois quatre heures, cinq heures, je ne peux pas redormir, je traîne, je m'ennuie, je visite quelques débiteurs, je reviens pour faire la sieste, obligé, le soir, je suis quand même fatigué, le manque de sommeil ébrèche mes envies, je me couche mais je ne peux pas dormir et le lendemain matin, même cinéma, quatre heures, je tourne en rond. La musique ne joue pas un grand rôle dans ma vie. Parfois, je découvre un groupe. En ce moment, j'écoute Coco Rosie, de l'accordéon russe, du tambour aussi, mais le plus souvent j'écoute la radio sur mon baladeur.» (Ibid., p. 212)

Or, diffusion du récent concert de Coco Rosie dans Culture Plus du 3 novembre... Je découvre, pour le coup. À copier vite fait, les amateurs !
La musique adoucit les mœurs — en tout cas, ce genre-là. Puissent nos agités de tout bord en écouter beaucoup... pendant les couvre-feux.

Solo (1970), mon dernier Mocky d'emprunt, en dînant. Autres discours d'exaltés. Pas mal mais monotone et bicolore (des gris et des rouges). Je comprends qu'il ait été célèbre. Je lui préfère cependant de beaucoup L'Albatros, vu l'autre jour, pour rester dans la même période de sa carrière.

Commentaires

1. Le mardi 8 novembre 2005 à 13:29, par Bartlebooth :

"Puissent nos agités de tout bord en écouter beaucoup... pendant les couvre-feux." :
cela veut-il dire que les agités des force de l'ordre ne travailleront pas pendant les couvre-feux ou qu'ils ont droit d'utiliser en service le matériel audio trouvés sur les "racailles" ?

2. Le mardi 8 novembre 2005 à 13:45, par Marie.Pool :

"Non sans interactions avec le réel..."
La phrase du jour !

3. Le mardi 8 novembre 2005 à 17:59, par alain :

Du matériel audio. Cherche logiciel magnéto. pour plateforme Mac Os X et des poussières afin d'enregistrer lien offert sur cette page. Le tout pour adoucir mal de dents insupportable. Dent, la même, la 37 (?), regardée sous toutes les coutures et pendant des plombes sur l'écran très joli du dentiste qui s'acharne depuis des semaines et dit maintenant c'est fini, vous en avez pour deux trois jours, la douleur s'en ira avec l'inflammation, c'est normal. C'est le deuxième jour seulement. Une autre façon de s'arracher du sommeil.

4. Le mardi 8 novembre 2005 à 22:14, par Arte :

Alain, j'ai ! (Si j'ai bien compris la demande - Un logiciel pour 10.3 qui enregistre tout ce qui passe par la sortie audio : simplicité / efficacité ...).
Doit passer par mail ...

5. Le mardi 8 novembre 2005 à 22:40, par jfm :

L'émission Du Jour au lendemain du 4 novembre avec François Weyergans est totalement inaudible
Ca y est, c'est réparé.
Pour Alain :
Pour enregistrer tout l'audio qui sort d'un mac, j'utilise iRecordMusic, je ne m'en plains pas. Programmable. Envoie les fichiers sur iTunes...
www.bitcartel.com/irecord...

6. Le mercredi 9 novembre 2005 à 01:29, par Berlol :

Non, je viens de réessayer, l'émission du 4 est toujours inaudible (il faut mettre à fond pour vaguement entendre un son très faible et crachotant). Il ne faut pas se fier aux premières secondes qui sont de la fin de l'émission précédents, mais dès que commence le DJAL, ça shunte...
Alain, tu peux me dire — entre deux rages de dents — si tu veux l'adresse de courriel de quelqu'un. A+

7. Le mercredi 9 novembre 2005 à 03:44, par alain :

C'est très gentil Arte, Jfm, Berlol. Je veux bien tout essayer. Je vais aller voir Arte sur son site peut-être.
Audio recorder (en freeware) est sans doute performant mais je ne réussis pas à enregistrer quoi que ce soit.

8. Le mercredi 9 novembre 2005 à 06:28, par alain :

C'est vrai que je n'ai aperçu aucune adresse email sur le site d'Arte. Je ne sais pas. Je veux bien son adresse.
J'ai téléchargé iRecordmusic sans pouvoir enregistrer le fichier RealOne. Je ne sais pas comment on s'y prend.
Désolé d'encombrer ces pages pour des bêtises.

9. Le mercredi 9 novembre 2005 à 06:46, par Bartlebooth :

J'utilise Audacity, gratuit, complet et très simple
audacity.sourceforge.net/...

10. Le mercredi 9 novembre 2005 à 10:10, par alain :

Merci Bartlebooth. Ça y est, grâce à Arte, je vais pouvoir enregistrer tous mes Deleuze, Coco Rosie, et Boulez, et Derrida (il n'y a pas d'ordre de préférence, sauf pour Deleuze) et d'autres programmes encore (Mais pas Michel Onfray que je déteste).
Hormis le fait qu'on tient sans doute une preuve de son existence avec une dent qui emporte et lance et qu'on sait (Oui, dit le dentiste, ça devrait durer jusqu'au week-end) que ça va durer (l'existence) jusqu'à samedi au moins, j'aimerais bien ne pas l'avoir.
Lucas Supervielle, qui est le petit neveu (je crois) de Jules, un frère de vin, a écrit un très beau texte qui s'appelle Docteur et qui est une sorte de pièce de théâtre ou quelqu'un demande à son médecin de ne pas lui couper son bras gauche. L'intrigue est mince. C'est un grand texte métaphysique.



Mercredi 9 novembre 2005. Ce goût de vitesse amère, Cyrano !

Encore une journée qui passe trop vite sans qu'on sache bien comment. L'essentiel a été fait — des cours et des courses. Un peu de superflu a même été obtenu — lecture en pédalant au centre de sport, déambulation dans un magasin d'éléctro-ménager avec David. Malgré cela, j'ai ce goût de vitesse amère qui me reste — et qui ne va pas me permettre de m'éterniser sur le journal parce qu'il y a encore trois cours demain.

La lecture, c'était, par exemple :
« — Tu vois (un temps) ce que tu viens de dire, cette phrase, c'est comme une détonation. Je pensais à ça au même instant ; je n'allais peut-être pas le dire, mais j'étais exactement, précisément, dans l'état d'esprit de dire ça, de me fondre dans le plaisir de me promener en mangeant un sandwich. C'est comme si, parce que je suis tellement d'accord avec toi, comme si nous étions d'accord sur tout. C'est minuscule comme relation aux choses... mais c'est ça.» (Alain Sevestre, Les Tristes, p. 226-227 — un peu Bouvard et Pécuchet sur le Méridien de Greenwich...)

Suis enfin arrivé à courir (sur tapis) une demi-heure. Les fois précédentes, depuis le retour des vacances, je calais après 25 minutes. Il suffisait (le but étant de perdre du poids) de ne pas dépasser les 9,5 km/h, vitesse au-dessus de laquelle le manque d'entraînement fait que je m'essouffle — sauf dans les 5 dernières minutes, je pousse à 12. Reprise après-demain.
Juste à l'heure pour aller avec David m'acheter un chauffage au gaz. Il s'agit d'un appareil mobile à poser au sol, de 40x40 cm sur 10 d'épaisseur, un tuyau vers une prise de gaz murale, un fil électrique pour les fonctions de contrôle (thermostat, ventilation et programmation : mode nocture et déclenchement matinal), coupure automatique en cas de mouvement brusque ou d'arrivée de gaz inégale. Un bijou de technologie qui ne paie pas de mine, qui ne risque pas de faire sauter les plombs et qui, à chauffage raisonnable, ne coûte que 14 yens de l'heure (10 centimes d'euro, nonobstant l'amortissement du prix de l'appareil).

J'ai l'air de cocooner, comme ça, mais je reste informé. L'état d'urgence, tout ça, j'ai suivi. Les motions du PS, les risques pour Hollande, j'ai compris. Le rythme de François, la ligne solidaire et la dérive, la mutation des dimanches, la possibilité d'un Interallié... J'ai même enregistré la Mort d'Agrippine, seule tragédie de Cyrano de Bergerac, enregistrée en 1969 et rediffusée dans la nuit de France Culture (ce matin, pour moi).
C'est là, entre autres, qu'il est question de se hâter lentement, ce que je vais faire sur le champ.

Commentaires

1. Le mercredi 9 novembre 2005 à 10:20, par alain :

40 par 40.
Etrange, ce sont les dimensions, je crois, du carré qu'Ulysse trace au sol pour faire venir les âmes (psyché) et qu'il doit repousser parce que toutes viennent assoiffées du sang qu'il y répand.
(je devrais vérifier tout ça avant d'écrire ici, bon sang)

2. Le mercredi 9 novembre 2005 à 12:22, par Arte :

Ulysse se fait attacher au mat, non pour resister au chant des sirènes, mais pour les entendre, encore, et encore ...
Absolument.

3. Le jeudi 10 novembre 2005 à 01:00, par alain :

"Là, Pérymède, avec Euryloque, maintint
les victimes; tirant mon épée sur ma cuisse,
je fis d'abord un trou d'une coudée carrée;
je répandis autour la libation à tous les morts,
d'abord le lait liellé, ensuite le vin doux,
l'eau en troisième, et dessus, la farine blanche..."
L'odyssée, chant XI, trad. P. Jacottet
Mais la coudée mesure 46,3 cm.
Je repasserai.

4. Le jeudi 10 novembre 2005 à 05:06, par Berlol :

Alors, Arte, le carré et le mât, c'est quand même pas la même chose ! Ou tu l'as fait exprès...
Alain ayant été secouru, j'ai retiré ton commentaire avec ton adresse mail. Il y a sans doute quelques moteurs qui l'ont pompée, tout de même. Méfie-toi !

5. Le jeudi 10 novembre 2005 à 06:38, par Arte :

Moteurs, espèce de shadoks va !
Ben je croyais que l'interro portait sur Ulysse ! Et je n'avais révisé que le mât ...



Jeudi 10 novembre 2005. Encerclés oniriquement, de l'intérieur surtout.

Le frais, quoiqu'ensoleillé, insensiblement froid.
Un 10 novembre tiède, j'imagine, Stanley retrouve Livingstone (1871)...
Aujourd'hui, Pierre Assouline parle de François Bon. Et moi, je finis le livre d'Alain Sevestre.

Certes, il n'y a pas de lien entre ces trois choses, sauf si j'en fais un. Ici même. Il y a pile un an, je découvrais justement le blog d'Assouline et disais que je ne l'appréciais guère. Je n'ai pas changé d'avis. Mais j'y passe de temps en temps car, étant un des lieux littéraires (si l'on veut) du web, il se trouve aussi être très visité du fait de son affiliation au Monde et de la notoriété de l'auteur (avec publicité pour son blog sur TOUTES les pages web du Monde des livres ! si c'est pas de l'abus, ça...). Ceci en fait un lieu d'observation des comportements (sociologie du web, donc) d'Assouline d'une part, individu relativement constant dans la médiocrité et la crasse webique (est-ce qu'il ne sait pas faire des liens hypertextes ou est-ce que ça lui est interdit par sa religion ?), des comportements de ses commentateurs d'autre part, dont beaucoup de caudataires (je l'ai déjà dit) et de m'as-tu-vu qui commentent de façon quasi-journalière, sans doute dans le seul but d'attirer l'attention et l'internaute sur leur propre site ou blog. L'exact opposé de François Bon, donc, qui, on le sait, innove, investit, explore, irradie dans le réticulaire et le littéraire, le collectif et l'individuel, le littéraire de création et de critique mêlés surtout.

Après mes trois cours et avant de replonger dans autre chose, je me suis accordé une petite pause, un point presse. Vous aussi, faites un geste pour rester informé... et vous débarrasser de tout votre temps libre. Ayant installé AlertInfo, agrégateur de fils RSS de médias français gratuit (pour Windows, mais il doit y avoir des agrégateurs pour Mac quelque part...), je vois arriver toutes les dernières dépêches de tous les sujets. Je retire quelques dizaines de fils qui ne m'intéressent pas (sports, argent, entreprise, etc.) et j'ajoute ceux de mes blogs favoris. C'est autre chose que Mozilla et Thunderbird ! Je gagne un temps fou — celui que je ne passerais pas à aller éplucher tous les sites des journaux — et je n'attends pour des chargements d'articles complets que s'ils m'intéressent. Une révolution comportementale à laquelle les médias participent... sans pour autant en parler. Étrange, tout de même.

La fin des Tristes de Sevestre est tout à fait surprenante — car hélas m'y voilà rendu. L'Arlésien(ne) nommé Cayel meurt avec son secret dans l'indifférence quasi générale. Sa fameuse mystérieuse matière, qui doit bien être une mise en abyme de la littérature elle-même, d'un côté laisse passer des mots qui forment du sens (où le lecteur s'aventure), et de l'autre n'accepte pas que du sens retienne les mots (académisme, doxa)...
Tard venus à la campagne élever des truites (ou élevée détruite), les voilà soudain encerclés, attaqués de toutes parts — oniriquement, de l'intérieur surtout.

Commentaires

1. Le jeudi 10 novembre 2005 à 09:12, par alain :

Ce soir, vendredi 10 novembre, au Centre culturel suisse, 32-38, rue des Francs-Bourgeois, 75003, lecture-musique-performance de poètes où entre autres lira Vincent Tholomé. A 20 h 30. J'y serai au quart. Il y aura foule, à mon avis.

2. Le jeudi 10 novembre 2005 à 09:24, par FB :

bon eh ça va la pommade ? vais faire un pagéonirique du blog berlol un de ces quatre, en revenant sur la magie de ce type qui, chaque fois qu'il prend le shinkansen pour aller à son boulot s'invente la vie d'un mec qui ferait rien, à tokyo, que perdre au ping pong, se balader dans les rues, manger du poulet frites et parler de duras le samedi matin et avec tout ça réussir quand même à intéresser les gens

3. Le jeudi 10 novembre 2005 à 11:33, par Arte :

... et même qu'il accepte que l'on dise des choses grossières sur son blog comme :
"Sarkosy à une bouche qui ressemble à un trou du cul !!!!!!!!!!! "

4. Le jeudi 10 novembre 2005 à 14:36, par Berlol :

Pommade, pommade ! Que nenni !
Il faut bien montrer où sont les repères, les bornes du terrain...
Arte, c'est qui ce Sarkosy ? Moi, je vois pas... Est-ce que tu peux apporter la preuve de ce que tu dis dans les dix jours, et que la preuve soit antérieure ? Sinon, on tombe pour diffamation dans les trois mois (si j'ai bien compris). T'es au courant ?
Remarque, dans le même temps, il y a des milliers de personnes qui peuvent l'attaquer pour avoir été traitées de "racailles"... Il n'a pas dit de nom, mais on sait où il était et ce(ux) qu'il désignait, alors...

5. Le jeudi 10 novembre 2005 à 23:15, par Marie :

À propos du blog d'Assouline, on se rend compte très vite que le pauvre chroniqueur dérape littéralement et qu'il fait tout pour alimenter ses quelques détracteurs fidèles. Très lassant.

6. Le samedi 12 novembre 2005 à 20:44, par Philippe De Jonckheere :

Ah, le Blog de Pierre Assouline! Je crois avoir perdu toute virginité et naïveté grâce à cette rencontre à Bruxelles en avril dernier, ou comment un "nom" s'inquiète tardivement de cette chose bizarre dont tout le monde parle, internet, et pour laquelle il n'a aucune attirance, mais dont il sent bien qu'il faut s'y mettre de peur de perdre un peu de sa position dominante présumée. Et tout d'un coup, à l'estrade, fier de son "blog" vieux de six mois, le voilà qui s'érige en novateur, en "pionnier".
Un pionnier qui ne sait toujours pas comment faire un lien hypertexte, ah!, il est beau le Cortazar du XXième siècle!

www.desordre.net/bloc/bru...

Sinon François, il serait temps que tu assumes un peu ta position très singulière de type inspiré, il y a dix ans, de te lancer dans l'aventure, justement parce que des Assoulines prêts à raconter qu'ils étaient là avant tout le monde, il y en a d'autres. Et ce n'est pas eux non plus qui sont capables du tumulte ( www.tumulte.net )



Vendredi 11 novembre 2005. Moutons à tondre et à sonder.

Philippe, je te mets ici mon commentaire, puisqu'il n'y a pas d'espace pour cela chez toi.
J'ai bien apprécié ton travail litanique sur la phrase médiatique selon laquelle 57% des personnes interrogées auraient une bonne image de Sarko. Comme toi, je trouve cela insupportable et obscène, dans le contexte actuel de misère, de répression, de régression sociale qui est celui de la France, où de grandes entreprises font des bénéfices record, rappelons-le, tout le monde le sait.
Ce qui m'hérisse plus encore poils et neurones, derrière cette obscénité, c'est cette façon qu'ont les médias d'amener un chiffre, comme on amène un drapeau. Sur ordre.
Quelles "personnes interrogées" ? Où ? Dans quel beau quartier ? Dans quelle cité délabrée ? Dans quel commissariat ? À quelle heure ? Avec quelle(s) question(s) ? Avec quelle arme économique posée sur la tempe des personnes interrogées ?
N'y a-t-il que 57% des personnes interrogeables qui ont suffisamment de biens à défendre pour en être à mépriser la misère et la vie d'autres Français ? N'y a-t-il que 57% des personnes interrogeables qui ont tellement peur pour leur propre vie que ça les empêche de faire la différence entre l'expression du désespoir et la criminalité gratuite ?
Pour certains médias, j'ai l'impression que tous ces événements ne sont que le décor d'un jeu vidéo dans lequel deux candidats ont des épreuves à passer, des cibles mouvantes à dégommer, des précipices à sauter, des bonus à ramasser pour passer au niveau supérieur, jusqu'au face à face des armes dégainées de la présidentielle. Chaque acte ou parole est d'abord inscrit dans cette perspective, et secondairement important dans sa réalité intrinsèque. Là, il y a vraiment de l'obscénité et de la vulgarité.
La phrase médiatique est encore plus nocive : elle dit que 57% "estiment avoir" une bonne image. Comment les gens "estiment" cela ? Au poids ? Au vu ? À l'oreille ? À l'odeur ? On ne mesure que du vent, de l'apparence, du pas sérieux. Et on le dit. À l'instar de la Bourse qui fonctionne de plus en plus sur des estimations de variations d'estimations de variations d'indices économiques avant résultats...
Elle dit aussi, cette phrase, que les personnes estiment avoir une "bonne image". Comment la perçoivent-ils, cette image ? Qui la leur donne et depuis quand ? Les médias ne font là que ramasser ce qu'ils ont eux-mêmes lancé dans la tête des gens. Comme un bon chien-chien qui ramène sa baballe, les personnes interrogées rendent l'image dans l'état où on la leur a donnée.
On ne sait pas ce qu'il y a à l'intérieur du Sarko, de quoi il est capable, ou pas capable, c'est une boîte noire, on n'a jamais vu son programme politique. Tout ce qu'on a vu, ce sont ses réactions pragmatiques, ses paroles publiques et ses ordres à ses sbires. De l'image sans profondeur, sans contexte autre que celui des faiseurs d'images, des faiseurs de cadrage — politique et médiatique.
Dans la boîte noire de Sarko, moi, je vois de la graine d'Hitler. Le visage d'Hitler, la voix d'Hitler, l'air désolé et missionné et emporté d'Hitler. Déformée par un autre temps et une autre sonorité ambiante, c'est l'image que j'estime avoir de l'individu. Ce que j'estime personnellement, je n'ai pas besoin de le confronter à quelque pourcentage que ce soit. Je n'ai pas besoin des autres pour-cents pour soutenir et confirmer mon image. Je ne suis pas un mouton à tondre ni à sonder.

22 heures. Par ailleurs, c'est la commémoration de l'armistice de 1918 et j'ai une explication de texte à préparer...

Le lendemain.
Sans commentaire, Philippe a mis une fenêtre dans sa page qui affiche la mienne, celle-ci, pour que ses lecteurs commentent éventuellement ici. Il aime bien les circulations moebiennes, Philippe...
Un autre qui aime bien renverser les choses, c'est Pierre Bayard, par exemple dans Demain est écrit. Il s'en explique instructivement dans le Du jour au lendemain d'hier. Cela fera plaisir à quelques-uns.

Nouvelle lecture au sport. Je pédale pour Fuir, maintenant.
Ayant avalé un excellent hambourgeois de chez Downey avec David, je suis remonté au bureau finir mes documents administratifs et préparations de cours pour la semaine prochaine. Les commentaires à ma sarkose supra commençaient à pleuvoir. J'ai néanmoins repris le chemin de la maison et passé deux heures dans le dévédé d'Europe pour avancer mes recherches (ce que j'aurais dû finir... pour le 15 octobre) pendant que mon train s'enfilait l'aurore nippone.

« Je me promenais dans la ville, je mangeais au hasard, des brochettes de rognons épicées au coin des rues, des bols de nouilles brûlants dans des bouis-bouis bondés, parfois des menus plus élaborés dans des restaurants de grands hôtels, où je consultais longuement la carte dans des salles à manger kitsch et désertes. L'après-midi, je faisais la sieste dans ma chambre, et je ne ressortais qu'à la nuit tombée, quand l'air s'était un peu rafraîchi.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, Éditions de Minuit, 2005, p. 19)
Et il s'était nettement rafraîchi lorsque j'arrivai dans nos rues tokyoïtes, l'air.

Commentaires

1. Le jeudi 10 novembre 2005 à 20:57, par Arnaud :

Je pense que tu as raison d'insister sur ces causes structurelles et historiques, de l'après-guerre, mais, dans un même temps, je pense que l'on ne peut pas réfléchir sur l'organisation d'une société sans évoquer la possibilité que certains de ses éléments puissent irrémédiablement ne pas vouloir être intégrés. On ne peut pas nier cette possibilité et faire porter l'entière responsabilité d'une crise sur des mots, flous, comme "l'État".
Les responsabilités sont souvent partagées. Et si l'on veut vraiment rechercher des responsabilités particulières alors l'on ne peut pas exclure a priori celles des personnes mentionnées ci-dessus, c'est-à-dire ceux qui, irrémédiablement, ne voudraient pas être intégrés. Croire que si tout le monde était riche tout le monde serait heureux en France, je pense que c'est une erreur majeure de l'idéologie bourgeoise-capitaliste en fait. La société, avant d'être du bien-être, c'est une unité politique, au sens strict. C'est étrange de retrouver ce mirage interprétatif même à gauche.
Il s'agit de poser un problème de façon terre à terre, rien de plus.
Je dis tout cela parce que l'on ne peut pas parler de la banlieue (du moins ces banlieues-là) sans y être ou y vivre, car aujourd'hui le contact et l'information réelle a été remplacé par le discours idéologique des médias. Et parce qu'on ne peut pas victimiser toute délinquence de façon systématique, ni interpréter 200 millions d'euros de dégât, des blessés et des morts simplement comme un cri de désespoir.
Tout ce que tu dis sur Sarko, moi je suis d'accord. En ce moment, il ferait mieux de se taire et de faire son travail de ministre de l'Intérieur, plutôt que de discutailler présidentielles.
Mais en même temps, on ne peut pas le critiquer dans l'exercice de son travail, comme beaucoup le font, non ? Sauf à vouloir supprimer le ministère de l'Intérieur et la police. Remarque, on pourrait hein ? Mais il faudrait alors repréciser quelle société on veut.

2. Le jeudi 10 novembre 2005 à 21:19, par Acheron :

Je partage globalement l'analyse de Berlol. Mais il y a plusieurs points que je ne peux pas faire miens. La comparaison avec Hitler, pour commencer. Sarko n'a pas dans l'intention de faire "son regroupement politique". Il est au sein de l'UMP. Ce n'est par ailleurs pas un idéologue, quoi qu'on puisse en penser. Il ne théorise rien, n'a pas de programme, comme tu le dis et à la grosse différence d'Hitler. Tu ne peux pas faire un rappel historique sur la situation des banlieues comme l'autre jour, et tomber dans le non-sens historique d'une comparaison Hitler/Sarko.
Autre point d'importance : la question de l'intégration et de l'expression du désespoir. Les clochards sont désespérés, et ils ne brûlent pas de voitures, ne violent pas en réunion, ne dealent pas de la drogue. Ainsi que la majorité des gens qui sont coincés dans leur banlieue. Ceux qui foutent la merde, sont surtout des dangers pour eux mêmes et leur entourage. Si le problème de des destruction en banlieue était un "simple" problème de détresse sociale, c'est alors la totalité des habitants des cités qui feraient la révolution. Or, la majorité des habitants des cités, ils font tout ce qu'ils peuvent pour s'en sortir, et évitent de brûler la voiture de leur propre voisin.
Il n'y a rien à gagner à victimiser les casseurs. Ils sont victimes autant que les autres habitants des cités. Ce qui est un scandale, et qui fait la honte de notre république. Mais passé cela, ils n'ont aucun droit de violence sur la société. Et la société ne leur accordera rien d'autre que davantage de mépris si les choses se poursuivent ainsi. La société, quand elle se sent menacée, est prête à tout, même au pire. C'est là que l'État doit tenir un rôle de flic, à la fois pour empêcher les débordements, mais pour éviter que la société se mette à avoir des réactions de paniques.

3. Le jeudi 10 novembre 2005 à 21:52, par Berlol :

Je suis content que vous apportiez de l'étayage et de la contradiction sociologique et historique. Vous avez évidemment raison sur les rôles de l'État et de la police nationale. Mon point de vue est plus psychologique. Si ladite "racaille" avait une réelle intention de révolte et de menace sur la société dans sa structure d'ensemble, elle irait brûler des voitures dans les beaux quartiers, elle essaierait de s'attaquer à des objectifs politiquement valables. Or ce n'est pas le cas. S'il s'agissait de bandes organisées et criminelles, elle n'auraient intérêt à se faire remarquer de la sorte, comme quelqu'un le rappelait récemment. Entre les deux, il y a l'explication de l'auto-mutilation : un organisme, plus ou moins bien constitué, que l'on peut nommer "la banlieue" ou "la cité de banlieue", et qui est constitué d'individus de différents âges et situations, et dont une partie ne voyant pas ou plus de solution exprime ce qu'elle ne sait pas être une expression de désespoir sous une apparence de jeu et de challenge vis-à-vis des médias et d'un ministre prompt à dégainer et à jouer au même jeu, en fait.
Quant à la comparaison Sarko/Hitler, elle n'a rien d'historique. Il s'agit d'une image, d'une figure de style, d'une menace transhistorique et presque fantasmatique. Ceci dit, Hitler a profité d'une période au frais pour écrire son gros ouvrage de "théorie"... Sarko aurait peut-être besoin d'aller se reposer derrière des barreaux...

4. Le jeudi 10 novembre 2005 à 22:58, par Christian :

Mais, qu'est-ce qu'il a fait de mal, Sarko??!
Pourquoi tant de haine?
Réaction de l'épouse japonaise d'un des participants aux forums de france-japon.net (sur les violences récentes):
-"Pourquoi est ce que dans un pays où tout le monde peut aller à l'école et être soigné, peut trouver de l'aide pour manger à sa faim même sans revenus et recevoir de l'argent de l'État tous les mois simplement en en faisant la demande on trouve des gens qui prétextent leur pauvreté pour faire les sauvages? Franchement, c'est qu'on veut bien les laisser faire, non ?"

5. Le jeudi 10 novembre 2005 à 23:23, par Marie :

Dans un pays comme la France où les concitoyens, de façon générale, demeurent très près de l'état, toujours à le surveiller, le critiquer, ne lui laissant que très peu d'espace de manoeuvre - oui, pour moi, le Français est encore "relativement" engagé ! - il m'est difficile de comprendre comment un politique comme Sarkozy fait pour survivre. Maudit monde d'images !

6. Le vendredi 11 novembre 2005 à 00:26, par Arnaud :

Salut Christian.
Merci beaucoup pour cette citation fort intéressante.
J'ai envie de répondre : oui, mais non. Les Japonais, vu comment ils ont traité les Coréens (issus dans ce cas aussi de la colonisation) après-guerre et continuent de les traiter aujourd'hui, ou comment ils pratiquent les renvois en masse des étrangers au moindre problème chez un nombre pourtant restreint d'individus (je pense aux renvois massifs d'Iraniens il y a trois ans), je pense qu'ils sont très mal placés pour faire la leçon à qui que se soit en matière de politique de gestion des ressortissants issus de l'immigration (surtout qu'au Japon, ceux-là sont toujours des "immigrés", même trois générations après).

7. Le vendredi 11 novembre 2005 à 02:06, par Marie.Pool :

Tout leader politique ou religieux ( où est passée la possibilité d'être laïquement tranquilles dans ce pays ?) ayant pignon sur rue porte une responsabilité dans les mots d'ordre qu'il profère à l'attention de ses "fidèles". Et ceux qui veulent la paix sociale ne s'y retrouveront que difficilement. Je suis comme Berlol dans une lecture psychologique des phénomènes même si elle est insuffisante, pragmatiquement, pour prendre en compte la complexité extrême des phénomènes d'embrasement d'une société et les passages à l'acte (archi-connus)qui s'ensuivent. Un leader qui désigne du doigt une catégorie d'humains est frappé de paranoïa évidente, il est de fait dangereux... et cela donne au bout du compte ce qu'on connaît par coeur: la discrimination par l'origine raciale , culturelle et religieuse, la découpe sombre et meurtrière. Personne n'a a donner de leçon à personne sur ces questions. Les victimes potentielles ou avérées sont de toutes les communautés. Reste que la question de l'auto-mutilation et du suicide collectif reste bien pertinentes. Je pense surtout aux adolescents qui ne trouvent pas leur place autrement que dans la prise de risque et le renoncement plus ou moins motivé à une réussite scolaire. Ils voient l'argent facile, la loi du plus fort qui en découle et ils n'ont aucune confiance dans les prophéties des adultes , en échec eux aussi sur les questions de moralité et d'avenir. Ceux qui ont la chance d'avoir un modèle parental et familial qui tient encore la route, s'y accrochent comme à une bouée au milieu de la tempête.C'est comme cela que je m'explique en partie cette régresssion de la liberté des filles qui préfèrent la protection d'un clan où leur place inégalitaire est assignée plutôt que de subir la jungle extérieure et ses valeurs de corps commercialisable... Je n'approuve pas du tout ce grand retour en arrière et je pense aux mécanismes d'aliénation judéo-chrétiens qui restent tout aussi pernicieux et implacables. S'il n'y a pas de place pour tous sur le marché du travail, il est tentant de remettre les filles aux tâches d'intendance et de maternité,il ne faut pas négliger le fait que l'incitation à la maternité est aussi un moyen de conforter en quantité le nombre d'humains susceptibles de devenir des forces de survie pour une communauté de faible influence économique. L'individu compte peu comme dans les pays communistes ou intégristes. La mort d'un enfant ne serait plus qu'un "détail" dans l'histoire des femmes et c'est contre cela qu'il convient de s'insurger. Nombre de femmes d'immigrés ne sont venues en France que parce que leur époux le leur avait imposé et promis qu'ici les enfants ne mourraient plus aussi nombreux en bas âge de faim ou de maladie... Les enfants de la quatrième génération ignorent peut-être ces motifs qui sont fondamentaux pour tenter de comprendre les passages de frontières illégaux ou non. Si je veux sauver ma peau ou celle de mes proches, ne prendrais-je pas tous les risques, y compris ceux de la délinquance et du système D ? La liberté d'aller là où il y a de la vie moins dure et une moindre souffrance n'est-elle pas légitime ? Le privilège de vivre dans un pays démocratique doit -il être bradé au nom d'une conviction douteuse qu'elle soit d'origine religieuse ou politique ? Pour que chacun soit respecté et épaulé, il ne faut pas transiger sur les conditions préalables. L'argent et les moyens matériels d'existence doivent être mieux répartis et la notion de commerce équitable doit être reliée à celle de libre entreprise,sans manichéisme, sans entourloupe. J'accepte de payer plus cher des biens de consommation courante si je sais que d'autres gens en tirent des moyens de vie décente. Je n'accepte pas ce que je vois dans la rue, toute cette misère ambulante (Européenne désormais) qui vient mendier aux portes des villes et qui sont l'objet d'opprobe , de défiance et de méfiance. Je n'accepte pas de voir ces jeunes femmes de l'Est ou d'Afrique parquées dans des litanies de camionnettes blanches, pour soutirer le sperme de mecs incapables d'amour non vénal (l'immémoriale femme serpillière...), je n'accepte pas de voir des bébés ensuqués à ras des pots d'échappement pour soutirer quelques centimes d'euros à des passants excédés, je n'accepte pas qu'un type de 40 ans soit licencié du jour au lendemain et se coltine les reproches de sa famille au moment des achats de fin d'année :"le nul de chez nul qui n'a pas su garder son emploi !"..., je n'accepte pas l'hypocrisie dans les rapports humains et le détournement de regard à la vue "criante" de la détresse, je n'accepte pas que les ados disjonctent et se mettent en danger pour avoir le droit de grandir en dignité et en sécurité, je n'accepte pas qu'on fouille au corps et qu'on brutalise un jeune dont la pudeur et la peur sont réelles sous prétexte qu'il est dans la rue avec plusieurs potes au lieu d'être devant la Star Académy, je ne supporte pas qu'un ado insulte sa soeur, son frère, son père, sa mère, ses anciens, ses professeurs, je ne supporte pas qu'on laisse des jeunes sans réponse sur les questions essentielles dont l'avenir personnel et l'écologie sont les plus cruciaux points... Je continue de penser, malgré le découragement ambiant, qu'il faut agir là où on vit.
A l'hôpital par exemple, il faut offrir des escales et des répits, des lieux d'accueil et de soutien, des moments d'humanité vraie, non intéressée. Je me fous complètement du coût ( ça aussi c'est une arnaque gigantesque : on va bientôt culpabiliser les gens qui tombent malades du fait de leurs conditions de vie et de désespoir et on va faire des Risettes à pourboire à la Dame à bijoux qui vient se faire remonter la peau des zygomatiques,... c'est intolérable !). Ma colère n'est pas clastique, mais je vous garantis qu'elle est profonde, profonde... et je ne cesserai pas de la promener partout où le sens de l'humain exixte encore.
Nicolas SARKOSI est un homme malheureux, tourmenté, vélléitaire et manipulé, il se croit le sauveur des Banlieues, il s'y prend mal et contrôle mal sa propre violence. Le courage politique véritable, c'est de parvenir à la gouverner. Les gosses à cagoule et casquette que ses fonctionnaires affrontent s'excitent au contact de l'arbitraire et en cela, ils font eux leur boulot d'adolescents, mais ils le font à leurs dépens. On aide pas un jeune à grandir en lui cognant dessus et en l'entassant avec d'autres déboussolés dans des cellules de prison de 9m2...

8. Le vendredi 11 novembre 2005 à 02:38, par Arnaud :

Je pense qu'il faudait arrêter d'employer ce mot de "jeunes" à propos des fauves. On ne peut pas mettre sur un même plan — sauf au prix d'une réduction insupportable, ou sauf à observer tout de loin — la majorité qui essaie de s'en sortir et la minorité des voyous.
Tout le monde a été jeune en banlieue. Mais tout le monde n'a pas été comme ça.

9. Le vendredi 11 novembre 2005 à 03:19, par Arte :

Je lis ceci :
"c'est-à-dire ceux qui, irrémédiablement, ne voudraient pas être intégrés."
et je suis sidéré.
"Ne pas vouloir ETRE INTEGRE"... c'est terrible, les ravages de la langue.
Il n'y a donc plus qu'à rapprocher ces mots de celui de "sauvages", et on monte une expo avec des "jeunes" dans leur hall d'immeuble à la Porte Dorée. Dans un pays sous loi d'exception, ça "sonne" bien, non ?
Reste que sur un article qui développe de façon étayée l'idée que "L'opinion n'existe pas" (dans la lignée d'un P. Bourdieu), voici en commentaire l'exact développement de ce que la langue "savante" fait passer pour "pensée" et qui n'est qu'un slogan, une "impensée", un pli du cerveau.
La pensée c'est un lent travail de l'esprit (P. Valéry) : Vous avez réfléchi combien de temps avant de balancer : "ne voudraient pas ETRE INTEGRES"
Dans les campagnes, l'analogie avec Hitler se développe de la part de gens peu érudits, mais assez agés pour savoir de quoi ils parlent. Et ils n'ont pourtant pas lu Hannah Arendt sur la prise de pouvoir par la force ... (faute de véritable puissance), eux !
Je suis sidéré, parce que ce que le plus à craindre chez un Hitler, ce sont les citoyens qui le portent au pouvoir.
Je préfère le texte de Bartlebooth "à Dominique de villepin" : il s'agit de "langue", qui ne se trompe pas de cible... ni dans son corps, ni dans son destinataire !
(bartle je t'embrasse).

10. Le vendredi 11 novembre 2005 à 03:24, par Arnaud :

Que vous pensiez qu'ils puissent élire à nouveau Hitler, ou bien que vous les laissez avec condescendance au milieu de leurs voitures brûlées, on sent que vous les aimez beaucoup, "les citoyens", comme vous dites.
Quant aux désirs ou aux velléités des cogneurs de la banlieue, vous pourriez aller vous en enquérir sur place ?

11. Le vendredi 11 novembre 2005 à 03:31, par Arnaud :

Je remarque tout de même (deux fois en cinq jours) que vous laissez facilement entendre que ceux qui ne critiquent pas assez Sarko & consorts à votre goût seraient de fait des pro-nazis, "plus à craindre que Hitler", cher Arte.
De même pour le condescendant : "vous avez réfléchi combien de temps ?". Vous savez, ce n'est pas parce que l'on arrive à des conclusions différentes des vôtres que l'on ne réfléchit pas, cher Arte.
Moi, ces problèmes, je les vois depuis que je suis né. Et je n'emploie pas pour autant l'anathème "Hitler" chaque fois que je parle hein.

12. Le vendredi 11 novembre 2005 à 03:55, par Berlol :

Allons, allons, ne vous chamaillez pas, l'heure est grave ! Sinon, je décrète l'état d'urgence et la fermeture des commentaires après 22 heures ! Et merci de vos contributions, quand elles ajoutent quelque chose à l'entendement des questions.

13. Le vendredi 11 novembre 2005 à 04:35, par Arte :

Arnaud, je ne vous dis pas "Cher". Par contre je repete : reflechissez avant de parler : "Quant aux désirs ou aux velléités des cogneurs de la banlieue, vous pourriez aller vous en enquérir sur place ?"
Je vous invite à venir "tourner" comme je le fais avec le maire de ma commune depuis 3 nuits, dans l'agglomération de communes où je réside, pour "parler" avec les gamins venus brûler les bâtiments publics.

14. Le vendredi 11 novembre 2005 à 04:44, par patapon :

Berlol, du calme ! Hitler, Hitler... arretons avec cela ! On peut ne pas aimer Sarkozy, sans se croire pour autant tenu de lui preter l'intention d'ouvrir des camps d'extermnination (en Lozere ?), ou de faire patrouiller des SS dans les rues de Saint-Denis...
Sortir Hitler a tout propos, c'est banaliser le nazisme. Il est vrai que je reconnais moi aussi mes torts: j'ai eu la faiblesse d'esprit que considerer que certains "jeunes des cites" (terme obligatoire), capables de tuer pour un appareil photo ou d'asperger d'essence une personne handicapee, et animes le plus souvent d'un antisemitisme rabique, pourraient faire, a defaut d'"excellents Francais", d'excellents SS...

15. Le vendredi 11 novembre 2005 à 04:59, par Berlol :

Oh, Patapon, ça faisait un bail ! J'ai dit que le recours à la figure hitlérienne n'était pas une comparaison historique mais une sorte d'image fantasmatique... pas très loin de tes torts, en fait.
Arte, fais attention à toi, quand même ! et mets une petite laine !

16. Le vendredi 11 novembre 2005 à 05:15, par Arnaud :

Excusez-moi, mais lorsque 1,3 milliard de francs appartenant à la collectivité partent en furmée, on peut au moins douter de la volonté d'intégration des casseurs. Surtout quand on les voit casser depuis vingt-cinq ans. Surtout aussi que ce n'est pas l'ensemble des banlieues ou des cités qui casse.
Bien sûr, on peut relancer l'éternel débat sur la nature essentiellement de victimes des voyous et des criminels. Mais certainement pas critiquer unilatéralement ceux qui sont d'un avis différent.
Pratique mais dangereux, les dichotomies. On peut penser différement tout en continuant à penser. Vive la pluralité.

17. Le vendredi 11 novembre 2005 à 05:25, par Bartlebooth :

Vous vous étonnez de peu, Arnaud. Le gouvernement, les ministres ont des manières de faire et de dire qui évoquent, me semble-t-il avec évidence, un comportement fasciste. C'est bien dommage que vous le regrettiez : si vous n'avez pas l'inquiétude de cette déviance, j'ai bien peur que vous trouviez normal que l'Etat considère une partie de ses citoyens comme de simples bêtes, ce qui est déjà un peu le cas. Mais comment s'attendre à mieux de quelqu'un qui parle de "fauves" ? Vous donnez vous même de quoi alimenter la comparaison qui vous chiffonne et de poursuivre l'idée d'Arte (kiss kiss !) d'une expo qui après la partie ethnologique des sauvages en halls d'immeubles aurait celle zoologique des fauves encagés dans les commissariats et les prisons, de quoi préparer sérieusement pour 2012 le 75e anniversaire des "arts dégénérés".

18. Le vendredi 11 novembre 2005 à 05:36, par Arte :

Penser ce n'est pas "repeter" éternellement le mot INTEGRER.
Et quand "dire" ressemble à un discours dominant, à une "opinion publique", je ne vois pas là une "pensée", et je m'en méfie terriblement, quitte à me faire ranger (sans avoir jamais pourtant parler de victime, de droit de casser ou autre) dans "l'opinion" adverse. Dichotomie, c'est celui qui dit qui y est !
Berlol, je mets mon cuir, protection froid et coup : double-en-un, et MON maire fait 1,90 de haut par 1,90 de large.
Anecdocte :
Quartier Plein Sud, 3h du matin :
Le maire : - vous savez que les voitures que vous brûlez ce sont celles de vos voisins de quartier ?
- un djeun's : ah ben ouaiii, c'est naze... y'a qu'à aller au quartier Nord !
Vous voyez, suffit de parler ...

19. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:03, par Bartlebooth :

Au fait, je viens de découvrir le groupe rap La Rumeur. J'écoute leur album "Regain de tension" (2004) : très très très bon, non seulement ça pulse bien musicalement, mais en plus ils ont du texte, du bon, qui sonne, sans compromis, dur et lucide. Et, comment dire, dans le contexte actuel ça résonne bien.
J'avais du passer à côté de l'info à l'époque, le groupe avait été poursuivi devant les tribunaux, par le ministère de l'Intérieur et la police, pour avoir écrit entre autres : « Les rapports du ministère de l’intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété. » et « La réalité est que vivre aujourd’hui dans nos quartiers c’est avoir plus de chance de vivre des situations d’abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l’embauche, de précarité du logement, d’humiliations policières régulières » Ils ont été relaxé. Pour en savoir plus : www.acontresens.com/contr...
et pour apprécier l'intelligence de ces rappeurs, ces interviews :
www.acontresens.com/musiq...
www.acontresens.com/musiq...

20. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:05, par cel :

Des ados qui font "les cons", certes, qui crament des poubelles et bagnoles, quelques violences d'un autre ordre (bien plus rares) j'ai été sidérée de découvrir des images télé hier (moi qui n'avait suivi les infos qu'à la radio) et de me rendre compte de l'aberration que constituait les termes de "guerre civile" qu'on a pas mal lus de part et d'autre ces temps ci (ouais, tous les mots sont importants).
Par contre j'ai eu un vrai dégout en entendant sarkozy tenter de profiter du marasme pour faire passer une mesure réellement raciste, (consistant en le renvoi dans leur "pays d'origine" de personnes qui se rendraient coupables de certains délit, qu'ils détiennent ou non un permis de séjour en règle) et les propositions qui sont sensées montrer les bonnes intentions sociales de l'état, avec par exemple la "possibilité" pour les collégiens de débuter un apprentissage à 14 ans - plus grave que ça en a l'air, quand on sait comment les jeunes sont déjà orientés "à l'arrache" par les conseillers pédagogiques et autres conseillers d'orientations d'établissements : n'ont souvent pas le choix, dirigés en apprentissage malgré eux (en tout cas sans réelle discussion, surtout sans vraiment savoir dans quoi ils vont tomber) et encore plus souvent dans une formation qu'ils n'ont pas choisie (un gosse demande ébenisterie parce que ça, ça le botte, on lui demande de mettre un second choix, il ne voit rien d'autre, met plomberie parce qu'il faut bien remplir toutes les cases du formulaire - se retrouve en plomberie parce que trop peu de places, voire en maintenance de machines à laver), sans concertation avec les parents (qui ne parlent parfois pas français, mais le gosse ou son grand frère pourrait traduire...).
Vu de loin ça parait du blabla social hors sujet, cependant savoir qu'on répond à de vrais problèmes (qui espèrent profiter du soulèvement médiatique pour être traités sérieusement, pour de bon) par des mesures qui vont encore dans le sens d'une inégalité notoire, qui la renforcent, c'est à vous dégoûter (d'ailleurs, je ne veux pas être intégrée)
-"Pourquoi est ce que dans un pays où tout le monde peut aller à l'école et être soigné, peut trouver de l'aide pour manger à sa faim même sans revenus et recevoir de l'argent de l'État tous les mois simplement en en faisant la demande on trouve des gens qui prétextent leur pauvreté pour faire les sauvages?" : parce que ces droits se résument souvents à caches misères, demi mesures ou simples truanderies d'éligibles
"Les clochards sont désespérés, et ils ne brûlent pas de voitures, ne violent pas en réunion, ne dealent pas de la drogue (...). Si le problème de des destruction en banlieue était un "simple" problème de détresse sociale, c'est alors la totalité des habitants des cités qui feraient la révolution"
Les clochards cités ne sont ni celestes ni révolutionnaires, surement plutôt des gens abattus, et dans la totalité des habitants des cités il y a certainement beaucoup de résignés, qui ne font que ce qu'ils croient pouvoir. Je ne défend pas le viol collectif, je trouve simplement lamentable de montrer l'abattement ou la résignation en exemple

21. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:21, par Marie.Pool :

Ils continueront à brûler ce qui ne leur appartient pas autant de temps que le jeu leur plaira et qu'ils ne trouveront pas en face des interlocuteurs non haineux mais sans complaisance. Chaque délit doit être sanctionné et l'agresseur confronté à sa victime.
J'espère qu'il s'agira de la voisine de palier qui lui dira comment il lui empoisonne la vie qui n'est déjà pas si facile et qu'elle le regardera droit dans les yeux pour qu'il reconnaisse bien qui il attaque, sa mère ou sa famille en fait ... Aller dans les beaux quartiers n'est qu'une affaire de cran supplémentaire si l'ordre à l'échelle familiale et locale n'est pas rétabli rapidement. Un adulte qui n'empêche pas ses adolescents d'aller faire des dégâts est un adulte irresponsable qui délègue à la police le droit de le faire à sa place avec tous les risques de débordement que l'on imagine. Ceux qui aiment la baston y prennent un plaisir qui ne s'avoue pas facilement. Et il y en a des deux côtés, comme toujours.On a les rites initiatiques qu'on peut... Je serais curieuse de voir des statistiques sur le nombre de jeunes filles impliquées dans les émeutes récentes. Leur faut-il une vraie guerre à tous ces casseurs pour voir à quoi ça ressemble quand l'exode est le seul salut improbable ? Les leçons d'Holocauste, de machettes Rwandaises,de crimes contre l'humanité yougoslaves, de tortures coloniales, d 'expulsions au bulldozer, de gosses électrocutés ne suffisent pas, il faut encore rajouter des couches et des couches de violence inutile !
A qui profite toute cette bêtise destructive qui n'est pas si généralisable qu'on veut bien le faire croire ?

22. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:27, par Arte :

...mais Cel, l'image du clochard est explicite, sinon volontaire. Il y a une parole delivrée depuis longtemps sur le Darwinisme économique : "Tu essaies de t'en sortir" (s'integrer ?) et si tu n'y arrives pas, tu la fermes." Evidemment que ces gosses refusent la dépression qu'on leur propose à 30 ans !
Sur le terrain, ils disent que lorsque leurs parents ont cherché à qui parler, ils n'ont trouvé personne. Alors aujourd'hui, on va peut-être les écouter. Evidemment ils ne le disent pas avec ces mots. Et si on leur demande ce qu'ils ont à dire, ils répondent : "Nous, on sait pas dire !".
Ils n'ont pas "la parole" !
Bande d'animaux, va !

23. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:40, par Arte :

"Un adulte qui n'empêche pas ses adolescents d'aller faire des dégâts est un adulte irresponsable ".
Alors, moi, je ne lache plus !!!! marre ! Il n'y a pas des Stiegler d'un coté, qui se casse la tête à PENSER VRAIMENT, pour voir de l'autre les idées reçues se répandre dans les couches pourtant les mieux préparées à ENTENDRE ce qu'ils ont à leur apprendre. Surtout de la part de ceux qui devraient savoir que la Libido, c'est pas un truc illimité, et que les parents qui retrent le soir après s'être levés à 5h du matin en sont vidés, que d'ailleurs cela ne concerne pas que les PAUVRES, mais toutes les classes sociales, et que de la libido, il en faut un peu pour sublimer, et donc éduquer ses gosses !
La condition préalable au rétablissement de l'ordre devrait être des excuses publiques des plus hautes instances de l'état (notion pas floue du tout) à une population traitée comme du surplus depuis 30 ans !
Là, ça se calmerait. Ca marche comme ça, la réparation du mépris.

24. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:50, par Bartlebooth :

Ces mots plein l'écran, en boucle en grand,
Des cénacles aux plateaux, des plateaux aux éditos,
Ces mots comme l'hymne royal de la fringale des squales, ces mots,
Ces serres, ces crocs exonérés d'impôt sur ma sueur et sur ma peau,
Flexibles et souples, privatisés au double,
Ces mots qui ne laissent rien, laissent crever, laissent faire,
Ces mots qu'on tire tout chaud de la cuisse d'un Francis Mer,
Ces mots qui ont le bâton, le bras long,
La sympathie du fisc et les fluctuations du CAC 40 pour horizon,
Ces mots qui montent en grade selon la marge et l'offre,
Ces mots qui montent la garde de chaque côté du coffre,
Ces mots qui traquent mon froc, ma thune et mes allocs,
Mes pauvres 507 heures et mon ticket modérateur,
Ces mots qui se marrent déjà du peu qu'il restera
Et qui te soufflent que le beau gâteau là-bas n'est pas pour toi.
Refrain
Maîtres mots et mots de maître,
Maîtres mots à suivre à la lettre,
Ordre des mots et mots de l'ordre,
Ordre des mots dressés pour mordre.
C'est mots dans le barillet des sécurités
Qui retrouvent ma trace et ouvrent la chasse,
Ces mots sans sommation, sans scrupule ni regret,
Ces mots à te faire peur, ces mots à te faire taire,
Ces mots qui regardent ailleurs quand Habib est tué à terre,
Le 9 bis pour tout drap mortuaire,
Ces mots qui ont dans la poche un juge et une quinte floche,
Ces mots qui ont dans l'œil la poutre d'une guerre sans deuil.
Souvenirs au cri du temps béni des colonies,
Pour peu qu'on gratte, pour peu qu'on se batte,
Pour peu qu'ils craquent,
Ces mots quoiqu'on y fasse qui refont toujours surface,
Ces mots, ces coups, ces coupables désignés,
Ces Mohamed, ces moricauds,
Ces mauvaises bêtes à mauvaise peaux,
Ces mots mors que je portent si bien qu'ils collent à mon ADN,
Ces mots que je porte si loin qu'ils en deviennent des chaînes.
Refrain
(Hamé / Soul G) - La Rumeur -

25. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:58, par cel :

Arte, excuses d'un état qui met 30 ans à reconnaitre que quelque chose à eu lieu en octobre 61, d'un de villepin qui au lieu des excuses demandées pour l'envoi de grenades lacrymo ("qui correspondent aux modèles utilisés dans le secteur de la police" - ou autre charabia du genre) aux portes d'une mosquée en pleine cérémonie présente simplement quelques mots de "sympathie" au cours d'une interview chez ppda (et je crois après plusieurs jours)... mal barré

26. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:31, par Marie.Pool :

N'empêche...
Quand on met un gamin au monde, on a des responsabilités à la fois personnelles et politiques.
Par ailleurs, faut-il l'ébruiter dans ces temps de tumulte, la libido est d'essence illimitée et elle a bénéfice (non forcément immédiat) à être "éduquée" elle aussi , pour faire sinon son propre bonheur ( peu y parviennent car cela demande de l'humilité et un grand sens de la vie), mais le moins de dégâts possible. "A parents malheureux , enfants malheureux "est une équation à mon sens, un peu trop rapide. Nous sommes tous responsables de nos paroles et de nos actes. Chacun à notre niveau et c'est déjà un vaste chantier d'apaisement souhaitable.Aller conflictualiser la frustration dans la rue n'est peut-être pas pour moi le bon choix. Le choix est politique.

27. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:33, par Arnaud :

Vous pensez que si "l'État" - celui de Vichy n'est pas celui qui avait Papon comme préfet de police, ni celui de la V République — allait discuter d'égal à égal avec les casseurs, en leur proposant par exemple un traité de frontières entre la République et les cités, ça s'arrangerait ? Vous croyez que c'est le moment de discuter ? Si les 1800 personnes qui ont été arrêtées ne l'avaient pas été, le calme serait-il (relativement) revenu de lui-même ?
Comment ne pas trouver contradictoire que l'on puisse dans un même temps affirmer qu'une fraction de la population "française" (faut-il comprendre : blanche ?) serait fermée au dialogue et aimerait la violence pour la violence, tout en affirmant que l'intégralité des populations issues de l'immigration serait à 100% victime ? C'est sidérant.

28. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:49, par Arte :

voulez vous ecouter stiegler Marie Pool.
www.megaupload.com/fr/?d=...
(Sur la libido illimitée, je ne peux pas vous suivre.).

29. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:50, par cel :

un traité de frontières ???? oula, mais on est en plein délire...
Si le calme (résigné ?) n'avait pas été bouculé, aborderait-on actuellement "le pb des banlieues" ou est-ce qu'il ne passerait pas à l'as comme d'habitude. Oui, c'est le moment de discuter, ce n'est pas un moment qui arrive souvent et il serait dommage de ne pas le saisir.

30. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:55, par Arte :

Arnaud c'est du monologue votre truc. Je vous soupçonne d'aimer mettre dans la bouche des autres ce qui vous arrange. Il pourrait vous arriver de penser que vous n'avez pas affaire qu'à des abrutis quand vous parlez aux autres ?

31. Le vendredi 11 novembre 2005 à 08:51, par Marie.Pool :

Le lien stiegler ne fonctionne pas , désolée !

Je parle exclusivement que de ce que par expérience et observation je connais bien en matière de libido. J'en côtoie suffisamment les insuffisances et les excès pour ne pas me sentir démunie devant toute opinion non compatible avec la mienne . Encore faudrait-il savoir très exactement de quoi on parle en utilisant ce vocable d'origine psychanalytique. L'essentiel est de tenter de comprendre les phénomènes en fonction de ce que je sais de la vie ordinaire et des gens autour. J'ai déjà beaucoup à faire. Je suis pour la paix inconditionnelle des paliers et je reste domiciliée dans un quartier dit "sensible" où, curieusement ce qui se passe ailleurs ne se passe (encore) pas ici... Ceux qui ont mis le souk l'autre soir sont des syndicalistes d'EDF qui ont coupé le jus et plongé tout l'arrondissement dans le noir , pour un peu on aurait cru à un attentat de voyous ! Et je connais nombre de familles et des professeurs qui font tout pour que les gamins ne soient pas éjectés du collège prématurément. L'école est le seul endroit où la libido est mise au service de l'acquisition d'outils pour penser et agir dans un intérêt partagé. Un gamin qui s'instruit est moins démuni devant la vie et ses choix sont plus lucides. Les filles d'origine maghrébine l'ont compris depuis longtemps et elles font le maximum pour étudier. Je les retrouve à l'hôpital et elles sont d'une maturité remarquable. L'intégration c'est l'intégrité de sa propre capacité de raisonnement et de jugement au delà des limitations culturelles et religieuses.

32. Le vendredi 11 novembre 2005 à 08:57, par Arte :

ah ! cela fonctionne pour moi.
www.megaupload.com/fr/?d=...
Berlol, cher maître, liez-vous Stiegler correctement ?
(Cliquer sur le lien, sur le site Upload, patienter 45 secondes (pub) puis cliquer Télécharger : environ 1h et quelques... Ne pas sortir de l'écran upload pendant ce temps...)

33. Le vendredi 11 novembre 2005 à 15:27, par Acheron :

Le problème des familles est un vrai problème. On a l'impression qu'elle ne peuvent rien faire. Quand des enfants de 13 à 16 ans brûlent des voitures et que leurs familles ne peuvent pas réagir, alors c'est virtuellement impossible pour l'État de compenser le rôle familial.
Quand aux clochards, je persiste, ils n'emmerdent personne. Et je parle pour moi, mais je préfère bosser aux resto du cœur pour aider à ma mesure ces gens en détresse sociale, ou des familles en situation précaire, plutôt que de donner un centime et 1 seconde de mon temps à des types qui ne connaissent que le langage de la haine raciale. Car oui, là où le langage de la haine raciale est le plus fort n'est pas qu'au front national, mais bien chez certains "jeunes des cités". À qui pourtant, vous remarquerez, il serait impossable de ne pas avoir le dernier téléphone portable de chez Motorolla ou Ericson…

34. Le vendredi 11 novembre 2005 à 16:38, par Arnaud :

Arte, (je cite)
« Je vous soupçonne d'aimer mettre dans la bouche des autres ce qui vous arrange. Il pourrait vous arriver de penser que vous n'avez pas affaire qu'à des abrutis quand vous parlez aux autres ? »
C'est vous qui me dites cela ? Alors que vous prenez un mot par-ci un mot par-là pour conférer du sur-sens, donner des intentions et des volontés qu'ils n'ont pas aux autres ? Alors que vous les accusez de ne pas "penser" ? Voire d'être des socio-darwnistes fachos en puissance ?
Votre passion pour périphrases condescendantes et pour les jeux de mots à la : je te cite un bout je te fais dire n'importe quoi, m'a lassé. Ciao.

35. Le vendredi 11 novembre 2005 à 16:45, par Arnaud :

Ca, Acheron, je suis tout à fait d'accord.
Et c'est d'ailleurs ce que je disais plus haut (11/11/05 7h33) : il me semble sidérant de voir des gens capables ainsi de catégoriser une partie de la population française comme "fachos-FN" irrécupérables avec tant d'aisance, tout en affirmant en même temps que les populations issus de l'immigration sont à 100% des victimes (et que la cause ayant produite les casseurs serait à rechercher ici). C'est hallucinant. Il y a un moment où il faut rester cohérent.
Mais tout le débat depuis hier ne porte que sur ce point en réalité.
Quant à l'exemple des frontières, c'est que je voulais juste demander à tout le monde : avec qui voulez-vous que "l'État" (Villepin ?) discute ? Pendant ce temps, arrête-t-on toute surveillance ? C'est tout.

36. Le vendredi 11 novembre 2005 à 18:49, par Berlol :

Moi aussi je suis lassé de ces disputes incessantes pour un mot trop haut ou trop bas. A quoi vous servent toutes vos lectures et tous vos diplômes si vous n'arrivez pas à vous concentrer sur l'essentiel des textes et semblez au contraire éprouver un malin plaisir à partir en vrille.
Je remarque d'une façon générale qu'on ne répond pas au sujet principal de mon billet, le sondage, ce que j'en dis et ce qu'en disait Philippe De Jonckheere...

37. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:05, par Arnaud :

Pour ce qui sont intéressés, je redonne les informations concernant l'exposition Hokusai 北斎展, au Muséum national de Tôkyô 東京国立博物館, à Ueno :
Du 25/10 au 4/12 2005
Ouvert de 9h30 à 17h00 (20h00 le vendredi)
Fermé le lundi
Prix de l'entrée : 1500 yens
À Ueno : gare JR, sortie vers le parc 公園口
wwww.hokusaiten.jp

38. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:07, par Arnaud :

pardon :
www.hokusaiten.jp
(il y avait un W en trop ^_^)

39. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:10, par Marie.Pool :

C'est aussi avant 13 ans et le "feu pubertaire" qu'il faut poser les jalons du respect de l'autre et de la citoyenneté.Dès la maternelle et la primaire on est tenus de civiliser les pulsions infantiles qui vont du "moi d'abord" au "tout tout de suite",à "j'ai besoin, je prends !". A l'adolescence l'affirmation de soi passe toujours par la rébellion et il faut que ça tienne en face, sinon ça prend assez fréquemment des proportions fâcheuses. Une fois que le gamin est étiqueté délinquant il est stigmatisé socialement et son groupe d'appartenance devient le refuge dans lequel il trouve l'alibi de ses exactions, il peut même assez facilement considérer ses "exploits" comme des preuves de virilité et des épreuves de passage dans la catégorie du mec qui ne se laisse pas "niquer". Il y a des paliers dans les comportements antisociaux que certains jeunes franchissent d'autant plus facilement que c'est devenu la norme de conduite dans leur milieu et qu'il n'est pas question de rendre des comptes à qui que ce soit. Certains aussi se confortent dans l'idée que le racisme explique tout, y compris l'échec scolaire ce qui est d'autant plus faux que les enseignants aujourd'hui se recrutent dans les populations dont ils s'occupent. Le problème se situe dans le type d'étayage éducatif que l'on peut fournir aux enfants qui en manquent et cela devient un problème collectif. Par ailleurs, sans argent suffisant aujourd'hui, il est très difficile de mener des études longues et qualifiantes, il existe toute une frange d'étudiants qui est obligée de travailler à des tâches peu rémunérées et selon des horaires très fatigants. L 'aide aux plus motivés est dérisoire et la qualité diététique des repas adolescents ( au moment où physiologiquement ils ont besoin de dévorer) est déplorable.Il leur faut un moral d'acier pour tenir dans la course aux places de concours et il règne dans les amphis des ambiances de lutte à mort, les redoublants empêchant les cours de se dérouler normalement pour gratter des places. Les diplômes obtenus sont des parcours du combattant et le stress est permanent. L'abandon des études dès 16 ans et parfois avant constitue un problème très préoccupant au moment où la vitalité et le potentiel sont au maximum. Faire du sport ou zoner dans les centres commerciaux ne remplissent pas la journée de façon lucrative. L 'envie de tout foutre en l'air devient une façon d'échapper à l'ennui et au sentiment de nullité personnelle. La jalousie prend le pas sur le reste et les mécanismes de revanche prenent leur essor. S'ils ne sont pas enrayés ils ne vont jamais dans le sens de la paix sociale c'est l'évidence. La prime à la délinquance c'est le sentiment de toute-puissance qui attend d'être battu en brèche par le couperet implacable de la loi.
L'ennui étant que l'exemple de la délinquance et de la malversation se situe aussi dans les sphères ministérielles ( "les affaires" comme on dit) et il n'échappe pas aux petits malfrats de quartier que l'impunité existe , qu'il faut en profiter pour essayer de passer entre les mailles en sacrifiant plus petit que soi. L'incurie et l'incohérence de l'autorité se nourrit de ces anomalies,c'est pourquoi le discours officiel n'inspire aucune confiance a priori et lorsqu'il se durçit il a des connotations arbitraires et réductrices. Une démocratie doit supporter ce type d'antagonismes mais elle doit aussi avoir l'ambition d'assainir le système. Ce ne sont pas les ambitions électorales personnelles qui sauveront la mise et il faut aujourd'hui pour gouverner d'autres personnages que des "harangueurs" et des séducteurs sans morale. Essayer de faire croire par exemple qu'une politique de gauche équivaut à une politique de droite relève de la malhonnêteté intellectuelle et opportuniste. Barricader la France et expulser tout ceux qui ne sont soi-disant pas "intégrables" relève d'une naïveté époustouflante qui aboutira probablement à un retour en force sous forme de guerre soutenue de l'intérieur par les revanchards de la fracture sociale. On oppresse pas impunément certaines populations, la mémoire collective est récurrente et lorsqu'elle n'est pas pacifiée les brulôts de violence et d'anarchie reprennent de la vigueur là où on les croyait révolus. La démocratie est exigeante, elle intègre les droits de l'homme et du citoyen et c'est cela qui empêche on l'espère vivement de redevenir des barbares,chacun à son niveau.

40. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:35, par Marie.Pool :

Pour la question des sondages je ne leur attribue aucune valeur prospective . Je suis profondément convaincue que l'effet Panurge, les revirements ou les embardées d'opinion obéissent presque toujours à des réflexes de protection non argumentés longtemps à la sortie des urnes. On délègue quelque chose de l'ordre d'un projet économique et social à des préposés que l'on ne connaît pas et on les juge sur des actes concrets.Si le mécontentement social monte, on en déduit qu'ils laissent tanguer le bateau et on se méfie des grands coups de barre où ceux qui sont en fond de cale se font écraser. Je ne m'intéresse aux pourcentages que lorsque je choisis un fromage. J'aime encore beaucoup le choix que nous avons en France et la variété des goûts dont nous disposons.Depuis quelques années je me suis mise à la Mozarella , un peu plus de mal avec les fromages Corses, la vache qui rit restant ma préférée lorsque le frigo est presque vide... Je ne regarde jamais les sondages avant de glisser mon bulletin de vote dans une urne . J'écoute ce que les hommes politiques racontent et j'essaie de repérer le discours le plus sincère . En général c'est aussi celui le plus modeste et le plus courageux que je choisis. J'apprécie les hommes politiques intelligents qui ne font pas semblant d'aimer les gens, tous les gens. Il y en a de temps en temps.

41. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:46, par Arnaud :

Marie Pool, tes posts sont très intéressants.
Par contre, s'il te plaît, pense à sauter des lignes de temps en temps.

42. Le vendredi 11 novembre 2005 à 20:16, par vinteix :

Dans beaucoup de ces commentaires, je remarque une tendance assez generale au manicheisme, aux dichotomies simplistes : "si t'es pas assez contre Sarko, t'es facho..." (je caricature, a peine...) Pas tres envie d'entrer dans ce debat... Si nos politiques, depuis des dizaines d'annees, sont LARGEMENT responsables de cette "crise des banlieues", je pense aussi qu'ils n'ont pas une responsabilite totale dans les violences actuelles et passees.

43. Le samedi 12 novembre 2005 à 01:15, par Berlol :

Belles charges de Philippe Boisnard contre le monstre... (merci Constance)

44. Le samedi 12 novembre 2005 à 01:42, par Arnaud :

Tout à fait d'accord avec toi, cher Vinteix.
Je reviens de l'exposition Hokusai à Ueno. C'est vraiment exceptionnel. Ils ont réuni quelques six cents pièces, venues aussi bien des grands musées japonais qu'européens (Berlin, Londres, Paris, Amsterdam, etc.) et américains. Il y a beaucoup de monde (qui se tasse surtout dans les deux salles d'entrée de couloir et dans la salle où sont exposées les Trente-six vues du mont Fuji 富嶽三十六景 ), mais en patientant dans les queures on y arrive ! Le livre de l'exposition est également très bon, pour à peine 3000 yens.

45. Le samedi 12 novembre 2005 à 04:38, par JoseAngel :

Je trouve que les réflexions de MariePool sur l'orientation de la libido sont très pertinentes. Pour être plus précis, ne s'agit-il pas ici d'un problème d'identité sexuelle masculine? Car, je n'ai pas de statistiques bien sûr, mais ne s'agit-il pas d'un 99% ou un 100% de violence masculine? Les femmes des banlieues ethniques sont sûrement aussi oppréssées ou marginalisées que les hommes, mais on ne voit pas des équipes de gamines à faire la guerrilla urbaine. Du moins, je ne les ai pas vus. Un problème de testosterone, alors, ou d'affirmation du pouvoir mâle?

46. Le samedi 12 novembre 2005 à 11:09, par Bartlebooth :

57 % des personnes interrogées ne pensent pas que les élections prévues fin janvier en Irak conduiront à un gouvernement stable
57 % des personnes interrogées pensent que l’influence de la France en Europe ne sera pas affaiblie par le rejet du traité européen
57 % des personnes interrogées souhaitent le départ de Raffarin
57 % des personnes interrogées perçoivent l’exclusion comme une menace personnelle
57 % des personnes interrogées ont jugé que le gouvernement en fait « trop » pour les grandes fortunes
57 % des personnes interrogées ont vu ou entendu parler de la publicité
57 % des personnes interrogées se déclarent opposées à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne
57 % des personnes interrogées veulent faire de l’ « Europe sociale » une priorité
57 % des personnes interrogées font confiance à la hiérarchie de leur entreprise
57 % des personnes interrogées ont approuvé les accords de Munich
57 % des personnes interrogées estiment qu’il existe une dégradation du travail par l’accroissement de son rythme et de son intensité
57 % des personnes interrogées déclarent qu’elles ont modifié leur comportement d’achat, notamment en privilégiant les petits commerçants
57 % des personnes interrogées considèrent la grande corruption, ou corruption politique, comme un « gros problème »
57 % des personnes interrogées ont déclaré que le contrôle des aliments génétiquement modifiés n’était pas suffisant
57 % des personnes interrogées estiment qu’Internet est le moyen le plus approprié pour acheter et vendre des actions en Bourse
57 % des personnes interrogées soutiennent plutôt ou totalement l’adhésion à l’Europe
57 % des personnes interrogées pensent que l’olivier est la culture emblématique de la Provence
57 % des personnes interrogées auraient préféré que le nombre de députés de la prochaine Assemblée nationale soit diminué plutôt qu’augmenté
57 % des personnes interrogées estiment qu’il faut protéger les parcelles d’essais OGM contre les destructions
57 % des personnes interrogées considèrent que la femme est dépensière
57 % des personnes interrogées condamnent la torture pratiquée par l’armée pendant la guerre d’Algérie
57 % des personnes interrogées clampent et coupent le cordon seulement s’il est très serré
57 % des personnes interrogées perçoivent l’écologie comme un projet de transformation en profondeur de la société
57 % des personnes interrogées pensent que les transports publics se sont améliorés
57 % des personnes interrogées achètent leurs chaussons une à deux tailles en dessous de leur taille de ville
57 % des personnes interrogées estiment que les adultes arrêtés pour la détention de petites quantités de marijuana ne devraient encourir aucune sanction pénale
57 % des personnes interrogées voudraient que le drapeau britannique ne figure plus sur le coin supérieur gauche du drapeau australien
57 % des personnes interrogées n’ont pas une opinion favorable pour le président américain
57 % des personnes interrogées à propos du tourisme fluvial sur le canal de Bourgogne aiment le calme
57 % des personnes interrogées affirment avoir « souvent » le sentiment que les milieux économiques ne sont pas à la hauteur de leur tâche dans les domaines décisifs
57 % des personnes interrogées ont déclaré que la guerre en Irak ne valait pas le coup
57 % des personnes interrogées disent éprouver de l’antipathie envers la France
57 % des personnes interrogées répondent par l’affirmative à la question « Êtes-vous favorable ou opposé à une attaque américaine contre l’Irak en vue de liquider le régime de Saddam Hussein ? »
57 % des personnes interrogées estiment que les journalistes ne décrivent pas honnêtement la réalité des faits
57 % des personnes interrogées disent frapper leur ordinateur lorsqu’il n’obtempère pas
57 % des personnes interrogées affirment acheter parfois des produits respectueux de l’environnement
57 % des personnes interrogées ont l’impression que la charge fiscale en Suisse est plus forte que la moyenne de l’UE
57 % des personnes interrogées sont venues à Lille attirées par les feux de la capitale européenne de la culture
57 % des personnes interrogées veulent voir abordé le thème de la sécurité lors de la campagne présidentielle
57 % des personnes interrogées au Brésil espèrent que le candidat démocrate John Kerry remportera les élections aux Etats-Unis
57 % des personnes interrogées pensent que Villepin ne réussira pas à redonner confiance aux français
57 % des personnes interrogées dans les médias locaux sont inquiétés par le poids des impératifs économiques
57 % des personnes interrogées disent avoir choisi leur opérateur GSM en fonction de celui de leurs contacts
57 % des personnes interrogées jugent le bilan de Jacques Chirac plutôt négatif
57 % des personnes interrogées ne changeraient en aucun cas l’actuel régime contre un autre
57 % des personnes interrogées sont pour la poursuite de « Vidéo-Gag » et de « Bigdil »
57 % des personnes interrogées jugent la construction de logements sociaux insuffisante
57 % des personnes interrogées jugent les conseillers généraux honnêtes
57 % des personnes interrogées connaissent une femme victime de violences
57 % des personnes interrogées jugent la médecine du travail utile
57 % des personnes interrogées jugent que les autorités doivent se tenir au recomptage des voix
57 % des personnes interrogées associent le mot-symbole « Canada » au gouvernement du Canada
57 % des personnes interrogées disent faire extrêmement ou très attention à la démarche éthique des entreprises
57 % des personnes interrogées aux Etats-Unis s’estiment « très satisfaites » de leur vie
57 % des personnes interrogées désapprouvent la gestion par Bush du dossier irakien
57 % des personnes interrogées jugent que la réforme institutionnelle la plus efficace est la mise en place d’un conseil de sécurité de proximité sous la présidence du maire regroupant les polices, les services sociaux, l’éducation nationale et la justice
57 % des personnes interrogées se disent opposées à ce que le prochain Président de la République passe l’éponge sur les amendes
57 % des personnes interrogées n’ont pas une opinion favorable des pop-ups et considèrent que ce type de publicité n’est pas cautionné par les société leaders du marché
57 % des personnes interrogées ayant initié une stratégie de gestion de la relation clients estiment être en cela au même niveau que les compétiteurs
57 % des personnes interrogées disent ne pas avoir entendu parler des discussions MEDEF-syndicats
57 % des personnes interrogées ne prêtent à Charles Millon aucun avenir politique
57 % des personnes interrogées considèrent le véhicule d’entreprise comme l’avantage le plus important qu’un employeur puisse offrir
57 % des personnes interrogées désapprouvent la politique d’Ariel Sharon
57 % des personnes interrogées estiment accomplir leur travail dans des conditions stressantes
57 % des personnes interrogées se déclarent « assez opposées » ou « très opposées » aux mesures d’interdiction de la mendicité
57 % des personnes interrogées sur les sites touristiques du patrimoine français critiquent l’absence de points d’eau
57 % des personnes interrogées s’intéressent peu ou pas du tout aux nouvelles technologies (Internet, multimédia, numérique)
57 % des personnes interrogées déclarent ne pas avoir accès à l’Internet
57 % des personnes interrogées estiment que le système de santé va se dégrader dans les années à venir
57 % des personnes interrogées estiment que la lutte contre le régime irakien mérite que des Américains perdent la vie au combat
57 % des personnes interrogées estiment que le prix est le premier facteur de motivation pour l’achat en ligne
57 % des personnes interrogées disent que leurs amis consomment de l’alcool
57 % des personnes interrogées font confiance au président de la République pour « affronter les principaux problèmes qui se posent au pays »
57 % des personnes interrogées manifestent des sentiments critiques à l’égard des entreprises multinationales
57 % des personnes interrogées préféraient Bush à Kerry pour gérer la question du terrorisme
57 % des personnes interrogées considèrent que la pénétration du haut débit, l’infrastructure technologique de l’entreprise et les logiciels ont atteint le niveau de maturité permettant à la « révolution du temps-réel » de devenir une réalité
57 % des personnes interrogées parmi les visiteurs d’Europa-Park passent la nuit dans la région de la Forêt Noire
57 % des personnes interrogées sont favorables au mariage homosexuel
57 % des personnes interrogées pensent qu’Internet est indispensable et incontournable
57 % des personnes interrogées disent s’opposer au cessez-le-feu en Afghanistan
57 % des personnes interrogées estiment que de porter ostensiblement des signes d’appartenance religieuse tels que grande croix, voile ou kippa représente une menace pour la cohésion nationale
57 % des personnes interrogées estiment que parmi les différentes formes de handicaps, ce sont les maladies infectieuses comme le SIDA qui sont « les moins bien acceptées dans l’entreprise »
57 % des personnes interrogées sont hostiles à l’emploi par les journalistes d’un micro ou d’une caméra cachée
57 % des personnes interrogées sont favorables au droit de vote des résidents étrangers aux élections municipales et européennes
57 % des personnes interrogées ont indiqué que si les pays africains supprimaient les obstacles à l’importation de produits en provenance des Etats-Unis, ce pays devrait faire de même pour les obstacles à l’importation de produits africains
57 % des personnes interrogées consomment moins de 1.5 litre d’eau par jour
57 % des personnes interrogées renégocieraient leur contrat d’assurance de prêt avec un autre organisme si on leur proposait un coût inférieur à celui proposé par leur organisme prêteur
57 % des personnes interrogées pensent que l’état de santé des Français s’est amélioré au cours des dix dernières années
57 % des personnes interrogées tolèrent une participation active des autorités dans la réglementation de l’emploi d’allochtones dans leur environnement de travail
57 % des personnes interrogées considèrent que le diplôme est l’un des critères les plus importants pour accéder à de hautes responsabilités dans une entreprise
57 % des personnes interrogées consacrent 3,05 € à 4,57 € à un repas au restaurant de leur entreprise
57 % des personnes interrogées ne considèrent pas Sharon digne de confiance
57 % des personnes interrogées jugent la fréquentation touristique étrangère dans les grandes villes d’Aquitaine mauvaise
57 % des personnes interrogées estiment que Helmut Kohl devrait démissionner du Bundestag et se retirer de la vie politique
57 % des personnes interrogées n’ont pas d’opinion
57 % des personnes interrogées estiment que l’information est peu ou pas fiable

47. Le samedi 12 novembre 2005 à 14:49, par Arte :

Bartlebooth, je trouve que ce que tu dis est très interessant, mais, pourrais-tu (je te le demande avec la marge d'erreur nécessaire) mettre ( oh ouiiiii) quelques lignes ( re oh ouiiiiii !!!) multicolores de temps en temps sera instable, soleil voilé sur la majeure partie des Françaises des banlieues issues d' arabes d'origine défavorisés, ne craignons pas la contradiction, vu mon expérience en milieu psychédélique !

48. Le samedi 12 novembre 2005 à 16:20, par Berlol :

Très intéressant, Bartlebooth !
Vraiment une belle enfilade d'approximations et de contre-vérités, avec une terrible vitesse d'obsolescence... (Ça me rappelle Jean-Charles Masséra ; il n'a rien sorti cet automne ?)
S'agit-il d'un relevé dans un corpus ? Et si oui, lequel ? Google ? Le Monde ? etc.
L'effet poético-politique est certain mais on a besoin de savoir si ces chiffres sont/étaient fiables...

49. Le samedi 12 novembre 2005 à 19:21, par Christian :

Arnaud, visiblement, tu n'as pas lu mon message! Je pourrais être tenté d'en faire autant avec les tiens. Mais je préfère te demander de relire et de ne pas répondre à côté. Élève Arnaud, vous êtes hors sujet!

50. Le samedi 12 novembre 2005 à 21:06, par Arnaud :

Le message où tu citais une internaute ? Mais je l'ai mentionné ensuite, cher Christian, et Arte l'a mentionné aussi, à peu près dans le même sens que moi.
C'était si important ?

51. Le dimanche 13 novembre 2005 à 04:48, par Christian :

Arnaud, ce qui est important c'est de ne pas répondre à côté. Il n'y a pas 2 types de messages: ceux d'Arnaud (les importants) et... les autres.
Voilà mon message:
Réaction de l'épouse japonaise d'un des participants aux forums de france-japon.net (sur les violences récentes):
-"Pourquoi est ce que dans un pays où tout le monde peut aller à l'école et être soigné, peut trouver de l'aide pour manger à sa faim même sans revenus et recevoir de l'argent de l'État tous les mois simplement en en faisant la demande on trouve des gens qui prétextent leur pauvreté pour faire les sauvages? Franchement, c'est qu'on veut bien les laisser faire, non?"
Et voilà ta réponse:
"J'ai envie de répondre : oui, mais non. Les Japonais, vu comment ils ont traité les Coréens (issus dans ce cas aussi de la colonisation) après-guerre et continuent de les traiter aujourd'hui, ou comment ils pratiquent les renvois en masse des étrangers au moindre problème chez un nombre pourtant restreint d'individus (je pense aux renvois massifs d'Iraniens il y a trois ans), je pense qu'ils sont très mal placés pour faire la leçon à qui que se soit en matière de politique de gestion des ressortissants issus de l'immigration (surtout qu'au Japon, ceux-là sont toujours des "immigrés", même trois générations après)."
---
Relis les 2 messages et le décalage te sautera aux yeux. On parle d'immigrés? De plus, je cite un message d'une Japonaise, disons moyenne, et tu réponds par un commentaire sur la politique japonaise à l'égard des immigrés. Mépriserais-tu le témoignage de cette brave dame? En tout cas, tu n'y réponds pas sur le fond.
Et puis, je préfèrerais que le "cher untel" que tu affectes d'utiliser dans tes messages soit remplacé par un peu plus d'attention à ce que les autres écrivent.

52. Le dimanche 13 novembre 2005 à 04:55, par Arnaud :

Bonsoir.

Sans vouloir relancer le débat, je me permets de signaler l'article suivant de Marc Hatzfeld, dans Le Monde : «Je suis une racaille»
www.lemonde.fr/web/articl...
Bien que l'exposé historique et structurel soit intéressant, et condense il me semble assez bien une bonne partie des points déjà discutés ici selon une certaine position, pour ma part je trouve son discours fortement orienté, et idéalisant beaucoup les personnes évoquées.
Je vous conseille aussi d'aller lire les commentaires des abonné(e)s du Monde.
www.lemonde.fr/web/articl...
Il y a une itéressante oscillation entre le fanatisme des supporters du journal et de son discours moralisateur habituel (que cet article illustre fort bien) d'une part, et, d'autre part, des points de vues bien moins idéalistes et doutant franchement du caractère « révolutionnaire » de ces « profondément républicains » (dixit Hatzfeld), ou encore du bien-fondé de l'association entre les casseurs et l'ensemble des jeunes de banlieue.
Voilà, pour information. ^-^

53. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:00, par Arnaud :

Christian, je ne comprends pas ce que tu cherches à dire. Bien sûr que les problèmes actuels en France sont liés aux politiques d'immigration depuis un demi-siècle, et bien sûr que les populations dont on discute sont issues de l'immigration. Tu le sais bien sûr ? Il n'y a aucun "décalage".
L'avis de cette personne est intéressant. Mais moi j'ai bien le droit d'avoir un avis sur son avis. Et d'ajouter qu'on ne peut pas parler unilatérament sur un pays comme elle le fait. Mais peut-être est-elle une personne active pour faire reconnaître les droits des Coréens au Japon ?

54. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:22, par Arnaud :

Christian, je me permets de reformuler plus précisément ce que je voulais dire. Sans vouloir t'offenser, bien sûr.
Ce qui m'avait frappé, c'est que cette internaute, finalement, disait : "ils n'ont qu'à fermer
leur gueule". Alors forcément, on s'étonne. Parce que, même moi, qui suis pour une attitude ferme vis-à-vis des violences, je ne dis pas ça. S'ils manifestaient, je les soutiendrais hein ! Je ne suis pas contre leurs revendications : s'il y en avait une d'affichée déjà.
Tandis que cette internaute, elle, elle leur nie le droit même de revendiquer. Alors je me suis dis, mais que doit-elle penser des immigrés au Japon... ... Autant parler avec le PLD si c'est pour dire cela.

55. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:40, par Berlol :

Je suis assez d'accord avec Arnaud, Christian. Ce que dit cette internaute japonaise est plus proche de la c... désinformation assimilée que d'autre chose. Il est faux qu'en France "tout le monde" puisse ceci ou cela comme elle le croit. De plus, quand bien même des gens le pourraient, beaucoup d'entre eux (pas tous) le feraient à regret et dans l'espoir d'en sortir tout simplement parce qu'ils ont une dignité, et que la conscience de cette dignité baffouée par l'acceptation de la situation d'assisté ne procure pas beaucoup de plaisir. C'est ce que voulait peut-être dire Cel au commentaire n°20.
Comment des Japonais arrivent à penser comme cela ? Je pense que c'est encore à cause des médias, et d'un secret plaisir à se dire qu'ailleurs c'est pire que chez eux (où ce n'est pas brillant, côté droits de l'homme). À la télévision japonaise, à deux reprises, hier et aujourd'hui, un prof de l'université Hitotsubashi (pas n'importe quoi, hein !), est venu dire doctement que les bandes qui organisaient en France cette terreur au niveau national étaient toutes des dangereuses organisations musulmanes et que les "racailles" étaient tous des immigrés (sous-entendu non-Français). Pour en arriver à une telle contre-vérité, il faut vraiment avoir de la merde dans les yeux, pardonnez-moi !

56. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:49, par Christian :

Bonsoir,

Arnaud, je comprends mieux. Non, je ne crois pas que cette internaute voulait dire "ils n'ont qu'à fermer leur gueule". Cette interprétation est possible, certes, mais il me semblait plus simplement que le message de cette Japonaise pouvait être interprété aussi comme voulant dire que la France n'est pas le pays où on est le plus malheureux dans le monde, comme exprimant un souhait de relativiser les situations.
Il y a des problèmes, bien sûrs, mais je trouve toujours étonnant que les Français revendiquent un tas de trucs sans connaître le monde qui les entoure, sans relativiser, sans se rendre compte qu'il y a aussi du bon dans la société française.
On finit par ne parler que de ce qui ne va pas. Et heureusement, au fond, mais replaçons les choses dans un ensemble.
Tu me diras que mes arguments risquent de porter peu auprès de chômeurs, etc...

57. Le dimanche 13 novembre 2005 à 07:03, par cel :

(je voulais surtout dire que ces dispositifs et aides, si certes ils existent sont insuffisants, et sans même de conscience bien développée on ne peut pas dignement vivre en s'en contentant. L'école pour tous est un minimum, la sécu est insuffisante et ne couvre que très mal certains soins essentiels, les hôpitaux sont bondés, la cmu accessible seulement en cas de grande pauvreté, le rmi une vrai misère qu'on ne revalorise qu'au compte goutte sans tenir compte de l'évolution en paralèlle des charges qui tombent sur chacun. Sans parler des allocations de chômage qui sont ont été revues en 2003 dans le sens d'un décalage plus qu'absurde par rapport à l'évolution du marché du travail (accessibles à partir de 6 mois de travail effectués contre 4 mois précédemment, alors que les contrats de travail de très courte durée se généralisent). Dire que la France est un pays pas aussi pourri que certains autres est une chose (bien des gens en sont conscients je crois), mais ce ne sont pas sur ces autres qu'il faut s'aligner, connaître l'existence des conditions plus difficiles autour n'empêche pas de garder la tête froide sur les nécessités du coin (ou même de s'échauffer). On peut à peine vivre avec un smic, il y a plein de clochards qui touchent le rmi et dorment tout de même dans la rue (faute de HLM, et exigences incroyables quant au fiches de paye et autres justificatifs de stabilité pour les propriétaires autres), les restos du coeur ne parviennent souvent pas à couvrir toutes les demandes, beaucoup de structures de ec type ne fonctionnent que l'hiver etc. Les exemples courent les rues, je pourrais faire une liste plus longue que celle des 57% de Bartlebooth rien qu'en laissant aller mes doigts sur le clavier. Beaucoup de gens qu'ils travaillent ou non se maintiennent à une lisière proche de la pauvreté, situation inquiétante qui fait que la crainte du basculement martèle et que les revendications viennent assez naturellement, faute de pouvoir tranquillement penser à autre chose qu'au peu qu'on peut perdre. Il me semble qu'il faut aussi se méfier de la relativisation excessive, à prendre trop de distance avec certaines réalités effectives et quotidiennes on risque de voir un monde de loin, un peu trop bien carré.)

58. Le lundi 14 novembre 2005 à 15:19, par Christian :

Les messages sont parfois postés en même temps, ce qui fait qu'on peut donner l'impression d'avoir ignoré un message en répondant...
Oui, Berlol, je suis d'accord avec toi, et avec Arnaud, mais il n'empêche que je crois qu'il faut quand même essayer de relativiser les situations, la situation en France.
Je disais... "relativiser".
Quant aux positions japonaises, y compris celles de professeurs de français ou de littérature française, ne perdons pas de vue qu'elles s'inscrivent souvent dans un cadre général de développement de l'influence japonaise dans beaucoup de pays du monde.
Comme pour les États-Unis, affaiblir la France ou l'Europe renforce ipso facto les positions du Japon.

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1. Le samedi 12 novembre 2005 à 03:43, de Sur Sarkozy

Bonne image

« Je suis tellement en colère contre cet homme aux petites mains que je ne parviens pas à écrire. Ce que j’écris, sans cesse est parasité par l’obscénité de la phrase ... 57% des personnes interrogées estiment avoir une bonne image du...



Samedi 12 novembre 2005. Il est entré dans ses desseins.

Lever à six heures pour finir de m'occuper de Lol et de son ravissement. Du coup, en cours, je ne fais que la moitié du programme prévu. Mais ce qui est fait est fait, comme dirait la dame du Square...

[RLVS-8] Le narrateur se trouve quelque part dans le futur de mon point de projection dans la lecture (et loin dans le passé de la réalité de ma lecture). De là, il s'ingénie comme il peut pour me raconter sa Lol, pour se me la raconter. Ne jamais l'oublier. Il a collecté des témoignages à des moments qui nous sont rarement connus, il s'est au jour le jour forgé des hypothèses évolutives dont nous ne connaîtrons que la dernière version. S'efforçant tout de même de raconter la vie de Lol dans sa chronologie, il y a forcément un moment où il l'a rencontrée, où il est lui-même devenu personnage alors qu'avant ce moment ses intrusions étaient tolérées et proleptiques. L'instant de la (post-)synchronisation nous apporte son nom, celui du mari de Tatiana et quelques autres informations, un peu comme dans un film qui aurait commencé en noir et blanc et qui passerait à la couleur à l'entrée du personnage principal.
L'essentiel de son travail narratif consiste à battre en brêche le système de pensée de Tatiana, sa maîtresse, qu'il n'aime que pour son c... corps (p. 79, 81, 87, par exemple). « Tatiana, elle, s'inquiétait autrement que les autres à propos de Lol : qu'elle ait si bien recouvré la raison l'attristait. On devait ne jamais guérir tout à fait de la passion.» (76) Sympa, la copine d'enfance ! Si l'on ajoute que Tatiana considère que Lol a toujours été différente (comprendre : folle), cela donne que Lol est cinglée de naissance, Tatiana calamiteusement charnelle (79), la passion irrémédiable pour Lol mais inaccessible pour Tatiana, et que tromper son mari est plus normal que chercher l'amour fou... On peut ne pas être d'accord avec ce qui est sans doute la doxa de la bonne bourgeoisie de S. Tahla, mais on prend des risques à essayer de vivre autrement que ces gens-là.
Secondairement, mais de façon nouvelle et remarquable dans ce chapitre et dans le suivant, le narrateur montre la maestria de Lol, et la sienne puisqu'il est entré dans ses desseins. Comment elle promène son monde, comment elle leur ment, comment elle manipule Tatiana pour accéder à Jacques (83-84), comment elle fait sentir à Jacques qu'elle le veut (il en tombe des nues, page 78), comment elle les amène à venir chez elle. Et les jeux de regard qui sont déjà comme du billard (86, 88).
Le clou — martelé, pour le coup — c'est ce leitmotiv « on s'est trompé » (76, 78, 103), sorte de pointillé selon lequel redécouper l'histoire de Lol pour y voir autre chose que la version de la splendide et désespérée Tatiana (c'est peut-être elle, la malade...). On pourra  lâcher les ciseaux à la page 137 et on en restera bouche bée...
J'ajoute que le verbe (se) tromper, infinitif et différentes formes conjuguées confondues, se trouve 36 fois dans le Ravissement, ce qui est assurément une fréquence très au-dessus de la moyenne — quelque chose à creuser dans cette direction, je crois... [/RLVS-8]

Mais qu'est-ce que j'ai eu chaud, dans cette salle de classe de l'Institut franco-japonais de Tokyo !
Une demi-heure après, je me remets au Saint-Martin, avec T., devant un verre d'excellent bordeaux que suit de près le poulet-frites.
Comme le 13 mars dernier, et quelques autre fois par le passé, nous allons, sur invitation, aux soldes du magasin Sun Motoyama dans un hall d'exposition de Yurakucho. Navigant entre les troupeaux de rombières friquées, T. trouve un pantalon, une jupe et des collants, moi deux pantalons d'hiver et une paire de bottines en cuir à semelles sport, chaque article étant soldé d'environ 50%.
Promenade dans Ginza pour profiter du soleil et des avenues fermées à la circulation automobile (un samedi, c'est étrange...), puis retour à la maison.

Fin du billet d'hier, qui était inachevé. Mieux vaut y refaire un tour, surtout pour la nouvelle fin.
En même temps, pour revenir sur tout ce dont il était question et bien au-delà, écouter d'urgence l'ensauvagement du monde, l'édition hebdomadaire de Répliques, avec Thérèse Delpech et Pierre Hassner.
Je quitte momentanément ce monde trivial pour aller relire L'Histoire de l'œil de Georges Bataille, dans la nouvelle Pléiade, toute belle et bellement illustrée.

Commentaires

1. Le samedi 12 novembre 2005 à 10:16, par alain :

Dis donc, quel beau blog que celui de Dominique Autié ! Les images, les textes survolés. Impressionnants.
Dommage que le "méchant" (pour reprendre un adjectif précis de Pierre Marcelle in Libération) Pivot cité pour le dialogue avec M.D. y tienne une telle place. Mais il faut noter ses sources, c'est vrai.
Vu L'Amante anglaise avec Gil (de la librairie Vendredi) dans un tout petit théâtre. C'était bien, très bien. Et le texte, le texte !
Ah oui! et puis Vincent Tholomé au Centre culturel suisse qui faisait le conférencier avec un collègue.
La vache, keskejesorscétempsci !
Tandis qu'on arrive aux Conséquences de Demain est écrit et qu'on attend des nouvelles de Fuir ici tous les jours pour partager des joies.

2. Le samedi 12 novembre 2005 à 15:11, par Bartlebooth :

57 % de ma personne interloquée à lu LolVStein dans un état dépressif
57 % de ma personne interessée s'en fout aujourd'hui

3. Le samedi 12 novembre 2005 à 16:22, par Berlol :

Je tablerai sur les 43 % non dépressif qui ne s'en fout pas...

4. Le samedi 12 novembre 2005 à 20:16, par Marie.Pool :

Avec l'écriture de Marguerite DURAS,on assiste à une enquête quasi-onirique sur le réel intérieur et extérieur. "Partout était le signifiant", en langage non lacanien,je pourrais dire qu'elle avait cette aptitude à prélever dans le réel ce qui pouvait faire signe,appel, amorce d'autre chose en mots, en images et en sentiments. Dans ces livres elle ne se préoccupe pas contrairement à ce qu'on peut imaginer, d'interprétation, un chat est un chat, une spoliation est une spoliation, une tromperie est une tromperie, un inceste est un inceste. Il n'y a pas d'écart entre ce qui est observé et ce qui est dit. Les fioritures sont parfois dans les décors, ces environnements artificiels qui ne peuvent que se déliter comme les fleurs fanées que Marguerite DURAS collectionne en vrai à Neauphle. Peur de manquer brutalement comme sa mère ruinée par malversation, Marguerite fait des réserves...Elle dit quelque part que 1+1 = 1 et elle rit ! Elle rit très bien Marguerite dans ses années d'éclosion maternelle. Ensuite elle explique comment elle range ses provisions : elle achète tout deux par deux, deux bouteilles d'huile, de sucre...etc... Et elle tempeste quand son fils ne tient pas compte de cette manie conservatoire... Avec ses personnages, je crois parfois qu'elle fait pareil, qu'elle les double volontiers, comme pour leur donner une apparence d'immortalité.La bouteille entamée se tient au même endroit que la bouteille pleine. "L'Alcool c'est Dieu!" dit elle pour dire très sérieusement finalement qu'il le remplace même si c'est pas vrai.Elle le sait. Elle sait pas mal de choses Duras. Elle dit même que quand on est intelligent on est intelligent sur tout...Et que ça peut devenir un supplice de tout comprendre en quelques secondes, dans la fulgurance d'un rendu de regard...S'apercevoir par exemple qu'on est aimé ou détesté, sans sommation.Uniquement dans la lecture d'un regard qui appuie ou qui s'éloigne. L'effleurement par le Désir ou le non Désir est le sujet principal de l'angoisse de cette femme attachante et lucide. Elle en parle simplement car elle observe avec acuité tous les indices de sincérité. Elle va même au-delà, jusqu'au délire ou au mensonge qui sont une autre forme de résistance aux blessures du réel. Elle peut se le permettre car elle est écrivain. Les livres ne sont pas le réel même s'ils se déguisent avec. Elle sait quand il y a un livre ou quand il y a un écrivain. Elle le pressent et elle le prétend entre deux soupes chinoises, entre deux confitures, entre deux cultures, entre la mort et la mendicité, entre le luxe et la désolation... Cette femme est profondément humaine et vulnérable et elle nous a fait le cadeau d'être aussi un écrivain incontournable pour comprendre la femme en général ( Je doute en effet qu'elle ait vraiment compris les motivations masculines autrement que dans leurs errances manifestes). Mais ce n'est qu'un point de vue partial.
Je pourrais en dire plus à ce sujet suite à ma lecture d'ASILES DE FOUS de Jauffret, livre que je trouve consternant de fabulations indigentes et de cynisme , un livre auprès duquel il vaut mieux se moucher que pleurer...La rhinite qu'il provoque est pour moi sans rémission . J'ai trop de respect pour les ouvriers du livre pour le jeter dans le caniveau, le rendre au libraire serait une offense, à l'éditeur une pichenette dans un océan d'indifférence marchande, à l'auteur serait le mieux mais il faut que je décolère complètement avant. La couverture crème est parfois un cache-misère qu'il faudrait avoir le courage de ne pas dupliquer. Mais je sais pourtant que mon grand déplaisir parmi d'autres va servir le livre, il sera lu simplement parce que certains l'auront trouvé très décevant.Ensuite on l'oubliera comme un mauvais film. On peut en faire un film remarquez ! Il sera à la couleur glauque des temps présents genre Bidochon fait sa psychothérapie familiale et un peu de plomberie aussi... Au secours les DARDENNE, "V'nez m'chercher....héhéhé... Car ici tout m'fait peur !" (Souchon Song ).

5. Le samedi 12 novembre 2005 à 22:16, par vinteix :

Pardon Marie-Pool, petit detail... mais il me semble qu'elle disait plutot : "L'alcool, c'est l'absence de Dieu"... ce qui certes, vu sous l'angle d'une theologie negative, revient a peu pres au meme.

6. Le dimanche 13 novembre 2005 à 04:01, par Marie.Pool :

Elle disait les deux je crois me souvenir . Cela revient au même en effet. Ce qui est marquant chez elle : la conviction qu'il n'y a pas d'autre vérité possible, d'autre alternative et cela donne quelque chose d'abrupt et de" sublime" à ses formulations. Le regard qu'elle avait sur les gens était d'une douceur et d'une brutalité implacables, y compris sur elle-même , comme les gens qui n'ont rien à perdre et qui attendent la fin posément malgré l'angoisse, les personnes âgées lucides peut-être.Ceux qui donnent gratuitement leurs sentences ou les retiennent sachant que cela ne retranchera rien au monde. Une sorte de majesté à la profération ou au silence que l'on peut facilement prendre pour de l'orgueil ou de la méchanceté. J'ai souvent essayé de comparer M. DURAS à N.SARRAUTE pour essayer de comprendre pourquoi j'aimais les deux écritures de façon irréversible. Le point commun que je retrouve encore aujourd'hui reste l'intransigeance habillée d'un sourire protecteur. C'est rare de nos jours. J'aime retrouver cela dans une écriture. Cela oblige à s'impliquer et à interroger le réel autrement lorsqu'on y retourne... Et l'on ne peut admettre assez vite que les acrobaties verbales ne sont que des exercices pour retarder l'exploit de vivre sans trop souffrir et de mourir sans trop paniquer. En tout cas, c'est comme çà que je lis toute sorte de livre, avec bienveillance et sévérité. Car Dieu n'existe pas et l'Alcool tue prématurément.
Contrairement au ping-pong qui conserve l'acuité visuelle et les muscles entre deux réflexions sur la littérature contemporaine.

7. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:05, par vinteix :

Dieu n'existe pas... ou est mort... mais ca n'empeche pas d'etre hante par son absence ou par ce que sa presence-absence a pu incarner... qu'on l'appelle de differents noms ne change rien a l'affaire. On pourra tout aussi bien parler de sublime... un desir d'elevation ou d'Autre chose quand etre homme c'est ne pas se contenter. Alors, dans ces conditions, l'alcool n'est pas un choix... Tous les grands ecrivains alcooliques sont plus ou moins des voyants, alors meme que, sans nul doute, manque la foi profonde en l'efficacite de ce recours.
De tout facon, la vie tue prematurement.

8. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:26, par Christian :

Bonsoir,

Berlol, aucun rapport avec la choucroute (d'aujourd'hui) mais tu as reparlé récemment de flux RSS (pratiques, les agrégateurs, hein!?).
J'ai trouvé cette liste de médias français:
miss-information.net/blog...

9. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:29, par Arte :

Bon, alors je tiens a faire remarquer que j'ai effacé la connerie que j'avais d'abord rédigée. Arnaud, vous ne m'en voulez pas trop ? (pas en général, hein, mais d'avoir effacé !). Non, parce que des fois il y a des gens qui disent :"si, mais vas-y, maintenant, dis-le !" et ils vous en veulent de ne pas dire, alors que vous, vous savez que si vous la dites, la connerie, ils vous en voudront aussi. Donc, je sais plus, tiens !

10. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:29, par Arnaud :

J'ai mis quelques liens sur le blog d'hier. Je ne voulais pas déranger ici. C'était juste pour information.

11. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:30, par Christian :

Au fait, merci de la visite sur mon "très cher blog"! Et en effet, j'ai vérifié, le tien ne vaut rien! Mais si tu reviens dans quelques semaines, je ne serais pas étonné qu'il ait pris beaucoup de valeur.

12. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:30, par Arte :

Finalement, c'est pas facile de discuter avec vous, pfff !

13. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:56, par Marie.Pool :

C'est troublant ce que vous dites Vinteix, non pas sur Dieu ( le besoin de spiritualité n'est pas le monopole des religions instituées) mais sur l'alcoolisme des "grands écrivains". Je serais tentée de dire, sans trop réfléchir, que l'alcool désinhibe et qu'il permet un passage plus facile de la censure que tout un chacun inflige à ses propres pensées conscientes mais surtout inconscientes ( en gros le magma de nos pensées de la nuit ou de l'ombre). Les écrivains qui ont pris l'habitude de recueillir cette manne pour des raisons qu'ils ne sont pas rares à ignorer , et qui l'ont longuement triturée pour qu'elle devienne lisible ne sont pas des extralucides, ils sont tout simplement des êtres "non coupés de leur vie intérieure" ( expression de Charles Juliet dont la démarche d'écriture m'est très proche). Mais je ne crois vraiment pas que l'alcool remplace le talent, je crois qu'il calme les angoisses et restaure une euphorie qui fait défaut dans la vie de celui qui écrit. Il comble un vide, une carence mais il le fait à crédit. L'addition de cette addiction est très lourde au final en termes de misères physiologiques et de dégradations somatiques. Il y a peut-être une oeuvre littéraire, mais il y a eu surtout un écrivain qui a mal traversé sa propre vie. Sans les nommer,j'ai envie d'évoquer des écrivains buveurs que j'ai rencontrés récemment. Je les trouve à la fois très intelligents et nom moins pathétiques.Ils doutent d'eux-mêmes de façon chronique et sont dans une quête d'amour incessante que pas grand monde ne peut combler. Même pas les lecteurs compatissants. L'alcool n'aide pas à être heureux, c'est une évidence . Il participe du suicide lent ou spectaculaire et on ne saurait cautionner un tel mépris de soi sous prétexte de littérature plus excitante. L'alcool est un médicament,il n'est pas un ami.

14. Le dimanche 13 novembre 2005 à 06:34, par vinteix :

S'ils boivent, c'est peut-etre, comme le disait Deleuze, parce qu'ils sont confrontes a quelque chose de trop grand, parce qu'ils ont entrevu quelque chose qui est trop lourd pour eux... mais bien sur, ce n'est surement pas ce qui leur donne ce talent.

15. Le dimanche 13 novembre 2005 à 06:49, par Marie.Pool :

Je ne sais pas Vinteix,je ne sais vraiment pas si ce que vous dites est plausible, sauf à diviniser à outrance un simple mortel. Pour moi tout être est un écrivain potentiel même dans le regard d'un autre. Il n'y a pas d'être supérieur. Il y a du vivant qui se fourvoie ou se sauve un peu mieux. Les grands textes sont des textes de haute solitude. Il n'y a aucun mérite à être volontairement ou non dans une telle position sociale. Idéaliser l'écrivain ne lui est pas utile, à nous non plus. Il est homme parmi les hommes et on oubliera ses paroles les bonnes comme les moins bonnes , ses écrits disparaîtront aussi. La vie est ainsi.

16. Le dimanche 13 novembre 2005 à 07:30, par Arnaud :

Arte, vous aviez écrit quelque chose pour moi, que vous avez effacé... ? Mais comment voulez-vous que je réagisse alors ?
Ceci-dit, si c'était une "conn*rie", peut-être que c'est mieux ainsi...
Bref, un peu de sérieux.

17. Le dimanche 13 novembre 2005 à 07:51, par vinteix :

Marie-Pool, il me semble que vous melangez l'approche litteraire et l'approche sociale ou biographique.
Si je suis pret a dire que tout homme est ou a ete poete parce qu'il a ete un jour enfant, dire que "tout etre est un ecrivain potentiel", j'en doute... et ce n'est pas une affaire de jugement ou de hierarchie entre les etres. Mais de nos jours, justement, tout le monde ou presque ecrit ou bavarde, mais de vraie litterature, j'en vois bien peu, desole. Et comme je l'avais deja dit une fois "ici", tous les gens qui ecrivent ne sont pas pour moi des ecrivains. La vraie litterature, c'est autre chose... mais la, ce serait trop long... je vous invite a reentendre par exemple "L'Abecedaire" de Deleuze que je revoyais ces jours-ci.
Ce n'est pas du tout idealiser ou diviniser ceux que j'aime, c'est plutot par amour de la litterature, ce qui n'a rien a voir avec "des etres superieurs" ! Ou avez-vous lu que j'ai ecrit cela ??? et je n'ai jamais dit que l'alcool valorisait ces ecrivains. Meme le respect est a mes yeux suspect. Arriere la guenille ! Arriere le respect ! Le respect mortifie, reduisant a l'insignifiance ceux qu'il pretend deifier. Accorde aux penseurs, aux ecrivains, aux artistes ou a un homme d'Etat, quant il n'est pas posthume, il n'est bien souvent qu'un empoisonnement, une erosion du scandaleux, une petrification des oeuvres derriere la figure statufiee de l'auteur - voir le mythe de Rimbaud. Il s'agit de retablir la souverainete du langage sur l'ecrivain, qui n'est rien face au livre. Je serais meme du cote de l'effacement, de l'anonymat et la plupart de mes ecrivains preferes sont des gens qui se sont effaces derriere leurs ecrits (attitude de plus en plus rare...)
Il s'agit d'une exigence par rapport a l'ecriture, qui n'existe que si l'on a un haut souci des possibles, des limites et de la destination du langage.
Et je suis desole mais les "grands textes" restent... datent-ils de plusieurs siecles, et heureusement qu'ils restent !

18. Le dimanche 13 novembre 2005 à 08:48, par vinteix :

"La main a plume vaut la main a charrue" (Rimbaud)
Mais tout le monde n'est pas ecrivain, de meme que tout le monde n'est pas philosophe, medecin, plombier, paysan ou je ne sais quoi... Tout le monde peut l'etre, peut-etre (?), mais ca ne se fait pas comme ca. La litterature, comme tant d'autres choses, reclame un vrai travail et un don de soi. Ce n'est pas un travail a temps partiel ou un hobby, une petite affaire de se chatouiller la plume... chaque week-end en ecrivant son roman ou son petit journal intime.
Apres, si tout le monde peut l'etre (?), il y a aussi une difference qui intervient, quelque chose qu'on appelait autrefois "le genie" (mot bien use et suspect), mais qu'on peut encore appeler par exemple "la grace" ou un je-ne-sais-quoi d'irrationnel qui entre en jeu... et qui fera la difference par exemple entre un Banville et un Rimbaud.
On n'ecrit pas pour ecrire... de meme qu'on n'ecrit pas pour devenir ecrivain. On ecrit, et la je cite Deleuze auquel je renvoyais precedemment, parce qu'on est traverse par quelque chose de plus grand que soi, quelque chose de puissant qui nous depasse, quelque chose de plus puissant que la vie personnelle. Ecrire, c'est creuser dans la langue une langue etrangere et porter tout le langage a une limite (toujours Deleuze).
Quant aux ecrivains buveurs dont nous parlions... l'alcool n'est certes pas un ami, mais il les aide parfois a supporter cette vision plus puissante qu'eux.

19. Le dimanche 13 novembre 2005 à 09:22, par Marie.Pool :

Pourquoi vous énervez-vous Vinteix ? L'écriture d'un grand écrivain est pour moi un prélévement sur le réel qui a pris une forme un peu plus visible et durable . Mais je persiste et signe à dire que l'écriture appartient à tous et les paroles de ma boulangère ,un jour où elle a décidé de faire connaître son intime conviction sur les événements de vie qui la concerne, m'intéresse tout autant que les beaux inventaires romancés genre péplum d'un auteur patenté. Je ne sais pas trop ce qu'est une "vision plus puissante" qu'eux, les auteurs auxquels vous vous référez et que vous ne nommez pas encore, ne sont peut-être pas, ceux que je lis et qui font l'intérêt de l'écriture pour moi. Il serait donc bien vain de me le reprocher. Je n'ai jamais écrit que vous qualifiez les grands écrivains" d'êtres supérieurs" c'est moi qui vous ai mis en garde contre ce risque que laisse filtrer votre propension à établir une hiérarchie que je récuse sans hésiter. Je me méfie de l'admiration et je ne sépare pas (vous l'avez noté) le texte de celui qui le produit.C'est un choix que j'assume. L'universalité est toujours relative même si elle est souhaitable pour que la littérature soit d'utilité plus générale. Mais je ne crois qu'à la singularité et à la fragilité des écritures.
C'est cela qui m'attire et me fait lire encore . Qu'un écrivain boive ne me gêne pas, qu'il en meure pour édifier une oeuvre me paraît beaucoup plus consternant. Et je pense aussi aux gens qui vivent à proximité, les proches , les enfants , je doute qu'ils aient envie d'idéaliser le génie littéraire ainsi arboré.

20. Le dimanche 13 novembre 2005 à 09:49, par vinteix :

Je ne m'enerve pas... mais je reagis avec passion... que voulez-vous... L'ecriture, a mes yeux, n'est surement pas "un prelevement sur le reel" ! Quelle horreur ! et quel aplanissement... Elle est quelque chose de plus ! On parle de creation, non ? Comme disait Borges, un livre n'est pas le miroir du monde, mais quelque chose d'ajoute au monde... comme l'imminence, inachevee et toujours manquee, d'une revelation, une approche de l'inconnu.
Quant a la boulangere du coin, moi aussi, elle peut m'interesser, a priori, comme tout etre humain... mais quel rapport avec la litterature ???!!!!!
Il faut se bruler, mettre ses tripes sur la table, comme disait Celine... sinon c'est la chansonnette.
Quant a "l'utilite" de la litterature... la aussi, pardon, mais quelle horreur ! Je ne pretends a aucune universalite, et pour moi aussi, la singularite prime, surtout dans notre monde ou regne la loi de l'uniformisation.
"Je ne sais pas trop ce qu'est une "vision plus puissante" qu'eux, les auteurs auxquels vous vous référez et que vous ne nommez pas encore".... puisqu'il vous faut des noms, en vrac, en voici quelques-uns parmi beaucoup d'autres : Shakespeare, Holderlin, Nerval, Rimbaud, Mallarme, Lautreamont, Kafka, Dostoievski, Daumal, Artaud, Lowry, Bataille, Blanchot, Chazal, Pessoa, Celan, Borges, Luca, Michaux, Fardoulis-Lagrange, etc. (ce ne sont peut-etre pas "les meilleurs", pardon...)

21. Le dimanche 13 novembre 2005 à 09:52, par vinteix :

Pour moi, en un mot, l'ecriture est un PAS AU-DELA... dans les deux sens de l'expression.

22. Le dimanche 13 novembre 2005 à 10:34, par Marie.Pool :

Euh... Vinteix j'ai eu une hésitation pour Chazal ( J'ai pensé Claire mais ce n'est sûrement pas çà) un Malcolm de... ? Excusez-moi mais, selon votre liste, pour faire un "pas au delà" qui soit tant soit peu remarquable il me semble qu'il faut être de sexe masculin. Et cela me chagrine un peu voyez-vous...
Je retourne illico à mes broderies mentales.

23. Le dimanche 13 novembre 2005 à 10:50, par cel :

et hop on y revient... dire que des hommes sont doués reviendrait à dire que les femmes brodent ? ça c'est de la galipette mentale mal assurée

24. Le dimanche 13 novembre 2005 à 11:03, par Marie.Pool :

Je lis ce qu'on me donne à lire et ça revient encore à çà ! Qu'y puis-je ? Je ne suis pas contre la broderie masculine et l'invention du métier à tisser mécanique est probablement une avancée pour la condition féminine... Quoique... en Albanie, pour exemple parmi tant... elles n'avaient pas l'air très heureuses les cocottes à s'user la pulpe des doigts et payées au lance-pierres...Excusez-moi mais , moi aussi je suis passionnée... d'équité ! Vous pouvez en remettre une couche si vous voulez, cela ne changera rien au bazar général. Je fais remarquer au passage que je lis des auteurs des deux sexes alors...
Venez pas me chercher ... Ca nous dépasse tout çà, hein ?

25. Le dimanche 13 novembre 2005 à 11:36, par cel :

Dites marie Pool, si on voulait retrouver une équité, en considérant l'histoire littéraire de plusieurs siècles puisqu'on s'en prend à la liste de vinteix qui ne se cantonne pas aux parutions de la dernière rentrée, on ferait comment ? c'est un fait qu'il y a eu peu d'écriture par les femmes durant une longue période, on va tout de même pas sucrer de bonnes choses pour arriver à un 50 / 50 % (allez, va pour un 57). Et l'albanie là dedans, ça rime à quoi, ah oui la broderie, le tissage, on emmêle tout et ça donne pieds dans le tapis, réflexions de bazar

26. Le dimanche 13 novembre 2005 à 12:36, par Marie.Pool :

Je ne sais pas ce que vous voulez prouver. Les exemples que je donne sont précis et je n'ai que faire des pourcentages. Ca vous ennuie que je ne dise que des choses vraies ? Suis-je obligée de lire des auteurs qui ne m'apportent pas ce que je cherche ? Si je pense ce que je pense , vous n'y pouvez rien. Je ne vous demande pas d'être d'accord avec moi.

27. Le dimanche 13 novembre 2005 à 13:41, par Bartlebooth :

"La flemme est l'avenir de l'homme"
(Louis Araglon)

28. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:37, par cel :

non, ce qui m'ennuie, c'est qu'une discussion sur l'écriture que je lisais avec intérêt soit encore une fois tranchée par votre obsession du sexe des auteurs (et je bèse mes mots)

29. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:41, par Bartlebooth :

Au fait, désolé pour les couilles
heureusement que je ne suis pas le seul en a avoir

30. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:42, par Bartlebooth :

Je voulais dire "coquilles", j'ai un problème avec le q et je ne suis pas concentré sur ma grappe

31. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:43, par Bartlebooth :

argh, il faut lire "ma frappe", bien sûr !

32. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:45, par cel :

sauf que c'était pas une coquine, c'était un lassus

33. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:47, par Bartlebooth :

j'ai la femme de me relire, faut pire

34. Le dimanche 13 novembre 2005 à 18:40, par Arte :

Ah ben voila, je m'absente, et je rate tout le débat sur le sexe. Pfffffff, pour une fois que c'était chaud !

35. Le dimanche 13 novembre 2005 à 18:43, par vinteix :

"il me semble qu'il faut être de sexe masculin." !!!??? Et voila, l'argument massue est tombe comme une sentence ridicule. J'avais pourtant pris soin de preciser que ma liste, bien sur, n'etait pas exhaustive... Au passage, le jeu de mots sur (Claire) Chazal etait hilarant ! J'aurais pu, pour vous faire plaisir, citer egalement Marina Tsvetaieva, Joyce Mansour, Unica Zurn, Suzanne Lilar... et alors ? Qu'est-ce que cela change ? La litterature est-elle affaire de quotas ? Comme le faisait remarquer Cel, avez-vous une idee claire de l'histoire litteraire ? Vous auriez pu tout aussi bien me dire que je citais beaucoup de morts... et alors ? Grace aux livres, qui RESTENT, ne sommes-nous pas les contemporains de Dante ou Baudelaire au meme titre que Michon ou Guyotat... Peu amateur de Top 50, j'arrete la les listes, bien que mon "pantheon personnel" soit assez loin d'un classement de ventes de patee pour chiens.
Aussi consternant : "Suis-je obligée de lire des auteurs qui ne m'apportent pas ce que je cherche ?" Parce que, vous, vous savez ce que vous cherchez dans la litterature ? Quelle assurance ! que n'ont pas la plupart des ecrivains que j'ai pu citer, etant plutot comme des archers qui tirent dans le noir. On n'ecrit pas sans inconnu devant soi. "L'or du temps" n'a decidement pas cours ici-bas.
"Un livre doit tout bouleverser, tout remettre en question" (Cioran).
Mais je reviens sur l'exemple de la boulangere, tant il est patent de notre misere symbolique actuelle, ce qui, oui, pour le coup, m'enerve, dans cette societe rompue a changer l'ivraie des anges en bons grains a cochons. Exemple typique de cet aplanissement consternant et largement repandu... car je crois en certaines choses (sans spiritualite) et ai une idee trop haute de la litterature et de l'ecriture (au-dela des ecrivains eux-memes)... question d'exigence et de passion.
La boulangere, donc... Tout le monde a une histoire... des idees... Toute vie est une histoire. Mais on n'ecrit pas un livre avec une histoire... mais avec des mots. La litterature n'est pas une petite affaire privee. C'est exactement ce que fustigeait Deleuze ! (Vraiment, Marie-Pool, je vous invite a decouvrir ce philosophe... lisez par exemple le premier chapitre de "Critique et clinique", qui jettera des lumieres inedites et une joie vivifiante sur votre vision de la litterature.) La reduction de la litterature a sa petite histoire personnelle... POUAH !
Votre chere Duras, quand elle ecrit par exemple "La maladie de la mort" est traversee par quelque chose de "plus grand", de "plus puissant" qu'elle... qu'elle ne parvient d'ailleurs pas a nommer explicitement.
Que chacun retourne a ses broderies... la boulangere a ses miches... et les moutons seront bien gardes.
On n'ecrit pas sans risque, sans necessite interieure, sans y etre contraint, comme disait Bataille, sans etre aimante par un inconnu, sans un manque irreductible a la vie... entre pari pascalien, denuement kafkaien et depense bataillienne.

36. Le dimanche 13 novembre 2005 à 18:47, par vinteix :

Au risque d'etre un peu long et d'en ennuyer plus d'un, je me permets toutefois de citer un petit extrait d'un article intitule "Pas au-dela de la misere symbolique", ecrit il y a environ un an et qui fait echo a certains propos enonces "ici"....
(...) On le voit donc aisément, la place du livre et de la littérature n’a jamais été aussi menacée qu’aujourd’hui, alors même qu’on n’a jamais tant publié de livres ; encore faudrait-il préciser ce qu’on entend par littérature et écriture. Comme la télévision, gouvernée par la loi de l’audimat, les productions de masse qui inondent la presse et l’édition supposent de façon phantasmatique un médiocre lecteur, postulé et programmé d’avance. Déjà, dans L’Entretien infini, Blanchot écrivait que l’époque du livre était finie. Menace aggravée par le leurre tenace d’une connexion entre la langue et le réel, alors que le langage comme le réel demeurent énigmatiques et qu’il y a un manque irréductible aux mots, que la langue est une limite, un assujettissement que la littérature met en jeu, pousse aux limites : comme l’écrit Christian Prigent, la littérature suggère, « entre autres choses, cette vérité qu’il n’y a pas vraiment de vérité dans ce qui croit pouvoir épuiser dans la positivité des formes familières du discours la complexité absolument étrangère du monde. » Menace aggravée par le besoin maladif d’une littérature qui soit de son temps, qui dise l’époque, illusion que le livre nous livre le monde et le clarifie, alors qu'aucun livre n’est le miroir du monde, mais une chose de plus ajoutée au monde. Menace aggravée aussi par l’obligation d’utilité faite au sens, ce qui rend le langage de plus en plus labile, asservi à ce que l’on appelle communément « communication », réduit aux complaisances et aux séductions du langage commun, ce que Flaubert appelait la bêtise, qui n’est autre qu’un assassinat tranquille. En réalité, écrire exige un geste réfractaire, loin des malentendus de la langue facile ou courante, opposé aux puissances carnivores de tous les conformismes rampants. « Ecrire, c’est récuser le monde » , écrit encore Christian Prigent, à l’appui de quelques exemples fameux : « Alfred Jarry n’était pas devenu écrivain pour nommer le monde et nous raconter sa vie – mais pour jeter le « merdRe » d’Ubu à la face du monde (qu’incarnait la mondanité d’un « public ») et pour faire un trou de paroles, un trou d’air, un trou d’R dans la matière immonde. Arthur Rimbaud n’était pas venu pour dire le monde mais pour créer « l’opéra fabuleux » qui affirme que « nous ne sommes pas au monde ». Beckett n’a pas écrit pour décrire un monde possible mais pour répondre, envers et contre toute aphasie, à l’insupportable nécessité, spécifiquement humaine, de parler et pour cerner, "issu de l’impossible voix, l’infaisable être". »
A l’opposé, une langue qui n’obéit qu’à des critères d’objectivité, de positivité et de réalisme n’est que mensongère. Les manœuvres de consensus organisées par une idéologie de la transparence font le jeu de la communication dans l’univocité d’un ordre de représentation, entretenu par les discours de pouvoir, le psittacisme ambiant et une écholalie généralisée. Monde grevé dont la langue cadavéreuse stigmatise la vacuité symbolique, monde de faux-semblants dominé par le phantasme de la transparence, monde de l’immédiat et de la clarté sans ombre, qui a peur de la Nuit, non pas la nuit de l’âme, mais le noir animal. Monde qui évacue l’incertain, l’improbable, l’énigme, l’obscur, l’inconnu, l’invisible, le néant, le vide, la mort, le sacré, l’invécu, l’inquiétude, l’ambiguïté, l’hétérogène, l’innommable, l’impossible, le non-savoir… Certes, il ne s’agit pas d’incriminer l’époque au nom de l’intemporel ; l’absolu qui hante le poète est sans doute un leurre… Le ciel est vide ; l’homme seul est habité, mais il dort. Malgré tout, et même si, ou plutôt parce que « la réalité a abîmé les yeux des enfants » , comme le chantait si douloureusement le poète portugais Al Berto, il s’agit plus que jamais de rester sur la brèche de l’avenir, de tout risquer dans l’aventure de l’incréé, en pariant sur les appels d’air de l’éveil dans les grands cimetières de l’esprit.

37. Le dimanche 13 novembre 2005 à 19:28, par Arte :

Vinteix, alors là, J'AIME !
Mais vous vous lasserez, comme beaucoup, vous verrez, elle est coriace !

38. Le dimanche 13 novembre 2005 à 20:15, par vinteix :

... et sourde ! Exemple : "Je lis ce qu'on me donne à lire et ça revient encore à çà !" !!!!!?????
Il y a toujours de ces gens qui lisent sans ouverture (d'esprit, de coeur...), selon le prisme etroit de leurs preoccupations du moment. Nulle difference entre cette reduction de la litterature a du militantisme... et du jardinage de beguines.

39. Le dimanche 13 novembre 2005 à 20:21, par vinteix :

... ou de la broderie.

40. Le dimanche 13 novembre 2005 à 22:20, par Marie.Pool :

C'est enthousiasmant finalement de voir à quel point mes interventions vous font réagir. Cependant vous tombez dans le même piège à chaque fois : croire que ce qu'un lecteur ou lectrice pense de la littérature engage d'autres que soi-même à l'instant où quelque chose est énoncé. Etre "coriace" dans ces conditions est la seule façon de résister à la pression de conformité. Si on vous lâche tous en volée de moineaux dans une bibliothèque nationale, je doute fort que vous vous dirigiez vers les mêmes rayonnages et les mêmes ouvrages. C'est çà aussi la littérature, la possibilité d'aller grappiller où bon nous semble. Je ne vous empêcherai jamais de le faire. Je vous répète simplement que j'ai le droit de lire ailleurs et autrement que vous ,en pensant que c'est tout aussi valable, notamment au niveau des livres écrits par des femmes. Je persiste et ris de bon coeur ( j'en ai un c'est la bonne nouvelle du jour) de vos mots d'escarmouche ( les douteux ... euh ! )L 'argumentation de Vinteix ne me rend pas sourde,simplement je préfère la danse au débat littéraire sans objet commun. Peut-être en trouverons-nous un ? Il faudrait aborder chaque auteur un à un et cela risque de nous prendre pas mal de temps. Votre temps est aussi précieux que le mien.

41. Le dimanche 13 novembre 2005 à 22:38, par Marie.Pool :

C'est enthousiasmant finalement de voir à quel point mes interventions vous font réagir. Cependant vous tombez dans le même piège à chaque fois : croire que ce qu'un lecteur ou lectrice pense de la littérature engage d'autres que soi-même à l'instant où quelque chose est énoncé. Etre "coriace" dans ces conditions est la seule façon de résister à la pression de conformité. Si on vous lâche tous en volée de moineaux dans une bibliothèque nationale, je doute fort que vous vous dirigiez vers les mêmes rayonnages et les mêmes ouvrages. C'est çà aussi la littérature, la possibilité d'aller grappiller où bon nous semble. Je ne vous empêcherai jamais de le faire. Je vous répète simplement que j'ai le droit de lire ailleurs et autrement que vous ,en pensant que c'est tout aussi valable, notamment au niveau des livres écrits par des femmes. Je persiste et ris de bon coeur ( j'en ai un c'est la bonne nouvelle du jour) de vos mots d'escarmouche ( les douteux ... euh ! )L 'argumentation de Vinteix ne me rend pas sourde,simplement je préfère la danse au débat littéraire sans objet commun. Peut-être en trouverons-nous un ? Il faudrait peut-être aborder chaque auteur un à un et cela risque de nous prendre pas mal de temps. Votre temps est aussi précieux que le mien. L'exaltation du lecteur est respectable, je m'accommode de la mienne au niveau où j'en suis. Je ne peux faire mienne la phrase qui prétendait "j'ai lu tous les livres", et je n'ai pas la certitude que "tout a été dit", je n'ai pas de mal à imaginer que bien souvent dans les mots lancés n'importe comment "la chair est triste" , mais cela demande une enquête littéraire complémentaire que je confierais volontiers aux... femmes. Ne m'en demandez pas davantage et gardez vos convictions sans rancoeur, elles sont sans doute légitimes et soucieuses de transmission. Je lis autrement pour l'instant.

42. Le dimanche 13 novembre 2005 à 22:46, par vinteix :

S'il n'y a pas "d'objet commun" dans ce que j'ai pu vous dire... et bien tant pis !
Dansez maintenant !

43. Le dimanche 13 novembre 2005 à 22:51, par Berlol :

Je pense qu'il n'est pas utile de vouloir rallier qui que ce soit à sa propre façon de penser. Que chacun ait la sienne et la fasse connaître, mais avec modération et sans prosélytisme. Certes, en tant qu'auteur du blog, j'ai une position un peu spéciale, mais guère plus que ceux qui y commentent, car tout un chacun peut cesser de me lire comme bon lui semble. Tout comme on peut sauter visuellement les commentaires de qui l'on veut (sauf moi qui, responsable vis-à-vis de la loi, ne puis m'abstenir de les lire tous...), surtout si l'on s'abonne au fil RSS des commentaires. Bien sûr, je suis intimement d'accord selon les cas avec tel ou tel des commentaires émis, et j'abonde ou proteste parfois, parfois à tort en m'y laissant aller, mais il ne s'agit jamais pour moi de dire qui est de mon côté ou de l'autre, de distribuer des bons points. Celles et ceux qui sont de connivence avec moi savent déjà tout cela depuis longtemps.

44. Le dimanche 13 novembre 2005 à 23:06, par vinteix :

Ah oui, surtout pas de proselytisme ! Quant a moi, je ne veux rallier personne... mais je m'emporte (encore cette passion du OUI et du NON) quand je vois une des seules choses en lesquelles je crois encore (la litterature) etre rabaissee a du bavardage sans grandeur ni sublime. Cela m'irrite autant que Stiegler s'emporte en entendant les propos de Patrick Le Lay, vendeur de "temps de cerveau disponible a Coca-Cola".
Apres, que Shakespeare, Rimbaud ou Kafka ne fassent partie de la bibliotheque de quelqu'un qui dit lire... et bien tant pis... Un peu etonnant tout de meme... et triste, non ?

45. Le lundi 14 novembre 2005 à 06:21, par Marie.Pool :

Je donne la priorité aux auteurs vivants et à quelques uns seulement. Je ne peux pas m'investir davantage .Je n'aime pas le coca-cola. Je n'ai pas d'attirance particulière pour l'un ou pour l'autre des auteurs que vous citez, hormis Blanchot peut-être , Michaux à petites doses et Hölderlin pour ses lettres . Je pourrais évoquer les auteurs que je lis mais ils n'auront jamais assez de prestige pour susciter autre chose que des "bavardages". Ce n'est pas triste, ni même étonnant. C'est le résultat de plusieurs siècles d'appropriation du fait littéraire par les hommes. Ca ne change pas assez vite à mon goût. Je reste optimiste cependant en lisant des bavardages poétiques de tout sexe.

46. Le lundi 14 novembre 2005 à 09:32, par Bartlebooth :

Tenez, Mary Pool, vous êtes lyonnaise, non ? Comme Louise Labé, vous connaissez, n'est-ce pas ? Ne croyez-vous pas qu'on peut dater de son époque, pour ce qui est de nos régions, "la fin de l'appropriation du fait littéraire par les hommes" ou qu'en tout cas il est moins exagéré ou moins faux de penser que Louise Labé (qui était d'un féminisme plus positif et moins arriéré que le vôtre) a marqué fortement le début de la fin de ce déséquilibre que, comme vous le faites, continuer à victimiser la femme en ce domaine ?
"Ca ne change pas assez vite à mon goût" : sans doute que, paradoxalement, vous avez le goût obsessionnel de croire que ça ne change pas.

"Etant le temps venu, Madamoiselle, que les sévères lois des hommes n'empêchent plus les femmes de s'appliquer aux sciences et disciplines, il me semble que celles qui ont la commodité doivent employer cette honnête liberté, que notre sexe a autrefois tant désirée, à icelles apprendre, et montrer aux hommes le tort qu'ils nous faisaient en nous privant du bien et de l'honneur qui nous en pouvait venir ; et si quelqu'une parvient en tel degré que de pouvoir mettre ses conceptions par écrit, le faire soigneusement et non dédaigner la gloire, et s'en parer plutôt que de chaînes, anneaux et somptueux habits, lesquels ne pouvons vraiment estimer nôtres que par usage. [...]"
(Louise Labé, Epitre dédicatoire à Mademoiselle Clémence de Bourges, 1555)

47. Le lundi 14 novembre 2005 à 11:25, par vinteix :

Ouais, continuez les bavardages de boulangerie...

48. Le mardi 15 novembre 2005 à 02:53, par Marie.Pool :

Ayez si vous voulez, comme le redit BERLOL , " de la peau de saucisson devant les yeux". Pourquoi cela vous gêne autant qu'une femme , qui n'a jamais fait partie de mouvements féministes, s'exprime en son intime conviction, comme je le fais ? Il n'y a pas de prosélytisme, juste un point de vue étayé par des faits.Ce n'est pas la peine de m'attaquer en tant que personne, vous vous offensez vous mêmes. Vous ne parviendrez pas à récuser ce que j'avance et qui n'est pas faux,quoiqu'il vous en coûte. D'ailleurs aucun n'a osé dire que ce que j'écris sur ces questions est inexact. Un témoignage comme celui-ci creuse là où ça fait mal, mais le déni ne fait pas avancer les choses, je pense que les récupérations d 'alibi religieux n'y sont pas pour rien. Là aussi, laissez vos yeux bien ouverts , regardez au-delà de la littérature et de l'hexagone. Vous manquez pour l'instant d'arguments tranquilles alors vous jetez des gravats. Je crains que vos mains si généreuses en projectiles en pâtissent un jour. Moi je préfère tremper les miennes dans le pétrin des boulanges qui nourrissent probablement davantage et plus nombreux les gens ordinaires. J'ignore encore si vous en côtoyez. Louise Labé ou la fin du déséquilibre ? Vous vous payez sa tête à elle aussi ? Pascal Quignard prépare un livre sur Louise Labé .Cela donnera peut-être de l'eau aux moulins et un peu plus de lucidité et de consistance au festin de mots. En vous lisant, certains, en "bavardant", je me rends compte à quel point le savoir sur les livres égare et éloigne de la vie réelle qui prévaut sur tout. Il arrive un moment où elle n'a plus sa place. C'est pourquoi, ne vous en déplaise, je préfère la vie aux livres, la gentillesse sincère à l'apologie d'une vulgarité méprisante ( Verrue bien implantée aussi récurrente qu'un spam ).
Je préfère lire un poète comme Rabindranath Tagore, qu'un lecteur qui (quelles que soient ses bonnes intentions de départ), veut m'imposer des lectures qui n'ont aucun effet sur la vie autour et qui se dit aujourd'hui :
"Ah ! que je voudrais aller là-bas à l'autre rive du fleuve,
On dit qu'il y a des mares curieuses cachées derrière ces hauts talus.
Là, des troupes de canards sauvages se réunissent après la saison des pluies, là, des fourrés de roseaux croissent au bord des étangs et les oiseaux aquatiques y déposent leurs oeufs.
Là, des bécasses aux queues frétillantes laissent l'empreinte de leurs petites pattes sur la boue molle et propre.
Là, les hautes herbes invitent les rayons de la lune à se laisser bercer sur les touffes ondulantes de leurs blanches fleurs."
[J'aimerais que des enfants puissent dire doucement, et modestement :
"Maman, si tu le veux bien, j'aimerais être le passeur du bac quand je serai grand. " ]
Le Jardinier d'amour - Gallimard -

49. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:10, par vinteix :

Juste un petit mot, un dernier en tout cas adresse a vous, Marie-Pool... en ce qui me concerne, je ne veux rien vous imposer (lectures ou autres...)... au fond, je m'en fous. Je constate, c'est tout.
Mais nous n'avons apparemment ni la meme conception de la vie ni la meme conception de la litterature, c'est tout... ce n'est pas grave.
J'ai simplement dit et developpe que, pour moi, la litterature n'est pas une conversation de boulangerie.
"Vous ne parviendrez pas à récuser ce que j'avance et qui n'est pas faux,quoiqu'il vous en coûte. D'ailleurs aucun n'a osé dire que ce que j'écris sur ces questions est inexact. Un témoignage comme celui-ci creuse là où ça fait mal..."
- Vous ne me faites aucun mal.
- En ce qui concerne votre vision de la litterature, elle semble tellement partielle et partiale qu'il n'y a aucun travail a faire pour la "recuser". C'est au-dela d'une question de gouts (qui ne se discutent pas, parait-il), c'est une question de conscience.
Quant aux yeux ouverts, au prix de la vie, aux "gens ordinaires" et au regard au-dela de l'hexagone... ne vous inquietez pas... En ce qui me concerne, je vis d'ailleurs tres tres loin de l'hexagone.

50. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:15, par vinteix :

... enfin, "le lecteur (qui veut m'imposer...)" n'est pas que lecteur... et les lectures dont j'ai pu parler ont PRECISEMENT un GRAND effet sur la vie... sur la mienne... et je pense sur la vie de beaucoup de gens qui les lisent.
Bataille sans "effet sur la vie autour" ? Blanchot, sans effet ? Dostoievski, sans effet ? Artaud, sans effet ? etc.
Bon, allez, j'arrete... CIAO

51. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:17, par Marie.Pool :

Ne dites pas que j'écris hors sujet, Berlol, ça me vexerait... Nous sommes bel et bien dans la thématique de l'oeil et du regard et de là à en déduire qu'ils ont un sexe, je ne m'y risquerai plus longtemps, n'ayant pas l'autorisation de raisonner au delà du "bavardage". Assignation redoutable et tout à fait prévisible lorsqu'on a l'audace de ne pas devoir répondre aux injonctions de lecture préétablies . Surtout , rapprochez bien mes propos des affres de la Princesse privée de royauté par modernisme manifeste de la pensée du soleil levant. Les Princes Charmants sont eux aussi en voie de répartition et on dit qu'ils manquent un peu de classe parfois, élevés au corn-flakes ou au gingembre, leur vitalité dépasse de temps en temps leurs pensées ordinaires. Cela fait sourire , encore une fois, mais le numéro est trop usé pour que j'aie l'énergie de repriser le filet des patiences. Ce qui se passe sur votre site n'est pas assez souvent à la mesure de votre travail d 'écriture et de vos lectures. Je le regrette profondément.

52. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:19, par Marie.Pool :

Vinteix, pour vous OUI ! Pour moi NON ! Où est le problème ?

53. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:21, par vinteix :

"injonctions de lecture préétablies" ??????!!!!!!
Suffit ! En tout cas, moi, j'arrete.

54. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:31, par vinteix :

Il n'y a pas de probleme... ou en tout cas, il n'a pas ete pose.
Mais personnellement, j'etais en forte contradiction avec vous sur des questions de litterature et de sa place dans/par rapport a la vie.
Mais vous deviez en subodorant (jugements largement hypothetiques) sur ma personne, ma vie personnelle, mes relations, etc. La, j'arrete.

55. Le mardi 15 novembre 2005 à 05:51, par Marie.Pool :

En lisant plus attentivement vous auriez pu vous apercevoir que je ne" subodore"rien vous concernant personnellement. Vous me dressez une liste d'auteurs incontournables et j'ai le malheur de ne pas y retrouver d 'auteurs femmes, ce qui ne manque pas de me troubler . Je vous pose la question et ça déclenche un flot de justifications et un reproche virulent sur ma façon d'aborder la littérature. Je ne vous pose plus de questions Vinteix, je ne suis pas vulcanologue... Le reste du débat n'est qu'une queue de comète aux éclats très peu éclairants. Vous avez mal lu l'une de mes réponses où je mentionnais dans "votre liste" des auteurs que je fréquente de temps en temps. Votre susceptibilité littéraire ne manque pas de m 'inquiéter, mais vous avez déclaré qu'il s'agissait de passion alors... Ca excuse de tout , y compris du manque de précision dans le propos et la hargne ? Je n'en sais rien Vinteix, vraiment je ne peux que dire stop. Votre colère n'a pas de sens pour moi. Vraiment.



Dimanche 13 novembre 2005. Cette trame, je la vois.

L'horreur ! Quand il faut fermer le livre et descendre du métro alors qu'on vient de lire un truc crucial (nodal, serait peut-être plus juste, ici...).

« Lorsque je voulus dégrafer son soutien-gorge, je la sentis se dérober avec grâce, dans une torsion souple et glissante, se défaire de mon étreinte et aller fermer la porte, abattre le loquet. Dos à la porte, alors, immobile, elle m'attendait. Je m'avançai vers elle, passai les mains dans son dos et défis son soutien-gorge. Les bretelles tombèrent, elle n'avait plus que son amulette de jade autour du cou, ses seins étaient nus devant moi. Je levai la main et lui caressai doucement la poitrine, lentement, tandis que je sentais qu'elle se cambrait contre la porte, collait son bassin contre mon corps en gémissant. Puis, d'un coup, nous nous immobilisâmes. Quelqu'un venait d'essayer d'entrer dans le cabinet de toilette.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 43)

Deux heures plus tard, après m'être fait pongistiquement étaler 11 manches à 1 par Hisae et Katsunori (content tout de même d'avoir trouvé la concentration et lâché quelques beaux smashs), je montre mon édition originale à mes deux amis, les invitant à constater la qualité du papier, le numéro imprimé, si rare. Ils y sont tout à fait sensibles. Katsunori me dit que cette pratique des éditions originales, ces tirages spéciaux et de luxe sur des papiers de belle qualité, cela n'existe pas au Japon.
Nous sommes au Café bleu pour déjeuner (salade, pâtes et gâteaux), dans la galerie commerciale de Mark City, en direction de Dogenzaka. Je leur raconte un peu le début de l'histoire de Fuir, ce narrateur occidental en visite en Chine, désœuvré, prenant un train de nuit avec la belle Li Qi (prononcez litchi, comme le fruit), espérant une aventure, mais surveillé par le...
Le...
Soudain, cette trame, je la vois se détacher sur le fond d'une autre, celle de L'honorable Partie de campagne, de Thomas Raucat (1922), que Jean-Philippe Toussaint a évidemment dû lire. Car dans ce roman écrit par un jeune ingénieur belge après un an de résidence au Japon pour raisons professionnelles, il y a aussi un occidental, à Tokyo, lui, qui rencontre une Japonaise (pas une Chinoise), et qui cherche l'aventure avec elle, prend le train pour Enoshima, lui aussi flanqué d'un encombrant chaperon qu'il n'arrive pas à semer pour draguer tranquille.
Volontaire ou non, le démarquage est superbement opéré par Toussaint car tous les éléments du palimpseste sont transformés, tandis que leur schéma d'ensemble, la tension relationnelle entre les trois actants, est superbement et presque invisiblement identique, quoique réduite à quelques pages.

De retour à la maison, je me délasse dans le bain en lisant encore quelques bribes de la Possibilité d'une île. C'est affligeant, ça me tombe des mains, avec de temps en temps des perles comme ce « rien n'égale la douceur du sommeil lorsqu'il se produit en présence de l'être aimé » (p. 168), vérité d'un angélisme layette bleu ciel ou rose bonbon, sachant que l'être aimé est le chien Fox.
J'aimerais bien le jeter avec l'eau du bain mais j'ai trop de respect pour les livres eux-mêmes...

En sortant ce matin, je voulais téléphoner à Thomas, pour voir quand il serait libre pour un squash, comme nous en étions convenus en septembre. Et puis j'y ai renoncé en me disant qu'à 10h15 il dormait peut-être encore. Comme par télépathie, c'est lui qui m'a appelé à 11h30. Je n'ai pas pu lui répondre puisque j'étais à Shibuya en train de renvoyer des petites balles jaunes. L'ayant rappelé une heure plus tard, il me proposait un squash ce soir. OK, va pour ce soir.
Donc squash, quarante minutes. C'est tellement crevant, que j'y reviendrai demain...
Écrit le lendemain : c'était donc au centre de sport Do Sports Plaza de Shinjuku, énorme centre avec salle de musculation, salle de stretching, salon de massage, coursives de jogging, piscine, cours de squash et salles de bains, avec sento, douches, sauna, le tout très peuplé mais très calme. J'avais ressorti ma raquette d'il y a dix ans mais la poignée dont la matière s'est peut-être altérée me glissait régulièrement dans la main — et à un moment elle en est sortie, s'est envolée en passant à quelques dizaines de centimètres de Thomas pour aller se poser au sol d'un étage au-delà des limites du cours de squash.

*     *
*

Paru dans la revue Europe, en mai 1925 (p. 122-123, via le dévédé...) :
« THOMAS RAUCAT. - L'honorable partie de campagne. Un vol. in-16. (N. R. F. édit.)
Cette honorable histoire est fort simple mais vaut tant par le choix des détails que par le ton vraiment savoureux sur lequel elle est racontée. Un Français rencontre au parc municipal d'Ueno une petite Japonaise, la convie à une honorable partie de campagne aux environs de Tokio, cependant que quelques instants plus tard il est invité à son tour, « par politesse », pour le même jour, par plusieurs honorables bourgeois. Contretemps fâcheux d'où découleront toutes les péripéties de cette journée à la fin de laquelle mourra la petite Nippone.
Ce livre peut être considéré, à juste titre, comme un livre de réaction, réaction contre la poésie émolliente des japonenes à la façon de Loti. Et qui oserait encore rêver de clair de lune, de fleurs de prunier... et de la musique de Puccini après la lecture de cette équipée franco-japonaise à l'île d'Enoshima. Avec M. Thomas Raucat la mièvrerie du Japon, de sentimentale qu'on nous l'avait toujours fait paraître, devient humoristique. Le comique de ces pages est fait de l'antithèse existant entre la civilisation moderne et l'antique civilisation des Japonais qui tentent de s'européaniser. Ce mélange constant de sake et de bouteille Thermos, d'obi et de peigne à l'espagnole, de canotier et de kimono, de cinéma et de théâtre masqué, de taxi-auto et de geishaya, enfin toute cette cahotante adaptation de mœurs traditionnelles à un barbare progrès occidental font naître spontanément les réflexions ingénues et les effets cocasses. Et voici que tout notre sens de la couleur locale poétique du « pays qu'on ignore » en est décalé. Une ironie au service d'une pénétrante psychologie, un sens du comique placide, mais qui sait merveilleusement user des contrastes existant entre les raffinements européens et orientaux : voilà ce qui caractérise dès l'abord le talent de M. T. Raucat.
En outre pour ce premier roman l'auteur a usé d'une construction vraiment neuve, très curieuse, et susceptible peut-être d'apporter quelques changements dans la manière que nous avons de concevoir une histoire qu'elle soit d'amour ou d'aventure. Dans L'honorable partie de campagne, chaque personnage confesse ce qu'il a vu, narrant les faits ainsi qu'ils lui sont apparus. Il y a huit chapitres qui sont de la sorte autant d'auto-rédactions. Cela permet une grande diversité dans le récit, une plus parfaite superposition des impressions et surtout une vraisemblance psychologique beaucoup plus intense : chaque héros donnant l'impression de parler sans contrainte.
L'honorable partie de campagne ne procède donc d'aucune formule connue. C'est une œuvre extrêmement personnelle et neuve, un livre-révélation comme il n'en paraît guère plus d'un par an et qui s'impose à l'honorable attention des honorables lettrés.
LOUIS CHERONNET.»

Commentaires

1. Le dimanche 13 novembre 2005 à 08:03, par Arnaud :

Preumz !! (Non, j'déconne ^-^)
Assez forte, cette citation ! Décidément, je sens que nous avons les mêmes goûts litérraires.
L'amulette de jade, ça fait un peu cliché quand même... Par contre, sans vouloir faire une remarque déplacée, pourquoi un soutien-gorge ?

2. Le dimanche 13 novembre 2005 à 08:57, par vinteix :

Ah, honorable lettre, "L'honorable partie de campagne" : quel delice !

3. Le dimanche 13 novembre 2005 à 09:06, par damien :

mdr
moooooOOOOOOOOOooooo
oOODDDDD
bisouwwwww
bouaaaaaaaaaa sob

4. Le dimanche 13 novembre 2005 à 18:51, par Arte :

Pour Arnaud : sur la question littéraire POURQUOI UN SOUTIEN-GORGE ?
Analyse :
"défis son soutien-gorge" ... "ses seins étaient nus devant moi"... "Je (...) lui caressai doucement la poitrine".
Il semble qu'il y ait un rapport entre le soutien-gorge et la suite du texte !

5. Le dimanche 13 novembre 2005 à 19:03, par Arte :

La construction neuve fait tout de même penser à Yasushi Inoué dans le fusil de chasse, d'il y a presque 30 ans, non?

6. Le lundi 14 novembre 2005 à 00:22, par Arnaud :

Justement, c'était en rapport avec les fameux seins que je (me) posais la question...

7. Le lundi 14 novembre 2005 à 09:38, par Arte :

bon, Yasuki Inoué c'était pas pour rire, hein !

8. Le lundi 14 novembre 2005 à 14:29, par Christian :

Thomas Raucat était un pseudonyme? Un jeu de mot sur "tomarô ka?" qui signifie "On va à l'hôtel?" (pour y faire des galipettes). Retrouvé sur Google: Roger Poidatz.

9. Le lundi 14 novembre 2005 à 14:30, par Christian :

Erratum: Était un pseudonyme... sans point d'interrogation.

10. Le lundi 14 novembre 2005 à 14:37, par Berlol :

Soo desu. Même qu'il était ingénieur aéronauticien, qu'il a écrit son bouquin sur le bateau de retour en Europe. Et presque rien par la suite... Dommage.



Lundi 14 novembre 2005. Il est entré dans le siècle.

Bataillé toute la journée avec le web et la Pléiade pour cadrer l'Histoire de l'œil.
En même temps, toujours du courrier, le suivi des commentaires des jours précédents... Il faut se faire à l'idée que ce qu'un billet journalier expose, détaille, avec parfois une précision millimétrique, soit pris à la légère, au débotté, en enfilade, au flan par une diversité de lecteurs tous occupés et préoccupés diversement. Ensuite ils s'échauffent les uns les autres et sortent totalement du décor... D'aucuns diront alors que les commentaires sont plus du bavardage qu'autre chose, sous-entendu que l'on pourrait aisément s'en passer, que ce serait même mieux de s'en passer. Je n'irai pas jusque-là, même si des dérapages m'exaspèrent, comme sur des peaux de banane alors que mon texte n'en contenait pas. Il faut comprendre que c'est une loi du genre — et que l'on a du mal à l'admettre parce que le genre est nouveau.
Pour moi, la position à tenir est simple (mais je n'y oblige personne) : les commentaires doivent être autorisés, par principe. Je ne sais pas si je suis artiste ou non, écrivain ou pas, mais l'idée que j'ai de l'esprit démocratique (m')impose que la parole soit ouverte. L'interdire reviendrait à me rendre inaccessible, incommentable, donc élitaire.
Il se peut que j'aie tort. Qu'on me le prouve.

Donc Bataille. Ce soir au GRAAL, déplacé à la salle 508 de la MFJ du fait d'un séminaire exceptionnel en 601 (où j'ai d'ailleurs noté la présence de ma collègue CM), en présence de François Bizet, présentation de quelques documents, des photocopies d'un numéro de la revue Critique de 1963 (réédité en 2002) et des pages de biographie de la collection Écrivains de toujours, apportées par Daniella, et du volume Pléiade Romans et récits de Georges Bataille paru l'année dernière. Nous nous attardons dans la Chronologie établie par Marina Galletti (p. XCIII-CXXXVIII), commentant et recadrant les événements de la naissance de Georges (1897) à l'année de publication de l'Histoire de l'œil (1928), notant quelques différences avec les dates données dans la collection Écrivains de toujours (date de mariage, notamment). Ce qui étonne le plus, et que l'on ignore souvent, c'est qu'il était d'abord archiviste-paléographe, après avoir été sérieusement tenté par la religion. Nommé élève à l'École des chartes le 8 novembre 1918, trois jours avant l'armistice, il s'installe à Paris, continue d'aller à la messe et lit le Latin mystique de Remy de Gourmont. Cinq ans plus tard, il est entré dans le siècle, il connaît une quantité fabuleuse de jeunes et de moins jeunes qui forment et formeront en partie l'élite intellectuelle et littéraire du XXe siècle. Il est anti-Dada, goûte peu le surréalisme, aime le jazz, se marie, commence à publier... Ces cinq années-là, j'aimerais bien en voir le film se dérouler !
La suite dans une semaine...

Commentaires

1. Le lundi 14 novembre 2005 à 09:39, par Arte :

mgmmmmmm

2. Le lundi 14 novembre 2005 à 10:59, par Bartlebooth :

Mais être anti-dada, c'est encore être dada (qui est "tout et son contraire"), surtout quand on veut "lancer un mouvement Oui, impliquant un perpétuel acquiescement à toutes choses et qui aurait sur le mouvement Non qu'avait été Dada la supériorité d'échapper à ce qu'a de puéril une négation systématiquement provocante" (Michel Leiris, A propos de Georges Bataille), non ? D'ailleurs dada signifie ouioui.
Maintenant que Lord Auch est sur papier bible, ne devrait-on pas imprimer la bible sur papier cul ?

3. Le lundi 14 novembre 2005 à 11:22, par vinteix :

"Papier bible" ou "papier cul", on s'en fout ! Le texte !
Mais OUI, OUI... l'opposition de Bataille par rapport a Dada comme par rapport au surrealisme a ete trop souvent caricaturee... "Je suis l'ennemi du dedans", comme il le disait lui-meme.

4. Le lundi 14 novembre 2005 à 11:40, par Marie.Pool :

Franchement !

5. Le lundi 14 novembre 2005 à 15:03, par jabberwocky :

Non, nous n'oublions pas le passage de Bataille, notamment à la Bibliothèque nationale, mais par contre ayant relu récemment "Histoire de l'œil", j'ai été frappé par la qualité de l'écriture que l'on pourrait qualifier de "maigre" ; je m'explique : une écriture sans gras, sans rien à retirer, c'est-à-dire sans rien en trop, d'une évidence un peu provoquante. Bref, un texte surprenant, à relire d'urgence en ces temps "de possibilité d'île" et autres...

6. Le lundi 14 novembre 2005 à 19:07, par vinteix :

... a relire surtout dans la premiere version (1928).

7. Le mardi 15 novembre 2005 à 03:09, par vinteix :

Sans vouloir te chatouiller, cher Berlol, petite precision, sans grande importance, et qui n'interessera que les "specialistes", mais G.B. ne publie rien avant 1926... encore ne s'agit-il a ce moment-la que de 3 ou 4 articles erudits de numismatique. En fait, "Histoire de l'oeil" par Lord Auch est bien son premier livre publie (1928), meme s'il n'en reconnaitra jamais publiquement, officiellement, la paternite (secret de polichinelle, pour ses proches en tout cas).

8. Le mardi 15 novembre 2005 à 03:42, par caroline :

Mais il est chose importante qui se passe aujourd'hui au Japon et vous ne nous en parlez même pas!!!
"Finie la vie de palais
mardi 15 novembre 2005 - 11:30
La princesse Sayako, 36 ans, fille unique de l'empereur Akihito, a épousé mardi un roturier. L'homme, Sayako Kuroda, de quatre années plus âgée qu'elle, est un simple fonctionnaire de la municipalité de Tokyo. La princesse elle-même a été ravalée au rang de roturière du fait de ce mariage hors de la famille royale - affligée depuis des années par une pénurie d'hommes. Une crise de succession à l'endroit de l'empereur Akihito est d'ailleurs certaine, ce dernier étant dépourvu d'héritier masculin. Aucun héritier mâle n'a été produit depuis 40 ans dans le palais. Aussi rigide sur le protocole qu'un maître japonais devant ses élèves, la maison royale refuse d'accorder aux femmes le droit de devenir reine. P.G.
(Libération.fr)"
Il ne connaissent pas la parité ? S'ils voyaient comme dans notre pays, ça pas changé grand chose !

9. Le mardi 15 novembre 2005 à 03:55, par vinteix :

Le mariage du jour... ouais... ils nous bassinent avec ca : le journal de NHK de ce soir n'a parle pratiquement que de ca pendant 35 minutes. Ca en dit long sur l'etat de l'information au Japon et sur le poids toujours immense du symbole imperial.

Quant aux journalistes de "Liberation", ils devraient travailler un peu mieux... "Une crise de succession à l'endroit de l'empereur Akihito est d'ailleurs certaine, ce dernier étant dépourvu d'héritier masculin." ??? Si la crise est a venir, elle n'est pas immediate car l'empereur a deux fils dont le prince héritier Naruhito (né en 1960).

10. Le mardi 15 novembre 2005 à 06:07, par Arte :

Certes.



Mardi 15 novembre 2005. De la mort ou du vent...

On en était resté au soutien-gorge, dimanche, dans le train, quand quelqu'un d'autre veut entrer dans les toilettes... Le palimpseste de L'honorable Partie de campagne est fugace, un amusement qui n'a pas valeur de structure profonde. Toussaint, comme Échenoz à sa façon, joue de motifs qui traînent dans notre collectif littéraire, plus ou moins connus ou conscients, du recyclage. Mais ce n'est pas pour nous les resservir modulo Shanghai-Pékin. Quand le lecteur est appâté, le plus grand plaisir littéraire de Toussaint consiste à dévier largement et très vite — dénoncer, dégager (latter les visions, disais-je ailleurs*).
Me voici repris au piège du métro, celui de Nagoya cette fois, ne pouvant fermer le livre pour descendre à ma station. Le téléphone portable offert par le chaperon chinois qui ne sonnait jamais vient de sonner la chute du fruit mûr (Li Qi) et le glas à 10.000 kilomètres : la femme de l'épouse du narrateur a perdu son père. Déchirante description calme et hallucinée. D'un train de nuit chinois, projection de l'affect en image par l'oreille au cœur de Paris et d'une femme désemparée, au Louvre, rue de Rivoli, dans la circulation de la mi-journée, jusqu'à ce que ça coupe. À l'œil écoute de Paul Claudel répond l'autre cliché : l'oreille voit... l'important étant pour le lecteur la puissance imprévue de l'émotion et de l'empathie — enfin, c'est mon cas.
Ce n'est pas spécialement ce que je cherche dans la littérature (on verra bientôt, par exemple, que c'est ce qu'il n'y a surtout pas à chercher dans l'Histoire de l'œil de Bataille, l'émotion et l'empathie...)
En littérature, on trouve ce qu'on ne cherche pas. Le reste est pavlovien ou pathologique, la littérature de pa-pa.

« Penché à la fenêtre, je sentais l'horizon et la courbure de la terre planer et tournoyer autour de moi, j'apercevais des lignes à haute tension qui défilaient obliquement dans le ciel, les poteaux électriques en enfilade qui apparaissaient fugacement et disparaissaient aussitôt de ma vue, promptement avalés par la vitesse du train qui les laissait sur place. Ma chemise plaquée contre mon torse, je gardais les yeux ouverts à la face du vent qui m'assaillait, des grains de sable et de poussière pénétraient dans mes yeux, des éclats d'argile et d'infimes gravillons, ma vue commença de se brouiller, et, dans un brouillard aqueux, liquide, tremblé et faiblement lumineux, mes yeux embués conçurent dans la nuit noire des larmes aveuglantes.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 57-58)

« Et qu'est-ce que la mort sans les pleurs ? »
, dit Claude Simon au début de L'Herbe. Qu'ils viennent de la mort ou du vent...

J'ai quand même donné mes cours sans lésiner sur la bonne humeur, me suis ensuite défoulé au ping-pong avec David et les deux pongistes de haut niveau de notre campus, payant de mon corps encore douloureux du squash quelques points épiques.
La confection d'une large salade tomate-concombre parsemée de deux gousses d'ail coupées en tout petit et arrosée d'huile d'olive a nuitamment achevé de me remettre d'aplomb. L'haleine surtout.
Ne me reste plus qu'à mettre un point final et aller me laver les dents.
__________________________
* "Mines de riens. Essai sur la Télévision de Jean-Philippe Toussaint", p. 99-115 dans Entre parenthèses. Beiträge zum Werk von Jean-Philippe Toussaint / Herausgegeben von Mirko F. Schmidt .- Paderborn : Edition Vigilia, 2003 .- 170 p.

Commentaires

1. Le mardi 15 novembre 2005 à 08:45, par vinteix :

"c'est ce qu'il n'y a surtout pas à chercher dans l'Histoire de l'œil de Bataille, l'émotion et l'empathie..."
Pour l'empathie, je suis d'accord... quant a l'emotion, j'ai un doute... N'y en-a-t-il pas, de tragique d'ailleurs, dans les "Coincidences" de la deuxieme partie ?
Et le tremblement et la chute du pretre dans la scene finale ? par exemple...
Mais peut-etre faut-il d'abord s'entendre sur le mot "emotion"...

2. Le mardi 15 novembre 2005 à 08:52, par Yasuki Inoué :

"En littérature, on trouve ce qu'on ne cherche pas. Le reste est pavlovien ou pathologique"
Berlol, je te trouve TRES provocateur !

3. Le mardi 15 novembre 2005 à 09:48, par Marie.Pool :

LE CLEZIO disait à peu près la même chose . Une option où l'écrivain lui-même se débrouille pour que le lecteur ne trouve pas dans ses livres ce qu'il y cherche. Mais il se situait lui-même comme lecteur, j'imagine, ça rend la provocation moins perverse qu'il n'y parait. QUIGNARD dit que la lecture est une errance . Quoi qu'il en soit, prendre un lecteur pour un chien qui salive en endurant les stimulations de renforcement ou de dissuasion de comportements attendus, ou pour un détraqué est vraiment méprisant.Dans le registre de la dérision avérée il faut être en surdosage pour s'infliger un tel auto-diagnostic. Il n'est pas possible de souscrire sans sourire bizarrement à ce que vous dites si abruptement. Vous mettez longtemps à montrer vos avis mais quand ça vous prend la littérature prend des allures de boîte noire d'où bien des surprises peuvent surgir. Cela me donne envie d'évoquer un extrait de la lettre de Georges Bataille à René Char sur "les incompatibilités de l'écrivain". Je ne retiendrai que ce passage qui parle un peu de certains d'entre tous : "Au moment où le destin qui les mène prend figure la plupart des hommes s'en remettent à l'absence. Ceux qui apparaissent résolus, menaçants, sans un mot qui ne soit un masque, se sont volontairement perdus dans la nuit de l'intelligence. Mais la nuit où couche maintenant le reste de la terre est plus épaisse : au sommeil dogmatique des uns s'oppose la confusion exsangue des autres, chaos d'innombrables voix grises, s'épuisant dans l'assoupissement de ceux qui écoutent.
Ma vaine ironie est peut-être une manière de dormir plus profonde... Mais j'écris,je parle, et ne puis que me réjouir si l'occasion m'est donnée de vous "répondre" de "vouloir" même, avec vous le moment de l'éveil, où du moins ne sera plus acceptée cette universelle confusion qui maintenant fait de la pensée même un oubli, une sottise, un aboiement de chien dans l'église [...]."

Ouaf Ouaf ! Berlol. ( j'ai pas encore choisi ma marque de chien pour me réincarner, un chien qui aime les enfants probablement).

4. Le mardi 15 novembre 2005 à 12:15, par Yasuki Inoué :

une chienne, non ?

5. Le mardi 15 novembre 2005 à 12:48, par Bartlebooth :

Récemment fut évoqué Christian Prigent. On pourrait facilement, pour contredire intelligemment cette idée de trouver en littérature ce qu'on y cherche (et que procédant ainsi on court le danger de... courir peu de danger, de trouver peu de littérature, et pas d'une modernité très excitante (d'ailleurs, Le Clézio et Quignard, quellle que soit la littérarité de leur production, sont à ce sujet très faiblards)) s'y reporter, aller voir dans un de ses livres, sur l'illisible ou "ceux qui merdRent". Et feuilletant ce dernier comme cela m'est très souvent arrivé, je tombe sur une note où il cite aussi cette lettre de Bataille à Char, mais en préférant un autre extrait, qui répond parfaitement à cette bête idée d'une littérature utile en ce sens (y trouver ce qu'on y cherche) : "L'esprit de la littérature est toujours... du côté du gaspillage, de l'absence de but défini, de la passion qui ronge sans autre fin qu'elle même, sans autre fin que de ronger. Toute société devant être dirigée dans le sens de l'utilité, la littérature, à moins d'être envisagée, par indulgence, comme une détente mineure, est toujours à l'opposée de cette direction."
Rongez, Mary Pool ! soyez chienne, mais plus de garde, et si ça peut vous aider, écoutez en boucle "Le Chien" de Ferré jusqu'à ne plus fulminer de sa provocation mysogine ("Et nous ne sommes pas contre le fait qu'on laisse venir à nous certaines chiennes / Puisqu'elles sont faites pour ça et pour nous").
Bref, je voulais surtout parler de Prigent à cause d'un livre de lui que je suis en train de lire, "Le Professeur" (Al Dante, 1999), et vous le conseiller énergiquement. D'abord parce qu'il me semble bourré de clins d'oeil à Bataille (mais pas seulement : aussi à Sade, à Brisset, à Luca, en tous cas j'y pense, et sûrement d'autres) : la forme (un récit divisé en chapitres qui, à la manière d'Histoire de l'oeil et Le Mort, présentent une petite scène centrée sur une perversion), le titre des chapitres qui semblent annoncer une pensée toute bataillenne ("le oui", "l'excès", "le système"), des scènes d'enfantillages érotiques comme celle de "petits morceaux de pain qu'elle enfonce dans son con" au restaurant rappellent celles des oeufs. Clin d'oeil à la phrase de Bataille, "Je pense comme une fille enlève sa robe", extrait qui résume tout :
"le professeur dit je te regarde je pense je regarde ma pensée le professeur dit la chute est comme ma pensée ma pensée tombe avec ta robe la chute de ta robe est comme ma pensée ma pensée tombe avec ta robe la chute de ma pensée est ce à quoi je pense quand je pense au moment où ta robe tombe le professeur dit ma pensée est une tombe où penser se dérobe ma pensée se dérobe dans l'envie de toucher ce que ta robe tombée enrobe de pensée le professeur dit ma pensée touche au dérobé de la pensée il faudrait toucher ça dans la nudité de la pensée tombée dans le dérobé de la pensée il faudrait penser dans la pensée déshabillée de toute pensée le professeur dit la pensée se touche dans le dérobé de toute pensée la pensée se touche dans le zéro nu de la pensée déshabillée de toute pensée l'excès c'est toucher la pensée touchée par zéro pensée dans la nudité le professeur dit toucher est l'excès que pense la pensée quand elle se dérobe à toute pensée l'excès est la tombe où tombe la pensée quand elle se dépense devant ce qui tombe comme tombe ta robe" (ça dépense, hein ?, on pense aussi à Luca, n'est-ce pas ?)
Voila, avec "Histoire de l'oeil" et "Le professeur", y a de quoi suggérer à un universitaire comparatiste pas frileux un corpus sexy.
J'attaque le chapitre "le chien", je penserai à Mary Pool.

6. Le mardi 15 novembre 2005 à 18:30, par Marie.Pool :

"Et il est mort à la fin ?" Finalement dans un débat philosophique pointu et porté sur le mépris, c'est la seule question qui ne gaspille pas de salive. Je conserve celle-ci pour mes prochains enthousiasmes littéraires ciblés comme il se doit. Dans ses mots Léo est aussi méchant que laid des fois, la fréquentation soit-disant amoureuse de milieux noctambules lui a laissé des stigmates faciaux bien gênants. Paix à sa chair à présent. Quant à l'esprit... un peu tourmenté, non ? Des textes de mec coléreux et bravache qui joue à faire son jet le plus loin possible devant sa Maman Péripatéthique. Dans mes jours d'indulgence ( Moins pour lui que pour Brassens ou pour Brel par exemple) je le préférais nettement mieux en chef-d'orchestre symphonique et aussi lorsqu'il se taisait un peu. La vulgarité n'est pas une qualité, c'est un tic ça aussi. On peut s'en débarrasser.

7. Le mardi 15 novembre 2005 à 19:23, par vinteix :

Content de voir que G.B. continue de remuer et provoquer joie, inquietude, d'agiter le jeu lugubre et joyeux des passions, de faire voler en eclats le remugle des idees et de reveiller les "mangeurs de fromages".
Encore une fois, il y a la une difference majeure entre ceux qui veulent se rassurer et ceux qui tentent l'impossible.
Concernant sa conception sauvage du roman, dans l'Avant-propos au "Bleu du ciel" :
"Un peu plus, un peu moins, tout homme est suspendu aux récits, aux romans, qui lui révèlent la vérité multiple de la vie. Seuls ces récits, lus parfois dans les transes, le situent devant le destin. […] Le récit qui révèle les possibilités de la vie n’appelle pas forcément, mais il appelle un moment de rage, sans lequel son auteur serait aveugle à ces possibilités excessives. Je le crois : seule l’épreuve suffocante, impossible, donne à l’auteur le moyen d’atteindre la vision lointaine attendue par un lecteur las des proches limites imposées par les conventions. Comment nous attarder à des livres auxquels, sensiblement, l’auteur n’a pas été contraint ? »

8. Le mardi 15 novembre 2005 à 21:18, par Berlol :

Ah, je ne vous aime jamais tant, et mon entreprise n'a pleinement son sens que quand vous ouvrez aussi vos livres ! Car ce n'est pas tout d'avoir des différends, encore faut-il les argumenter pour se les jeter à la figure intelligemment !...

9. Le mardi 15 novembre 2005 à 21:19, par Marie.Pool :

Quel souffle malgré la suffocation ! Auto-portrait ?

10. Le mardi 15 novembre 2005 à 21:23, par Marie.Pool :

M'sieur Msieur, moi je l'avais ouvert le livre mais ils l'ont envoyé dans le marécage avec des aboiements terribles et en plus il m'ont traitée... M'sieur Ms'ieur comment ils parlent les zigues avec leur bouche, hein ! Comment ils parlent ?

11. Le mardi 15 novembre 2005 à 23:24, par Christian :

Aucun rapport (?) avec les sujets développés par Berlol mais voici les commentaires de l'ambassadeur de France au Japon sur la situation en France.
(adresse du blog: d.hatena.ne.jp/Montferran... )
Réjouissons mes frères et mes sœurs! La bourse n'a pas baissé!
Début de la citation:
"Les violences urbaines en France
Je reviens à nouveau sur ce sujet qui suscite beaucoup de questions au Japon.
* Le calme revient progressivement en France dans les quartiers où ont eu lieu les violences. Le fait qu’ils soient situés à la périphérie des villes et relativement isolés explique pourquoi ces événements n’ont eu aucun effet sur la vie économique en France. La Bourse, d’ordinaire si sensible, n’a pas été affectée. A Paris, les cours ont continué à monter. De même, aucun lieu touristique n’a été concerné.
* Ces événements ne remettent pas en cause le principe français de l’intégration. En France, nous considérons que dès lors qu’une personne acquiert la nationalité elle a en théorie tous ses droits de citoyen qui sont des droits universels. Mais elle ne dispose d’aucun droit particulier du fait de son origine religieuse, ethnique ou géographique. En d’autres termes, nous n’acceptons pas le ‘’multiculturalisme’’ qui donne des droits particuliers à des minorités. Ce qui nous conforte dans notre politique c’est que ces jeunes qui ont manifesté l’on fait non pas ethnie contre ethnie ou religion contre religion mais tous ensemble contre l’Etat pour réclamer une meilleure intégration.
Naturellement, ces événements nous ont montré qu’il y avait un écart inacceptable entre nos principes et la réalité. Il nous faut donc devenir pragmatiques et mettre en place des politiques qui obtiennent des résultats sur le terrain :
• Débarrasser nos banlieues des délinquants qui y font régner un climat de peur et développent des trafics illicites.
• Favoriser l’emploi des jeunes ce qui demande plus de flexibilité dans les contrats de travail pour que les entreprises puissent embaucher plus facilement.
• Soutenir toutes les associations de quartier qui souhaitent recréer des liens et une solidarité sociale forte dans des cités déshéritées.
Ce qui me paraît important c’est la réaction d’ensemble de la classe politique française qui exprime de façon unanime la volonté de réagir de façon unitaire face au choc qu’ont été ces événements.
Bernard de MONTFERRAND" (fin)

12. Le mercredi 16 novembre 2005 à 00:13, par Berlol :

Merci, Christian, j'avais vu ça avant-hier. Mais ça ne me paraissait pas digne d'être signalé. On lira aussi la position quelque peu différente de Mathieu Kassovitz sur son site...

13. Le mercredi 16 novembre 2005 à 02:37, par Christian :

Pas digne, c'est exactement ça...

14. Le mercredi 16 novembre 2005 à 04:34, par Berlol :

En lisant ta réponse, ça m'a rappelé nos longues discussions, il y a 2 ou 3 ans. Quand on avait le temps...

15. Le mercredi 16 novembre 2005 à 05:09, par Yasuki Inoué :

Absolument.



Mercredi 16 novembre 2005. Où la pression importe plus que la propreté.

Des termes et expressions comme nettoyer au Karcher (où la pression importe plus que la propreté), racaille (plus employé que sauvageon en son temps, qui n'avait fait que ridiculiser son énonciateur), mais aussi expulsion, privatisation, mondialisation, etc., qui émaillent certains discours ministériels, officiels et médiatiques n'ont-ils pas pour but d'assujettir l'ensemble de la population par une recomposition des représentations mentales que ces termes véhiculent en sous-main ? (La fausse monnaie serait donc la vraie...)
Qui employait le verbe caillasser le mois dernier ? Strictement personne, sur aucune antenne, et ce après des années de jets de pierres (le verbe formé sur caillasse n'est d'ailleurs pas dans le TLF). En deux semaines, on l'a plus entendu qu'en cinquante ans. Quel a été le premier journaliste à l'employer ? Cela importe peu. Pourquoi ce succès ? Ça, c'est beaucoup plus important ; je ne vois que l'assonance avec racaille. Éh oui, la racaille caillasse, aïe aïe aïe ! Ça passe bien à l'antenne, non ?
Il faudrait étudier la valeur guerrière et incantatoire du phonème [ka] qui revient dans les trois mots Karcher, racaille et caillasser.

Attention ! Sarkozy vient de passer le relais, le micro, au tandem Larcher Accoyer ! Ceux-ci vont tenter de rallumer les voitures en train de s'éteindre à coup de polygamie et de figure paternelle ! Mesdames et messieurs, on les applaudit !...
(Ne comptez pas sur moi pour défendre ou accuser la polygamie, je ne fais que relever les sons de flûte censés diriger nos opinions publiques par le bout du nez — dis donc, Sarko, elle pue, ta flûte !).

Le programme Mozbot qui habille les résultats de Google permet de rechercher facilement les documents mis à jour depuis une semaine, un mois, un trimestre, un an, etc. Avec l'association racaille et caillasse, on trouve 307 documents dont 305 mis à jour depuis un mois — deux seulement étant plus anciens. Le mot racaille seul a 40.700 occurrences, dont 39.700 dans des documents des 30 derniers jours.
En même temps, je me demande quelle peut être la fiabilité de Google/Mozbot puisque caillasse a 3560 occ. — dont 3570 actualisées depuis moins d'un mois ! Encore le coup d'une partie plus grande que le tout, sans doute résultant d'un bug ou d'un trafic d'algorithme...
(À titre indicatif : sauvageon + sauvageons = environ 7000 occ.; racaille + racailles = 54.200 occ., y'a pas photo !)

Que l'on parle de propagation de masse comme le faisait Victor Klemperer dans sa Langue du IIIe Reich (à la façon du virus provoquant une mutation irréversible) ou que l'on parle de rythmes langagiers comme l'écrit Pascal Michon dans la dernière livraison de la revue Sciences humaines (n° 165, p. 38-41), il semble bien qu'un choix de mots et de profération, calibrés dans le temps et l'espace de l'information soit à la base même de nos modes de vie.
Et si c'était cela qui importait dans certaines nouvelles écritures (Bruce Bégout, François Bon, Jean-Charles Massera, Yves Pagès, Jean-François Paillard, Phillipe Vasset, etc.) ? Notations comme klempereriennes au jour le jour de ce que nous déversent les médias, élaborations fictionnelles par recyclages de fragments documentaires et publicitaires, enchevêtrements rythmiques mi-ironiques mi-lyriques de discours sociaux, etc. C'est toute une bribologie littéraire qui se met en place depuis une dizaine d'années, à la suite des recyclages du Nouveau Roman, eux-mêmes parents du bricolage levi-straussien.

Je boirai tout le Nil, si tu ne me retiens pas !

(D)ART(Y).
Après avoir fait calculer oralement des surfaces d'appartements pour connaître les prix à la location en euros et en yens, après avoir réparti à des groupes des tâches d'études relatives à la Francophonie et résumé au passage l'aventure du mot mousmé(e) à des étudiantes mi-incrédules mi-scandalisées, après une réunion, des corrections de copies et quelques autres bricoles, je me suis assis le soir venu devant une salade de carottes rapées à ma moulinette, quelques morceaux d'asperges nouvelles à point et un steak haché flanqué d'un œuf au plat — en regardant en dévédé la quintessence de la vraie fausse monnaie dénoncée ci-dessus, son icone même, kitschissime, Podium (Y. Moix, 2003-2004).
Malgré un goût évident pour la déconnade, Benoît Poelvoorde et son acolyte (Jean-Paul Rouve) sont en pleine philosophie vivante. N'ayant jamais souhaité devenir des stars par eux-mêmes (comme si ce statut n'était ni enviable ni souhaitable), ils ont organisé leur vie pour jouer et être (?) des sosies de stars — et réussir. Au point qu'à trop jouer le Claude François, on peut impromptu faire Julien Clerc... Très belle leçon de paradoxe et de bribologie (starisation du sosie, récupération d'objets sans valeur, habitat d'un pavillon-témoin, etc.). Qu'on me dise maintenant que c'est un mauvais film, je rétorquerai que là n'est pas la question (à ma connaissance, la pissotière de Duchamp n'est pas une belle pissotière). Par ailleurs, je n'ai jamais spécialement aimé Claude François.
Nous sommes tous des imposteurs, nous sommes tous des jouets. Ma scène culte du film sera celle de la chanson Cette année-là chantée et dansée par Bernard et ses Bernadettes sur un parking de centre commercial de banlieue, tous néons allumés, entre un Toy"R"Us et un Darty dont n'est cadré que le ART, chorégraphie parfaite, gratuité totale, 2003 reprenant 1976 qui reprenait 1962, on est dans le tube...

Commentaires

1. Le mercredi 16 novembre 2005 à 10:28, par Arte :

polygame ? C'est un jeu vidéo ?

2. Le mercredi 16 novembre 2005 à 21:55, par vinteix :

Moi aussi très ébahi par la mousmé... "Shiranakatta" ! En regardant dans le Grand Robert, j'ai trouvé une occurrence chez Proust.
"Comme (...) je parlais (...) d'une des filles de la petite bande, plus menue que les autres, mais que je trouvais tout de même assez jolie : « Oui, me répondit Albertine, elle a l'air d'une petite mousmé ».
Proust, "A la recherche du temps perdu", t.VII, p.224.
"Nous sommes tous des imposteurs, nous sommes tous des jouets." Cela me rappelle aussi le film "On connaît la chanson" et, sur un autre registre, mais des parallèles sont tout à fait possibles entre les trois films (surtout avec l'histoire du fan qui se rend aveugle...) "Dolls" de Takeshi Kitano que je viens de voir hier soir. Terrifiant ! Autant de variations sur la même misère symbolique.

3. Le jeudi 17 novembre 2005 à 06:02, par Berlol :

Pas encore vu "Dolls". Mais si tu le recommandes...
Pour la "mousmé", il y aurait d'autres choses à dire, notamment que le mot serait arrivé aux oreilles de coloniaux dans des bordels du Tonkin ; on y aurait vanté les charmes de ces douces jeunes filles que leurs parents pauvres auraient vendues à des marchands. D'où les connotations. Je n'ai pas les sources en tête. Faudrait que je recherche dans ma bibliothèque. À moins que quelqu'un d'autre ne sache...

4. Le jeudi 17 novembre 2005 à 09:27, par Bartlebooth :

sur "la valeur guerrière et incantatoire du phonème [ka]", pas besoin de penser à Artaud chez qui le phonème est très présent, que ce soit dans ses incantations glossolaliques ou non, pour l'interpréter comme ayant un lien avec la fonction intestinale de rejet (caca). Cependant, et sans mettre Sarkozy et consorts sur le même plan, il me semble évident que ces mots "Karcher, racaille et caillasser" sont les symptômes d'un rejet pulsionnel. Je ne retrouve pas dans mes archives un texte qui, dans la revue TXT (encore Prigent), introduisait le n° spécial sur le caca : un extrait de Fonagy, "Les bases pulsionnelles de la phonation".
voir ici membres.lycos.fr/rascalpo... , le cas K chez Artaud, où est évoqué Fonagy.
-
Je suis étonné que dans ton chapitre sur la propagation de la langue du pouvoir, que tu apparentes de plus à un virus, et de l'utilisation qui peut en être faite par les écrivains, tu ne parles pas du tout des méthodes mises en place par Gysin et Burroughs : le cut-up et ses variantes, qu'on peut définir aussi justement comme des "élaborations fictionnelles par recyclages de fragments documentaires et publicitaires, enchevêtrements rythmiques mi-ironiques mi-lyriques de discours sociaux, etc".
Car j'ai l'impression que ce qui est fait par certains auteurs contemporains vient beaucoup plus à la suite des recyclages de Burroughs que de ceux du Nouveau Roman (et que ceux-ci ne portaient pas sur le langage). Et chez les auteurs récents (je ne comprends d'ailleurs pas trop à quoi exactement tu penses que les auteurs que tu cites participent), je citerais plus volontiers Olivier Cadiot, Christophe Hanna, Manuel Joseph, Julien d'Abrigeon, Jean-Michel Espitallier, Eric Sadin, etc, et tous ceux qui tournent autour d'Action-writing.
Ceci dit, très intéressant Klemperer, je connaissais pas.

5. Le jeudi 17 novembre 2005 à 09:32, par Bartlebooth :

oublié le lien www.20six.fr/action_writi...

6. Le jeudi 17 novembre 2005 à 09:42, par Arte :

sur Mousmé, rien de nouveau sans doute pour vous, mais je ne connaissais pas le site, qui semble Intelligent ET détendu ...
correcteurs.blog.lemonde....

7. Le jeudi 17 novembre 2005 à 16:03, par Berlol :

Cher Bartlebooth, si je ne parle pas de certains auteurs, c'est tout simplement que je ne les connais pas ou que je n'y ai pas pensé dans le temps imparti à la rédaction du billet... Pour cette fois, c'est surtout que je ne les connais pas, sauf Burroughs, Cadiot et Espitallier, mais trop peu pour les convoquer.
Que tu les nommes m'incite évidemment à les lire !
Par ailleurs, je ne voulais pas dire que des auteurs recyclent actuellement des textes du NR, mais que les types d'actions et d'exactions contre la langue, les conventions et doxas littéraires pratiquées par les auteurs dits du NR ont ouvert la porte à d'autres qui viendraient après eux faire autre chose, d'autres types de travaux, ce qui bien sûr n'empêche pas d'autres influences ou modèles comme le cut-up — ou le scratch et le sampling des musiciens, ou les installations des plasticiens, les programmations et combinatoires des informaticiens, etc.

8. Le jeudi 17 novembre 2005 à 17:58, par Arnaud :

Et ça a donné quoi, le résultat de ta recherche comparée sur le tarif de l'immobiler ? Je serais très très intéressé d'en lire un petit compte-rendu !

9. Le vendredi 18 novembre 2005 à 02:28, par Berlol :

Ça a donné que les étudiants savent maintenant lire un plan en français, dire que cette chambre fait 5 mètres sur 4, c'est-à-dire 20 m², que la cuisine, etc., la salle-à-manger, etc., et que l'appartement a une surface totale de 85 m², enfin qu'à raison de 10 ou 15 €/m², ça coûte 850 ou 1275 €/mois. Et que si l'euro est à 140 yens, etc. Tu vois le genre...



Jeudi 17 novembre 2005. Courte plume.

La nuit dernière, Eugène Savitzkaya chez Veinstein, pour Fou trop poli... Embataillé depuis une semaine, j'avais entendu fout trop au lit... C'est grave, docteur ?

À prendre aussi entre les oreilles avant dimanche (merci Éli), le Masque et la plume du cinquantenaire. Ce n'est pas que je porte cette émission dans mon cœur mais quelques extraits anthologiques la rendront utile à ceux qui comme moi s'intéressent aux climats littéraires des temps actuels et révolus. La voix de Michel Polac à la première du 13 novembre 1955 !...
Ce passage sur France Inter m'a aussi permis de découvrir Altern2.sons. Histoire du psychédélisme. Pendant que des critiques parisiens des années 60 se shootaient aux sorties et rentrées littéraires, la musique psychédélique explosait aux États-Unis puis en Angleterre (sélection d'excellente qualité, commentaires pertinents).

J'en profite pour cirer mes nouvelles bottines. Cirage noir, appliqué à la brosse à dents périmée, séchage et brossage. Je finis à l'évocation d'Altamont (fin de la première émission).

Avant cela, j'avais regardé Cavale (2002). M'étais tu après Un couple épatant (2002) mardi soir parce que Lucas Belvaux propose une Trilogie et qu'il faut au moins avoir vu deux parties pour commencer à en parler. Superbe, comme deux calques narratifs se posent l'un sur l'autre ! On en a des illusions d'optique : alors que les tournages se sont faits en même temps, dans les mêmes décors et les mêmes lumières, j'ai l'impression que les colorations et les vitesses des histoires sont radicalement différentes. J'y reviendrai Après la vie...

Courte plume ce soir
peu d'entrain.
Demain, je rouvre un livre, promis !

Commentaires

1. Le vendredi 18 novembre 2005 à 00:33, par jcb :

Ce n'est pas la longueur de la plume qui compte, mais dans quoi on la trempe. Et si je n'aime pas trop les oiseaux, c'est justement, sans doute, à cause de leur plumage si prétentieux souvent, même s'il est vital chez eux. Je trouve qu'ils en font, et c'est pour cela qu'ils peuvent être fascinants, " un peu trop ".
C'est à la rigueur chez eux, le duvet qui m'émeut, celui qui nous donne les édredons. Je parle des vrais et pas des synthétiques, de ceux qu'on fabriquait dans le temps dans les fermes de mon enfance...Mais il s'agit là d'une toute autre histoire.
Dors dors mon petit Berlol,
l'enfant do...
Et vivement demain.

2. Le vendredi 18 novembre 2005 à 01:00, par alain :

Pourquoi, comment meurent les disques durs ?
Mon vieil iMac fait un petit bruit de coups de marteau et plus rien n'apparaît.
J'avais plein de trucs à dire, j'avais lu les billets de ces jours derniers et leurs commentaires, et surtout celui de Bartlebooth hier.
La nuit n'y a rien fait, il ne s'est pas réparé.
écran gris. coups de marteau. rien.
c'est personnel, évidemment.

3. Le vendredi 18 novembre 2005 à 02:01, par Berlol :

Et alors là, tu nous écris par télépathie ?
Comment tu vas faire ? Quelqu'un connaît peut-être un bon répérateur sur Paris ?
Merci, JCB, j'ai bien dormi. Et toi ? Pour Kartoo, ça a bien évolué, j'avais vu ça il y a deux ou trois ans et le graphisme n'était pas si poussé.

4. Le vendredi 18 novembre 2005 à 02:38, par alain :

J'écris d'un portable ami parce que je ne peux m'empêcher de venir ici meubler ou dire coucou.
Cependant que me décontenance ma machine éteinte et envisage le fric que je n'ai pas. C'est toujours une histoire d'argent.

5. Le vendredi 18 novembre 2005 à 11:42, par Marie.Pool :

"Dans quoi on la trempe ?"
"Dans quoi ont la trempe ?"
JCb je ne sais pas si ta formule est polysémique ou poly toys'us mais en tout cas elle percute...
Vive la peinture !



Vendredi 18 novembre 2005. Roulements de tambours...

En direct de la salle de sport, le début de la sagesse.
Une table de restaurant chinois : mise en abyme du changement de point de vue.

« [...] ils faisaient tourner légèrement le grand plateau circulaire de la table pour mettre tel ou tel plat à la portée de leurs baguettes et picorer ici un morceau de poisson, là un fragment de porc épicé, qu'ils posaient un instant dans leur bol avant de le porter à la bouche. Je regardais le plateau tourner ainsi sous mes yeux, et, de la même manière que la perception que j'avais de la table se modifiait à chaque fois qu'ils déplaçaient le plateau — alors que les plats restaient imobiles sur leurs bases et que leurs positions relatives sur la table ne changeaient pas —, il m'apparut qu'un changement de perspectives était également en train de se dessiner dans les relations que nous entretenions tous les trois depuis la veille, et que de nombreuses questions qui m'étaient apparues jusque-là mystérieuses [...] s'éclairaient maintenant d'un jour nouveau et pouvaient même trouver une explication rationnelle des plus simples [...] » (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 74)

Pour moi, c'est toujours l'horreur de voir qu'à l'autre bout du cercle quelqu'empiffré est en train de finir le plat que j'adore et dont je ne me suis toujours pas servi.
Le rêve, ce serait un jour de tourner assez vite pour atteindre la vitesse de centrifugation, l'instant précis où les assiettes, de la plus lourde à la plus légère, quitteraient leur point de contact gravitationnel pour partir horizontalement, sortir du plateau et aller s'écraser sur les costumes des convives hurlants et jusqu'aux pieds des gens des tables voisines...
Ceci pour que la relativité ait des extrêmes.

Déjeuner avec David et JLP chez Pastel où exceptionnellement il n'y a pas trop de monde quand nous passons devant. JLP est au terme de son contrat universitaire et à la veille, presque, de son retour en France. Une très belle réalisation sur du long terme. Pourtant, interrogations d'avenir, même pour manger. Sommes trois dans la trentaine et la quarantaine et constatons amèrement qu'il n'y a plus de situations stables pour personne. Tout ce qui faisait la stabilité des situations universitaires a été insensiblement modifié — rendant plus facile la centrifuge fin de contrat. Dans l'incertitude, c'est la dignité même des personnes qui est atteinte.
Et dire que notre université a la dignité humaine pour devise ! Serait-ce une plaisanterie ?

Un shinkansen mi-onirique mi-durassique.

Demain... Attention... Roulements de tambours...

Commentaires

1. Le vendredi 18 novembre 2005 à 14:31, par k :

je vien de parcourir vite fai le texte sur duras sur lol jecris comme je tape alors pas de hrlement s'ilvous pelé
mais duras et moi et lol lol et moi moi et ce mot trou moi et ma vie trou moi lol, moi et ce silence puisque le mot m'existe pas alors faire le silence et ce ttrou cete peste en moi indefinissable, immonable d'une blancheur d'os ce trou cette douleur je retourne lire
mais je suis là

2. Le vendredi 18 novembre 2005 à 14:51, par k :

ben quoi c'est pas l'heur je me suit fait le camion aussi vers comme vous il y a trois ou quatre semaine, tout et dit normale que vous pensiez qu'il était dans le camion moi aussi quand duras dit le camion vous le voyez et depardieu dit ouyi je le vois. je suis dans un sale etat. dire en deux mots pas facil comme elle lol ce soire la je l'ai laissé partir avec cette douleur, mais je ne suis pas rentrée dans la folie, non il n'avait dit bonne vie alors j'ai eu une "bonne vie" pour lui ca fait 14 ans 14 ans il y a deux ans j'au lu , vu duras et j'ai su juste en la voyant cette douleur je l'avais aussi alors j'ai lu la vie matérielle, puis le ravissement, j'ai pensé à lui puis hirochima c'était toujours lui je l'ai recherché je j'avais toujours son adresse et la plus rien sur internet je l'ai retrouvé, on s'est revu m'a dit qu'il avait pensé à moi pendant tous ce temps, des moments unique impossible d'immaginer de retrouver quelqu'un 14 ans après pareil, mais la j'ai plus de nouvelle depuis 1 mois et je crois que je vais plonger dans cette folie,dans se trou dans se vide

3. Le vendredi 18 novembre 2005 à 14:52, par k :

mais il est pas 14 h51 quoi ciao

4. Le vendredi 18 novembre 2005 à 15:10, par k :

OUI alors oui je suis d'accord, je crois cela aussi mais surement que non, je ne sais plus suis perdu je pense comme vous je ne veux plus vivre comme avant, je crois,si cet homme ne reveint pas, car c'est un homme a femme aussi, que je deviendrai cette femme de "l'amour", vous avez lu l'amour, mais oui quel question vos ne pouvez que l'avoir lu vvotre texte " Les mauvaises lectures du RLVS (et elles sont légion) laissent croire qu'à la fin du livre, l'histoire entre Lol et Jacques serait finie, qu'il va rester avec Tatiana, revenir à la normale...
Mais c'est tout à fait impossible, c'est tout à fait le contraire ! Si c'était le cas, il n'écrirait jamais ce livre de cette façon, il écrirait le livre de Tatiana. Ce qui peut donner envie de s'identifier à Jacques Hold, c'est de vivre comme lui ce qu'il peut y avoir de plus fort dans la vie que d'être l'amant de Tatiana. Duras veut parler de la passion, de Lol qui, avec le seul homme qui veuille la suivre, se sauve par la passion dans ce que les autres appellent la folie parce qu'ils ont besoin de garde-fous.
La normale, c'est ce qu'il ne supporte plus, dès qu'il comprend que Lola le veut, lui. Le monde de Tatiana et de son corps consommable, le monde bourgeois du triangle adultère (p. 72, 90), le monde dans la force gravitationnelle des conventions, il en a fait le tour. Et c'est lui qui est ravi, finalement, d'être enlevé par Lol, et qu'elle lui donne l'énergie pour s'en arracher...

5. Le vendredi 18 novembre 2005 à 15:36, par k :

bon je crois que j'ai compris pour l'heure .
c'est drole les similitudes avec cet homme,
je ne vous dirai pas lequel peut etre le connaissez vous sans le savoir, avez vous participe à uncolloque sur duras en avril 2005, avez envoyez des invitation pour "l'amante anglaise"?
bon ici il se fait nui et demain école pour les petits et la journée qu'il va falloir vivre, encore, sans rien, sans rien de reste que se que mon jour peut compté comme il m'a dit, alors j'essaye de m'attendre rien de plus bonne nuit aussi

6. Le vendredi 18 novembre 2005 à 15:44, par k :

zavez vous un mail?

7. Le vendredi 18 novembre 2005 à 23:40, par Arte :

k, vous êtes rassurante ...

8. Le samedi 19 novembre 2005 à 00:44, par k :

pourquoi rassurante?

9. Le samedi 19 novembre 2005 à 01:23, par Berlol :

Euh... connaissant un peu Arte, je crois que c'est de l'antiphrase... Mais bon, je ne voudrais pas trop m'avancer.
Quant à ce que vous vivez et décrivez, vous savez sans doute que l'analyse littéraire ne donne hélas à personne de brevet pour réussir sa vie ou conseiller les autres. Tous mes vœux vous accompagnent !

10. Le samedi 19 novembre 2005 à 02:40, par Arte :

Pas antiphrase, mais pro-pulse, parce que vous pulsez (au sens de pulsion) et j'aime ça, de même Berlol lorsqu'il se prend de délire d'assiettes à la harry Potter.
Comme disait Einstein, aux extrèmes, la relativité, c'est le "plat" !
(je sais c'est dur à suivre, mais c'est scientifique !).

11. Le samedi 19 novembre 2005 à 03:30, par alain :

Disque dur changé sans perdre une vis, sans mélanger les fils. Economie de mille euros, au bas mot. Plaisir simple, plat, de cet argent que je n'avais pas devant moi et qui ne se défalquera pas.
Le disque dur externe gardait des données mais toutes les adresses et favoris ont disparu.
Je sens qu'il faudrait rebondir sur les commentaires et le billet du jour mais le plaisir idiot de mon opération financière presque blanche m'accapare.

12. Le samedi 19 novembre 2005 à 05:44, par k :

je n'attends pas de conseil et n'en fait toujours qu'à ma tete, qu'à ce que je suis, je ne me suis pas toujours d'ailleurs.
voila, je suis internenetté depuis lundi, je découvre, hier j'ai tapé duras, suis tombé sur ce texte de lol, et lol et moi c'est une grande histoire, mais vous l'avez compris.
Bon une bonne fois et dernière, sachez que vous allez me revoir souvent, que je ne le fait pas dans le but de choquer, mais mon francais est à chier, je ne suis pas littéraire pour deux sous, l'école ma longtemps éloigné du livre, bah vu mon orthographe je les comprend un peu, et puis je tape vite, et puis je ne relis pas sinon je n'envoie pas. Voila c'est dit si ca dérange, si j'amais vous me trouvé un peu trop konne ou saoulant dites le et je pars à tout jamais. Arte il est beau ton blog il s'arrete en Mars 2005. A le joli mois de mars
bon je pars ma fille veux voir lukas à ce soir

13. Le samedi 19 novembre 2005 à 10:13, par Arte :

Quand je vous disais qu'elle allait me plaire K !!!



Samedi 19 novembre 2005. Tirez la sornette...

Honneur aux dames : Olivia Rosenthal et Colette, Frédérique Clémençon et George Sand, Assia Djebar et Marguerite Duras, Fred Vargas et Lydie Salvayre ont été les plus présentes et les mieux appréciées...
Rayon hommes : Victor Segalen, François Bon, Jean-Luc Bénoziglio, Jean-Philippe Toussaint, Prosper Mérimée, Pascal Quignard, Jean-Paul Sartre, Patrick Deville, Jean Échenoz, Claude Simon, Denis Grozdanovitch, Alain Sevestre, Valery Larbaud, Patrick Modiano, Jean-François Paillard, Philippe Vasset et quelques autres ont aussi été lus et cités copieusement...
Certains d'entre eux sont devenus commentateurs, occasionnels ou réguliers, au même titre que Dabichan (21/03/2004), Bartlebooth (27/04/2004), Patapon (22/05/2004), Dom (22/06/2004), Arnaud (30/07/2004), FB, Phil et Jephro (26/08/2004), Acheron (08/09/2004), JFM (13/10/2004), Grapheus Tis (14/10/2004), Au fil de l'O (04/11/2005), JCB (09/12/2004), F. Clémençon et Cel (13/12/2004), Vinteix et Marie.Pool (09/01/2005), Caroline (07/02/2005), Arte (08/02/2005), Katsunori (27/02/2005), Eli Flory (13/04/2005), Alain (28/04/2005), Cécile (25/09/2005)... Je garde tout cela précieusement ; c'est déjà tout un pan de culture du XXIe siècle (la conservation des commentaires a commencé le 27 février 2004, les deux premiers étant de Bikun et de Christian, suivis de très près par Manu...).
Mention spéciale pour celle autour de qui tout tourne, l'absente de tout commentaire, T., si, T., la plus citée dans l'index.
Étonnant que les premières citations soient celles de L'Homme de mes rêves..., d'Olivia Rosenthal, et de la sornette de Jean Paulhan ! Elles donnaient le modus vivendi du JLR : l'une par le risque de commenter l'édition vivante, l'autre par la restitution d'archives audio.
De ces deux ans — on l'aura compris, mes premiers mots (« Si j'écris "aujourd'hui, rien", est-ce que ça fera une révolution en France ? ») questionnaient la performativité et l'espace d'interlocution à venir du blog...
Je n'oublie pas qu'il y a quelques sites qui me citent mais comme cela risquerait de mal tourner pour mes chevilles, je me contenterais de remercier nommément JCB, FB et Phil pour les bonnes surprises qu'ils m'ont faites, et de remercier à la cantonade tous ceux qui m'ont mis dans leur colonne de liens.
Car de tout cela, c'est bien le mot lien qui m'importe le plus.

[RLVS-9]  Le chapitre central du Ravissement de Lol V. Stein (p. 88-109), la réception chez Lol, est précédé du chapitre chez Tatiana (commenté la semaine dernière) et suivi d'un chapitre court, appendice de la réception, quand Lol et Jacques sont seuls et se déclarent leur flamme.
Recevoir, c'est, pour Lol, amener l'autre, les autres, sur son terrain, dans un espace habité par la musique de son mari présent-absent, un espace dont elle connaît assez les volumes et les recoins pour y tendre des pièges. Jacques montre, parce qu'il en est le bénéficiaire et qu'il a dû avoir le temps d'en parler un peu avec Lol avant d'écrire, comment Lol s'y est prise durant cette soirée pour essayer d'ouvrir les yeux des autres sur le malentendu qui arrange tout le monde depuis 10 ans, tout en se rendant agréable à son futur biographe.
Ce chapitre peut être scindé en deux parties, tout d'abord les deux femmes en confidence, même si elles sont épiées et que Lol favorise cet espionnage (à son avantage et à l'insu de Tatiana, 88-98), ensuite les quatre personnages se livrant à diverses joutes de parole (99-110).
La première partie accueille des confidences féminines dont l'aveu de vie errante et insatisfaisante de Tatiana (92), l'aisance à mentir de Lol (allant jusqu'à choisir le grenadier, arbre d'Aphrodite et symbole de fertilité, pour couvrir sa filature jusqu'à l'hôtel des Bois, 94-95), enfin l'aveu d'adultère de Tatiana à une Lol qui le sait bien (97) — qui ne sent l'ironie de Duras à mettre en faiblesse celle qui se croit normale et qui devient la proie de la prétendue malade assistée à vie alors que son amant l'épie ?
La deuxième partie s'apparente à une psychothérapie de groupe. Les deux femmes échangent enfin leurs souvenirs, ce qui permet à Lol de sortir de l'isolement verbal et de la sélectivité de son souvenir obsessionnel : elle découvre sincèrement, je crois, que Tatiana a partagé avec elle la fameuse nuit du bal, et qu'en être deux témoins plutôt qu'une l'aide à réactiver l'image bloquée et refoulée, peut-être (101). Les écluses (104) que lèvent les paroles mêlent les eaux qui étaient divisées et ramènent à chaque fois un peu l'exclue dans le groupe et vers l'aisance de vivre, même si la normalité reste un horizon inatteignable — selon Jacques qui en profite pour se sentir mal et se remettre en question à son tour (105) avant de faire vœu de servilité et d'opacité (106) : la clarté du logos ne vaut pas les troubles de la passion que Lol, enfin heureuse (108), lui propose, ce dont il aura confirmation au chapitre suivant. [/RLVS-9]

Pour le reste de ma journée, on verra demain... Une troisième année commence, pour le JLR.

Complément du lendemain.
Déjeuner au Saint-Martin dans la belle lumière de la fin de l'automne. Yukie nous offre le verre de beaujolais nouveau de la fidélité. Il n'est pas mal (même si je n'aime pas spécialement cette piquette). Poisson blanc pour T. et poulet-frites pour moi, mais je dois finir un peu l'assiette de T. car elle ne veut pas trop manger avant sa séance de yoga.
Plus tard, je passe à l'Institut pour emprunter un livre à la médiathèque. Je croise DG et Ketty et prends un café avec la première. Conversation aussi avec deux autres profs, au sujet de méthodes de français : on me dit d'une part que Connexions n'est pas si bien que ça (j'ai noté les griefs pour les rapporter à David), et d'autre part — hilarant et réaliste — que des cours de dictée sont maintenant proposés aux enseignants qui le souhaitent (car même dans cette population, orthographe et grammaire ne sont plus maîtrisées).
Tout fout le quand...

Commentaires

1. Le samedi 19 novembre 2005 à 10:15, par Arte :

Happy Beurfdeiiiille tou iouuuuu !

2. Le samedi 19 novembre 2005 à 11:15, par jcb :

Félicitations pour l'entêtement, le courage qu'il faut...
pour avoir tenu et pour continuer...
Bon anniversaire à ce journal entré dans ma vie, comme le café le matin et le grog le soir... et pour tout ce qu'il m'a aidé et apporté... et qui nous a permis aussi de nous rencontrer.
Bien sûr que c'est le lien qui nous unit qui est le plus important...
Je boirai ce soir te portant un verre.
JCB

3. Le samedi 19 novembre 2005 à 11:23, par k :

je me fais un ptit punch a votre santé, bon départ de troisième année. 3 est un chiffre que j'aime. apparament je suis la p'tite dernière rentrée au club, je pense aussi que vous serez présent le matin avec mon café pour un réveil en beauté, et le soir pour m'aider à trouver le sommeil. SANTEE BONHEUR

4. Le samedi 19 novembre 2005 à 14:02, par k :

messagerie toujours vide pas de mail depuis le10/10
je n'arrive pas a comprendre se si long silence, surment du a mon impatience, il n'a dit de ne pas avoir peur de son silence, soit
mais je ne peux m'empecher de me dire que peut etre il ne veut plus rien savoir de moi, ce que je peux comprendre, l'amour qui me tend vers lui de demande pas d'etre partagé, mais que ce soit dit si tel es le cas, je ne sais plus.
après plusieur sms, un coup de tel ou j'ai dit bonjour, je te dérange : "oui, tu as quelque chose de spéciale à me dire" "non, mais je voulais t'entendre, savoir comment tu vas, mais si je dérange je te laisse" "oui, salut"
la terre c'est écroulé, puis je me suis dit ne nous arretons pas a de simple parole, j'aime la franchise et je peux comprendre ne pas arrivée au bon moment, mais depuis rien, pas de nouvelle non plus,
alors des fois je ne me rassemble plus je me dis ce n'est pas possible après tout ce qui s'est vécu, qu'il n'y ai pas un échange simple me disant écoute, la vie est ainsi, chaque secondes est différentes, et puis à d'autre je me dit, tu sais que tu vis en lui, il te l'a dit, même s'il n'écrit pas, même s'il y a ces autres femmes tu es là
et de toute façon, il sera toujours la dans ta vie, toujours ancré, encré sur ta peau, dans ton sang...

5. Le samedi 19 novembre 2005 à 14:47, par grapheus tis :

Je porte à votre santé et à celle de T. une bolée de cidre bien mousseux dans la bise de nordet.
Celui qui navigue (!) vous salue bien !
Je devrais jardiner mon blogue avec autant de tenacité. Votre journal LittéRéticulaire me fut un sacré encouragement et un....modèle.
Hum ! Tant pis pour votre modestie !

6. Le samedi 19 novembre 2005 à 16:15, par FB :

ça sonne comme un adieu ton truc, déconne pas c'est pas temps encore!

7. Le samedi 19 novembre 2005 à 16:24, par Manu :

Je vais faire court, car très occupé, mais tu vois, même au coeur de la tempête, je ne rate pas une miette de ton blog, tout juste quelques commentaires l'autre jour, et je crois que c'était la première fois depuis que j'ai commencé à lire ton blog. J'ai toujours tout rattrapé, même après avoir été absent plusieurs jours.
Etonnant pour un non littéraire, non ?

8. Le samedi 19 novembre 2005 à 17:09, par Berlol :

Dis Manu, on déjeune ensemble à Kanda lundi ? J'ai convié DG. On y sera vers 12h30.
Salut François ! As-tu lu les derniers mots ? Une "troisième année [qui] commence", c'est pas pour arrêter ! À mon avis, vous en prenez tous pour vingt ans !
Bonjour à K qui fait une entrée en fanfare loloïde et merci pour tous ces bons coups à boire. Quand je finirai le billet du jour, vous saurez que j'ai goûté le beaujolais nouveau... Mais bon, là, je vais au ping-pong.

9. Le samedi 19 novembre 2005 à 21:54, par alain :

tout de suite, vous me plûtes et m'épatâtes.
ma dent.

10. Le dimanche 20 novembre 2005 à 03:24, par AFa :

3 ans ! c'est aussi l'anniversaire du retour en France.
Le JLR, c'est toujours une petite bouffée de là-bas.
Des nouvelles de l'ami, des ami(e)s qui sont restés mais avec beaucoup + que cela.
On continue donc ... pour les lectrices silencieuses mais assidues.
Vive les Liens, les Siens, et les Tiens.

11. Le dimanche 20 novembre 2005 à 03:25, par Cécile :

Je dirais même plus, Patrick, vous me flute et me patate, que du nourrissant dans ce site, avec tout plein de trucs délicieux qui mijotent qui grésillent qui fondent à tartiner sur le pain, à faire gratiner sur les patates... que du que j'aime (midi 22 !).

12. Le dimanche 20 novembre 2005 à 04:24, par k pour arte :

elle vous plait k cette pauvre petite fille folle, qui attend fébrillement que son amant perdu abandonné par elle puis retrouvé et qui me sait s'il va revenir et qui en plus ne lui donne pas de nouvelle, elle vous plait cette pauvre folle angoissé qui attend, qui ne sait plus quoi pensez,celle qui a retrouvé ces instants perdus les meme qu'il y a 14 ans dans les bras de cet homme, et qui c'est rendu compte qu'il était son amant unique, j'aimerai vous faire partager son histoire d'une beauté sans nom. cet homme il est son amant le seul et unique il y a un texte dans votre blog qui me plait et me le rappelle je vais le chercher et le remettre, écrivez moi alors, s'il elle vous plait, cet pauvre k follasse elle qui attend un mot, une lettre qui ne vient pas, soyez alors celui qui me répond peut etre

13. Le dimanche 20 novembre 2005 à 04:31, par k :

Les femmes à l'étroit qu'effraie leur beauté
Portent des lunettes pour ne pas se voir
Il les aime
Il les aime tant qu'elles se déshabillent
Se montrent à lui indécentes
Et pures comme une leçon de morale
Leurs ventres boivent les rêves
Qu'elles cachaient
En ne fermant les yeux devant aucun regard
– Eaux fertiles à l'éveil des puits
Elles le sacrent Prince
Et le quittent – Importantes –
Choisissent un anonyme
Vont doucement vers la mort
Quand elles rougissent elles sont seules
Elles ferment les yeux pour voir

14. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:13, par Berlol :

Eh ouais, c'était du temps où Arte bloguait !

15. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:18, par Eli Flory :

Longue vie à la lecture réticulaire !

16. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:20, par k :

et ouais c'était beau, j'ai appris hier par ma petiote soeurette que LOL en language informatique signifié mort de rire, étrange non, qu'elle temps fait t'il par chez vous, icic le givre s'installe, la voiture que givre le matin, remarque vu qu'ils les brulent par chez moi j'aura peut etre pas a gratter demain matin
c'est le matin ou la nuit sinon bonjour ou bonne nuit à vous

17. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:20, par Manu :

Ça me semble difficile. Demain commence une "semaine" de 12 jours de travail consécutifs... Je te tiens au courant si jamais je peux me libérer...

18. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:22, par k :

désolée d'etre si niaise mais pourquoi j'y un bonhomme alors que j'ai etre lol , et oui mort de rire

19. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:34, par Berlol :

Oui, c'est rageant, hein, on écrit LOL (l-o-l en majuscules) et ça fait un smiley. Mais si on écrit avec une seule majuscule, Lol, ça fait notre Lola... Sinon, ici, c'est le Japon, et 8 heures de plus qu'à Paris (donc bientôt l'heure d'aller me coucher...). Le JLR du jour va débouler d'ici une heure...
Manu, laisse tomber, DG a annulé car sa fille a un rhume... On verra la semaine prochaine. Bonne migration...

20. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:56, par k :

et oui parce que ca veut dire Lot Of Laught.
j'ai hate de lire j'aurai plein de chose à vous dire sur lol et moi moi et lol et cet amant. je trouve beaucoup de réconfort ici, sur se site, moi si seul, moi et ma fille, qui apprend les béaba de la lecture, j'espere qu'elle ne sera pas aussi rétissante que moi face à la lecture ni a l'écriture plus tard je ne pense pas.je vous parlerai de moi et de ma découverte de duras, du ravissement, de l'amour, du vice consul bonne nuit

21. Le dimanche 20 novembre 2005 à 08:45, par Marie.Pool :

Re -Tire la Sornette et la Bobinette cherra ?
Prémonitoire ?
Pas Faire le C-- ? dit François BON ( Ou le Contre faire ? Voir l'étude de JCB sur la question "avec" ,il ne pratique pas le "sans", cet ami sûr... et ça reste élégant...).
Bon anniversaire de Blog Berlol !
J'ai parfois du mal à vous entendre distinctement mais je lis aussi entre les lignes et les signes.Durassienne probablement... Que pensez-vous du livre de Michèle MANCEAUX , L'Amie ?
Vous ne répondez pas très souvent et directement à mes questions. Elles sont pourtant simples et je ne mords ( jamais jusqu'au sang - je pince quand c'est nécessaire) que les vulgaires et les inconséquents volontaires. Il en est sur votre blog qui aiment se faire des coups d'adrénaline et de progestérone .
Mais j'attends toujours un poème de vous !
Les Vendanges Poétiques 2006 sont d'ores et déjà lancées.
Une Anthologie Permanente est en place...
Le Japon ou peut-être T.ça inspire... Non ?
Bien cordialement .

22. Le dimanche 20 novembre 2005 à 10:43, par Arte :

I am A INCONSEQUENT VOLONTAIRE, et je vous emmerde avec deux T Marie-Pool :-)

23. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:21, par k :

arte ou etes vous

24. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:24, par Arte :

K, hors de question que je vous communique, ce serait ersatzer, je propose de nous installer ici, vous verrez, en période d'election, on rigole bien, et surtout, n'obligez personne à me lire, vous me feriez encore traiter ! C'est que j'ai des causes anti–causeuses à détendre, c'est une longue haleine... et puis la période d'essai de mon correcteur orthographique, piqué sur le net, prend fin demain ! Le temps de recharger, je serai démasqué... vous n'y gagneriez rien ! (vous avez lu LEUR HISTOIRE ? Re–titré LES MOTS BLEUS, depuis qu' Alain Corneau en a fait un film (salaud, je voulais le faire) ... Mainard versus Christophe... ( < ---- very reticulateude allusion (bartle je t'embrasse)) ... je ne sais plus où j'en suis ? Ah si ! Vous l'avez lu ?) < ---- z'avez vu, je ne lis pas QUE Paul Valéry hein !

25. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:30, par k :

ok je comprend pas tout mais ok, de tout facon vous lirez tout puisque je conte bien m'installer là et pour le correcteur d'otho moi en a rien a fouttre, mon assez tous fait chié avec ça pendant mon enfance, et du coup je n'ai lu que duras à 35 ans dommage non vous aimez duras

26. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:33, par k :

c'est quoi ersatzer???

27. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:36, par k :

je n'oblige personne à vous lire je met juste se qui me touche et alors, vous savez moi je connais rien de rien, et en plus je ne suis rien, je n'ai rien a prouvé à personne et les plus géné(e)s m'ignoreront, je ne cherhe plus à me faire aimer, on me prend ou on ne me prend pas tel qui je suis un k

28. Le dimanche 20 novembre 2005 à 17:59, par Manu :

Bien noté pour le déjeuner... et oui, les enfants qui tombent malades, je connais aussi...

29. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:20, par JF paillard :

Quoiqu'avec retard, je souhaite aussi bon anniv et longue vie au berlol blog...

30. Le lundi 21 novembre 2005 à 06:36, par Marie.Pool :

Quelle finesse !

31. Le lundi 21 novembre 2005 à 07:03, par Marie.Pool :

RONDEAU

Quant n'ont assez fait dodo
Ces petiz enfanchonnés
Il portent soubz les bonnés
Visages plains de bobo

C'est pitié s'ils font jojo
Trop matin les doulcinés
Quant n'ont assez fait dodo

Mieulx amassent a gogo
Gesir sur molz coissinés
Car il sont tant poupinés
Helas ! che gnogno gnogno
Quand n'ont assez fait dodo

C'est littéraire et c'est de Charles d'Orléans !



Dimanche 20 novembre 2005. Le nez dessus, c'est à s'y perdre.

Ce jour avait deux siècles... Napoléon faisait dire à Soult d'aller à Austerlitz, et Beethoven donnait la première de Fidelio...
Ici, à Shibuya, encore une Bérésina pongistique, j'ai gagné une manche contre un Katsunori dopé par l'alcool qu'il a bu cette nuit après le mariage d'un de ses collègues. Même pas déprimant... Hisae, je sens que je la battrai un jour, un peu comme une parallèle attend l'infini.
En attendant, je rejoins T. à son centre de sport, lever et tirer moi aussi quelques kilos de fonte. Puis on déjeune en haut du bâtiment (salade verte aux miettes de thon, spaghettis à la tomate — je ne sais pas, moi, ce que mangeait Napoléon, pendant ses campagnes... je ne me compare pas à lui, ce bourreau, mais je me demande, c'est tout...). Puis on va au bain, chacun de son sexe. J'ai toujours aimé le mist sauna de ce centre, cette pièce à la fois chaude et humide — les gouttelettes sont projetées du plafond par une dizaine de dispositifs semblables à ceux anti-incendie que l'on préfère ne pas voir fonctionner. Avec des buses plus petites, ou moins de pression, c'est pas du Karcher... Souvent j'y suis seul, nu, et j'y reste dix ou quinze minutes. Je ne sais pas. Il n'y a pas de pendule. Il y a une sorte de petite boîte de bois rivée au mur, de la taille d'un pot de yaourt, avec un couvercle fixé par une vis. Je ne vois pas à quoi ça sert. Ce n'est pas un thermostat — en bois, ça serait étonnant. J'approche mon nez, à tout hasard, ça sent puissamment le cèdre. C'en est. Ou quelqu'un met de temps en temps de l'essence de cèdre à l'intérieur et revisse le dessus. C'est de là que ça sent le cèdre dans toute la pièce. Mais le nez dessus, c'est à s'y perdre.

Retour à la maison à pied, par Meiji-dori jusqu'à Omote-Sando, puis en remontant jusqu'à la station de métro, coup de blues devant le temple où l'on a fait les cérémonies mortuaires du père de T., il y a encore du soleil et de la foule, tea time avec gâteau presqu'en face du Peacock de Gaien-mae, puis marche le long des stades et des résidences impériales jusqu'à Yotsuya, des feuilles mortes partout, presque personne, T. me fait remarquer des vignes à de vieux murs, leurs grains tout rabougris. On arrive à la nuit tombante, il est 17h30.

J'achève enfin l'actualisation de l'index avec les noms propres d'octobre. En même temps, je m'aperçois avec retard que la semaine radiophonique de France Culture (je n'ai presque rien écouté depuis lundi) était riche en émissions sur colonisations et décolonisations, fracture coloniale, fracture sociale, jusqu'à l'écho évident de ces thèmes dans la brûlante actualité — automobile surtout. Le mieux est de passer par la page d'accueil pour avoir tout le dossier préparé des petites mains de ma chère Anne (c'est pour ça qu'elle n'a pas le temps de m'écrire !). Les débats de Tout arrive, de lundi à vendredi, sont vraiment bien ! Mais aussi les Chemins de la connaissance. J'en ai pour la nuit. Je fais tourner le Total Recorder sur les deux ordinateurs pour enregistrer aussi les entretiens À Voix nue de Claire Denis avec Jean-Luc Nancy. Je continuerai demain...

Tiens, je vais me la jouer concours, pour finir.
« Ce que j'aimais dans l'anthropologie, c'était sa puissance de négation, son acharnement à définir l'homme, à l'instar de Dieu, en termes de ce qu'il n'est pas. Mais je n'ai jamais eu à ce propos que des idées fort confuses, connaissant mal les hommes et ne sachant pas très bien ce que cela veut dire, être. Oh j'ai tout essayé. Ce fut enfin à la magie qu'échut l'honneur de s'installer dans mes décombres, et encore aujourd'hui, quand je m'y promène, j'en retrouve des vestiges.»

Commentaires

1. Le dimanche 20 novembre 2005 à 09:30, par alain :

soyons vulgaire, c'est pas donné Total recorder ?

2. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:37, par Arte :

"On voit que je m'intéressais à l'astronomie, autrefois. Je ne veux pas le nier. Puis ce fut la géologie qui me fit passer un bout de temps. Ensuite c'est avec l'anthropologie que je me fis brièvement chier et avec les autres disciplines, telle la psychiatrie, qui s'y rattachent, s'en détachent et s'y rattachent à nouveau, selon les dernières découvertes."

3. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:41, par k :

ou etes partout et ici a la fois, j'aime cela, la course contre la montre c'est mon fort j'aimerai cela parler un peu avec vous, penser à ctte auvre folle seule, dégustant un wisky bas prix et vous cherchant au travers les lignes. je viens de couche mon bébé enfin ce n'est plus un bebe, mais elle l'est encore et sera toujours pour moi, la nuit va etre longue

4. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:57, par k :

bon, alors on commence l'histoire, le 23 mars 1991, place de la bastille, quand je recadrille cet instant comme le fait lol, je revois ce moment, je suis dans cette rue, je tourne à gauche j'arrive place de la bastille et sous le grand M du métro, il est là, il se tient là toujours, et je ne sais pas si vous avez vu dracula de copolla tout pareil "voyez moi" et je le vos, c'est lui, cet amour encré en moi depuis toujours, celui que l'on cherche pendant sa vie, pendant des siécle, il est là sous ce M , nous sommes un groupe de flle, moi la moins chercheuse" d'homme de ma vie" comment leur dire à toute celle qui cherche qu'il est là. ET pourtant je sais je le ressens en moi, mais impossible d'arreter le groupe nous passons, je ne sais plus quoi faire, la panique et en meme temps cette paisibilité de me dire, il est là il existe, je serai au mons ça dans ma vie, qu'il existe que je l'ai croisé mais perdu, mais rien de grave il est là et vie sur terre et je l'ai croisé au moins une fois dans ma vie. Nous partons, continuons de nous perdre dans le traffics, les rue, je me sais plus rien, juste qu'il vit là, et je marche je suis dans mes pensées, je reprend ma soeur arrive

5. Le dimanche 20 novembre 2005 à 13:59, par k :

je léve le nez, il est là passe devant nous encore, nous suivont notre route, nous décidons de nous poser dans un café, il arrive, avec son frère demande s'ils peuvent boire un verre avec nous. Il m'a dit quand je l'ai revu en avril 14 ans plus tard, que lui aussi m'avez vu, avait ressenti cela. J'étais alors dans la peine d'un amour parti, je ne pensé pas pouvoir aimer quelqu'un d'autre et en même temps c'était si évident que c'était lui, nous sommes partis, on c'est retrouvé tous dans l'apart boulevard voltaire que je partagais avec un ami d'enfance, il est résté la nuit, un accord parfait, une union sacrée, l'extase.Et là juste avant de comprendre cela de réalisé il m'a dit "je suis marié, j'ai un enfant, je vis avec quelqu'un d'autre j'habite à nancy. Nancy (cité aujourd'hui d'ailleurs)lui l'homme de nancy place de la bastille, tout s'écroulé, il m'a raconté sa vie, comme on dit peu, m'a dit "arrete de me carresser ou je ne pourrais pas partir" et sentant toute sa douleur, c'etait à l'époque un homme déchiré au bord, des abords du gouffre, et je me pouvais que le rendre plus malheur me connaissant tel que j'étais alors . anéantie, j'ai arreté, je l'ai regardé dormir et continué de le caresser sans le toucher, a 6 heures il est parti me disant "nous repenserons à cette nuit lors de nos longues soirée d'hiver, je te souhaite une belle vie". Il n'était évident alors qu'il ne voulais pas de cette histoire que tout était trop compliqué, alors pour pouvoir vivre je me suis dit m'a pauvre tu as cru quoi, il fait cela tous les samedis soir oublie, et j'ai tout effacé de ma mémoire,car il me fallait vivre je lui avais promis, avoir une belle vie je lui avais promis. Longtemps je me suis dit va le voir à nancy je savez ou il habité, son emploie du temps, et puis non, au lieu de cela j'ai fuit, la douleur état trop présente insoutenable, 5 semaines en inde, duras déjà.Je l'avais rencontré, il était là pour etre pour moi cet amour que j'avais perdu, il l'a alors remplacé, mais je me l'ai découvert qu'il y a 6 mois.Mon jacques hold, mon homme d'hiroshima, celui que je dois abondonner pour ne pas le perdre, celui que je connais depuis 1 heure, 10 jours 100 ans, 1000 ans. lui que je reconnais dans mon corps , encré dans mes gênes même.

6. Le dimanche 20 novembre 2005 à 14:49, par patapon :

Le plat de prédilection de Napoléon: spaghetti sauce bolognaise (ce qu’on appelle au Japon « meat sauce »), avec parmesan.... Chaque fois que j’en mange, je pense à l’Empereur (et chaque fois que je mange du Brie, à Charlemagne, et du Banon de Provence,à l’empereur Antonin le Pieux), et c’est ainsi que je vois mon quotidien magnifié…

7. Le dimanche 20 novembre 2005 à 17:08, par Berlol :

"C'est pas donné, Total Recorder", dis-tu. Bah non, mais j'ai acheté la version pro il y a cinq ans maintenant et crois-moi que je l'ai largement amortie par les centaines d'émissions, de conférences, de cours que j'ai pu enregistrer, formater, découper, etc. Attention : pour PC only.
Bien joué, Arte. T'es vraiment rapide ! On va laisser les autres patauger un peu. Enfin, ceux que ça intéresse.
K, on comprend mieux la similitude. De toute façon, Duras travaillait souvent à base de faits divers. Lol a une origine. Pour vous, il n'y a pas de Tatiana...
Merci Patapon, j'aime bien la bolognaise, moi aussi, mais souvent ce n'est pas très bien préparé au Japon, non ? Trop sucré, comme souvent.
J'imagine que plus tard, dans deux ou trois siècles, quand on étudiera mon JLR dans les cours de Lettres, on dira que Berlol préférait le poulet-frites. Alors quelqu'un, un descendant de l'enfant de K, peut-être, demandera "M'dame, c'est quoi du poulet ?"... Car suite à multiples épidémies de grippe aviaire, le poulet aura complètement disparu de la surface de la terre. Quelle horreur ! L'œuf aussi, alors !
On prétend que dans une vallée encaissée du Kashmir, il y aurait encore une basse-cour avec des bêtes à crête... Mais c'est une autre histoire.
Pour Marie.Pool : pas lu Manceaux (ou pas encore). Un poème ? Oui, ça fait un moment que je n'en ai pas composé. En général, c'est au débotté, sur un coin de clavier. Si je ne réponds pas aux questions, revoyez les apories rassemblées le 24 février 2005. La cinquième vaut d'ailleurs bien pour K...

8. Le dimanche 20 novembre 2005 à 19:23, par Arte :

Nous n'en sommes qu'au début, peut-être y a-t-il une Tatiana... faut attendre !

9. Le dimanche 20 novembre 2005 à 21:31, par alain :

c'est contemporain, en tout cas, très récent. C'est un homme. Un écrivain français.
Je n'ai pas lu, c'est sûr.
Il y a plusieurs possibilités.
Des phrases. Encore.

10. Le dimanche 20 novembre 2005 à 22:13, par Berlol :

Arte, tu ne m'as pas demandé ce qu'il y avait à gagner, cette fois-ci... Qu'est-ce qui se passe ? T'es malade ?

11. Le dimanche 20 novembre 2005 à 22:47, par k :

bonjour, la course ce matin, et je sens qu'il va falloir grater la vouature, burkk..., c'est agréable le matin avec vous, mais il ne faut pas s'attarder car sinon en retard au boulot et à l'école, vite vite, a bientot plus.

12. Le lundi 21 novembre 2005 à 00:40, par Arte :

Bah !!! trop facile ... LOL

13. Le lundi 21 novembre 2005 à 00:47, par Arte :

Oui K, j'aime Duras. Je viens même de décider que je commencerai à la lire après 60 ans.

14. Le lundi 21 novembre 2005 à 00:52, par alain :

ça commence par un h ?????
Non????
Je sèche.
J'ai hérité de six paires de chaussures d'un de mes voisins antiquaires qui vient de mourir. Même pointure. De chaussures parfois que j'aurais bien voulu pouvoir m'offrir et que j'ai et qui sont là le long d'un mur. J'ai du mal à les mettre. Sa femme qui me les a données pourrait me voir avec. Mais il n'y a pas que ça.

15. Le lundi 21 novembre 2005 à 02:54, par Arte :

ça commence par un ... B (j'ai le droit d'aider, hein ?)

16. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:19, par k :

arte, c'est à dire l'année prochaine LOL

17. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:22, par k :

et ben dis donc t'es fort arte, moi je m'ai aucune idée, normale aussi je n'ai pas trop de culture, à part sur mon balcon. tu me dira à l'oreille heim (comme cela j'aurai l'air de briller et ils en resteront sur le cul)

18. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:51, par Berlol :

Rester sur le cul paraît être une bonne base éthique pour parler de cet auteur dont le nom commence par un B, donc, et dont on fêtera l'an prochain le centenaire — posthume, hélas !...

19. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:55, par k :

rolland barthes je suis au boulot je viens de me faire le dico

20. Le lundi 21 novembre 2005 à 08:13, par Arte :

rire

21. Le lundi 21 novembre 2005 à 08:36, par k :

on se moque au moins j'aurai cherché

22. Le lundi 21 novembre 2005 à 08:37, par Marie.Pool :

Voici les Apories de BERLOL :
Première aporie (10 janvier 2004) :
Quelle que soit la police
Celui qui écrit "je"
N'est pas celui que "je" écrit.
Seconde aporie (13 janvier 2004) :
Le réseau centripète
Trop exploité étouffe le cri
De celui qui s'écrit dans le réseau.
Troisième aporie (19 janvier 2004) :
Tête-à-queue sur le réseau ;
trop vouloir savoir qui t'y lit
t'en lie tout dire stérilement.
Quatrième aporie (21 avril 2004) :
l'intime mort dans sa pureté taiseuse
je la respecte et je l'inscris
au coeur de la webuleuse inutile.
Cinquième aporie (aujourd'hui) :
Où que soit littéréticulairement l'appelé
c'est l'appel l'énergie infinie
que reçoit quiconque connecte et sait lire.
Je pressens qu'il y en aura sept. La septième est indicible, elle concerne la lisibilité et le sens après ma mort. Quant à la sixième, je la pressens mais elle n'est pas mûre, elle devrait concerner le désaccord ou la mauvaise foi.
Pour ce qui est d'aujourd'hui, c'est après avoir lu le commentaire de Frédérique du 20 que l'aporie m'a parue évidente. L'interpellation qui termine le JLR de dimanche dernier semble ne concerner qu'une personne. Cependant, tout lecteur de la phrase est susceptible de cliquer pour suivre le lien. Ce qui signifie que tout lecteur qui n'est pas Frédérique, qui n'est pas la Frédérique interpellée, peut néanmoins, tout en sachant bien qu'il n'est pas Frédérique, cette Frédérique-là, prendre pour soi l'apostrophe et cliquer et recevoir et lire ce qu'a priori je ne destinai qu'à une seule personne. (Personne ne se dit Ouh la attention, ça c'est un lien pour Frédérique, je n'ai pas le droit d'y cliquer donc je n'y clique pas... — ce serait quelqu'un qui ne comprendrait que le sens premier des propositions phrastiques).
Cet artifice aporétique que l'apostrophe contient n'est bien sûr pas nouveau. Dès les premiers usages du langage, il y a eu interpellation. On pourrait même penser que la toute première profération était un appel. Et très vite, si ce n'est dès la toute première fois, l'apostrophé n'était pas présent, pas vivant, même pas humain peut-être.
Parmi toutes les situations de groupe avec apostrophe, on peut opérer une dichotomie simple : soit l'interpellé est présent (et présent veut aussi dire vivant) soit il ne l'est pas. S'il l'est il répond et s'il ne répond pas ce n'est qu'une variante du cas où il répond. S'il y a d'autres personnes autour, elles ne se sentent pas appelées, elles peuvent tout au plus entendre ce qui se dit sans prendre pour elles-mêmes les conseils, les ordres et autres formes langagières qui suivent l'apostrophe (même si ça ne tombe pas dans les oreilles de sourds). Si l'interpellé n'est pas présent (et présent veut toujours dire vivant) et qu'il est clair pour l'interpellant qu'il ne peut être entendu, la situation entière devient une figure de style. La poésie, la religion, la politique recourrent de toujours à cette figure (de Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ou À quoi m'as-tu abandonné ? à la lettre ouverte au colin froid ou à un banc de poissons.., en passant par Aline, pour qu'elle revienne (paraît que c'est un moment poilant dans le dernier Benoziglio...). Quand Baudelaire appelle le lecteur son frère, je me sens concerné, et quand Hugo me dit qu'il sait que je l'attends, je me sens concerné alors que je suis vivant et qu'il est mort. Et tous les mots de tous les morts m'apostrophent, à la limite.
Mais revenons à Frédérique. Elle est finalement passée. Elle aurait pu ne pas, ne plus. Qui l'en aurait blâmée ? Personne ! Même pas moi. Même si je l'aurais regrettée. Mais elle est revenue. Pas comme Aline, donc. Et elle commente en opposant « direct » à « siècles de retard » et à « autre planète ». Nonobstant l'emphase ironique (marque d'affection, peut-être, ou son naturel joueur), elle indique que l'absence est un espace-temps majoré par l'apostrophe, dont le hiatus gît dans l'a priori (ci-dessus, en gras). Car si j'avais voulu ne destiner qu'à elle ce lien vers Brazza, je lui aurais écrit un courriel, et l'apostrophe que j'aurais pu lui adresser privément n'aurait absolument pas eu le même sens qu'inscrite dans une page publique que regardent des millions dizaines de personnes...
___________________________________
Pour se reposer
le calme d'un lac
gelé
ni à Tokyo ni à Pékin
mais à Orléans
où je plains bien
après les avoir enviés hier
mes collègues
Je peux prévoir que pour nos étudiants
la France sera maintenant cette Sibérie
de leur premier séjour ;
un été effacera l'impression
mais tous leurs févriers en souffriront...
Sachez qu'il y a du soleil à Nagoya !
(enfin il y en a eu dans l'après-midi parce que là maintenant il pleut Ah non ça s'est arrêté et d'ailleurs c'est déjà vendredi...)
Berlol,
Tu aimes bien Winnie l'ourson?
Dis-moi oui.
2005-02-24 18:00:51 de Frédérique Clémençon
CONCLUSION DEFINITIVE (ou quasi) :
L'APPEAU RIT !
ça rime à pas grand chose finalement...
Entre le hiatus et l'absence si on veut attendrir tranquillement la peau des mots, il n'y a pas photo.
A chacun sa manière de tanner . Vu l'odeur parfois, il vaut mieux prendre le large. "Je" vous salue cordialement Berlol et retire tous mes X surnuméraires bien gentiment. Pour ma part, je n'aurais jamais toléré l'insulte sur mon site même par neutralité tempérée. La fréquentation de votre journal aura été une expérience édifiante sur la dérive possible des blogs. Dommage !

23. Le lundi 21 novembre 2005 à 15:37, par Berlol :

"Vu l'odeur parfois, il vaut mieux prendre le large. "Je" vous salue cordialement Berlol et retire tous mes X surnuméraires bien gentiment. Pour ma part, je n'aurais jamais toléré l'insulte sur mon site même par neutralité tempérée. La fréquentation de votre journal aura été une expérience édifiante sur la dérive possible des blogs. Dommage !"
Chère Marie.Pool, je ne vois absolument pas à quoi vous faites allusion, ni à quoi rime de copier-coller une page entière alors qu'il y avait déjà un lien qui y menait. De quelle insulte parlez-vous ? Vous qui êtes si explicite d'habitude...

24. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:08, par Marie.Pool :


L'appeau de banane suffira. Je reste dans l'implicite et je vous laisse relire toutes les insanités à peine déguisées qui prolifèrent sur votre blog et que vous cautionnez manifestement. Pour moi les discussions littéraires sans "queue-ni-tête" ont vécu.Ca poisse les neurones à la longue. Vous faites un choix éditorial, assumez-le donc ! Vous aurez d'autres cautions ailleurs. Si je recopie le lien, c'est que l'analyse de contenu révèle des accointances avec un positionnement plutôt incertain. Admettons que j'aime bien savoir à qui je m'adresse et je n'ai pas l'impression que vous soyez véritablement en face et franc dans vos propos.C'est votre choix encore une fois. Je le respecte . Voilà. C'est tout !

25. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:21, par Berlol :

Chère Marie.Pool, j'assume parfaitement mes choix. Nous en avons déjà parlé. Pour moi, "l'insanité", comme vous l'appelez, fait parfois partie de la littérature, dont j'ai une conception plus large que la vôtre, me semble-t-il, surtout si par "insanités" vous faites allusion aux citations de BATAILLE et de BECKETT qui ne sont pas deux minus sur les rangs littéraires, mais qui ont sans doute pour vous le défaut de ne pas rester dans l'implicite — et d'être des hommes.
Pour ma part, de l'analyse de contenu, j'en fais et je l'expose publiquement. Je n'y fais pas allusion fiéleusement comme si ça coulait de source et comme vous le faites ci-dessus en vous permettant deux jeux de mots que vous auriez critiqués si je les avais faits ("appeau rit" et "appeau de banane") — et desquels je pourrais à mon tour me sentir insulté (ce qui n'est pas le cas).
Si votre décision est prise, je ne vous retiens pas.

26. Le mardi 22 novembre 2005 à 01:26, par Marie.Pool :

Ni Beckett , Ni Bataille... (Le rapport au maternel pas piqué des vers...) Mais vous lisez en diagonale, Berlol ou alors vous êtes un peu grippé ( Avec les oiseaux c'est le risque) .
Il y a des conceptions de la littérature qui tournent toujours autour des mêmes images que je trouve éculées et consternantes. Toujours le même cirque et l'intellectualisation de fantasmes de calendrier. Rien de nouveau sous le sommeil.Je ne me sens pas retenue en effet. Portez-vous bien et Joyeuses Fêtes.

27. Le mercredi 23 novembre 2005 à 17:38, par Arnaud :

« Ce que j'aimais dans l'anthropologie, c'était sa puissance de négation, son acharnement à définir l'homme, à l'instar de Dieu, en termes de ce qu'il n'est pas. Mais je n'ai jamais eu à ce propos que des idées fort confuses, connaissant mal les hommes et ne sachant pas très bien ce que cela veut dire, être. Oh j'ai tout essayé. Ce fut enfin à la magie qu'échut l'honneur de s'installer dans mes décombres, et encore aujourd'hui, quand je m'y promène, j'en retrouve des vestiges.»
Très bon ! C'est Bataille donc ?

28. Le mercredi 23 novembre 2005 à 17:47, par Berlol :

Perdu ! T'as encore des commentaires en retard... Bien rentré de voyage ?

29. Le mercredi 23 novembre 2005 à 18:13, par Arnaud :

Désolé. C'est que vous avez tous tellement écrit durant ces quatre jours !
Qui était-ce alors ?
Le voyage à Hokkaidô était très intéressant. Il faudra qu'on en parle. Je vais mettre un message sur le topic le plus récent.
Par contre, hier soir en changeant à Nihonbashi, j'oublie un de mes sacs dans le metro, et il m'a fallu aller voir ça avec le chef de gare puis le rechercher au terminus à Aoto 青砥, en faisant attention de ne pas me faire avoir par le dernier train ! J'ai pu rentrer ric-rac un peu avant une heure... ouf ! Mais sinon, tout va bien.
On vous a ramené une petite surprise ^-^

30. Le mercredi 23 novembre 2005 à 18:48, par Berlol :

Oui, "ils" ont beaucoup écrit... C'était Beckett. Je ne vais pas t'obliger à tout lire, non plus...
Une surprise ? Mais quoi t'est-ce ?...



Lundi 21 novembre 2005. Point de sagesse.

« La rumeur résiste au fait comme la bêtise résiste à l'intelligence...» (au 20-heures de France 2 du 20/11/2005, au sujet de l'antisémitisme résurgent aux États-Unis) — belle formule, non ?

Un nouveau Cahier de l'Herne consacré à Marguerite Duras...

En lisant « Léonce » dans le titre du billet, jai cru que c'était une évocation de Colonie de Frédérique Clémençon. Mais non, c'était pour un livre de cuisine édité chez Cousu Main ! Pardon, Caroline, de cette méprise. D'ailleurs, j'aimerais bien les (a)voir, ces Carnet de cuisine de Léonce. On peut les commander ?
C'est qu'avec toutes les émissions sur le colonialisme que je viens de m'écouter, et toutes celles que j'ai engrangées pour les voyages à venir, j'ai forcément repensé au beau roman de Frédérique, lu au GRAAL, puis à notre rencontre en mars dernier, à Paris. Elle n'a pas eu de prétention savante sur ces matières sociales, politiques, ethniques et anthropologiques mais son livre a su cerner le mythe des Colonies dans son absurdité, à l'échelle ordinaire du quidam alléché et de sa famille abandonnée — échelle à laquelle se retrouve tout le drame, si l'on veut bien ouvrir les yeux et les oreilles.

Juste fraîche — follement lumineuse — la journée
Marche — pas dans les rues — charme

Séance du GRAAL sur Georges Bataille, suite de la semaine dernière. Dans le JLR, on en parlait déjà le 20 juin (merci les gars ! Vinteix, ça avance ?).
Pas de préliminaires : dans le texte, yet.
L'édition de la Pléiade revient en détail sur les éditions précédentes de L'Histoire de l'œil de Lord Auch. On y apprend que Lord Auch signifie « Dieu se soulageant », puisque Auch était la contraction de « Aux chiottes  ! » (p. 1001 et 363). Outre l'édition originale de 1928, l'édition dite de 1940 était en fait de 1947, tandis que celle datée de 1941 a été faite en 1951 par Pauvert, tout cela pour essayer d'éviter les procès... L'édition de 1947 était dûe à Alain Gheerbrant, alias K. Éditeur (qui a aussi co-écrit le célèbre Dictionnaire des Symboles, chez Bouquins). L'édition des Œuvres complètes de 1970 (Gallimard) ne précisait pas tous ces détails. Une note (p. 1026) signale un ouvrage de Gheerbrant et Léon Aichelbaum précisément intitulé K. Éditeur, chez Le Temps qu'il fait (Cognac, 1991) — or, je viens de recevoir ce matin-même le nouveau catalogue du Temps qu'il fait ! Et l'ouvrage en question est encore au catalogue, donc commande. Ça doit être intéressant, l'histoire de cet éditeur audacieux.
Le texte de Bataille commence à une vitesse folle pour se focaliser sur le cul de Simone — trempé de lait. J'ai déjà parlé de la vitesse des textes, admirant par exemple celle de L'Or de Cendrars. Ici la parodie d'autobiographie est portée à son comble : « J'ai été élevé seul [...] », tels sont les premiers mots du texte. Puis la distanciation de l'instance narrative : « [...] aussi loin que je me le rappelle [...] », qui établit une large perspective temporelle, un point de fuite, de sagesse d'où tout est dit. Enfin, « [...] j'étais anxieux des choses sexuelles [...] », nous amène dans le vif du sujet. François y décèle une parodie, à vérifier, de l'incipit de Si le grain ne meurt (1920, allégation à vérifier).
La rencontre avec Simone est d'abord celle d'une connivence pour partager cette angoisse, terme qui approfondit les deux XX de l'adjectif anxieux, avec sexuelles qui suit, ça en fait trois, XXX (Nota Bene : angoisse était à la place de anxieux dans l'édition de 1928, moins bien).
Et tout de suite, la Simone : « Les assiettes, c'est fait pour s'asseoir [...] Je m'assois dans l'assiette.» (citations en p. 3). On évoque le lait maternel, les jeux infantiles avec les organes sexuels, on relève les récurrences du blanc. Mais le plus étonnant, à mon avis, et je le dis, c'est qu'on en soit déjà là, le cul dans l'assiette, avant la vingtième ligne du texte ! Et l'insistance de Bataille pour que « le plus joli des noms du sexe » soit précisément cul !
Déjà ! À l'ass, yet, comme pourrait dire Lord Auch, qui connaît bien l'anglais...

Après ça, le dîner du carré d'ass (François, Laurent, Bill et moi) au Marché aux puces, est très animé... Un Mouton Cadet y contribue. On ne sent plus l'hiver.

Commentaires

1. Le lundi 21 novembre 2005 à 07:51, par alain :

Ben oui, bien sûr. Je ne suivais pas. Toujours le nez dans le bleu du ciel au lieu de suivre.
Bon, ben, en parlant de cuisine et en passant par Marguerite Duras, j'ai, (oui, j'ai, je ne dois pas être le seul mais nous sommes un tout petit nombre) alors que c'est interdit, que c'est passible de je ne quoi (pas pour moi), que ça ne se vend pas, que l'éditeur a été astreint de retirer tous les exemplaires mis en vente, j'ai, c'est son propre fils qui me l'a donné un soir où saouls j'avais dit j'aimerais bien l'avoir et lui m'a dit passe, je te le donnerai, j'ai quoi ?
Celui qui trouve, je lui cuisine le premier plat...
Mais peut-être trouve-t-on déjà le livre dans un recoin internetteux.

2. Le lundi 21 novembre 2005 à 09:39, par k :

et bien voila, la nouvelle va surement interressé personne, mais après 1 mois et 11 jours j'ai recus des nouvelles, je savais bien qu'il ne m'oublié pas et que notre histoire perdur au dela du temps et des corps qu'il convoite, n'essayé pas de omprendre c'est ma folie, j'ai besoin aussi de le partager pour l'aimer de cette façon je ne sais pas. mais tous se bonheur ne va pas m'empecher de vous raconter la suite. Monsieur berlol, connaissez vous vincent delerm moi j'aime beaucoup, il a une chanson sur modiano qui me donne envie de le lire et comme j'ai vu que vous en parliez lequel pourrais je lire en premier pour ne pas être décue..je dis cela car le premier livre de duras pour moi était "le marin de gibraltar" pas mal mais rien de transcendant par rapport au ravissementt ou l'homme atlantique vous voyez ce que je veux dire. bonne nuitk

3. Le lundi 21 novembre 2005 à 09:44, par k :

www.vincentdelerm.com/
c'est le site je conseil à tous de jeté un oeil sur le clip "la natation synchronisé" voir dans vidéo et cliqué sur le titre
moi il me fait beaucoup rire
je n'ai pas trouvé la chanson sur modiano
je chercher
Vincent Delerm
Deauville sans trintignant
--------------------------------------------------------------------------------
A Deauville un dimanche
Sous la pluie sur les planches
Elle s'avance à côté
D'un homme plus âgé
Il ne dit presque rien
A Deauville ce matin
Il promène sur la plage
Son deuxième mariage
Les studios vue sur mer
Sont fermés tout l'hiver
Puisque les retraités
N'ont pas pris de congé
C'est le deuxième café
Ses cheveux sont trempés
Balançoire trampoline
Le club Mickey dégouline
Elle repense à ce film
Qui se passe à Deauville
C'est un peu décevant
Deauville sans Trintignant
Ils iront tout à l'heure
Déjeuner à Honfleur
Reprendre la Rover
Et s'ennuyer ailleurs
Menu à deux-cent vingt
Citron vert sur les mains
Il fera rapporter
Un château bouchonné
Juste après le repas
Ils feront quelques pas
Elle voudra essayer
Ce manteau bleu soldé
Marée basse sur le port
Il attendra dehors
Il faudra envisager
Un retour bouchonné
Elle repense à ce film
Qui se passe à Deauville
C'est un peu décevant
Deauville sans Trintignant
Elle a raté son dimanche
A Deauville sur les planches
Il a raté sa vie

4. Le lundi 21 novembre 2005 à 09:45, par vinteix :

"angoisse était à la place de anxieux dans l'édition de 1928, moins bien"
C'est vrai que ce rapprochement des trois X dans l'incipit de la deuxieme version est assez saisissant... neanmoins, je prefere la phrase initiale (comme d'ailleurs l'ensemble du texte) dans la version de 1928, plus percutante a mes yeux. Au passage, a la fin du premier paragraphe, le terme "anxiete" est repete deux fois (pour les X...) dans la 1ere version. "J'ai ete eleve tres seul (...) j'etais angoisse par tout ce qui est sexuel" : le "tres" et le "tout", elimines de la seconde version, me semblent plus forts, plus violents, plus lourds et en meme temps plus parodiques. D'une maniere generale, la seconde version (d'ailleurs largement "dirigee" par Gheerbrant, ce qu'il explique lui-meme dans "K. editeur") a ete ecrite dans le sens d'un certain adoucissement (notamment de la violence erotique) ; cette sobriete nouvelle enleve au texte une part de son irrespect, de son humour, de son lyrisme et de ses aspects flamboyants. Le texte gagne peut-etre en concision et legerete de style, mais l'ecriture de Bataille, attachee avant tout a l'intensite, ne va jamais sans une certaine lourdeur, largement revendiquee, comme il le dira dans l'Avant-propos du "Bleu du ciel" : "J'ai voulu m'exprimer lourdement." Caractere lourd, voire gauche ou en ruine d'une ecriture dont le style a herite aussi de sa formation de chartiste et de ses lectures de l'epoque.
(Concernant ta question, oui, c'est fini... a paraitre dans la revue de ma fac... mais pas avant la fin de l'annee... Attends aussi une reponse de L'Harmattan... Mais si tu veux, je peux te faire parvenir cela par mail...)

5. Le lundi 21 novembre 2005 à 11:26, par Cécile :

B. pas comme Bataille... :
« (…) Je m'excuse de revenir encore sur ce honteux orifice, c'est ma muse qui le veut.
(…) Mais était-ce le vrai amour, dans le rectum? Voilà ce qui me chiffonne. N'aurai-je jamais connu l'amour, après tout ?
(…) Ce n'était pas le vrai amour. Le vrai amour était dans une autre. Vous allez voir. Voilà que j'ai encore oublié son nom.
(…) Malheureusement ce n'est pas de cela qu'il s'agit mais de celle qui me donna le jour, par le trou de son cul si j'ai bonne mémoire.
(…) Et je confonds peut-être plusieurs occasions différentes, et les heures, au fond, et le fond c'est mon habitat, oh pas le fin fond, quelque part entre l'écume et la fange. Et ce fut peut-être un jour A à tel endroit, puis un autre B à tel autre, puis un troisième le rocher et moi, et ainsi de suite pour les autres composants, les vaches, le ciel, la mer, les montagnes.
(…) Car je ne sais plus très bien ce que je fais, ni pourquoi, ce sont là des choses que je comprends de moins en moins, je ne m'en cache pas, car pourquoi m'en cacher, et vis-à-vis de qui, de vous, à qui on ne cache rien ?
(…) Voici mon commencement à moi. (...) Il m'a donné beaucoup de mal. C'était le commencement, vous comprenez. Tandis que c'est presque la fin, à présent.
(…) Ai-je tout essayé, bien fouiné partout, doucement, en écoutant avec patience, sans faire de bruit ? »
(Alain, je cherche...)

6. Le lundi 21 novembre 2005 à 11:53, par Arte :

Alain, contre une lettre, je t'en donne deux ... les dernières !

7. Le lundi 21 novembre 2005 à 12:09, par alain :

Je crois que le livre n'est pas référencé, ce que m'a dit le fils. Interdit à la vente, on a compris. Je vais aller faire un tour sur internet pour voir quand même.

Dis-donc, Arte, moi j'ai trouvé l'auteur en B. Fais comme Cécile.

8. Le lundi 21 novembre 2005 à 12:16, par alain :

Oui, oui, le livre existe, est cité de tous côtés. Je raconte n'importe quoi. Désolé. Il est seulement introuvable et retiré de la vente par décision de justice.

9. Le lundi 21 novembre 2005 à 13:35, par k :

je pense que vous étes au courant pour "l'heure duras" j'ai failli l'acheté vendredi soir et puis je me suis dit attend noël ça coute 46 euros j'ai pas la tune moi, et pourtant je creve d'envie de le lire et attendre n'est pas mon fort, et puis on c'est pas je serai peut etre morte d'ici là, alors, ou bien dans ces cas là je vais manger que des pates pendant décembre faut voir, mais faut que mon ptit bout mange aussi alors....patience, c'est quand le papa noël??§!!!

10. Le lundi 21 novembre 2005 à 14:46, par Cécile :

lebleuduciel.blogs.com/bd...
www.alapage.com/mx/?tp=F&...
mais, z'ont l'air de le vendre... ??
même si on dirait une boulette, j'ai gagné quand même ? oui ? (irrationnelle mais miam)

11. Le lundi 21 novembre 2005 à 14:50, par Cécile :

"définitivement indisponible" c'est écrit en tout petit !
A taaaaaaaaable Alain

12. Le lundi 21 novembre 2005 à 14:53, par Cécile :

Arte, je veux bien vous donner un grain de riz parce que j'aimais beaucoup la citation de Be. que vous aviez choisie.

13. Le lundi 21 novembre 2005 à 15:09, par Cécile :

Berlol, pas de riz, avec les frites, C'EST PAS POSSIBLE, un peu de lait ? rhoo tout de même tout de même, une petite cuillère de sauce Worcester, pour le poulet ? ça ira ?
...pour Histoire de l'oeil que je vais enfin lire, depuis ce temps que je savais qu'il était là, que j'attendais, voilà ce sera maintenant.

14. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:03, par Berlol :

Bien joué, Cécile. Ouvrez-le ! Pour le riz, merci, y'en a assez, ici. Et merci pour les citations supplémentaires !
Bon, soyons clair, Alain pourra faire des permutations avec toutes ses chaussures, comme Molloy avec ses pierres à sucer, dans ses poches... Parce que la citation-mystère au bas du JLR du 20 novembre, identifiée rapidement par Arte, suivi par quelques autres, était de Samuel BECKETT, extraite de Molloy, Minuit, 1951, coll. Double, p. 51-52.
Alors, comme ça, vous allez vous faire des recettes de Marguerite sans moi ? Attendez le mois de mars !
K, be carefull, ce n'est pas "l'heure duras", mais "l'Herne Duras", c'est-à-dire le Cahier de l'Herne dont il est question au début du billet ci-dessus... Effectivement, c'est pas donné.

15. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:06, par Berlol :

Pour Modiano, "La Place de l'étoile", c'est bien, et c'est le premier. Sinon, "Dora Bruder", superbe, et vous avez les photos données par Modiano pour l'édition japonaise tout au bas de la page du GRAAL.

16. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:10, par Bartlebooth :

Hello la compagnie, et avec un peu de retard, joyeux anniversaire Berlol.
Un livre de recettes interdit, j'ai bien une idée...
"Adolescent, je croyais que La Vie mode d'emploi m'aiderait à vivre, et Suicide mode d'emploi à mourir." (incipit d'Autoportrait, Edouard Levé, 2005)

17. Le lundi 21 novembre 2005 à 20:48, par alain :

Il est pas cinq heures. Même pas l'heure des poubelles.
Tout de suite je vais au dimanche 20. 25 commentaires. Hum, à mon avis, y a du nouveau. Oui ! Querelle sur fond de mauvais jeux de mots. J'adore. Il paraît qu'une ne viendra plus. Bâille-bâille.
Bon, faut que je m'attelle à parler de ce livre, la Cuisine de Marguerite Duras. En fait, je connais, grâce au bistrot, une branche de la famille Mascolo, sise depuis des années rue d'Odessa dans une charmante courette. Par ailleurs, j'ai rencontré, au bistrot également, Jean il y a des années. Ce n'est pas un ami, une connaissance, je ne sais pas où il habite. Et lorsqu'il a fait publier ce livre, une décision de justice a aussitôt été prononcée, laissant à Yann Andréa la liberté (et le pouvoir) de publier les inédits de M. D. et retirant à Aoûtat (Jean) toutes possibilités de s'en occuper. C'est ce que j'avais cru comprendre.
Apparemment, le lien de Cécile prouve le contraire. Me voilà bien.
Arte, je n'avais pas trouvé l'auteur. Aïe-aïe-aïe !
Riz pour tout le monde !
Je n'ai pas terminé Autoportrait. J'aimais bien l'idée, puis non. Je vais peut-être y retourner.
Parmi les chaussures, il y a une paire de Fenestrier noire, bottines arrivant sous la cheville, neuves, dans leur sac de feutrine. Il y a une paire d'Adidas neuve ("des collectors, m'a dit la femme, il ne les a jamais mises, vas-y, essaye-les, tu verras, c'est des chaussons".), une paire de bottines noires à lacets, deux paires de mocassins ("très tendance, non !"). La femme n'est pas frivole ou échappée de toute tristesse. Elle avale ses Prozac, sourit, elle va cesser de se teindre les cheveux, porte un large bandeau en haut du front pour dissimuler les racines blanches. "Le plus difficile, c'est la période intermédiaire".

18. Le lundi 21 novembre 2005 à 23:28, par caroline :

Elle s'appelle Léonce, car le grand-père, s'appelant lui-même Léonce voulait que l'ainé de ses petits enfants, garçon ou fille, porte son prénom.
Les Carnets de cuisine de Léonce valent 6€ port compris. Mais, je ne vais pas faire de la pub ici... Alors, envoyez-moi un courriel : ed.cousumain@wanadoo.fr

19. Le mardi 22 novembre 2005 à 00:09, par Arte :

Léonce me fait penser à F.C. ...
Celine, j'accepte le grain de riz, à ajouter à la recette de "MAMAN AUX ROSES BLANCHES" :
"Embrassez maman sur les deux joues puis coupez-la en deux : jetez dessus de l’eau bouillante ; ôtez la tête qui sourit avec bonté - elle vous couperait l’appétit -, la colonne vertébrale et tous les os qui peuvent être ôtés. Préparez les pommes de terre cuites à l’eau que vous couperez en ronds et que vous mettrez en salade. Mélangez les petits bouts de maman à la salade, et arrosez d’huile d’olive avant de servir. Vous n’oublierez pas de glisser quelques roses blanches sous le plat : elles protégeront la nappe, et puis maman les aimait tant… "
Option de ratrapage pour Alain ...

20. Le mardi 22 novembre 2005 à 00:28, par Berlol :

Tu crois que si on crie tous "Frédérique !" en frappant dans nos mains, elle va revenir ?

21. Le mardi 22 novembre 2005 à 09:47, par Arte :

Berlol, je te soupçonne d'apprécier certaine femme que j'aime aussi !!!

22. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:16, par Arte :

(s,s)



Mardi 22 novembre 2005. Plus loin que les pixels.

Comme rarement, je suis heureux de pouvoir rester avec T. un mardi. Avec pas mal de boulot à l'écran, mais quand même... Plaisir aussi de découvrir un nouveau groupe décoiffant, grâce à la sélection de Bartlebooth : LCD Soundsystem. Je ne décode pas encore toutes les paroles mais la musique me plaît de toute façon... Losing my Edge, me too.

« Mais, au moment de jouer pour la première fois, je fus soudain envahi par un sentiment de lassitude et de découragement. Je me tenais debout, immobile sur la piste, la boule à la hauteur du menton, et je regardais les quilles devant moi, mais je ne parvenais pas à m'élancer, incapable de mettre en relation mon regard et le mouvement du bras que je projetais d'effectuer, de les connecter l'un à l'autre, et, demeurant là indécis, paralysé, les jambes sans force que je sentais faiblir et flageoler sous moi à mesure que je restais immobile sur la piste, la boule de plus en plus lourde dans ma main, je ne voyais plus de manière de m'en sortir, et je serais peut-être resté encore longtemps ainsi, ou aurais-je fini par renoncer, me serais-je retourné et aurais-je été me rasseoir sans jouer, si je n'avais entendu dans mon dos, avec une nuance d'agacement, puis d'ordre, de commandement, à la fois sévère et excédée, la voix de Zhang Xiangzhi qui me cria : Play ! » (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 98-99)
Superbes nappes introspectives. Lorsqu'on connaît les précédents livres de Toussaint, on voit l'allongement des phrases. Non pour le simple plaisir de proustiser, mais par une volonté nouvelle d'agglomérer micro-actions et états intérieurs, ainsi que pour lisser la perception du monde. C'est la ponce du détachement.
Cet instant suspendu, comme un paroxysme d'exaspération, précédé d'une absurde promenade à pied dans Pékin que prolonge un inexplicable déplacement en moto d'occasion, sera suivie d'un improbable regain d'intérêt pour le jeu puis d'une incompréhensible fuite à moto à trois — il faut être zen alors pour ne pas s'énerver ni même s'interroger.

Les travaux progressent, devant chez nous. Le terrain sera bientôt tout à fait étale. Le bruit continue. Sur la droite, la vue a été dégagée. Ainsi voit-on, dans le couchant, une tour de métal rouge et blanche, celle du camp militaire où Yukio Mishima s'était retranché pour se suicider.
T. l'appelle Boétcho. Je ne sais ce qu'elle veut dire par là — je vérifie donc et il s'agit de l'Agence nationale de la Défense (Boueichou, 防衛庁). Quant à la maison japonaise traditionnelle du premier plan, c'est la résidence officielle du président de la Cour de cassation de Tokyo, hyper protégée par devant, mais là, par derrière, on n'a pas l'impression d'un bunker... Enfin, je n'irais pas y mettre un doigt. Il doit bien y avoir un rayon laser qui me le cramerait illico en faisant fondre sur moi une douzaine d'hélicoptères...

Je suis donc sorti avant la nuit, faire des courses et quelques photos. Détendre jambes et bras, et que mes yeux portent un peu plus loin que les pixels d'un écran... La reconstruction récente de bâtiments de l'université Hosei a aussi dégagé un coin de rue qui permet un nouvel angle sur l'Institut franco-japonais, certes tardif pour aujourd'hui.
De retour à la maison, dîner léger (le coq au vin d'hier soir était excellent...) et film distrayant : L'Étalon de Jean-Pierre Mocky (1970). Bourvil y joue de nouveau un illuminé, non plus pilleur de troncs comme dans Un drôle de paroissien, ni aspergeur d'antennes comme dans La grande lessive, mais planificateur du bien-être féminin...
Pas une journée grandiose, donc. Mais bien utile, tout de même. On ne peut pas toujours, comme hier, joindre l'irrévérence à la connivence amicale.

Commentaires

1. Le mardi 22 novembre 2005 à 11:55, par k :

bonjour bonsoir,
alors ce site c'est pour lui dire de revenir, vous voulais que je lui laisse un message. c'est quoi son probléme a mp. Y c'est passé quoi, je suis curieuse, sans queue, ça c'est sure.
fait toujours un froid glciale ici, c'est drole m;d a fait un texte sur le train paris rouen, je l'ai souvent pris.
ça vous dérange pas trop mes fotes de frappe et d'ortho mon sieure le proffesseuurr.
alors arte komment va, j'ai changer de boite mail mr berlol regargez pas mal non.c'est desert aujourd'hui c'est moi qui fait fuir ou quoi, parce que y a qu'a dire. je continue l'histoire ou ça ait chier tous le monde.
dite, il faut avoir des couilles parfois dans la vie, c'est se que je regrette souvent, l'indifférence des gens, ou pire ceux qui se taisent pour ne pas faire de peine, c'est vrai quoi.
merci pour mondiano j'ai pris dora à la bibli ciao
pour ma boite c'est grace à vous merci berlol

2. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:13, par Arte :

K, la suiiiiiiiiiiiiiiite ...........

3. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:25, par Bartlebooth :

enchanté, K
j'apprécie grandement votre présence dans les parages

4. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:25, par Arte :

C'est quoi son problème à mp, Bartle ?

5. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:28, par Bartlebooth :

c'est qu'elle balance toujours entre military police et militantiste pouliche ?

6. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:30, par Bartlebooth :

je sèche
le sujet est trop vaste et me passionne pas des masses

7. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:34, par k :

j'avais tapé la suite et tous c'est effacé c'est quoi se truc bon bah y a plus qu'a

8. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:40, par Arte :

Je crois que mp est un garçon :-)

9. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:45, par cel :

(oui k, continue /et puis paris rouen, c'est un trajet de rêve, je le fais toutes les semaines et ne m'en lasse pas)
Son problème à mp, l'obsession de la vue par l'étroitesse d'un sexe, soit dit en raccourci (dites moi si je me bourre...)

10. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:45, par k :

C’est à cause d’elle qui fallait que je le retrouve. Parce que je l' avez retrouvé en la lisant-elle.
C’était il y a deux ans environ. Ma fille, moi, une gastro et une journée de boulot.
Il devait pleuvoir comme ici souvent, je ne sais plus….
Il pleut, déjà tard, L. est malade, je tends l’oreille, elle s’est enfin endormie.
Il est tard, trop tard, mais quand même se poser là, pas manger, juste une cigarette et souffler.
Tomber sur elle, non pas ce soir, pas d’humeur, zapper.
J’écoute la respiration de L., son souffle dans la nuit, la pluie…
Je retourne poser mon petit cul et bêtement je zappe.
De nouveau elle est là, et de nouveau pas envie, pas ce soir, de toute façon je ne connais rien d’elle à part son col roulé et ses lunettes.
Elle cette énigme, même pas songée à ouvrir un de ses livres, pas la peine, je n’y comprendrais rien.
Moi est ma peur panique de l’écriture, moi si peu littéraire.
Bien sûr j’avais vu l’amant, pas aimé, pas ému, détesté même jusqu’à la haïre cette femme cette marguerite Duras.
qui avait eu un amant et qui se rendait compte qu’elle l’aimait mais trop tard (mon interprétation du film).
Moi aussi comme elle j’avais eu un amant et je l’avais aimé et encore maintenant j’aurai pu mourir pour ça, car lui au contraire d’elle ne m’avais jamais aimé et ne m’aimerai jamais.
Alors à quoi bon perdre mon temps, à quoi bon écouter ce qu’elle avait à dire, rien de commun avec elle.
D’elle je ne pouvais recevoir aucune émotion, à mille lieux de moi.
Alors zapper, ne pas écouter, de toute façon je ne la comprendrai pas. Zapper.
Je m’abrutie d’image, mais je suis attiré par le dégoût que j’ai pour elle
Je retombe sur elle, alors, pas de son, pas encore juste son visage et je saurai si je dois la suivre.
Je regarde, je la regarde, je regarde ses yeux son visage, son corps inerte comme morte déjà,
cette femme est morte.
Je regarde et plus je la regarde et plus je vois en elle quelque chose de moi, c’est encré là, en elle dans chaque cellule de son corps.
Ça ne partira jamais…cet amour, cette détresse, cette peste…elle est en moi, je n’écoute pas, je n’entends pas je ressens juste.
Déjà des larmes coulent sur mes joues, mais L. pleure, j’attends… j’écoute…le silence…tout va bien.
Je retourne auprès d’elle, écouter peut être un peu…pour ses larmes sur mes joues, juste pour voir, si elle me trahie je zappe.
J’entends son enfance, son frère, sa mère cette folle du gange, l’indochine…
J’écoute « la vie matérielle »me plaît, j’aime son écriture. J’écoute je distingue ces mots. Ces maux m’émeuvent, me transpercent de toute part. je reçois le bal en pleine face, ce ravissement de qui ? ?Pas besoin de savoir, je découvrirai plus tard, pour l’instant m’imprégner d’elle, des larmes coulent sur ses joues flétries et sur les miennes.
Ce vice-consul, ce cri dans tout mon corps.
Partout elle parle de lui, même si elle ne dit aucun mot à son sujet, il est sur chaque grain de sa peau.
Je ne suis trompée, j’en suis sur, je le sais, elle l’a aimé, une évidence. Dès le premier instant, avant même sa présence, elle n’a pas eu besoin de le voir pour savoir qu’il était là et qu’elle l’aimait.
Foutaise ce film, un leur, une ineptie, elle Duras elle sait.
Depuis je ne suis perdu dans le bal, si proche l’amant, india song, la femme du gange…l’amour .
Je ne peux me passer d’eux, d’elle, de cette écriture, ils sont en moi, ils étaient là tous
depuis 100 ans,
depuis, mille ans,
depuis toujours.
K

11. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:46, par Bartlebooth :

(oui cel, au cabernet)

12. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:52, par cel :

k., il y a environ deux ans (en fait je pense plutôt trois) j'étais aussi devant cette émission, souvenir fort pour moi tout autant (contexte aussi )

13. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:52, par Arte :

Berlol, je crois qu'il y a une "belle" femme qui a débarqué sur ton site !

14. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:53, par cel :

Greg, cabernet si mignon (toi aussi, contexte fort)

15. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:53, par k :

toujours il ne fallait savoir que je pourrais le retrouver, lui cet homme de nancy place de la bastille, j'avais son adresse, ses adresses et puis je me suis marié avec un homme qui buvait trop, et puis un enfant, dans la douleur 3 ans d'attente et une iad d'ailleurs l est comme le petit jésus c'est vraie lui aussi est né par iad mais avec adse (aise du saint esprit) alors forément c'est plus simple. Je repensait souvent à lui quand tout allé mal, je l'aimais; je l'aime et puis un jour je me suis dit je n'ai plus envie de faire semblant alors je suis allée le voir dans mes rêve eveillé, il se tiens toujours sur se fauteille un livre à la main, dvant cette cheminé, il est vieux, il laisse son livre et me voit, et moi je m'agenoye (komment on écrit????) et pose ma téte sur sa cuisse et se jour la je lui dit que je n' ai plus envie d'avoir une belle vie, je prend l et je pars.

16. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:55, par Bartlebooth :

au début, K, c'était tellement beau ce que vous écriviez ici que j'ai cru à une blague
maintenant, c'est encore plus beau que je me ressers un verre (et j'euphémise malgré moi)

17. Le mardi 22 novembre 2005 à 14:27, par md :

"Où êtes- vous ?
Comment vous atteindre ?
Comment nous faire nous rapprocher ensemble de cet amour, annuler cette apparente fragmentation des temps qui nous sépare l’un de l’autre ?
Il est trois heures de l’après midi.
Derrière les arbres il y a le soleil, le temps est frais.
Je suis dans cette grande salle où je me tiens l’été, face au jardin. De l’autre côté des vitres
il y a cette forêt de roses et, depuis trois jours, il y a ce chat, maigre, blanc, qui me regard à travers les vitres,
les yeux dans les yeux, il me fait peur, il crie, il est perdu, il veut appartenir, et moi je ne veux plus.
Où êtes-vous ?
Que faites-vous ?
Où êtes-vous perdu ?
Où vous êtes-vous perdu tandis que je crie que j’ai peur ?"

18. Le mardi 22 novembre 2005 à 14:29, par md :

"Le chat ne crie plus.
Il est mort.
Le froid et la faim.
Et moi, cela m’est égal.
Je ne vous sépare pas de votre corps.
Je ne vous sépare jamais de moi.
Comment faire pour que nous ayons vécu cet amour ?
Comment ?
Comment faire pour que cet amour ai été vécu ?
C’est curieux..
C ‘est par ce chat maigre et fou, maintenant mort, par ce jardin immobile autour de lui, que je vous atteins.
Par cette blancheur blanche, ce brouillard infini, que j’atteins votre corps."

19. Le mardi 22 novembre 2005 à 18:06, par Berlol :

Juste signaler que la signature "md" émane de la même adresse IP que K.
Ce qui n'est ni critique ni reproche, juste info...
Autre info sur mon "silence" pendant que vous commentez tou(te)s à donf : je dors !
Quand je poste il est genre minuit chez moi, soit 16h en France. Et les commentaires de France viennent en soirée, pour vous, c'est-à-dire pendant que je dors. Je les ai le matin avant le petit déj. Ensuite l'heure des commentaires qui s'affiche, cest l'heure d'où se trouve l'hébergeur, US côte Ouest, si j'ai bien compris, donc beaucoup plus tôt que pour la France ou le Japon... Dotclear me permet de régler le décalage horaire pour moi mais pas pour les commentaires...
Pour l'émission avec Duras, c'était laquelle ? Quelqu'un en a les références exactes ? J'en ai vu un paquet mais celle-là, je ne suis pas sûr.
Allez, je me prépare et je file. A+

20. Le mardi 22 novembre 2005 à 21:46, par k :

md oui c'était l'expret du navire, bonjour

21. Le mardi 22 novembre 2005 à 21:53, par k :

il devait etre alors fevmars 2003 sur arte, mais je n'ai pas la mémoire des dates, ni de rien je la reset régulièrement des que la douleur est là

22. Le mercredi 23 novembre 2005 à 03:23, par k :

je vous mets le texte de delerm
avez vous regardez la natation
je va manger à ce soir toutes et tous
"C’est le soir auprès du métro
Nous avons croisé modiano
Le soir ou tu n’voulais pas croire
Que c’était lui sur le trottoire
Le soir ou je t’ai dit tu vois
La fille juste en face du tabac
Tu vois le type derrière de dos
En impre gris c’est modiano
C’est le soir ou nous avons pris
Des moritos jusqu’à minuit
Le soir ou tu m’as répété
Peut être il habite le quatier
Le soir ou nous sommes revenue
En dévisageant toute la rue
En cherchant derrière les carreaux
L’ombre chinoise de modiano
Et le baiser qui à suivit
Sous les réverbéres sous la pluie
Je l’appelle patrick modiano
C’est le soir ou je repensais
A la veille du bac de francais
En vous appuyant sur le champs
Lexicale de l’enfermenant
Vous soulignerez la terreur
Dans le regard du narrateur
Dans les pages cornées d’un folio
Voyage de noce de modiano
Et le baiser qui a suivit
Sous les révérberes sous la pluie
Devant les grilles du square carpot
Et le baiser qui a suivit sous les rébéres sous la pluie
Je l’appelle patrick modiano"

23. Le mercredi 23 novembre 2005 à 05:29, par cel :

Berlol, j'ai retrouvé les programmes du thema consacré à Duras (10 avril 2003), qui présentait à la suite de "Moderato cantabile" deux documentaires :
- "Marguerite, telle qu'en elle-même", (de Dominique Auvray) un portrait à l'aide d'archives familiales et télévisuelles (Arte, jeudi 10 avril, 22 h 20); (détails ici : www.artepro.com/programme... )
- "Lire et écrire", magazine littéraire de Pierre Dumayet (réalisation Robert Bober) qui visionne en compagnie de Marguerite Duras deux entretiens télévisés des années 1960 : regards croisés et évocation de son passé (Arte, jeudi 10 avril, 23 h 20).(détails ici : www.humanite.presse.fr/jo... )
C'est de ce dernier que je parlais

24. Le mercredi 23 novembre 2005 à 06:10, par Berlol :

Merci, Cel ! La première émission, celle d'Auvray, je l'ai vue le mois dernier, Auvray était invitée à Tokyo... C'était très bien. Pour l'autre, je crois bien ne jamais l'avoir vue. Dumayet et Bober, c'est du sérieux !

25. Le mercredi 23 novembre 2005 à 07:05, par cel :

oui, le premier d'Auvray j'en garde aussi un bon souvenir, je pense que je mélange un peu ce qui me reste des deux. En tout cas, à ce que je me rappelle de "lire et écrire", le compte rendu qu'en fait l'Humanité me semble juste, autour de lucidité, acuité, et beaucoup beaucoup d'émotion mais qui ne fait pas qu'enrober, ouf, plutôt comme ils le disent "suggère que l’expérience effectuée ici par Marguerite Duras nous concerne tous", assez fortiche donc

26. Le mercredi 23 novembre 2005 à 07:45, par cécile :

du sérieux et magnifique
Dumayet et Bober, l'intelligence de la présence, des questions, une façon si rare de laisser le temps, le silence.
je me souviens très bien moi aussi de ce soir-là, figée tout près de l'écran à cause du grésillement de ma vieille télé, captivée, fascinée, très émue.
Je me souviens, parmi moult détails de cet entretien que je n'ai jamais oubliés, quand en revoyant une de ces séquences d'elle quelques décennies plus tôt, elle fait remarquer, attendrie et étonnée, à Dumayet "je ne me rappelais plus que j'avais dit ça, c'est bien." et se met alors à reprendre, développer, poursuivre comme celui d'une autre qu'elle découvre le propos qu'elle avait tenu 30 ans auparavant.

27. Le mercredi 23 novembre 2005 à 07:50, par cécile :

et j'ai oublié le propos lui-même, c'est dommage; peut-être que quelqu'un se souvient de ce moment ?

28. Le mercredi 23 novembre 2005 à 08:50, par k :

oh ce 10 avril
oh comme je m'en souviens......



Mercredi 23 novembre 2005. La mesure noire.

Après une matinée studieuse, déjeuner avec T. au Saint-Martin. Elle prend la choucroute, moi merguez-frites. Je lui demande tout à trac la différence entre shiawase (幸せ) et satori (悟り)... Ouf ! la question est recevable... Sinon, elle m'envoie bouler. Pourtant, l'écart est brutal. Comme entre le haaaaa... de la gorgée de bière et le syndrôme de Stendhal. Mais on a pris du bordeaux, de toute façon. Non, pas de poulet, aujourd'hui. On risque le satori influenza...

Fuir dans le shinkansen. Fuir dans le métro. Mais pas Fuir au sport...
Tous les 23 novembre sont fériés, c'est le jour du travail. Ce que j'en disais l'an dernier est toujours valable.

Aujourd'hui, je quitte la douce torpeur du train et débarque dans une gare bondée — j'aurais dû couper le son — avec Wish You Were Here des Pink Floyd dans les oreilles. J'en lévite. Ce qui se passe, c'est que j'écoutais ça passionnément adolescent dans l'appartement de Garges-lès-Gonesses sans rien, rien imaginer de mon avenir... Et à bien d'autres âges par la suite. Ce n'est pas de l'espace que fait résonner la musique, c'est du temps, le mien. Plusieurs décennies vibrent et me rendent cosmique (ou comique, ou cônique, qu'importe). Je marche de moins en moins vite, effaré, la foule m'entoure, me dépasse, je la vois mais je n'y suis pas. Personne ne remarque que je lévite, j'imite encore la marche.

« C'était comme si ce voyage était la quintessence de tous les voyages de ma vie, des centaines d'heures passées dans des avions et dans des trains, dans des voitures et des bateaux, pour passer d'une terre à une autre, d'un pays à un autre, d'un continent à l'autre, où mon corps, immobile, se déplaçait dans l'espace, mais également, sans y paraître, de façon invisible et insidieuse, sournoise, continue, altérante et destructrice, dans le temps. Car je sentais le temps passer avec une acuité particulière depuis le début de ce voyage, les heures égales, semblables les unes aux autres, qui s'écoulaient dans le ronronnement continu des moteurs, le temps ample et fluide, qui m'emportait malgré mon immobilité, et dont la mort — et ses violentes griffures — était la mesure noire.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 134-135)

Plus tard. J'arrive au centre de sport à 18h30. La réceptionniste me dit que ça ferme à 19 heures. Éh oui, les jours fériés, ça ferme à 19 heures. Je n'y avais pas pensé. Je me contente donc du bain et du sauna. Et pas de lecture à vélo. C'est comme ça que j'ai été empêché de finir Fuir. J'en suis à l'île d'Elbe, les retrouvailles, la camionnette...

Commentaires

1. Le mercredi 23 novembre 2005 à 11:50, par k :

CONCERT
18h20 merde faut que je parte au plus tard à 18h45. Je viens de finir de poncer l’enduit qui rebouche les trous, je suis couverte de poussière, ne nous affolons pas : premièrement une douche, trouver quoi mettre, prendre l’indispensable, manger et faire un câlin à L.
Je cours à droite à gauche, saute dans la baignoire, pendant que je ne savonne je pense à comment m’habiller, faut pas perdre de temps, il fait beau, le soleil brille de mille feux, mais ce soir vers 22h30 il commencera à faire frais. Alors pour ce genre de situation ça prend une salopette, un ptit tee shirt, des kickers bien sur, un pull pratique pour la fraîcheur de la nuit et l’indispensable K Way .
Je sors me sèche et m’habille, oh comme j’aimerai ça pouvoir mettre ma salopette en jeans torse nu, mais l’inconvénient quand on est une femme c’est qu’on voit notre poitrine, alors je prends juste un petit caraco pour la couvrir et la salopette à même la peau. C’est pas le tout mais un concert de delerm ça demande une odeur, seulement la seule fragrance que je vois pour ce moment là c’est mon patchouli et il n’en reste qu’un fond, (dilemme je le réserve pour lui, pour sa venu, si j’en mets ce soir il ne m’en restera presque plus) je demande à ma mère combien sa coûte une bouteille de patchou elle me répond oh environ 50 Euros, gloupssss, pourquoi ? ? ?
C’est juste parce que j’en ai presque plus, elle me répond « on t’en offira pour ta fête si tu veux » oui mais ma fête c’est en Novembre, et après tout si ça se trouve il ne reviendra pas avant, et puis autant se faire plaisir ce soir, je prends la bouteille et hop, et je sens tout bon.
Et l’odeur me cajole, l’odeur qu’il aime aussi, il est un peu, beaucoup très fort près de moi alors, tout d’un coup je sens ses mains, ses mains à lui qui passe dans les ouvertures de la salopettes et se retrouvent direct sur ma peau, lui, ses mains que je pensais ne plus jamais retrouver étaient sur ma peau il n’y a pas si longtemps, elles sont là encore ses mains sur mes flancs, et elles caressent mon corps et les frissons me prennent et….STOP
C’est pas le moment, ce soir c’est delerm et faut pas être en retard, je fonce dans la cuisine, ma mère me propose un ptit whisky, ok d’ac mais un tout petit, faut que je conduise moi je prends un bout de pain, de la mayo et du gruyère, L nous a rejoins, elle monte sur mes genoux et on se fait un gros câlin, une deuxième tartine, je regarde la montre 8h57, plus question de traîner, d’énorme bisous et zouu en deux temps trois mouvement je me retrouve à R; et une place pour la voiture en plus, que demande le peuple.
Je retrouve P;, elle me dit qu’elle doit aller chez monop car elle m’a plus de pile pour son MP3 je lui dis d’aller en chercher pendant que moi je fais la queue, à cette heure si 19h 20 il y a du monde chez mono, lui aussi va faire ses courses chez monop, il me l’a dit, et je commence à regarder les gens, des célibataires sûrement pour la plupart, qui achète le mangé pour le soir, beaucoup d’homme avec des cartables, des sacoches, des hommes par trop mal, entre 35 et 45 ans, décontractés qui s’achètent des produits frais, ce soir celui là va se faire petite carotte nouvelle poisson et pamplemousse, cet autre cheveux court grisonnant tagliatelles, crème fraiche et saumon il me sourit, par contre la seule femme célibataire elle s’est pris un plat tout cuisiné, c’est rigolot. Il viennent chez monop car c’est le seul magasin d’ouvert après 19 h, j’en fait la remarque à P., je lui diS tu vois en fait monop c’est le bon endroit pour trouvé un homme célibataire et qui aime manger autre chose que des mac do ou de boite de cassoulet, elle me dit qu’elle s’en était déjà rendu compte et qu’en plus c’est des mecs qui ont une « situation » parce que monop c’est pas donné. C’est sur que moi je pouvais pas savoir, je fais mes couses pour la semaine chez Ed ou chez Lidll et je vais rarement en ville vers 19h30 et encore moins chez monop.
Bon c’est pas le tout mais il nous fait encore marcher avant d’arriver au concert, trouver un café pour faire un pipi car il faudra tenir jusqu’à minuit et vu que l’on a des petits problème depuis notre accouchement dès que l’on a trop envie et que l’on se met à sauter, il vaut mieux prendre ses précautions.
Tout cela étant dit nous nous retrouvons sur la pelouse, 19h50 le soleil brille encore, presque personne, de petit groupe de-ci, de-la, mais personne devant la scène. P. me propose de nous adosser aux barrières comme cela on sera au première loge, le piano est là tout noir, sur une scène petite, toute noire aussi. Nous regardons où être le mieux pour voir vincent quand il chantera,
et bien là, c’est pas mal non ?
On pose nos fesses par terre, et on s’allume une ptite cigarette. On est vite rejoint par une fille et un garçon elle nous dit « on n’osait pas, on vous attendait, on c’était dit on se rapprochera dés que quelqu’un viendra se mettre contre les barrières » je lui ai dit « enchanté, et oui c’est nous ».Ils doivent avoir 23-24 ans ils parlent de leur amour, de leur vie, de delerm, bien sur c’est une mordue, elle a des tas d’inédit, des tonnes de photos, nous fait partager sa passion pour lui, le garçon dit « Enfin maintenant le niveau bac c’est lamentable par rapport à notre époque », P. et moi on se regarde et on sourit discrètement, c’est rigolot.
En deux secondes après 2h30 d’attente (quand même) on se retrouve avec une foule de monde dans notre dos, des lumières rouges s’allument notre « groupie » est dans tous ses états et il arrive enfin tout noir, sur cette scène noire, s’assoit devant ce piano noir. Il frolle les touches et une voix off apparaît, il est muet au piano et la voix off dit « c’est pas le tout mais maintenant que je suis là il va falloir trouver un truc à dire et voilà la machine est lancée.
Il commence par « Deauville sans Trintignant » c’est vrai que c’était peut être pas la chanson idéale par laquelle commencée pour un concert gratuit, les cris les sifflements commencent à retentir, il est déstabilisé, et s’arrête, on voit dans son regard la panique, qu’il voudrait s’enfuir, ne pas être venu, mais il est là et il n’a pas d’autre choix maintenant, il lui faut reprendre. Alors dans un élan de soutient nous les seuls quatre qui connaissent les paroles on se met à chanter avec lui « A Deauville, un dimanche, sous la pluie, sur les planches, elle avance à côté d’homme plus âgé… »
Il nous entend, sourit, la confiance revient, il passe au-dessus des cris, des hurlements, des sifflements de bouche, et comme par magie au moment de la voix off de Trintignant, le silence se fait petit à petit, l’écoute des gens arrivent, il y aura encore quelques cris au court de la soirée, quelque couinement de canard en plastique (qui d’ailleurs s’ils avaient été bien placés sur « la nage synchronisée » par exemple aurait pu être sympathique).
Il est beau ce soir Delerm, il lui faut leur montrer que ce qu’il fait est touchant, se faire conquérir par le public, les séduire, et ça, ça lui va bien.
Les cheveux noir et gris tous ébouriffés sur la tête, pas rasé, ses adidas blanche et verte, les jambes l’une contre l’autre, assis sur le côté, un pied à plat et l’autre remonté, presque sur la pointe tout contre son mollet, et des moustiques attirés là par la lumière forment tout autour de lui un drôle de ballet, on dirait un petit garçon.
Je reconnais Fanny Ardant, une voix off « c’est quoi cette chanson, mais oui, oh c’est…. »
Et me vient l’envie de lui téléphoner pour lui faire entendre, il est tard mais s’il dort il y aura la messagerie et ça sera enregistré, je fais le numéro et Vincent commence « elle écoute des chants grégoriens, elle parle à peine…. » et tous les quatre on chante à l’unisson
« et moi j’diS rien, on a une relation comme ça Fanny ardant et moi. »
Je ne sais pas s’il entendra grand chose, mais l’envie été trop grande de partager ce moment, cette chanson ou souvent je me suis vu dansant avec lui sur Fanny ardant et moi.
Deux rappels, c’est le mieux que l’on ai pu obtenir et les lumières se rallument.
Notre groupie voudrait le voir mais je ne pense pas qu’il soit du genre à venir voir le monde après le concert. Le garçon qui était venu avec elle, dit qu’il doit rentrer à pied à M A, je sais ce que c’est et on lui propose de le ramené.
Durant le trajet nous chanterons à tue tête dans la voiture
« et toi sinon t’en ai où », bonne question,
nous le déposerons devant chez lui et je prendrais un sens interdit, mais comment faire autrement ? ? ?
Je déposerai P. chez elle, et « dans mon lit j’entendrai ma propre voix murmurer : ce fut une excelente soirée »

2. Le mercredi 23 novembre 2005 à 12:29, par cel :

c'était pas par hasard aux T. du J. cet été à R., enfin là je veux dire : www.sortons.net/photos/?a... ? l'ambiance du M. après 19h me rappelle terriblement celle de celui de R. à la même heure, mais tous les M. se ressemblent, leurs produits frais et leurs célibataires, tous le R. je sais pas, enfin, je cause d'un R. qui n'est pas loin de P., d'où venait d'ailleurs le créateur de R. (Mutt) et de R(rose), R. quoi, à cheval sur la S. tout comme P., R.D./R.G., où l'R sent l'usine à gaz (d'éclairage)

3. Le mercredi 23 novembre 2005 à 12:35, par k :

mistere et baboulle de gomme à la guimauve rose

4. Le mercredi 23 novembre 2005 à 13:35, par k :

j'ai lu dora burder, j'aime ça.
je suis assez comme cela aussi, se sentiment de connaitre des choses sur des gens, faire des choses qui ramene vers d'autre, mais je croit qu'on n'a tous cela en nous, mais nous ne savons pas encore nous en servir, on ne le controle pas et souvent on ne le sais même pas je crois.
je sais pas trop comment expliqué ça, mais c'est pas grave, et puis la periode me touche particulièrement, mon ami d'enfance m'a surmonné SARAH POLINSTEING, pour se foutre de ma tete, quand je lui expliqué que je ressentais très fort en moi se qui c'était passé, que par moment, y était, mais je suis une lol tous le monde le sais.demain je m'attaque au "années" de woolf, je sais pas si je vais accroché, j'ai commencé les vagues et je sais pas j'arrive pas à rentrez dans se ressac.
bizzzzzzzzzzzzzzz

5. Le mercredi 23 novembre 2005 à 13:52, par Bartlebooth :

Bon, je vais être désagréable, c'est à propos de Delerm, j'ai failli me retenir, mais comme K a dit qu'il fallait pas, je vais être un peu désagréable juste en citant Burgalat, sa réaction à un Blind Test quand passe Delerm :
"Vincent Delerm - Deauville sans Trintignant
BB: Quand je penses qu'il y des quotas pour que ces merdes passent à la radio…(Vincent Delerm se mets à chanter Bertrand Burgalat se lève brutalement, fouille dans un tiroir, en sort un pistolet en plastique et tire sur la chaîne). La première fois que j'ai écouté ce mec j'ai vraiment cru que c'était Didier Gustin qui imitait Katerine. C'est tellement honteux pour ce pauvre Phillipe katerine qui lui a du talent que ce mec vende trente fois plus de disques que lui. Ce qui est dégeulasse c'est que comme tout bon pompeur il ne citera jamais ses sources. Katerine a un charme et une authenticité que ce connard n'a pas. Ça fait peur : 47% des Français sont prêts à voter pour David Douillet aux présidentielles, 400 000 ahuris achètent ça, ça fait beaucoup plus peur que star academy. Malgré tout parfois les gens qui achètent de la soupe tombent sur une bonne chanson, alors que dans la fausse qualité style Delerm il n'y a jamais de bonne surprise. J'en parlais la semaine dernière avec Robert Wyatt (la bonne frime) qui m'a dit qu'il y avait une super belle chanson sur le dernier Gery Halliwell. Selon lui elle a pas fait exprès mais il y a une tres belle chanson tout de même."
(c'est là www.d-i-r-t-y.com/index2.... )
Eh bien, James Bond en non-sens ! Et au rêve Patrick Modiano de Delerm, je préfère mille fois le cauchemar Marine Le Pen de Katerine, dont voici les paroles, n'ayons pas peur d'écraser Delerm
"putain Marine le Pen, non non, Marine le Pen, non mais, tu le crois pas , tu le crois pas putain,
Marine le Pen, non non mais Marine le Pen, non mais tu le crois pas, tu le crois ça...
Ouais....Tu sais c'était samedi à côté de la maison de la radio, je marchais dans la rue et puis y a une fille juste devant moi avec ses grands cheveux blonds, tu vois et puis j'ai commencé à la suivre parce que... je sais pas, j'avais envie de baiser puis tout d'un coup elle s' est retourné et qu'est ce que je vois...
Marine le Pen, non non, Marine le Pen, non mais, tu le crois pas , tu le crois pas putain, Marine le Pen, Marine le Pen non mais tu le crois pas, tu le crois ça...
[ alors ? alors ?? ]
alors je me dit OK c'est bon, je rentre chez moi, je la dépasse puis je marche avenue du président Kennedy jusqu'a la place de Varsovie et puis il faisait bon et c'était cool et là je me retourne et je la vois qui marche derrière moi et je commence à flipper parce que je me rend compte qu'elle me suit vraiment dans les jardins du Trocadéro, palais de Chaillot tout ça, je me rend compte qu'elle me suit vraiment, métro Boissière j'accélère, métro Kléber et je la vois qui est toujours derrière moi, et puis j'appele un taxi il est pris et je commence à courir et c'est vraiment un cauchemar et puis je monte parce que j'ai pas le choix je monte et je me retrouve place de l'Etoile, y a plein de bagnoles tout ça comme d'habitude et puis elle est à deux mètres de moi je sens qu'elle est à deux mètres de moi j'ose pas me retourner et là j'appelle un taxi miracle il s'arrete je monte dedans au dernier moment
Marine le Pen, non non, Marine le Pen, non mais, tu le crois pas , tu le crois pas putain, Marine le Pen, non non mais Marine le Pen, non mais tu le crois pas, tu le crois ça...
ce jour là je me suis dit il aurait mieux fallu rester chez moi, ce jour là je me suis dit il aurait mieux fallu rester chez moi
[ Fallu...Fallu ...c'est un mot...c'est quoi ça...c'est passé compliqué ça ? ]
non il aurait mieux fallu c'est ... euh... pff... conditionnel passé première forme...Tu vois on aurait pu dire il aurait mieux valu aussi mais...du verbe valoir. C'eût était plus élegant...
[alors ? ]
Bah...voilà conditionnel [ alors ?]
Marine le Pen, non non, Marine le Pen, non mais, tu le crois pas , tu le crois pas putain, Marine le Pen, non non mais Marine le Pen, non mais tu le crois pas, tu le crois ça...
Bah alors...on va boire un verre."
Et bon sang, le jour où le diffusera dans les Monoprix après 19 h, tous les célibataires pourront se prendre par la main !

6. Le mercredi 23 novembre 2005 à 14:01, par k :

mais pas désagréable je vais ecoute katerine, des que j'en aurai le loisir, je sais il énerve delerm, mais moi j'aime et c'est tanpis
sans rancune, k

7. Le mercredi 23 novembre 2005 à 14:05, par cel :

bah, tu sais bien que Radio Monop' est spécialisée dans la diffusion d'interviews de Macha Méryl (ril ?), qui vous explique son petit bonheur simple face à tous ces bons petits produits frais qu'on trouve toujours au rayon frais et que même si elle veux elle peut sans avoir à courir d'autres boutiques parce qu'elle est pressée quand elle sort du théatre en matinée mais quand même c'est pas une raison pour oublier de chouchouter sa famille hein - hihi, je vous le fais pas dire Macha -offrir des chaussons au dernier bout'chou de son grand parce qu'on peut être grand mère et active n'est-ce pas hihi mais certainement Macha - et vous avez tout à portée de main et là Marine le pen non non ça dénoterait

8. Le mercredi 23 novembre 2005 à 14:35, par Bartlebooth :

Ah oui, Macha Méril,
d'ailleurs le paté qu'on s'achète au rayon promo malin
on devrait l'appeler Macha Méril
Macha Méril
avec une bonne bouteille Marlène Jobert, tu le crois pas

9. Le mercredi 23 novembre 2005 à 14:52, par cel :

garder Macha au frais, ne pas abuser de Marlene

10. Le mercredi 23 novembre 2005 à 18:51, par Arnaud :

Bonjour à tous. Me voici re retour tout frais de Hokkaidô ! (3° en maximale hier mercredi !)
Je viens de lire un article intéressant : « Les feux de la haine » d'André Glucksmann, dont voici la référence. C'est un article du 21/11
www.lemonde.fr/web/articl...
Ca change un peu de tout ce qui a pu être lu ces dernières semaines, tout en reprenant des choses déjà débattues ici et là.

11. Le mercredi 23 novembre 2005 à 20:12, par alain :

Eh ! vous vous souvenez d'une chanson qui faisait au début :
" Dans la piscine de tes parents, qu'est-ce que je m'emmerde (bis)..."
Voir cité Katerine m'y fait penser. Qu'est-ce que je voulais dire ? Oui, non, juste archi avec Bartlebooth sur tout.
Il est cinq heures. Ça caille.



Jeudi 24 novembre 2005. Je voyais des montagnes au loin.

Hier, je voulais finir (fuir ?) sur « les retrouvailles, la camionnette...», je trouvais ça beau, et il était minuit passé, du coup je n'ai pas parlé du film que j'avais vu et qui me laissait perplexe. D'un côté, Michel Bouquet et Jalil Lespert étaient convaincants dans leur rôle, de l'autre je n'avais ni appris ni ressenti quoi que ce soit d'humain ou de politique en suivant les derniers pas de ce Promeneur du Champ de Mars (2005).
Au point que j'allais l'oublier, s'il n'avait fallu que je rende le dévédé ce midi.
Guédiguian se serait-il planté ? Lui dont j'admire les précédents films, la série marseillaise. Je pense plutôt que la commande, à la base, était mauvaise, biaise. Dans l'entretien proposé avec le dévédé, Bouquet ressert — très bien — le Paradoxe sur le comédien de Diderot et Guédiguian essaie de faire croire que c'est un film de Guédiguian, que c'est de la fiction et pas du documentaire alors qu'il passe plus de la moitié du temps à parler des sources, de leur vérité, de la vérité des détails et de celle qui est derrière les apparences, etc. Qu'il ait été fasciné par le personnage de Mitterrand, soit. Qu'il ait eu besoin de se l'expliquer à lui-même après avoir été d'un autre bord en 1981, soit encore. Mais cette sélection d'instants et de propos redondants sur l'origine et la fin du règne, c'est indigne et inintéressant.

En revanche, Après la vie (2002), suite à Un Couple épatant et Cavale, soit la trilogie de Lucas Belvaux, donne une dimension supplémentaire au cinéma comme genre en réussissant à mettre strictement sur le même plan l'indépendance de chaque film ET l'interdépendance des trois. L'un est centré sur un hypocondriaque (et ce que son entourage s'imagine), le second sur un obsessionnel (et son combat obsolète), le troisième sur un introverti (et toute la misère du monde). Et l'on ne sait pas ce qui est le plus savoureux du plein de chaque œuvre ou des articulations du triptyque.

Trois cours, une réunion et quelques autres soucis freinent mon neurone et ma plume. J'ai su qu'il a fait beau mais n'ai pu en profiter. Je voyais des montagnes au loin mais inaccessibles. Il est tard, j'ai rangé tous mes compartiments. La nuit m'entoure, et le bruit du gaz de chauffage. Je vais finir Fuir au lit.

Commentaires

1. Le jeudi 24 novembre 2005 à 09:28, par fg | parl :

je suis impressionné par ta régularité _ outre la quotidienneté parfaite de tes écrits _ je m'aperçois que, sauf exception, tous tes billets sont postés entre 23h45 et 23h57 _ quelle constance dans la fourniture du contenu ! compartiments impeccables ! belle écriture "métronimique" ! pas plus adapté au blog que toi, ou alors le blog est-il l'outil que l'évolution de l'homoréticulaire a produit ? _ il y a le silex pour celui qui a besoin de découper de la viande crue, et il y a le blog pour celui qui une régularité démoniaque _ je ne me moque pas, j'admire...

2. Le jeudi 24 novembre 2005 à 13:03, par k :

je l'ai le duras sous le yeux demain, je ne vais pas travailler beaucoup, j'ai cette chance de pouvoir lire à mon travail. c'est la que je l'ai lu entre les coups de téléphone, les fax, la frappe et les gens qui passent,et c'était bien, parce que lire duras, c'est dure, enfin moi ça me déchire, un coup de téléphone me permettais de revenir et de ne pas me perdre dans les larmes. je ne peux pas la lire seule ou je suis dans un état tel que j'ai peur pour moi, vraiment, dans une telle souffrance, dans la conscience de la souffrance dans laquelle je vis, dans laquelle j'ai vecu en me cachant tous en ne voulant rien voir.l'homme de nancy place de la bastille il est pour moi cet homme atlantique, cette abscence toujours. elle dit "c'est difficille, très difficile. l'homme atlantique, c'est très difficile, mais c'est si beau que ce n'est pas difficile.même si on ne le comprend pas. on ne peux pas comprendre d'ailleurs ces livres là. ce n'est pas le mot. il s'agit d'une relation, entre le livre et le lecteur. on se plaint et on pleure, ensemble."

3. Le jeudi 24 novembre 2005 à 13:21, par k :

dans l'herne duras l y a :
"elle : oui.elle pleure. elle croit pleurer sur son royaume saccagé, sur le vide effrayant qui l'attend. elle vit parcequ'elle pleure. c'est de ces pleurs qu'elle subsiste. c'est de cette connaissance aveuglée de larmes qu'elle l'aime, qu'elle vit."
j'ai juste lu ça et j'ai refermé, refermé car les larmes coulent pendant que je tape, ce n'est pas la peine de lire plus, surtout ce soir, demain nous sommes vendredi, 10 semaines, 10 semaines que je ne l'ai pas revu, il ne peut vivre que comme cela en ne sachant pas s'il va revenir, et je le comprends aussi,mais ce n'est pas facile à gérer.sans savoir s'il reviendra un jour, de toute façon il est en moi, à jamais et pour toujours et bien avant que je naisse il était là, c'est ainsi.Je suis un femme avec un lac à l'interieur, et pafois il déborde, il se rempli trop vite,je ne supporte rien, tous m'effraye tous me tue, tous, tous.... alors je zappe, j'oublie. je l'ai effacé de ma mémoire pendant 14 années,14 années, j'ai refusé de voir cela, c'est en le retrouvant ce 1 avril dernier quand il est venu quelques jours plustard que je me suis rendu compte. 14 ans que je n'avais revue son visage, pour moi, je ne le voyez plus, je le visitais souvent, mais son visage je l'avais perdu, il était toujurs dans la pénombre, mais c'était lui, je savais que c'était lui.

4. Le jeudi 24 novembre 2005 à 13:30, par k :

quand il est venu cette année en avril, on s'était donné rendez vous dans un lieu public, avec plein de monde, et je l'ai reconnu, tous de suite, je l'ai reconnu, je savais que je le reconnaitrais. mais je ne savais pas qu'en le revoyant, j'allais me rendre compte qu'en fait depuis ces 14 années, tous les amants que j'avais eu lui ressemblais, chacun avez quelque chose de lui, un regard, une odeur. Il n'était même arrivé après ma séparation d'avec mon mari, sachant alors qu'il fallait que je trouve pourquoi j'étais toujours à la recherche de je ne savais qui de me retrouver avec un amant sans savoir pourquoi j'étais avec lui, me demandant mais qu'est ce que tu lui trouves à cet homme, maintenant je sais, je l'avais effacé de ma mémoire pour ne pas souffrir, mais au plus profond de moi son image, ses gestes son odeur, sa peau tous étaient encré dans ma chaire,mon sang. Toujours j'ai recherché son visage, sa peau sa voix, sa bouche.....

5. Le jeudi 24 novembre 2005 à 13:45, par k :

je fais un solliloque tanpis, je ne vais pas ouvrir duras ce soir non, demain il ne faut me réveiller travailler emmener L à l'école et peut être espérer que sur mon portable j'aurais un message disant "si j'arrive ce soir j'abuse?" et je dirais viens, c'est au dessus de moi. je ne sais pas comment je fais en ce moment, je ne sais pas je dors 4 5 heures je mange quand il faut manger avec L, je fais 46 k toute habillé, je fume, je me coupe les cheveux très court avec les ciseaux, je fais des troues qui laissent apparaitre le crane, je ne veux pas qu'on me dise "tu es belle" et malgré ça plus je fais et plus on me dis "ça te va bien" c'est vraiment du grand m'importe quoi., j'ai la fièvre un rhume depuis 10 jours qui ne passe pas, mais j'aime cette état, je suis bien en faite, cette douleur me cajole m'accompagne et m'aide à surmonté mes peurs, je ne sais pas.
berlol, entre deux larmes, quelles heures sommes nous 22h38 ici + 8 chez vous ca fait 6 heures du matin, alors demain ayez une petite pensée pour cette pauvre folle, ici qui va se coucher, vomir ses larmes, dormir un peu et se réveillera pour joué la comédie, toujours et encore car à qui puis je dire cet amour ou je me tiens, personne ne peux, oser comprendre ni meme imaginer( à part elle ). Je vais dormir sur son épaule, il est toujours là, il n'est jamais loin, il ne l'a dit et je le sais en moi à jamais. bien à vous tous et toutes j'arrête de faire chier je me couche.k

6. Le jeudi 24 novembre 2005 à 15:55, par jcb :

Où diable k trouvez vous toute cette eau, ces sels minéraux , sans compter tous les antiseptiques qui composent (lysozymes et lactotransferrine) vos larmes ?
Vous devez boire beaucoup.
La sécrétion normale est de 0,1 ml par heure. Normalement les larmes sont faites pour protéger la conjonctive et la cornée et éliminer les " corps étrangers ".
Normalement la sécrétion des glandes lacrymales diminue la nuit, mais aussi avec l'âge.
Mais de grâce, à chaque fois que vous parlez de Marguerite Duras, arrêtez de pleurer, ça me fait mal.
J'en déduis que vous êtes bien jeune et qu'il faut en profiter.
je sais aussi que la sécrétion des larmes est augmentée avec la peine, l'émotion, la joie, le rire, et bien sûr les infections de la conjonctive. Visiblement k, vous êtes émotive, ce qui me touche bien sûr.
Mais à la longue, ça va me faire quitter le blog de Patrick qui malgré tous ses défauts et ses qualités, n'a jamais été jusqu'ici dégoulinant.
La littérature n'est pas larmoyante.
Quand Reverdy écrivait quelque chose de triste, ou qu'il était triste, il décrivait sa fenêtre, et le ciel derrière.
Bien sûr, rassurez-vous, je regretterai d'avoir écrit ce mail, dès que je l'enverrai, et bien sûr je n'ai absolument rien contre vous.
Pourquoi vous en voudrais-je de quoi que ce soit d'ailleurs ?

7. Le jeudi 24 novembre 2005 à 17:10, par Berlol :

Dis donc, il est bien tard, chez toi !
Je t'accorde que quand ça pleure trop, c'est lassant. K fait ses premiers pas dans l'internet, des confidences, prend la lecture à cœur... Nous sommes tous étonnés et sympathiques. Et espérons pour elle que ça évolue positivement, même si nous n'y pouvons rien concrètement.
Je remarque que de tous les auteurs lus et critiqués depuis deux ans dans ce JLR, Duras est la seule à déclencher de la sorte la venue d'une personne "vivant" ce que son texte décrit (ou croyant vivre quelque chose d'approchant...). Dans le même temps, des centaines (des milliers ?) d'agrégatifs préparent leurs épreuves sur le Ravissement... en n'en ayant peut-être rien à f... de Duras. Certains passent par ces pages balisées [RLVS], en profitent ou pas, je n'en sais rien car ce sont des gens qui ont fait vœu de silence (comme on nous l'a expliqué précédemment). Alors entre eux et K, ça fait un équilibre, une moyenne, non ?
Te rappelles-tu que Fuir finit dans la mer et dans les larmes ?...

8. Le jeudi 24 novembre 2005 à 17:20, par Berlol :

Cher FG, justement quand je parle des montagnes, te voilà !
Ta remarque sur "entre 23h45 et 23h57" correspond bien sûr à une convention, parfois c'est prêt avant, parfois plus tard... Comme l'a découvert Manu, je modifie l'heure, et les minutes quand c'est dans le dernier quart de l'heure. Mais cela ne change rien au fait que j'écris tous les jours, oui. Discipline, auto-nettoyage, dépôt excrémentiel (comme ce que Claude Coste analysait chez Barthes...), challenge bartleboothien. Je ne le sais moi-même. Le saurais-je que j'arrêterais peut-être.

9. Le jeudi 24 novembre 2005 à 21:36, par k :

remarque : ces larmes ne sont pas triste, non au contraire .....bonne journée

10. Le vendredi 25 novembre 2005 à 00:26, par arte ( far away from home ...) :

Les larmes comme l'océan, si ce n'était que du sel et de l'eau ...
(j'ai bon là ?)
Que celui qui a déjà fait du Kata sous la neige me jette la première boule !

11. Le vendredi 25 novembre 2005 à 03:13, par k :

pas de kata, mais un taka, une plante des marées. je me le suis offert, c'est une plante avec une fleur centrale toute noire avec au milieu des tas de petites fleures noires et des filaments qui essayent de toucher le sol, comme de pleurs. super, nom clone. je sais pas si on peut trouver des images sur le net. je chercherais sur un blog on peut vous envoyer des photos ou non???

12. Le vendredi 25 novembre 2005 à 04:01, par Berlol :

"far" c'est où, en Bretagne ? Tu m'en ramènes, du far ?
Pour les photos, K, ce n'est pas possible. Mais on peut mettre une adresse web qui permettra d'aller voir, par exemple ça : http://www.bigflower.co.jp/H/hati-gazou/gazou-hana/seda-taka.jpg, ou ça http://www.cflorchidsociety.org/images/orchids/Onc%20Taka.jpg — C'est pas pareil !

13. Le vendredi 25 novembre 2005 à 04:22, par k :

j'ai regardé vos adresse berlol, mais c'est pas mon taka, moi c'est une grand fleure noire, j'ai pas trouvé sur le net



Vendredi 25 novembre 2005. L'homothétie reste.

Imprévisible, le narrateur de Toussaint est arrivé dans l'église pendant les funérailles pour en Fuir presque aussitôt. On comprend que son épouse s'en offusque puis s'en inquiète — et lui en garde rancune. D'abord lorsque revenus dans une chambre d'hôtel, ils s'essaient à quelques attouchements, mais énervés et agressifs, qui finissent un chapitre quand Marie lui donne « un coup de chatte en pleine gueule.» La formule est faite pour surprendre, voire choquer (comme autrefois, dans sa Salle de bains, je crois, le doigt qui enculait une chevalière — je n'arrive pas à remettre la main dessus...). Or, choqué, c'est précisément ce que le narrateur est à ce moment-là. Ensuite, rancune encore (?), en lui rendant la monnaie de sa pièce, quand elle nage jusqu'à disparaître — trop longtemps...

« Je me tenais là, en vigie, devant la mer, les chaussures détrempées, qui prenaient l'eau sur les gros rochers glissants, mais je ne voyais pas Marie à l'horizon, et je compris alors ce que c'était que d'être abandonné, je compris le ressentiment de Marie à mon égard quand j'avais disparu cet après-midi, que je l'avais laissée plusieurs heures sans nouvelles, je compris son désarroi et son impuissance, son inquiétude immense, sans prise et sans recours. Je regardais la mer devant moi dans l'obscurité, les vagues qui se brisaient contre les rochers, je guettais l'arrivée de Marie, et je pensais qu'elle était peut-être sur le point d'arriver et que j'allais la voir apparaître d'un instant à l'autre derrière le cap rocheux qui se dessinait dans l'ombre. La nuit était tombée. Je ne pouvais plus attendre, je devais faire quelque chose, j'ôtai mes chaussures et je partis à sa rencontre dans la mer.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 182-183)

Quand on en est là, c'est presque fini, je ne dis pas comment. Je me suis endormi avec ça. Et réveillé aussi puisque après le petit déjeuner, j'ai recopié ce passage pour pouvoir ranger le livre sur mon étagère. Ce moment (après le sport et le déjeuner au Downey avec David), c'est celui de quitter le livre, de le mettre parmi les siens. Alors une pensée globale s'en forme. Avec, cette fois, un autre titre qui s'y associe, doucement d'abord, puis, informations comparées, franchement. C'est La Modification de Michel Butor, ce livre de 1957 (chez Minuit, en Double depuis longtemps) dans lequel un homme qui fait souvent Paris-Rome en train y est encore une fois pour aller dire à sa jeune maîtresse italienne qu'il va quitter sa femme, et qui change d'avis pendant le trajet, la nuit, très progressivement, pour finalement dire à la jeune Cécile qu'il la quitte pour mieux vivre avec son épouse. Fuir transpose, change d'échelle, de ton et de point de vue, l'homothétie reste.

Au sport, j'ai fait ma demi-heure de vélo sudatoire avec Molloy. Lui aussi, il a une bicyclette, qu'il refuse d'appeler vélo. Elle est acatène, sa bicyclette. Maintenant, c'est plus évolué, comme système, mais ça n'avance pas vraiment... Enfin, ça nous évite d'avoir les jambes raides. On n'a pas le même âge que lui, non plus.
Moi, mon vélo, le vrai, celui qui roule, il est crevé à l'arrière. Ça fait trois semaines que je le regonfle avant de l'enfourcher pour venir au centre de sport (où je fais du vélo qui ne roule pas). Je crois bien qu'il y a un magasin de cycles près de Yagoto. Faut que j'envoie un courriel à Clotilde pour lui proposer de nous y retrouver mardi prochain, à 18 heures au lieu de 19, comme ça on en profitera pour faire du shopping...

Il dit aussi, Molloy, qu'on ferait mieux « d'effacer les textes que de noircir les marges » et « que la connerie prenne son vrai visage, un non-sens cul et sans issue.» (Samuel Beckett, Molloy, Minuit, 1951, p. 16)
Mais on n'est pas obligé d'être d'accord avec lui.

Pour finir sur une affaire qui roule, voici l'envoi à Litor pour écouter les communications de l'Internet littéraire francophone à Cerisy. Nos belles voix, la campagne normande, l'été par la fenêtre, la mer, la mer... et toujours recommencer, tant que vous cliquerez dessus.

Commentaires

1. Le vendredi 25 novembre 2005 à 06:50, par Cécile :

Molloy et Histoire de l'oeil manquants jusqu'en décembre dans la (toute petite) bibliothèque de mon quartier (mais quiiiii ? En même temps ça me plaît que quelqu'un ait eu envie de ceux-là au même moment), alors j'ai commencé Le slip d'Alain Sevestre. Et je ne regrette pas du tout. Tiens une histoire de vélo dans ces premières pages, pour ce narrateur-ci, "le vélo", marron.
"(...) puis il part et je reste seul, j’ai le temps, je regarde les gens aller, venir. Je regardais mon vélo aussi, appuyé à la grille de protection d’un arbuste. Je l’ai détaché mais je ne suis pas monté dessus. On a marché l’un à côté de l’autre. Je tirais une sorte de contenance à tenir mon vélo sur le trottoir qui me dédouanait de mon vieux short délavé, de mon maillot trempé de sueur.
(…)
J’ai marché à côté de mon vélo beaucoup plus longtemps que d’habitude, mais sans pouvoir penser constructivement. Je n’arrivais pas à penser. Je ne faisais que penser à mon apparence. Il y avait trop longtemps que je n’étais pas sorti en plein jour pour retourner chez moi avec décontraction. Je marchais donc déçu avec un air hautain ou martial ou furieux pour prévenir tout abord et déjouer les regards de ceux qui pensaient que j’étais démodé ou que mon vélo avait un pneu crevé."
pour le moment (page 67) je savoure et je pouffe.
PS : les sons de cerisy, c'est la cerise!

2. Le vendredi 25 novembre 2005 à 07:00, par cécile :

"j'ai commencé le slip d'A.S"... rrrho bon, ce con n'écrie, tout le temps..

3. Le vendredi 25 novembre 2005 à 08:02, par fg :

23h14 le billet ?! mais... c'est bien tôt ça... une demie-heure d'avance !
t'as vu on suit drôlement...
ici, ça "compagnie" de beckett

4. Le vendredi 25 novembre 2005 à 08:26, par fg :

je me recule un peu de la table, et je m'aperçois que... tiens... voilà que je me mets au ping-pong moi aussi... première balle, beckett...
si maintenant de nouveaux joueurs arrivent, on est loin de la fin de partie...

5. Le vendredi 25 novembre 2005 à 10:15, par k :

c'est marrant quand j'ai tapé la semaine dernière pour trouver duras et que je suis tombée sur la page ou vous parliez de lol, il m'a fallu tous de suite vous écrire, l'émotion votre façon de parler de lol, je n'ai pas cherché à savoir qui vous étiez, ce que vous faissiez, c'est le ressenti qui m'a dicté. alors j'ai dit et dit ça soulage en plus que peut de gens peuvent conprendre ça, mais il est vrai que si j'avais su que c'était un blog littéraire, m'enfin avec des profs et tous, je me serais surement abstenu( vu ma culture littéraire, voir ma culture tout court) et plus va et plus je découvre , c'est dommage j'aurai voulu vous raconter tous, mais il y a des choses qu'il va falloir que je taise car le monde est à mon avis très petit, petit, on le croit grand et puis pas du tous, ou alors j'ai été attiré ici, à cause peut etre comme dans dora je sais pas, mais il va ne falloir faire attention à ce que je dis je crois,c'est dommage car il y a des choses à savoir sur cet homme atlantique, mais si je vous dis peut etre que, je ne sais pas, mais il y trop de choses étranges qui me font penser que le monde est vraiment microscopique

6. Le vendredi 25 novembre 2005 à 10:27, par k :

arte, merci l'océan
il y a au moins une personne qui comprend ou non mais qui ressent et avec ce froid sybérien en ce moment ça fait du bien...
pas de sms ou j'aurai pu répondre viens, c'est ainsi mais mormal aussi
je ne m'attends à rien, qu'il se rappelle de moi 14 ans après je ne m'y attendais d'ailleurs pas, qu'il veuille venir me voir encore moins, que nous retrouvions ces instants de 91 encore moins, c'est au dela de l'imaginable, qu'il souhaite revenir fait parti pour moi du miracle, alors là s'il ne vient pas ca semble logique, je ne suis rien de toute façon qu'un point dans l'univers qui va disparaitre parmi tant d'autre (et ce n'est pas pour larmoyer, j'ai juste conscience de ce que je suis)
arte et les autres devinette bon peut etre cela va etre malvenue ici : "qu'est ce qu'un point rouge dans le ciel???"
alors????!!!!

7. Le vendredi 25 novembre 2005 à 14:13, par Cécile :

k. je trouve pas pour la devinette...
autrement, j'ai voulu réagir à certaines choses que tu as écrites, qui me font un peu bondir par exemple, ou d'autres choses aussi, enfin une envie spontanée de discuter avec toi, on a exactement le même âge tiens, enfin pas le même âge c'était pareil, mais en fait j'y arrive pas parce que je trouve (pour moi, hein) que ce n'est pas l'endroit, mais pas d'indifférence donc! Bonne soirée.

8. Le vendredi 25 novembre 2005 à 14:32, par k :

mais réagit dont , la réponse c'est une mouche qui saigne du nez

9. Le vendredi 25 novembre 2005 à 14:32, par k :

et un point blanc dans le ciel tu sais ce que c'est???

10. Le vendredi 25 novembre 2005 à 15:16, par Berlol :

Ouais, c'est vrai que "j'ai commencé le slip d'A.S", Cécile, c'est tendance ! Mais étonnant parce que je viens de recevoir un courriel d'Amazon qui m'écrit que ma dernière commande vient de m'être envoyée, et elle contient justement "Le Slip" d'Alain Sevestre. J'ai commandé aussi "revolver" mais il n'était pas disponible, je dois attendre...
Pour FG : c'était la vraie heure, j'avais commencé un peu dans l'aprem, mis de côté et fini rapidement le soir pour me coucher tôt. Enfin, ce que j'appelle tôt.
Tu sais, K, je ne crois pas qu'on arrive ici par hasard, il y a peut-être des profs mais ce qui importe à tous (et à moi), c'est d'abord qu'il y a des gens qui s'intéressent à une même chose, littéraire, et comment je la commente et la vis, ça se mêle. Mais ça ne se mél (ou mail) pas facilement. J'ai retiré ton commentaire avec ton adresse parce que les moteurs les pompent. Si quelqu'un veut ton adresse, il me la demande et je la lui donne. Sinon, c'est que la sorte d'anonymat qu'on a ici, selon le vœu de chacun, est la meilleure solution d'échanges que nous ayons trouvée... Donc ne pas la casser.

11. Le vendredi 25 novembre 2005 à 20:50, par alain :

Pour Le slip.
C'est Godard qui notait qu'avec son film "Je vous salue, Marie", les spectateurs, achetant leur place à la caisse, dirait "deux Je vous salue, Marie", "trois je...", comme à confesse.
(confesse.
tout de même. Y a de ces mots.)
Et donc, bonjour madame la libraire, je voudrais "Le slip" de machin-truc.
Avec Fuir, c'est pas mal non plus. Bonjour, madame, je voudrais "Fuir".

12. Le vendredi 25 novembre 2005 à 21:04, par Arnaud :

Bonjour,
Il y a eu dans Le Monde un article compte-rendu d'une interview d'A. Finkielkraut par le journal israelien Haaretz. Apparemment (d'après les réactions des internautes et aussi les occurences sur internet), cet article du Monde semble avoir fait quelques remous. Peut-être que certains d'entre-vous l'auront lu.
Cependant, le propos de l'interview originale était plus complexe. En voici le lien :
www.haaretz.com/hasen/spa...
Pour référence, l'article du Monde compte-rendu de l'article de Haaretz :
www.lemonde.fr/web/articl...

13. Le samedi 26 novembre 2005 à 02:50, par alain :

les spectateurs............diraient (c'est mieux)

14. Le samedi 26 novembre 2005 à 02:58, par k :

bonjour
quoi qu'est mieux??!!
ok berlol, je ne veux pas kasser quoi que ce soit, dont cécile si tu veux m'en dire, tu peux je donne l'accord à berlol, voili
journée avec L, j'appréhende la lecture, elle m'arrive pas à reconnaitre les sons dans les mots, style tu entend a dans tomate, elle dit non, quelqu'un aurai une idée pour comment lui expliquer, parceque moi, de fois je crise, et il faut dire aussi que cela me renvoie bien des années en arrière avec mon père et c'était innomable alors, je ne veux pas tomber la dedans, ne rien faire n'étant pas une solution non plus, je commence déjà à avoir des noeuds dans le ventre rien que d'y penser.

15. Le samedi 26 novembre 2005 à 03:13, par Christian :

Bonjour,
Les mots, c'est bien, les images aussi...
Aujourd'hui, je vous propose de faire faire un petit strip au blog (pas à Berlol!):
minilien.com/?gPvKMXZlYn

16. Le samedi 26 novembre 2005 à 03:19, par k :

Tacca chantrieri, Taccaceae, Friedrich A. Lohmueller photo gallery ... - [ Traduire cette page ]Tacca chantrieri, Taccaceae, Gallery of flowers and plants photographed by Andrea and Friedrich Lohmueller.
www.f-lohmueller.de/botanic/Taccaceae/Tacca/Tacca01.htm - 6k -
J'AI TROUVE, en plus on la voit bien sur ce site, il est beau mon taka non!!!!

17. Le samedi 26 novembre 2005 à 03:21, par k :

attenton, mais vous devez lz savoir faut retirer le -6k_ sinon ça marche pas. vous le trouvez komment???

18. Le samedi 26 novembre 2005 à 04:57, par k :

zavez vu mp a fait un truc sur duras, elle regrette surement d'avoir claquer le porte de cette façon..........alala

19. Le samedi 26 novembre 2005 à 05:51, par Berlol :

Merci Arnaud, je viens d'aller voir l'article. Je n'ai pas fini de le lire mais je suis déjà mort de rire. Ecrire que Finkielkraut serait "one of the most prominent philosophers in France in the past 30 years" est un propos qui discrédite tout l'article par la base. Non, Finkielkraut N'EST PAS UN PHILOSOPHE. C'est un penseur médiatique obsessionnel qui tourne depuis vingt ans avec les trois mêmes idées piquées à d'autres. Il se croit victime d'un complot qui l'empêcherait de s'exprimer alors qu'il occupe l'antenne de France Culture chaque semaine et qu'il enseigne devant l'une des élites de la nation. C'est pitoyable.

20. Le samedi 26 novembre 2005 à 06:36, par Arte :

Vous avez été sages pendant mon absence ? :d
K, votre tacca est une coquette marine...
Pas de Far, Berlol (mais bien vu pour le breton), de la neige, en tempête, et grelons de 16, puis les chasses-neige, à 20, les doubler c'est un gros crachat de boue, pas la même écume qu'en cata, avec l'un on dessale, avec l'autre, c'est l'inverse...
c'est qui mp ?
C'est qui mp ?

21. Le samedi 26 novembre 2005 à 06:37, par Arte :

(tiens ! y'a de l'écho ...)

22. Le samedi 26 novembre 2005 à 07:19, par Arnaud :

Berlol,
Ca, je suis bien d'accord avec toi qu'ils voient Finkielkraut de très loin, et avec des lunettes assez déformantes. Mais on peut lire l'article quand même. Ensuite, c'est certain que Finkielkraut est plus un "intellectuel" au sens large qu'un "philosophe" au sens restreint, mais moi je préfère me concentrer sur les textes.



Samedi 26 novembre 2005. À nu un magma.

Il suffit que j'en parle un jour et hop !, moins d'une semaine après, il y a une émission sur Victor Klemperer !
Dans un tout autre genre, plus près de nos questionnements durassiens, Du Jour au lendemain avec Robert Muchembled sur l'histoire de l'orgasme en Occident, et Surpris par la nuit sur les mélancolies érotiques. Enfin, qui n'a rien à voir mais très intéressant quand même : Raison de plus avec Bruce Bégout.
J'enregistre tout ça dans l'après-midi, après le cours matinal et durassique, après le Saint-Martin roboratif, pendant que je repasse à l'Institut discuter avec quelques collègues, pendant que je ne vais pas au colloque Claudel à la Maison franco-japonaise...
Après tout cela, je regarde une nouvelle fois On connaît la chanson (A. Resnais, 1997). Un commentaire de Vinteix du 16 novembre m'en avait donné envie. Je ne vois pas où le côté imposteur ou jouet dont je parlais à propos de Podium se retrouve chez Resnais mais cela m'a fait très plaisir de le revoir. En fait, le déplaisir d'avoir vu Pas sur la bouche m'avait noirci le souvenir d'On connaît la chanson. Voilà mon souvenir revitalisé et blanchi. Il brille aussi du plaisir d'avoir revu Agnès Jaoui...

[RLVS-10] Les vases communicants.
Lola Valérie Stein, telle que la nomme Jacques (p. 113) — qui lui rend son nom  et son statut de femme, son identité, sa « suffisance inviolable » (125) —, sait parfaitement qu'elle relève d'une longue maladie que certains ont appelée folie, d'autres chagrin d'amour, des noms qui les satisfont, les confortent dans leur position à eux. Depuis la rencontre de cet homme, elle sent qu'elle peut peut-être s'en sortir, ou en tout cas améliorer son état. Elle va donc s'administrer le remède, un peu au pif, forcément (d'où ma comparaison avec le chat et l'herbe à chat). Jacques, lui, voit tout cela à rebours (il reconstruit les corps, brûlé de belles fièvres...). Il voit aussi qu'à partir du moment où il a aimé Lola, il n'a plus pu aimer normalement Tatiana, à qui il a donné le nom de putain, certes admirable (117). Il a même commencé à s'embrouiller, à parler à Tatiana comme il aurait voulu parler à Lola (123-124). Tatiana ne s'y trompe pas, elle se connaît. C'est tragique, pour elle, cet « orient pernicieux des mots » (124), ce « sucre du cœur », toutes ces choses merveilleuses et douces qui ne sont pas pour elle.
À malade, malade et demi.
L'importance de Tatiana dans ce chapitre est marquée par les variations de point de vue et de focalisation narrative. Jacques dit je et il, alternativement (122-126), peut-être pour se mettre à distance de ses prouesses amoureuses. Surtout, il donne voix à Tatiana dont il pénètre aussi la psychologie (124-125), épiant ce qu'elle dit quand elle croit qu'il dort : « Ce soir-là, pour la première fois depuis le bal de T. Beach, dit Tatiana, elle retrouva, elle eut dans la bouche le goût commun, le sucre des mots.» (125). C'est-à-dire que le « désordre noir » (92) de Tatiana, son absence de carrière professionnelle ou d'enfants, sa nymphomanie (insatiable (134) est alors le contraire exact de inviolable (125)), s'originent dans la nuit du bal où, elle aussi, quoique différemment de Lol, a été traumatisée.
En fait, quand on gratte un peu les façades, les personnalités, n'importe lesquelles, on met à nu un magma dans lequel plus personne ne se reconnaît. Celui, ou celle, qui est capable de dire : « Je ne comprends pas qui est à ma place » (138), a énormément de mérite. L'incertitude de soi peut d'ailleurs devenir contagieuse : Jacques se mélange un peu dans les jours de la semaine (127-128), la vue de Lol l'effondre et les mots (se) fondent (130). On verra que le jeu devient d'autant plus intéressant que l'issue en est incertaine, mais la volonté d'aboutir est là : Lol passe (par) des épreuves (132), donne des gages de bonne conduite (133, 136), envisage « un avenir qu'elle seule désigne sans le connaître » (132). Elle reçoit en récompense de ne pas être prise pour une Tatiana, mais que Tatiana soit prise pour elle (136). Elle a déjà prévenu son mari qu'ils allaient se quitter bientôt (137) et surtout, surtout, elle dit, parce qu'elle le sait enfin avec certitude, pourquoi on s'est trompé sur son compte depuis dix ans : ni chagrin ni jalousie, juste que « je n'ai plus aimé mon fiancé dès que la femme est entrée » (137).
Ce qui s'appelle ? Du mépris, du détachement par rejet de la vulgarité et de la bestialité de celui qui avait été idéalisé et qui ne le méritait pas, comme d'un seul coup plus rien ne méritait d'être considéré... À la Stendhal, une décristallisation, mais à une vitesse phénoménale (quelques heures d'une nuit de bal) et dans un mouvement tournant qui entraînait tout dans son sillage, comme un trou noir absorbe toute matière, sans distinction. [/RLVS-10]

Commentaires

1. Le samedi 26 novembre 2005 à 10:03, par k :

je viens d'acheter des cremaillières et des planches, je dios jouer de la vrille et du tournevisse et surtout avant 20h sinon vont encore criés les autres. je lirais lol toute à l'heure a bientot

2. Le samedi 26 novembre 2005 à 10:45, par Arte :

Berlol, tu racontes bien :-)

3. Le samedi 26 novembre 2005 à 11:06, par Arte :

(qui parlait joliment de On connaît la chanson ? stiegler, je crois ...)

4. Le samedi 26 novembre 2005 à 11:36, par k :

voila fini le tournevis c'est pas drole les étagéres toutes seule tu mesures en haut au milieu tu tiens tout, mais j'ai cette chance de faire confiance à mon instinct et tout est droit. c'est marrant le vie , j'ai été des endroits ou duras était (peut etre meme était t'elle là), et je ne le savais pas (ca fou la rage) j'ai été monteuse film pendant un temps et j'ai travaillé chez audiotel ou elle montait ses films aussi, j'ai cotoyé la seconde femme de son premier marie qui étaot monteuse aussi. J'ai travaillé et rencontré bull ogier, avec qui j'aurai pu parler de duras, enfin tout se coupe et se recoupe, et duras était toujours là, mais le moment n'était pas encore venu, dommage, j'aurais tellement aimais parler avec elle, il n'y aurait même pas eu à parler, juste en se voyant nous aurions su, su car c'est en nous, juste se silence, ce silence si bruyant qu'il en est inssoutenable.

5. Le samedi 26 novembre 2005 à 11:41, par k :

j'ai aussi bossé pour mk2, voir sit de mp au 26/11/05, en fait je crois que mp, et très seule et vis mal cette solitude, elle n'a l'air d'etre une femme très triste qui se cache derrière des textes qui n'en finissent plus, aujourd'hui en plus y a un truc sur nancy, elle en fait ex e près vous croyez

6. Le samedi 26 novembre 2005 à 12:11, par cel :

Bonsoir K, je ne sais pas ce qu'est mp, mais à mon avis il n'y a pas nécessairement de "fait exprès" dans sa dernière note. Le tableau reproduit vient du musée des beaux arts de Nancy, mais était dans un article du journal de Jean-Claude Bourdais à qui elle dédicace sa note... En ce qui concerne Duras mp semble être fan depuis longtemps, elle en a souvent parlé chez Berlol... le "tout se recoupe" s'emballe :d

7. Le samedi 26 novembre 2005 à 12:35, par Arte :

K, moi, je tombe amoureux en 1 seconde, enfin non, c'est instantané, et ça peut durer même pas 1 seconde, mais d'abord je tombe amoureux, ensuite je vois. Par exemple avec Bartlebooth, ça dure depuis des ... longtemps, et évidemment j'aime aussi sa femme (gonzesse ? meuf ?) ! Ne dites pas à Berlol que j'aime également T. depuis que j'ai vu sa photo, pourtant c'est la vérité. Bon alors, par exemple, c'est TRES rare que j'aime pas au moins 1 seconde au commencement. D'ailleurs, je dis "moi" mais c'est un moi unanime, un "nous". Un homme qui croise une femme l'aime. C'est après, éventuellement, que le sujet aimé devient l'objet de questions. Genre, une nouvelle venue, HOP, on va lire le blog de sa nouvelle amante tous les soirs, puis un jour on se dit : "bon, en fait, tout cela m'emm... nuie." Et là PAF ! y'a plus d'amour. Et là PAF, on ne va plus lire tellement c'est ... même pas ... bref ! Vous pensez que je développe pour faire l'intéressant ? Du tout. J'ai déjà fait de longs commentaires içi. Deux, exactement, pour énerver Arnaud. D'ailleurs ça a marché. Depuis il met les liens Internet vers les articles du monde, plutôt que l'article entier, ce qui évite de se taper Finkielkraut, il suffit de connaître le titre pour ne pas y aller, bref, on s'arrange,il est de bonne composition, Arnaud (merci) !
Où est-je ? Ah oui, voila, donc, vous, K, on vous a aimé immédiatement, et ça dure. On vous aime quoi ! (et je dis ça, c'est pas pour embeter, c'est votre manière, jusqu'à la manière d'ecrire ! ) Mais on (là je devrais revenir à "moi"), donc JE n'aime pas mp. JE ne vais pas lire son blog. JE voudrais ne plus jamais en entendre parler ... : de son ventre, de son sexe, de ses couches, de sa psycho-mania, de sa soignanterie, de sa Féminine Attitude, de ses amiEs écrivaines, auteures, poètesse, psychologuesses, conducteuresse de busses... et de ses textes à tiroirs, comme des sandwitch au fiel.
Comme je vous aime, je vous le dis, sur mp, je ZAPPE ! même vous !

8. Le samedi 26 novembre 2005 à 12:56, par k :

oui, mais mp moi je la plains, je suis sur quelle est très malheureuse et qu'en plus elle n'en a pas conscinece c'est tout se que je voulais dire.

9. Le samedi 26 novembre 2005 à 12:57, par k :

cel je sais pas is tu as lu mets tu peux demander mon mail a berlol, i am ok fort, si tu veux me dire des truc qui me font bondir, je suis prete à tout,

10. Le samedi 26 novembre 2005 à 13:38, par cel :

k, mon mail est sur mon site (et ton commentaire n'est plus sur le site de mp, mystèrieusement) mais je ne vois pas avec quoi je te ferais bondir !

11. Le samedi 26 novembre 2005 à 14:05, par k :

oh excuse m'est trompé avec cecile sorry

12. Le samedi 26 novembre 2005 à 14:40, par Arte :

Je confirme : Stiegler !

13. Le samedi 26 novembre 2005 à 14:49, par k :

koukoou arte j'aime bien quand vous êtes kausant

14. Le samedi 26 novembre 2005 à 15:14, par k :

j'ai lu pour lol, et y deux trois trucs que j'aimerai developper, mais je le ferai un autre jour, un autre soir.
arte, je sais que " un homme qui croise une femme l'aime", c'est bien pour cette raison que je comprends, que j'accepte que je savais même s'il ne me l'avait pas dit que mon homme atlantique est comme il le dit un homme a femme , un homme infamme, pour moi il ne l'ai pas,infamme non, car je sais que ce que je partage avec lui est unique, il ne me doit rien, il ne m'appartient pas, et je ne veux pas lui appartenir, mais moi j'ai ça en moi , ce qu'elle dit :
Extrait de la vie matèrielle duras
"la ou l'imaginaire est le plus fort c'est entre l'homme et la femme. c'est la ou ils sont séparé par une frigidité dont la femme se réclame de plus en plus et qui térasse l'homme qui la désir. La femme elle meme, la plupart du temp, ne sait pas que c'est ce mal qui la prive de désir. Elle ne sait pas, beaucoup plus souvent que l'on le croit, ce qu'est le désir, comme il se présente à la femme, elle croit qu'il y a des choses à faire pour qu'elle le ressente à son tour comme certaines autres femmes.
Il n'y a rien à dire sur ce point sauf ceci : c'est que là ou on croit que l'imaginaire est absent, c'est là qu'il est le plus fort. C'est la frigidité. La frigidité c'est l'imaginaire du désir par cette femme qui ne désir pas l'homme qui se propose à elle. Cette frigidité est celle du désir de la femme pour un homme qui n'est pas encore venu à elle, qu'elle ignore encore. La femme est fidéle à cet inconnu avant meme que de lui apartenir. La frigidité c'est le non désir de ce qui n'est pas cet homme. La fin de la frigidité est une notion imprévisible, illimmité qu'aucun homme ne peut tout à fait rejoindre. C'est le désir que la femme n'a que pour son amant. Quel qu'il soit, de quelque couche de la société qu'il soit, cet homme sera l'amant de la femme si c'est pour lui qu'elle éprouve du désir. La vocation à un seul étre au monde, incontrolable, elle est feminine."
voila moi ce que je ressens, alors peut être est ce parce que depuis la nuit des temps on nous à dit qu'on ne devait aimé qu'un seul et unique homme, que depuis petite j'adore peau d'anne ou les demoiselles de rochefort ou la femme d'a côté ou draculla, mais en fait je n'en fout d'ou ça viens, c'est ce que je veux vivre, c'est ce que je vis en moi depuis toujours, sauf que je le sais et que je l'accepte, vous n'allez pas me dire que de tomber amoureux de toute les femmes ce n'est pas parceque vous espérez cet amour sans condition, qu'on vous aime, vous, tel que vous êtes et que vous de demandez rien en échange et que vous n'avez rien à prouver non plus pour savoir que c'est là, que ça existe, que ce soit une seconde, une heure c'est pour l'éternité en vous

15. Le samedi 26 novembre 2005 à 15:35, par k :

md l'homme menti :
" cet homme était un écrivain très fin, très drole, très, très charmant. c'est un perleur aussi, d'une qualité rare.....si je parle de lui de cette façon presque irrésistible c'est parce qu'il était un amant, l'amant des femmes. qu'il avait le don de les voir, de les connaitre à travers un seul regard jusqu'à l'essentiel de eur désir. et d'en ^tre bouleversé comme jamais je n'ai vu. c'est en cela que je voulais en parler, à travers ce don qu'il avait de les "prendre" en lui et de les aimer avant même de connaitre leur beauté, leur voix.
les femmes étaient le principal de la vie de cet homme et beaucoup de femmes le savait dès son approche, dès son regard. cet homme regardait une femme et il était son amant. dans l'amour il était d'une bestialité à la fois maitrisée et sauvage, effrayante et polie."
il est ça pour moi cet homme atlantique, depuis ce 23 mars 91 je sais cela de lui, c'est bien pour cela que je n'avez pas pu retourner le voir, car alors c'était au dessus de mes forces de pouvoir vivre cela, maintenant, je l'accepte, ce n'est pas cela qui me fait le plus mal, c'est plus le fait que lui en culpabilise et se trouve comme il ne l'a dit penser ne pas être " digne " de cet amour, alors que je ne lui demande rien

16. Le samedi 26 novembre 2005 à 16:59, par Berlol :

En fait, je me demande, K, si tu ne devrais pas tout simplement ouvrir un blog ! Tu as tellement à dire et ça excède tellement le mien que ça serait mieux, je crois. Ce qui ne t'empêchera pas de t'exprimer ici, of course !
Stiegler, sur On connaît la chanson, où ça ?
Pour MP, comme vous dites, je crois qu'il vaut mieux lui foutre la paix. C'est elle qui avait choisi de nous asséner des avis de censure avec les arguments massues de sa fonction professionnelle, alors que personne ici n'avance sa fonction pour asséner quoi que ce soit. Elle a fini par trouver que sa mission s'apparentait au nettoyage des écuries d'Augias et, n'ayant pas la carrure d'Hercule, elle est retournée au tricot de mots.

17. Le samedi 26 novembre 2005 à 18:33, par par Arnaud :

Juste un mot pour dire que Finkielkraut a finalement réagi dans les pages du Monde au compte-rendu de l'autre jour.
www.lemonde.fr/web/articl...
J'ai trouvé cette réaction assez intéressante. Mais il y a toujours des problèmes, comme le fait qu'il ne traite que des symboles républicains et pas des voitures (qui sont aux privés), ou aussi, comme le disait Berlol, qu'il dise ici aussi qu'on ne le laisse pas parler (sic.), alors qu'il écrit dans Le Monde.

18. Le samedi 26 novembre 2005 à 20:57, par vinteix :

Oui, B.Stiegler parle tres joliment de "On connait la chanson" au debut de "La misere symbolique", montrant que les personnages, reflets de notre societe, sont ventriloques par ces chansons... devenant des lors des jouets de la societe de consommation.
Je n'en dis pas plus... desole... j'ai une barre terrible, suite a un serieux abus de sake hier soir.

19. Le dimanche 27 novembre 2005 à 02:21, par Berlol :

Merci Vinteix, j'imagine ce que ça coûte. Tu essaies de rejoindre Duras ou Debord ?

20. Le dimanche 27 novembre 2005 à 04:59, par k :

ok, monsieur, berlol, je pensais que vous pouviez receuillir dans votre blog, une pauvre petite grenouille perdue, bon c'est vraie qu'elle cause la grenouille, c'était pour répondre à arte, et aussi un peu à ce que vous disiez de lol. Mais je comprends, je ne veux pas emcombrer, merci pour votre franchise

21. Le dimanche 27 novembre 2005 à 06:30, par Berlol :

Moi, ce que j'en dis, c'est pour rendre service... Sinon, ici, y'a de la place, toujours pareil !

22. Le dimanche 27 novembre 2005 à 06:55, par Marie.Pool :

Vous résumez bien Mr REBOLLAR, mais vous laissez filer pas mal de mailles dans la compréhension des situations (je ne suis pas le seul départ apparemment).
C'est « pour finir » ( comme écrirait B. ), du moins je l'imagine, un préjudice pour la finesse d'analyse de votre blog à vocation intellectuelle. Blog dont il existe, sauf erreur de ma part sur le net, une version "clean "(je veux dire sans les commentaires , ce qui peut laisser penser que vous avez deux espaces bien étanches dont l'un vous permet de vous distraire un peu dans un registre très particulier).
Je me poserai donc longtemps l'autre question qui est celle de votre largesse d'esprit "apparente".
Vous même ne mettez jamais en avant votre statut et votre expérience universitaire ? Curieux comme affirmation !
Est-ce qu'un métier quel qu'il soit n'influence pas la réflexion quotidienne de celui qui le pratique ? La confrontation quotidienne avec la souffrance humaine doit être muette comme à l'armée ?
Par ailleurs,je constate que vous ne vous posez à aucun moment la question de savoir ce qui peut motiver certains positionnements personnels de contributeurs. J'en déduis que cela ne vous intéresse absolument pas ,car il vous est peut-être plus facile d'aller chercher dans les livres ce qui ne vous impliquera pas personnellement dans la vie. Le ping pong c'est beaucoup moins dangereux et ça détend la nervosité, je l'ai expérimenté et ça marche... mais pas à plein temps, et jamais longtemps face à la complexité du monde.
Je suis désolée mais avec votre note qui relance ma désapprobation profonde, vous obtenez l'effet inverse de ce que vous escomptez. Je vous inflige donc ce nouveau commentaire.
Vous venez de rater une occasion de prudence dans vos propos car vous profitez de mon départ pour solder mon compte à ma place . De plus vous persistez délibérément et gravement à vous méprendre à mon sujet. Ce ne sont pas les insultes que vous laissez naviguer à vau l'eau qui changent quoi que ce soit à ma réaction présente, elles sont des arguments trop faibles et ridicules dans cet enjeu relationnel infesté d’« affectif ». J’ai l’idée que les gens qui ont été les plus virulents ont eu affaire un jour à la psychiatrie et qu’ils en ont mal digéré l’offense dans laquelle je n’ai aucune responsabilité directe. Prétendre qu’Artaud n’était pas un poète perturbé mentalement et soigné sans moyens adéquats ( les neuroleptiques sédatifs soulageant le délire arrivent dans les années 50) . Artaud serait peut-être aujourd’hui dans un appartement avec une allocation ou vivrait de ses droits d’auteur, il verrait un psychiatre de loin en loin, il n’en serait pas moins malade et contraint à suivre un traitement pour espacer les rechutes ( comme le font des patients diabétiques , hypertendus ou arthritiques). Dire les choses telles qu’elles sont ou qu’elles ont été est-il si subversif ?
Je ne substituerai jamais pas la "paix" à la "vérité".
C'est à mon tour de vous "assener" que vous manquez peut-être d'envergure , surtout si vous croyez encore que la vérité peut se cacher indéfiniment sous les déchetteries mentales . On chasse le naturel...etc etc... Vous me donnez parfois l'impression d' instrumentaliser vos lecteurs, les impulsifs , les premiers degrés, à votre profit, pour faire passer quelques lames d'une violence qui se révèle bien sous-jacente a posteriori.
Il n'y a rien à nettoyer qui m'incombe.
Votre complaisance reste troublante et vous la revendiquez. Cependant ,votre blog étant public,le moindre des lecteurs est en droit de s'offusquer de la mise en cause personnelle qui a perduré même après l'arrêt de mes contributions. Arrêtez çà ou faites disparaître ( Selon le voeu déjà ancien d’ Arte qui se montre le plus virulent parmi tous ) toute trace de mon passage dans votre blog. Cela ne peut que ramener le calme dans votre giron. Non ? Le souhaitez-vous ?
Je retourne en attendant à "mon tricot de mots". J'aime bien fabriquer des vêtements chauds en ces temps de froidure.
Traditionnellement ce sont les femmes qui tricotent, par désoeuvrement ou par soumission atavique...
Mais il paraît que ça évolue... Pas chez vous visiblement.
K. s'il vous plaît restez prudente . Vous écrivez sans me connaître des choses fausses à mon propos et cela me déplaît fortement. J'ai enlevé votre message sur mon site car j'y accueille des poèmes et des images et, de préférence , jamais de polémique sans issue. C'est un choix. Vous avez l'air à l'aise dans ce blog ci , vous n'êtes pas obligée de vouloir comprendre ce qui me concerne et je n'ai pas du tout envie de me justifier auprès de vous particulièrement. Restez discrète, je vous en prie. Merci et bien cordialement.

23. Le dimanche 27 novembre 2005 à 07:05, par Berlol :

S'il y a des copies de mon blog, elles ne sont pas de mon fait. Je m'en suis moi-même étonné mais n'y puis rien. L'argument n'a donc ni valeur ni fondement.
"[...] votre note qui relance ma désapprobation profonde, vous obtenez l'effet inverse de ce que vous escomptez. Je vous inflige donc ce nouveau commentaire."
Et si tel était mon souhait, justement. Ou pas un souhait, mais un pari ! C'est aussi ça le ping-pong.
Toute largesse d'esprit est apparente. Si vous croyez à la vôtre... Il y a peu, vous étiez tout miel, ici même. Et puis voilà que vous avez pris la mouche parce que vous vous êtes avisée qu'il n'y avait pas que "des poèmes et des images", ici. Alors que vous discutiez sur des faits et des contenus, vous avez commencé à vous en prendre à moi, à la surprise générale, je crois. Je vous ai donc ménagé un petit coup de pied de l'âne, puisque c'est maintenant ce que vous pensez de moi ("manque d'envergure", "complaisance", etc.).
"faites disparaître [...] toute trace de mon passage dans votre blog" ; et puis quoi encore ! Pas de révisionnisme chez moi. L'histoire est ce qu'elle est.

24. Le dimanche 27 novembre 2005 à 07:52, par Marie.Pool :

Vous confirmez qu'il y a bien une version "clean" mais qui n'est pas de votre fait. C'est dangereux finalement le net...
Cela est si insultant que cela de réclamer un poème à un universitaire ? Maulpoix n'a pas l'air de se fâcher quand on le sollicite de la sorte.
Vous liftez vos balles , ça va avec le coup de pied de l'âne... Un peu tordu le jeu, non ? Mais je suis assez contente qu'on découvre peu à peu le vrai Rebollar, celui qui rape les mots avec sa raquette pour surprendre l'adversaire. Un peu retord le joueur non ?
Je prends acte de ma non disparition involontaire sur votre site, vous serez tout de même bien obligé un jour ou l'autre d'y faire un peu de ménage. Ce n'est pas le tout de s'amuser mais les pop corn des lendemains de fête sous les semelles, ça finit par des dérapages incontrôlables. Ne prenez pas trop de risques,vous allez finir par vous cogner à un rateau mal rangé. Il y en a toujours qui aiment faire la place nette .
Vous ne répondez pas sur les autres "arguments".
Vous avez plus d'un coup de pied en réserve je suppose. Merci de m'avoir avertie.
Je suis tout miel quand les abeilles font leur emplettes courtoisement.
Vos réactions de prestance sont décalées dans le temps et c'est à vous que va être facturé le grand pot de miel cassé ( sans compter tout le nettoyage qui vous incombe ,même sans révisionnisme). Il faut bien que je m'amuse un peu moi aussi.
P.S Ne pas confondre largeur d'esprit et béance qui laisse s'engouffrer tout et n'importe quoi en faisant prendre le risque de l'implosion. Je n'ai jamais mis en avant ma largeur d'esprit, je connais mes limites et peux les argumenter, mais cela ne vous intéresse pas vraiment, malgré "l'espace" que vous tentez d'offrir, de savoir à qui vous vous adressez "réellement " ... Je me trompe encore ?).

25. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:23, par cel :

Marrant, je ne trouvais pas que le message de K chez vous mp sentait polémique sans issue, plutôt la gentillesse, de toute façon une fois son commentaire retiré pour la chance d'issue c'est foutu, y'a de drôle de façons de faire en poémie amie jolie, "POémOns-nOus les Un(e)s les HÔtes" en tête de votre blog n'est donc là que pour le mauvais jeu de mot (et ça ça m'étonne de vous !) ?
Non, sans rire, les virulents sont allés chez des psy tous tous et n'ont pas su se rendre compte du bien que ça leur aurait fait d'y rester, pauvres perturbés aveugles qu'ils resteront, n'ont pas su reconnaitre la valeur évidemment toujours sans faille de cette science psychochachianalytralayouou (je vais me resservir un anxyo) et le pire, c'est qu'ils en restent offensés à vie. Alors moi non plus mp, "Je ne substituerai pas la "paix" à la "vérité"" : vous nous prennez pour des cons.
"La confrontation quotidienne avec la souffrance humaine doit être muette comme à l'armée ?", certainement pas, et surtout continuez à pondre vos petits textes sans envergure sur votre blog où ailleurs, parce que la confrontation quotidienne avec cette gentille misère de réflexion que vous m'offrez me réjouis souvent, me donne à rire, révèle jusqu'au cou ce vers quoi tend le relâchement et la pensée confortable. Quand aux injures, vos "déchetteries mentales" n'ont rien à leur envier.
D'ailleurs Berlol, si tu trouve ce que je dis trop ordurier, n'hésite pas à retirer, et bises en passant (ne négligeons pas l'affectif :d)

26. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:27, par cel :

pot de miel cassé, avec "diffamation" écrit sur l'étiquette je parie

27. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:38, par Arte :

Procédé classique chez vous :
"J’ai l’idée que les gens qui ont été "LES PLUS VIRULENTS" ont eu affaire un jour à la psychiatrie et qu’ils en ont mal digéré l’offense dans laquelle je n’ai aucune responsabilité directe."
(...)
"Selon le voeu déjà ancien d’ Arte qui se montre "LE PLUS VIRULENT" parmi tous"
Cela vous rend détestable. Non qu'avoir "affaire" à la psychiatrie, si cela avait été le cas, me poserait le moindre problème, mais que vous ne cessiez de présenter, avec l'argument d'un savoir dans ce domaine, des jugements de valeur sur tout et sur tous, qui s'avèrent être d'une grande perversité, cette violence intime.
Vous utilisez votre position professionnelle pour légitimer des sentences spécieuses. Vous êtes dans la polémique permanente, enrobée d'une éloquence empruntée, lourde à lire.
Etre Psychologue, est-ce possèder quelques conaissance sur le fonctionnement intime de l'être pour en tirer avantage dans sa relation à l'autre ? N'est-ce pas plutôt, étant doué de cette perception, en user dans "l'attention" aux autres ?
Ma virulence est calculée pour être au "visible", l'exacte mesure de ce que vos attaques sont aux "coups par derrière".
Voyez votre ton vis à vis de K. La gentillesse ne vous étouffe pas !
L'art du pervers est de retourner savamment l'argument à sa victime. Exemple : "Un peu retord le joueur non ?".
Votre problème est le mot "savamment". Vous êtes nulle !

28. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:46, par Arte :

K, Berlol n'est pas un censeur ! Il pose des questions, ne veut gêner personne. Continuez s'il vous plait. Enflammez ! partagez les textes de MD. Vous continuerez, n'est-ce pas ?...

29. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:54, par Bartlebooth :

Je ne relève, pour le commenter, qu'un passage de Mary Pool - cette érotomane déçue et causeuse persécutée/persécutrice - celui où il semble que je sois évoqué.
"J’ai l’idée que les gens qui ont été les plus virulents ont eu affaire un jour à la psychiatrie et qu’ils en ont mal digéré l’offense dans laquelle je n’ai aucune responsabilité directe. Prétendre qu’Artaud n’était pas un poète perturbé mentalement et soigné sans moyens adéquats ( les neuroleptiques sédatifs soulageant le délire arrivent dans les années 50) . Artaud serait peut-être aujourd’hui [...]"
Je lis Artaud depuis que j'ai 17 ans, sans rien mettre de côté, j'ai lu ses fameux cahiers et beaucoup de ce qui a été dit autour de sa vie/son oeuvre. Alors que je découvrais Artaud et que je baignais dans l'univers surréaliste, je me suis aussi intéressé à la folie, et donc à la psychiatrie, jusqu'à lire des écrits des origines - je me souviens de Janet, Kräpelin, passionnants - mais très vite, aussi Foucault, Laing et d'autres antipsychiatres. Tout cela pour dire, Mary Pool (vous me l'avez jamais demandé mais je vais enfin vous dire pourquoi j'orthographie ainsi votre pseudo : je crois qu'au début ce fut inconscient et que quand je m'en suis aperçu j'ai fait le lien avec le nom d'un cas psychiatrique auquel je suis très attaché, celui de Mary Barnes, et aussi de celui d'un autre, bizarre, Typhoïd Mary), pour dire, donc, qu'il n'est pas besoin de fréquenter de très près la psychiatrie, qu'il suffit de lire pour en avoir une idée.
Et comme toujours vous délirez, Mary Pool, toujours dans l'habitude de psychologiser, interpréter la pensée et l'expression en rapport avec le vécu, que vous imaginez. Ca fait longtemps qu'on remarque votre déformation professionnelle maladive. Je précise que je n'ai jamais fréquenté l'engeance psychiatrique.
Et comme toujours vous lisez de traviole et déformez. Où a-t-il été dit qu'Artaud n'était pas "un poète pertubé mentallement" ??? Je ne le sais que trop bien. Il suffit pour s'en rendre compte de se reporter à la partie la plus abordable et la plus lue de son oeuvre, la première, l'Ombilic et le Pèse-Nerfs, et pas seulement en poésie mais dans ses lettres à Jacques Rivière où tout est dit de son "effroyable maladie de l'esprit".
Vous êtes lamentable, Mary Pool.

30. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:05, par Marie.Pool :

Vous racontez des salades pour justifier que vous avez de bonnes raisons de m'agresser. Votre acharnement est troublant .
Laissez K à l'abri de tout cela. Répondez à sa demande de dialogue si vous pensez que je ne réponds pas comme il le faudrait.Je fais ce que je peux.
Je préfère les poèmes à la prose à tchatche, ça rend mes propres lectures de blogs plus en phase avec mes goûts littéraires. C'est répréhensible ? Mon site n'est ni un forum de discussion, ni un journal en ligne, il est ciblé sur le "tricot poétique" selon la pertinente appellation de P. Rebollar, je sauvegarderai donc sa ligne éditoriale . Il me prend pour quoi lorsqu'il écrit cela, selon vous ?
Cessez de prendre les psy pour des punching-balls , Allez régler vos comptes avec les personnes concernées ce sera plus efficace.
Il me semble que toucher là où ça fait mal tient pour vous de la perversité. Il s'agit simplement de rendre à César ce qui est à César et de sortir une bonne fois pour toute de la confusion. Vos voix harangueuses mêlées empêchent de vous entendre individuellement et c'est dommage.

31. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:18, par Bartlebooth :

Le brouhaha est surtout dans votre tête. Vous entendez des voix ?

32. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:36, par Arte :

Faux-départ, donc ...

33. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:44, par cel :

là où vous touchez ça ne fait pas mal, pour ma part, je ne vois pas en quoi ça m'interdirait de donner mon avis, vous avez toujours pris de travers les propos tenus ici où là sur la psychiatrie (/ la femme) et en avez toujours hâtivement tiré des conclusions (nous sommes des perturbés-revenchards / des représentant(e)s aveuglés du masculin), et vous avez toujours tenu à assumer le rôle d'avocate du domaine (/ du genre) que vous croiiez attaqué, vous appelez ça faire mal, j'appelle ça être à côté de la plaque.

34. Le dimanche 27 novembre 2005 à 10:29, par alain :

Vous nous faites chier maire Pool. Dégagez.
Je ne comprends même pas pourquoi cette page envoie encore un lien vers votre blog.
Artaud, oh ! Artaud, ne parlez pas d'Artaud. Je vous interdis d'écrire son nom.
K est un cas, qui ne veut pas corriger ses fautes pour des raisons qu'on comprendra un jour. Impossible qu'elle ne puisse corriger ses fautes mais ça va.
oh bon sang !

35. Le dimanche 27 novembre 2005 à 10:31, par Marie.Pool :

Je me demande bien pourquoi vous continuez à m'adresser la parole.Mes points de vue auront toujours quelque chose à voir avec le pas de côté et le décalage volontaire.
Si vous saviez d'où me vient cette façon d'être
"à côté de la plaque", "délirante " ( ah bon ?)lamentable", "nulle","détestable", "non sans rire", vous auriez les uns et les autres la parole moins assurée.
Je parle en mon nom et je suis comptable de tout ce que j'ai pu écrire dans ce blog. Cherchez l'insulte, vous n'en trouverez pas. Des questions sans réponses par contre il y en a pas mal.
J'attends des excuses depuis longtemps et elles ne sont jamais venues.
Un peu d'humilité et d'objectivité dans ce blog lui redonnerait peut-être ses signes de dignité.
Il en manque cruellement.
Ne faites pas croire que vous ne mettez pas le bazar pour éliminer ce qui vous empêche de faire le cercle autour du sceptre. Une bonne vieille rengaine de horde primitive ( pardonnez mes références elles n'ont pas encore été détrônées par les faits)...
Elevons le débat comme dirait quelqu'un plus haut.
Mais est-ce possible dans un tel contexte ?




36. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:01, par cel :

si on savait ça vous rendrait quoi, intelligente, émouvante, poignante ? votre pas de coté il est pas très visible, votre côté c'est du blabla convenu, du poli du propre, tartine de miel tisane, enfants mignons et sein maternel

37. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:16, par Bartlebooth :

"Cherchez l'insulte, vous n'en trouverez pas."
Perso, je la vois partout dans ce que vous écrivez, l'insulte : insulte à l'intelligence, insulte à la poésie, insulte au "débat élevé", insulte à la logique, insulte à la folie, insulte à la parole, insulte aux "grandes irrégularités de langage", insulte à l'humour, insulte à l'obsène et même insulte à l'insulte !

38. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:27, par Marie.Pool :

Criez donc, ça vous fait du bien ! L'intelligence dites-vous ... est-elle possible dans un tel contexte ?
Obscène , s'écrit avec un c.

39. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:34, par Bartlebooth :

Vous êtes pitoyable jusqu'à sauter sur la pauvre occasion de la correction orthographique pour vous donner de l'importance. Heureusement que je n'ai pas écrit Umour sans h...
Et votre onnerie, elle s'écrit comment ? Ne répondez pas, ça ne m'intéresse pas.

40. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:37, par k :

komme ca konery

41. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:41, par Arte :

euh, ça vous ennuie pas trop mp, qu'on ait essayé de discuté avec Berlol de "On connait la chanson", de Stiegler, tout ça ? Non, mais vous dites, hein, on est tellement pas intelligent, on fait des fautes a obsainne, on a pas le niveau, c'est certain ...

42. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:45, par Arte :

Soan Konery, c'est celui qui joue dans Jemmes bonde ?

43. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:57, par cel :

bon, et pour ce pas de kôté, ça avance ?

44. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:05, par k :

ah oui, pardon m'es trompée.
viens de couchée L, après un bain plein de bulles, une bonne soupe faite maison, un gros caline et des bisous, et là je sais que la vie est belle. je profite de tous ces moments et rien, au monde ne peut les égaler.En fait si je regarde bien, il ne me faut pas grand chose pour être heureuse et je suis contente de cela.
Alain pour les photes je fais pas exprès, c'est juste que je ne maitrise pas cette langue (aucune d'ailleurs) et que je tape vite et surtout que je ne relis pas car si je relis je me dis mais pourquoi tu écris toutt cela et en plus t'a vu les fautes!!!!
sinon je vais continuer à peindre les 8 étagères pour la chambre de L, depuis Juillet que nous avons déménagé et je n'avais toujours pas réussie à ranger sa chambre, sa avance, j'en suis à 4 étagères, encore une seconde couche, et après, après je me fais intimité de chéreau, j'en a qui ont vu??C'est l' HA (homme atlantique )qui y avait fait référence, quand je lui avez demandé si d'autre mains lisez son corps si d'autres odeurs se mélaient à la sienne, et il n'avait dit que des fois il ne vaut mieux pas savoir comment est l'autre et donc cf intimité. je vous dirais à chaud si je peux ce que j'ai ressenti
bon c'est pas le tous mais ou et le pinceau..........

45. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:07, par Bartlebooth :

Au fait, si vous voulez faire un pas de côté pour revivre l'émotion de la rencontre Jaoui/Lambert, la fontaine moche se trouve rue Ballard (15e).

46. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:09, par Bartlebooth :

enfin, Agnès/Wilson

47. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:13, par Marie.Pool :

Trop polie pour ne pas répondre.
"On connaît la chanson" j'en ai déjà parlé dans une vie antérieure. J'avais bien apprécié ce film. L'intérêt avec les textes de chansons c'est qu'on peut rire avec en les affublant d'images bien choisies.
Inutile de répondre avec des fautes d'orthographe elles sont déjà dans le goût et l'intention. Moi j'arrête quand vous arrêtez. La balle est dans votre camp. Je partirai quand la cour de récréation sera bien nettoyée dans les angles. Pas question de laisser des mots orduriers sous le tapis. C'est pour moi une question de principe. Je n'aime pas laisser des endroits sales derrière moi. A force d'accumuler ça finit par déborder. Désolée vous donnez dans l'odieux , je donne dans l'audit. Je prends la facture à mon nom cette fois.

48. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:17, par Bartlebooth :

"Je n'aime pas laisser des endroits sales derrière moi."
Fallait pas faire caca alors, ou choisir un lieu plus approprié comme votre blurp, pardon vous me donnez la nausée, blog.

49. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:54, par cel :

oui, marie pool hein, soyons odieux, inutile de faire comme si la vie sentait la fleur (et les feuilles tombant gorgées d'eau à l'automne - mince, c'est un alexandrin ou quoi ?), vous êtes bien placée pour le savoir vous nous l'avez assez répété. Pour le pas de côté je persiste à ne pas le comprendre, il y aurait quoi, à la base, des "points de vue" différents, dont certains bien différents du vôtre ? donc : vous en déduisez que ceux-ci forment un cercle (de vénération - ou je ne sais quoi - d'un spectre ou autres images à la con, une horde !) et de là vous affirmez que vous êtes celle qui fait le pas de côté. C'est ça ?
Bon, autre question (si oui à la précédente), vous nous apportez quoi par votre écart ?
Vous allez vous offusquer que j'ai tenté de parler à votre place, mais j'ai envie, puisque comme toujours vous ne semblez pas manquer de conviction dans ce que vous affirmez, de vous voir enfin argumenter quelque chose

50. Le dimanche 27 novembre 2005 à 13:28, par Marie.Pool :

L'écart c'est de refuser de répondre dans un registre qui n'est pas le mien.Non seulement pas le mien mais que je trouve non conforme à une éthique à laquelle je tiens. Transformer mes propos qui dérangent en matière fécale incombe à ceux qui se complaisent là dedans et je n'en suis pas, désolée, quand bien même il est affirmé le contraire. Ayez un peu de jugeotte cel et relisez au calme tout ce qui a été écrit. Vous verrez de quel côté sont les attaques à une époque où j'argumentais sans me sentir en porte à faux . Dire qu'on ne comprend pas ce qui est dit dans telle ou telle façon d'écrire, soutenir que les problèmes d'ARTAUD se situent à une époque où on se contentait de limiter les dégâts en enfermant les gens pour que le reste de la société puisse dormir tranquille et que les moyens de soulager les malades étaient pratiquement inexistants, dire qu'on n'approuve ni levoyeurisme, ni la scatologie , ni les dérives graveleuses, dire qu'on aime la littérature mais pas tous les écrivains, qu'on préfère lire en ce moment, des femmes pour rattraper le retard qu'il y a à avoir leur point de vue sur les choses de la vie ( le ventre ,les couches, le sexe...), c'est commettre un délit de lèse-masculinité, et vous voudriez que je trouve cela "normal". Vous voudriez que je continue à argumenter sereinement en me prenant des jets de salive ou d'autre chose en pleine poire ? J'espère que vous comprenez bien ce qui se passe ici, et qui est à l'image de ce que Françoise Héritier décrit dans ses livres que je vous recommande. Ici, la femme ne semble bien souvent admise que si elle continue à occuper sa place d'objet sexuel et décoratif. Vous pensez probablement que j'exagère.C'est toujours le même cirque.Même les commentaires sur DURAS ont dévié dans ce sens. Et il faudrait applaudir ?
Non, cel, je ne vous apporte rien d'autre qu'une question ouverte sur les enjeux de l'écriture et de la lecture dans cet espace artificiel mais aussi représentatif que peut constituer un blog. Vous m'avez tendu des perches plusieurs fois pour discuter, mais bien souvent vous n'avez pas pu vous empêcher de m'aborder à la manière que je réprouve chez ceux qui ne cherchent qu'à me faire taire pour montrer leur supériorité . A ce jeu là vous êtes tous perdants. Dès que je prononce un seul mot sur ce site , c'est la "curée" comme dirait quelqu'un qui suit bien les affaires. Pourquoi ne vous contentez-vous pas de parler de littérature en lien avec ce que berlol propose. C'est si difficile que çà de laisser les gens penser ce qu'ils veulent sans en faire des adversaires ? Oui,vous ressemblez à une meute en furie lorsque vous déboulez avec vos phrases injurieuses et méprisantes.Vous croyez vraiment que c'est acceptable ? Et, bien non cel, ce n'est pas acceptable et je ne l'accepte pas.

51. Le dimanche 27 novembre 2005 à 14:39, par Bartlebooth :

"MARIE CHIE SUR LE VOMI.
- Chez moi, gémit Marie. De nouveau la tête lui tournait.
- Es-tu le diable, à vouloir aller chez moi ? demanda-t-elle.
- Oui, répartit le nain, on m'a dit quelquefois que j'étais le diable.
- Le diable, dit Marie, je chie devant le diable !
- A l'instant vous avez vomi.
- Je chierai.
Elle s'accroupit et chia sur le vomi.
Le monstre était encore agenouillé.
Marie s'adossa contre un chêne. Elle était en sueur, en transe.
Elle dit :
- Tout cela, ce n'est rien. Mais chez moi, tu auras peur... Trop tard...
Elle secoua la tête et, sauvage, marcha brusquement sur le nain, le tira par le col et cria :
- Tu viens ?
- Volontiers, dit le comte.
Il ajouta, presque à voix basse :
- Elle me vaut."
Il ne s'agit évidemment pas de la Mary qui chiait plus haut, c'était juste un peu de "littérature en lien avec ce que propose Berlol".

52. Le dimanche 27 novembre 2005 à 14:56, par Berlol :

"Même les commentaires sur DURAS ont dévié dans ce sens."
Euh... où ça ?

53. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:23, par cel :

Je voudrais surtout que vous commenciez à argumenter sérieusement (à vrai dire le caractère serein ou non pour moi passe au second plan si ce qui est dit m'intéresse, m'intrigue, me dérange intelligemment, me donne de la matière etc), et à cessiez de prétendre qu'une intervention, un commentaire de vous par exemple, n'est qu'un objet à prendre en soi comme existant, sur lequel ni rebondir ni réagir, ni interroger, que l'on doit considérer comme valable parce que simples mots d'une personne qui pense ce qu'elle veut, que ça ne concerne qu'elle avec ses convictions qui ne seront pas étayées, et le tout avancé comme affirmation qui semble assurée. C'est du travail de brute, vous affirmez puis revenez après quelques réponses ou avis en disant quelque chose comme "mais je ne parle que pour moi, vous ne me ferez pas revenir sur ce que je dis" sans rien répondre de costaud, de qui tienne la route face à ceux que vous avez classés dès lors dans "vos adversaires", donc pour vous : inutile d'écouter, inutile d'amener vos affirmations vers une possibilité de partage par un minimum de soutien argumentaire, ou de les revoir par rapport au contexte, aux réponses qui évoluent, qui tentent de vous questionner ou d'opposer un certain nombre d'éléments en désaccord avec votre énoncé. Alors, quoi, vous parlez il faut accepter que ce soit dit, rester dans son coin à se dire vraiment je ne suis pas d'accord, mais à quoi bon le dire puisqu'elle ne parle que pour elle, qu'en son nom, qu'avec son expérience inébranlable, surtout impartageable, et que je n'ai pas la chance d'avoir. Je dis pas qu'on puisse tomber d'accord, je ne dis pas qu'on puisse même échanger bien, mais vos exigences de politesse (ou de non agressivité - vous avez très tôt cru à de l'agressivité, vous vous trompiez) vous ont toujours jusque là servi d'échappatoire, un moyen de ne jamais répondre à des qui se permettent de dire je ne suis pas d'accord, ou "je ne vous suis pas", ou "en quoi être une mère est-il indispensable pour" etc. Evidemment ça s'échauffe, ces désaccords ils vous sont renvoyés sur tous les tons, parce que votre soi disant audit c'est surtout pas de répondant, alors que vos affirmations ne tiennent pas toutes seules.
"Ici, la femme ne semble bien souvent admise que si elle continue à occuper sa place d'objet sexuel et décoratif. Vous pensez probablement que j'exagère"
Oui, plus que probablement, je ne vois pas par exemple ce que ma présence a de sexy (ni la vôtre, et pourtant berlol refuse de vous effacer)
Quand à la relecture au calme, j'ai failli justement vous la conseiller tout à l'heure, surtout sur votre reproche des questions sans réponse quand vous être la première à éluder tout ce que vous n'attendiez pas, pour un peu que ça ne semble pas aller dans votre sens.
Bon, je pourrais continuer des heures et quoique vous en pensiez la polémique même sans issue me plaît, je n'aime pas que les échanges se cantonnent au plan plan quand l'exigence ou la passion les incite à être remuants, les mots orduriers font partie mon vocabulaire et je ne vois pas toujours (ou toujours pas) la nécessité de les refouler. Et puis encore une fois non je ne cherche pas à vous faire taire, sans quoi je ne serais pas là encore, ceci dit si vous voulez qu'on vous laisse penser ce que vous voulez je vous conseille d'éviter toute discussion, et ce d'une manière générale, sans quoi les "adversaires" fourmillent. Il me semble que les enjeux de l'écriture et de la lecture sont très loin de la simple juxtaposition "d'avis de chacun", sans qu'il y ai ni croisement ni effritement envisageable, cette seule idée me semble pauvre, plate, affligeante de statisme

54. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:25, par k :

je pense qu'elle parle des miens, parceque pour tout à chacun duras,"m'aimait" pas les hommes, il y deux ans quand je suis allé chez mon gynéco, il m'a dit alors tu as quequ'un dans ta vie(je le connais depuis que j'ai 11 ans) je lui ai répondu ,non, et puis en se moment je suis avec duras, il m'a regardé comme un ahuri et a dit "alors là forcément , t'es pas pr^te de rencontrer quelqu'un si tu lit duras, elle va te dégouter des hommes"
c'est étrange heim pour moi elle est tout le contraire, je comprends et adhére à sa démarche pour que les femmes prennent leur place dans la socièté, où elles ont toujours été "non " écouté ,parceque oui certains hommes ont peur de perdre tous se qu'ils ont acquis, mais certaines femmes agissent de la même façon a l'heure actuelle mais passons, non pour moi, dans l'amour duras n'est pas un "objet sexuel et décoratif", c'est un abandon total à l'amour, c'est pas une guerre livrée entre homme et femme, justement et pour en revenir à hier et à lol, c'est parceque justement elle m'a pas posée mickael r sur un pied d'estalle qu'elle tombe dans se trou, c'est parce qu'elle l'aime d'un amour non aveugle, qu'elle sait tout de suite qu'il partira avec anne marie Squ'elle ne peut rien faire contre cela, qu'il ne lui doit rien, mais qu'elle sait elle que c'est l'unique homme de sa vie, et qu'après cela pourquoi cherhcer, pourquoi aimer, pour continuer à vivre certes, mais comme elle dit dans hirochima "ca n'existe pas le temps d'en vvre le temps d'en mourir, alors je n'en fou.

55. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:29, par cel :

Marie pool, c'est à vous que je m'adressais, je ne sais pas comment j'ai fait sur un tel pavé pour taire autant et si involontairement votre nom

56. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:31, par k :

pourquoi certaine femme comme md, et d'autre signoret et moi aussi, se laisse aller, a en devenir laide, ne se regarde plus, ne se voit plus parce que elles savent cela, y a un passage dans le camion qui explique ça, je le retrouverai un soir,
et lol, la petite lol dit, je dis "ah, je voudrais pouvoir vous donner mon ingratitude, comme quoi je suis laide, comme quoi on ne peut pas m'aimer, je voudrais vous donner ça"
pour moi se qui pense comme doct gynéco (le mien pas le chanteur)
pour moi, duras, il ne l'on qu'à peine effleurée, c'est dommage non?

57. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:49, par k poême à l'homme atlantique :

Je suis
Violet indigo du ciel, globule vermillon, noir de la nuit.
Chant fauve et or-malé-fique félin,
l’autre est fée mère éteint celle qui se naît
de
ton
corps.
Violet
Violant cinglant tranchant, lame de pierre de lune
violet
flamme
cramoisie
se pourléchant
de nos larmes marquées à blanc
stigmate

suinte
l’acide
violet
anesthésique empourprant le sang bleu
encré :
violet.
Je suis violet jusqu’à l’axphisie.

58. Le dimanche 27 novembre 2005 à 17:14, par Berlol :

"Je partirai quand la cour de récréation sera bien nettoyée dans les angles."
Que voilà un bien bel aveu !
En ce cas, vous risquez bien de ne jamais partir. Car le propre de l'être humain, c'est de n'avoir pas tous ses angles propres, quoiqu'on lui fasse. Le cas (d)échéant, ce serait une machine, entièrement programmable, entièrement prévisible, auto-nettoyante. Nous sommes déjà tous des justiciables, pour les juges, tous des malades en puissance, pour les Dr Knock, et tous des enfants violents à enfermer, pour les MP (qui signifie Mental Police).
Je crois que j'ai tout dit, cette fois. C'était bien, cet exutoire. Humain, trop humain.

59. Le dimanche 27 novembre 2005 à 17:21, par Marie.Pool :

Où çà ? Là par exemple , l'interprétation que vous donnez me semble très projective et significative d'une certaine position subjective par rapport aux personnages : "L'importance de Tatiana dans ce chapitre est marquée par les variations de point de vue et de focalisation narrative. Jacques dit je et il, alternativement (122-126), peut-être pour se mettre à distance de ses prouesses amoureuses. Surtout, il donne voix à Tatiana dont il pénètre aussi la psychologie (124-125), épiant ce qu'elle dit quand elle croit qu'il dort : « Ce soir-là, pour la première fois depuis le bal de T. Beach, dit Tatiana, elle retrouva, elle eut dans la bouche le goût commun, le sucre des mots.» (125). C'est-à-dire que le « désordre noir » (92) de Tatiana, son absence de carrière professionnelle ou d'enfants, sa nymphomanie (insatiable (134) est alors le contraire exact de inviolable (125)), s'originent dans la nuit du bal où, elle aussi, quoique différemment de Lol, a été traumatisée.
En fait, quand on gratte un peu les façades, les personnalités, n'importe lesquelles, on met à nu un magma dans lequel plus personne ne se reconnaît. Celui, ou celle, qui est capable de dire : « Je ne comprends pas qui est à ma place » (138), "
Cel vous êtes tellement convaincue de ce que vous dites que je ne sais plus sur quoi il faut vous répondre . Je ne suis pas d'accord avec vous sur plusieurs points et sur vos reproches à n'en plus finir. Si vous voulez un dialogue il faut changer de méthode et de ton. C'est un préalable à prendre ou à laisser. J'ignore votre âge et votre expérience de la vie, cela ne vous dispense pas d'un peu de respect de base. Dites clairement à quelles questions posées par vous je n'ai pas répondu et nous repartirons sur des bases plus précises. Le magma et la marmelade de mots ont aussi un effet hémétique à la longue sur moi. Mais j'utilise les toilettes , c'est une façon plus civilisée d'exprimer la saturation.

60. Le dimanche 27 novembre 2005 à 17:24, par Marie.Pool :

Avec tous ces gens qui vomissent dans votre blog berlol on se demande si on n'est pas dans un ferries en grève de la SNCM. Demain j'achète des sacs en plastic et du désodorisant.

61. Le dimanche 27 novembre 2005 à 17:52, par Berlol :

Marie.Pool, quand vous dites que "l'interprétation que vous donnez me semble très projective et significative d'une certaine position subjective par rapport aux personnages", je serais prêt à vous dire que oui et que c'est inévitable et que j'ai une subjectivité (et excusez-moi, il se trouve que je suis un homme).
Cependant, je me demande si vous avez relu le texte en question et si vous avez perçu que tout le texte est écrit par Jacques Hold (to hold est presque le contraire de to pool), qui est le narrateur et qui se trouve être un homme et avoir lui aussi une subjectivité masculine, même quand il prend la parole à la place de Tatiana ou de Lol. Subjectivité masculine tellement bien mise en place par Duras, une femme, qu'elle pourrait piéger d'autres femmes qui auraient trop besoin que Tatiana ou Lol s'expriment directement. Mais pourquoi auraient-elles besoin de cela ? Lire l'œuvre littéraire proposée par Duras ne leur suffirait-elle pas ? Sans doute auraient-elles voulu que le Ravissement... soit écrit par une narratrice ? Donc, je (vous) pose cette question sublime, cette question du sublime : pourquoi ce texte de Duras est-il pris en charge par un narrateur masculin ?

62. Le dimanche 27 novembre 2005 à 18:07, par Marie.Pool :

La réponse est contenue dans votre question.
Les femmes même oisives ont-elles voix au chapitre, y compris quand il s'agit de leur propre jouissance dans ce livre ?. Est-ce à un homme d'en parler ? MD donne le point de vue d'un homme ( on s'attend à çà à sa génération- relisez Les Parleuses son entretien avec Xavière Gautier- en attendant le notre...) Lire aussi la fin de FUIR où on voit bien que ce qui intéresse le narrateur c'est d'être aimé physiquement selon son confort à lui. La rétorsion est violente et elle est décrite par un homme... Elle sort de son imaginaire ou de sa réalité vécue... Vous voyez bien que tout cela n'est pas encore très clair ni apaisé... MD est une défricheuse, tout reste à faire et je pense qu'à terme les hommes en seront des bénéficiaires privilégiés. Je vous souhaite tout le bonheur et la propreté morale que vous méritez ( Même si vous n'y croyez pas).

63. Le lundi 28 novembre 2005 à 02:31, par Arte :

Je vous laisse une soirée, une nuit même (à faire homme/femme), et que trouve-je, de mon (beau) regard tout neuf, émerveillé de partage érotique ? un procès en phallocratie !
MP, vous savez l'apaisement béat que procure l'orgasme ! dans cet état, nulle envie de dispute, simplement vous souhaiter de connaître un jour l'amour d'une femme.
K. votre écriture me plait.

64. Le lundi 28 novembre 2005 à 03:42, par k :

il m'a dit cela aussi, l'homma atlantique que j'écrivais bien, que c'était son métier de savoir des choses comme cela, que l'écriture est une chose qui m'appelle, et bien à me relire, j'en doute, et puis écrire me met dans un sale état, je suis déjà une petite grenouille fragile, si j'en rajoute, la grenouille perd pied et se noie, enfin y'a un taka pas loin ou je peut m'accrocher....bon journée




Dimanche 27 novembre 2005. Ma raquette une rape à fromage.

De la même façon qu'elle avait dénoncé l'inhumanité du coupeur d'eau, je suis sûr que Marguerite Duras aurait dénoncé la criminalité de l'expulseur. Il y a quelques jours, un homme est mort de froid dans sa voiture en Haute-Saône, après trois semaines d'errance, suite à son expulsion manu militari la veille de la trêve hivernale. La veille, oui. Il habitait un hameau où les loyers sont ridicules en comparaison de ceux de Paris ou de Lyon.
Le policier applique la loi, le propriétaire se frotte les mains, le chômeur meurt.
La souplesse dans les relations sociales tend à disparaître.

Pendant ce temps, un intellectuel français, de ceux qui tiennent tribune et pupitre, se permet des propos intolérables qu'il tente de rétracter en accusant un journal étranger d'être fauteur d'amalgame. Regrettant à juste titre le communautarisme qui se pratique ailleurs et qui menacerait la France, il semblait vouloir qu'une communauté, une seule, ait tout de même la priorité dans la concurrence qui ne fait pas rage.
La plus mauvaise nouvelle, c'est qu'il y a maintenant deux Finkielkraut...

« Le personnage que désigne cet article m'inspire du mépris, et même du dégoût. Je ne suis pas ce frontiste excité nostalgique de l'épopée coloniale. J'essaie seulement de déchirer le rideau des discours convenus sur les événements actuels. Lui, c'est lui, et moi c'est moi. A ma grande stupeur, depuis mercredi, nous portons le même nom.» (in Le Monde du 26/11/2005 — je ne mets pas de lien parce que ce n'est pas pérenne...)

Même en ayant tort, il veut encore avoir raison.
Ou : comment celui qui s'estime être parmi les plus intelligents de son époque se trouve par amour-propre dans l'impossibilité de tout simplement s'excuser, sans argumenter, sans monter de baratin ou de mayonnaise. Juste reconnaître sa faute et se taire.
Ou agir. Je pose une question simple : le bon Finkielkraut a-t-il porté plainte contre le journal Haaretz pour avoir fabriqué le mauvais Finkielkraut ?

Au Japon, une chute de dominos est en cours dans une volumineuse escroquerie impliquant architectes, entrepreneurs immobiliers et pouvoirs publics. De nombreuses résidences récentes censées être aux normes anti-sismiques ne le sont pas. Des bâtiments devront être détruits et reconstruits, des propriétaires indemnisés, etc.
Des suicides ont lieu, d'autres se préparent.

C'est dans cet état d'esprit que je suis quand même allé à Shibuya retrouver mes pongistes dominicaux (et non les claudéliens, encore une fois). J'étais en retard, suite à une panne d'oreiller. Je ne suis pas sûr qu'il y ait eu un jour où j'aie aussi mal joué qu'aujourd'hui. C'était affligeant. Non, ce n'était pas moi, celui qui jouait si mal. Je n'ai pas à m'en prendre qu'à moi. Comme si mon bras n'était pas mon bras, ou ma main pas ma main, ou ma raquette une rape à fromage. Mon n'importe quoi a porté ses fruits malgré moi ; il a déstabilisé le jeu de Katsunori, qui a perdu une seconde manche 14 à 12, puis la troisième. Ainsi, c'est le jour où je n'étais pas moi que j'ai gagné.
Le limier qui m'habite est ensuite allé pister quelques centaines de modèles de chaussures de sport dans un magasin Asbee, jusqu'à trouver celles qui me permettraient de courir athlétiquement sans avoir mal aux pieds et sans trop me tasser la colonne. C'est une paire d'Adidas Fortitude 2 Wide noires qui l'a emporté ; la semelle me rappelait vaguement un titre de Le Clézio — que je n'ai pas lu, d'ailleurs.

Commentaires

1. Le dimanche 27 novembre 2005 à 07:42, par Arnaud :

Pour remonter quelque peu le niveau du débat, je vous signale l'article « Les feux de la haine » d'André Glucksmann (sans doute un jeu de mot avec Les feux de l'amour ??), encore consultable sur Le Monde au lien suivant :
www.lemonde.fr/web/articl...
Le propos est un peu moins éparpillé.
Au sujet du projet du MRAP de porter plainte contre Finkielkraut, et de l'avis de Wieviorka dans Le Nouvel Obs :
www.lemonde.fr/web/articl...
Comme quoi ils ont tous leur public ;)

2. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:23, par k pour arte :

je continue mais je serai surement moins bavarde, et puis j(ai l'impression d'avoir mis le zouk, mais c'est normale, il y a chez moi quelque chose qui cloche sans doute, partout ou je passe, je fou la merde, je m'iame pas que les gens se balancent des rucs à la figure, ça ne sert à rien, la vie et déjà en elle même suffisament dure à porter sans que l'on vienne s'en rajouter, mais ce n'est pas le fort de l'être humain de se rendre la vie plus simple

3. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:55, par Arte :

Pas d'inquiétude K, avec MP c'est affectif !
Berlol, tu nous en veux pas, on papote, hein !

4. Le dimanche 27 novembre 2005 à 10:05, par k :

c'est juste que je veux pas faire chier certains qui doivent touver mes propos nuls, et qui du coup ne vont peut etre plus venir, ou ne rien dire, je voudrais pas géner la bonne marche du blog, remarque on est pas obligé de lire ce que j'écris, L sort du bain plein de bulle, elle sent bon, a moi maintenant, avant lecture pour L, elle semble pas emballée, mais faut ce qu'il faut un petit mot par ci par la, tralala, c'est moi gafi le fantome...

5. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:01, par FB :

en fait non, on ne t'a jamais vu gagner au pingpong dans cette belle fiction Internet, c'est comme Proust : il aurait dit avoir réussi à écrire un livre avant d'avoir fini la Recherche ça fichait tout en l'air
tu peux me donner le mail du type pour le sponsoring Adidas ? il suffit de raconter ça pour avoir les 365 repas annuels payés au Saint-Martin ?

6. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:52, par Bikun :

Une âme charitable pour envoyer quelques tables de ping-pong dans mon Dushanbe adoré...pour que je puisse continuer à pratiquer pour me battre honorablement contre ces pongistes dominicaux de Shibuya...et pourquoi pas aussi un jour monter une équipe Tajik?! Une bien belle idée...

7. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:50, par k :

bon je viens de finir les étagères, ouai..je me fais chereau, enfin je sias pas trop si y serait dakodak a toute

8. Le dimanche 27 novembre 2005 à 14:50, par grapheus tis :

Mais où va le monde des blogues si la raquette de Berlol devient "finkielkhrautienne", ne sachant plus qui la manie ?
À moins que ce ne soit le doux baragwinage de "k" qui trouble les revers ?

9. Le dimanche 27 novembre 2005 à 14:57, par Berlol :

Souscription pour Bikun. Qui veut donner cent balles ?

10. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:36, par k :

je dis 200 qui dit mieux, dasn un sac par bateau sa flotte non?

11. Le dimanche 27 novembre 2005 à 19:04, par Berlol :

Merci Arnaud, très justes, les propos de Wieviorka : "Interrogé sur le site du Nouvel Observateur, le sociologue Michel Wieviorka estime qu'Alain Finkielkraut "fait partie de cet ensemble d'intellectuels qui, depuis vingt-cinq ans, ont mis en avant une vision outrée et "républicaniste" de l'idée républicaine. Du coup, ses propos sont devenus de plus en plus incantatoires et éloignés des réalités." Pour M. Wieviorka, l'écrivain porte "une responsabilité dans les événements récents des banlieues. (...) Son discours a contribué à creuser l'écart entre les promesses de la République et la réalité"."
Par contre, Glucksmann, je ne vois pas où il veut en venir. Dire que l'intégration a réussi et que ce qu'elle a réussi c'est à foutre le bordel, je ne vois pas où ça va...
Pour K : il ne faut surtout pas vous sentir responsable de la petite flambée d'hier. C'était un truc mal éteint depuis un bon moment, depuis les élections, peut-être bien... Ça couvait. C'est toujours malsain, le feu qui couve.
Merci, cher Grapheus, de voir le fil qui relie les paragraphes... ;)

12. Le dimanche 27 novembre 2005 à 20:37, par Arnaud :

Berlol,
Moi je pense que Viewiorka est dans le vrai. Le vrai problème de Finkielkraut, ce n'est pas qu'il soit "conservateur" ou non, mais plutôt qu'il soit un "idéologue". Au sens où il poursuit un modèle idéal et qu'il semble déconnecté du réel.
Du coup, moi je suis plutôt d'accord avec certains de ses arguments, en même temps je suis bien obligé d'admettre tous les problèmes que tu soulevais. Et cette contradiction apparente s'expliquerait comme le fait Viewiorka, je pense.
Quant à Glucksmann, je pense qu'il voulait dire la même chose qu'Emmanuel Todd, dans son article « Rien ne sépare les immigrés du reste de la société », qui est encore consultable ici :
www.lemonde.fr/web/articl...
Attention : c'est "du Todd" hein ! Là aussi, il dit des choses intéressantes, et chiffrées, mais mélangées avec ses schémas habituels... Todd disait donc que c'est précisément parce que ces « enfants d'immigrés » sont intégrés à la société française qu'ils ont pu réaliser de telles violences.
Bon, c'est une remarque intéressante en soi. Mais ça ne fait pas vraiment avancer le débat...

13. Le mardi 29 novembre 2005 à 07:12, par Christian :

Berlol, finalement, t'es meilleur quand t'es pas toi?! Mais c'est une super découverte. Ou bien, c'est l'effet de surprise qui a "joué"...
Au fait, as-tu stripé ton blog? Vas-y, n'aies pas peur! (On regarde pas):
minilien.com/?gPvKMXZlYn
Et n'oublie pas de descendre l'ascenseur de la fenêtre...
Ce truc, c'est pour quand les mots fatiguent et qu'on ne veut voir que les images d'un site.

14. Le mardi 29 novembre 2005 à 07:17, par Berlol :

Ouais, ouais, j'ai vu, c'est chouette. T'as de ces trucs, toi, alors ! C'est vrai qu'y a des sites où vaut mieux voir que les images...

15. Le mardi 29 novembre 2005 à 12:53, par Soliloque :

"La plus mauvaise nouvelle, c'est qu'il y a maintenant deux Finkielkraut..."
Se méfier des philosophes qui ne rient jamais!
F.N (Friedrich nietzsche), je sais, le jeu de mot est vaseux, mais confére plus haut...se méfier, etc...boule de neige...

16. Le jeudi 1 décembre 2005 à 16:24, par Christian :

Cher Berlol,
Merci d'avoir essayé ce petit strip... D'un seul coup, on voit le blog nu, heu... sans texte... Moi, je trouve ça amusant. Tu devrais le proposer en lien permanent dans ton menu avec de belles photos comme tu sais si bien en faire et la mention:
"Ce blog vous fatigue? Reposez-vous avec les images et les photos! @+"
minilien.com/?gPvKMXZlYn

17. Le jeudi 1 décembre 2005 à 16:50, par Berlol :

Le mieux, et je ne l'avais pas encore compris, c'est donc bien que tu y reviennes, c'est que ça permet de visualiser aussi les images vers lesquelles j'ai mis un lien sans les insérer graphiquement ! Fabulous ! 本とにありがとございました。 (pour les non-japonisants, ça veut dire merci...)

18. Le samedi 3 décembre 2005 à 02:14, par Christian :

Donc, on fait encore des découvertes! Il y a des objets cachés. D'ailleurs, les liens, c'est un peu ça, on sait pas vraiment ce qu'on va trouver derrière... Un vrai jeu de piste!




Lundi 28 novembre 2005. L'étalement plantaire.

Subrepticement, T. finissait sa nuit, je me suis levé aux aurores — huit heures — pour lire le flot de commentaires qui continuaient d'arriver. Drôle d'exutoire — qui prouve que le pire et le meilleur ne sont pas séparables, que la plaie mal nettoyée se réinfecte toujours.
Je me suis habillé en sportif et suis allé courir au soleil pour tester ces nouvelles chaussures. Le pied trouvait un soutien parfait, un excellent rebond du talon, l'espace suffisant pour l'étalement plantaire, une grande réussite. Je courais comme un dieu entre des cadres s'ajustant la cravate, trottinant vers le métro, des mères blondes emmenant leur progéniture au Lycée franco-japonais et des troupeaux de voitures paisibles et puantes. Vers Ichigaya puis l'allée piétonnière vers Iidabashi et retour par l'Institut. Juste vingt minutes pour vérifier qu'aucune douleur n'osait se pédifester (formé comme manifester, la fête des mains, on applaudit !).

Après, c'est plus trivial, moins prouesse. T. ayant à faire à la banque en matinée et le partage matrimonial étant ce qu'il est, j'ai étendu le linge, passé l'aspirateur, fait la vaisselle et arrosé les plantes. Notre citronnier entame son deuxième hiver et n'a pas trop bonne mine. En revanche, les pensées fleurissent — comme ici.


[RLVS-11] « Or, convoquer en ces termes le romanesque — le mourir d'amour, l'être fou de désir — c'est mettre en jeu des poncifs, des idées reçues, des habitudes de récits, des automatismes d'associations, bref tout un intertexte qui, d'être maintenu diffus, fonctionne bientôt comme une sorte de « savoir » infus, primordial car consensuel ; et c'est tabler, par suite, sur une lecture des affects : une lecture qui affecte. Duras, ici encore, a une visée qui se trouve aux antipodes du « Nouveau Roman » : là où celui-ci cherche à susciter chez le lecteur la compréhension des montages textuels et des mécanismes de la fiction, elle requiert une adhésion qui tient de l'hypnotisme, et un bouleversement de l'émotivité.
[...] En pratique, toutefois, Duras rejoint le « Nouveau Roman » car ce bouleversement de l'émotivité qu'elle requiert ne va pas, dans ses livres, sans le chamboulement des protocoles narratifs convoqués. Davantage : le retrait qu'elle prône vis-à-vis d'une écriture de la raison théorique, apparaît bientôt, dans cette perspective, comme partie prenante d'une stratégie propre. Opter, en effet, contre la mise à plat des archétypes, pour leur réactivation sur la scène des affects et des significations, c'est opter non pas pour une exigence moindre mais pour la plus grande tension : celle qui écartèle l'écrit entre l'attente suscitée et ce qui est / n'est pas donné à lire ; celle qui mime, délite le sens, et toute raison.»
(Mireille Calle-Gruber, « L'Amour fou, femme fatale, Marguerite Duras : une réécriture sublime des archétypes les mieux établis en littérature », in Le Nouveau Roman en question ; 1. « nouveau Roman » et archétypes, Paris : Minard, avril 1992, p. 16-17)

« Première règle [du sublime] : le roman qui vise à entraîner le lecteur dans un bouleversement pathétique et la plus grande folie, sans arrière-pensée, sans calcul, doit se doter de l'adéquate stratégie ; en l'occurrence, celle d'une écriture hors de ses gonds (logiques et syntaxiques) qui s'efforce au dévergondage des significations et de la lecture.» (Ibid., p. 19) [/RLVS-11]

À la médiathèque de l'Institut pour rendre et emprunter livres et dévédés. Je trouve L'Affectation, d'Alain Sevestre. Puis le GRAAL, centré sur le deuxième chapitre de l'Histoire de l'œil de Georges Bataille : « L'armoire normande.»
On verra ça demain...

Commentaires

1. Le lundi 28 novembre 2005 à 10:22, par alain :

La fin de Fuir, maintenant j'y pense, me fait penser à un texte (lequel ?) de Julien Gracq.
Et aussi à L'Avventura d'Antonioni. L'eau, l'île, peut-être.
Mais Julien Gracq, je ne vois pas pourquoi.
C'était pour écrire en marge, faire celui qui n'aurait pas lu le billet mais tiendrait à dire présent.

2. Le lundi 28 novembre 2005 à 11:13, par k :

moi j'ailerai lire fuir, mais j'ai pas les sous pour me l'acheter
dommage

3. Le lundi 28 novembre 2005 à 11:16, par k :

Agrandir l'image
Le Sacrifice
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j'ai lancer ça comme idée de k'do pour noel à ma soeur quequ'un l'a vu, j'ai une émotion très grand de ce film, et là tout de suite j'ai envie de le voir, ça doit faire 15 ans que je ne l'ai pas revu, j'ai juste une idée floue, mais je pense qu'il afit parti de ces films qui ont influencé ma vie,cette émotion d'un coup, j'aimerai le revoir tellement maintenant, là
j'sais pas pourquoi, mais faisons confiance à nos instincts

4. Le lundi 28 novembre 2005 à 12:27, par Arte :

mmmmgmmmmmgmm

5. Le lundi 28 novembre 2005 à 12:41, par k :

mais non, rgneenznzjjhmememem

6. Le lundi 28 novembre 2005 à 15:41, par Arte :

:-))

7. Le lundi 28 novembre 2005 à 15:52, par Marcel Pagnol :

Ô collègue !

je met la main à la Plume pour te dire que j'avé pas remi la nouvel adrese de ton blaug. alors les troi visiteure qi son passet ché moi peuchère il risqué pas de te visité. mai cé réparer c'ait sa que je voulé te dire. si ils son pas venu, c'es aussi que jé rien mé rien come visite, même les littérère, comme Toi, jen n’ai pas prit deux, les profeçeurent non plus. mais il veau bien mieux quanmème mêtre la bone adrese, autrement quoi ?

Ton Lili pour la vie.

8. Le lundi 28 novembre 2005 à 20:49, par Bikun :

Arte on t'a reconnu...!

9. Le lundi 28 novembre 2005 à 21:59, par k :

moi je va mettre mon cachené ce matin, fait frisquet non, boujou

10. Le mardi 29 novembre 2005 à 03:28, par myriade :

Ce sera mon premier et dernier commentaire sur ce blog. Ma vision de Marie-Pool (et non mp, comme je ne dis pas non plus md) ne correspond pas du tout à la vôtre. Marie-Pool se questionne et questionne les autres. Les réponses qu'elle tente de donner ne sont pas des leçons. A un moment donné sur le forum de zazieweb, nous n'étions pas d'accord sur un livre d'art pour enfant. Ses questions m'ont permis d'affiner ma réflexion, de creuser un peu plus et d'argumenter point par point. Elle m'a appris à ne pas rester sur la mousse des choses mais à approfondir. Pour des universitaires, vous me semblez bien timorés et manquer énormément d'humour. Je n'attends pas de réponses.

11. Le mardi 29 novembre 2005 à 03:41, par Berlol :

J'en prends bonne note, merci.

12. Le mardi 29 novembre 2005 à 06:03, par Arte :

Approfondissez, quand vous en serez au pétrole, faites signe !!!

13. Le mardi 29 novembre 2005 à 06:54, par cel :

ah oui, moi aussi une fois je me rappelle j'avais argumenté point par point...

14. Le mardi 29 novembre 2005 à 07:03, par Bartlebooth :

Heureusement que les pétroleuses ont de l'humour : vivement qu'elles touchent le fond et qu'il soit bien noir, ça fera sortir le questionnement de l'abrutissement.

15. Le mardi 29 novembre 2005 à 10:49, par Marie.Pool :

Quelle haine !
C'est impressionnant...

16. Le mardi 29 novembre 2005 à 11:46, par Arte :

Vous vous souvenez de ce que disait Gide de la fin du jeune Werther ? Cela me fait penser à vous : Vous n'en finissez pas de partir.

17. Le mardi 29 novembre 2005 à 12:04, par k :

partir, revenir

18. Le mardi 29 novembre 2005 à 12:13, par Bartlebooth :

venir, repartir
ça devient salace, ça va plaire à mary pool

19. Le mardi 29 novembre 2005 à 12:39, par k :

par devant, par derrière

20. Le mardi 29 novembre 2005 à 13:41, par Arte :

Et si on s'enculait ? :-)

21. Le mardi 29 novembre 2005 à 14:05, par Berlol :

Je l'attendais, celle-là. Au réveil, elle est bonne. Sommet d'humour pour les uns, irrecevable pour d'autres...
Au fait, z'avez vu que j'ai rajouté des liens et une image dans le billet lui-même ?

22. Le mardi 29 novembre 2005 à 16:04, par Marie.Pool :

Exutoire N°1 - Pardonnez Berlol Mon Lyrisme soudain , mais...
IL NE FAUT PAS SE TROMPER DE PORTE
Par une infime inattention des pans se déplacent
La neige n'a pas de réponse toute prête
D'une vague à l'autre à quelle humeur suspendre
L'interrogation des bourgeons
Certes la colline apprécie la distance
Par des conjugaisons de lierre ou de genêt
Mais il n'y a pas d'évidence clouée
Sur les murs des nostalgies hargneuses
Il n'y a plus rien à dire
Convergences des soirs trompés
Un cerne bleu constate un oeil d'une autre ville

On ne retient de l'heure que l'eau claire du puits

23. Le mardi 29 novembre 2005 à 17:41, par Berlol :

Très bien, ça. C'est de qui ?
On attend le N°2 avec impatience.
C'est Culioli qui disait que la communication réussie est une exception du genre...
Culioli, quel nom, tout de même...

24. Le mardi 29 novembre 2005 à 17:58, par Marie.Pool :

Le Clézio disait que la conversation était un luxe,je ne sais pas si j'ai les moyens,mais je vais quand même répondre ( mais pas le nom,vous avez qu'à chercher si cela vous intéresse ) :
Ce poème est écrit par un poète qui était assez apaisé côté libidinal . Je crois même qu'il utilisait un vocabulaire élégant pour parler de la vie et des relations amoureuses. Je trouve cela pas mal.
Et cela ne grève apparamment pas la qualité des orgasmes, comme quoi, on est pas obligés de donner dans l'outrance et la fange pour jouir honorablement et sans complication.
Question de regard sans doute. L 'oeil est un bien joli organe, souvent maltraité... dommage...

25. Le mercredi 30 novembre 2005 à 01:24, par Arte :

Ce n'est pas prouvé
Mais des feux brûlent sur la colline imaginaire
Il faut le savoir puis secouer la cendre
Devenir la pointe aiguë que la blessure protège.

26. Le mercredi 30 novembre 2005 à 09:38, par Marie.Pool :

Il y a des folies lucides
Prenant à contre-pied la cadence du feu



Mardi 29 novembre 2005. Un for intérieur qui s'écroule.

« Il faut dire que nous étions tous ivres et renversés par l'audace les uns des autres. Le garçon nu était sucé par une jeune fille. Simone, debout et retroussée, frottait ses fesses à l'armoire où l'on entendait Marcelle se branler avec un halètement violent. Il arriva soudain une chose folle : un bruit d'eau suivi de l'apparition d'un filet puis d'un ruissellement au bas de la porte du meuble. La malheureuse Marcelle pissait dans son armoire en jouissant. L'éclat de rire ivre qui suivit dégénéra en une débauche de chutes de corps, de jambes et de culs en l'air, de jupes mouillées et de foutre. Les rires se produisaient comme des hoquets involontaires, retardant à peine la ruée vers les culs et les queues. Pourtant on entendit bientôt la triste Marcelle sangloter seule et de plus en plus fort dans cette pissotière de fortune qui lui servait maintenant de prison.» (Georges Bataille, Histoire de l'œil (nouvelle version), Gallimard, coll. Pléiade, p. 10)

Dans normande, il y a norme...
Lorsqu'on a remarqué en page 4, à l'épisode de la cycliste renversée, que les temps verbaux étaient tout mélangés, que la concordance des temps apprise à l'école était bafouée, on sait qu'il sera question de transgressions tous azimuts, et qu'une transgression en cachera parfois une plus grave. Le chapitre 2, « L'armoire normande », narre une petite partouze entre jeunes gens qui finit en gros scandale. Pourtant le titre indique bien que le plus terrible est ce qui nous est caché, le centre de gravité de la scène, Marcelle dans l'armoire. Quand cèdent les derniers freins de la plus pudique, ce n'est pas le scandale public qui est le plus à craindre, c'est l'atteinte à l'intégrité mentale, l'approche de la folie. L'armoire normande, c'est un for intérieur qui s'écroule.

Tel était l'essentiel de la discussion d'hier soir, que je n'arrivais pas à condenser du fait d'un coup de barre avant minuit. Faut dire que le GRAAL avait lieu chez nous, dans l'appartement dit du père de T. (la salle de la MFJ étant réquisitionnée par un ami sartrien). Le cadre intime et les coutumes locales nous amènent des chocolats de Fumie, du vin de Bill et un gâteau au chocolat de Karine — regrettable pour Daniéla enrhumée et François occupé !
Qu'on nous imagine, un bout de gâteau d'un côté, un gobelet de côtes du rhone de l'autre, débattant sérieux comme papes de savoir si les propos des parents étaient ou non disproportionnés...
On a fini sans scandale, T., Laurent, Bill et moi, devant un navarin d'agneau au Saint-Martin, à l'étonnement de Yukie qui nous avait déjà vus tous les deux le midi. C'est que la convivialité est plus rare que la nourriture.

Mon œil !
Aujourd'hui est forcément plus banal. Shinkansen à dormir. Cours à polir — du bon usage du ton dans l'impératif avec les première-année, de ce que la métaphore est affaire de sèmes plus que de mots en doctorat. Recherche d'une photo de liberté aveuglante... que je retrouve dans mes archives de 1998.

Film du soir, un des deux empruntés à l'Institut hier : Bord de mer, de Julie Lopes-Curval (2002), Caméra d'or au Festival de Cannes 2002. Méritait en effet une mention. Ce n'est pas que l'histoire soit superbe ni les acteurs démentiels, mais l'ensemble est d'une grande cohérence dans son apparente légèreté. Pas de surcharge, ni musicale, ni dans le cadre, ni dans le mouvement, bien au contraire. Des rapports sociaux très tendus entre générations et milieux sont esquissés avec classe et ellipse. Et la beauté d'une image, souvent géométrique, qui n'est jamais ni gratuite ni redondante. C'est reposant et pourtant ça fait froid dans le dos. D'ailleurs, il fait nettement plus froid, ce soir.

Commentaires

1. Le mardi 29 novembre 2005 à 11:20, par Bartlebooth :

- Normande - norme : ça me rappelle "La Tête de Normande Saint-Onge" de Gilles Carle avec la belle Carole Laure, j'aimerais beaucoup le revoir.
- et dans Marcelle, y a "harcelle" comme l'a bien chanté Bobby Lapointe
- j'aimerais retrouver un petit texte de Bataille en rapport avec le souvenir de son père syphilitique et qui se pissait dessus, que Bataille et sa mère abandonnèrent sous les bombes à Reims. Détenteurs de la pléiade, pouvez-vous m'aider ?
- ah j'attendais qu'il soit à nouveau question de Bataille ou de Gheerbrant pour citer une petite anecdote de Pauvert dans ses mémoires :
"Gheerbrant, à la librairie La Hune, ou plutôt les éditions K, avait fait quelques années auparavant une édition clandestine de l'Histoire de l'oeil, toujours signée Lord Auch, comme l'édition originale de 1929, et illustrée par Bellmer. J'avais sauté sur l'occasion : le temps de m'en procurer un exemplaire, et j'en sortais une édition courante, "En Hollande", sans rien demander à personne. Après tout, c'était des publications clandestines.
Quelques jours plus tard, je vois entrer au Palinugre un homme d'un certain âge, fort distingué, et qui se présente : Georges Bataille. Il n'était pas contre mon édition, n'est-ce pas, mais ne pourrais-je pas lui verser quelques droits d'auteur ?
Une discussion s'ensuit, une conversation des plus courtoises, plutôt. J'avais été immédiatement séduit par Bataille. Nous avions été, plutôt, séduits, Christiane et moi : Bataille, son oeil charmeur, ses cheveux blancs, sa voix oncteuse d'ecclésiastique...
Des droits d'auteur ? Pourquoi pas ? En tenant compte, tout de même, que cet auteur ne revendiquait pas son texte, ce qui le rendait au domaine public et ne me protégeait pas de la concurrence. Toutefois, j'avais très envie de faire plaisir à Georges Bataille, et nous tombâmes d'accord sur une somme forfaitaire. Une amitié était née. J'ai encore un exemplaire de ma petite édition, avec cette dédicace qui me touche toujours : "A Jean-Jacques et Christiane Pauvert, qui m'ont rappelé le temps de ma jeunesse, et que j'aime bien." " (Jean-Jacques Pauvert, La Traversée du livre, Viviane Hamy, 2004)
- Gheerbrant corrigeait les "cu" d'Artaud en "cul" !!
- j'ai pas encore fait dans l'auto-pub : le mix de la dépense !

2. Le mardi 29 novembre 2005 à 11:38, par cel :

Lapointe parle de Marcel et pas de Marcelle, donc on passe de l'autre côté de la jacquette (cravatte ? il y a une expression dans le genre dont je ne me souviens plus précisément, un truc du genre "vous êtes de la jacquette ?") ou on considère que le narrateur est féminin. En tout cas Berlol plus prétexte que commentaire pour te dire que si mes interventions se cantonnent en ce moment à échange un peu houleux via ton blog, l'intérêt n'en est pas moindre sur tes notes (sur Bataille je n'ai rien pour rebondir, mais ça m'intéresse fort)

3. Le mardi 29 novembre 2005 à 14:00, par k :

avec toute cette histoire je ne sais plus ou j'en été, juste que je voulais vous mettre un passage de l'homme dans le couloir de md forcément :
"ils viennent de jouir.Ils se sont séparés.longtemps par terre, rien d'eux ne se touche.Les dalles sont fraiches, désaltérents.Elle pleur e encore par à-coups, des leurs d'enfant.
Ils s retourne lentement vers elle et de sa jambe la prend contre lui.Ils restent ainsi.Il lui dit qu'il voudrait ne plus l'aimer.Elle ne lui réponds pas. Il lui dit qu'un jour l va la tuer. Rien ne se produit que le désordre et l'immobilité de leurs corps défaits excepté cette parole qu'il lui dit encore, que c'est sans fin."

4. Le mardi 29 novembre 2005 à 14:18, par k :

c'est parceque je l'ai lu elle qui me allait le retrouvé lui, j'avais toujours son numéro de téléphone, la dernier fois il était sur... je regarde le minitel et la plus rien, ça faissait bien quatre ans que je n'avais pas regardé. Panique comment faire comment allais-je faire pour le retrouvé, je savais qu'il avait un frère mais je ne me voyais pas lui téléphoner pour lui demander ou je pouvais le contacter. Et puis un jour je me suis dit mais internet je tape "homme atlantique et bingo. Une adresse mail en plus, s'il n'y avait pas eu d'adresse mail, je n'aurais jamais écrit, j'ai horreur des lettres toujours cette sale angoisse qu'elles se perdent qu'elles soientt lues par un autre ou une autre, qu'elle n'arrive pas à son destinataire. Et puis pour moi il avait retrouvé cette femme avec son enfant, et mon but n'était pas de fouttre le zouk dans une famille, non juste de lui dire combien cette nuit avait été importante dans ma vie, que je n'étais rendu compte de cela, que je lui écrivais parce qu'il n'avait demandé d'avoir une belle vie, et que je ne voulais plus faire semblant, que j'étais cette femme (lvs) sur les sables, que je m'attendais plus rien ...
J'ai bien choisit mon jour j'ai écrit ce mail le 1 avril, lui disant que j'avais découvert duras , qu'il ne devait plus se rappeller de moi, je lui donnait juste comme indice mars 91 paris,que je voulais lui dire que c'était à cause d'ele, de ce chien mort sur cette plage, de cette peste, de cette douleur, qu'il avait cette intelligence de cela.

5. Le mardi 29 novembre 2005 à 14:41, par k :

je lui avais envoyé ça, en lui disant qu'il ne devait même pas savoir mon nom, mais qu'en faite mon nom était s.thala :
EXTRAIT OFFERT :
« - Vous êtes venu ici pour vous tuer.
Elle attend. Il ne répond pas. On dirait qu’il dort. Elle le touche,
elle ajoute :
- Sans ça vous ne m’auriez pas vue.
Elle l’appelle :
- Vous comprenez ?
Il fait signe qu’il comprend. Elle se tait. Il demande :
- Personne ne vous avait jamais vue ?
Elle dit clairement :
- Tout le monde me voit – elle attend –
vous, vous avez vu autre chose en plus.
Elle le montre qui marche, au loin, elle ajoute :
- Lui.
Elle s’est immobilisée face à la mer. Il dit :
- Je vous avais oubliés.
- Oui, c’est ça – elle déchiffre lentement l’espace -
alors vous êtes venu à S.Thala pour vous tuer, et puis
vous avez vu qu’on était encore là.
- Oui.
- vous vous rappelé.
- Oui – il ajoute – de – il s’arrête.
- Je ne sais pas le mot pour dire ça.
Il se taisent.
Une ombre passe sur le soleil. Du vent arrive, repart.
Le mouvement de la mer va changer de sens. Ce changement se prépare.
La marche, là-bas, toujours, devant la mer.
Elle se lève, elle se retourne vers la digue, vers la marche :
- Je vais aller le voir, je reviendrai.
Il ne la reteint pas. Elle est debout près de lui, mais elle a toujours les yeux sur celui qui marche, au loin.
- Je dois lui demander quelque chose – elle répète –
je reviendrai.
Elle attend toujours. Elle a encore quelque chose à lui dire.
-C’est pour ce voyage – elle s’arrête –
je ne comprends pas comment je sais que nous devons le faire.
Elle le désigne au loin :
- Il me le dira.
Elle s’éloigne. Il la rappelle. Il demande :
- S.Thala, c’est mon nom.
- Oui – elle lui explique, montre : -tout, ici, tout c’est S.Thala. »

M.D.

6. Le mardi 29 novembre 2005 à 20:58, par vinteix :

Question Bartlebooth... Concernant les evocations directes du pere de Bataille, je ne vois que ceci :
- les "Coincidences" a la fin d'"Histoire de l'oeil"
- evocation dans "Le Petit"
- un fragment non publie du "Coupable" (O.C., V, p.504-505)
- un petit texte posthume, "Reve" (O.C., II, p.9-10) qui associe les rats, le soleil et le souvenir du pere...

7. Le mercredi 30 novembre 2005 à 00:55, par Berlol :

Merci Bartlebooth, K et Vinteix pour vos contributions positives qui relèvent le niveau des commentaires et nous font approcher d'un idéal à la fois phalanstérien et délocalisé (ce que j'appellerais le salon littéréticulaire, quoi !...)
Pour Cel, que je remercie aussi, bien sûr, une précision : "être de la jaquette (flottante)" est dans le TLF au mot "jaquette"...

8. Le mercredi 30 novembre 2005 à 04:37, par Bartlebooth :

Merci Vinteix. Effectivement à la fin (ou plutôt en marge ?) d' "Histoire de l'oeil", longtemps que je ne l'ai pas relu d'un bout à l'autre. Mais dans mes éditions, cette partie s'intitule "Réminiscences". S'est-elle aussi appelée "Coïncidences" ?
J'avais bien l'impression que Bataille évoquait le souvenir à plusieurs reprises. Merci des ces repères.
- j'ai beaucoup aimé le lien solaire pour azimuts, que j'ai pris comme une subtilité dans une note sur Bataille
- j'avais oublié de m'extasier sur le fait que Sartre, après sa mort encore, continuait de marginaliser Bataille.

9. Le mercredi 30 novembre 2005 à 04:56, par vinteix :

"Reminiscences", c'est le titre de la deuxieme partie dans la seconde edition... qui s'appelait d'abord "Coincidences", qu'encore une fois (pardon Berlol) je prefere... "coincidences" ayant une connotation plus fortuite et elementaire (et quel bain dans les elements que cette "Histoire" !) que "reminiscences", qui tend a estomper les relations dans le flou d'une memoire analytique et incertaine.

10. Le mercredi 30 novembre 2005 à 08:07, par Bartlebooth :

J'aurais tendance à préférer aussi "coincidences" pour les raisons que tu donnes, et parce que le terme m'évoque ceux de "coincer" et "coït" qui me font penser qu'on pourrait lui donner une définition à la manière du Leiris du Glossaire.
Mais je ne pense pas que "réminiscences" estompe, au contraire je pense qu'il souligne : car il s'agit bien de cela, non ?, dans cette partie, de réminiscences de l'enfance. Et je pense à ce que Bataille dit sur Proust à la fin de "L'Expérience intérieure" : il y est beaucoup question des "réminiscences". Le terme peut nous amener plus loin : la réminiscence est aussi, dit le TLF, un "souvenir qui inspire, qui influence la création artistique et, p. méton., l'emprunt, le plagiat inconscient ainsi réalisé". Si Bataille a laissé passé inconsciemment, dans ce récit où il ne cherchait que "l'obscénité la plus grande", des traces de son enfance, il a forcément emprunté malgré lui : réminiscence littéraire. Doit y avoir des études là-dessus : des romans populaires, Sade, Proust, quoi ? car malgré l'inventivité du récit, cette Histoire ne vient pas de nulle part. Berlol d'ailleurs parlait de "parodie d'autobiographie" : Proust n'a-t-il pas excellé dans ces deux genres ? Bataille aurait-il écrit L'Histoire, comme Proust ses pastiches, aussi pour se libérer d'empreintes littéraires ? Berlol évoquait l'idée de parodie de l'incipit de Si le grain ne meurt : est-ce réminiscence littéraire du lecteur ou de Bataille ? Juste avant le chapitre sur Proust dans l'Expérience intérieure, Bataille parle de la "servitude intellectuelle", dont bien sûr la réminiscence participe, non ?
Ce ne sont juste que quelques questions naïves et des bouts de raisonnement comme quoi "réminiscences" révélerait peut-être plus qu'il n'estompe.

11. Le mercredi 30 novembre 2005 à 08:16, par Bartlebooth :

Et d'ailleurs, le nom Marcelle, ne serait-ce pas une réminiscence de Proust ?

12. Le mercredi 30 novembre 2005 à 08:29, par vinteix :

Assez d'accord... Il est vrai qu'il s'agit a la fois de coincidences et de reminiscences, venues du passe (l'oeil - aveugle - du pere ne cesse de planer comme celui d'un spectre sur cette histoire... soubassement autobiographique largement decentre et metamorphose).
Il est d'ailleurs a noter que dans "Reminiscences", par rapport aux "Coincidences", Bataille a atténué certaines confidences trop intimes concernant ses parents... abandonnant aussi au passage l'expression revelatrice : « ce récit en partie imaginaire ».
...coincidences et reminiscences venues aussi des lectures, bien sur : Sade, les romans noirs, Proust... emprunts litteraires qu'on connaissait deja mais qui ont ete recemment (re)fouilles par Jean-Louis Cornille dans "Bataille conservateur. Emprunts intimes d'un bibliothecaire", (L'Harmattan, 2005), interessante etude, meme si, bien sur, l'ecriture de Bataille souffle un vent de liberte qui va bien au-dela de ces emprunts ou pastiches. "Il a emprunte malgre lui" me semble tres juste... encore une histoire de "contrainte".

13. Le mercredi 30 novembre 2005 à 08:34, par vinteix :

la "Marcelle"... oui, bien sur... "Simone" aussi peut faire echo au nom de famille d'Albertine, "Simonet". Dans le recit, Bataille parle d'ailleurs a un moment de "l'extraordinaire hantise des noms". Et un des premiers projets (avortes) d'ecriture de Bataille etait d'ecrire un roman, "a peu pres dans le style de Proust".
Dans son etude, Cornille fait surtout un rapprochement assez precis avec la scene ou l'amante de Mlle Vinteuil crache sur le portrait de son pere... qui renvoie chez Bataille a la profanation maternelle, mais aussi paternelle.

14. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:01, par Bartlebooth :

Bien, je suis content d'avoir eu une bonne intuition avec Proust.
Et Dali, en 1929 : "Parfois je crache par plaisir sur le portrait de ma mère". A l'époque, Dali et Bataille devaient trouver des échos chez l'autre.

15. Le mercredi 30 novembre 2005 à 17:44, par vinteix :

cf. un article de Bataille sur Dali dans la revue "Documents" intitulé "Le jeu lugubre". De plus, bien sûr, Bataille a été très marqué par "Le chien andalou".

16. Le jeudi 1 décembre 2005 à 09:46, par Bartlebooth :

Oui oui, me souviens, c'est d'ailleurs par cette toile, "Le Jeu lugubre", qu'ont commencé les différends entre Dali et les surréalistes ; et Bataille, en appréciant cette toile, s'éloignait un peu plus du groupe...



Mercredi 30 novembre 2005. Avenues de la resquille.

Que les médias traditionnels et de masse ne conçoivent qu'avec aigreur et ressentiment qu'il existe de nouvelles formes de savoirs qui se partagent dans le cadre d'une diffusion qui leur échappe totalement, nous le savions déjà, blog ou pas blog. Philippe De Jonckheere, tombant par hasard sur une émission de radio, nous en apporte un nouveau témoignage, avec le sel qu'il sait y mettre et en donnant accès à l'émission en question.

Je l'ai fait ! Un problème de remplissage de baignoire avec une tasse et un autre de Hambourg-Séville (2000 km) avec consommation d'essence et temps de voyage arrêts compris. Dictée, calcul, questions, réponses, le tout écrit et oral. Ça amuse et ça instruit. En fin de deuxième année, les étudiants sont tout à fait capables de ce type de lecture mise en scène. Et moi, ça m'éclate.

Je lévitai je les évitais
leurs vétilles verbeuses loin devant derrière
mes rêves de vent de feuilles chues
le retour de leur silence m'abîme chaque année
vénéneuses avenues de la resquille
Heureuse elle vient aux eaux vertes
premier baiser sous des troènes couchés
Oh laisse-la glisser dans le nuage s'y fondre
ouverte
au vert

Réunion au neuvième étage. Vue dégagée sur la plaine et plus loin, des crêtes, d'épais nuages bleus et roses qui contrastent avec la clarté électrique du centre ville. Cherchant tout autre chose dans ce livre, je tombe sur un passage de Claude Coste qui est raccord avec ce que j'écrivais hier :
« Dans Histoire de l'œil, l'érotisme de l'écriture réside moins dans la thématique que dans le jeu avec la langue. Ce sont les transgressions de la langue en tant que telles qui deviennent érotiques et traduisent la présence sensuelle de celui qui écrit. Transgression de la langue et, par là même, de l'érotisme qui sort des limites étroites du sexuel, sans donner prise à la moindre entreprise de sublimation.» (Claude Coste, « Comment ne pas manquer le corps ? Barthes, lecteur des surréalistes », dans Barthes, au lieu du roman, sous la direction de Marielle Macé et Alexandre Gefen, Paris : Éditions Desjonquères, Éditions Nota Bene, 2002, p. 62-63)

Au centre de sport, plein d'aventures.
Commencer un nouveau livre — L'Affectation d'Alain Sevestre — et mettre à l'épreuve les nouvelles chaussures. Sur les trois premiers chapitres pédalés, je retrouve l'étonnement de mes propres débuts : le cœur du métier d'enseignant — donner des cours — est beaucoup moins problématique que la gestion de l'environnement, qu'il s'agisse de la hiérarchie ou des collègues. Je ne sais pas encore ce qui va se passer, mais je suis déjà de plain-pied.
Courir, le moulé d'un chausson, le guindé de la cheville, le sabot à ressort, et devant moi, l'écran d'une nouvelle machine qui indique la vitesse, la distance, les calories, mais qui accueille aussi les chaines de télévision. Et ma foi, quand on court une demi-heure sur un tapis, c'est bien utile.

« Elle, je ne sais pas comment elle se débrouilla, se mit du chocolat dans les cheveux. Debout, par la suite, devant la machine à café, je croisai les pieds, avant-bras au mur, l'écoutai raconter mon cas, déhanché, comme si j'étais sorti depuis longtemps de mon histoire, cow-boy mature, ne m'en laissai pas compter. Et même lorsque, confirmant mes suppositions, elle m'apprit qu'adolescente elle avait détenu deux ans le record de France de saut en longueur, toujours déhanché, je restai sur ma position.» (Alain Sevestre, L'Affectation, Paris : Gallimard, 1997, p. 19-20)

Dîner. D'une grosse tomate, j'essaie de faire quelque chose de provencal, au four puis au grill, avec de l'ail et de l'huile d'olive. Ça cuit à peu près, la chair de tomate tient bien, mais au lieu de dorer, la purée d'ail devient... verte ! Néanmoins, c'est excellent. Comme des tomates provencales au four !

Commentaires

1. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:06, par Arte :

Je souhaite vous parler de Robert Musil.
Robert Musil est né le 6 novembre 1880, à Klagenfurt (Autriche).
Demain, nous parlerons du décès de Robert Musil.

2. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:12, par alain :

Plus de vin.
Ressortir?
Trop froid. C'est alors que, bon, cette bouteille apportée un soir par des invités illustres et que nous ne bûmes pas (d'autres vins les attendaient (en prirent-ils ombrage ? Je ne les vois guère)) tend son goulot en bas du buffet (ce n'est pas un buffet mais je ne vais pas non plus me lancer dans la description de mon chez moi). Elle est en bas.
J'avise l'étiquette. Corton-Charlemagne, grand cru, 2001 (n°1896), mis en bouteille par J. D'Issoncourt Lorraine, négociant éleveur à Nuit-Saint-Georges. J'aime bien l'apostrophe du nom.
L'ouvrir ? La laisser ?
J'ouvre. Je n'en ai jamais bu. C'est délicieux. Je vous la recommande. (c'est du vin blanc mais à ce niveau (comment je parle ?) il n'y a plus de blanc plus de rouge.
Au passage.
Je viens de découvrir un vin rouge à 5 euros très bon. Avec un nom pas piqué des vers.
Un caviste la vend rue de Rochechouart, au 54.
Ceux que ça intéresse. (comment je parle ! je n'en suis qu'à mon troisième verre mais c'est vrai qu'il cogne, 13% vol)

3. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:14, par alain :

J'ai dû mettre plus de six minutes à écrire mon machin parce qu'il n'y avait pas de commentaires à l'instant.
Bon, faut que je recadre Robert Musil.

4. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:43, par FB :

rue de Rochechouart à Nagoya, ou rue de Rochechouart à Tokyo : faut savoir ? décidément de plus en plus polyvalente, la maison Berlol !

5. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:57, par k :

bonsoir, moi aussi je boirais bienun petit verre de ce vin, il a l'air bien bon. sinon c'est bien robert musil??? encore un truc qu'on trouve pas en bibli j'parie. Bon faut que je finisse les étagère pour L. C'était bien intimité de chereau, ne suis fait "de battre mon coeur c'est arrêté" par trop mal et puis y'a le beau vincent,un fils à tricotter (en file ou l'on peut tricotter devant sans probléme)

6. Le mercredi 30 novembre 2005 à 12:05, par Arte :

Nous parlerons DEMAIN, du décès de Robert Musil, puis nous évoquerons les 57 % de la première page lue (par nous < ---- moi !). Pas de précipitation...

7. Le mercredi 30 novembre 2005 à 12:10, par Arte :


(c'est quand même genant de commenter Alain Sevestre quand il est saoul !!! Non?)

8. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:04, par k :

La pluie….
C’est ce qui ne manque le plus je crois, ne pas pouvoir être sous elle, lorsqu’elle arrive, doucement, brutalement, n’importe quand. Elle est là et je l’entends, je sens sa présence, son appel mêlé au vent. C’est ce qui me manque le plus de ne pouvoir la rejoindre n’importe quand. Elle est là, incessante et ce manque intolérable de ne pouvoir en être imprégnée…doucement brutalement. Marcher avec elle dans les rues, les rues de cette ville, la nuit me mêler à elle, cette pluie qui doucement brutalement me pénètre , m’englobe dans sa totalité.
Les larmes sur mes joues peuvent enfin couler, on ne sait plus on les confond avec cette pluie. Avec la pluie ces gouttes salines, je les entends s’écraser telles des balles de plomb sur mon corps. Elles me caressent me transpercent, d’où viennent t’elles des ces yeux du ciel, de ce ciel couleur d’ombre….va savoir…
Mais dans ce tout confondu, elle, elle peut enfin sortir, contenue dans ce corps depuis des siècles, elle attends ce moment je la libère, elle s’apaise, pour me revenir plus violente encore mais qu’importe.
Ce jour là, c’était un jour où l’on pouvait vivre nu, ni trop chaud, ni trop froid. Ces jours où le temps est d’une insipidité monstrueuse. Elle, elle aurait pu prendre corps avec ce cri, si terrible, si déchirant qu’il en est resté muet. Comme L V Stein lors de ce bal tout comme elle. Il est resté muet, prisonnier, c’est incorporé dans chaque cellule, dans leur noyau même insidieusement comme cette pluie.

9. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:05, par Bartlebooth :

(bah non ! ça ne devrait pas être plus gênant qu'il écrive alors qu'il est saoul)

Nous, on est en train de boire un blanc à 13,5°. 2,45 € la bouteille. Ben, pas mal du tout !

10. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:31, par jcb :

Mon cher Alain,
à 85 euros la bouteille, je l'aurais bue avec mes " invités illustres ".
Au fait qu'appelez-vous invités " illustres " ?
Je voudrais les noms . :-)
JCB

11. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:53, par Bartlebooth :

à 85 euros la bouteille, faut pas hésiter et improviser un boeuf au vin

12. Le mercredi 30 novembre 2005 à 15:58, par Berlol :

Euh..., à ce prix-là, t'aurais pu nous attendre !
Tout' façon, c'est pas la peine de rien dire, i cuve, à l'heure qu'il est...

13. Le mercredi 30 novembre 2005 à 19:45, par alain :

Sauf que qui veille le clavier à 4 heures 30 et des poussières, c'est moi.
85 euros. Bon sang!
Je ne vois qu'une chose, les invités ont dû se la faire offrir et tiens ! oui, apportons ça ce soir. Sans savoir.
Non, peu probable.
Le prix.
Et dire que pendant une semaine je n'ai rien pu tirer avec ma CB parce que j'étais déjà à découvert du mois qui vient et que la putain de banque va encore me facturer des agios, sans parler des frais de je ne sais quoi.

14. Le mercredi 30 novembre 2005 à 20:30, par alain :

Et voilà, je lance un jeu-concours sans lots sur le nom d'un vin bien moins cher et on désire plutôt le nom d'invités ! Ah lala. Je vous le dirais mais pas ici, autre part, je ne sais pas trop où, en fait.
J'ai vu qu'on parlait d'Adidas dans un billet supra.
Vends (je ne recule devant rien) Adidas, édition limitée à 1000 ex. ou 3000 (j'ai oublié)(on me l'a dit, j'ai voulu vérifier mais il y a tellement de pages sur le sujet que j'ai renoncé), sorties à l'occasion des 35 ans de la marque, taille 10, série I love NY.
Sur ebay, c'est compliqué (pour moi).
Elles sont neuves. Je veux dire que mon voisin ne les a jamais portées.
J'ai d'autres trucs à vendre.

15. Le jeudi 1 décembre 2005 à 02:38, par Cécile :

[aparté marketting :
on fait un deal : grâce à votre appareil numérique, je photographie les deux (superbes) robes et le (mirifique) manteau neufs que je veux justement fourguer sur ebay depuis quelques temps pour apaiser ma carte bleue, ooh là ooh là la CB (sur le ton au baudet) laquelle ne désourcille pas, elle, depuis presque trois semaines (qui dit mieux ? c'est un nouveau jeu sans lot) et je veux bien m'occuper des chaussures sur ebay, j'ai fait ça pendant un an pour le compte de mon patron fou, à fourguer des horribles poupées "d'artiste" allemandes signées Kathe machin, aryennes et poussièreuses, 200 euros pièce en départ d'enchère pour les plus petites, et le pire du pire, mais en même temps c'est la bonne nouvelle du jour, Alain, c'est qu'elles ont été achetées (simplement, quelques mois après j'ai réussi à négocier un licenciement mais c'est une autre histoire).
sérieusement, si vous m'envoyez deux trois photos de vos Love NY, je peux essayer.]

16. Le jeudi 1 décembre 2005 à 02:42, par Cécile :

[en même temps aparté système D avenue de la resquille c'est bien]

17. Le jeudi 1 décembre 2005 à 12:05, par alain :

Cécile, oui, je veux bien de l'aide. Que dois-je faire ? Les photos, oui, je peux, je les envoie où ?

18. Le jeudi 1 décembre 2005 à 13:08, par cécile :

vous trouverez ce qu'il faut ici www.zazieweb.fr/site/pers... ...
Juste deux trois photos, et une description la plus complète possible(état neuf ou comme neuf, lacet gauche frisé, semelle auto-courante sur pelouse non tondue, toile auto-grattante la nuit, tout ça).

19. Le jeudi 1 décembre 2005 à 13:37, par k :

hello cécile komment vas, tu te lance dans les affaires

©Berlol, 2005.