Mardi 1er novembre 2005.
Des canards des tubes. Presque rien lu, presque pas de temps devant l'ordinateur. En revanche, déplacement ferroviaire en finissant ma nuit, air brassé en classe et bonne réactivité des étudiants, performance pongistique avec David qui se découvre smasheur, puis discussion dînatoire avec Clotilde chez Rhubarbe. Donc, que de bonnes choses mais de ces journées où l'on n'a pas cinq minutes à soi dans la succession des activités. Journée active mais journée blanche pour la pensée en soi. Ou pour la psyché... Comment dire ? Ou c'est de la fatigue. Ou alors un effet 1er novembre (les morts, la grisaille, on est peu de chose...). Élargissement. Plus on fait travailler de gens et plus on fait travailler les gens, plus on a de journées blanches enfilées les unes dans les autres. Au point que ce sont finalement les gens eux-mêmes qui sont blancs, vides, mécanisés, lobotomisés de leur conscience d'être, et habitués à cela — certains allant même jusqu'à le revendiquer, refuser de penser sur soi. Aubaine pour tous les simplificateurs (politiques, scientifiques, sociaux, publicitaires, etc.) qui les manipulent. Une matière blanche de ne pas penser à elle-même. Juste produire et consommer. Comme on dit des canards des tubes digestifs... Comment aimer son prochain, dans ces conditions ? Où trouver l'enthousiasme pour lequel on garde idéalement l'idée idéale qu'il serait bon, qu'il serait bon qu'il y en ait si tout le monde en avait ? À moins que ce ne soit qu'une illusion de nos cerveaux malades de christianocentrisme. Le sage chinois ne cherche que l'harmonie. En moins d'une semaine, on a mis le maillot de corps, le petit pull ou la veste chaude et l'écharpe. Belle journée de soleil mais dix degrés de moins dès qu'il se retire. À surveiller : c'est généralement la période où j'attrape ce satané rhume bête et qui me tient trois semaines... Un homme averti (par son blog) en vaut deux. Commentaires1. Le mardi 1 novembre 2005 à 09:57, par Arte : Absolument. 2. Le mardi 1 novembre 2005 à 10:53, par alain : Bartlebooth, oui, c'est cela, manquait l'exaltation qui pousse
à la joie, l'approbation complète, l'adhésion totale
pour me transporter dans le 16ème et voir Coco Rosie. 3. Le mardi 1 novembre 2005 à 11:40, par Arte : Absolument. 4. Le mardi 1 novembre 2005 à 12:43, par cel : Cocorosie, elles donnent sur scène, même avec une mauvaise mise en son (cf à Evreux cet été), Devendra aussi, qui en prime en moins d'une demi-heure tombe la liquette brodée, le maillot de corps, le petit pull ou la veste et l'écharpe selon la saison pour se tortiller en tatouages (absolument) 5. Le mardi 1 novembre 2005 à 13:43, par FB : oui oui, on passe par là 6. Le mardi 1 novembre 2005 à 14:12, par Berlol : Y'a pas de petites économies ! et puis je vais même finir par le lire, moi qui n'en ai pas pipé mot jusqu'ici... Comme quoi faut jamais être d'un avis définitif. Côté atelier, je viens de lire chez toi que c'était parfois un peu galère. Donc crevant au physique comme au moral. Alors : amitié et soutien moral. 7. Le mardi 1 novembre 2005 à 14:18, par FB : si ce que tu as lu c'est ça 8. Le mardi 1 novembre 2005 à 14:31, par Berlol : Exactement. Et parfois, c'est lourd à ramasser. Mais c'est ainsi que les hommes vivent, comme dit à peu près le poète... 9. Le mercredi 2 novembre 2005 à 00:32, par Arte : Certes. 10. Le mercredi 2 novembre 2005 à 21:51, par Manu : Je me suis récemment posé cette question de
cette accélération de notre rythme de vie quotidien, qu'est-ce
qui fait qu'on en soit arrivé là, pourquoi la subissons-nous,
pouvons-nous ralentir, qui tire les ficelles, est-ce (en partie) la faute
aux progrès technologiques ?... 11. Le mercredi 2 novembre 2005 à 21:53, par Manu : Tiens, j'aurais dû mettre "naturelles" entre guillemets... |
Mercredi 2 novembre
2005. Avec leurs seuls sabre et courage. En marge du Protocole de Kyoto, nous nous interrogions en classe ce matin sur les origines des pollutions, d'une façon générale et historique. Une étudiante sait que l'industrialisation commence en Angleterre puis en Europe continentale entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. Cela nous fait donc deux cents ans d'avance sur des pays qui commencent à polluer depuis quinze ou vingt ans... D'où la difficulté de leur faire respecter l'environnement aujourd'hui. Au sujet du Japon, on me répond que son industrialisation aurait commencé... après la Seconde Guerre mondiale. Les lacunes et les mythes de l'histoire du Japon pour les Japonais eux-mêmes sont donc à ce point conséquents. Je demande alors si c'est avec leurs seuls sabre et courage que les Japonais ont vaincu les Russes en 1905... Très bon moment dans un réfectoire de l'université (12h15-14h) : rencontre, sous notre houlette, entre une soixante de nos étudiantes et trois étudiants de japonais venus de France, plus une américaine de l'Iowa qui ne veut pas perdre le français appris chez elle. Les premières minutes sont un brin protocolaires mais vite des petits groupes se forment et les conversations démarrent autour des collations et sandwichs, verre de thé ou de jus de fruit en main (pas d'alcool dans l'enceinte de l'université, bien entendu). On voit beaucoup de téléphones sortir pour échanges de numéros et photos de doigts écartés. « S'il y a une créature sur Terre qui est moins idéologique qu'une autre, la moins idéologique possible, c'est le littéraire. C'est celui qui, après avoir décomposé tous les mots, dans toutes les lettres, perd peu à peu la signification de tout. S'il y a un individu qui ne peut répondre à rien, au contraire du prophète, du philosophe, du politique, c'est le littéraire. Et ce rien-là n'est pas une fiction, c'est vraiment une passivité très particulière. La lecture requiert en lui une capacité vertigineuse de passivité, qui fait que, dès qu'il est plongé dans son immersion, il ne peut pas être découragé, parce qu'il se noie, il est englouti...» (Pascal Quignard avec Alain Veinstein dans Surpris par la nuit le 31 octobre — je voulais aborder les désopilantes Répliques de samedi dernier sur la pornographie, mais je donne la priorité à Quignard.) Des hypocrisies en général, et des médias en particulier. Jugement Dieudonné/Fogiel, des centaines de pages épluchées pour savoir qui diffame l'autre, avec appel à l'intégrisme et à l'odorat... et cette tardive remarque d'un commentateur sur les gains générés par les dizaines de milliers de SMS reçus par l'émission de télé. En résumé : plus vous protestez contre l'émission, plus ça nous rapporte — même si on ne diffuse rien (ou si peu) de ce que vous nous dites ! Google joue au même jeu du scandale qui rapporte gros (« Les annonceurs, insérant leur message face aux réponses aux requêtes des internautes (AdWords 51% du CA) [...] », in Jean-Michel Salaün, Bibliothèques numériques et Google-Print, chez ArchiveSic) et fait apparaître le chiasme des hypocrisies, celle du marchand et celle du prince : « La relation entre les notions d'accès et celles de publication se brouillent au point que le président de la Bibliothèque nationale [de France], qui a vocation à tout rendre accessible propose de sélectionner, tandis que l'opérateur privé [i. e. Google], lui, collecte sans exclusive.» (Excellente remarque.) Le scandale de demain sera-t-il évité ? C'est aussi en signe d'espoir que Quignard ouvre ce billet. Sinon, je suis d'accord avec cet article d'Éric Naulleau dans Libération (fors la surévaluation de Toussaint) : « Quelle ultime limite faudra-t-il franchir pour que cesse enfin le scandale du Goncourt ? Un récent et sévère rapport du Service central de prévention de la corruption (SCPC), remis au ministre de la Justice, dénonçait déjà (entre autres) la confiscation des prix littéraires, et du très important chiffre d'affaires que ceux-ci génèrent, au profit de quelques grandes maisons d'édition et pointait la difficulté "de faire la part des choses entre les membres des jurys, généralement tous auteurs d'œuvres littéraires, et les maisons qui les éditent". La plus célèbre des distinctions automnales semble à présent décidé [sic] à jeter aux orties tout souci de déontologie. Soudain l'été dernier, François Nourissier, ancien président et toujours membre influent du jury Goncourt, faisait savoir que son choix personnel se portait définitivement sur la Possibilité d'une île de Michel Houellebecq, les quelques centaines d'autres romans parus à l'occasion de la rentrée littéraire se trouvaient ainsi relégués au rang de quantité négligeable, tout juste bons à faire masse et pas même dignes d'une lecture superficielle. Sans crainte du ridicule, la deuxième liste du Goncourt intégrait pourtant in extremis un ouvrage absent de la première sélection, à savoir Trois Jours chez ma mère de François Weyergans, paru tardivement (c'est-à-dire fin septembre) chez Grasset. Jugements formés a priori et passe-droits font ici bon quoique paradoxal ménage. Afin de bien enfoncer le clou où accrocher ce triste portrait de la république des lettres, le Monde du 8 octobre dernier rapportait, sous la plume d'Ariane Chemin, que Michel Houellebecq et François Nourissier ont pris l'habitude de se retrouver à l'heure du goûter dans l'hôtel particulier du second où il arrive au premier, "trop las pour retrouver le chemin du retour", de passer la nuit sur le canapé. Touchante générosité qui consiste à offrir tout ensemble à son hôte non seulement le toit, mais aussi le couvert chez Drouant puisque le grand aîné, apprend-on dans le même article, se bat depuis cinq ans pour "le jeune écrivain" et ne souhaite rien tant que "lui offrir le prochain prix de l'académie Goncourt, le 3 novembre". Mais rien ne sert de triompher entre amis, encore faut-il y parvenir sans péril. C'est ainsi que la troisième et dernière sélection du prix Goncourt, rendue publique le 25 octobre, a pris soin d'écarter tous les livres porteurs d'une quelconque ambition encore présents dans la deuxième sélection (Waltenberg d'Hédi Kaddour ou Lutetia de Pierre Assouline), déjà très édulcorée (où est donc le Goût des femmes laides de Richard Millet ? la Serveuse était nouvelle de Dominique Fabre ? où sont donc les Jouets vivants de Jean-Yves Cendrey ?), et de n'entourer le lauréat idéal que de livres peu susceptibles de lui porter ombrage. Falaises d'Olivier Adam se révèle un roman dépourvu d'à peu près tout ce qui caractérise la véritable littérature (style, ton, nerf, vision) et s'apparente au mieux à une rédaction de bon élève, lisse jusqu'à l'impersonnel. Trois Jours chez ma mère de François Weyergans, sous les apparences d'une mise en abyme de l'impossibilité d'écrire, consiste en un insupportable et vain bavardage aux limites du remplissage. La bande des quatre est complétée par Fuir de Jean-Philippe Toussaint, sans doute le plus honorable texte du lot, même si son auteur pourrait concourir en bonne compagnie au titre d'écrivain français contemporain le plus surévalué. Quoi qu'il en soit, l'auteur de la Salle de bains représente la dernière chance d'éviter le scandale dans le scandale que constituerait l'obtention du prix Goncourt à la Possibilité d'une île, où notre champion hexagonal de la modernité littéraire, après avoir penché vers SAS dans son précédent opus (Plateforme), lorgne désormais du côté de la collection Harlequin ("J'ai 40 ans, elle en a 20 : notre amour est-il impossible ?") et distille un ennui qui donne une idée de l'infini. Mais inutile de trop compter sur les autres distingués membres du jury pour ramener François Nourissier à la raison littéraire. Didier Decoin, par exemple, déjà coupable de l'inexpiable forfait d'avoir proprement équarri le Comte de Monte-Cristo aux fins d'adaptation télévisée pour TF1, a fait paraître voici quelques mois un livre intitulé Avec vue sur la mer (Nil). En page 103, on y lit : "Ce système-là, prédisait M. Bonnet, finirait par nous asphyxier aussi sûrement que les émanations d'oxyde de carbone avaient eu raison de ce pauvre Marcel Proust." Quand on confond Marcel Proust et Émile Zola, il est à craindre qu'on ne parvienne pas non plus à distinguer entre Houellebecq et la littérature.» Dénonciations cathartiques. C'est à peu près le titre que l'on pourrait donner à l'ensemble des films de Jean-Pierre Mocky dont je viens de voir le récent Vidange (1998). Sujet et ton sont aussi corrosifs que trente ans avant, mis au goût du jour et remarquablement joués. On peut remarquer plus d'économie dans les effets, du lapidaire loufoque dans les dialogues, et, qui fait tourner la fronde plus vite, de l'ellipse. Commentaires1. Le mercredi 2 novembre 2005 à 09:15, par Arte : Tout à fait ! 2. Le jeudi 3 novembre 2005 à 00:41, par jcb : Tout à fait, tout à fait !! 3. Le jeudi 3 novembre 2005 à 03:43, par vinteix : C'est vrai ça ! 4. Le jeudi 3 novembre 2005 à 03:51, par Berlol : C'est un concours d'enthousiasme ? 5. Le jeudi 3 novembre 2005 à 04:21, par Arte : Absolument. 6. Le jeudi 3 novembre 2005 à 04:37, par Manu : Oui !!!!!!!!!!! 7. Le jeudi 3 novembre 2005 à 05:51, par vinteix : enthousiasme et passsion ! |
Jeudi 3 novembre 2005.
Planète littéraire dans l'oreille. Il est 9 heures moins cinq, heure du Japon. Dans quelques minutes, on saura le nom du lauréat du Goncourt... Quand on me lira, il sera déjà connu, sauf de ceux qui auraient du retard à l'information. Alors pourquoi mettre ça en scène de cette façon ? Pour inscrire ma première réaction, ma propre surprise. Ah, c'est Weyergans ! (Voir ce qu'en disait Éric Naulleau hier...) Va pouvoir s'acheter une maison... Enfin, c'est ce qu'il disait dans le Tout arrive du 27 octobre... On écoute le direct : La violence dans les quartiers... Un psychologue de Garges-les-gonesses (où j'ai habité jusqu'à 14-15 ans)... De Villiers et les français qui souffrent... Une commémoration des Camps... Chirac et la vigilance... « Car rien n'est jamais définitivement acquis.»... Marseille, les transports et la médiation impossible... achever les HP... Procès Jean-Claude Brisseau, harcèlement contre perversité... Retour à Drouant... Ambiance survoltée... et peu de réaction... Weyergans, par six voix contre quatre... « Le grand perdant, c'est Michel Houellebecq... », dit la journaliste du 13-heures de France Culture. Le Renaudot pour Nina Bouraoui, tout le monde est surpris... mais ça s'explique... Je n'en suis pas sûr, pour le grand perdant. Ses partisans vont en faire un martyr. Non, en revanche, j'ai vraiment une larme de déception pour Jean-Philippe. Retour en arrière. Petit matin de jour férié ; jour de la culture au Japon. Première lecture et totale sympathie avec JCB que je remercie pour ses fleurs. Thé anglais et œufs brouillés. Une autre planète littéraire dans l'oreille : quel drôle d'oiseau, ce Dominique Meens ! et combien était beau son Surpris par la nuit tiré de l'Ornithologie du promeneur ! Translation de quelques centaines de kilomètres pour écouter quatre interventions du colloque Sartre (Penseur pour le XXIe siècle ? — heureusement qu'il y a un point d'interrogation...) à l'Université Aoyama Gakuin. J'y retrouve quelques connaissances chercheuses : Patrice, Michaël, Hervé, Brigite, Bill. Beaucoup de collègues japonais... À ce propos, on m'a demandé un jour pourquoi je citais plus volontiers les noms des Français que des Japonais que je rencontre. La réponse est assez simple : je ne maîtrise pas les codes de connivence liés à la culture japonaise et aux niveaux hiérarchiques des personnes dont je pourrais parler. Par conséquent, il pourrait arriver que je froisse des personnes, franchisse quelque ligne invisible sans m'en rendre compte, que l'on me considère ensuite comme un ingrat, un goujat, un graphomane, un malade, etc. Donc, éviter le poteau noir pour ne pas avoir à ramer. Sauf quand la présence d'une personne est officielle, liée à un évenement, comme c'est le cas aujourd'hui. Ainsi je peux dire que j'ai écouté avec plaisir Nao Sawada que je connais bien parler de Sartre biographe malgré lui, puis Atsuko Ubukata, que je ne connais pas, sur la psychologie du développement et enfin l'ami François Bizet sur la littérature comme commerce (ce qui recoupe en partie mes soucis des Salons littéraires sont dans l'internet... sans doute ne le sait-il pas...). Mais j'étais surtout venu pour écouter Gilles Philippe, comme je l'annonçais lundi soir, et je n'ai pas été déçu — encore qu'une bonne partie de son exposé était déjà dans son Sujet, verbe, complément... Mais tout de même, oralement ça irrigue différemment le cerveau, ça fait réfléchir sur un autre mode... en tout cas, pour moi. Je le reverrai demain, à la MFJ à Ebisu, pour une journée de documentaires sur Sartre. « Ce n'est donc pas contre Proust que Sartre lit Flaubert, mais avec Lanson, c'est-à-dire par le prisme d'une norme grammaticale et stylistique que lui a inculquée l'école de la IIIe République.» (Gille Philippe, Sujet, verbe, complément. Le moment grammatical de la littérature française, 1890-1940, Gallimard, p. 175.) Commentaires1. Le jeudi 3 novembre 2005 à 07:21, par Arte : Certes. 2. Le jeudi 3 novembre 2005 à 07:55, par alain : Garges-lès-Gonesse, son Mammouth... Moi, c'est Le Blanc-Mesnil, de 10 à 26 ans. Garges, on y allait pour les hypermarchés à un moment traîner. Ah lala. 3. Le jeudi 3 novembre 2005 à 08:37, par F Jost : Bon, j'avance dans mon enquête pour contacter Berlol....
il est au Japon... il n'a pas dû recevoir le message que je lui ai
adressé ce matin, ce dernier étant arrivé sur le blog
de Jacques André.... la toile du blog serait-elle semblable à
une toile d'araignée où se croisent et s'entrecroisent les
commentaires des uns et des autres sans que l'on sache vraiment qui parle
à qui.... et après tout qu'importe, la toile se tisse, les mots
se disent... et dans la lumière du matin, elle resplendit d'une architecture
de gouttelettes de rosée ensoleillée 4. Le jeudi 3 novembre 2005 à 12:05, par Arte : Absolument, il est au Japon. Pour le moment du moins, car il sera à Paris en mars. Voila, voila. 5. Le jeudi 3 novembre 2005 à 15:18, par Berlol : Cher François Jost, bienvenue au JLR ! Chez Jacques
André c'est Grapheus Tis, ici c'est le JLR. Chacun peut avoir comme
ça son espace de publication et les commentaires y afférents...
On se croise, on se visite, on se lie, sans obligation, par goût et
estime mutuelle. Du coup, il peut se passer des trois ou quatre jours avant
qu'on repasse chez l'un ou chez l'autre... 6. Le jeudi 3 novembre 2005 à 23:17, par Arte : Enfin, il vous courrielle ... 7. Le jeudi 3 novembre 2005 à 23:33, par Berlol : Merci de votre attachement, mon petit Arte ! 8. Le vendredi 4 novembre 2005 à 01:35, par Arte : Je vous en prie, Monseigneur ... |
Vendredi 4 novembre 2005.
Mon appareil m'a dit. Il est 16h40... Ne le répétez pas, mais je me suis évadé de la Maison franco-japonaise... En plein milieu de Sartre contre Sartre, un documentaire que je trouvais plutôt mauvais, je me suis trouvé tout ensartré, dépité de ne pas être au beau soleil du dehors et je suis sorti... Je m'étais déjà coltiné — avec beaucoup d'intérêt et d'attention — les deux heures de Sartre : une vie, émission de Frédéric Mitterrand de 1990, tournée au Flore avec un riche parterre de têtes. Puis le déjeuner marrant comme rarement au Marché aux puces avec Brigite, Patrice, Bill et Laurent (terrine de légumes et confit de poulet, mais moins bon que le poulet du Saint-Martin). Libre, ivre de soleil à 15 heures, mon premier geste a été de vouloir faire des photos. Mais mon appareil m'a dit que j'avais oublié la carte mémoire à la maison. J'y suis retourné, ai replacé la mémoire à sa place, pris un thé avec T. au 4e, admiré la progression des destructions devant chez nous. Puis j'en ai profité pour modérer quelques messages pour Litor. On s'emballe (s'empale) ces jours-ci sur le mot attachement que j'ai innocemment utilisé pour pièce jointe. Voyez les détails. Les litoriens ont-ils tous bien compris que les archives sont maintenant publiques ? (enfin, tant que cela ne pose pas de problème...) Allez ! Quelques instants de concentration sur Duras, ma petite Lol à affûter pour demain matin, et j'y retourne... (La suite, ce soir ou demain.) Le lendemain : Suis donc retourné à la Maison franco-japonaise, dans l'auditorium, pour le dernier quart d'heure de la table-ronde finale. On en était encore à discuter de l'éventualité ou non d'un style philosophique univoque — sorte de fantasme que Sartre (et d'autres) envisageait mais qui ne pouvait pas se matérialiser dans la langue — différent ou opposé aux styles littéraires naturellement plurivoques. Mais y a-t-il un seul mot qui ne soit équivoque ? Plus sérieusement, le cocktail dînatoire. J'y retrouve bien des connaissances, dont MA, venue de Fukuoka, qui me présente JFR, nouvel attaché d'ambassade et ancien étudiant de Paris 3, tiens ! comme c'est drôle ! C'est aussi le grand retour d'Arnaud qui prend quelques bonnes photos (alors que je ne sors pas mon appareil — question de feeling, pas assorti à ma cravate, sans doute...). Bien sûr, Gilles Philippe est là, qui me dédicace son livre à l'envi (au temps pour moi) et avec qui je passe au Goncourt, Weyergans plutôt que Houellebecq et dans le regret de Toussaint. CQ revient sur la déplorable stratégie marketing, qu'elle a vécu de l'intérieur. Puis on évoque l'an prochain, la francophonie à l'honneur... mais personne n'est au courant. Il va encore falloir ramer. Pour l'heure, rentrer à la maison suffira (encore merci à notre hôtesse). Et retrouver, puisque son plan marche, Lol (p. 67-74) en plein ravissement... Commentaires1. Le vendredi 4 novembre 2005 à 01:58, par Arte : Tin, ça déchire grave chez Litor ! Même
un concours d'idée ! 2. Le samedi 5 novembre 2005 à 02:26, par FB : bien aimé que Michel Bernard vienne nous rappeler l'origine
de "tunnel" et de "troncature" 3. Le samedi 5 novembre 2005 à 02:27, par FB : désolé pour le doublon, plus mon beau participe passé sur "avait dû manger", très mal plumé aussi : dans ce nouveau blog, un double clic sur "envoyer" balance 2 fois le message? 4. Le samedi 5 novembre 2005 à 02:30, par Fabrice Trochet : Cela repose ce blog.Un bonjour de France où la réalité française est hélas catastrophique : ici c'est la guerre. Neuf nuits de violences urbaines et ce n'est toujours pas fini. Ce n'est pas prêt de se terminer. 5. Le samedi 5 novembre 2005 à 02:52, par Berlol : Doublon enlevé et texte corrigé, cher François.
Je laisse ton message suivant tout de même parce qu'il signale ce bug
de Dotclear. Donc, ne cliquer qu'une fois... 6. Le samedi 5 novembre 2005 à 04:45, par Fabrice Trochet : "ce ne sont pas les propos faussement martiaux de Nicolas
Sarkozy qui sont les réels coupables de l'embrasement actuel des banlieues.
Après tout, l'un des termes utilisé par notre va-t-en guerre
de ministre n'est-il pas, aussi, l'un des sésames du verlan utilisé
par la caillera elle-même pour désigner ses hauts faites d'armes
? Non messieurs Julien Dray, Noël Mamère et autres contempteurs
(comme Claude Dilain, maire PS de Clichy-sous-Bois) d'une réalité
infernale que votre lâcheté ignoble a créée comme
une dangereuse créature qui au moins, espérons-le en tout
cas, finira par se retourner contre votre irresponsabilité meurtrière
: ce sont vos interminables dérobades, vos continuelles approximations,
vos constantes atténuations, vos permanents mensonges, ce sont les
mêmes mots mités, travestis utilisés par vos prédécesseurs
que je désigne comme les premiers fauteurs de troubles, les uniques
brandons enflammant la poudrière et, n'en doutons pas, les détonateurs
de ce qui se prépare dans notre tranquille République, face
à quoi les actes récents commis par les chiens en meute, d'une
violence inouïe, passible, dans d'autres pays courtisés, de
la plus expéditive pendaison, ne donnent qu'un léger avant-goût.
Ce sont vos mensonges systématiques, endémiques, qui à
présent gangrènent des millions de cerveaux de simples Français
en venant à douter, par votre faute et la culpabilité fallacieuse
à laquelle vous les clouez depuis plusieurs dizaines d'années,
de leur plus élémentaire bon sens" 7. Le samedi 5 novembre 2005 à 07:05, par Arnaud : De rien pour les photos. Certaines ne sont peut-être
pas très nettes cependant, no flash oblige. Mais tu as une bonne tête
dessus. 8. Le samedi 5 novembre 2005 à 07:29, par Berlol : Tu as la référence au 3 novembre, en fin de billet, avec le lien Amazon... 9. Le samedi 5 novembre 2005 à 07:45, par Arte : A Fabrice Trochet : Ce n'est plus du fiel, c'est de la muscosité
! 10. Le samedi 5 novembre 2005 à 08:34, par cel : S. dans l'article cité, entre autres couillonneries : "Si des voyous meurent électrocutés, tant mieux !" et moi plutôt vomir que souscrire, comme chaque fois que je lis son "excellent site" ou ceux de la clique qui gravite autour et ne manque jamais de répandre la voix de son maître 11. Le samedi 5 novembre 2005 à 12:23, par FB : moi S. je connaissais pas - autre vomitive : 12. Le samedi 5 novembre 2005 à 12:33, par Arte : Cel, tu me rassures par ta seule intervention ... Je ne comprendrai
jamais le silence face à l'apologie de la peine de mort, de l'état
policier, si ce n'est militaire, et de la déportation : "Ces nouveaux
barbares défigurent les cités qu’ils habitent et y propagent
le mal. Il faut les en extirper et nous en débarrasser une bonne fois
pour toutes." Par les gaz ? 13. Le samedi 5 novembre 2005 à 12:36, par Arte : Ah, FB sauve également la mise (entre temps) ... 14. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:18, par Cécile : Pour ma part, ce texte (et pas seulement celui-ci, mais plusieurs
autres de ce S. dont je suis allée voir le site à la suite
de l'intervention de Fabrice Trochet, et aussi le ton - d'emblée ce
ton, virulent, cracheux, duquel je me disais, juste avant d'avoir compris
de quoi il retournait, que c'était bien désagréable et
maladroit, même pour exprimer une colère avec laquelle j'aurais
eu des points d'accord - au début, à lire l'extrait donné
ici, je pensais qu'il s'agissait peut-être de la critique d'un homme
de gauche adressée aux pouvoirs de gauche), bref ce texte m'a estomaquée
(atilf.atilf.fr/dendien/sc... c'est à dire plus
fort que face à des "couillonneries" (Cel)... Le propos est certes
très couillon, simpliste, mais surtout haineux, guerrier, classant
des gens et des sous-gens, prônant la mort, la famille, le travail,
réclamant les muscles de l'Etat et la guillotine, bref, on reconnaît
tout de suite, mais rien à faire, à chaque fois ça me
prend au dépourvu, et me choque (estomaque). 15. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:39, par Berlol : Je crains bien que ce fût le but de Trochet. J'ai déjà dit autrefois toute l'ordure qu'est pour moi le personnage dit "le S." et qu'il est à peu près impossible que je souscrive jamais à aucun de ses propos. Par mesure d'hygiène, je procède partout dans les commentaires au changement de nom afin qu'aucun moteur ne mène ici par sa requête. J'effacerai tout propos de type ordurier émanant de cette clique. 16. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:55, par Cécile : Bonsoir (bonjour) Patrick, 17. Le samedi 5 novembre 2005 à 16:42, par Arnaud : Sans vouloir lancer un débat au sujet de l'action de
notre gouvernement, je tiens juste à noter que je soutiens totalement
l'action de restauration de l'ordre actuellement en cours. Réfléchir
aux causes des problèmes sociaux n'est pas le rôle du Ministre
de l'Intérieur. Celui-ci travaille à maintenir l'ordre social
ou à le rétablir promptement. Cela a toujours été
comme cela. 18. Le samedi 5 novembre 2005 à 16:58, par Berlol : Et voilà, sur Dubillard : 19. Le samedi 5 novembre 2005 à 17:17, par Acheron : Je suis d'accord avec Arnaud. La situation vis à vis
des jeunes des banlieues et leur mal-être peut s'expliquer par une politique
sociale foireuse, depuis au moins 20 ans, en termes d'intégration.
Rien n'a été fait, il n'y a eu aucun courage politique, et on
a laissé des quartiers se ghettoïser sans rien faire. 20. Le samedi 5 novembre 2005 à 18:02, par Arnaud : D'accord avec toi à 200%, Achéron. 21. Le samedi 5 novembre 2005 à 18:06, par Acheron : Arnaud, voleur d'idées !! :D 22. Le samedi 5 novembre 2005 à 18:07, par Arnaud : Bah, ce sont des idées "élaborées en commun" hein ! 23. Le dimanche 6 novembre 2005 à 02:14, par Berlol : Tiens, voilà le retour du une-deux Arnaud-Acheron ! 24. Le dimanche 6 novembre 2005 à 02:47, par Cécile : Je suis d'accord avec vous (pas question d'angéliser,
de défendre - en plus, de loin, à l'abri - des comportements
violents, nocifs, injustes, parce qu'on connaît et regrette les causes
qui ont conduit, en partie, à de telles façons d'être),
mais : 25. Le dimanche 6 novembre 2005 à 02:49, par Cécile : Patrick, j'ai exporté et copié les fichiers Dubillard : merci beaucoup ! 26. Le dimanche 6 novembre 2005 à 03:00, par Cécile : "(...) avec des critères de respect, de pacification et de construction sociale" qui ne sont FONDAMENTALEMENT pas les siens. 27. Le dimanche 6 novembre 2005 à 03:34, par Arnaud : Je suis tout à fait d'accord avec toi, Berlol, sur
le contexte d'après-guerre, bien que cela soit un autre débat. 28. Le dimanche 6 novembre 2005 à 05:09, par Arte : Trop passionné, il m’arrive de t’en vouloir, Berlol,
mille excuses pour ces confidences, de n’avoir pour réaction à
certains commentaires odieux que le silence. Puis tu le romps par une analyse
qui me fait désespérer d’avoir été si mauvais
avec mon prochain. A moins que ce ne soit la qualité de ta réaction
tardive qui me rend tout chagrin de ne pas avoir recadrer moi-même le
débat plus tôt avec tant d’habilité. 29. Le dimanche 6 novembre 2005 à 06:30, par Arnaud : « Cela ferait rire si ce n’était effrayant. » 30. Le dimanche 6 novembre 2005 à 06:58, par Arte : Réaction : Arg, il manque un "s" à représentant(s). 31. Le dimanche 6 novembre 2005 à 06:59, par Acheron : Ceux qui gouvernent ne partagent pas parce qu'ils en ont le
désir compulsif… ils le font parce que sinon on viendrait prendre
les choses chez eux. Et je ne pense pas que la gauche offre davantage de
perspective de partage que la droite… sinon, le problème ne se serait
pas agravé au long de tant d'années. Là, pour le coup,
on peut dire qu'à droite comme à gauche, ça pue. 32. Le dimanche 6 novembre 2005 à 08:23, par Arte : Si l'intérêt de la crise est de poser les vraies
questions, ce n'est certainement pas en se demandant si on est pour ou contre
brûler des voitures qu'on avancera. Evidemment, on est contre. Arnaud,
jamais à une contradiction prêt, appelant "staliniens" (espérant
blesser ?) ceux là même qu'il juge partisans "du laisser-brûler-la-voiture"...
Saline aurait été de cette veine ? Pour un historien, c'est
ridicule ! Sur chaque sujet il nous faut nous coltiner ces agglomérats
de poncifs qui ne tiennent pas une minute à l'analyse, au lieu d'aller
au but. 33. Le dimanche 6 novembre 2005 à 10:53, par Bartlebooth : Cette enflure de S. a été cité, aux côtés
de François Bon, comme blog littéraire dans un article du
NouvelObs. On le trouve également dans "le portail de l'enseignement
des lettres" ( www.weblettres.net/sommai... )... Sur le site de la librairie
Mollat. Elizabeth Flory lui fait de la pub... 34. Le dimanche 6 novembre 2005 à 11:18, par Arte : Bartle, réponse : "oui". 35. Le dimanche 6 novembre 2005 à 15:10, par Acheron : Il ne s'agit pas de renvoyer ces gens aux moyen-âge.
Il s'agit d'aller sur place, et de constater que ces réseaux de gangster
fonctionne comme les système féodo-vassaliques à leur
tout début : aucune productivité, et domination par la trouille.
Contrôle d'un territoire par des gens qui sont liés par le "respect"
et l'"honneur", mais à qui cela ne dérange pas d'écraser
les plus faible. Et de fait, ils ont tout à perdre dans le retour
(efficace, hein, pas plein de promesses vides) de l'État dans les cités. 36. Le dimanche 6 novembre 2005 à 15:47, par Arnaud : Cher Arte, le stalinisme en question ne consiste pas à
être partisan du laisser-brûler-la-voiture, mais à considérer
systématiquement les partisans de la répression comme des «
fascistes ». Le mot n'est pas de moi. 37. Le dimanche 6 novembre 2005 à 16:13, par Acheron : Non, parce que lorsque l'on brûle des écoles
et et des bibliothèques, que l'on violente les habitants que l'on surprend
un livre à la main, parce que "pour qui il se prend c'te tapette",
on peut douter de la qualité du dialogue hein… 38. Le dimanche 6 novembre 2005 à 16:35, par Acheron : Dialoguer ? Mais bien sûr… 39. Le dimanche 6 novembre 2005 à 16:40, par Arnaud : C'est fou ces émeutes... Mais Paris doit continuer à vivre normalement, en vase clos. 40. Le dimanche 6 novembre 2005 à 17:39, par Acheron : Et oui, les pauvres, ils ne pouvaient pas se payer de moto… 41. Le dimanche 6 novembre 2005 à 18:19, par Berlol : Arnaud, Acheron, je crois qu'il n'est pas nécessaire ici de redonder de la sorte. On a bien compris (il y a peut-être pour vous des lieux où débattre plus utilement avec des acteurs de terrain ou des anti). Votre insistance m'inquiète quant à l'arrière-train de votre motivation. N'oubliez pas que, quelle que soit la nécessité de rétablir l'ordre, le fait que ça pète est une EXCELLENTE information pour Sarko et tous ceux qui sont plus à droite que lui (et pour lesquels il travaille depuis des années à déplacer le centre de gravité de la droite). Quant à la gauche, comme vous, je n'entends pas sa voix... 42. Le dimanche 6 novembre 2005 à 18:38, par Acheron : Ben oui, c'est ce que l'on dit plus haut… C'est très
bon pour les droitistes, et c'est très mauvais pour les banlieues et
ceux qui essayent d'y vivre normalement. 43. Le dimanche 6 novembre 2005 à 18:46, par Arnaud : Nos motivations ? Et bien, moi pour ma part, je suis inquiet.
Il y a de quoi non ? 44. Le dimanche 6 novembre 2005 à 21:23, par vinteix : Ni droite, ni gauche, en effet... Le probleme n'est pas la,
n'est plus la, en tout cas pour l'heure. De toute facon, les gouvernements
successifs, d'un bord ou de l'autre, n'ont rien fait en profondeur pour ces
quartiers. La gauche actuelle a beau jeu de donner des lecons ! |
Samedi 5 novembre 2005.
Miracle microscopique dans les synapses de Lol. [RLVS-7] « Une place est à prendre, qu'elle n'a pas réussi à avoir à T. Beach, il y a dix ans. Où ? Elle ne vaut pas cette place d'opéra de T. Beach. Laquelle ? Il faudra bien se contenter de celle-ci pour arriver enfin à se frayer un passage, à avancer un peu plus vers cette rive lointaine où ils habitent, les autres. Vers quoi ? Quelle est cette rive ? » (Marguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein, p. 60-61) C'est une sorte de monologue intérieur, prêté à Lol par le narrateur qui l'habite rétrospectivement. On ne sait pas, on ne saura jamais si Lol a jamais pensé quelque chose comme ça. Mais le récit inventé a l'avantage d'unifier les parties connues par d'autres témoignages. L'enjeu, c'est bien sûr de savoir pourquoi et comment Lol a planifié la conquête de Jacques Hold, alors même que tout le monde la croit tantôt folle, tantôt hystérique et/ou frigide. Traumatisée à 17 ans, engagée pendant dix ans sur un pont affectif qui revient au point de départ (U. Bridge + dessin du jardin), elle est soudainement remuée par quelque chose qui doit s'apparenter, quoique de loin encore, à du désir lorsqu'elle voit passer cet homme devant chez elle (p. 38) puis lorsqu'elle le croise par hasard dans les rues (52). Là, il faut expliquer aux étudiants que Duras n'a jamais été pour la paix des ménages ni pour l'hypocrisie bourgeoise. Les passions ravageuses et souvent criminelles qu'elle a mises en scène (romans, pièces de théâtre, films) viennent de désirs et de pulsions peu compatibles avec les règles de la bonne socialité. D'autre part, si l'histoire de Lol n'était pas celle d'une double (re)conquête de soi par le désir de l'autre, si ce n'était que le tableau d'une même pathologie à différents âges, Duras ne l'aurait pas inventée. Ceci posé, comment est-il, cet homme ? Il se promène et regarde les femmes, il leur court après (52), il en est vulgaire (54), et, pour Lol, l'observer en train de regarder les femmes est une façon divine (54), parfaite (56) de passer le temps. Étonnant, non ? C'est un homme à femmes, comme on dit, il les lui faut toutes, en vrac (57). Quand il les regarde, c'est comme s'il les déshabillait... (D'ailleurs, c'est lui-même qui l'écrit.) Et Lol aime ça ? (Elle qui voulait voir déshabiller Anne-Marie Stretter... (49-50)) Peut-être. Peut-être pas. Mais le désir si voyant dans le regard de cet homme, titille quelque chose en Lol. Elle sent qu'il se passe quelque chose et elle suit, pour voir. Elle ne sait pas exactement ce qu'il faut faire pour aller mieux, pour retrouver la joie de vivre, le désir, le plaisir, mais elle sent quelque chose. D'instinct ? Peut-être. Comme un chat choisit l'herbe pour se purger. Le monde est une pharmacopée. Est-ce que le médicament fait effet ? En tout cas, elle reconnaît Tatiana (58) et continue le traitement (la filature). Elle sent que Tatiana est une femme à homme (adultère irrépressiblement). La chevelure, les seins, le déhanchement (58-59, 64-65), tout est désirable et consommable — mais sans sentiment, c'est-à-dire sans amour (60). D'où, peut-être, l'idée qu'une place serait à prendre, un passage à franchir, une autre rive à aborder enfin. Où d'autres mettraient une description érotique ou pornographique (ce qui se passe dans la chambre d'hôtel), Duras nomme le miracle microscopique dans les synapses de Lol : « De loin, avec des doigts de fée, le souvenir d'une certaine mémoire passe.» Le chapitre suivant s'achève non pas sur l'aveu mais sur l'intelligibilité de l'intradiégéticité du narrateur : on sait précisément pourquoi et comment Jacques Hold est aussi un personnage — et ravi de l'être. C'est donc un chapitre de conscientisation puisque Lol, elle aussi, est très déterminée : « elle ouvrira les portes qu'il faudra ».... Elle bâtit un plan (68), son présent rejoint son passé et prépare son avenir — une cargaison de verbes au futur en donne un avant-goût (71). Si ce n'est pas percer des allées transversales, ça ! Arrivent les derniers mètres, « il la voit pour la première fois » (72), « l'homme que Lol cherche se trouve tout à coup dans le plein feu de son regard. Lol, la tête sur l'épaule de Tatiana, le voit : il a légèrement chancelé, il a détourné les yeux. Elle ne s'est pas trompée.» (73) L'aveu dont je parlais, c'est aussi celui qu'elle ne s'est pas trompée : il a bien été harponné par le regard lancé par Lol, qui, perfidement, profite de ce que Tatiana tourne le dos à son amant. Tatiana qui ne voit rien, ne verra rien, ne saura rien ; jusqu'au bout deviendra le jouet des deux autres. Jacques Hold a enfin trouvé quelque chose de plus passionnant que l'adultère bourgeois. Et Lol le moyen de r(e)devenir Lola. [/RLVS-7] Un peu comme les piles du viaduc de Millau au moment de la jonction. Les étudiants sont fatigués et moi aussi. Avec T. et Katsunori, déjeunons au Saint-Martin, dans la tranquillité du poulet-frites. Beau temps. À l'ordinateur jusqu'à 16 heures. À l'Institut de nouveau, pour un café avec Arnaud. DG nous rejoint, radieuse, la méthode Connexions à la main (me confirme que le livre du professeur est très détaillé quant aux activités de classe ; je mets cela ici pour David et mes collègues). Hisae passe, c'est sa pause (OK pour le ping-pong de demain). Corinne arrive, MA aussi, comme moi pour la visio-conférence sur Paul Ricœur. Le dispositif technique a encore été amélioré : qualités visuelle et sonore sont au rendez-vous, tout comme François Dosse et Olivier Mongin, assis à Nanterre. Le contenu, lui, n'est peut-être pas à la hauteur : on rappelle principalement des choses connues, on survole une carrière en rappelant des étapes et résumant des ouvrages, il n'y a pas du tout de débat avec les invités japonais posés au premier rang. Pédagogiquement, c'est peut-être très utile, et sans doute est-ce ce que l'Institut peut souhaiter pour son public. Pour ma part, je regrette l'absence de perspectives nouvelles et de débat intercontinental — à moins que cela ait eu lieu dans la seconde partie, après 19 heures et mon départ. Commentaires1. Le samedi 5 novembre 2005 à 07:49, par Arte : ... 2. Le samedi 5 novembre 2005 à 14:44, par alain : Where is my mind ? The Pixies. 3. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:34, par Cécile : Mais oui Alain où avez-vous l'esprit, auriez pu me
laisser un peu de bordeaux quand même.. (c'est pas parce que je vois
rouge!) 4. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:44, par alain : Quoi ! Je reviens de deux fêtes. Il est encore relativement tôt. Je suis fait. Quoi ! Cécile, étiez-vous dans l'une d'elles ? je ne comprends pas. La première, bien. Je rencontre une femme qui démollit (ou démolit; le dico est loin, un mètre vingt plus les pages), c'est son métier. Elle a une entreprise sur Poitiers. Puis des musiques. La seconde, des trous du cul, je remange, croise un type que je croise toujours qui me veut du mal il me ne me veut pas du mal mais c'est moi qui me déclare que tout de façon il a tourné dans le film mais il n'aime pas Blanchot, parce que j'ai eu la bêtise de lui dire que je l'avais vu en photo, c'était un film d'après Blanchot; il me félicite par ailleurs pour autre chose. Le vin est mauvais. Je reprends des lentilles en vinaigrette mais ne tiens pas, prétexte les toilettes, fuis, reviens. Un dernier coup d'écran, écris. 5. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:53, par Berlol : Écris ! mais pas sous mon nom ! (ton adresse IP te trahit...) 6. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:53, par alain, si dans la deuxième : passe imagine. 7. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:55, par bizarre : les heures, c'est du direct, Berlol. 8. Le samedi 5 novembre 2005 à 15:59, par alain : vodka, crystal ou cristal. 9. Le dimanche 6 novembre 2005 à 03:53, par Marie.Pool : Quelle est cette rive ? Le monde est une pharmacopée
? De quoi on écope lorsqu'on reste seuls à manger des lentilles
ou à parler de Blanchot ? 10. Le dimanche 6 novembre 2005 à 04:55, par Berlol : Tiens, quelqu'un qui s'intéresse au contenu ! Merci, Marie.Pool ! |
Dimanche 6 novembre 2005.
Toujours un quart endormi. Des fois, je me foutrais des baffes, quand je joue mal comme ça. Incapable de renvoyer deux balles correctes de suite, incapable de passer en match ce que j'avais réussi dix fois à l'échauffement. Je fulmine, je bous, je smashe n'importe comment pour me défouler, je maudis mes adversaires, leurs services courts qui contrarient mon jeu, le temps gris d'aujourd'hui, les commentaires fielleux du JLR, les journées qui n'ont que 24 heures, mon corps qui ne fait pas ce que ma tête lui commande. Pourtant, lisant dans le métro, tout avait bien commencé : « Changeant de niveau, le stylo ignora soudain les grands traits de séparation, traversa plusieurs cases pour mimer le trajet d'un arrondissement à l'autre : les cellules signifièrent à la fois un jour, un arrondissement, le bureau, et le stylo Serge lui-même. La feuille devint plan sommaire, calendrier, croquis, avant de redevenir feuille. Les retards de paiement dataient. L'idée globale de l'exposé était qu'il n'y avait pas d'amnistie en contentieux une fois enclenché le processus et que les sommes étaient petites mais nombreuses et que réunies, plus intérêts et frais divers, elles formaient une somme, dix pour cent pour lui.» (Alain Sevestre, Les Tristes, p. 119-120) Après le fiasco pongistique (pas pour tout le monde), je n'étais pas de mauvaise humeur mais comme à moitié absent, du calme apparent des somnambules. Hisae, Katsunori, Manu et moi avons rejoint T. au restaurant chinois Panda sous un ciel menaçant. C'était bon, ça m'a calmé, endormi bientôt. Katsunori nous avait donné des cartes de réduction pour une exposition de design, T. était intéressée aussi, va pour le design... Avons remonté l'avenue de Shibuya à Aoyama, T. devait passer dans une boutique de sport. Arrivés à Omote-Sando, il pleuvait un peu. Avons pris le métro pour une station jusqu'à Gaien-mae et fini à pied jusqu'au parc où les préfabriqués de l'exposition 100% design Tokyo étaient installés (difficile de faire un site web plus laid). Pas mal de monde, surtout des jeunes branchés et sans doute pas mal friqués, bien sapés, rasages géométriques pour des garçons et maquillages rehaussés pour des filles. L'exposition, des petits stands de quatre mètres-carrés, chaque exposant présentant quelques articles, surtout des objets pour la maison. Quelques espaces plus grands, style magasin d'intérieur. Des matériaux originaux, c'est vrai. De très belles et très larges pommes de douche à injection d'air, l'envie d'en prendre une (douche). Un support d'ordinateur portable, pratique mais cher (17.000 yens). Beaucoup d'articles tout de même déjà vus à Matsuya Ginza ou dans diverses boutiques. Ne suis guère emballé par l'ensemble. Quand on sort, il pleut bien et c'est presque la nuit. À pied jusqu'à la station Aoyama-itchome, toujours un quart endormi. T. est très contente de sa veste d'hiver Aigle vraiment imperméable (achetée à Paris le 30 août en pleine chaleur et en prévision...). Café et gâteau chez Lecomte, c'est bon ; et un cake aux fruits pour ramener à la maison. De retour, bien trempé, je me coule dans le bain... L'impression que la journée peut commencer. « C'était un genre de sale type aux narines écartées, sans doute y fourrant les doigts trop souvent pour vérifier leur propreté, respirer pleinement. L'œil mauvais, mais surtout apeuré, fuyant, les cheveux courts, gominés, en surveste de vigogne bleu sombre, pantalon noir et chaussures impeccables. Ils l'avaient surpris un jour devant les poubelles occupé à ôter une étiquette en papier d'un pot de sauce tomate en verre pour répartir le papier dans la poubelle des journaux et le pot dans celle réservée aux verres. Civique, dingue. De ce même ongle avec lequel il devait se décrotter le nez pour être net.» (A. Sevestre, ibid., p. 143) Il faudra bientôt des notes de lecture, au moins pour l'édition Pléiade. Je me propose. Ici gominés et vigogne, on ne sait plus ce que c'est. Et puis d'ici la Pléiade, le geste de séparer papier et verre sera devenu aussi banal à Paris qu'à Tokyo... Commentaires1. Le lundi 7 novembre 2005 à 03:10, par Bikun : Reste en forme Berlol, que je puisse te battre au ping-pong
à mon retour (un jour) ou passage à Tokyo! |
Lundi 7 novembre 2005.
Du déjà-dit et du prêt-à-dire
— Fuir. Chaque matin depuis une semaine, T. et moi nous préparons et allumons l'ordinateur par lequel nous regardons le journal de France 2 de la veille au soir en nous demandant combien de voitures ? Sous-entendu et quoi d'autre ? jusqu'à quand ? comment en sortir ? etc. Comme presque tout le monde qui est d'abord effaré par ce qui se passe. La colère, le raisonnement, l'espoir ou le dépit, viennent après, je crois. Je sais qu'il faudrait que je fasse l'effort d'écouter des émissions d'analyse de tout cela, de lire des articles de la presse nationale, régionale et internationale pour me faire une idée de ce qu'on en pense un peu partout. Je vais sûrement le faire dans la semaine. Mais à tort ou à raison, j'ai l'impression de savoir déjà tout ce que l'on peut en dire (du déjà-dit et du prêt-à-dire). Le tissu social paraît tellement abîmé que je ne vois pas comment le repriser. On risque plutôt d'en élargir encore les trous... L'incommunicabilité et la déprédation de n'importe quoi sont le résultat de décennies de mépris et d'hypocrisie. Lorsqu'une réaction en chaîne a atteint son point de non-retour, l'explication des causes n'a plus d'utilité. Avant, si, celle d'éviter d'atteindre ce point. Or, je ne peux savoir si ce point a été atteint ou pas. Matinée boulot. Pause lecture Sevestre. Déjeuner Saint-Martin (T. roti de porc à l'orange ; moi navarin d'agneau). Suite boulot (T. promenade Jimbocho sans moi). Préparation dernière séance GRAAL Djebar. Séance moitié prix littéraires (Weyergans, Bouraoui) et attente autres prix ce soir, moitié Djebar... La nouvelle intitulée Femmes d'Alger dans leur appartement est une superbe composition musicale. Les instants de vie des personnages s'y succèdent et s'entrelacent, laissant de chacune et de chacun une trace identitaire qui va se précisant de façon apparemment désordonnée et comme sans le vouloir. Le pays libéré et modernisé forme des jeunes qui ne mesurent pas les sacrifices et les douleurs qu'ont vécus leurs parents ; parents qui ne savent pas facilement partager leur mémoire des combats ou des tortures subies. Une jeune femme venue de France pour se suicider trouvera le réconfort, un jeune homme d'Alger, aux parents prestigieux, erre incompréhensiblement vers le rejet, d'anciens militants s'entraident, des femmes au bain explorent leur liberté de parole et de mouvement. Le seul constat négatif c'est que les hommes et les femmes sont toujours séparés, malgré la libération, malgré la modernisation. En rapport, par coïncidence, j'ai écouté ce matin avec beaucoup d'intérêt l'émission Culture d'Islam d'hier intitulée le fantasme du Japon, ou : comment et pourquoi ce petit pays d'Asie a réussi par deux fois à se développer et à devenir une grande puissance, alors que nombre d'autres pays, notamment l'Égypte (selon les propos de l'émission), n'arrivent pas à décoller de cette façon... Intéressant questionnement, en effet. Je réponds à un courriel de Jean-Philippe Toussaint sur le regret exprimé dans le JLR de vendredi qu'il n'ait pas eu le Goncourt. Une demi-heure après, re-courriel quand je découvre qu'il a le Médicis ! Youpi ! Enfin une bonne nouvelle ! Accompagnée d'une autre : le Femina à Jauffret. Finalement, les quatre prix de cette année, on pouvait toujours faire mieux, mais je suis plutôt d'accord. Ces quatre livres-là, je les lirai. D'ailleurs, j'en ai déjà deux. Commentaires1. Le lundi 7 novembre 2005 à 07:29, par Acheron : Moi, je suis pas mal l'actualité via les différents
media. Et je dois dire qu'en effet, on ne peut pas être frappé
par la fulgurance des analyses des uns et des autres, qu'ils soient journaleux
ou politiques… 2. Le lundi 7 novembre 2005 à 07:59, par vinteix : Je ne pense pas que ce soit le temps des analyses... surtout
quand tout le monde, a commencer par les politiques, connait les causes de
cette crise. Les analyses, elles ont deja ete faites... on les connait...
il y a suffisamment d'etudes de sociologues ou autres sur les banlieues et
les differents malaises de notre societe. 3. Le lundi 7 novembre 2005 à 08:02, par vinteix : ... l'hypocrisie des politiques, mais aussi leur manque de courage, de reflexion, d'imagination, d'inventivite... 4. Le lundi 7 novembre 2005 à 08:10, par alain : Ah oui ! Fuir, quand même. 5. Le lundi 7 novembre 2005 à 08:12, par Arnaud : Je vous mets le lien d'un article de Jérôme Guedj,
Vice-président PS du conseil général de l’Essonne et
Conseiller municipal de Massy. Il y raconte sa nuit de samedi et sa tournée
dans les cités. Ce n'est pas une analyse, mais ça me semble
intéressant. 6. Le lundi 7 novembre 2005 à 08:16, par Arnaud : Vous avez une revue de presse ici. C'est pas très détaillé,
cependant. 7. Le lundi 7 novembre 2005 à 10:29, par Dom : Beaucoup tout de même à chercher du côté
des pratiques policières, au quotidien : harcèlement, humiliations,
insultes, absurdité générale d'une police volontairement
déconnectée des quartiers dans lesquels elle intervient (cf.
arrêt des politiques d'ilôtage, pratiques de recrutement et de
formation, etc.) et qui s'étonne d'y être perçue comme
un corps étranger. S'il ne s'agissait que d'une crise économico-sociale,
des voitures flamberaient tous les jours depuis 30 ans (cela dit, il brûlerait
en moyenne une trentaine de voitures chaque nuit en France : c'est quand
même sur ce genre de bruit de fond, largement méconnu, que se
détache la crise actuelle). 8. Le lundi 7 novembre 2005 à 17:51, par Arnaud : Dom, oui tu as tout à fait raison. La place de la police
française doit être repensée. Parmi beaucoup d'autres
choses. 9. Le lundi 7 novembre 2005 à 18:03, par Arnaud : Toujours en réaction à Dom, l'article suivant,
qui sépare les mafias de la drogue et les bandes menant cette violence
(sur la fin). 10. Le lundi 7 novembre 2005 à 22:09, par Manu : Au bureau ou en dehors, mes collègues et mes amis japonais
ou étrangers (non français) me font tous part de leur étonnement
à propos de cette situation. Ça doit choquer, surtout vu d'ici...
Une image de la France bien différente de celle du pays idéal
qu'on en a parfois ici. 11. Le lundi 7 novembre 2005 à 22:18, par Arnaud : Cher Manu : tu viens toi aussi d'Evry et alentours ? 12. Le lundi 7 novembre 2005 à 23:09, par Bikun : Moi ce qui "m'amuse" lorsque je regarde de mon fin fond du
Tajikistan sur euronews ou le journal de France 2 sur TV5 de temps en temps
c'est certains commentaires, surtout lorsqu'on parle de "l'echec de la politique
d'integration francaise". Peut-etre devrions-nous plutot dire "reussite de
la politique de non-integration francaise"?? 13. Le mardi 8 novembre 2005 à 04:35, par Manu : J'y ai étudié trois ans (au cours desquels un tiers de ma promo a subi au moins une agression). J'ai joué dans un club de tennis à Courcouronnes avec un ou deux jeunes de banlieue - je me demande ce qu'ils sont devenus, surtout le plus jeune qui semblait bien seul et livré à lui-même (mais que font les parents ?) - et aussi un policier qui intervenait aux Tarterêts et à Grigny, un type super sympa, très gentil (pas du genre à adhérer à la vision de la police selon Sarkozy, je crois), j'espère qu'il va bien... 14. Le mardi 8 novembre 2005 à 04:40, par Manu : J'osais pas passer par la gare en rentrant des courses au carouf...Il y avait aussi la hantise de rentrer de Paris avec un des derniers RERs, en passant par Grigny, la station tristement célèbre, ou encore aller au cinéma de l'Agora devant lequel un type avait été tué d'une balle lors d'un règlement de compte entre bandes rivales... |
Mardi 8 novembre 2005. Où
les yeux devancent l'attente. Sur France Culture, quelqu'un a confondu vitesse et précipitation (comme dit mon beau-père)... L'émission Du Jour au lendemain du 4 novembre avec François Weyergans est totalement inaudible ! Oyez vous-mêmes ! Celle avec Jean-Yves Cendrey, qui était initialement prévue pour le 4, est disponible après diffusion ce matin à 0h00... Assez intéressant aussi (pédophiles, s'abstenir). Ça va comme un mardi : shinkansen, cours, recherche, dîner, etc. (non, hélas, pas de ping-pong, cet après-midi). Comme un mardi mais avec une différence notable : je suis en phase d'accélération lecturale sevestrienne. Tous les livres ne font pas cet effet. Après quelques dizaines de pages lues dans la sérénité, avec le sentiment de dominer l'ouvrage — j'arrête quand je veux, je le jette même, si t'y crois pas — un moment vient insensiblement où les yeux devancent l'attente, partent en avant sur les lignes, la bande passante des mots augmente, le reste du monde s'éloigne, devient fiction. Et tout arrêt est désagréable, que ce soit le train qu'il faut quitter ou l'amour qui appelle au téléphone. Cent cinquante pages en deux jours ! Non sans interactions avec le réel... « Paul traversa le boulevard de Clichy vers la rue des Martyrs, pénétra dans la cafétéria Champion, juste en face de la librairie Vendredi.» (Alain Sevestre, Les Tristes, p. 187) « C'est LA matière. Ce que je sais c'est que c'est tout fin, ça laisse passer certains fluides, en retient d'autres, lavable en machine et surtout quasiment indestructible. C'est une erreur de fabrication, au départ. Les équipementiers sportifs se l'arracheront.» (Ibid., p. 190) « Les blousons suivants, Serge sonna pistolet brandi d'emblée.» (Ibid., p. 196) « J'allais dire j'ai un ami, non, c'est moi, commença Serge, au fait des confidences, le matin, je me lève tôt, trop tôt, il est parfois quatre heures, cinq heures, je ne peux pas redormir, je traîne, je m'ennuie, je visite quelques débiteurs, je reviens pour faire la sieste, obligé, le soir, je suis quand même fatigué, le manque de sommeil ébrèche mes envies, je me couche mais je ne peux pas dormir et le lendemain matin, même cinéma, quatre heures, je tourne en rond. La musique ne joue pas un grand rôle dans ma vie. Parfois, je découvre un groupe. En ce moment, j'écoute Coco Rosie, de l'accordéon russe, du tambour aussi, mais le plus souvent j'écoute la radio sur mon baladeur.» (Ibid., p. 212) Or, diffusion du récent concert de Coco Rosie dans Culture Plus du 3 novembre... Je découvre, pour le coup. À copier vite fait, les amateurs ! La musique adoucit les mœurs — en tout cas, ce genre-là. Puissent nos agités de tout bord en écouter beaucoup... pendant les couvre-feux. Solo (1970), mon dernier Mocky d'emprunt, en dînant. Autres discours d'exaltés. Pas mal mais monotone et bicolore (des gris et des rouges). Je comprends qu'il ait été célèbre. Je lui préfère cependant de beaucoup L'Albatros, vu l'autre jour, pour rester dans la même période de sa carrière. Commentaires1. Le mardi 8 novembre 2005 à 13:29, par Bartlebooth : "Puissent nos agités de tout bord en écouter
beaucoup... pendant les couvre-feux." : 2. Le mardi 8 novembre 2005 à 13:45, par Marie.Pool : "Non sans interactions avec le réel..." 3. Le mardi 8 novembre 2005 à 17:59, par alain : Du matériel audio. Cherche logiciel magnéto. pour plateforme Mac Os X et des poussières afin d'enregistrer lien offert sur cette page. Le tout pour adoucir mal de dents insupportable. Dent, la même, la 37 (?), regardée sous toutes les coutures et pendant des plombes sur l'écran très joli du dentiste qui s'acharne depuis des semaines et dit maintenant c'est fini, vous en avez pour deux trois jours, la douleur s'en ira avec l'inflammation, c'est normal. C'est le deuxième jour seulement. Une autre façon de s'arracher du sommeil. 4. Le mardi 8 novembre 2005 à 22:14, par Arte : Alain, j'ai ! (Si j'ai bien compris la demande - Un logiciel
pour 10.3 qui enregistre tout ce qui passe par la sortie audio : simplicité
/ efficacité ...). 5. Le mardi 8 novembre 2005 à 22:40, par jfm : L'émission Du Jour au lendemain du 4 novembre avec
François Weyergans est totalement inaudible 6. Le mercredi 9 novembre 2005 à 01:29, par Berlol : Non, je viens de réessayer, l'émission du 4
est toujours inaudible (il faut mettre à fond pour vaguement entendre
un son très faible et crachotant). Il ne faut pas se fier aux premières
secondes qui sont de la fin de l'émission précédents,
mais dès que commence le DJAL, ça shunte... 7. Le mercredi 9 novembre 2005 à 03:44, par alain : C'est très gentil Arte, Jfm, Berlol. Je veux bien tout
essayer. Je vais aller voir Arte sur son site peut-être. 8. Le mercredi 9 novembre 2005 à 06:28, par alain : C'est vrai que je n'ai aperçu aucune adresse email
sur le site d'Arte. Je ne sais pas. Je veux bien son adresse. 9. Le mercredi 9 novembre 2005 à 06:46, par Bartlebooth : J'utilise Audacity, gratuit, complet et très simple 10. Le mercredi 9 novembre 2005 à 10:10, par alain : Merci Bartlebooth. Ça y est, grâce à Arte,
je vais pouvoir enregistrer tous mes Deleuze, Coco Rosie, et Boulez, et
Derrida (il n'y a pas d'ordre de préférence, sauf pour Deleuze)
et d'autres programmes encore (Mais pas Michel Onfray que je déteste). |
Mercredi 9 novembre 2005.
Ce goût de vitesse amère, Cyrano ! Encore une journée qui passe trop vite sans qu'on sache bien comment. L'essentiel a été fait — des cours et des courses. Un peu de superflu a même été obtenu — lecture en pédalant au centre de sport, déambulation dans un magasin d'éléctro-ménager avec David. Malgré cela, j'ai ce goût de vitesse amère qui me reste — et qui ne va pas me permettre de m'éterniser sur le journal parce qu'il y a encore trois cours demain. La lecture, c'était, par exemple : « — Tu vois (un temps) ce que tu viens de dire, cette phrase, c'est comme une détonation. Je pensais à ça au même instant ; je n'allais peut-être pas le dire, mais j'étais exactement, précisément, dans l'état d'esprit de dire ça, de me fondre dans le plaisir de me promener en mangeant un sandwich. C'est comme si, parce que je suis tellement d'accord avec toi, comme si nous étions d'accord sur tout. C'est minuscule comme relation aux choses... mais c'est ça.» (Alain Sevestre, Les Tristes, p. 226-227 — un peu Bouvard et Pécuchet sur le Méridien de Greenwich...) Suis enfin arrivé à courir (sur tapis) une demi-heure. Les fois précédentes, depuis le retour des vacances, je calais après 25 minutes. Il suffisait (le but étant de perdre du poids) de ne pas dépasser les 9,5 km/h, vitesse au-dessus de laquelle le manque d'entraînement fait que je m'essouffle — sauf dans les 5 dernières minutes, je pousse à 12. Reprise après-demain. Juste à l'heure pour aller avec David m'acheter un chauffage au gaz. Il s'agit d'un appareil mobile à poser au sol, de 40x40 cm sur 10 d'épaisseur, un tuyau vers une prise de gaz murale, un fil électrique pour les fonctions de contrôle (thermostat, ventilation et programmation : mode nocture et déclenchement matinal), coupure automatique en cas de mouvement brusque ou d'arrivée de gaz inégale. Un bijou de technologie qui ne paie pas de mine, qui ne risque pas de faire sauter les plombs et qui, à chauffage raisonnable, ne coûte que 14 yens de l'heure (10 centimes d'euro, nonobstant l'amortissement du prix de l'appareil). J'ai l'air de cocooner, comme ça, mais je reste informé. L'état d'urgence, tout ça, j'ai suivi. Les motions du PS, les risques pour Hollande, j'ai compris. Le rythme de François, la ligne solidaire et la dérive, la mutation des dimanches, la possibilité d'un Interallié... J'ai même enregistré la Mort d'Agrippine, seule tragédie de Cyrano de Bergerac, enregistrée en 1969 et rediffusée dans la nuit de France Culture (ce matin, pour moi). C'est là, entre autres, qu'il est question de se hâter lentement, ce que je vais faire sur le champ. Commentaires1. Le mercredi 9 novembre 2005 à 10:20, par alain : 40 par 40. 2. Le mercredi 9 novembre 2005 à 12:22, par Arte : Ulysse se fait attacher au mat, non pour resister au chant
des sirènes, mais pour les entendre, encore, et encore ... 3. Le jeudi 10 novembre 2005 à 01:00, par alain : "Là, Pérymède, avec Euryloque, maintint 4. Le jeudi 10 novembre 2005 à 05:06, par Berlol : Alors, Arte, le carré et le mât, c'est quand
même pas la même chose ! Ou tu l'as fait exprès... 5. Le jeudi 10 novembre 2005 à 06:38, par Arte : Moteurs, espèce de shadoks va ! |
Jeudi 10 novembre 2005. Encerclés
oniriquement, de l'intérieur surtout. Le frais, quoiqu'ensoleillé, insensiblement froid. Un 10 novembre tiède, j'imagine, Stanley retrouve Livingstone (1871)... Aujourd'hui, Pierre Assouline parle de François Bon. Et moi, je finis le livre d'Alain Sevestre. Certes, il n'y a pas de lien entre ces trois choses, sauf si j'en fais un. Ici même. Il y a pile un an, je découvrais justement le blog d'Assouline et disais que je ne l'appréciais guère. Je n'ai pas changé d'avis. Mais j'y passe de temps en temps car, étant un des lieux littéraires (si l'on veut) du web, il se trouve aussi être très visité du fait de son affiliation au Monde et de la notoriété de l'auteur (avec publicité pour son blog sur TOUTES les pages web du Monde des livres ! si c'est pas de l'abus, ça...). Ceci en fait un lieu d'observation des comportements (sociologie du web, donc) d'Assouline d'une part, individu relativement constant dans la médiocrité et la crasse webique (est-ce qu'il ne sait pas faire des liens hypertextes ou est-ce que ça lui est interdit par sa religion ?), des comportements de ses commentateurs d'autre part, dont beaucoup de caudataires (je l'ai déjà dit) et de m'as-tu-vu qui commentent de façon quasi-journalière, sans doute dans le seul but d'attirer l'attention et l'internaute sur leur propre site ou blog. L'exact opposé de François Bon, donc, qui, on le sait, innove, investit, explore, irradie dans le réticulaire et le littéraire, le collectif et l'individuel, le littéraire de création et de critique mêlés surtout. Après mes trois cours et avant de replonger dans autre chose, je me suis accordé une petite pause, un point presse. Vous aussi, faites un geste pour rester informé... et vous débarrasser de tout votre temps libre. Ayant installé AlertInfo, agrégateur de fils RSS de médias français gratuit (pour Windows, mais il doit y avoir des agrégateurs pour Mac quelque part...), je vois arriver toutes les dernières dépêches de tous les sujets. Je retire quelques dizaines de fils qui ne m'intéressent pas (sports, argent, entreprise, etc.) et j'ajoute ceux de mes blogs favoris. C'est autre chose que Mozilla et Thunderbird ! Je gagne un temps fou — celui que je ne passerais pas à aller éplucher tous les sites des journaux — et je n'attends pour des chargements d'articles complets que s'ils m'intéressent. Une révolution comportementale à laquelle les médias participent... sans pour autant en parler. Étrange, tout de même. La fin des Tristes de Sevestre est tout à fait surprenante — car hélas m'y voilà rendu. L'Arlésien(ne) nommé Cayel meurt avec son secret dans l'indifférence quasi générale. Sa fameuse mystérieuse matière, qui doit bien être une mise en abyme de la littérature elle-même, d'un côté laisse passer des mots qui forment du sens (où le lecteur s'aventure), et de l'autre n'accepte pas que du sens retienne les mots (académisme, doxa)... Tard venus à la campagne élever des truites (ou élevée détruite), les voilà soudain encerclés, attaqués de toutes parts — oniriquement, de l'intérieur surtout. Commentaires1. Le jeudi 10 novembre 2005 à 09:12, par alain : Ce soir, vendredi 10 novembre, au Centre culturel suisse, 32-38, rue des Francs-Bourgeois, 75003, lecture-musique-performance de poètes où entre autres lira Vincent Tholomé. A 20 h 30. J'y serai au quart. Il y aura foule, à mon avis. 2. Le jeudi 10 novembre 2005 à 09:24, par FB : bon eh ça va la pommade ? vais faire un pagéonirique du blog berlol un de ces quatre, en revenant sur la magie de ce type qui, chaque fois qu'il prend le shinkansen pour aller à son boulot s'invente la vie d'un mec qui ferait rien, à tokyo, que perdre au ping pong, se balader dans les rues, manger du poulet frites et parler de duras le samedi matin et avec tout ça réussir quand même à intéresser les gens 3. Le jeudi 10 novembre 2005 à 11:33, par Arte : ... et même qu'il accepte que l'on dise des choses grossières
sur son blog comme : 4. Le jeudi 10 novembre 2005 à 14:36, par Berlol : Pommade, pommade ! Que nenni ! 5. Le jeudi 10 novembre 2005 à 23:15, par Marie : À propos du blog d'Assouline, on se rend compte très vite que le pauvre chroniqueur dérape littéralement et qu'il fait tout pour alimenter ses quelques détracteurs fidèles. Très lassant. 6. Le samedi 12 novembre 2005 à 20:44, par Philippe De Jonckheere : Ah, le Blog de Pierre Assouline! Je crois avoir perdu toute
virginité et naïveté grâce à cette rencontre
à Bruxelles en avril dernier, ou comment un "nom" s'inquiète
tardivement de cette chose bizarre dont tout le monde parle, internet, et
pour laquelle il n'a aucune attirance, mais dont il sent bien qu'il faut
s'y mettre de peur de perdre un peu de sa position dominante présumée.
Et tout d'un coup, à l'estrade, fier de son "blog" vieux de six mois,
le voilà qui s'érige en novateur, en "pionnier". |
Vendredi 11 novembre 2005.
Moutons à tondre et à sonder. Philippe, je te mets ici mon commentaire, puisqu'il n'y a pas d'espace pour cela chez toi. J'ai bien apprécié ton travail litanique sur la phrase médiatique selon laquelle 57% des personnes interrogées auraient une bonne image de Sarko. Comme toi, je trouve cela insupportable et obscène, dans le contexte actuel de misère, de répression, de régression sociale qui est celui de la France, où de grandes entreprises font des bénéfices record, rappelons-le, tout le monde le sait. Ce qui m'hérisse plus encore poils et neurones, derrière cette obscénité, c'est cette façon qu'ont les médias d'amener un chiffre, comme on amène un drapeau. Sur ordre. Quelles "personnes interrogées" ? Où ? Dans quel beau quartier ? Dans quelle cité délabrée ? Dans quel commissariat ? À quelle heure ? Avec quelle(s) question(s) ? Avec quelle arme économique posée sur la tempe des personnes interrogées ? N'y a-t-il que 57% des personnes interrogeables qui ont suffisamment de biens à défendre pour en être à mépriser la misère et la vie d'autres Français ? N'y a-t-il que 57% des personnes interrogeables qui ont tellement peur pour leur propre vie que ça les empêche de faire la différence entre l'expression du désespoir et la criminalité gratuite ? Pour certains médias, j'ai l'impression que tous ces événements ne sont que le décor d'un jeu vidéo dans lequel deux candidats ont des épreuves à passer, des cibles mouvantes à dégommer, des précipices à sauter, des bonus à ramasser pour passer au niveau supérieur, jusqu'au face à face des armes dégainées de la présidentielle. Chaque acte ou parole est d'abord inscrit dans cette perspective, et secondairement important dans sa réalité intrinsèque. Là, il y a vraiment de l'obscénité et de la vulgarité. La phrase médiatique est encore plus nocive : elle dit que 57% "estiment avoir" une bonne image. Comment les gens "estiment" cela ? Au poids ? Au vu ? À l'oreille ? À l'odeur ? On ne mesure que du vent, de l'apparence, du pas sérieux. Et on le dit. À l'instar de la Bourse qui fonctionne de plus en plus sur des estimations de variations d'estimations de variations d'indices économiques avant résultats... Elle dit aussi, cette phrase, que les personnes estiment avoir une "bonne image". Comment la perçoivent-ils, cette image ? Qui la leur donne et depuis quand ? Les médias ne font là que ramasser ce qu'ils ont eux-mêmes lancé dans la tête des gens. Comme un bon chien-chien qui ramène sa baballe, les personnes interrogées rendent l'image dans l'état où on la leur a donnée. On ne sait pas ce qu'il y a à l'intérieur du Sarko, de quoi il est capable, ou pas capable, c'est une boîte noire, on n'a jamais vu son programme politique. Tout ce qu'on a vu, ce sont ses réactions pragmatiques, ses paroles publiques et ses ordres à ses sbires. De l'image sans profondeur, sans contexte autre que celui des faiseurs d'images, des faiseurs de cadrage — politique et médiatique. Dans la boîte noire de Sarko, moi, je vois de la graine d'Hitler. Le visage d'Hitler, la voix d'Hitler, l'air désolé et missionné et emporté d'Hitler. Déformée par un autre temps et une autre sonorité ambiante, c'est l'image que j'estime avoir de l'individu. Ce que j'estime personnellement, je n'ai pas besoin de le confronter à quelque pourcentage que ce soit. Je n'ai pas besoin des autres pour-cents pour soutenir et confirmer mon image. Je ne suis pas un mouton à tondre ni à sonder. 22 heures. Par ailleurs, c'est la commémoration de l'armistice de 1918 et j'ai une explication de texte à préparer... Le lendemain. Sans commentaire, Philippe a mis une fenêtre dans sa page qui affiche la mienne, celle-ci, pour que ses lecteurs commentent éventuellement ici. Il aime bien les circulations moebiennes, Philippe... Un autre qui aime bien renverser les choses, c'est Pierre Bayard, par exemple dans Demain est écrit. Il s'en explique instructivement dans le Du jour au lendemain d'hier. Cela fera plaisir à quelques-uns. Nouvelle lecture au sport. Je pédale pour Fuir, maintenant. Ayant avalé un excellent hambourgeois de chez Downey avec David, je suis remonté au bureau finir mes documents administratifs et préparations de cours pour la semaine prochaine. Les commentaires à ma sarkose supra commençaient à pleuvoir. J'ai néanmoins repris le chemin de la maison et passé deux heures dans le dévédé d'Europe pour avancer mes recherches (ce que j'aurais dû finir... pour le 15 octobre) pendant que mon train s'enfilait l'aurore nippone. « Je me promenais dans la ville, je mangeais au hasard, des brochettes de rognons épicées au coin des rues, des bols de nouilles brûlants dans des bouis-bouis bondés, parfois des menus plus élaborés dans des restaurants de grands hôtels, où je consultais longuement la carte dans des salles à manger kitsch et désertes. L'après-midi, je faisais la sieste dans ma chambre, et je ne ressortais qu'à la nuit tombée, quand l'air s'était un peu rafraîchi.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, Éditions de Minuit, 2005, p. 19) Et il s'était nettement rafraîchi lorsque j'arrivai dans nos rues tokyoïtes, l'air. Commentaires1. Le jeudi 10 novembre 2005 à 20:57, par Arnaud : Je pense que tu as raison d'insister sur ces causes structurelles
et historiques, de l'après-guerre, mais, dans un même temps,
je pense que l'on ne peut pas réfléchir sur l'organisation
d'une société sans évoquer la possibilité que
certains de ses éléments puissent irrémédiablement
ne pas vouloir être intégrés. On ne peut pas nier cette
possibilité et faire porter l'entière responsabilité
d'une crise sur des mots, flous, comme "l'État". 2. Le jeudi 10 novembre 2005 à 21:19, par Acheron : Je partage globalement l'analyse de Berlol. Mais il y a plusieurs
points que je ne peux pas faire miens. La comparaison avec Hitler, pour commencer.
Sarko n'a pas dans l'intention de faire "son regroupement politique". Il
est au sein de l'UMP. Ce n'est par ailleurs pas un idéologue, quoi
qu'on puisse en penser. Il ne théorise rien, n'a pas de programme,
comme tu le dis et à la grosse différence d'Hitler. Tu ne peux
pas faire un rappel historique sur la situation des banlieues comme l'autre
jour, et tomber dans le non-sens historique d'une comparaison Hitler/Sarko. 3. Le jeudi 10 novembre 2005 à 21:52, par Berlol : Je suis content que vous apportiez de l'étayage et
de la contradiction sociologique et historique. Vous avez évidemment
raison sur les rôles de l'État et de la police nationale. Mon
point de vue est plus psychologique. Si ladite "racaille" avait une réelle
intention de révolte et de menace sur la société dans
sa structure d'ensemble, elle irait brûler des voitures dans les beaux
quartiers, elle essaierait de s'attaquer à des objectifs politiquement
valables. Or ce n'est pas le cas. S'il s'agissait de bandes organisées
et criminelles, elle n'auraient intérêt à se faire remarquer
de la sorte, comme quelqu'un le rappelait récemment. Entre les deux,
il y a l'explication de l'auto-mutilation : un organisme, plus ou moins bien
constitué, que l'on peut nommer "la banlieue" ou "la cité de
banlieue", et qui est constitué d'individus de différents âges
et situations, et dont une partie ne voyant pas ou plus de solution exprime
ce qu'elle ne sait pas être une expression de désespoir sous
une apparence de jeu et de challenge vis-à-vis des médias et
d'un ministre prompt à dégainer et à jouer au même
jeu, en fait. 4. Le jeudi 10 novembre 2005 à 22:58, par Christian : Mais, qu'est-ce qu'il a fait de mal, Sarko??! 5. Le jeudi 10 novembre 2005 à 23:23, par Marie : Dans un pays comme la France où les concitoyens, de façon générale, demeurent très près de l'état, toujours à le surveiller, le critiquer, ne lui laissant que très peu d'espace de manoeuvre - oui, pour moi, le Français est encore "relativement" engagé ! - il m'est difficile de comprendre comment un politique comme Sarkozy fait pour survivre. Maudit monde d'images ! 6. Le vendredi 11 novembre 2005 à 00:26, par Arnaud : Salut Christian. 7. Le vendredi 11 novembre 2005 à 02:06, par Marie.Pool : Tout leader politique ou religieux ( où est passée
la possibilité d'être laïquement tranquilles dans ce pays
?) ayant pignon sur rue porte une responsabilité dans les mots d'ordre
qu'il profère à l'attention de ses "fidèles". Et ceux
qui veulent la paix sociale ne s'y retrouveront que difficilement. Je suis
comme Berlol dans une lecture psychologique des phénomènes
même si elle est insuffisante, pragmatiquement, pour prendre en compte
la complexité extrême des phénomènes d'embrasement
d'une société et les passages à l'acte (archi-connus)qui
s'ensuivent. Un leader qui désigne du doigt une catégorie d'humains
est frappé de paranoïa évidente, il est de fait dangereux...
et cela donne au bout du compte ce qu'on connaît par coeur: la discrimination
par l'origine raciale , culturelle et religieuse, la découpe sombre
et meurtrière. Personne n'a a donner de leçon à personne
sur ces questions. Les victimes potentielles ou avérées sont
de toutes les communautés. Reste que la question de l'auto-mutilation
et du suicide collectif reste bien pertinentes. Je pense surtout aux adolescents
qui ne trouvent pas leur place autrement que dans la prise de risque et le
renoncement plus ou moins motivé à une réussite scolaire.
Ils voient l'argent facile, la loi du plus fort qui en découle et
ils n'ont aucune confiance dans les prophéties des adultes , en échec
eux aussi sur les questions de moralité et d'avenir. Ceux qui ont
la chance d'avoir un modèle parental et familial qui tient encore
la route, s'y accrochent comme à une bouée au milieu de la
tempête.C'est comme cela que je m'explique en partie cette régresssion
de la liberté des filles qui préfèrent la protection
d'un clan où leur place inégalitaire est assignée plutôt
que de subir la jungle extérieure et ses valeurs de corps commercialisable...
Je n'approuve pas du tout ce grand retour en arrière et je pense aux
mécanismes d'aliénation judéo-chrétiens qui
restent tout aussi pernicieux et implacables. S'il n'y a pas de place pour
tous sur le marché du travail, il est tentant de remettre les filles
aux tâches d'intendance et de maternité,il ne faut pas négliger
le fait que l'incitation à la maternité est aussi un moyen
de conforter en quantité le nombre d'humains susceptibles de devenir
des forces de survie pour une communauté de faible influence économique.
L'individu compte peu comme dans les pays communistes ou intégristes.
La mort d'un enfant ne serait plus qu'un "détail" dans l'histoire
des femmes et c'est contre cela qu'il convient de s'insurger. Nombre de femmes
d'immigrés ne sont venues en France que parce que leur époux
le leur avait imposé et promis qu'ici les enfants ne mourraient plus
aussi nombreux en bas âge de faim ou de maladie... Les enfants de
la quatrième génération ignorent peut-être ces
motifs qui sont fondamentaux pour tenter de comprendre les passages de frontières
illégaux ou non. Si je veux sauver ma peau ou celle de mes proches,
ne prendrais-je pas tous les risques, y compris ceux de la délinquance
et du système D ? La liberté d'aller là où il
y a de la vie moins dure et une moindre souffrance n'est-elle pas légitime
? Le privilège de vivre dans un pays démocratique doit -il
être bradé au nom d'une conviction douteuse qu'elle soit d'origine
religieuse ou politique ? Pour que chacun soit respecté et épaulé,
il ne faut pas transiger sur les conditions préalables. L'argent
et les moyens matériels d'existence doivent être mieux répartis
et la notion de commerce équitable doit être reliée
à celle de libre entreprise,sans manichéisme, sans entourloupe.
J'accepte de payer plus cher des biens de consommation courante si je sais
que d'autres gens en tirent des moyens de vie décente. Je n'accepte
pas ce que je vois dans la rue, toute cette misère ambulante (Européenne
désormais) qui vient mendier aux portes des villes et qui sont l'objet
d'opprobe , de défiance et de méfiance. Je n'accepte pas de
voir ces jeunes femmes de l'Est ou d'Afrique parquées dans des litanies
de camionnettes blanches, pour soutirer le sperme de mecs incapables d'amour
non vénal (l'immémoriale femme serpillière...), je
n'accepte pas de voir des bébés ensuqués à ras
des pots d'échappement pour soutirer quelques centimes d'euros à
des passants excédés, je n'accepte pas qu'un type de 40 ans
soit licencié du jour au lendemain et se coltine les reproches de
sa famille au moment des achats de fin d'année :"le nul de chez nul
qui n'a pas su garder son emploi !"..., je n'accepte pas l'hypocrisie dans
les rapports humains et le détournement de regard à la vue
"criante" de la détresse, je n'accepte pas que les ados disjonctent
et se mettent en danger pour avoir le droit de grandir en dignité
et en sécurité, je n'accepte pas qu'on fouille au corps et
qu'on brutalise un jeune dont la pudeur et la peur sont réelles sous
prétexte qu'il est dans la rue avec plusieurs potes au lieu d'être
devant la Star Académy, je ne supporte pas qu'un ado insulte sa soeur,
son frère, son père, sa mère, ses anciens, ses professeurs,
je ne supporte pas qu'on laisse des jeunes sans réponse sur les questions
essentielles dont l'avenir personnel et l'écologie sont les plus
cruciaux points... Je continue de penser, malgré le découragement
ambiant, qu'il faut agir là où on vit. 8. Le vendredi 11 novembre 2005 à 02:38, par Arnaud : Je pense qu'il faudait arrêter d'employer ce mot de
"jeunes" à propos des fauves. On ne peut pas mettre sur un même
plan — sauf au prix d'une réduction insupportable, ou sauf à
observer tout de loin — la majorité qui essaie de s'en sortir et la
minorité des voyous. 9. Le vendredi 11 novembre 2005 à 03:19, par Arte : Je lis ceci : 10. Le vendredi 11 novembre 2005 à 03:24, par Arnaud : Que vous pensiez qu'ils puissent élire à nouveau
Hitler, ou bien que vous les laissez avec condescendance au milieu de leurs
voitures brûlées, on sent que vous les aimez beaucoup, "les
citoyens", comme vous dites. 11. Le vendredi 11 novembre 2005 à 03:31, par Arnaud : Je remarque tout de même (deux fois en cinq jours) que
vous laissez facilement entendre que ceux qui ne critiquent pas assez Sarko
& consorts à votre goût seraient de fait des pro-nazis,
"plus à craindre que Hitler", cher Arte. 12. Le vendredi 11 novembre 2005 à 03:55, par Berlol : Allons, allons, ne vous chamaillez pas, l'heure est grave ! Sinon, je décrète l'état d'urgence et la fermeture des commentaires après 22 heures ! Et merci de vos contributions, quand elles ajoutent quelque chose à l'entendement des questions. 13. Le vendredi 11 novembre 2005 à 04:35, par Arte : Arnaud, je ne vous dis pas "Cher". Par contre je repete :
reflechissez avant de parler : "Quant aux désirs ou aux velléités
des cogneurs de la banlieue, vous pourriez aller vous en enquérir
sur place ?" 14. Le vendredi 11 novembre 2005 à 04:44, par patapon : Berlol, du calme ! Hitler, Hitler... arretons avec cela !
On peut ne pas aimer Sarkozy, sans se croire pour autant tenu de lui preter
l'intention d'ouvrir des camps d'extermnination (en Lozere ?), ou de faire
patrouiller des SS dans les rues de Saint-Denis... 15. Le vendredi 11 novembre 2005 à 04:59, par Berlol : Oh, Patapon, ça faisait un bail ! J'ai dit que le recours
à la figure hitlérienne n'était pas une comparaison
historique mais une sorte d'image fantasmatique... pas très loin de
tes torts, en fait. 16. Le vendredi 11 novembre 2005 à 05:15, par Arnaud : Excusez-moi, mais lorsque 1,3 milliard de francs appartenant
à la collectivité partent en furmée, on peut au moins
douter de la volonté d'intégration des casseurs. Surtout quand
on les voit casser depuis vingt-cinq ans. Surtout aussi que ce n'est pas l'ensemble
des banlieues ou des cités qui casse. 17. Le vendredi 11 novembre 2005 à 05:25, par Bartlebooth : Vous vous étonnez de peu, Arnaud. Le gouvernement,
les ministres ont des manières de faire et de dire qui évoquent,
me semble-t-il avec évidence, un comportement fasciste. C'est bien
dommage que vous le regrettiez : si vous n'avez pas l'inquiétude de
cette déviance, j'ai bien peur que vous trouviez normal que l'Etat
considère une partie de ses citoyens comme de simples bêtes,
ce qui est déjà un peu le cas. Mais comment s'attendre à
mieux de quelqu'un qui parle de "fauves" ? Vous donnez vous même de
quoi alimenter la comparaison qui vous chiffonne et de poursuivre l'idée
d'Arte (kiss kiss !) d'une expo qui après la partie ethnologique des
sauvages en halls d'immeubles aurait celle zoologique des fauves encagés
dans les commissariats et les prisons, de quoi préparer sérieusement
pour 2012 le 75e anniversaire des "arts dégénérés". 18. Le vendredi 11 novembre 2005 à 05:36, par Arte : Penser ce n'est pas "repeter" éternellement le mot
INTEGRER. 19. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:03, par Bartlebooth : Au fait, je viens de découvrir le groupe rap La Rumeur.
J'écoute leur album "Regain de tension" (2004) : très très
très bon, non seulement ça pulse bien musicalement, mais en
plus ils ont du texte, du bon, qui sonne, sans compromis, dur et lucide.
Et, comment dire, dans le contexte actuel ça résonne bien. 20. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:05, par cel : Des ados qui font "les cons", certes, qui crament des poubelles
et bagnoles, quelques violences d'un autre ordre (bien plus rares) j'ai été
sidérée de découvrir des images télé hier
(moi qui n'avait suivi les infos qu'à la radio) et de me rendre compte
de l'aberration que constituait les termes de "guerre civile" qu'on a pas
mal lus de part et d'autre ces temps ci (ouais, tous les mots sont importants). 21. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:21, par Marie.Pool : Ils continueront à brûler ce qui ne leur appartient
pas autant de temps que le jeu leur plaira et qu'ils ne trouveront pas en
face des interlocuteurs non haineux mais sans complaisance. Chaque délit
doit être sanctionné et l'agresseur confronté à
sa victime. 22. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:27, par Arte : ...mais Cel, l'image du clochard est explicite, sinon volontaire.
Il y a une parole delivrée depuis longtemps sur le Darwinisme économique
: "Tu essaies de t'en sortir" (s'integrer ?) et si tu n'y arrives pas, tu
la fermes." Evidemment que ces gosses refusent la dépression qu'on
leur propose à 30 ans ! 23. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:40, par Arte : "Un adulte qui n'empêche pas ses adolescents d'aller
faire des dégâts est un adulte irresponsable ". 24. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:50, par Bartlebooth : Ces mots plein l'écran, en boucle en grand, 25. Le vendredi 11 novembre 2005 à 06:58, par cel : Arte, excuses d'un état qui met 30 ans à reconnaitre que quelque chose à eu lieu en octobre 61, d'un de villepin qui au lieu des excuses demandées pour l'envoi de grenades lacrymo ("qui correspondent aux modèles utilisés dans le secteur de la police" - ou autre charabia du genre) aux portes d'une mosquée en pleine cérémonie présente simplement quelques mots de "sympathie" au cours d'une interview chez ppda (et je crois après plusieurs jours)... mal barré 26. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:31, par Marie.Pool : N'empêche... 27. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:33, par Arnaud : Vous pensez que si "l'État" - celui de Vichy n'est
pas celui qui avait Papon comme préfet de police, ni celui de la V
République — allait discuter d'égal à égal avec
les casseurs, en leur proposant par exemple un traité de frontières
entre la République et les cités, ça s'arrangerait ?
Vous croyez que c'est le moment de discuter ? Si les 1800 personnes qui ont
été arrêtées ne l'avaient pas été,
le calme serait-il (relativement) revenu de lui-même ? 28. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:49, par Arte : voulez vous ecouter stiegler Marie Pool. 29. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:50, par cel : un traité de frontières ???? oula, mais on est
en plein délire... 30. Le vendredi 11 novembre 2005 à 07:55, par Arte : Arnaud c'est du monologue votre truc. Je vous soupçonne d'aimer mettre dans la bouche des autres ce qui vous arrange. Il pourrait vous arriver de penser que vous n'avez pas affaire qu'à des abrutis quand vous parlez aux autres ? 31. Le vendredi 11 novembre 2005 à 08:51, par Marie.Pool : Le lien stiegler ne fonctionne pas , désolée
! 32. Le vendredi 11 novembre 2005 à 08:57, par Arte : ah ! cela fonctionne pour moi. 33. Le vendredi 11 novembre 2005 à 15:27, par Acheron : Le problème des familles est un vrai problème.
On a l'impression qu'elle ne peuvent rien faire. Quand des enfants de 13 à
16 ans brûlent des voitures et que leurs familles ne peuvent pas réagir,
alors c'est virtuellement impossible pour l'État de compenser le
rôle familial. 34. Le vendredi 11 novembre 2005 à 16:38, par Arnaud : Arte, (je cite) 35. Le vendredi 11 novembre 2005 à 16:45, par Arnaud : Ca, Acheron, je suis tout à fait d'accord. 36. Le vendredi 11 novembre 2005 à 18:49, par Berlol : Moi aussi je suis lassé de ces disputes incessantes
pour un mot trop haut ou trop bas. A quoi vous servent toutes vos lectures
et tous vos diplômes si vous n'arrivez pas à vous concentrer
sur l'essentiel des textes et semblez au contraire éprouver un malin
plaisir à partir en vrille. 37. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:05, par Arnaud : Pour ce qui sont intéressés, je redonne les
informations concernant l'exposition Hokusai 北斎展, au Muséum national
de Tôkyô 東京国立博物館, à Ueno : 38. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:07, par Arnaud : pardon : 39. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:10, par Marie.Pool : C'est aussi avant 13 ans et le "feu pubertaire" qu'il faut
poser les jalons du respect de l'autre et de la citoyenneté.Dès
la maternelle et la primaire on est tenus de civiliser les pulsions infantiles
qui vont du "moi d'abord" au "tout tout de suite",à "j'ai besoin,
je prends !". A l'adolescence l'affirmation de soi passe toujours par la rébellion
et il faut que ça tienne en face, sinon ça prend assez fréquemment
des proportions fâcheuses. Une fois que le gamin est étiqueté
délinquant il est stigmatisé socialement et son groupe d'appartenance
devient le refuge dans lequel il trouve l'alibi de ses exactions, il peut
même assez facilement considérer ses "exploits" comme des preuves
de virilité et des épreuves de passage dans la catégorie
du mec qui ne se laisse pas "niquer". Il y a des paliers dans les comportements
antisociaux que certains jeunes franchissent d'autant plus facilement que
c'est devenu la norme de conduite dans leur milieu et qu'il n'est pas question
de rendre des comptes à qui que ce soit. Certains aussi se confortent
dans l'idée que le racisme explique tout, y compris l'échec
scolaire ce qui est d'autant plus faux que les enseignants aujourd'hui se
recrutent dans les populations dont ils s'occupent. Le problème se
situe dans le type d'étayage éducatif que l'on peut fournir
aux enfants qui en manquent et cela devient un problème collectif.
Par ailleurs, sans argent suffisant aujourd'hui, il est très difficile
de mener des études longues et qualifiantes, il existe toute une frange
d'étudiants qui est obligée de travailler à des tâches
peu rémunérées et selon des horaires très fatigants.
L 'aide aux plus motivés est dérisoire et la qualité
diététique des repas adolescents ( au moment où physiologiquement
ils ont besoin de dévorer) est déplorable.Il leur faut un moral
d'acier pour tenir dans la course aux places de concours et il règne
dans les amphis des ambiances de lutte à mort, les redoublants empêchant
les cours de se dérouler normalement pour gratter des places. Les
diplômes obtenus sont des parcours du combattant et le stress est permanent.
L'abandon des études dès 16 ans et parfois avant constitue
un problème très préoccupant au moment où la
vitalité et le potentiel sont au maximum. Faire du sport ou zoner
dans les centres commerciaux ne remplissent pas la journée de façon
lucrative. L 'envie de tout foutre en l'air devient une façon d'échapper
à l'ennui et au sentiment de nullité personnelle. La jalousie
prend le pas sur le reste et les mécanismes de revanche prenent leur
essor. S'ils ne sont pas enrayés ils ne vont jamais dans le sens de
la paix sociale c'est l'évidence. La prime à la délinquance
c'est le sentiment de toute-puissance qui attend d'être battu en brèche
par le couperet implacable de la loi. 40. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:35, par Marie.Pool : Pour la question des sondages je ne leur attribue aucune valeur prospective . Je suis profondément convaincue que l'effet Panurge, les revirements ou les embardées d'opinion obéissent presque toujours à des réflexes de protection non argumentés longtemps à la sortie des urnes. On délègue quelque chose de l'ordre d'un projet économique et social à des préposés que l'on ne connaît pas et on les juge sur des actes concrets.Si le mécontentement social monte, on en déduit qu'ils laissent tanguer le bateau et on se méfie des grands coups de barre où ceux qui sont en fond de cale se font écraser. Je ne m'intéresse aux pourcentages que lorsque je choisis un fromage. J'aime encore beaucoup le choix que nous avons en France et la variété des goûts dont nous disposons.Depuis quelques années je me suis mise à la Mozarella , un peu plus de mal avec les fromages Corses, la vache qui rit restant ma préférée lorsque le frigo est presque vide... Je ne regarde jamais les sondages avant de glisser mon bulletin de vote dans une urne . J'écoute ce que les hommes politiques racontent et j'essaie de repérer le discours le plus sincère . En général c'est aussi celui le plus modeste et le plus courageux que je choisis. J'apprécie les hommes politiques intelligents qui ne font pas semblant d'aimer les gens, tous les gens. Il y en a de temps en temps. 41. Le vendredi 11 novembre 2005 à 19:46, par Arnaud : Marie Pool, tes posts sont très intéressants. 42. Le vendredi 11 novembre 2005 à 20:16, par vinteix : Dans beaucoup de ces commentaires, je remarque une tendance assez generale au manicheisme, aux dichotomies simplistes : "si t'es pas assez contre Sarko, t'es facho..." (je caricature, a peine...) Pas tres envie d'entrer dans ce debat... Si nos politiques, depuis des dizaines d'annees, sont LARGEMENT responsables de cette "crise des banlieues", je pense aussi qu'ils n'ont pas une responsabilite totale dans les violences actuelles et passees. 43. Le samedi 12 novembre 2005 à 01:15, par Berlol : Belles charges de Philippe Boisnard contre le monstre... (merci Constance) 44. Le samedi 12 novembre 2005 à 01:42, par Arnaud : Tout à fait d'accord avec toi, cher Vinteix. 45. Le samedi 12 novembre 2005 à 04:38, par JoseAngel : Je trouve que les réflexions de MariePool sur l'orientation de la libido sont très pertinentes. Pour être plus précis, ne s'agit-il pas ici d'un problème d'identité sexuelle masculine? Car, je n'ai pas de statistiques bien sûr, mais ne s'agit-il pas d'un 99% ou un 100% de violence masculine? Les femmes des banlieues ethniques sont sûrement aussi oppréssées ou marginalisées que les hommes, mais on ne voit pas des équipes de gamines à faire la guerrilla urbaine. Du moins, je ne les ai pas vus. Un problème de testosterone, alors, ou d'affirmation du pouvoir mâle? 46. Le samedi 12 novembre 2005 à 11:09, par Bartlebooth : 57 % des personnes interrogées ne pensent pas que les
élections prévues fin janvier en Irak conduiront à un
gouvernement stable 47. Le samedi 12 novembre 2005 à 14:49, par Arte : Bartlebooth, je trouve que ce que tu dis est très interessant,
mais, pourrais-tu (je te le demande avec la marge d'erreur nécessaire)
mettre ( oh ouiiiii) quelques lignes ( re oh ouiiiiii !!!) multicolores
de temps en temps sera instable, soleil voilé sur la majeure partie
des Françaises des banlieues issues d' arabes d'origine défavorisés,
ne craignons pas la contradiction, vu mon expérience en milieu psychédélique
! 48. Le samedi 12 novembre 2005 à 16:20, par Berlol : Très intéressant, Bartlebooth ! 49. Le samedi 12 novembre 2005 à 19:21, par Christian : Arnaud, visiblement, tu n'as pas lu mon message! Je pourrais être tenté d'en faire autant avec les tiens. Mais je préfère te demander de relire et de ne pas répondre à côté. Élève Arnaud, vous êtes hors sujet! 50. Le samedi 12 novembre 2005 à 21:06, par Arnaud : Le message où tu citais une internaute ? Mais je l'ai
mentionné ensuite, cher Christian, et Arte l'a mentionné aussi,
à peu près dans le même sens que moi. 51. Le dimanche 13 novembre 2005 à 04:48, par Christian : Arnaud, ce qui est important c'est de ne pas répondre
à côté. Il n'y a pas 2 types de messages: ceux d'Arnaud
(les importants) et... les autres. 52. Le dimanche 13 novembre 2005 à 04:55, par Arnaud : Bonsoir. 53. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:00, par Arnaud : Christian, je ne comprends pas ce que tu cherches à
dire. Bien sûr que les problèmes actuels en France sont liés
aux politiques d'immigration depuis un demi-siècle, et bien sûr
que les populations dont on discute sont issues de l'immigration. Tu le sais
bien sûr ? Il n'y a aucun "décalage". 54. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:22, par Arnaud : Christian, je me permets de reformuler plus précisément
ce que je voulais dire. Sans vouloir t'offenser, bien sûr. 55. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:40, par Berlol : Je suis assez d'accord avec Arnaud, Christian. Ce que dit
cette internaute japonaise est plus proche de la c... désinformation
assimilée que d'autre chose. Il est faux qu'en France "tout le monde"
puisse ceci ou cela comme elle le croit. De plus, quand bien même des
gens le pourraient, beaucoup d'entre eux (pas tous) le feraient à
regret et dans l'espoir d'en sortir tout simplement parce qu'ils ont une
dignité, et que la conscience de cette dignité baffouée
par l'acceptation de la situation d'assisté ne procure pas beaucoup
de plaisir. C'est ce que voulait peut-être dire Cel au commentaire
n°20. 56. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:49, par Christian : Bonsoir, 57. Le dimanche 13 novembre 2005 à 07:03, par cel : (je voulais surtout dire que ces dispositifs et aides, si certes ils existent sont insuffisants, et sans même de conscience bien développée on ne peut pas dignement vivre en s'en contentant. L'école pour tous est un minimum, la sécu est insuffisante et ne couvre que très mal certains soins essentiels, les hôpitaux sont bondés, la cmu accessible seulement en cas de grande pauvreté, le rmi une vrai misère qu'on ne revalorise qu'au compte goutte sans tenir compte de l'évolution en paralèlle des charges qui tombent sur chacun. Sans parler des allocations de chômage qui sont ont été revues en 2003 dans le sens d'un décalage plus qu'absurde par rapport à l'évolution du marché du travail (accessibles à partir de 6 mois de travail effectués contre 4 mois précédemment, alors que les contrats de travail de très courte durée se généralisent). Dire que la France est un pays pas aussi pourri que certains autres est une chose (bien des gens en sont conscients je crois), mais ce ne sont pas sur ces autres qu'il faut s'aligner, connaître l'existence des conditions plus difficiles autour n'empêche pas de garder la tête froide sur les nécessités du coin (ou même de s'échauffer). On peut à peine vivre avec un smic, il y a plein de clochards qui touchent le rmi et dorment tout de même dans la rue (faute de HLM, et exigences incroyables quant au fiches de paye et autres justificatifs de stabilité pour les propriétaires autres), les restos du coeur ne parviennent souvent pas à couvrir toutes les demandes, beaucoup de structures de ec type ne fonctionnent que l'hiver etc. Les exemples courent les rues, je pourrais faire une liste plus longue que celle des 57% de Bartlebooth rien qu'en laissant aller mes doigts sur le clavier. Beaucoup de gens qu'ils travaillent ou non se maintiennent à une lisière proche de la pauvreté, situation inquiétante qui fait que la crainte du basculement martèle et que les revendications viennent assez naturellement, faute de pouvoir tranquillement penser à autre chose qu'au peu qu'on peut perdre. Il me semble qu'il faut aussi se méfier de la relativisation excessive, à prendre trop de distance avec certaines réalités effectives et quotidiennes on risque de voir un monde de loin, un peu trop bien carré.) 58. Le lundi 14 novembre 2005 à 15:19, par Christian : Les messages sont parfois postés en même temps,
ce qui fait qu'on peut donner l'impression d'avoir ignoré un message
en répondant... Trackbacks1. Le samedi 12 novembre 2005 à 03:43, de Sur Sarkozy
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Samedi 12 novembre 2005.
Il est entré dans ses desseins. Lever à six heures pour finir de m'occuper de Lol et de son ravissement. Du coup, en cours, je ne fais que la moitié du programme prévu. Mais ce qui est fait est fait, comme dirait la dame du Square... [RLVS-8] Le narrateur se trouve quelque part dans le futur de mon point de projection dans la lecture (et loin dans le passé de la réalité de ma lecture). De là, il s'ingénie comme il peut pour me raconter sa Lol, pour se me la raconter. Ne jamais l'oublier. Il a collecté des témoignages à des moments qui nous sont rarement connus, il s'est au jour le jour forgé des hypothèses évolutives dont nous ne connaîtrons que la dernière version. S'efforçant tout de même de raconter la vie de Lol dans sa chronologie, il y a forcément un moment où il l'a rencontrée, où il est lui-même devenu personnage alors qu'avant ce moment ses intrusions étaient tolérées et proleptiques. L'instant de la (post-)synchronisation nous apporte son nom, celui du mari de Tatiana et quelques autres informations, un peu comme dans un film qui aurait commencé en noir et blanc et qui passerait à la couleur à l'entrée du personnage principal. L'essentiel de son travail narratif consiste à battre en brêche le système de pensée de Tatiana, sa maîtresse, qu'il n'aime que pour son c... corps (p. 79, 81, 87, par exemple). « Tatiana, elle, s'inquiétait autrement que les autres à propos de Lol : qu'elle ait si bien recouvré la raison l'attristait. On devait ne jamais guérir tout à fait de la passion.» (76) Sympa, la copine d'enfance ! Si l'on ajoute que Tatiana considère que Lol a toujours été différente (comprendre : folle), cela donne que Lol est cinglée de naissance, Tatiana calamiteusement charnelle (79), la passion irrémédiable pour Lol mais inaccessible pour Tatiana, et que tromper son mari est plus normal que chercher l'amour fou... On peut ne pas être d'accord avec ce qui est sans doute la doxa de la bonne bourgeoisie de S. Tahla, mais on prend des risques à essayer de vivre autrement que ces gens-là. Secondairement, mais de façon nouvelle et remarquable dans ce chapitre et dans le suivant, le narrateur montre la maestria de Lol, et la sienne puisqu'il est entré dans ses desseins. Comment elle promène son monde, comment elle leur ment, comment elle manipule Tatiana pour accéder à Jacques (83-84), comment elle fait sentir à Jacques qu'elle le veut (il en tombe des nues, page 78), comment elle les amène à venir chez elle. Et les jeux de regard qui sont déjà comme du billard (86, 88). Le clou — martelé, pour le coup — c'est ce leitmotiv « on s'est trompé » (76, 78, 103), sorte de pointillé selon lequel redécouper l'histoire de Lol pour y voir autre chose que la version de la splendide et désespérée Tatiana (c'est peut-être elle, la malade...). On pourra lâcher les ciseaux à la page 137 et on en restera bouche bée... J'ajoute que le verbe (se) tromper, infinitif et différentes formes conjuguées confondues, se trouve 36 fois dans le Ravissement, ce qui est assurément une fréquence très au-dessus de la moyenne — quelque chose à creuser dans cette direction, je crois... [/RLVS-8] Mais qu'est-ce que j'ai eu chaud, dans cette salle de classe de l'Institut franco-japonais de Tokyo ! Une demi-heure après, je me remets au Saint-Martin, avec T., devant un verre d'excellent bordeaux que suit de près le poulet-frites. Comme le 13 mars dernier, et quelques autre fois par le passé, nous allons, sur invitation, aux soldes du magasin Sun Motoyama dans un hall d'exposition de Yurakucho. Navigant entre les troupeaux de rombières friquées, T. trouve un pantalon, une jupe et des collants, moi deux pantalons d'hiver et une paire de bottines en cuir à semelles sport, chaque article étant soldé d'environ 50%. Promenade dans Ginza pour profiter du soleil et des avenues fermées à la circulation automobile (un samedi, c'est étrange...), puis retour à la maison. Fin du billet d'hier, qui était inachevé. Mieux vaut y refaire un tour, surtout pour la nouvelle fin. En même temps, pour revenir sur tout ce dont il était question et bien au-delà, écouter d'urgence l'ensauvagement du monde, l'édition hebdomadaire de Répliques, avec Thérèse Delpech et Pierre Hassner. Je quitte momentanément ce monde trivial pour aller relire L'Histoire de l'œil de Georges Bataille, dans la nouvelle Pléiade, toute belle et bellement illustrée. Commentaires1. Le samedi 12 novembre 2005 à 10:16, par alain : Dis donc, quel beau blog que celui de Dominique Autié
! Les images, les textes survolés. Impressionnants. 2. Le samedi 12 novembre 2005 à 15:11, par Bartlebooth : 57 % de ma personne interloquée à lu LolVStein
dans un état dépressif 3. Le samedi 12 novembre 2005 à 16:22, par Berlol : Je tablerai sur les 43 % non dépressif qui ne s'en fout pas... 4. Le samedi 12 novembre 2005 à 20:16, par Marie.Pool : Avec l'écriture de Marguerite DURAS,on assiste à
une enquête quasi-onirique sur le réel intérieur et extérieur.
"Partout était le signifiant", en langage non lacanien,je pourrais
dire qu'elle avait cette aptitude à prélever dans le réel
ce qui pouvait faire signe,appel, amorce d'autre chose en mots, en images
et en sentiments. Dans ces livres elle ne se préoccupe pas contrairement
à ce qu'on peut imaginer, d'interprétation, un chat est un
chat, une spoliation est une spoliation, une tromperie est une tromperie,
un inceste est un inceste. Il n'y a pas d'écart entre ce qui est observé
et ce qui est dit. Les fioritures sont parfois dans les décors, ces
environnements artificiels qui ne peuvent que se déliter comme les
fleurs fanées que Marguerite DURAS collectionne en vrai à
Neauphle. Peur de manquer brutalement comme sa mère ruinée
par malversation, Marguerite fait des réserves...Elle dit quelque
part que 1+1 = 1 et elle rit ! Elle rit très bien Marguerite dans
ses années d'éclosion maternelle. Ensuite elle explique comment
elle range ses provisions : elle achète tout deux par deux, deux
bouteilles d'huile, de sucre...etc... Et elle tempeste quand son fils ne
tient pas compte de cette manie conservatoire... Avec ses personnages, je
crois parfois qu'elle fait pareil, qu'elle les double volontiers, comme pour
leur donner une apparence d'immortalité.La bouteille entamée
se tient au même endroit que la bouteille pleine. "L'Alcool c'est Dieu!"
dit elle pour dire très sérieusement finalement qu'il le remplace
même si c'est pas vrai.Elle le sait. Elle sait pas mal de choses Duras.
Elle dit même que quand on est intelligent on est intelligent sur tout...Et
que ça peut devenir un supplice de tout comprendre en quelques secondes,
dans la fulgurance d'un rendu de regard...S'apercevoir par exemple qu'on
est aimé ou détesté, sans sommation.Uniquement dans
la lecture d'un regard qui appuie ou qui s'éloigne. L'effleurement
par le Désir ou le non Désir est le sujet principal de l'angoisse
de cette femme attachante et lucide. Elle en parle simplement car elle observe
avec acuité tous les indices de sincérité. Elle va même
au-delà, jusqu'au délire ou au mensonge qui sont une autre
forme de résistance aux blessures du réel. Elle peut se le
permettre car elle est écrivain. Les livres ne sont pas le réel
même s'ils se déguisent avec. Elle sait quand il y a un livre
ou quand il y a un écrivain. Elle le pressent et elle le prétend
entre deux soupes chinoises, entre deux confitures, entre deux cultures, entre
la mort et la mendicité, entre le luxe et la désolation... Cette
femme est profondément humaine et vulnérable et elle nous a
fait le cadeau d'être aussi un écrivain incontournable pour
comprendre la femme en général ( Je doute en effet qu'elle ait
vraiment compris les motivations masculines autrement que dans leurs errances
manifestes). Mais ce n'est qu'un point de vue partial. 5. Le samedi 12 novembre 2005 à 22:16, par vinteix : Pardon Marie-Pool, petit detail... mais il me semble qu'elle disait plutot : "L'alcool, c'est l'absence de Dieu"... ce qui certes, vu sous l'angle d'une theologie negative, revient a peu pres au meme. 6. Le dimanche 13 novembre 2005 à 04:01, par Marie.Pool : Elle disait les deux je crois me souvenir . Cela revient au
même en effet. Ce qui est marquant chez elle : la conviction qu'il
n'y a pas d'autre vérité possible, d'autre alternative et cela
donne quelque chose d'abrupt et de" sublime" à ses formulations. Le
regard qu'elle avait sur les gens était d'une douceur et d'une brutalité
implacables, y compris sur elle-même , comme les gens qui n'ont rien
à perdre et qui attendent la fin posément malgré l'angoisse,
les personnes âgées lucides peut-être.Ceux qui donnent
gratuitement leurs sentences ou les retiennent sachant que cela ne retranchera
rien au monde. Une sorte de majesté à la profération
ou au silence que l'on peut facilement prendre pour de l'orgueil ou de la
méchanceté. J'ai souvent essayé de comparer M. DURAS
à N.SARRAUTE pour essayer de comprendre pourquoi j'aimais les deux
écritures de façon irréversible. Le point commun que
je retrouve encore aujourd'hui reste l'intransigeance habillée d'un
sourire protecteur. C'est rare de nos jours. J'aime retrouver cela dans une
écriture. Cela oblige à s'impliquer et à interroger
le réel autrement lorsqu'on y retourne... Et l'on ne peut admettre
assez vite que les acrobaties verbales ne sont que des exercices pour retarder
l'exploit de vivre sans trop souffrir et de mourir sans trop paniquer. En
tout cas, c'est comme çà que je lis toute sorte de livre, avec
bienveillance et sévérité. Car Dieu n'existe pas et l'Alcool
tue prématurément. 7. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:05, par vinteix : Dieu n'existe pas... ou est mort... mais ca n'empeche pas
d'etre hante par son absence ou par ce que sa presence-absence a pu incarner...
qu'on l'appelle de differents noms ne change rien a l'affaire. On pourra tout
aussi bien parler de sublime... un desir d'elevation ou d'Autre chose quand
etre homme c'est ne pas se contenter. Alors, dans ces conditions, l'alcool
n'est pas un choix... Tous les grands ecrivains alcooliques sont plus ou
moins des voyants, alors meme que, sans nul doute, manque la foi profonde
en l'efficacite de ce recours. 8. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:26, par Christian : Bonsoir, 9. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:29, par Arte : Bon, alors je tiens a faire remarquer que j'ai effacé la connerie que j'avais d'abord rédigée. Arnaud, vous ne m'en voulez pas trop ? (pas en général, hein, mais d'avoir effacé !). Non, parce que des fois il y a des gens qui disent :"si, mais vas-y, maintenant, dis-le !" et ils vous en veulent de ne pas dire, alors que vous, vous savez que si vous la dites, la connerie, ils vous en voudront aussi. Donc, je sais plus, tiens ! 10. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:29, par Arnaud : J'ai mis quelques liens sur le blog d'hier. Je ne voulais pas déranger ici. C'était juste pour information. 11. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:30, par Christian : Au fait, merci de la visite sur mon "très cher blog"! Et en effet, j'ai vérifié, le tien ne vaut rien! Mais si tu reviens dans quelques semaines, je ne serais pas étonné qu'il ait pris beaucoup de valeur. 12. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:30, par Arte : Finalement, c'est pas facile de discuter avec vous, pfff ! 13. Le dimanche 13 novembre 2005 à 05:56, par Marie.Pool : C'est troublant ce que vous dites Vinteix, non pas sur Dieu ( le besoin de spiritualité n'est pas le monopole des religions instituées) mais sur l'alcoolisme des "grands écrivains". Je serais tentée de dire, sans trop réfléchir, que l'alcool désinhibe et qu'il permet un passage plus facile de la censure que tout un chacun inflige à ses propres pensées conscientes mais surtout inconscientes ( en gros le magma de nos pensées de la nuit ou de l'ombre). Les écrivains qui ont pris l'habitude de recueillir cette manne pour des raisons qu'ils ne sont pas rares à ignorer , et qui l'ont longuement triturée pour qu'elle devienne lisible ne sont pas des extralucides, ils sont tout simplement des êtres "non coupés de leur vie intérieure" ( expression de Charles Juliet dont la démarche d'écriture m'est très proche). Mais je ne crois vraiment pas que l'alcool remplace le talent, je crois qu'il calme les angoisses et restaure une euphorie qui fait défaut dans la vie de celui qui écrit. Il comble un vide, une carence mais il le fait à crédit. L'addition de cette addiction est très lourde au final en termes de misères physiologiques et de dégradations somatiques. Il y a peut-être une oeuvre littéraire, mais il y a eu surtout un écrivain qui a mal traversé sa propre vie. Sans les nommer,j'ai envie d'évoquer des écrivains buveurs que j'ai rencontrés récemment. Je les trouve à la fois très intelligents et nom moins pathétiques.Ils doutent d'eux-mêmes de façon chronique et sont dans une quête d'amour incessante que pas grand monde ne peut combler. Même pas les lecteurs compatissants. L'alcool n'aide pas à être heureux, c'est une évidence . Il participe du suicide lent ou spectaculaire et on ne saurait cautionner un tel mépris de soi sous prétexte de littérature plus excitante. L'alcool est un médicament,il n'est pas un ami. 14. Le dimanche 13 novembre 2005 à 06:34, par vinteix : S'ils boivent, c'est peut-etre, comme le disait Deleuze, parce qu'ils sont confrontes a quelque chose de trop grand, parce qu'ils ont entrevu quelque chose qui est trop lourd pour eux... mais bien sur, ce n'est surement pas ce qui leur donne ce talent. 15. Le dimanche 13 novembre 2005 à 06:49, par Marie.Pool : Je ne sais pas Vinteix,je ne sais vraiment pas si ce que vous dites est plausible, sauf à diviniser à outrance un simple mortel. Pour moi tout être est un écrivain potentiel même dans le regard d'un autre. Il n'y a pas d'être supérieur. Il y a du vivant qui se fourvoie ou se sauve un peu mieux. Les grands textes sont des textes de haute solitude. Il n'y a aucun mérite à être volontairement ou non dans une telle position sociale. Idéaliser l'écrivain ne lui est pas utile, à nous non plus. Il est homme parmi les hommes et on oubliera ses paroles les bonnes comme les moins bonnes , ses écrits disparaîtront aussi. La vie est ainsi. 16. Le dimanche 13 novembre 2005 à 07:30, par Arnaud : Arte, vous aviez écrit quelque chose pour moi, que
vous avez effacé... ? Mais comment voulez-vous que je réagisse
alors ? 17. Le dimanche 13 novembre 2005 à 07:51, par vinteix : Marie-Pool, il me semble que vous melangez l'approche litteraire
et l'approche sociale ou biographique. 18. Le dimanche 13 novembre 2005 à 08:48, par vinteix : "La main a plume vaut la main a charrue" (Rimbaud) 19. Le dimanche 13 novembre 2005 à 09:22, par Marie.Pool : Pourquoi vous énervez-vous Vinteix ? L'écriture
d'un grand écrivain est pour moi un prélévement sur
le réel qui a pris une forme un peu plus visible et durable . Mais
je persiste et signe à dire que l'écriture appartient à
tous et les paroles de ma boulangère ,un jour où elle a décidé
de faire connaître son intime conviction sur les événements
de vie qui la concerne, m'intéresse tout autant que les beaux inventaires
romancés genre péplum d'un auteur patenté. Je ne sais
pas trop ce qu'est une "vision plus puissante" qu'eux, les auteurs auxquels
vous vous référez et que vous ne nommez pas encore, ne sont
peut-être pas, ceux que je lis et qui font l'intérêt de
l'écriture pour moi. Il serait donc bien vain de me le reprocher.
Je n'ai jamais écrit que vous qualifiez les grands écrivains"
d'êtres supérieurs" c'est moi qui vous ai mis en garde contre
ce risque que laisse filtrer votre propension à établir une
hiérarchie que je récuse sans hésiter. Je me méfie
de l'admiration et je ne sépare pas (vous l'avez noté) le texte
de celui qui le produit.C'est un choix que j'assume. L'universalité
est toujours relative même si elle est souhaitable pour que la littérature
soit d'utilité plus générale. Mais je ne crois qu'à
la singularité et à la fragilité des écritures.
20. Le dimanche 13 novembre 2005 à 09:49, par vinteix : Je ne m'enerve pas... mais je reagis avec passion... que voulez-vous...
L'ecriture, a mes yeux, n'est surement pas "un prelevement sur le reel"
! Quelle horreur ! et quel aplanissement... Elle est quelque chose de plus
! On parle de creation, non ? Comme disait Borges, un livre n'est pas le
miroir du monde, mais quelque chose d'ajoute au monde... comme l'imminence,
inachevee et toujours manquee, d'une revelation, une approche de l'inconnu. 21. Le dimanche 13 novembre 2005 à 09:52, par vinteix : Pour moi, en un mot, l'ecriture est un PAS AU-DELA... dans les deux sens de l'expression. 22. Le dimanche 13 novembre 2005 à 10:34, par Marie.Pool : Euh... Vinteix j'ai eu une hésitation pour Chazal (
J'ai pensé Claire mais ce n'est sûrement pas çà)
un Malcolm de... ? Excusez-moi mais, selon votre liste, pour faire un "pas
au delà" qui soit tant soit peu remarquable il me semble qu'il faut
être de sexe masculin. Et cela me chagrine un peu voyez-vous... 23. Le dimanche 13 novembre 2005 à 10:50, par cel : et hop on y revient... dire que des hommes sont doués reviendrait à dire que les femmes brodent ? ça c'est de la galipette mentale mal assurée 24. Le dimanche 13 novembre 2005 à 11:03, par Marie.Pool : Je lis ce qu'on me donne à lire et ça revient
encore à çà ! Qu'y puis-je ? Je ne suis pas contre la
broderie masculine et l'invention du métier à tisser mécanique
est probablement une avancée pour la condition féminine...
Quoique... en Albanie, pour exemple parmi tant... elles n'avaient pas l'air
très heureuses les cocottes à s'user la pulpe des doigts et
payées au lance-pierres...Excusez-moi mais , moi aussi je suis passionnée...
d'équité ! Vous pouvez en remettre une couche si vous voulez,
cela ne changera rien au bazar général. Je fais remarquer au
passage que je lis des auteurs des deux sexes alors... 25. Le dimanche 13 novembre 2005 à 11:36, par cel : Dites marie Pool, si on voulait retrouver une équité, en considérant l'histoire littéraire de plusieurs siècles puisqu'on s'en prend à la liste de vinteix qui ne se cantonne pas aux parutions de la dernière rentrée, on ferait comment ? c'est un fait qu'il y a eu peu d'écriture par les femmes durant une longue période, on va tout de même pas sucrer de bonnes choses pour arriver à un 50 / 50 % (allez, va pour un 57). Et l'albanie là dedans, ça rime à quoi, ah oui la broderie, le tissage, on emmêle tout et ça donne pieds dans le tapis, réflexions de bazar 26. Le dimanche 13 novembre 2005 à 12:36, par Marie.Pool : Je ne sais pas ce que vous voulez prouver. Les exemples que je donne sont précis et je n'ai que faire des pourcentages. Ca vous ennuie que je ne dise que des choses vraies ? Suis-je obligée de lire des auteurs qui ne m'apportent pas ce que je cherche ? Si je pense ce que je pense , vous n'y pouvez rien. Je ne vous demande pas d'être d'accord avec moi. 27. Le dimanche 13 novembre 2005 à 13:41, par Bartlebooth : "La flemme est l'avenir de l'homme" 28. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:37, par cel : non, ce qui m'ennuie, c'est qu'une discussion sur l'écriture que je lisais avec intérêt soit encore une fois tranchée par votre obsession du sexe des auteurs (et je bèse mes mots) 29. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:41, par Bartlebooth : Au fait, désolé pour les couilles 30. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:42, par Bartlebooth : Je voulais dire "coquilles", j'ai un problème avec
le q et je ne suis pas concentré sur ma grappe 31. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:43, par Bartlebooth : argh, il faut lire "ma frappe", bien sûr ! 32. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:45, par cel : sauf que c'était pas une coquine, c'était un lassus 33. Le dimanche 13 novembre 2005 à 17:47, par Bartlebooth : j'ai la femme de me relire, faut pire 34. Le dimanche 13 novembre 2005 à 18:40, par Arte : Ah ben voila, je m'absente, et je rate tout le débat sur le sexe. Pfffffff, pour une fois que c'était chaud ! 35. Le dimanche 13 novembre 2005 à 18:43, par vinteix : "il me semble qu'il faut être de sexe masculin." !!!???
Et voila, l'argument massue est tombe comme une sentence ridicule. J'avais
pourtant pris soin de preciser que ma liste, bien sur, n'etait pas exhaustive...
Au passage, le jeu de mots sur (Claire) Chazal etait hilarant ! J'aurais
pu, pour vous faire plaisir, citer egalement Marina Tsvetaieva, Joyce Mansour,
Unica Zurn, Suzanne Lilar... et alors ? Qu'est-ce que cela change ? La litterature
est-elle affaire de quotas ? Comme le faisait remarquer Cel, avez-vous une
idee claire de l'histoire litteraire ? Vous auriez pu tout aussi bien me
dire que je citais beaucoup de morts... et alors ? Grace aux livres, qui RESTENT,
ne sommes-nous pas les contemporains de Dante ou Baudelaire au meme titre
que Michon ou Guyotat... Peu amateur de Top 50, j'arrete la les listes,
bien que mon "pantheon personnel" soit assez loin d'un classement de ventes
de patee pour chiens. 36. Le dimanche 13 novembre 2005 à 18:47, par vinteix : Au risque d'etre un peu long et d'en ennuyer plus d'un, je
me permets toutefois de citer un petit extrait d'un article intitule "Pas
au-dela de la misere symbolique", ecrit il y a environ un an et qui fait
echo a certains propos enonces "ici".... 37. Le dimanche 13 novembre 2005 à 19:28, par Arte : Vinteix, alors là, J'AIME ! 38. Le dimanche 13 novembre 2005 à 20:15, par vinteix : ... et sourde ! Exemple : "Je lis ce qu'on me donne à
lire et ça revient encore à çà !" !!!!!????? 39. Le dimanche 13 novembre 2005 à 20:21, par vinteix : ... ou de la broderie. 40. Le dimanche 13 novembre 2005 à 22:20, par Marie.Pool : C'est enthousiasmant finalement de voir à quel point mes interventions vous font réagir. Cependant vous tombez dans le même piège à chaque fois : croire que ce qu'un lecteur ou lectrice pense de la littérature engage d'autres que soi-même à l'instant où quelque chose est énoncé. Etre "coriace" dans ces conditions est la seule façon de résister à la pression de conformité. Si on vous lâche tous en volée de moineaux dans une bibliothèque nationale, je doute fort que vous vous dirigiez vers les mêmes rayonnages et les mêmes ouvrages. C'est çà aussi la littérature, la possibilité d'aller grappiller où bon nous semble. Je ne vous empêcherai jamais de le faire. Je vous répète simplement que j'ai le droit de lire ailleurs et autrement que vous ,en pensant que c'est tout aussi valable, notamment au niveau des livres écrits par des femmes. Je persiste et ris de bon coeur ( j'en ai un c'est la bonne nouvelle du jour) de vos mots d'escarmouche ( les douteux ... euh ! )L 'argumentation de Vinteix ne me rend pas sourde,simplement je préfère la danse au débat littéraire sans objet commun. Peut-être en trouverons-nous un ? Il faudrait aborder chaque auteur un à un et cela risque de nous prendre pas mal de temps. Votre temps est aussi précieux que le mien. 41. Le dimanche 13 novembre 2005 à 22:38, par Marie.Pool : C'est enthousiasmant finalement de voir à quel point mes interventions vous font réagir. Cependant vous tombez dans le même piège à chaque fois : croire que ce qu'un lecteur ou lectrice pense de la littérature engage d'autres que soi-même à l'instant où quelque chose est énoncé. Etre "coriace" dans ces conditions est la seule façon de résister à la pression de conformité. Si on vous lâche tous en volée de moineaux dans une bibliothèque nationale, je doute fort que vous vous dirigiez vers les mêmes rayonnages et les mêmes ouvrages. C'est çà aussi la littérature, la possibilité d'aller grappiller où bon nous semble. Je ne vous empêcherai jamais de le faire. Je vous répète simplement que j'ai le droit de lire ailleurs et autrement que vous ,en pensant que c'est tout aussi valable, notamment au niveau des livres écrits par des femmes. Je persiste et ris de bon coeur ( j'en ai un c'est la bonne nouvelle du jour) de vos mots d'escarmouche ( les douteux ... euh ! )L 'argumentation de Vinteix ne me rend pas sourde,simplement je préfère la danse au débat littéraire sans objet commun. Peut-être en trouverons-nous un ? Il faudrait peut-être aborder chaque auteur un à un et cela risque de nous prendre pas mal de temps. Votre temps est aussi précieux que le mien. L'exaltation du lecteur est respectable, je m'accommode de la mienne au niveau où j'en suis. Je ne peux faire mienne la phrase qui prétendait "j'ai lu tous les livres", et je n'ai pas la certitude que "tout a été dit", je n'ai pas de mal à imaginer que bien souvent dans les mots lancés n'importe comment "la chair est triste" , mais cela demande une enquête littéraire complémentaire que je confierais volontiers aux... femmes. Ne m'en demandez pas davantage et gardez vos convictions sans rancoeur, elles sont sans doute légitimes et soucieuses de transmission. Je lis autrement pour l'instant. 42. Le dimanche 13 novembre 2005 à 22:46, par vinteix : S'il n'y a pas "d'objet commun" dans ce que j'ai pu vous dire...
et bien tant pis ! 43. Le dimanche 13 novembre 2005 à 22:51, par Berlol : Je pense qu'il n'est pas utile de vouloir rallier qui que ce soit à sa propre façon de penser. Que chacun ait la sienne et la fasse connaître, mais avec modération et sans prosélytisme. Certes, en tant qu'auteur du blog, j'ai une position un peu spéciale, mais guère plus que ceux qui y commentent, car tout un chacun peut cesser de me lire comme bon lui semble. Tout comme on peut sauter visuellement les commentaires de qui l'on veut (sauf moi qui, responsable vis-à-vis de la loi, ne puis m'abstenir de les lire tous...), surtout si l'on s'abonne au fil RSS des commentaires. Bien sûr, je suis intimement d'accord selon les cas avec tel ou tel des commentaires émis, et j'abonde ou proteste parfois, parfois à tort en m'y laissant aller, mais il ne s'agit jamais pour moi de dire qui est de mon côté ou de l'autre, de distribuer des bons points. Celles et ceux qui sont de connivence avec moi savent déjà tout cela depuis longtemps. 44. Le dimanche 13 novembre 2005 à 23:06, par vinteix : Ah oui, surtout pas de proselytisme ! Quant a moi, je ne veux
rallier personne... mais je m'emporte (encore cette passion du OUI et du
NON) quand je vois une des seules choses en lesquelles je crois encore (la
litterature) etre rabaissee a du bavardage sans grandeur ni sublime. Cela
m'irrite autant que Stiegler s'emporte en entendant les propos de Patrick
Le Lay, vendeur de "temps de cerveau disponible a Coca-Cola". 45. Le lundi 14 novembre 2005 à 06:21, par Marie.Pool : Je donne la priorité aux auteurs vivants et à quelques uns seulement. Je ne peux pas m'investir davantage .Je n'aime pas le coca-cola. Je n'ai pas d'attirance particulière pour l'un ou pour l'autre des auteurs que vous citez, hormis Blanchot peut-être , Michaux à petites doses et Hölderlin pour ses lettres . Je pourrais évoquer les auteurs que je lis mais ils n'auront jamais assez de prestige pour susciter autre chose que des "bavardages". Ce n'est pas triste, ni même étonnant. C'est le résultat de plusieurs siècles d'appropriation du fait littéraire par les hommes. Ca ne change pas assez vite à mon goût. Je reste optimiste cependant en lisant des bavardages poétiques de tout sexe. 46. Le lundi 14 novembre 2005 à 09:32, par Bartlebooth : Tenez, Mary Pool, vous êtes lyonnaise, non ? Comme Louise
Labé, vous connaissez, n'est-ce pas ? Ne croyez-vous pas qu'on peut
dater de son époque, pour ce qui est de nos régions, "la fin
de l'appropriation du fait littéraire par les hommes" ou qu'en tout
cas il est moins exagéré ou moins faux de penser que Louise
Labé (qui était d'un féminisme plus positif et moins
arriéré que le vôtre) a marqué fortement le début
de la fin de ce déséquilibre que, comme vous le faites, continuer
à victimiser la femme en ce domaine ? 47. Le lundi 14 novembre 2005 à 11:25, par vinteix : Ouais, continuez les bavardages de boulangerie... 48. Le mardi 15 novembre 2005 à 02:53, par Marie.Pool : Ayez si vous voulez, comme le redit BERLOL , " de la peau
de saucisson devant les yeux". Pourquoi cela vous gêne autant qu'une
femme , qui n'a jamais fait partie de mouvements féministes, s'exprime
en son intime conviction, comme je le fais ? Il n'y a pas de prosélytisme,
juste un point de vue étayé par des faits.Ce n'est pas la peine
de m'attaquer en tant que personne, vous vous offensez vous mêmes. Vous
ne parviendrez pas à récuser ce que j'avance et qui n'est pas
faux,quoiqu'il vous en coûte. D'ailleurs aucun n'a osé dire que
ce que j'écris sur ces questions est inexact. Un témoignage
comme celui-ci creuse là où ça fait mal, mais le déni
ne fait pas avancer les choses, je pense que les récupérations
d 'alibi religieux n'y sont pas pour rien. Là aussi, laissez vos yeux
bien ouverts , regardez au-delà de la littérature et de l'hexagone.
Vous manquez pour l'instant d'arguments tranquilles alors vous jetez des
gravats. Je crains que vos mains si généreuses en projectiles
en pâtissent un jour. Moi je préfère tremper les miennes
dans le pétrin des boulanges qui nourrissent probablement davantage
et plus nombreux les gens ordinaires. J'ignore encore si vous en côtoyez.
Louise Labé ou la fin du déséquilibre ? Vous vous payez
sa tête à elle aussi ? Pascal Quignard prépare un livre
sur Louise Labé .Cela donnera peut-être de l'eau aux moulins
et un peu plus de lucidité et de consistance au festin de mots. En
vous lisant, certains, en "bavardant", je me rends compte à quel point
le savoir sur les livres égare et éloigne de la vie réelle
qui prévaut sur tout. Il arrive un moment où elle n'a plus
sa place. C'est pourquoi, ne vous en déplaise, je préfère
la vie aux livres, la gentillesse sincère à l'apologie d'une
vulgarité méprisante ( Verrue bien implantée aussi récurrente
qu'un spam ). 49. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:10, par vinteix : Juste un petit mot, un dernier en tout cas adresse a vous,
Marie-Pool... en ce qui me concerne, je ne veux rien vous imposer (lectures
ou autres...)... au fond, je m'en fous. Je constate, c'est tout. 50. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:15, par vinteix : ... enfin, "le lecteur (qui veut m'imposer...)" n'est pas
que lecteur... et les lectures dont j'ai pu parler ont PRECISEMENT un GRAND
effet sur la vie... sur la mienne... et je pense sur la vie de beaucoup de
gens qui les lisent. 51. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:17, par Marie.Pool : Ne dites pas que j'écris hors sujet, Berlol, ça
me vexerait... Nous sommes bel et bien dans la thématique de l'oeil
et du regard et de là à en déduire qu'ils ont un sexe,
je ne m'y risquerai plus longtemps, n'ayant pas l'autorisation de raisonner
au delà du "bavardage". Assignation redoutable et tout à fait
prévisible lorsqu'on a l'audace de ne pas devoir répondre aux
injonctions de lecture préétablies . Surtout , rapprochez bien
mes propos des affres de la Princesse privée de royauté par
modernisme manifeste de la pensée du soleil levant. Les Princes Charmants
sont eux aussi en voie de répartition et on dit qu'ils manquent un
peu de classe parfois, élevés au corn-flakes ou au gingembre,
leur vitalité dépasse de temps en temps leurs pensées
ordinaires. Cela fait sourire , encore une fois, mais le numéro est
trop usé pour que j'aie l'énergie de repriser le filet des
patiences. Ce qui se passe sur votre site n'est pas assez souvent à
la mesure de votre travail d 'écriture et de vos lectures. Je le regrette
profondément. 52. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:19, par Marie.Pool : Vinteix, pour vous OUI ! Pour moi NON ! Où est le problème ? 53. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:21, par vinteix : "injonctions de lecture préétablies" ??????!!!!!! 54. Le mardi 15 novembre 2005 à 04:31, par vinteix : Il n'y a pas de probleme... ou en tout cas, il n'a pas ete
pose. 55. Le mardi 15 novembre 2005 à 05:51, par Marie.Pool : En lisant plus attentivement vous auriez pu vous apercevoir que je ne" subodore"rien vous concernant personnellement. Vous me dressez une liste d'auteurs incontournables et j'ai le malheur de ne pas y retrouver d 'auteurs femmes, ce qui ne manque pas de me troubler . Je vous pose la question et ça déclenche un flot de justifications et un reproche virulent sur ma façon d'aborder la littérature. Je ne vous pose plus de questions Vinteix, je ne suis pas vulcanologue... Le reste du débat n'est qu'une queue de comète aux éclats très peu éclairants. Vous avez mal lu l'une de mes réponses où je mentionnais dans "votre liste" des auteurs que je fréquente de temps en temps. Votre susceptibilité littéraire ne manque pas de m 'inquiéter, mais vous avez déclaré qu'il s'agissait de passion alors... Ca excuse de tout , y compris du manque de précision dans le propos et la hargne ? Je n'en sais rien Vinteix, vraiment je ne peux que dire stop. Votre colère n'a pas de sens pour moi. Vraiment. |
Dimanche 13 novembre 2005.
Cette trame, je la vois. L'horreur ! Quand il faut fermer le livre et descendre du métro alors qu'on vient de lire un truc crucial (nodal, serait peut-être plus juste, ici...). « Lorsque je voulus dégrafer son soutien-gorge, je la sentis se dérober avec grâce, dans une torsion souple et glissante, se défaire de mon étreinte et aller fermer la porte, abattre le loquet. Dos à la porte, alors, immobile, elle m'attendait. Je m'avançai vers elle, passai les mains dans son dos et défis son soutien-gorge. Les bretelles tombèrent, elle n'avait plus que son amulette de jade autour du cou, ses seins étaient nus devant moi. Je levai la main et lui caressai doucement la poitrine, lentement, tandis que je sentais qu'elle se cambrait contre la porte, collait son bassin contre mon corps en gémissant. Puis, d'un coup, nous nous immobilisâmes. Quelqu'un venait d'essayer d'entrer dans le cabinet de toilette.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 43) Deux heures plus tard, après m'être fait pongistiquement étaler 11 manches à 1 par Hisae et Katsunori (content tout de même d'avoir trouvé la concentration et lâché quelques beaux smashs), je montre mon édition originale à mes deux amis, les invitant à constater la qualité du papier, le numéro imprimé, si rare. Ils y sont tout à fait sensibles. Katsunori me dit que cette pratique des éditions originales, ces tirages spéciaux et de luxe sur des papiers de belle qualité, cela n'existe pas au Japon. Nous sommes au Café bleu pour déjeuner (salade, pâtes et gâteaux), dans la galerie commerciale de Mark City, en direction de Dogenzaka. Je leur raconte un peu le début de l'histoire de Fuir, ce narrateur occidental en visite en Chine, désœuvré, prenant un train de nuit avec la belle Li Qi (prononcez litchi, comme le fruit), espérant une aventure, mais surveillé par le... Le... Soudain, cette trame, je la vois se détacher sur le fond d'une autre, celle de L'honorable Partie de campagne, de Thomas Raucat (1922), que Jean-Philippe Toussaint a évidemment dû lire. Car dans ce roman écrit par un jeune ingénieur belge après un an de résidence au Japon pour raisons professionnelles, il y a aussi un occidental, à Tokyo, lui, qui rencontre une Japonaise (pas une Chinoise), et qui cherche l'aventure avec elle, prend le train pour Enoshima, lui aussi flanqué d'un encombrant chaperon qu'il n'arrive pas à semer pour draguer tranquille. Volontaire ou non, le démarquage est superbement opéré par Toussaint car tous les éléments du palimpseste sont transformés, tandis que leur schéma d'ensemble, la tension relationnelle entre les trois actants, est superbement et presque invisiblement identique, quoique réduite à quelques pages. De retour à la maison, je me délasse dans le bain en lisant encore quelques bribes de la Possibilité d'une île. C'est affligeant, ça me tombe des mains, avec de temps en temps des perles comme ce « rien n'égale la douceur du sommeil lorsqu'il se produit en présence de l'être aimé » (p. 168), vérité d'un angélisme layette bleu ciel ou rose bonbon, sachant que l'être aimé est le chien Fox. J'aimerais bien le jeter avec l'eau du bain mais j'ai trop de respect pour les livres eux-mêmes... En sortant ce matin, je voulais téléphoner à Thomas, pour voir quand il serait libre pour un squash, comme nous en étions convenus en septembre. Et puis j'y ai renoncé en me disant qu'à 10h15 il dormait peut-être encore. Comme par télépathie, c'est lui qui m'a appelé à 11h30. Je n'ai pas pu lui répondre puisque j'étais à Shibuya en train de renvoyer des petites balles jaunes. L'ayant rappelé une heure plus tard, il me proposait un squash ce soir. OK, va pour ce soir. Donc squash, quarante minutes. C'est tellement crevant, que j'y reviendrai demain... Écrit le lendemain : c'était donc au centre de sport Do Sports Plaza de Shinjuku, énorme centre avec salle de musculation, salle de stretching, salon de massage, coursives de jogging, piscine, cours de squash et salles de bains, avec sento, douches, sauna, le tout très peuplé mais très calme. J'avais ressorti ma raquette d'il y a dix ans mais la poignée dont la matière s'est peut-être altérée me glissait régulièrement dans la main — et à un moment elle en est sortie, s'est envolée en passant à quelques dizaines de centimètres de Thomas pour aller se poser au sol d'un étage au-delà des limites du cours de squash. * *
* Paru dans la revue Europe, en mai 1925 (p. 122-123, via le dévédé...) : « THOMAS RAUCAT. - L'honorable partie de campagne. Un vol. in-16. (N. R. F. édit.) Cette honorable histoire est fort simple mais vaut tant par le choix des détails que par le ton vraiment savoureux sur lequel elle est racontée. Un Français rencontre au parc municipal d'Ueno une petite Japonaise, la convie à une honorable partie de campagne aux environs de Tokio, cependant que quelques instants plus tard il est invité à son tour, « par politesse », pour le même jour, par plusieurs honorables bourgeois. Contretemps fâcheux d'où découleront toutes les péripéties de cette journée à la fin de laquelle mourra la petite Nippone. Ce livre peut être considéré, à juste titre, comme un livre de réaction, réaction contre la poésie émolliente des japonenes à la façon de Loti. Et qui oserait encore rêver de clair de lune, de fleurs de prunier... et de la musique de Puccini après la lecture de cette équipée franco-japonaise à l'île d'Enoshima. Avec M. Thomas Raucat la mièvrerie du Japon, de sentimentale qu'on nous l'avait toujours fait paraître, devient humoristique. Le comique de ces pages est fait de l'antithèse existant entre la civilisation moderne et l'antique civilisation des Japonais qui tentent de s'européaniser. Ce mélange constant de sake et de bouteille Thermos, d'obi et de peigne à l'espagnole, de canotier et de kimono, de cinéma et de théâtre masqué, de taxi-auto et de geishaya, enfin toute cette cahotante adaptation de mœurs traditionnelles à un barbare progrès occidental font naître spontanément les réflexions ingénues et les effets cocasses. Et voici que tout notre sens de la couleur locale poétique du « pays qu'on ignore » en est décalé. Une ironie au service d'une pénétrante psychologie, un sens du comique placide, mais qui sait merveilleusement user des contrastes existant entre les raffinements européens et orientaux : voilà ce qui caractérise dès l'abord le talent de M. T. Raucat. En outre pour ce premier roman l'auteur a usé d'une construction vraiment neuve, très curieuse, et susceptible peut-être d'apporter quelques changements dans la manière que nous avons de concevoir une histoire qu'elle soit d'amour ou d'aventure. Dans L'honorable partie de campagne, chaque personnage confesse ce qu'il a vu, narrant les faits ainsi qu'ils lui sont apparus. Il y a huit chapitres qui sont de la sorte autant d'auto-rédactions. Cela permet une grande diversité dans le récit, une plus parfaite superposition des impressions et surtout une vraisemblance psychologique beaucoup plus intense : chaque héros donnant l'impression de parler sans contrainte. L'honorable partie de campagne ne procède donc d'aucune formule connue. C'est une œuvre extrêmement personnelle et neuve, un livre-révélation comme il n'en paraît guère plus d'un par an et qui s'impose à l'honorable attention des honorables lettrés. LOUIS CHERONNET.» Commentaires1. Le dimanche 13 novembre 2005 à 08:03, par Arnaud : Preumz !! (Non, j'déconne ^-^) 2. Le dimanche 13 novembre 2005 à 08:57, par vinteix : Ah, honorable lettre, "L'honorable partie de campagne" : quel delice ! 3. Le dimanche 13 novembre 2005 à 09:06, par damien : mdr 4. Le dimanche 13 novembre 2005 à 18:51, par Arte : Pour Arnaud : sur la question littéraire POURQUOI UN
SOUTIEN-GORGE ? 5. Le dimanche 13 novembre 2005 à 19:03, par Arte : La construction neuve fait tout de même penser à
Yasushi Inoué dans le fusil de chasse, d'il y a presque 30 ans, non?
6. Le lundi 14 novembre 2005 à 00:22, par Arnaud : Justement, c'était en rapport avec les fameux seins que je (me) posais la question... 7. Le lundi 14 novembre 2005 à 09:38, par Arte : bon, Yasuki Inoué c'était pas pour rire, hein ! 8. Le lundi 14 novembre 2005 à 14:29, par Christian : Thomas Raucat était un pseudonyme? Un jeu de mot sur "tomarô ka?" qui signifie "On va à l'hôtel?" (pour y faire des galipettes). Retrouvé sur Google: Roger Poidatz. 9. Le lundi 14 novembre 2005 à 14:30, par Christian : Erratum: Était un pseudonyme... sans point d'interrogation. 10. Le lundi 14 novembre 2005 à 14:37, par Berlol : Soo desu. Même qu'il était ingénieur aéronauticien, qu'il a écrit son bouquin sur le bateau de retour en Europe. Et presque rien par la suite... Dommage. |
Lundi 14 novembre 2005. Il
est entré dans le siècle. Bataillé toute la journée avec le web et la Pléiade pour cadrer l'Histoire de l'œil. En même temps, toujours du courrier, le suivi des commentaires des jours précédents... Il faut se faire à l'idée que ce qu'un billet journalier expose, détaille, avec parfois une précision millimétrique, soit pris à la légère, au débotté, en enfilade, au flan par une diversité de lecteurs tous occupés et préoccupés diversement. Ensuite ils s'échauffent les uns les autres et sortent totalement du décor... D'aucuns diront alors que les commentaires sont plus du bavardage qu'autre chose, sous-entendu que l'on pourrait aisément s'en passer, que ce serait même mieux de s'en passer. Je n'irai pas jusque-là, même si des dérapages m'exaspèrent, comme sur des peaux de banane alors que mon texte n'en contenait pas. Il faut comprendre que c'est une loi du genre — et que l'on a du mal à l'admettre parce que le genre est nouveau. Pour moi, la position à tenir est simple (mais je n'y oblige personne) : les commentaires doivent être autorisés, par principe. Je ne sais pas si je suis artiste ou non, écrivain ou pas, mais l'idée que j'ai de l'esprit démocratique (m')impose que la parole soit ouverte. L'interdire reviendrait à me rendre inaccessible, incommentable, donc élitaire. Il se peut que j'aie tort. Qu'on me le prouve. Donc Bataille. Ce soir au GRAAL, déplacé à la salle 508 de la MFJ du fait d'un séminaire exceptionnel en 601 (où j'ai d'ailleurs noté la présence de ma collègue CM), en présence de François Bizet, présentation de quelques documents, des photocopies d'un numéro de la revue Critique de 1963 (réédité en 2002) et des pages de biographie de la collection Écrivains de toujours, apportées par Daniella, et du volume Pléiade Romans et récits de Georges Bataille paru l'année dernière. Nous nous attardons dans la Chronologie établie par Marina Galletti (p. XCIII-CXXXVIII), commentant et recadrant les événements de la naissance de Georges (1897) à l'année de publication de l'Histoire de l'œil (1928), notant quelques différences avec les dates données dans la collection Écrivains de toujours (date de mariage, notamment). Ce qui étonne le plus, et que l'on ignore souvent, c'est qu'il était d'abord archiviste-paléographe, après avoir été sérieusement tenté par la religion. Nommé élève à l'École des chartes le 8 novembre 1918, trois jours avant l'armistice, il s'installe à Paris, continue d'aller à la messe et lit le Latin mystique de Remy de Gourmont. Cinq ans plus tard, il est entré dans le siècle, il connaît une quantité fabuleuse de jeunes et de moins jeunes qui forment et formeront en partie l'élite intellectuelle et littéraire du XXe siècle. Il est anti-Dada, goûte peu le surréalisme, aime le jazz, se marie, commence à publier... Ces cinq années-là, j'aimerais bien en voir le film se dérouler ! La suite dans une semaine... Commentaires1. Le lundi 14 novembre 2005 à 09:39, par Arte : mgmmmmmm 2. Le lundi 14 novembre 2005 à 10:59, par Bartlebooth : Mais être anti-dada, c'est encore être dada (qui
est "tout et son contraire"), surtout quand on veut "lancer un mouvement
Oui, impliquant un perpétuel acquiescement à toutes choses
et qui aurait sur le mouvement Non qu'avait été Dada la supériorité
d'échapper à ce qu'a de puéril une négation systématiquement
provocante" (Michel Leiris, A propos de Georges Bataille), non ? D'ailleurs
dada signifie ouioui. 3. Le lundi 14 novembre 2005 à 11:22, par vinteix : "Papier bible" ou "papier cul", on s'en fout ! Le texte ! 4. Le lundi 14 novembre 2005 à 11:40, par Marie.Pool : Franchement ! 5. Le lundi 14 novembre 2005 à 15:03, par jabberwocky : Non, nous n'oublions pas le passage de Bataille, notamment à la Bibliothèque nationale, mais par contre ayant relu récemment "Histoire de l'œil", j'ai été frappé par la qualité de l'écriture que l'on pourrait qualifier de "maigre" ; je m'explique : une écriture sans gras, sans rien à retirer, c'est-à-dire sans rien en trop, d'une évidence un peu provoquante. Bref, un texte surprenant, à relire d'urgence en ces temps "de possibilité d'île" et autres... 6. Le lundi 14 novembre 2005 à 19:07, par vinteix : ... a relire surtout dans la premiere version (1928). 7. Le mardi 15 novembre 2005 à 03:09, par vinteix : Sans vouloir te chatouiller, cher Berlol, petite precision, sans grande importance, et qui n'interessera que les "specialistes", mais G.B. ne publie rien avant 1926... encore ne s'agit-il a ce moment-la que de 3 ou 4 articles erudits de numismatique. En fait, "Histoire de l'oeil" par Lord Auch est bien son premier livre publie (1928), meme s'il n'en reconnaitra jamais publiquement, officiellement, la paternite (secret de polichinelle, pour ses proches en tout cas). 8. Le mardi 15 novembre 2005 à 03:42, par caroline : Mais il est chose importante qui se passe aujourd'hui au Japon
et vous ne nous en parlez même pas!!! 9. Le mardi 15 novembre 2005 à 03:55, par vinteix : Le mariage du jour... ouais... ils nous bassinent avec ca
: le journal de NHK de ce soir n'a parle pratiquement que de ca pendant 35
minutes. Ca en dit long sur l'etat de l'information au Japon et sur le poids
toujours immense du symbole imperial. 10. Le mardi 15 novembre 2005 à 06:07, par Arte : Certes. |
Mardi 15 novembre 2005. De
la mort ou du vent... On en était resté au soutien-gorge, dimanche, dans le train, quand quelqu'un d'autre veut entrer dans les toilettes... Le palimpseste de L'honorable Partie de campagne est fugace, un amusement qui n'a pas valeur de structure profonde. Toussaint, comme Échenoz à sa façon, joue de motifs qui traînent dans notre collectif littéraire, plus ou moins connus ou conscients, du recyclage. Mais ce n'est pas pour nous les resservir modulo Shanghai-Pékin. Quand le lecteur est appâté, le plus grand plaisir littéraire de Toussaint consiste à dévier largement et très vite — dénoncer, dégager (latter les visions, disais-je ailleurs*). Me voici repris au piège du métro, celui de Nagoya cette fois, ne pouvant fermer le livre pour descendre à ma station. Le téléphone portable offert par le chaperon chinois qui ne sonnait jamais vient de sonner la chute du fruit mûr (Li Qi) et le glas à 10.000 kilomètres : la femme de l'épouse du narrateur a perdu son père. Déchirante description calme et hallucinée. D'un train de nuit chinois, projection de l'affect en image par l'oreille au cœur de Paris et d'une femme désemparée, au Louvre, rue de Rivoli, dans la circulation de la mi-journée, jusqu'à ce que ça coupe. À l'œil écoute de Paul Claudel répond l'autre cliché : l'oreille voit... l'important étant pour le lecteur la puissance imprévue de l'émotion et de l'empathie — enfin, c'est mon cas. Ce n'est pas spécialement ce que je cherche dans la littérature (on verra bientôt, par exemple, que c'est ce qu'il n'y a surtout pas à chercher dans l'Histoire de l'œil de Bataille, l'émotion et l'empathie...) En littérature, on trouve ce qu'on ne cherche pas. Le reste est pavlovien ou pathologique, la littérature de pa-pa. « Penché à la fenêtre, je sentais l'horizon et la courbure de la terre planer et tournoyer autour de moi, j'apercevais des lignes à haute tension qui défilaient obliquement dans le ciel, les poteaux électriques en enfilade qui apparaissaient fugacement et disparaissaient aussitôt de ma vue, promptement avalés par la vitesse du train qui les laissait sur place. Ma chemise plaquée contre mon torse, je gardais les yeux ouverts à la face du vent qui m'assaillait, des grains de sable et de poussière pénétraient dans mes yeux, des éclats d'argile et d'infimes gravillons, ma vue commença de se brouiller, et, dans un brouillard aqueux, liquide, tremblé et faiblement lumineux, mes yeux embués conçurent dans la nuit noire des larmes aveuglantes.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 57-58) « Et qu'est-ce que la mort sans les pleurs ? », dit Claude Simon au début de L'Herbe. Qu'ils viennent de la mort ou du vent... J'ai quand même donné mes cours sans lésiner sur la bonne humeur, me suis ensuite défoulé au ping-pong avec David et les deux pongistes de haut niveau de notre campus, payant de mon corps encore douloureux du squash quelques points épiques. La confection d'une large salade tomate-concombre parsemée de deux gousses d'ail coupées en tout petit et arrosée d'huile d'olive a nuitamment achevé de me remettre d'aplomb. L'haleine surtout. Ne me reste plus qu'à mettre un point final et aller me laver les dents. __________________________ * "Mines de riens. Essai sur la Télévision de Jean-Philippe Toussaint", p. 99-115 dans Entre parenthèses. Beiträge zum Werk von Jean-Philippe Toussaint / Herausgegeben von Mirko F. Schmidt .- Paderborn : Edition Vigilia, 2003 .- 170 p. Commentaires1. Le mardi 15 novembre 2005 à 08:45, par vinteix : "c'est ce qu'il n'y a surtout pas à chercher dans l'Histoire
de l'œil de Bataille, l'émotion et l'empathie..." 2. Le mardi 15 novembre 2005 à 08:52, par Yasuki Inoué : "En littérature, on trouve ce qu'on ne cherche pas.
Le reste est pavlovien ou pathologique" 3. Le mardi 15 novembre 2005 à 09:48, par Marie.Pool : LE CLEZIO disait à peu près la même chose
. Une option où l'écrivain lui-même se débrouille
pour que le lecteur ne trouve pas dans ses livres ce qu'il y cherche. Mais
il se situait lui-même comme lecteur, j'imagine, ça rend la provocation
moins perverse qu'il n'y parait. QUIGNARD dit que la lecture est une errance
. Quoi qu'il en soit, prendre un lecteur pour un chien qui salive en endurant
les stimulations de renforcement ou de dissuasion de comportements attendus,
ou pour un détraqué est vraiment méprisant.Dans le registre
de la dérision avérée il faut être en surdosage
pour s'infliger un tel auto-diagnostic. Il n'est pas possible de souscrire
sans sourire bizarrement à ce que vous dites si abruptement. Vous
mettez longtemps à montrer vos avis mais quand ça vous prend
la littérature prend des allures de boîte noire d'où bien
des surprises peuvent surgir. Cela me donne envie d'évoquer un extrait
de la lettre de Georges Bataille à René Char sur "les incompatibilités
de l'écrivain". Je ne retiendrai que ce passage qui parle un peu de
certains d'entre tous : "Au moment où le destin qui les mène
prend figure la plupart des hommes s'en remettent à l'absence. Ceux
qui apparaissent résolus, menaçants, sans un mot qui ne soit
un masque, se sont volontairement perdus dans la nuit de l'intelligence.
Mais la nuit où couche maintenant le reste de la terre est plus épaisse
: au sommeil dogmatique des uns s'oppose la confusion exsangue des autres,
chaos d'innombrables voix grises, s'épuisant dans l'assoupissement
de ceux qui écoutent. 4. Le mardi 15 novembre 2005 à 12:15, par Yasuki Inoué : une chienne, non ? 5. Le mardi 15 novembre 2005 à 12:48, par Bartlebooth : Récemment fut évoqué Christian Prigent.
On pourrait facilement, pour contredire intelligemment cette idée de
trouver en littérature ce qu'on y cherche (et que procédant
ainsi on court le danger de... courir peu de danger, de trouver peu de littérature,
et pas d'une modernité très excitante (d'ailleurs, Le Clézio
et Quignard, quellle que soit la littérarité de leur production,
sont à ce sujet très faiblards)) s'y reporter, aller voir dans
un de ses livres, sur l'illisible ou "ceux qui merdRent". Et feuilletant
ce dernier comme cela m'est très souvent arrivé, je tombe sur
une note où il cite aussi cette lettre de Bataille à Char, mais
en préférant un autre extrait, qui répond parfaitement
à cette bête idée d'une littérature utile en ce
sens (y trouver ce qu'on y cherche) : "L'esprit de la littérature
est toujours... du côté du gaspillage, de l'absence de but défini,
de la passion qui ronge sans autre fin qu'elle même, sans autre fin
que de ronger. Toute société devant être dirigée
dans le sens de l'utilité, la littérature, à moins
d'être envisagée, par indulgence, comme une détente mineure,
est toujours à l'opposée de cette direction." 6. Le mardi 15 novembre 2005 à 18:30, par Marie.Pool : "Et il est mort à la fin ?" Finalement dans un débat philosophique pointu et porté sur le mépris, c'est la seule question qui ne gaspille pas de salive. Je conserve celle-ci pour mes prochains enthousiasmes littéraires ciblés comme il se doit. Dans ses mots Léo est aussi méchant que laid des fois, la fréquentation soit-disant amoureuse de milieux noctambules lui a laissé des stigmates faciaux bien gênants. Paix à sa chair à présent. Quant à l'esprit... un peu tourmenté, non ? Des textes de mec coléreux et bravache qui joue à faire son jet le plus loin possible devant sa Maman Péripatéthique. Dans mes jours d'indulgence ( Moins pour lui que pour Brassens ou pour Brel par exemple) je le préférais nettement mieux en chef-d'orchestre symphonique et aussi lorsqu'il se taisait un peu. La vulgarité n'est pas une qualité, c'est un tic ça aussi. On peut s'en débarrasser. 7. Le mardi 15 novembre 2005 à 19:23, par vinteix : Content de voir que G.B. continue de remuer et provoquer joie,
inquietude, d'agiter le jeu lugubre et joyeux des passions, de faire voler
en eclats le remugle des idees et de reveiller les "mangeurs de fromages". 8. Le mardi 15 novembre 2005 à 21:18, par Berlol : Ah, je ne vous aime jamais tant, et mon entreprise n'a pleinement son sens que quand vous ouvrez aussi vos livres ! Car ce n'est pas tout d'avoir des différends, encore faut-il les argumenter pour se les jeter à la figure intelligemment !... 9. Le mardi 15 novembre 2005 à 21:19, par Marie.Pool : Quel souffle malgré la suffocation ! Auto-portrait ? 10. Le mardi 15 novembre 2005 à 21:23, par Marie.Pool : M'sieur Msieur, moi je l'avais ouvert le livre mais ils l'ont envoyé dans le marécage avec des aboiements terribles et en plus il m'ont traitée... M'sieur Ms'ieur comment ils parlent les zigues avec leur bouche, hein ! Comment ils parlent ? 11. Le mardi 15 novembre 2005 à 23:24, par Christian : Aucun rapport (?) avec les sujets développés
par Berlol mais voici les commentaires de l'ambassadeur de France au Japon
sur la situation en France. 12. Le mercredi 16 novembre 2005 à 00:13, par Berlol : Merci, Christian, j'avais vu ça avant-hier. Mais ça ne me paraissait pas digne d'être signalé. On lira aussi la position quelque peu différente de Mathieu Kassovitz sur son site... 13. Le mercredi 16 novembre 2005 à 02:37, par Christian : Pas digne, c'est exactement ça... 14. Le mercredi 16 novembre 2005 à 04:34, par Berlol : En lisant ta réponse, ça m'a rappelé nos longues discussions, il y a 2 ou 3 ans. Quand on avait le temps... 15. Le mercredi 16 novembre 2005 à 05:09, par Yasuki Inoué : Absolument. |
Mercredi 16 novembre 2005.
Où la pression importe plus que la propreté. Des termes et expressions comme nettoyer au Karcher (où la pression importe plus que la propreté), racaille (plus employé que sauvageon en son temps, qui n'avait fait que ridiculiser son énonciateur), mais aussi expulsion, privatisation, mondialisation, etc., qui émaillent certains discours ministériels, officiels et médiatiques n'ont-ils pas pour but d'assujettir l'ensemble de la population par une recomposition des représentations mentales que ces termes véhiculent en sous-main ? (La fausse monnaie serait donc la vraie...) Qui employait le verbe caillasser le mois dernier ? Strictement personne, sur aucune antenne, et ce après des années de jets de pierres (le verbe formé sur caillasse n'est d'ailleurs pas dans le TLF). En deux semaines, on l'a plus entendu qu'en cinquante ans. Quel a été le premier journaliste à l'employer ? Cela importe peu. Pourquoi ce succès ? Ça, c'est beaucoup plus important ; je ne vois que l'assonance avec racaille. Éh oui, la racaille caillasse, aïe aïe aïe ! Ça passe bien à l'antenne, non ? Il faudrait étudier la valeur guerrière et incantatoire du phonème [ka] qui revient dans les trois mots Karcher, racaille et caillasser. Attention ! Sarkozy vient de passer le relais, le micro, au tandem Larcher Accoyer ! Ceux-ci vont tenter de rallumer les voitures en train de s'éteindre à coup de polygamie et de figure paternelle ! Mesdames et messieurs, on les applaudit !... (Ne comptez pas sur moi pour défendre ou accuser la polygamie, je ne fais que relever les sons de flûte censés diriger nos opinions publiques par le bout du nez — dis donc, Sarko, elle pue, ta flûte !). Le programme Mozbot qui habille les résultats de Google permet de rechercher facilement les documents mis à jour depuis une semaine, un mois, un trimestre, un an, etc. Avec l'association racaille et caillasse, on trouve 307 documents dont 305 mis à jour depuis un mois — deux seulement étant plus anciens. Le mot racaille seul a 40.700 occurrences, dont 39.700 dans des documents des 30 derniers jours. En même temps, je me demande quelle peut être la fiabilité de Google/Mozbot puisque caillasse a 3560 occ. — dont 3570 actualisées depuis moins d'un mois ! Encore le coup d'une partie plus grande que le tout, sans doute résultant d'un bug ou d'un trafic d'algorithme... (À titre indicatif : sauvageon + sauvageons = environ 7000 occ.; racaille + racailles = 54.200 occ., y'a pas photo !) Que l'on parle de propagation de masse comme le faisait Victor Klemperer dans sa Langue du IIIe Reich (à la façon du virus provoquant une mutation irréversible) ou que l'on parle de rythmes langagiers comme l'écrit Pascal Michon dans la dernière livraison de la revue Sciences humaines (n° 165, p. 38-41), il semble bien qu'un choix de mots et de profération, calibrés dans le temps et l'espace de l'information soit à la base même de nos modes de vie. Et si c'était cela qui importait dans certaines nouvelles écritures (Bruce Bégout, François Bon, Jean-Charles Massera, Yves Pagès, Jean-François Paillard, Phillipe Vasset, etc.) ? Notations comme klempereriennes au jour le jour de ce que nous déversent les médias, élaborations fictionnelles par recyclages de fragments documentaires et publicitaires, enchevêtrements rythmiques mi-ironiques mi-lyriques de discours sociaux, etc. C'est toute une bribologie littéraire qui se met en place depuis une dizaine d'années, à la suite des recyclages du Nouveau Roman, eux-mêmes parents du bricolage levi-straussien. Je boirai tout le Nil, si tu ne me retiens pas ! (D)ART(Y). Après avoir fait calculer oralement des surfaces d'appartements pour connaître les prix à la location en euros et en yens, après avoir réparti à des groupes des tâches d'études relatives à la Francophonie et résumé au passage l'aventure du mot mousmé(e) à des étudiantes mi-incrédules mi-scandalisées, après une réunion, des corrections de copies et quelques autres bricoles, je me suis assis le soir venu devant une salade de carottes rapées à ma moulinette, quelques morceaux d'asperges nouvelles à point et un steak haché flanqué d'un œuf au plat — en regardant en dévédé la quintessence de la vraie fausse monnaie dénoncée ci-dessus, son icone même, kitschissime, Podium (Y. Moix, 2003-2004). Malgré un goût évident pour la déconnade, Benoît Poelvoorde et son acolyte (Jean-Paul Rouve) sont en pleine philosophie vivante. N'ayant jamais souhaité devenir des stars par eux-mêmes (comme si ce statut n'était ni enviable ni souhaitable), ils ont organisé leur vie pour jouer et être (?) des sosies de stars — et réussir. Au point qu'à trop jouer le Claude François, on peut impromptu faire Julien Clerc... Très belle leçon de paradoxe et de bribologie (starisation du sosie, récupération d'objets sans valeur, habitat d'un pavillon-témoin, etc.). Qu'on me dise maintenant que c'est un mauvais film, je rétorquerai que là n'est pas la question (à ma connaissance, la pissotière de Duchamp n'est pas une belle pissotière). Par ailleurs, je n'ai jamais spécialement aimé Claude François. Nous sommes tous des imposteurs, nous sommes tous des jouets. Ma scène culte du film sera celle de la chanson Cette année-là chantée et dansée par Bernard et ses Bernadettes sur un parking de centre commercial de banlieue, tous néons allumés, entre un Toy"R"Us et un Darty dont n'est cadré que le ART, chorégraphie parfaite, gratuité totale, 2003 reprenant 1976 qui reprenait 1962, on est dans le tube... Commentaires1. Le mercredi 16 novembre 2005 à 10:28, par Arte : polygame ? C'est un jeu vidéo ? 2. Le mercredi 16 novembre 2005 à 21:55, par vinteix : Moi aussi très ébahi par la mousmé...
"Shiranakatta" ! En regardant dans le Grand Robert, j'ai trouvé une
occurrence chez Proust. 3. Le jeudi 17 novembre 2005 à 06:02, par Berlol : Pas encore vu "Dolls". Mais si tu le recommandes... 4. Le jeudi 17 novembre 2005 à 09:27, par Bartlebooth : sur "la valeur guerrière et incantatoire du phonème
[ka]", pas besoin de penser à Artaud chez qui le phonème est
très présent, que ce soit dans ses incantations glossolaliques
ou non, pour l'interpréter comme ayant un lien avec la fonction intestinale
de rejet (caca). Cependant, et sans mettre Sarkozy et consorts sur le même
plan, il me semble évident que ces mots "Karcher, racaille et caillasser"
sont les symptômes d'un rejet pulsionnel. Je ne retrouve pas dans mes
archives un texte qui, dans la revue TXT (encore Prigent), introduisait le
n° spécial sur le caca : un extrait de Fonagy, "Les bases pulsionnelles
de la phonation". 5. Le jeudi 17 novembre 2005 à 09:32, par Bartlebooth : oublié le lien www.20six.fr/action_writi... 6. Le jeudi 17 novembre 2005 à 09:42, par Arte : sur Mousmé, rien de nouveau sans doute pour vous,
mais je ne connaissais pas le site, qui semble Intelligent ET détendu
... 7. Le jeudi 17 novembre 2005 à 16:03, par Berlol : Cher Bartlebooth, si je ne parle pas de certains auteurs,
c'est tout simplement que je ne les connais pas ou que je n'y ai pas pensé
dans le temps imparti à la rédaction du billet... Pour cette
fois, c'est surtout que je ne les connais pas, sauf Burroughs, Cadiot et
Espitallier, mais trop peu pour les convoquer. 8. Le jeudi 17 novembre 2005 à 17:58, par Arnaud : Et ça a donné quoi, le résultat de ta recherche comparée sur le tarif de l'immobiler ? Je serais très très intéressé d'en lire un petit compte-rendu ! 9. Le vendredi 18 novembre 2005 à 02:28, par Berlol : Ça a donné que les étudiants savent maintenant lire un plan en français, dire que cette chambre fait 5 mètres sur 4, c'est-à-dire 20 m², que la cuisine, etc., la salle-à-manger, etc., et que l'appartement a une surface totale de 85 m², enfin qu'à raison de 10 ou 15 €/m², ça coûte 850 ou 1275 €/mois. Et que si l'euro est à 140 yens, etc. Tu vois le genre... |
Jeudi 17 novembre 2005. Courte
plume. La nuit dernière, Eugène Savitzkaya chez Veinstein, pour Fou trop poli... Embataillé depuis une semaine, j'avais entendu fout trop au lit... C'est grave, docteur ? À prendre aussi entre les oreilles avant dimanche (merci Éli), le Masque et la plume du cinquantenaire. Ce n'est pas que je porte cette émission dans mon cœur mais quelques extraits anthologiques la rendront utile à ceux qui comme moi s'intéressent aux climats littéraires des temps actuels et révolus. La voix de Michel Polac à la première du 13 novembre 1955 !... Ce passage sur France Inter m'a aussi permis de découvrir Altern2.sons. Histoire du psychédélisme. Pendant que des critiques parisiens des années 60 se shootaient aux sorties et rentrées littéraires, la musique psychédélique explosait aux États-Unis puis en Angleterre (sélection d'excellente qualité, commentaires pertinents). J'en profite pour cirer mes nouvelles bottines. Cirage noir, appliqué à la brosse à dents périmée, séchage et brossage. Je finis à l'évocation d'Altamont (fin de la première émission). Avant cela, j'avais regardé Cavale (2002). M'étais tu après Un couple épatant (2002) mardi soir parce que Lucas Belvaux propose une Trilogie et qu'il faut au moins avoir vu deux parties pour commencer à en parler. Superbe, comme deux calques narratifs se posent l'un sur l'autre ! On en a des illusions d'optique : alors que les tournages se sont faits en même temps, dans les mêmes décors et les mêmes lumières, j'ai l'impression que les colorations et les vitesses des histoires sont radicalement différentes. J'y reviendrai Après la vie... Courte plume ce soir peu d'entrain. Demain, je rouvre un livre, promis ! Commentaires1. Le vendredi 18 novembre 2005 à 00:33, par jcb : Ce n'est pas la longueur de la plume qui compte, mais dans
quoi on la trempe. Et si je n'aime pas trop les oiseaux, c'est justement,
sans doute, à cause de leur plumage si prétentieux souvent,
même s'il est vital chez eux. Je trouve qu'ils en font, et c'est pour
cela qu'ils peuvent être fascinants, " un peu trop ". 2. Le vendredi 18 novembre 2005 à 01:00, par alain : Pourquoi, comment meurent les disques durs ? 3. Le vendredi 18 novembre 2005 à 02:01, par Berlol : Et alors là, tu nous écris par télépathie
? 4. Le vendredi 18 novembre 2005 à 02:38, par alain : J'écris d'un portable ami parce que je ne peux m'empêcher
de venir ici meubler ou dire coucou. 5. Le vendredi 18 novembre 2005 à 11:42, par Marie.Pool : "Dans quoi on la trempe ?""Dans quoi ont la trempe ?" JCb je ne sais pas si ta formule est polysémique ou poly toys'us mais en tout cas elle percute... Vive la peinture ! |
Vendredi 18 novembre 2005.
Roulements de tambours... En direct de la salle de sport, le début de la sagesse. Une table de restaurant chinois : mise en abyme du changement de point de vue. « [...] ils faisaient tourner légèrement le grand plateau circulaire de la table pour mettre tel ou tel plat à la portée de leurs baguettes et picorer ici un morceau de poisson, là un fragment de porc épicé, qu'ils posaient un instant dans leur bol avant de le porter à la bouche. Je regardais le plateau tourner ainsi sous mes yeux, et, de la même manière que la perception que j'avais de la table se modifiait à chaque fois qu'ils déplaçaient le plateau — alors que les plats restaient imobiles sur leurs bases et que leurs positions relatives sur la table ne changeaient pas —, il m'apparut qu'un changement de perspectives était également en train de se dessiner dans les relations que nous entretenions tous les trois depuis la veille, et que de nombreuses questions qui m'étaient apparues jusque-là mystérieuses [...] s'éclairaient maintenant d'un jour nouveau et pouvaient même trouver une explication rationnelle des plus simples [...] » (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 74) Pour moi, c'est toujours l'horreur de voir qu'à l'autre bout du cercle quelqu'empiffré est en train de finir le plat que j'adore et dont je ne me suis toujours pas servi. Le rêve, ce serait un jour de tourner assez vite pour atteindre la vitesse de centrifugation, l'instant précis où les assiettes, de la plus lourde à la plus légère, quitteraient leur point de contact gravitationnel pour partir horizontalement, sortir du plateau et aller s'écraser sur les costumes des convives hurlants et jusqu'aux pieds des gens des tables voisines... Ceci pour que la relativité ait des extrêmes. Déjeuner avec David et JLP chez Pastel où exceptionnellement il n'y a pas trop de monde quand nous passons devant. JLP est au terme de son contrat universitaire et à la veille, presque, de son retour en France. Une très belle réalisation sur du long terme. Pourtant, interrogations d'avenir, même pour manger. Sommes trois dans la trentaine et la quarantaine et constatons amèrement qu'il n'y a plus de situations stables pour personne. Tout ce qui faisait la stabilité des situations universitaires a été insensiblement modifié — rendant plus facile la centrifuge fin de contrat. Dans l'incertitude, c'est la dignité même des personnes qui est atteinte. Et dire que notre université a la dignité humaine pour devise ! Serait-ce une plaisanterie ? Un shinkansen mi-onirique mi-durassique. Demain... Attention... Roulements de tambours... Commentaires1. Le vendredi 18 novembre 2005 à 14:31, par k : je vien de parcourir vite fai le texte sur duras sur lol
jecris comme je tape alors pas de hrlement s'ilvous pelé 2. Le vendredi 18 novembre 2005 à 14:51, par k : ben quoi c'est pas l'heur je me suit fait le camion aussi vers comme vous il y a trois ou quatre semaine, tout et dit normale que vous pensiez qu'il était dans le camion moi aussi quand duras dit le camion vous le voyez et depardieu dit ouyi je le vois. je suis dans un sale etat. dire en deux mots pas facil comme elle lol ce soire la je l'ai laissé partir avec cette douleur, mais je ne suis pas rentrée dans la folie, non il n'avait dit bonne vie alors j'ai eu une "bonne vie" pour lui ca fait 14 ans 14 ans il y a deux ans j'au lu , vu duras et j'ai su juste en la voyant cette douleur je l'avais aussi alors j'ai lu la vie matérielle, puis le ravissement, j'ai pensé à lui puis hirochima c'était toujours lui je l'ai recherché je j'avais toujours son adresse et la plus rien sur internet je l'ai retrouvé, on s'est revu m'a dit qu'il avait pensé à moi pendant tous ce temps, des moments unique impossible d'immaginer de retrouver quelqu'un 14 ans après pareil, mais la j'ai plus de nouvelle depuis 1 mois et je crois que je vais plonger dans cette folie,dans se trou dans se vide 3. Le vendredi 18 novembre 2005 à 14:52, par k : mais il est pas 14 h51 quoi ciao 4. Le vendredi 18 novembre 2005 à 15:10, par k : OUI alors oui je suis d'accord, je crois cela aussi mais
surement que non, je ne sais plus suis perdu je pense comme vous je ne veux
plus vivre comme avant, je crois,si cet homme ne reveint pas, car c'est
un homme a femme aussi, que je deviendrai cette femme de "l'amour", vous
avez lu l'amour, mais oui quel question vos ne pouvez que l'avoir lu vvotre
texte " Les mauvaises lectures du RLVS (et elles sont légion) laissent
croire qu'à la fin du livre, l'histoire entre Lol et Jacques serait
finie, qu'il va rester avec Tatiana, revenir à la normale... 5. Le vendredi 18 novembre 2005 à 15:36, par k : bon je crois que j'ai compris pour l'heure . 6. Le vendredi 18 novembre 2005 à 15:44, par k : zavez vous un mail? 7. Le vendredi 18 novembre 2005 à 23:40, par Arte : k, vous êtes rassurante ... 8. Le samedi 19 novembre 2005 à 00:44, par k : pourquoi rassurante? 9. Le samedi 19 novembre 2005 à 01:23, par Berlol : Euh... connaissant un peu Arte, je crois que c'est de l'antiphrase...
Mais bon, je ne voudrais pas trop m'avancer. 10. Le samedi 19 novembre 2005 à 02:40, par Arte : Pas antiphrase, mais pro-pulse, parce que vous pulsez (au
sens de pulsion) et j'aime ça, de même Berlol lorsqu'il se
prend de délire d'assiettes à la harry Potter. 11. Le samedi 19 novembre 2005 à 03:30, par alain : Disque dur changé sans perdre une vis, sans mélanger
les fils. Economie de mille euros, au bas mot. Plaisir simple, plat, de cet
argent que je n'avais pas devant moi et qui ne se défalquera pas. 12. Le samedi 19 novembre 2005 à 05:44, par k : je n'attends pas de conseil et n'en fait toujours qu'à
ma tete, qu'à ce que je suis, je ne me suis pas toujours d'ailleurs. 13. Le samedi 19 novembre 2005 à 10:13, par Arte : Quand je vous disais qu'elle allait me plaire K !!! |
Samedi 19 novembre 2005. Tirez
la sornette... Honneur aux dames : Olivia Rosenthal et Colette, Frédérique Clémençon et George Sand, Assia Djebar et Marguerite Duras, Fred Vargas et Lydie Salvayre ont été les plus présentes et les mieux appréciées... Rayon hommes : Victor Segalen, François Bon, Jean-Luc Bénoziglio, Jean-Philippe Toussaint, Prosper Mérimée, Pascal Quignard, Jean-Paul Sartre, Patrick Deville, Jean Échenoz, Claude Simon, Denis Grozdanovitch, Alain Sevestre, Valery Larbaud, Patrick Modiano, Jean-François Paillard, Philippe Vasset et quelques autres ont aussi été lus et cités copieusement... Certains d'entre eux sont devenus commentateurs, occasionnels ou réguliers, au même titre que Dabichan (21/03/2004), Bartlebooth (27/04/2004), Patapon (22/05/2004), Dom (22/06/2004), Arnaud (30/07/2004), FB, Phil et Jephro (26/08/2004), Acheron (08/09/2004), JFM (13/10/2004), Grapheus Tis (14/10/2004), Au fil de l'O (04/11/2005), JCB (09/12/2004), F. Clémençon et Cel (13/12/2004), Vinteix et Marie.Pool (09/01/2005), Caroline (07/02/2005), Arte (08/02/2005), Katsunori (27/02/2005), Eli Flory (13/04/2005), Alain (28/04/2005), Cécile (25/09/2005)... Je garde tout cela précieusement ; c'est déjà tout un pan de culture du XXIe siècle (la conservation des commentaires a commencé le 27 février 2004, les deux premiers étant de Bikun et de Christian, suivis de très près par Manu...). Mention spéciale pour celle autour de qui tout tourne, l'absente de tout commentaire, T., si, T., la plus citée dans l'index. Étonnant que les premières citations soient celles de L'Homme de mes rêves..., d'Olivia Rosenthal, et de la sornette de Jean Paulhan ! Elles donnaient le modus vivendi du JLR : l'une par le risque de commenter l'édition vivante, l'autre par la restitution d'archives audio. De ces deux ans — on l'aura compris, mes premiers mots (« Si j'écris "aujourd'hui, rien", est-ce que ça fera une révolution en France ? ») questionnaient la performativité et l'espace d'interlocution à venir du blog... Je n'oublie pas qu'il y a quelques sites qui me citent mais comme cela risquerait de mal tourner pour mes chevilles, je me contenterais de remercier nommément JCB, FB et Phil pour les bonnes surprises qu'ils m'ont faites, et de remercier à la cantonade tous ceux qui m'ont mis dans leur colonne de liens. Car de tout cela, c'est bien le mot lien qui m'importe le plus. [RLVS-9] Le chapitre central du Ravissement de Lol V. Stein (p. 88-109), la réception chez Lol, est précédé du chapitre chez Tatiana (commenté la semaine dernière) et suivi d'un chapitre court, appendice de la réception, quand Lol et Jacques sont seuls et se déclarent leur flamme. Recevoir, c'est, pour Lol, amener l'autre, les autres, sur son terrain, dans un espace habité par la musique de son mari présent-absent, un espace dont elle connaît assez les volumes et les recoins pour y tendre des pièges. Jacques montre, parce qu'il en est le bénéficiaire et qu'il a dû avoir le temps d'en parler un peu avec Lol avant d'écrire, comment Lol s'y est prise durant cette soirée pour essayer d'ouvrir les yeux des autres sur le malentendu qui arrange tout le monde depuis 10 ans, tout en se rendant agréable à son futur biographe. Ce chapitre peut être scindé en deux parties, tout d'abord les deux femmes en confidence, même si elles sont épiées et que Lol favorise cet espionnage (à son avantage et à l'insu de Tatiana, 88-98), ensuite les quatre personnages se livrant à diverses joutes de parole (99-110). La première partie accueille des confidences féminines dont l'aveu de vie errante et insatisfaisante de Tatiana (92), l'aisance à mentir de Lol (allant jusqu'à choisir le grenadier, arbre d'Aphrodite et symbole de fertilité, pour couvrir sa filature jusqu'à l'hôtel des Bois, 94-95), enfin l'aveu d'adultère de Tatiana à une Lol qui le sait bien (97) — qui ne sent l'ironie de Duras à mettre en faiblesse celle qui se croit normale et qui devient la proie de la prétendue malade assistée à vie alors que son amant l'épie ? La deuxième partie s'apparente à une psychothérapie de groupe. Les deux femmes échangent enfin leurs souvenirs, ce qui permet à Lol de sortir de l'isolement verbal et de la sélectivité de son souvenir obsessionnel : elle découvre sincèrement, je crois, que Tatiana a partagé avec elle la fameuse nuit du bal, et qu'en être deux témoins plutôt qu'une l'aide à réactiver l'image bloquée et refoulée, peut-être (101). Les écluses (104) que lèvent les paroles mêlent les eaux qui étaient divisées et ramènent à chaque fois un peu l'exclue dans le groupe et vers l'aisance de vivre, même si la normalité reste un horizon inatteignable — selon Jacques qui en profite pour se sentir mal et se remettre en question à son tour (105) avant de faire vœu de servilité et d'opacité (106) : la clarté du logos ne vaut pas les troubles de la passion que Lol, enfin heureuse (108), lui propose, ce dont il aura confirmation au chapitre suivant. [/RLVS-9] Pour le reste de ma journée, on verra demain... Une troisième année commence, pour le JLR. Complément du lendemain. Déjeuner au Saint-Martin dans la belle lumière de la fin de l'automne. Yukie nous offre le verre de beaujolais nouveau de la fidélité. Il n'est pas mal (même si je n'aime pas spécialement cette piquette). Poisson blanc pour T. et poulet-frites pour moi, mais je dois finir un peu l'assiette de T. car elle ne veut pas trop manger avant sa séance de yoga. Plus tard, je passe à l'Institut pour emprunter un livre à la médiathèque. Je croise DG et Ketty et prends un café avec la première. Conversation aussi avec deux autres profs, au sujet de méthodes de français : on me dit d'une part que Connexions n'est pas si bien que ça (j'ai noté les griefs pour les rapporter à David), et d'autre part — hilarant et réaliste — que des cours de dictée sont maintenant proposés aux enseignants qui le souhaitent (car même dans cette population, orthographe et grammaire ne sont plus maîtrisées). Tout fout le quand... Commentaires1. Le samedi 19 novembre 2005 à 10:15, par Arte : Happy Beurfdeiiiille tou iouuuuu ! 2. Le samedi 19 novembre 2005 à 11:15, par jcb : Félicitations pour l'entêtement, le courage
qu'il faut... 3. Le samedi 19 novembre 2005 à 11:23, par k : je me fais un ptit punch a votre santé, bon départ
de troisième année. 3 est un chiffre que j'aime. apparament
je suis la p'tite dernière rentrée au club, je pense aussi
que vous serez présent le matin avec mon café pour un réveil
en beauté, et le soir pour m'aider à trouver le sommeil. SANTEE
BONHEUR 4. Le samedi 19 novembre 2005 à 14:02, par k : messagerie toujours vide pas de mail depuis le10/10 5. Le samedi 19 novembre 2005 à 14:47, par grapheus tis : Je porte à votre santé et à celle de
T. une bolée de cidre bien mousseux dans la bise de nordet. 6. Le samedi 19 novembre 2005 à 16:15, par FB : ça sonne comme un adieu ton truc, déconne pas c'est pas temps encore! 7. Le samedi 19 novembre 2005 à 16:24, par Manu : Je vais faire court, car très occupé, mais
tu vois, même au coeur de la tempête, je ne rate pas une miette
de ton blog, tout juste quelques commentaires l'autre jour, et je crois que
c'était la première fois depuis que j'ai commencé à
lire ton blog. J'ai toujours tout rattrapé, même après
avoir été absent plusieurs jours. 8. Le samedi 19 novembre 2005 à 17:09, par Berlol : Dis Manu, on déjeune ensemble à Kanda lundi
? J'ai convié DG. On y sera vers 12h30. 9. Le samedi 19 novembre 2005 à 21:54, par alain : tout de suite, vous me plûtes et m'épatâtes. 10. Le dimanche 20 novembre 2005 à 03:24, par AFa : 3 ans ! c'est aussi l'anniversaire du retour en France. 11. Le dimanche 20 novembre 2005 à 03:25, par Cécile : Je dirais même plus, Patrick, vous me flute et me patate, que du nourrissant dans ce site, avec tout plein de trucs délicieux qui mijotent qui grésillent qui fondent à tartiner sur le pain, à faire gratiner sur les patates... que du que j'aime (midi 22 !). 12. Le dimanche 20 novembre 2005 à 04:24, par k pour arte : elle vous plait k cette pauvre petite fille folle, qui attend fébrillement que son amant perdu abandonné par elle puis retrouvé et qui me sait s'il va revenir et qui en plus ne lui donne pas de nouvelle, elle vous plait cette pauvre folle angoissé qui attend, qui ne sait plus quoi pensez,celle qui a retrouvé ces instants perdus les meme qu'il y a 14 ans dans les bras de cet homme, et qui c'est rendu compte qu'il était son amant unique, j'aimerai vous faire partager son histoire d'une beauté sans nom. cet homme il est son amant le seul et unique il y a un texte dans votre blog qui me plait et me le rappelle je vais le chercher et le remettre, écrivez moi alors, s'il elle vous plait, cet pauvre k follasse elle qui attend un mot, une lettre qui ne vient pas, soyez alors celui qui me répond peut etre 13. Le dimanche 20 novembre 2005 à 04:31, par k : Les femmes à l'étroit qu'effraie leur beauté 14. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:13, par Berlol : Eh ouais, c'était du temps où Arte bloguait ! 15. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:18, par Eli Flory : Longue vie à la lecture réticulaire ! 16. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:20, par k : et ouais c'était beau, j'ai appris hier par ma petiote
soeurette que
en language informatique signifié mort de rire, étrange
non, qu'elle temps fait t'il par chez vous, icic le givre s'installe, la
voiture que givre le matin, remarque vu qu'ils les brulent par chez moi j'aura
peut etre pas a gratter demain matin 17. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:20, par Manu : Ça me semble difficile. Demain commence une "semaine" de 12 jours de travail consécutifs... Je te tiens au courant si jamais je peux me libérer... 18. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:22, par k : désolée d'etre si niaise mais pourquoi j'y un bonhomme alors que j'ai etre lol , et oui mort de rire 19. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:34, par Berlol : Oui, c'est rageant, hein, on écrit
(l-o-l en majuscules) et ça fait un smiley. Mais si on écrit
avec une seule majuscule, Lol, ça fait notre Lola... Sinon, ici, c'est
le Japon, et 8 heures de plus qu'à Paris (donc bientôt l'heure
d'aller me coucher...). Le JLR du jour va débouler d'ici une heure... 20. Le dimanche 20 novembre 2005 à 05:56, par k : et oui parce que ca veut dire Lot Of Laught. 21. Le dimanche 20 novembre 2005 à 08:45, par Marie.Pool : Re -Tire la Sornette et la Bobinette cherra ? 22. Le dimanche 20 novembre 2005 à 10:43, par Arte : I am A INCONSEQUENT VOLONTAIRE, et je vous emmerde avec deux T Marie-Pool 23. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:21, par k : arte ou etes vous 24. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:24, par Arte : K, hors de question que je vous communique, ce serait ersatzer,
je propose de nous installer ici, vous verrez, en période d'election,
on rigole bien, et surtout, n'obligez personne à me lire, vous me
feriez encore traiter ! C'est que j'ai des causes anti–causeuses à
détendre, c'est une longue haleine... et puis la période d'essai
de mon correcteur orthographique, piqué sur le net, prend fin demain
! Le temps de recharger, je serai démasqué... vous n'y gagneriez
rien ! (vous avez lu LEUR HISTOIRE ? Re–titré LES MOTS BLEUS, depuis
qu' Alain Corneau en a fait un film (salaud, je voulais le faire) ... Mainard
versus Christophe... ( < ---- very reticulateude allusion (bartle je t'embrasse))
... je ne sais plus où j'en suis ? Ah si ! Vous l'avez lu ?) < ----
z'avez vu, je ne lis pas QUE Paul Valéry hein ! 25. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:30, par k : ok je comprend pas tout mais ok, de tout facon vous lirez tout puisque je conte bien m'installer là et pour le correcteur d'otho moi en a rien a fouttre, mon assez tous fait chié avec ça pendant mon enfance, et du coup je n'ai lu que duras à 35 ans dommage non vous aimez duras 26. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:33, par k : c'est quoi ersatzer??? 27. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:36, par k : je n'oblige personne à vous lire je met juste se qui me touche et alors, vous savez moi je connais rien de rien, et en plus je ne suis rien, je n'ai rien a prouvé à personne et les plus géné(e)s m'ignoreront, je ne cherhe plus à me faire aimer, on me prend ou on ne me prend pas tel qui je suis un k 28. Le dimanche 20 novembre 2005 à 17:59, par Manu : Bien noté pour le déjeuner... et oui, les enfants qui tombent malades, je connais aussi... 29. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:20, par JF paillard : Quoiqu'avec retard, je souhaite aussi bon anniv et longue vie au berlol blog... 30. Le lundi 21 novembre 2005 à 06:36, par Marie.Pool : Quelle finesse ! 31. Le lundi 21 novembre 2005 à 07:03, par Marie.Pool : RONDEAUQuant n'ont assez fait dodo Ces petiz enfanchonnés Il portent soubz les bonnés Visages plains de bobo C'est pitié s'ils font jojo Trop matin les doulcinés Quant n'ont assez fait dodo Mieulx amassent a gogo Gesir sur molz coissinés Car il sont tant poupinés Helas ! che gnogno gnogno Quand n'ont assez fait dodo C'est littéraire et c'est de Charles d'Orléans ! |
Dimanche 20 novembre 2005.
Le nez dessus, c'est à s'y perdre. Ce jour avait deux siècles... Napoléon faisait dire à Soult d'aller à Austerlitz, et Beethoven donnait la première de Fidelio... Ici, à Shibuya, encore une Bérésina pongistique, j'ai gagné une manche contre un Katsunori dopé par l'alcool qu'il a bu cette nuit après le mariage d'un de ses collègues. Même pas déprimant... Hisae, je sens que je la battrai un jour, un peu comme une parallèle attend l'infini. En attendant, je rejoins T. à son centre de sport, lever et tirer moi aussi quelques kilos de fonte. Puis on déjeune en haut du bâtiment (salade verte aux miettes de thon, spaghettis à la tomate — je ne sais pas, moi, ce que mangeait Napoléon, pendant ses campagnes... je ne me compare pas à lui, ce bourreau, mais je me demande, c'est tout...). Puis on va au bain, chacun de son sexe. J'ai toujours aimé le mist sauna de ce centre, cette pièce à la fois chaude et humide — les gouttelettes sont projetées du plafond par une dizaine de dispositifs semblables à ceux anti-incendie que l'on préfère ne pas voir fonctionner. Avec des buses plus petites, ou moins de pression, c'est pas du Karcher... Souvent j'y suis seul, nu, et j'y reste dix ou quinze minutes. Je ne sais pas. Il n'y a pas de pendule. Il y a une sorte de petite boîte de bois rivée au mur, de la taille d'un pot de yaourt, avec un couvercle fixé par une vis. Je ne vois pas à quoi ça sert. Ce n'est pas un thermostat — en bois, ça serait étonnant. J'approche mon nez, à tout hasard, ça sent puissamment le cèdre. C'en est. Ou quelqu'un met de temps en temps de l'essence de cèdre à l'intérieur et revisse le dessus. C'est de là que ça sent le cèdre dans toute la pièce. Mais le nez dessus, c'est à s'y perdre. Retour à la maison à pied, par Meiji-dori jusqu'à Omote-Sando, puis en remontant jusqu'à la station de métro, coup de blues devant le temple où l'on a fait les cérémonies mortuaires du père de T., il y a encore du soleil et de la foule, tea time avec gâteau presqu'en face du Peacock de Gaien-mae, puis marche le long des stades et des résidences impériales jusqu'à Yotsuya, des feuilles mortes partout, presque personne, T. me fait remarquer des vignes à de vieux murs, leurs grains tout rabougris. On arrive à la nuit tombante, il est 17h30. J'achève enfin l'actualisation de l'index avec les noms propres d'octobre. En même temps, je m'aperçois avec retard que la semaine radiophonique de France Culture (je n'ai presque rien écouté depuis lundi) était riche en émissions sur colonisations et décolonisations, fracture coloniale, fracture sociale, jusqu'à l'écho évident de ces thèmes dans la brûlante actualité — automobile surtout. Le mieux est de passer par la page d'accueil pour avoir tout le dossier préparé des petites mains de ma chère Anne (c'est pour ça qu'elle n'a pas le temps de m'écrire !). Les débats de Tout arrive, de lundi à vendredi, sont vraiment bien ! Mais aussi les Chemins de la connaissance. J'en ai pour la nuit. Je fais tourner le Total Recorder sur les deux ordinateurs pour enregistrer aussi les entretiens À Voix nue de Claire Denis avec Jean-Luc Nancy. Je continuerai demain... Tiens, je vais me la jouer concours, pour finir. « Ce que j'aimais dans l'anthropologie, c'était sa puissance de négation, son acharnement à définir l'homme, à l'instar de Dieu, en termes de ce qu'il n'est pas. Mais je n'ai jamais eu à ce propos que des idées fort confuses, connaissant mal les hommes et ne sachant pas très bien ce que cela veut dire, être. Oh j'ai tout essayé. Ce fut enfin à la magie qu'échut l'honneur de s'installer dans mes décombres, et encore aujourd'hui, quand je m'y promène, j'en retrouve des vestiges.» Commentaires1. Le dimanche 20 novembre 2005 à 09:30, par alain : soyons vulgaire, c'est pas donné Total recorder ? 2. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:37, par Arte : "On voit que je m'intéressais à l'astronomie, autrefois. Je ne veux pas le nier. Puis ce fut la géologie qui me fit passer un bout de temps. Ensuite c'est avec l'anthropologie que je me fis brièvement chier et avec les autres disciplines, telle la psychiatrie, qui s'y rattachent, s'en détachent et s'y rattachent à nouveau, selon les dernières découvertes." 3. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:41, par k : ou etes partout et ici a la fois, j'aime cela, la course contre la montre c'est mon fort j'aimerai cela parler un peu avec vous, penser à ctte auvre folle seule, dégustant un wisky bas prix et vous cherchant au travers les lignes. je viens de couche mon bébé enfin ce n'est plus un bebe, mais elle l'est encore et sera toujours pour moi, la nuit va etre longue 4. Le dimanche 20 novembre 2005 à 11:57, par k : bon, alors on commence l'histoire, le 23 mars 1991, place de la bastille, quand je recadrille cet instant comme le fait lol, je revois ce moment, je suis dans cette rue, je tourne à gauche j'arrive place de la bastille et sous le grand M du métro, il est là, il se tient là toujours, et je ne sais pas si vous avez vu dracula de copolla tout pareil "voyez moi" et je le vos, c'est lui, cet amour encré en moi depuis toujours, celui que l'on cherche pendant sa vie, pendant des siécle, il est là sous ce M , nous sommes un groupe de flle, moi la moins chercheuse" d'homme de ma vie" comment leur dire à toute celle qui cherche qu'il est là. ET pourtant je sais je le ressens en moi, mais impossible d'arreter le groupe nous passons, je ne sais plus quoi faire, la panique et en meme temps cette paisibilité de me dire, il est là il existe, je serai au mons ça dans ma vie, qu'il existe que je l'ai croisé mais perdu, mais rien de grave il est là et vie sur terre et je l'ai croisé au moins une fois dans ma vie. Nous partons, continuons de nous perdre dans le traffics, les rue, je me sais plus rien, juste qu'il vit là, et je marche je suis dans mes pensées, je reprend ma soeur arrive 5. Le dimanche 20 novembre 2005 à 13:59, par k : je léve le nez, il est là passe devant nous encore, nous suivont notre route, nous décidons de nous poser dans un café, il arrive, avec son frère demande s'ils peuvent boire un verre avec nous. Il m'a dit quand je l'ai revu en avril 14 ans plus tard, que lui aussi m'avez vu, avait ressenti cela. J'étais alors dans la peine d'un amour parti, je ne pensé pas pouvoir aimer quelqu'un d'autre et en même temps c'était si évident que c'était lui, nous sommes partis, on c'est retrouvé tous dans l'apart boulevard voltaire que je partagais avec un ami d'enfance, il est résté la nuit, un accord parfait, une union sacrée, l'extase.Et là juste avant de comprendre cela de réalisé il m'a dit "je suis marié, j'ai un enfant, je vis avec quelqu'un d'autre j'habite à nancy. Nancy (cité aujourd'hui d'ailleurs)lui l'homme de nancy place de la bastille, tout s'écroulé, il m'a raconté sa vie, comme on dit peu, m'a dit "arrete de me carresser ou je ne pourrais pas partir" et sentant toute sa douleur, c'etait à l'époque un homme déchiré au bord, des abords du gouffre, et je me pouvais que le rendre plus malheur me connaissant tel que j'étais alors . anéantie, j'ai arreté, je l'ai regardé dormir et continué de le caresser sans le toucher, a 6 heures il est parti me disant "nous repenserons à cette nuit lors de nos longues soirée d'hiver, je te souhaite une belle vie". Il n'était évident alors qu'il ne voulais pas de cette histoire que tout était trop compliqué, alors pour pouvoir vivre je me suis dit m'a pauvre tu as cru quoi, il fait cela tous les samedis soir oublie, et j'ai tout effacé de ma mémoire,car il me fallait vivre je lui avais promis, avoir une belle vie je lui avais promis. Longtemps je me suis dit va le voir à nancy je savez ou il habité, son emploie du temps, et puis non, au lieu de cela j'ai fuit, la douleur état trop présente insoutenable, 5 semaines en inde, duras déjà.Je l'avais rencontré, il était là pour etre pour moi cet amour que j'avais perdu, il l'a alors remplacé, mais je me l'ai découvert qu'il y a 6 mois.Mon jacques hold, mon homme d'hiroshima, celui que je dois abondonner pour ne pas le perdre, celui que je connais depuis 1 heure, 10 jours 100 ans, 1000 ans. lui que je reconnais dans mon corps , encré dans mes gênes même. 6. Le dimanche 20 novembre 2005 à 14:49, par patapon : Le plat de prédilection de Napoléon: spaghetti sauce bolognaise (ce qu’on appelle au Japon « meat sauce »), avec parmesan.... Chaque fois que j’en mange, je pense à l’Empereur (et chaque fois que je mange du Brie, à Charlemagne, et du Banon de Provence,à l’empereur Antonin le Pieux), et c’est ainsi que je vois mon quotidien magnifié… 7. Le dimanche 20 novembre 2005 à 17:08, par Berlol : "C'est pas donné, Total Recorder", dis-tu. Bah non,
mais j'ai acheté la version pro il y a cinq ans maintenant et crois-moi
que je l'ai largement amortie par les centaines d'émissions, de conférences,
de cours que j'ai pu enregistrer, formater, découper, etc. Attention
: pour PC only. 8. Le dimanche 20 novembre 2005 à 19:23, par Arte : Nous n'en sommes qu'au début, peut-être y a-t-il une Tatiana... faut attendre ! 9. Le dimanche 20 novembre 2005 à 21:31, par alain : c'est contemporain, en tout cas, très récent.
C'est un homme. Un écrivain français. 10. Le dimanche 20 novembre 2005 à 22:13, par Berlol : Arte, tu ne m'as pas demandé ce qu'il y avait à gagner, cette fois-ci... Qu'est-ce qui se passe ? T'es malade ? 11. Le dimanche 20 novembre 2005 à 22:47, par k : bonjour, la course ce matin, et je sens qu'il va falloir grater la vouature, burkk..., c'est agréable le matin avec vous, mais il ne faut pas s'attarder car sinon en retard au boulot et à l'école, vite vite, a bientot plus. 12. Le lundi 21 novembre 2005 à 00:40, par Arte : Bah !!! trop facile ... 13. Le lundi 21 novembre 2005 à 00:47, par Arte : Oui K, j'aime Duras. Je viens même de décider que je commencerai à la lire après 60 ans. 14. Le lundi 21 novembre 2005 à 00:52, par alain : ça commence par un h ????? 15. Le lundi 21 novembre 2005 à 02:54, par Arte : ça commence par un ... B (j'ai le droit d'aider, hein ?) 16. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:19, par k : arte, c'est à dire l'année prochaine 17. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:22, par k : et ben dis donc t'es fort arte, moi je m'ai aucune idée, normale aussi je n'ai pas trop de culture, à part sur mon balcon. tu me dira à l'oreille heim (comme cela j'aurai l'air de briller et ils en resteront sur le cul) 18. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:51, par Berlol : Rester sur le cul paraît être une bonne base éthique pour parler de cet auteur dont le nom commence par un B, donc, et dont on fêtera l'an prochain le centenaire — posthume, hélas !... 19. Le lundi 21 novembre 2005 à 04:55, par k : rolland barthes je suis au boulot je viens de me faire le dico 20. Le lundi 21 novembre 2005 à 08:13, par Arte : rire 21. Le lundi 21 novembre 2005 à 08:36, par k : on se moque au moins j'aurai cherché 22. Le lundi 21 novembre 2005 à 08:37, par Marie.Pool : Voici les Apories de BERLOL : 23. Le lundi 21 novembre 2005 à 15:37, par Berlol : "Vu l'odeur parfois, il vaut mieux prendre le large. "Je"
vous salue cordialement Berlol et retire tous mes X surnuméraires
bien gentiment. Pour ma part, je n'aurais jamais toléré l'insulte
sur mon site même par neutralité tempérée. La
fréquentation de votre journal aura été une expérience
édifiante sur la dérive possible des blogs. Dommage !" 24. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:08, par Marie.Pool :
25. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:21, par Berlol : Chère Marie.Pool, j'assume parfaitement mes choix.
Nous en avons déjà parlé. Pour moi, "l'insanité",
comme vous l'appelez, fait parfois partie de la littérature, dont
j'ai une conception plus large que la vôtre, me semble-t-il, surtout
si par "insanités" vous faites allusion aux citations de BATAILLE
et de BECKETT qui ne sont pas deux minus sur les rangs littéraires,
mais qui ont sans doute pour vous le défaut de ne pas rester dans
l'implicite — et d'être des hommes. 26. Le mardi 22 novembre 2005 à 01:26, par Marie.Pool : Ni Beckett , Ni Bataille... (Le rapport au maternel pas piqué
des vers...) Mais vous lisez en diagonale, Berlol ou alors vous êtes
un peu grippé ( Avec les oiseaux c'est le risque) . 27. Le mercredi 23 novembre 2005 à 17:38, par Arnaud : « Ce que j'aimais dans l'anthropologie, c'était
sa puissance de négation, son acharnement à définir
l'homme, à l'instar de Dieu, en termes de ce qu'il n'est pas. Mais
je n'ai jamais eu à ce propos que des idées fort confuses,
connaissant mal les hommes et ne sachant pas très bien ce que cela
veut dire, être. Oh j'ai tout essayé. Ce fut enfin à
la magie qu'échut l'honneur de s'installer dans mes décombres,
et encore aujourd'hui, quand je m'y promène, j'en retrouve des vestiges.» 28. Le mercredi 23 novembre 2005 à 17:47, par Berlol : Perdu ! T'as encore des commentaires en retard... Bien rentré de voyage ? 29. Le mercredi 23 novembre 2005 à 18:13, par Arnaud : Désolé. C'est que vous avez tous tellement
écrit durant ces quatre jours ! 30. Le mercredi 23 novembre 2005 à 18:48, par Berlol : Oui, "ils" ont beaucoup écrit... C'était Beckett.
Je ne vais pas t'obliger à tout lire, non plus... |
Lundi 21 novembre 2005. Point
de sagesse. « La rumeur résiste au fait comme la bêtise résiste à l'intelligence...» (au 20-heures de France 2 du 20/11/2005, au sujet de l'antisémitisme résurgent aux États-Unis) — belle formule, non ? Un nouveau Cahier de l'Herne consacré à Marguerite Duras... En lisant « Léonce » dans le titre du billet, jai cru que c'était une évocation de Colonie de Frédérique Clémençon. Mais non, c'était pour un livre de cuisine édité chez Cousu Main ! Pardon, Caroline, de cette méprise. D'ailleurs, j'aimerais bien les (a)voir, ces Carnet de cuisine de Léonce. On peut les commander ? C'est qu'avec toutes les émissions sur le colonialisme que je viens de m'écouter, et toutes celles que j'ai engrangées pour les voyages à venir, j'ai forcément repensé au beau roman de Frédérique, lu au GRAAL, puis à notre rencontre en mars dernier, à Paris. Elle n'a pas eu de prétention savante sur ces matières sociales, politiques, ethniques et anthropologiques mais son livre a su cerner le mythe des Colonies dans son absurdité, à l'échelle ordinaire du quidam alléché et de sa famille abandonnée — échelle à laquelle se retrouve tout le drame, si l'on veut bien ouvrir les yeux et les oreilles. Juste fraîche — follement lumineuse — la journée Marche — pas dans les rues — charme Séance du GRAAL sur Georges Bataille, suite de la semaine dernière. Dans le JLR, on en parlait déjà le 20 juin (merci les gars ! Vinteix, ça avance ?). Pas de préliminaires : dans le texte, yet. L'édition de la Pléiade revient en détail sur les éditions précédentes de L'Histoire de l'œil de Lord Auch. On y apprend que Lord Auch signifie « Dieu se soulageant », puisque Auch était la contraction de « Aux chiottes ! » (p. 1001 et 363). Outre l'édition originale de 1928, l'édition dite de 1940 était en fait de 1947, tandis que celle datée de 1941 a été faite en 1951 par Pauvert, tout cela pour essayer d'éviter les procès... L'édition de 1947 était dûe à Alain Gheerbrant, alias K. Éditeur (qui a aussi co-écrit le célèbre Dictionnaire des Symboles, chez Bouquins). L'édition des Œuvres complètes de 1970 (Gallimard) ne précisait pas tous ces détails. Une note (p. 1026) signale un ouvrage de Gheerbrant et Léon Aichelbaum précisément intitulé K. Éditeur, chez Le Temps qu'il fait (Cognac, 1991) — or, je viens de recevoir ce matin-même le nouveau catalogue du Temps qu'il fait ! Et l'ouvrage en question est encore au catalogue, donc commande. Ça doit être intéressant, l'histoire de cet éditeur audacieux. Le texte de Bataille commence à une vitesse folle pour se focaliser sur le cul de Simone — trempé de lait. J'ai déjà parlé de la vitesse des textes, admirant par exemple celle de L'Or de Cendrars. Ici la parodie d'autobiographie est portée à son comble : « J'ai été élevé seul [...] », tels sont les premiers mots du texte. Puis la distanciation de l'instance narrative : « [...] aussi loin que je me le rappelle [...] », qui établit une large perspective temporelle, un point de fuite, de sagesse d'où tout est dit. Enfin, « [...] j'étais anxieux des choses sexuelles [...] », nous amène dans le vif du sujet. François y décèle une parodie, à vérifier, de l'incipit de Si le grain ne meurt (1920, allégation à vérifier). La rencontre avec Simone est d'abord celle d'une connivence pour partager cette angoisse, terme qui approfondit les deux XX de l'adjectif anxieux, avec sexuelles qui suit, ça en fait trois, XXX (Nota Bene : angoisse était à la place de anxieux dans l'édition de 1928, moins bien). Et tout de suite, la Simone : « Les assiettes, c'est fait pour s'asseoir [...] Je m'assois dans l'assiette.» (citations en p. 3). On évoque le lait maternel, les jeux infantiles avec les organes sexuels, on relève les récurrences du blanc. Mais le plus étonnant, à mon avis, et je le dis, c'est qu'on en soit déjà là, le cul dans l'assiette, avant la vingtième ligne du texte ! Et l'insistance de Bataille pour que « le plus joli des noms du sexe » soit précisément cul ! Déjà ! À l'ass, yet, comme pourrait dire Lord Auch, qui connaît bien l'anglais... Après ça, le dîner du carré d'ass (François, Laurent, Bill et moi) au Marché aux puces, est très animé... Un Mouton Cadet y contribue. On ne sent plus l'hiver. Commentaires1. Le lundi 21 novembre 2005 à 07:51, par alain : Ben oui, bien sûr. Je ne suivais pas. Toujours le nez
dans le bleu du ciel au lieu de suivre. 2. Le lundi 21 novembre 2005 à 09:39, par k : et bien voila, la nouvelle va surement interressé personne, mais après 1 mois et 11 jours j'ai recus des nouvelles, je savais bien qu'il ne m'oublié pas et que notre histoire perdur au dela du temps et des corps qu'il convoite, n'essayé pas de omprendre c'est ma folie, j'ai besoin aussi de le partager pour l'aimer de cette façon je ne sais pas. mais tous se bonheur ne va pas m'empecher de vous raconter la suite. Monsieur berlol, connaissez vous vincent delerm moi j'aime beaucoup, il a une chanson sur modiano qui me donne envie de le lire et comme j'ai vu que vous en parliez lequel pourrais je lire en premier pour ne pas être décue..je dis cela car le premier livre de duras pour moi était "le marin de gibraltar" pas mal mais rien de transcendant par rapport au ravissementt ou l'homme atlantique vous voyez ce que je veux dire. bonne nuitk 3. Le lundi 21 novembre 2005 à 09:44, par k : www.vincentdelerm.com/ 4. Le lundi 21 novembre 2005 à 09:45, par vinteix : "angoisse était à la place de anxieux dans
l'édition de 1928, moins bien" 5. Le lundi 21 novembre 2005 à 11:26, par Cécile : B. pas comme Bataille... : 6. Le lundi 21 novembre 2005 à 11:53, par Arte : Alain, contre une lettre, je t'en donne deux ... les dernières ! 7. Le lundi 21 novembre 2005 à 12:09, par alain : Je crois que le livre n'est pas référencé,
ce que m'a dit le fils. Interdit à la vente, on a compris. Je vais
aller faire un tour sur internet pour voir quand même. 8. Le lundi 21 novembre 2005 à 12:16, par alain : Oui, oui, le livre existe, est cité de tous côtés. Je raconte n'importe quoi. Désolé. Il est seulement introuvable et retiré de la vente par décision de justice. 9. Le lundi 21 novembre 2005 à 13:35, par k : je pense que vous étes au courant pour "l'heure duras" j'ai failli l'acheté vendredi soir et puis je me suis dit attend noël ça coute 46 euros j'ai pas la tune moi, et pourtant je creve d'envie de le lire et attendre n'est pas mon fort, et puis on c'est pas je serai peut etre morte d'ici là, alors, ou bien dans ces cas là je vais manger que des pates pendant décembre faut voir, mais faut que mon ptit bout mange aussi alors....patience, c'est quand le papa noël??§!!! 10. Le lundi 21 novembre 2005 à 14:46, par Cécile : lebleuduciel.blogs.com/bd... 11. Le lundi 21 novembre 2005 à 14:50, par Cécile : "définitivement indisponible" c'est écrit en
tout petit ! 12. Le lundi 21 novembre 2005 à 14:53, par Cécile : Arte, je veux bien vous donner un grain de riz parce que j'aimais beaucoup la citation de Be. que vous aviez choisie. 13. Le lundi 21 novembre 2005 à 15:09, par Cécile : Berlol, pas de riz, avec les frites, C'EST PAS POSSIBLE,
un peu de lait ? rhoo tout de même tout de même, une petite cuillère
de sauce Worcester, pour le poulet ? ça ira ? 14. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:03, par Berlol : Bien joué, Cécile. Ouvrez-le ! Pour le riz,
merci, y'en a assez, ici. Et merci pour les citations supplémentaires
! 15. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:06, par Berlol : Pour Modiano, "La Place de l'étoile", c'est bien, et c'est le premier. Sinon, "Dora Bruder", superbe, et vous avez les photos données par Modiano pour l'édition japonaise tout au bas de la page du GRAAL. 16. Le lundi 21 novembre 2005 à 16:10, par Bartlebooth : Hello la compagnie, et avec un peu de retard, joyeux anniversaire
Berlol. 17. Le lundi 21 novembre 2005 à 20:48, par alain : Il est pas cinq heures. Même pas l'heure des poubelles. 18. Le lundi 21 novembre 2005 à 23:28, par caroline : Elle s'appelle Léonce, car le grand-père, s'appelant
lui-même Léonce voulait que l'ainé de ses petits enfants,
garçon ou fille, porte son prénom. 19. Le mardi 22 novembre 2005 à 00:09, par Arte : Léonce me fait penser à F.C. ... 20. Le mardi 22 novembre 2005 à 00:28, par Berlol : Tu crois que si on crie tous "Frédérique !" en frappant dans nos mains, elle va revenir ? 21. Le mardi 22 novembre 2005 à 09:47, par Arte : Berlol, je te soupçonne d'apprécier certaine femme que j'aime aussi !!! 22. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:16, par Arte : (s,s) |
Mardi 22 novembre 2005. Plus
loin que les pixels. Comme rarement, je suis heureux de pouvoir rester avec T. un mardi. Avec pas mal de boulot à l'écran, mais quand même... Plaisir aussi de découvrir un nouveau groupe décoiffant, grâce à la sélection de Bartlebooth : LCD Soundsystem. Je ne décode pas encore toutes les paroles mais la musique me plaît de toute façon... Losing my Edge, me too. « Mais, au moment de jouer pour la première fois, je fus soudain envahi par un sentiment de lassitude et de découragement. Je me tenais debout, immobile sur la piste, la boule à la hauteur du menton, et je regardais les quilles devant moi, mais je ne parvenais pas à m'élancer, incapable de mettre en relation mon regard et le mouvement du bras que je projetais d'effectuer, de les connecter l'un à l'autre, et, demeurant là indécis, paralysé, les jambes sans force que je sentais faiblir et flageoler sous moi à mesure que je restais immobile sur la piste, la boule de plus en plus lourde dans ma main, je ne voyais plus de manière de m'en sortir, et je serais peut-être resté encore longtemps ainsi, ou aurais-je fini par renoncer, me serais-je retourné et aurais-je été me rasseoir sans jouer, si je n'avais entendu dans mon dos, avec une nuance d'agacement, puis d'ordre, de commandement, à la fois sévère et excédée, la voix de Zhang Xiangzhi qui me cria : Play ! » (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 98-99) Superbes nappes introspectives. Lorsqu'on connaît les précédents livres de Toussaint, on voit l'allongement des phrases. Non pour le simple plaisir de proustiser, mais par une volonté nouvelle d'agglomérer micro-actions et états intérieurs, ainsi que pour lisser la perception du monde. C'est la ponce du détachement. Cet instant suspendu, comme un paroxysme d'exaspération, précédé d'une absurde promenade à pied dans Pékin que prolonge un inexplicable déplacement en moto d'occasion, sera suivie d'un improbable regain d'intérêt pour le jeu puis d'une incompréhensible fuite à moto à trois — il faut être zen alors pour ne pas s'énerver ni même s'interroger. Les travaux progressent, devant chez nous. Le terrain sera bientôt tout à fait étale. Le bruit continue. Sur la droite, la vue a été dégagée. Ainsi voit-on, dans le couchant, une tour de métal rouge et blanche, celle du camp militaire où Yukio Mishima s'était retranché pour se suicider. T. l'appelle Boétcho. Je ne sais ce qu'elle veut dire par là — je vérifie donc et il s'agit de l'Agence nationale de la Défense (Boueichou, 防衛庁). Quant à la maison japonaise traditionnelle du premier plan, c'est la résidence officielle du président de la Cour de cassation de Tokyo, hyper protégée par devant, mais là, par derrière, on n'a pas l'impression d'un bunker... Enfin, je n'irais pas y mettre un doigt. Il doit bien y avoir un rayon laser qui me le cramerait illico en faisant fondre sur moi une douzaine d'hélicoptères... Je suis donc sorti avant la nuit, faire des courses et quelques photos. Détendre jambes et bras, et que mes yeux portent un peu plus loin que les pixels d'un écran... La reconstruction récente de bâtiments de l'université Hosei a aussi dégagé un coin de rue qui permet un nouvel angle sur l'Institut franco-japonais, certes tardif pour aujourd'hui. De retour à la maison, dîner léger (le coq au vin d'hier soir était excellent...) et film distrayant : L'Étalon de Jean-Pierre Mocky (1970). Bourvil y joue de nouveau un illuminé, non plus pilleur de troncs comme dans Un drôle de paroissien, ni aspergeur d'antennes comme dans La grande lessive, mais planificateur du bien-être féminin... Pas une journée grandiose, donc. Mais bien utile, tout de même. On ne peut pas toujours, comme hier, joindre l'irrévérence à la connivence amicale. Commentaires1. Le mardi 22 novembre 2005 à 11:55, par k : bonjour bonsoir, 2. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:13, par Arte : K, la suiiiiiiiiiiiiiiite ........... 3. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:25, par Bartlebooth : enchanté, K 4. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:25, par Arte : C'est quoi son problème à mp, Bartle ? 5. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:28, par Bartlebooth : c'est qu'elle balance toujours entre military police et militantiste pouliche ? 6. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:30, par Bartlebooth : je sèche 7. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:34, par k : j'avais tapé la suite et tous c'est effacé c'est quoi se truc bon bah y a plus qu'a 8. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:40, par Arte : Je crois que mp est un garçon
9. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:45, par cel : (oui k, continue /et puis paris rouen, c'est un trajet de
rêve, je le fais toutes les semaines et ne m'en lasse pas) 10. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:45, par k : C’est à cause d’elle qui fallait que je le retrouve.
Parce que je l' avez retrouvé en la lisant-elle. 11. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:46, par Bartlebooth : (oui cel, au cabernet) 12. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:52, par cel : k., il y a environ deux ans (en fait je pense plutôt trois) j'étais aussi devant cette émission, souvenir fort pour moi tout autant (contexte aussi ) 13. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:52, par Arte : Berlol, je crois qu'il y a une "belle" femme qui a débarqué sur ton site ! 14. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:53, par cel : Greg, cabernet si mignon (toi aussi, contexte fort) 15. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:53, par k : toujours il ne fallait savoir que je pourrais le retrouver, lui cet homme de nancy place de la bastille, j'avais son adresse, ses adresses et puis je me suis marié avec un homme qui buvait trop, et puis un enfant, dans la douleur 3 ans d'attente et une iad d'ailleurs l est comme le petit jésus c'est vraie lui aussi est né par iad mais avec adse (aise du saint esprit) alors forément c'est plus simple. Je repensait souvent à lui quand tout allé mal, je l'aimais; je l'aime et puis un jour je me suis dit je n'ai plus envie de faire semblant alors je suis allée le voir dans mes rêve eveillé, il se tiens toujours sur se fauteille un livre à la main, dvant cette cheminé, il est vieux, il laisse son livre et me voit, et moi je m'agenoye (komment on écrit????) et pose ma téte sur sa cuisse et se jour la je lui dit que je n' ai plus envie d'avoir une belle vie, je prend l et je pars. 16. Le mardi 22 novembre 2005 à 13:55, par Bartlebooth : au début, K, c'était tellement beau ce que
vous écriviez ici que j'ai cru à une blague 17. Le mardi 22 novembre 2005 à 14:27, par md : "Où êtes- vous ? 18. Le mardi 22 novembre 2005 à 14:29, par md : "Le chat ne crie plus. 19. Le mardi 22 novembre 2005 à 18:06, par Berlol : Juste signaler que la signature "md" émane de la même
adresse IP que K. 20. Le mardi 22 novembre 2005 à 21:46, par k : md oui c'était l'expret du navire, bonjour 21. Le mardi 22 novembre 2005 à 21:53, par k : il devait etre alors fevmars 2003 sur arte, mais je n'ai pas la mémoire des dates, ni de rien je la reset régulièrement des que la douleur est là 22. Le mercredi 23 novembre 2005 à 03:23, par k : je vous mets le texte de delerm 23. Le mercredi 23 novembre 2005 à 05:29, par cel : Berlol, j'ai retrouvé les programmes du thema consacré
à Duras (10 avril 2003), qui présentait à la suite de
"Moderato cantabile" deux documentaires : 24. Le mercredi 23 novembre 2005 à 06:10, par Berlol : Merci, Cel ! La première émission, celle d'Auvray, je l'ai vue le mois dernier, Auvray était invitée à Tokyo... C'était très bien. Pour l'autre, je crois bien ne jamais l'avoir vue. Dumayet et Bober, c'est du sérieux ! 25. Le mercredi 23 novembre 2005 à 07:05, par cel : oui, le premier d'Auvray j'en garde aussi un bon souvenir, je pense que je mélange un peu ce qui me reste des deux. En tout cas, à ce que je me rappelle de "lire et écrire", le compte rendu qu'en fait l'Humanité me semble juste, autour de lucidité, acuité, et beaucoup beaucoup d'émotion mais qui ne fait pas qu'enrober, ouf, plutôt comme ils le disent "suggère que l’expérience effectuée ici par Marguerite Duras nous concerne tous", assez fortiche donc 26. Le mercredi 23 novembre 2005 à 07:45, par cécile : du sérieux et magnifique 27. Le mercredi 23 novembre 2005 à 07:50, par cécile : et j'ai oublié le propos lui-même, c'est dommage; peut-être que quelqu'un se souvient de ce moment ? 28. Le mercredi 23 novembre 2005 à 08:50, par k : oh ce 10 avril |
Mercredi 23 novembre 2005.
La mesure noire. Après une matinée studieuse, déjeuner avec T. au Saint-Martin. Elle prend la choucroute, moi merguez-frites. Je lui demande tout à trac la différence entre shiawase (幸せ) et satori (悟り)... Ouf ! la question est recevable... Sinon, elle m'envoie bouler. Pourtant, l'écart est brutal. Comme entre le haaaaa... de la gorgée de bière et le syndrôme de Stendhal. Mais on a pris du bordeaux, de toute façon. Non, pas de poulet, aujourd'hui. On risque le satori influenza... Fuir dans le shinkansen. Fuir dans le métro. Mais pas Fuir au sport... Tous les 23 novembre sont fériés, c'est le jour du travail. Ce que j'en disais l'an dernier est toujours valable. Aujourd'hui, je quitte la douce torpeur du train et débarque dans une gare bondée — j'aurais dû couper le son — avec Wish You Were Here des Pink Floyd dans les oreilles. J'en lévite. Ce qui se passe, c'est que j'écoutais ça passionnément adolescent dans l'appartement de Garges-lès-Gonesses sans rien, rien imaginer de mon avenir... Et à bien d'autres âges par la suite. Ce n'est pas de l'espace que fait résonner la musique, c'est du temps, le mien. Plusieurs décennies vibrent et me rendent cosmique (ou comique, ou cônique, qu'importe). Je marche de moins en moins vite, effaré, la foule m'entoure, me dépasse, je la vois mais je n'y suis pas. Personne ne remarque que je lévite, j'imite encore la marche. « C'était comme si ce voyage était la quintessence de tous les voyages de ma vie, des centaines d'heures passées dans des avions et dans des trains, dans des voitures et des bateaux, pour passer d'une terre à une autre, d'un pays à un autre, d'un continent à l'autre, où mon corps, immobile, se déplaçait dans l'espace, mais également, sans y paraître, de façon invisible et insidieuse, sournoise, continue, altérante et destructrice, dans le temps. Car je sentais le temps passer avec une acuité particulière depuis le début de ce voyage, les heures égales, semblables les unes aux autres, qui s'écoulaient dans le ronronnement continu des moteurs, le temps ample et fluide, qui m'emportait malgré mon immobilité, et dont la mort — et ses violentes griffures — était la mesure noire.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 134-135) Plus tard. J'arrive au centre de sport à 18h30. La réceptionniste me dit que ça ferme à 19 heures. Éh oui, les jours fériés, ça ferme à 19 heures. Je n'y avais pas pensé. Je me contente donc du bain et du sauna. Et pas de lecture à vélo. C'est comme ça que j'ai été empêché de finir Fuir. J'en suis à l'île d'Elbe, les retrouvailles, la camionnette... Commentaires1. Le mercredi 23 novembre 2005 à 11:50, par k : CONCERT 2. Le mercredi 23 novembre 2005 à 12:29, par cel : c'était pas par hasard aux T. du J. cet été à R., enfin là je veux dire : www.sortons.net/photos/?a... ? l'ambiance du M. après 19h me rappelle terriblement celle de celui de R. à la même heure, mais tous les M. se ressemblent, leurs produits frais et leurs célibataires, tous le R. je sais pas, enfin, je cause d'un R. qui n'est pas loin de P., d'où venait d'ailleurs le créateur de R. (Mutt) et de R(rose), R. quoi, à cheval sur la S. tout comme P., R.D./R.G., où l'R sent l'usine à gaz (d'éclairage) 3. Le mercredi 23 novembre 2005 à 12:35, par k : mistere et baboulle de gomme à la guimauve rose 4. Le mercredi 23 novembre 2005 à 13:35, par k : j'ai lu dora burder, j'aime ça. 5. Le mercredi 23 novembre 2005 à 13:52, par Bartlebooth : Bon, je vais être désagréable, c'est
à propos de Delerm, j'ai failli me retenir, mais comme K a dit qu'il
fallait pas, je vais être un peu désagréable juste en
citant Burgalat, sa réaction à un Blind Test quand passe Delerm
: 6. Le mercredi 23 novembre 2005 à 14:01, par k : mais pas désagréable je vais ecoute katerine,
des que j'en aurai le loisir, je sais il énerve delerm, mais moi
j'aime et c'est tanpis 7. Le mercredi 23 novembre 2005 à 14:05, par cel : bah, tu sais bien que Radio Monop' est spécialisée dans la diffusion d'interviews de Macha Méryl (ril ?), qui vous explique son petit bonheur simple face à tous ces bons petits produits frais qu'on trouve toujours au rayon frais et que même si elle veux elle peut sans avoir à courir d'autres boutiques parce qu'elle est pressée quand elle sort du théatre en matinée mais quand même c'est pas une raison pour oublier de chouchouter sa famille hein - hihi, je vous le fais pas dire Macha -offrir des chaussons au dernier bout'chou de son grand parce qu'on peut être grand mère et active n'est-ce pas hihi mais certainement Macha - et vous avez tout à portée de main et là Marine le pen non non ça dénoterait 8. Le mercredi 23 novembre 2005 à 14:35, par Bartlebooth : Ah oui, Macha Méril, 9. Le mercredi 23 novembre 2005 à 14:52, par cel : garder Macha au frais, ne pas abuser de Marlene 10. Le mercredi 23 novembre 2005 à 18:51, par Arnaud : Bonjour à tous. Me voici re retour tout frais de Hokkaidô
! (3° en maximale hier mercredi !) 11. Le mercredi 23 novembre 2005 à 20:12, par alain : Eh ! vous vous souvenez d'une chanson qui faisait au début
: |
Jeudi 24 novembre 2005. Je
voyais des montagnes au loin. Hier, je voulais finir (fuir ?) sur « les retrouvailles, la camionnette...», je trouvais ça beau, et il était minuit passé, du coup je n'ai pas parlé du film que j'avais vu et qui me laissait perplexe. D'un côté, Michel Bouquet et Jalil Lespert étaient convaincants dans leur rôle, de l'autre je n'avais ni appris ni ressenti quoi que ce soit d'humain ou de politique en suivant les derniers pas de ce Promeneur du Champ de Mars (2005). Au point que j'allais l'oublier, s'il n'avait fallu que je rende le dévédé ce midi. Guédiguian se serait-il planté ? Lui dont j'admire les précédents films, la série marseillaise. Je pense plutôt que la commande, à la base, était mauvaise, biaise. Dans l'entretien proposé avec le dévédé, Bouquet ressert — très bien — le Paradoxe sur le comédien de Diderot et Guédiguian essaie de faire croire que c'est un film de Guédiguian, que c'est de la fiction et pas du documentaire alors qu'il passe plus de la moitié du temps à parler des sources, de leur vérité, de la vérité des détails et de celle qui est derrière les apparences, etc. Qu'il ait été fasciné par le personnage de Mitterrand, soit. Qu'il ait eu besoin de se l'expliquer à lui-même après avoir été d'un autre bord en 1981, soit encore. Mais cette sélection d'instants et de propos redondants sur l'origine et la fin du règne, c'est indigne et inintéressant. En revanche, Après la vie (2002), suite à Un Couple épatant et Cavale, soit la trilogie de Lucas Belvaux, donne une dimension supplémentaire au cinéma comme genre en réussissant à mettre strictement sur le même plan l'indépendance de chaque film ET l'interdépendance des trois. L'un est centré sur un hypocondriaque (et ce que son entourage s'imagine), le second sur un obsessionnel (et son combat obsolète), le troisième sur un introverti (et toute la misère du monde). Et l'on ne sait pas ce qui est le plus savoureux du plein de chaque œuvre ou des articulations du triptyque. Trois cours, une réunion et quelques autres soucis freinent mon neurone et ma plume. J'ai su qu'il a fait beau mais n'ai pu en profiter. Je voyais des montagnes au loin mais inaccessibles. Il est tard, j'ai rangé tous mes compartiments. La nuit m'entoure, et le bruit du gaz de chauffage. Je vais finir Fuir au lit. Commentaires1. Le jeudi 24 novembre 2005 à 09:28, par fg | parl : je suis impressionné par ta régularité _ outre la quotidienneté parfaite de tes écrits _ je m'aperçois que, sauf exception, tous tes billets sont postés entre 23h45 et 23h57 _ quelle constance dans la fourniture du contenu ! compartiments impeccables ! belle écriture "métronimique" ! pas plus adapté au blog que toi, ou alors le blog est-il l'outil que l'évolution de l'homoréticulaire a produit ? _ il y a le silex pour celui qui a besoin de découper de la viande crue, et il y a le blog pour celui qui une régularité démoniaque _ je ne me moque pas, j'admire... 2. Le jeudi 24 novembre 2005 à 13:03, par k : je l'ai le duras sous le yeux demain, je ne vais pas travailler beaucoup, j'ai cette chance de pouvoir lire à mon travail. c'est la que je l'ai lu entre les coups de téléphone, les fax, la frappe et les gens qui passent,et c'était bien, parce que lire duras, c'est dure, enfin moi ça me déchire, un coup de téléphone me permettais de revenir et de ne pas me perdre dans les larmes. je ne peux pas la lire seule ou je suis dans un état tel que j'ai peur pour moi, vraiment, dans une telle souffrance, dans la conscience de la souffrance dans laquelle je vis, dans laquelle j'ai vecu en me cachant tous en ne voulant rien voir.l'homme de nancy place de la bastille il est pour moi cet homme atlantique, cette abscence toujours. elle dit "c'est difficille, très difficile. l'homme atlantique, c'est très difficile, mais c'est si beau que ce n'est pas difficile.même si on ne le comprend pas. on ne peux pas comprendre d'ailleurs ces livres là. ce n'est pas le mot. il s'agit d'une relation, entre le livre et le lecteur. on se plaint et on pleure, ensemble." 3. Le jeudi 24 novembre 2005 à 13:21, par k : dans l'herne duras l y a : 4. Le jeudi 24 novembre 2005 à 13:30, par k : quand il est venu cette année en avril, on s'était donné rendez vous dans un lieu public, avec plein de monde, et je l'ai reconnu, tous de suite, je l'ai reconnu, je savais que je le reconnaitrais. mais je ne savais pas qu'en le revoyant, j'allais me rendre compte qu'en fait depuis ces 14 années, tous les amants que j'avais eu lui ressemblais, chacun avez quelque chose de lui, un regard, une odeur. Il n'était même arrivé après ma séparation d'avec mon mari, sachant alors qu'il fallait que je trouve pourquoi j'étais toujours à la recherche de je ne savais qui de me retrouver avec un amant sans savoir pourquoi j'étais avec lui, me demandant mais qu'est ce que tu lui trouves à cet homme, maintenant je sais, je l'avais effacé de ma mémoire pour ne pas souffrir, mais au plus profond de moi son image, ses gestes son odeur, sa peau tous étaient encré dans ma chaire,mon sang. Toujours j'ai recherché son visage, sa peau sa voix, sa bouche..... 5. Le jeudi 24 novembre 2005 à 13:45, par k : je fais un solliloque tanpis, je ne vais pas ouvrir duras
ce soir non, demain il ne faut me réveiller travailler emmener L
à l'école et peut être espérer que sur mon portable
j'aurais un message disant "si j'arrive ce soir j'abuse?" et je dirais viens,
c'est au dessus de moi. je ne sais pas comment je fais en ce moment, je
ne sais pas je dors 4 5 heures je mange quand il faut manger avec L, je
fais 46 k toute habillé, je fume, je me coupe les cheveux très
court avec les ciseaux, je fais des troues qui laissent apparaitre le crane,
je ne veux pas qu'on me dise "tu es belle" et malgré ça plus
je fais et plus on me dis "ça te va bien" c'est vraiment du grand
m'importe quoi., j'ai la fièvre un rhume depuis 10 jours qui ne passe
pas, mais j'aime cette état, je suis bien en faite, cette douleur
me cajole m'accompagne et m'aide à surmonté mes peurs, je ne
sais pas. 6. Le jeudi 24 novembre 2005 à 15:55, par jcb : Où diable k trouvez vous toute cette eau, ces sels
minéraux , sans compter tous les antiseptiques qui composent (lysozymes
et lactotransferrine) vos larmes ? 7. Le jeudi 24 novembre 2005 à 17:10, par Berlol : Dis donc, il est bien tard, chez toi ! 8. Le jeudi 24 novembre 2005 à 17:20, par Berlol : Cher FG, justement quand je parle des montagnes, te voilà
! 9. Le jeudi 24 novembre 2005 à 21:36, par k : remarque : ces larmes ne sont pas triste, non au contraire .....bonne journée 10. Le vendredi 25 novembre 2005 à 00:26, par arte ( far away from home ...) : Les larmes comme l'océan, si ce n'était que
du sel et de l'eau ... 11. Le vendredi 25 novembre 2005 à 03:13, par k : pas de kata, mais un taka, une plante des marées. je me le suis offert, c'est une plante avec une fleur centrale toute noire avec au milieu des tas de petites fleures noires et des filaments qui essayent de toucher le sol, comme de pleurs. super, nom clone. je sais pas si on peut trouver des images sur le net. je chercherais sur un blog on peut vous envoyer des photos ou non??? 12. Le vendredi 25 novembre 2005 à 04:01, par Berlol : "far" c'est où, en Bretagne ? Tu m'en ramènes,
du far ? 13. Le vendredi 25 novembre 2005 à 04:22, par k : j'ai regardé vos adresse berlol, mais c'est pas mon taka, moi c'est une grand fleure noire, j'ai pas trouvé sur le net |
Vendredi 25 novembre 2005.
L'homothétie reste. Imprévisible, le narrateur de Toussaint est arrivé dans l'église pendant les funérailles pour en Fuir presque aussitôt. On comprend que son épouse s'en offusque puis s'en inquiète — et lui en garde rancune. D'abord lorsque revenus dans une chambre d'hôtel, ils s'essaient à quelques attouchements, mais énervés et agressifs, qui finissent un chapitre quand Marie lui donne « un coup de chatte en pleine gueule.» La formule est faite pour surprendre, voire choquer (comme autrefois, dans sa Salle de bains, je crois, le doigt qui enculait une chevalière — je n'arrive pas à remettre la main dessus...). Or, choqué, c'est précisément ce que le narrateur est à ce moment-là. Ensuite, rancune encore (?), en lui rendant la monnaie de sa pièce, quand elle nage jusqu'à disparaître — trop longtemps... « Je me tenais là, en vigie, devant la mer, les chaussures détrempées, qui prenaient l'eau sur les gros rochers glissants, mais je ne voyais pas Marie à l'horizon, et je compris alors ce que c'était que d'être abandonné, je compris le ressentiment de Marie à mon égard quand j'avais disparu cet après-midi, que je l'avais laissée plusieurs heures sans nouvelles, je compris son désarroi et son impuissance, son inquiétude immense, sans prise et sans recours. Je regardais la mer devant moi dans l'obscurité, les vagues qui se brisaient contre les rochers, je guettais l'arrivée de Marie, et je pensais qu'elle était peut-être sur le point d'arriver et que j'allais la voir apparaître d'un instant à l'autre derrière le cap rocheux qui se dessinait dans l'ombre. La nuit était tombée. Je ne pouvais plus attendre, je devais faire quelque chose, j'ôtai mes chaussures et je partis à sa rencontre dans la mer.» (Jean-Philippe Toussaint, Fuir, p. 182-183) Quand on en est là, c'est presque fini, je ne dis pas comment. Je me suis endormi avec ça. Et réveillé aussi puisque après le petit déjeuner, j'ai recopié ce passage pour pouvoir ranger le livre sur mon étagère. Ce moment (après le sport et le déjeuner au Downey avec David), c'est celui de quitter le livre, de le mettre parmi les siens. Alors une pensée globale s'en forme. Avec, cette fois, un autre titre qui s'y associe, doucement d'abord, puis, informations comparées, franchement. C'est La Modification de Michel Butor, ce livre de 1957 (chez Minuit, en Double depuis longtemps) dans lequel un homme qui fait souvent Paris-Rome en train y est encore une fois pour aller dire à sa jeune maîtresse italienne qu'il va quitter sa femme, et qui change d'avis pendant le trajet, la nuit, très progressivement, pour finalement dire à la jeune Cécile qu'il la quitte pour mieux vivre avec son épouse. Fuir transpose, change d'échelle, de ton et de point de vue, l'homothétie reste. Au sport, j'ai fait ma demi-heure de vélo sudatoire avec Molloy. Lui aussi, il a une bicyclette, qu'il refuse d'appeler vélo. Elle est acatène, sa bicyclette. Maintenant, c'est plus évolué, comme système, mais ça n'avance pas vraiment... Enfin, ça nous évite d'avoir les jambes raides. On n'a pas le même âge que lui, non plus. Moi, mon vélo, le vrai, celui qui roule, il est crevé à l'arrière. Ça fait trois semaines que je le regonfle avant de l'enfourcher pour venir au centre de sport (où je fais du vélo qui ne roule pas). Je crois bien qu'il y a un magasin de cycles près de Yagoto. Faut que j'envoie un courriel à Clotilde pour lui proposer de nous y retrouver mardi prochain, à 18 heures au lieu de 19, comme ça on en profitera pour faire du shopping... Il dit aussi, Molloy, qu'on ferait mieux « d'effacer les textes que de noircir les marges » et « que la connerie prenne son vrai visage, un non-sens cul et sans issue.» (Samuel Beckett, Molloy, Minuit, 1951, p. 16) Mais on n'est pas obligé d'être d'accord avec lui. Pour finir sur une affaire qui roule, voici l'envoi à Litor pour écouter les communications de l'Internet littéraire francophone à Cerisy. Nos belles voix, la campagne normande, l'été par la fenêtre, la mer, la mer... et toujours recommencer, tant que vous cliquerez dessus. Commentaires1. Le vendredi 25 novembre 2005 à 06:50, par Cécile : Molloy et Histoire de l'oeil manquants jusqu'en décembre
dans la (toute petite) bibliothèque de mon quartier (mais quiiiii
? En même temps ça me plaît que quelqu'un ait eu envie
de ceux-là au même moment), alors j'ai commencé Le slip
d'Alain Sevestre. Et je ne regrette pas du tout. Tiens une histoire de vélo
dans ces premières pages, pour ce narrateur-ci, "le vélo",
marron. 2. Le vendredi 25 novembre 2005 à 07:00, par cécile : "j'ai commencé le slip d'A.S"... rrrho bon, ce con
n'écrie, tout le temps.. 3. Le vendredi 25 novembre 2005 à 08:02, par fg : 23h14 le billet ?! mais... c'est bien tôt ça...
une demie-heure d'avance ! 4. Le vendredi 25 novembre 2005 à 08:26, par fg : je me recule un peu de la table, et je m'aperçois
que... tiens... voilà que je me mets au ping-pong moi aussi... première
balle, beckett... 5. Le vendredi 25 novembre 2005 à 10:15, par k : c'est marrant quand j'ai tapé la semaine dernière pour trouver duras et que je suis tombée sur la page ou vous parliez de lol, il m'a fallu tous de suite vous écrire, l'émotion votre façon de parler de lol, je n'ai pas cherché à savoir qui vous étiez, ce que vous faissiez, c'est le ressenti qui m'a dicté. alors j'ai dit et dit ça soulage en plus que peut de gens peuvent conprendre ça, mais il est vrai que si j'avais su que c'était un blog littéraire, m'enfin avec des profs et tous, je me serais surement abstenu( vu ma culture littéraire, voir ma culture tout court) et plus va et plus je découvre , c'est dommage j'aurai voulu vous raconter tous, mais il y a des choses qu'il va falloir que je taise car le monde est à mon avis très petit, petit, on le croit grand et puis pas du tous, ou alors j'ai été attiré ici, à cause peut etre comme dans dora je sais pas, mais il va ne falloir faire attention à ce que je dis je crois,c'est dommage car il y a des choses à savoir sur cet homme atlantique, mais si je vous dis peut etre que, je ne sais pas, mais il y trop de choses étranges qui me font penser que le monde est vraiment microscopique 6. Le vendredi 25 novembre 2005 à 10:27, par k : arte, merci l'océan 7. Le vendredi 25 novembre 2005 à 14:13, par Cécile : k. je trouve pas pour la devinette... 8. Le vendredi 25 novembre 2005 à 14:32, par k : mais réagit dont , la réponse c'est une mouche qui saigne du nez 9. Le vendredi 25 novembre 2005 à 14:32, par k : et un point blanc dans le ciel tu sais ce que c'est??? 10. Le vendredi 25 novembre 2005 à 15:16, par Berlol : Ouais, c'est vrai que "j'ai commencé le slip d'A.S",
Cécile, c'est tendance ! Mais étonnant parce que je viens
de recevoir un courriel d'Amazon qui m'écrit que ma dernière
commande vient de m'être envoyée, et elle contient justement
"Le Slip" d'Alain Sevestre. J'ai commandé aussi "revolver" mais il
n'était pas disponible, je dois attendre... 11. Le vendredi 25 novembre 2005 à 20:50, par alain : Pour Le slip. 12. Le vendredi 25 novembre 2005 à 21:04, par Arnaud : Bonjour, 13. Le samedi 26 novembre 2005 à 02:50, par alain : les spectateurs............diraient (c'est mieux) 14. Le samedi 26 novembre 2005 à 02:58, par k : bonjour 15. Le samedi 26 novembre 2005 à 03:13, par Christian : Bonjour, 16. Le samedi 26 novembre 2005 à 03:19, par k : Tacca chantrieri, Taccaceae, Friedrich A. Lohmueller photo
gallery ... - [ Traduire cette page ]Tacca chantrieri, Taccaceae, Gallery
of flowers and plants photographed by Andrea and Friedrich Lohmueller. 17. Le samedi 26 novembre 2005 à 03:21, par k : attenton, mais vous devez lz savoir faut retirer le -6k_ sinon ça marche pas. vous le trouvez komment??? 18. Le samedi 26 novembre 2005 à 04:57, par k : zavez vu mp a fait un truc sur duras, elle regrette surement d'avoir claquer le porte de cette façon..........alala 19. Le samedi 26 novembre 2005 à 05:51, par Berlol : Merci Arnaud, je viens d'aller voir l'article. Je n'ai pas fini de le lire mais je suis déjà mort de rire. Ecrire que Finkielkraut serait "one of the most prominent philosophers in France in the past 30 years" est un propos qui discrédite tout l'article par la base. Non, Finkielkraut N'EST PAS UN PHILOSOPHE. C'est un penseur médiatique obsessionnel qui tourne depuis vingt ans avec les trois mêmes idées piquées à d'autres. Il se croit victime d'un complot qui l'empêcherait de s'exprimer alors qu'il occupe l'antenne de France Culture chaque semaine et qu'il enseigne devant l'une des élites de la nation. C'est pitoyable. 20. Le samedi 26 novembre 2005 à 06:36, par Arte : Vous avez été sages pendant mon absence ? :d 21. Le samedi 26 novembre 2005 à 06:37, par Arte : (tiens ! y'a de l'écho ...) 22. Le samedi 26 novembre 2005 à 07:19, par Arnaud : Berlol, |
Samedi 26 novembre 2005. À
nu un magma. Il suffit que j'en parle un jour et hop !, moins d'une semaine après, il y a une émission sur Victor Klemperer ! Dans un tout autre genre, plus près de nos questionnements durassiens, Du Jour au lendemain avec Robert Muchembled sur l'histoire de l'orgasme en Occident, et Surpris par la nuit sur les mélancolies érotiques. Enfin, qui n'a rien à voir mais très intéressant quand même : Raison de plus avec Bruce Bégout. J'enregistre tout ça dans l'après-midi, après le cours matinal et durassique, après le Saint-Martin roboratif, pendant que je repasse à l'Institut discuter avec quelques collègues, pendant que je ne vais pas au colloque Claudel à la Maison franco-japonaise... Après tout cela, je regarde une nouvelle fois On connaît la chanson (A. Resnais, 1997). Un commentaire de Vinteix du 16 novembre m'en avait donné envie. Je ne vois pas où le côté imposteur ou jouet dont je parlais à propos de Podium se retrouve chez Resnais mais cela m'a fait très plaisir de le revoir. En fait, le déplaisir d'avoir vu Pas sur la bouche m'avait noirci le souvenir d'On connaît la chanson. Voilà mon souvenir revitalisé et blanchi. Il brille aussi du plaisir d'avoir revu Agnès Jaoui... [RLVS-10] Les vases communicants. Lola Valérie Stein, telle que la nomme Jacques (p. 113) — qui lui rend son nom et son statut de femme, son identité, sa « suffisance inviolable » (125) —, sait parfaitement qu'elle relève d'une longue maladie que certains ont appelée folie, d'autres chagrin d'amour, des noms qui les satisfont, les confortent dans leur position à eux. Depuis la rencontre de cet homme, elle sent qu'elle peut peut-être s'en sortir, ou en tout cas améliorer son état. Elle va donc s'administrer le remède, un peu au pif, forcément (d'où ma comparaison avec le chat et l'herbe à chat). Jacques, lui, voit tout cela à rebours (il reconstruit les corps, brûlé de belles fièvres...). Il voit aussi qu'à partir du moment où il a aimé Lola, il n'a plus pu aimer normalement Tatiana, à qui il a donné le nom de putain, certes admirable (117). Il a même commencé à s'embrouiller, à parler à Tatiana comme il aurait voulu parler à Lola (123-124). Tatiana ne s'y trompe pas, elle se connaît. C'est tragique, pour elle, cet « orient pernicieux des mots » (124), ce « sucre du cœur », toutes ces choses merveilleuses et douces qui ne sont pas pour elle. À malade, malade et demi. L'importance de Tatiana dans ce chapitre est marquée par les variations de point de vue et de focalisation narrative. Jacques dit je et il, alternativement (122-126), peut-être pour se mettre à distance de ses prouesses amoureuses. Surtout, il donne voix à Tatiana dont il pénètre aussi la psychologie (124-125), épiant ce qu'elle dit quand elle croit qu'il dort : « Ce soir-là, pour la première fois depuis le bal de T. Beach, dit Tatiana, elle retrouva, elle eut dans la bouche le goût commun, le sucre des mots.» (125). C'est-à-dire que le « désordre noir » (92) de Tatiana, son absence de carrière professionnelle ou d'enfants, sa nymphomanie (insatiable (134) est alors le contraire exact de inviolable (125)), s'originent dans la nuit du bal où, elle aussi, quoique différemment de Lol, a été traumatisée. En fait, quand on gratte un peu les façades, les personnalités, n'importe lesquelles, on met à nu un magma dans lequel plus personne ne se reconnaît. Celui, ou celle, qui est capable de dire : « Je ne comprends pas qui est à ma place » (138), a énormément de mérite. L'incertitude de soi peut d'ailleurs devenir contagieuse : Jacques se mélange un peu dans les jours de la semaine (127-128), la vue de Lol l'effondre et les mots (se) fondent (130). On verra que le jeu devient d'autant plus intéressant que l'issue en est incertaine, mais la volonté d'aboutir est là : Lol passe (par) des épreuves (132), donne des gages de bonne conduite (133, 136), envisage « un avenir qu'elle seule désigne sans le connaître » (132). Elle reçoit en récompense de ne pas être prise pour une Tatiana, mais que Tatiana soit prise pour elle (136). Elle a déjà prévenu son mari qu'ils allaient se quitter bientôt (137) et surtout, surtout, elle dit, parce qu'elle le sait enfin avec certitude, pourquoi on s'est trompé sur son compte depuis dix ans : ni chagrin ni jalousie, juste que « je n'ai plus aimé mon fiancé dès que la femme est entrée » (137). Ce qui s'appelle ? Du mépris, du détachement par rejet de la vulgarité et de la bestialité de celui qui avait été idéalisé et qui ne le méritait pas, comme d'un seul coup plus rien ne méritait d'être considéré... À la Stendhal, une décristallisation, mais à une vitesse phénoménale (quelques heures d'une nuit de bal) et dans un mouvement tournant qui entraînait tout dans son sillage, comme un trou noir absorbe toute matière, sans distinction. [/RLVS-10] Commentaires1. Le samedi 26 novembre 2005 à 10:03, par k : je viens d'acheter des cremaillières et des planches,
je dios jouer de la vrille et du tournevisse et surtout avant 20h sinon
vont encore criés les autres. je lirais lol toute à l'heure
a bientot 2. Le samedi 26 novembre 2005 à 10:45, par Arte : Berlol, tu racontes bien 3. Le samedi 26 novembre 2005 à 11:06, par Arte : (qui parlait joliment de On connaît la chanson ? stiegler, je crois ...) 4. Le samedi 26 novembre 2005 à 11:36, par k : voila fini le tournevis c'est pas drole les étagéres toutes seule tu mesures en haut au milieu tu tiens tout, mais j'ai cette chance de faire confiance à mon instinct et tout est droit. c'est marrant le vie , j'ai été des endroits ou duras était (peut etre meme était t'elle là), et je ne le savais pas (ca fou la rage) j'ai été monteuse film pendant un temps et j'ai travaillé chez audiotel ou elle montait ses films aussi, j'ai cotoyé la seconde femme de son premier marie qui étaot monteuse aussi. J'ai travaillé et rencontré bull ogier, avec qui j'aurai pu parler de duras, enfin tout se coupe et se recoupe, et duras était toujours là, mais le moment n'était pas encore venu, dommage, j'aurais tellement aimais parler avec elle, il n'y aurait même pas eu à parler, juste en se voyant nous aurions su, su car c'est en nous, juste se silence, ce silence si bruyant qu'il en est inssoutenable. 5. Le samedi 26 novembre 2005 à 11:41, par k : j'ai aussi bossé pour mk2, voir sit de mp au 26/11/05, en fait je crois que mp, et très seule et vis mal cette solitude, elle n'a l'air d'etre une femme très triste qui se cache derrière des textes qui n'en finissent plus, aujourd'hui en plus y a un truc sur nancy, elle en fait ex e près vous croyez 6. Le samedi 26 novembre 2005 à 12:11, par cel : Bonsoir K, je ne sais pas ce qu'est mp, mais à mon avis il n'y a pas nécessairement de "fait exprès" dans sa dernière note. Le tableau reproduit vient du musée des beaux arts de Nancy, mais était dans un article du journal de Jean-Claude Bourdais à qui elle dédicace sa note... En ce qui concerne Duras mp semble être fan depuis longtemps, elle en a souvent parlé chez Berlol... le "tout se recoupe" s'emballe :d 7. Le samedi 26 novembre 2005 à 12:35, par Arte : K, moi, je tombe amoureux en 1 seconde, enfin non, c'est
instantané, et ça peut durer même pas 1 seconde, mais
d'abord je tombe amoureux, ensuite je vois. Par exemple avec Bartlebooth,
ça dure depuis des ... longtemps, et évidemment j'aime aussi
sa femme (gonzesse ? meuf ?) ! Ne dites pas à Berlol que j'aime également
T. depuis que j'ai vu sa photo, pourtant c'est la vérité. Bon
alors, par exemple, c'est TRES rare que j'aime pas au moins 1 seconde au
commencement. D'ailleurs, je dis "moi" mais c'est un moi unanime, un "nous".
Un homme qui croise une femme l'aime. C'est après, éventuellement,
que le sujet aimé devient l'objet de questions. Genre, une nouvelle
venue, HOP, on va lire le blog de sa nouvelle amante tous les soirs, puis
un jour on se dit : "bon, en fait, tout cela m'emm... nuie." Et là
PAF ! y'a plus d'amour. Et là PAF, on ne va plus lire tellement c'est
... même pas ... bref ! Vous pensez que je développe pour faire
l'intéressant ? Du tout. J'ai déjà fait de longs commentaires
içi. Deux, exactement, pour énerver Arnaud. D'ailleurs ça
a marché. Depuis il met les liens Internet vers les articles du monde,
plutôt que l'article entier, ce qui évite de se taper Finkielkraut,
il suffit de connaître le titre pour ne pas y aller, bref, on s'arrange,il
est de bonne composition, Arnaud (merci) ! 8. Le samedi 26 novembre 2005 à 12:56, par k : oui, mais mp moi je la plains, je suis sur quelle est très malheureuse et qu'en plus elle n'en a pas conscinece c'est tout se que je voulais dire. 9. Le samedi 26 novembre 2005 à 12:57, par k : cel je sais pas is tu as lu mets tu peux demander mon mail a berlol, i am ok fort, si tu veux me dire des truc qui me font bondir, je suis prete à tout, 10. Le samedi 26 novembre 2005 à 13:38, par cel : k, mon mail est sur mon site (et ton commentaire n'est plus sur le site de mp, mystèrieusement) mais je ne vois pas avec quoi je te ferais bondir ! 11. Le samedi 26 novembre 2005 à 14:05, par k : oh excuse m'est trompé avec cecile sorry 12. Le samedi 26 novembre 2005 à 14:40, par Arte : Je confirme : Stiegler ! 13. Le samedi 26 novembre 2005 à 14:49, par k : koukoou arte j'aime bien quand vous êtes kausant 14. Le samedi 26 novembre 2005 à 15:14, par k : j'ai lu pour lol, et y deux trois trucs que j'aimerai developper,
mais je le ferai un autre jour, un autre soir. 15. Le samedi 26 novembre 2005 à 15:35, par k : md l'homme menti : 16. Le samedi 26 novembre 2005 à 16:59, par Berlol : En fait, je me demande, K, si tu ne devrais pas tout simplement
ouvrir un blog ! Tu as tellement à dire et ça excède
tellement le mien que ça serait mieux, je crois. Ce qui ne t'empêchera
pas de t'exprimer ici, of course ! 17. Le samedi 26 novembre 2005 à 18:33, par par Arnaud : Juste un mot pour dire que Finkielkraut a finalement réagi
dans les pages du Monde au compte-rendu de l'autre jour. 18. Le samedi 26 novembre 2005 à 20:57, par vinteix : Oui, B.Stiegler parle tres joliment de "On connait la chanson"
au debut de "La misere symbolique", montrant que les personnages, reflets
de notre societe, sont ventriloques par ces chansons... devenant des lors
des jouets de la societe de consommation. 19. Le dimanche 27 novembre 2005 à 02:21, par Berlol : Merci Vinteix, j'imagine ce que ça coûte. Tu essaies de rejoindre Duras ou Debord ? 20. Le dimanche 27 novembre 2005 à 04:59, par k : ok, monsieur, berlol, je pensais que vous pouviez receuillir dans votre blog, une pauvre petite grenouille perdue, bon c'est vraie qu'elle cause la grenouille, c'était pour répondre à arte, et aussi un peu à ce que vous disiez de lol. Mais je comprends, je ne veux pas emcombrer, merci pour votre franchise 21. Le dimanche 27 novembre 2005 à 06:30, par Berlol : Moi, ce que j'en dis, c'est pour rendre service... Sinon, ici, y'a de la place, toujours pareil ! 22. Le dimanche 27 novembre 2005 à 06:55, par Marie.Pool : Vous résumez bien Mr REBOLLAR, mais vous laissez filer
pas mal de mailles dans la compréhension des situations (je ne suis
pas le seul départ apparemment). 23. Le dimanche 27 novembre 2005 à 07:05, par Berlol : S'il y a des copies de mon blog, elles ne sont pas de mon
fait. Je m'en suis moi-même étonné mais n'y puis rien.
L'argument n'a donc ni valeur ni fondement. 24. Le dimanche 27 novembre 2005 à 07:52, par Marie.Pool : Vous confirmez qu'il y a bien une version "clean" mais qui
n'est pas de votre fait. C'est dangereux finalement le net... 25. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:23, par cel : Marrant, je ne trouvais pas que le message de K chez vous
mp sentait polémique sans issue, plutôt la gentillesse, de
toute façon une fois son commentaire retiré pour la chance
d'issue c'est foutu, y'a de drôle de façons de faire en poémie
amie jolie, "POémOns-nOus les Un(e)s les HÔtes" en tête
de votre blog n'est donc là que pour le mauvais jeu de mot (et ça
ça m'étonne de vous !) ? 26. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:27, par cel : pot de miel cassé, avec "diffamation" écrit sur l'étiquette je parie 27. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:38, par Arte : Procédé classique chez vous : 28. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:46, par Arte : K, Berlol n'est pas un censeur ! Il pose des questions, ne
veut gêner personne. Continuez s'il vous plait. Enflammez ! partagez
les textes de MD. Vous continuerez, n'est-ce pas ?... 29. Le dimanche 27 novembre 2005 à 08:54, par Bartlebooth : Je ne relève, pour le commenter, qu'un passage de
Mary Pool - cette érotomane déçue et causeuse persécutée/persécutrice
- celui où il semble que je sois évoqué. 30. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:05, par Marie.Pool : Vous racontez des salades pour justifier que vous avez de
bonnes raisons de m'agresser. Votre acharnement est troublant . 31. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:18, par Bartlebooth : Le brouhaha est surtout dans votre tête. Vous entendez des voix ? 32. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:36, par Arte : Faux-départ, donc ... 33. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:44, par cel : là où vous touchez ça ne fait pas mal, pour ma part, je ne vois pas en quoi ça m'interdirait de donner mon avis, vous avez toujours pris de travers les propos tenus ici où là sur la psychiatrie (/ la femme) et en avez toujours hâtivement tiré des conclusions (nous sommes des perturbés-revenchards / des représentant(e)s aveuglés du masculin), et vous avez toujours tenu à assumer le rôle d'avocate du domaine (/ du genre) que vous croiiez attaqué, vous appelez ça faire mal, j'appelle ça être à côté de la plaque. 34. Le dimanche 27 novembre 2005 à 10:29, par alain : Vous nous faites chier maire Pool. Dégagez. 35. Le dimanche 27 novembre 2005 à 10:31, par Marie.Pool : Je me demande bien pourquoi vous continuez à m'adresser
la parole.Mes points de vue auront toujours quelque chose à voir
avec le pas de côté et le décalage volontaire. 36. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:01, par cel : si on savait ça vous rendrait quoi, intelligente, émouvante, poignante ? votre pas de coté il est pas très visible, votre côté c'est du blabla convenu, du poli du propre, tartine de miel tisane, enfants mignons et sein maternel 37. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:16, par Bartlebooth : "Cherchez l'insulte, vous n'en trouverez pas." 38. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:27, par Marie.Pool : Criez donc, ça vous fait du bien ! L'intelligence
dites-vous ... est-elle possible dans un tel contexte ? 39. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:34, par Bartlebooth : Vous êtes pitoyable jusqu'à sauter sur la pauvre
occasion de la correction orthographique pour vous donner de l'importance.
Heureusement que je n'ai pas écrit Umour sans h... 40. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:37, par k : komme ca konery 41. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:41, par Arte : euh, ça vous ennuie pas trop mp, qu'on ait essayé
de discuté avec Berlol de "On connait la chanson", de Stiegler, tout
ça ? Non, mais vous dites, hein, on est tellement pas intelligent,
on fait des fautes a obsainne, on a pas le niveau, c'est certain ... 42. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:45, par Arte : Soan Konery, c'est celui qui joue dans Jemmes bonde ? 43. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:57, par cel : bon, et pour ce pas de kôté, ça avance ? 44. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:05, par k : ah oui, pardon m'es trompée. 45. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:07, par Bartlebooth : Au fait, si vous voulez faire un pas de côté pour revivre l'émotion de la rencontre Jaoui/Lambert, la fontaine moche se trouve rue Ballard (15e). 46. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:09, par Bartlebooth : enfin, Agnès/Wilson 47. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:13, par Marie.Pool : Trop polie pour ne pas répondre. 48. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:17, par Bartlebooth : "Je n'aime pas laisser des endroits sales derrière
moi." 49. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:54, par cel : oui, marie pool hein, soyons odieux, inutile de faire comme
si la vie sentait la fleur (et les feuilles tombant gorgées d'eau
à l'automne - mince, c'est un alexandrin ou quoi ?), vous êtes
bien placée pour le savoir vous nous l'avez assez répété.
Pour le pas de côté je persiste à ne pas le comprendre,
il y aurait quoi, à la base, des "points de vue" différents,
dont certains bien différents du vôtre ? donc : vous en déduisez
que ceux-ci forment un cercle (de vénération - ou je ne sais
quoi - d'un spectre ou autres images à la con, une horde !) et de
là vous affirmez que vous êtes celle qui fait le pas de côté.
C'est ça ? 50. Le dimanche 27 novembre 2005 à 13:28, par Marie.Pool : L'écart c'est de refuser de répondre dans un
registre qui n'est pas le mien.Non seulement pas le mien mais que je trouve
non conforme à une éthique à laquelle je tiens. Transformer
mes propos qui dérangent en matière fécale incombe
à ceux qui se complaisent là dedans et je n'en suis pas, désolée,
quand bien même il est affirmé le contraire. Ayez un peu de
jugeotte cel et relisez au calme tout ce qui a été écrit.
Vous verrez de quel côté sont les attaques à une époque
où j'argumentais sans me sentir en porte à faux . Dire qu'on
ne comprend pas ce qui est dit dans telle ou telle façon d'écrire,
soutenir que les problèmes d'ARTAUD se situent à une époque
où on se contentait de limiter les dégâts en enfermant
les gens pour que le reste de la société puisse dormir tranquille
et que les moyens de soulager les malades étaient pratiquement inexistants,
dire qu'on n'approuve ni levoyeurisme, ni la scatologie , ni les dérives
graveleuses, dire qu'on aime la littérature mais pas tous les écrivains,
qu'on préfère lire en ce moment, des femmes pour rattraper
le retard qu'il y a à avoir leur point de vue sur les choses de la
vie ( le ventre ,les couches, le sexe...), c'est commettre un délit
de lèse-masculinité, et vous voudriez que je trouve cela "normal".
Vous voudriez que je continue à argumenter sereinement en me prenant
des jets de salive ou d'autre chose en pleine poire ? J'espère que
vous comprenez bien ce qui se passe ici, et qui est à l'image de ce
que Françoise Héritier décrit dans ses livres que je
vous recommande. Ici, la femme ne semble bien souvent admise que si elle
continue à occuper sa place d'objet sexuel et décoratif. Vous
pensez probablement que j'exagère.C'est toujours le même cirque.Même
les commentaires sur DURAS ont dévié dans ce sens. Et il faudrait
applaudir ? 51. Le dimanche 27 novembre 2005 à 14:39, par Bartlebooth : "MARIE CHIE SUR LE VOMI. 52. Le dimanche 27 novembre 2005 à 14:56, par Berlol : "Même les commentaires sur DURAS ont dévié
dans ce sens." 53. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:23, par cel : Je voudrais surtout que vous commenciez à argumenter
sérieusement (à vrai dire le caractère serein ou non
pour moi passe au second plan si ce qui est dit m'intéresse, m'intrigue,
me dérange intelligemment, me donne de la matière etc), et
à cessiez de prétendre qu'une intervention, un commentaire
de vous par exemple, n'est qu'un objet à prendre en soi comme existant,
sur lequel ni rebondir ni réagir, ni interroger, que l'on doit considérer
comme valable parce que simples mots d'une personne qui pense ce qu'elle
veut, que ça ne concerne qu'elle avec ses convictions qui ne seront
pas étayées, et le tout avancé comme affirmation qui
semble assurée. C'est du travail de brute, vous affirmez puis revenez
après quelques réponses ou avis en disant quelque chose comme
"mais je ne parle que pour moi, vous ne me ferez pas revenir sur ce que je
dis" sans rien répondre de costaud, de qui tienne la route face à
ceux que vous avez classés dès lors dans "vos adversaires",
donc pour vous : inutile d'écouter, inutile d'amener vos affirmations
vers une possibilité de partage par un minimum de soutien argumentaire,
ou de les revoir par rapport au contexte, aux réponses qui évoluent,
qui tentent de vous questionner ou d'opposer un certain nombre d'éléments
en désaccord avec votre énoncé. Alors, quoi, vous parlez
il faut accepter que ce soit dit, rester dans son coin à se dire
vraiment je ne suis pas d'accord, mais à quoi bon le dire puisqu'elle
ne parle que pour elle, qu'en son nom, qu'avec son expérience inébranlable,
surtout impartageable, et que je n'ai pas la chance d'avoir. Je dis pas
qu'on puisse tomber d'accord, je ne dis pas qu'on puisse même échanger
bien, mais vos exigences de politesse (ou de non agressivité - vous
avez très tôt cru à de l'agressivité, vous vous
trompiez) vous ont toujours jusque là servi d'échappatoire,
un moyen de ne jamais répondre à des qui se permettent de
dire je ne suis pas d'accord, ou "je ne vous suis pas", ou "en quoi être
une mère est-il indispensable pour" etc. Evidemment ça s'échauffe,
ces désaccords ils vous sont renvoyés sur tous les tons, parce
que votre soi disant audit c'est surtout pas de répondant, alors
que vos affirmations ne tiennent pas toutes seules. 54. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:25, par k : je pense qu'elle parle des miens, parceque pour tout à
chacun duras,"m'aimait" pas les hommes, il y deux ans quand je suis allé
chez mon gynéco, il m'a dit alors tu as quequ'un dans ta vie(je le
connais depuis que j'ai 11 ans) je lui ai répondu ,non, et puis en
se moment je suis avec duras, il m'a regardé comme un ahuri et a dit
"alors là forcément , t'es pas pr^te de rencontrer quelqu'un
si tu lit duras, elle va te dégouter des hommes" 55. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:29, par cel : Marie pool, c'est à vous que je m'adressais, je ne sais pas comment j'ai fait sur un tel pavé pour taire autant et si involontairement votre nom 56. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:31, par k : pourquoi certaine femme comme md, et d'autre signoret et
moi aussi, se laisse aller, a en devenir laide, ne se regarde plus, ne se
voit plus parce que elles savent cela, y a un passage dans le camion qui
explique ça, je le retrouverai un soir, 57. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:49, par k poême à l'homme atlantique : Je suis 58. Le dimanche 27 novembre 2005 à 17:14, par Berlol : "Je partirai quand la cour de récréation
sera bien nettoyée dans les angles." 59. Le dimanche 27 novembre 2005 à 17:21, par Marie.Pool : Où çà ? Là par exemple , l'interprétation
que vous donnez me semble très projective et significative d'une certaine
position subjective par rapport aux personnages : "L'importance de Tatiana
dans ce chapitre est marquée par les variations de point de vue et
de focalisation narrative. Jacques dit je et il, alternativement (122-126),
peut-être pour se mettre à distance de ses prouesses amoureuses.
Surtout, il donne voix à Tatiana dont il pénètre aussi
la psychologie (124-125), épiant ce qu'elle dit quand elle croit
qu'il dort : « Ce soir-là, pour la première fois depuis
le bal de T. Beach, dit Tatiana, elle retrouva, elle eut dans la bouche le
goût commun, le sucre des mots.» (125). C'est-à-dire que
le « désordre noir » (92) de Tatiana, son absence de
carrière professionnelle ou d'enfants, sa nymphomanie (insatiable
(134) est alors le contraire exact de inviolable (125)), s'originent dans
la nuit du bal où, elle aussi, quoique différemment de Lol,
a été traumatisée. 60. Le dimanche 27 novembre 2005 à 17:24, par Marie.Pool : Avec tous ces gens qui vomissent dans votre blog berlol on se demande si on n'est pas dans un ferries en grève de la SNCM. Demain j'achète des sacs en plastic et du désodorisant. 61. Le dimanche 27 novembre 2005 à 17:52, par Berlol : Marie.Pool, quand vous dites que "l'interprétation
que vous donnez me semble très projective et significative d'une
certaine position subjective par rapport aux personnages", je serais
prêt à vous dire que oui et que c'est inévitable et
que j'ai une subjectivité (et excusez-moi, il se trouve que je suis
un homme). 62. Le dimanche 27 novembre 2005 à 18:07, par Marie.Pool : La réponse est contenue dans votre question. 63. Le lundi 28 novembre 2005 à 02:31, par Arte : Je vous laisse une soirée, une nuit même (à
faire homme/femme), et que trouve-je, de mon (beau) regard tout neuf, émerveillé
de partage érotique ? un procès en phallocratie ! 64. Le lundi 28 novembre 2005 à 03:42, par k : il m'a dit cela aussi, l'homma atlantique que j'écrivais bien, que c'était son métier de savoir des choses comme cela, que l'écriture est une chose qui m'appelle, et bien à me relire, j'en doute, et puis écrire me met dans un sale état, je suis déjà une petite grenouille fragile, si j'en rajoute, la grenouille perd pied et se noie, enfin y'a un taka pas loin ou je peut m'accrocher....bon journée |
Dimanche 27 novembre 2005.
Ma raquette une rape à fromage. De la même façon qu'elle avait dénoncé l'inhumanité du coupeur d'eau, je suis sûr que Marguerite Duras aurait dénoncé la criminalité de l'expulseur. Il y a quelques jours, un homme est mort de froid dans sa voiture en Haute-Saône, après trois semaines d'errance, suite à son expulsion manu militari la veille de la trêve hivernale. La veille, oui. Il habitait un hameau où les loyers sont ridicules en comparaison de ceux de Paris ou de Lyon. Le policier applique la loi, le propriétaire se frotte les mains, le chômeur meurt. La souplesse dans les relations sociales tend à disparaître. Pendant ce temps, un intellectuel français, de ceux qui tiennent tribune et pupitre, se permet des propos intolérables qu'il tente de rétracter en accusant un journal étranger d'être fauteur d'amalgame. Regrettant à juste titre le communautarisme qui se pratique ailleurs et qui menacerait la France, il semblait vouloir qu'une communauté, une seule, ait tout de même la priorité dans la concurrence qui ne fait pas rage. La plus mauvaise nouvelle, c'est qu'il y a maintenant deux Finkielkraut... « Le personnage que désigne cet article m'inspire du mépris, et même du dégoût. Je ne suis pas ce frontiste excité nostalgique de l'épopée coloniale. J'essaie seulement de déchirer le rideau des discours convenus sur les événements actuels. Lui, c'est lui, et moi c'est moi. A ma grande stupeur, depuis mercredi, nous portons le même nom.» (in Le Monde du 26/11/2005 — je ne mets pas de lien parce que ce n'est pas pérenne...) Même en ayant tort, il veut encore avoir raison. Ou : comment celui qui s'estime être parmi les plus intelligents de son époque se trouve par amour-propre dans l'impossibilité de tout simplement s'excuser, sans argumenter, sans monter de baratin ou de mayonnaise. Juste reconnaître sa faute et se taire. Ou agir. Je pose une question simple : le bon Finkielkraut a-t-il porté plainte contre le journal Haaretz pour avoir fabriqué le mauvais Finkielkraut ? Au Japon, une chute de dominos est en cours dans une volumineuse escroquerie impliquant architectes, entrepreneurs immobiliers et pouvoirs publics. De nombreuses résidences récentes censées être aux normes anti-sismiques ne le sont pas. Des bâtiments devront être détruits et reconstruits, des propriétaires indemnisés, etc. Des suicides ont lieu, d'autres se préparent. C'est dans cet état d'esprit que je suis quand même allé à Shibuya retrouver mes pongistes dominicaux (et non les claudéliens, encore une fois). J'étais en retard, suite à une panne d'oreiller. Je ne suis pas sûr qu'il y ait eu un jour où j'aie aussi mal joué qu'aujourd'hui. C'était affligeant. Non, ce n'était pas moi, celui qui jouait si mal. Je n'ai pas à m'en prendre qu'à moi. Comme si mon bras n'était pas mon bras, ou ma main pas ma main, ou ma raquette une rape à fromage. Mon n'importe quoi a porté ses fruits malgré moi ; il a déstabilisé le jeu de Katsunori, qui a perdu une seconde manche 14 à 12, puis la troisième. Ainsi, c'est le jour où je n'étais pas moi que j'ai gagné. Le limier qui m'habite est ensuite allé pister quelques centaines de modèles de chaussures de sport dans un magasin Asbee, jusqu'à trouver celles qui me permettraient de courir athlétiquement sans avoir mal aux pieds et sans trop me tasser la colonne. C'est une paire d'Adidas Fortitude 2 Wide noires qui l'a emporté ; la semelle me rappelait vaguement un titre de Le Clézio — que je n'ai pas lu, d'ailleurs. Commentaires1. Le dimanche 27 novembre 2005 à 07:42, par Arnaud : Pour remonter quelque peu le niveau du débat, je vous
signale l'article « Les feux de la haine » d'André Glucksmann
(sans doute un jeu de mot avec Les feux de l'amour ??), encore consultable
sur Le Monde au lien suivant : 2. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:23, par k pour arte : je continue mais je serai surement moins bavarde, et puis j(ai l'impression d'avoir mis le zouk, mais c'est normale, il y a chez moi quelque chose qui cloche sans doute, partout ou je passe, je fou la merde, je m'iame pas que les gens se balancent des rucs à la figure, ça ne sert à rien, la vie et déjà en elle même suffisament dure à porter sans que l'on vienne s'en rajouter, mais ce n'est pas le fort de l'être humain de se rendre la vie plus simple 3. Le dimanche 27 novembre 2005 à 09:55, par Arte : Pas d'inquiétude K, avec MP c'est affectif ! 4. Le dimanche 27 novembre 2005 à 10:05, par k : c'est juste que je veux pas faire chier certains qui doivent
touver mes propos nuls, et qui du coup ne vont peut etre plus venir, ou
ne rien dire, je voudrais pas géner la bonne marche du blog, remarque
on est pas obligé de lire ce que j'écris, L sort du bain plein
de bulle, elle sent bon, a moi maintenant, avant lecture pour L, elle semble
pas emballée, mais faut ce qu'il faut un petit mot par ci par la,
tralala, c'est moi gafi le fantome... 5. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:01, par FB : en fait non, on ne t'a jamais vu gagner au pingpong dans
cette belle fiction Internet, c'est comme Proust : il aurait dit avoir réussi
à écrire un livre avant d'avoir fini la Recherche ça
fichait tout en l'air 6. Le dimanche 27 novembre 2005 à 11:52, par Bikun : Une âme charitable pour envoyer quelques tables de ping-pong dans mon Dushanbe adoré...pour que je puisse continuer à pratiquer pour me battre honorablement contre ces pongistes dominicaux de Shibuya...et pourquoi pas aussi un jour monter une équipe Tajik?! Une bien belle idée... 7. Le dimanche 27 novembre 2005 à 12:50, par k : bon je viens de finir les étagères, ouai..je me fais chereau, enfin je sias pas trop si y serait dakodak a toute 8. Le dimanche 27 novembre 2005 à 14:50, par grapheus tis : Mais où va le monde des blogues si la raquette de
Berlol devient "finkielkhrautienne", ne sachant plus qui la manie ? 9. Le dimanche 27 novembre 2005 à 14:57, par Berlol : Souscription pour Bikun. Qui veut donner cent balles ? 10. Le dimanche 27 novembre 2005 à 15:36, par k : je dis 200 qui dit mieux, dasn un sac par bateau sa flotte non? 11. Le dimanche 27 novembre 2005 à 19:04, par Berlol : Merci Arnaud, très justes, les propos de Wieviorka
: "Interrogé sur le site du Nouvel Observateur, le sociologue
Michel Wieviorka estime qu'Alain Finkielkraut "fait partie de cet ensemble
d'intellectuels qui, depuis vingt-cinq ans, ont mis en avant une vision outrée
et "républicaniste" de l'idée républicaine. Du coup,
ses propos sont devenus de plus en plus incantatoires et éloignés
des réalités." Pour M. Wieviorka, l'écrivain porte
"une responsabilité dans les événements récents
des banlieues. (...) Son discours a contribué à creuser l'écart
entre les promesses de la République et la réalité"." 12. Le dimanche 27 novembre 2005 à 20:37, par Arnaud : Berlol, 13. Le mardi 29 novembre 2005 à 07:12, par Christian : Berlol, finalement, t'es meilleur quand t'es pas toi?! Mais
c'est une super découverte. Ou bien, c'est l'effet de surprise qui
a "joué"... 14. Le mardi 29 novembre 2005 à 07:17, par Berlol : Ouais, ouais, j'ai vu, c'est chouette. T'as de ces trucs, toi, alors ! C'est vrai qu'y a des sites où vaut mieux voir que les images... 15. Le mardi 29 novembre 2005 à 12:53, par Soliloque : "La plus mauvaise nouvelle, c'est qu'il y a maintenant deux
Finkielkraut..." 16. Le jeudi 1 décembre 2005 à 16:24, par Christian : Cher Berlol, 17. Le jeudi 1 décembre 2005 à 16:50, par Berlol : Le mieux, et je ne l'avais pas encore compris, c'est donc bien que tu y reviennes, c'est que ça permet de visualiser aussi les images vers lesquelles j'ai mis un lien sans les insérer graphiquement ! Fabulous ! 本とにありがとございました。 (pour les non-japonisants, ça veut dire merci...) 18. Le samedi 3 décembre 2005 à 02:14, par Christian : Donc, on fait encore des découvertes! Il y a des objets cachés. D'ailleurs, les liens, c'est un peu ça, on sait pas vraiment ce qu'on va trouver derrière... Un vrai jeu de piste! |
Lundi 28 novembre 2005. L'étalement
plantaire. Subrepticement, T. finissait sa nuit, je me suis levé aux aurores — huit heures — pour lire le flot de commentaires qui continuaient d'arriver. Drôle d'exutoire — qui prouve que le pire et le meilleur ne sont pas séparables, que la plaie mal nettoyée se réinfecte toujours. Je me suis habillé en sportif et suis allé courir au soleil pour tester ces nouvelles chaussures. Le pied trouvait un soutien parfait, un excellent rebond du talon, l'espace suffisant pour l'étalement plantaire, une grande réussite. Je courais comme un dieu entre des cadres s'ajustant la cravate, trottinant vers le métro, des mères blondes emmenant leur progéniture au Lycée franco-japonais et des troupeaux de voitures paisibles et puantes. Vers Ichigaya puis l'allée piétonnière vers Iidabashi et retour par l'Institut. Juste vingt minutes pour vérifier qu'aucune douleur n'osait se pédifester (formé comme manifester, la fête des mains, on applaudit !). Après, c'est plus trivial, moins prouesse. T. ayant à faire à la banque en matinée et le partage matrimonial étant ce qu'il est, j'ai étendu le linge, passé l'aspirateur, fait la vaisselle et arrosé les plantes. Notre citronnier entame son deuxième hiver et n'a pas trop bonne mine. En revanche, les pensées fleurissent — comme ici. [RLVS-11] « Or, convoquer en ces termes le romanesque — le mourir d'amour, l'être fou de désir — c'est mettre en jeu des poncifs, des idées reçues, des habitudes de récits, des automatismes d'associations, bref tout un intertexte qui, d'être maintenu diffus, fonctionne bientôt comme une sorte de « savoir » infus, primordial car consensuel ; et c'est tabler, par suite, sur une lecture des affects : une lecture qui affecte. Duras, ici encore, a une visée qui se trouve aux antipodes du « Nouveau Roman » : là où celui-ci cherche à susciter chez le lecteur la compréhension des montages textuels et des mécanismes de la fiction, elle requiert une adhésion qui tient de l'hypnotisme, et un bouleversement de l'émotivité. [...] En pratique, toutefois, Duras rejoint le « Nouveau Roman » car ce bouleversement de l'émotivité qu'elle requiert ne va pas, dans ses livres, sans le chamboulement des protocoles narratifs convoqués. Davantage : le retrait qu'elle prône vis-à-vis d'une écriture de la raison théorique, apparaît bientôt, dans cette perspective, comme partie prenante d'une stratégie propre. Opter, en effet, contre la mise à plat des archétypes, pour leur réactivation sur la scène des affects et des significations, c'est opter non pas pour une exigence moindre mais pour la plus grande tension : celle qui écartèle l'écrit entre l'attente suscitée et ce qui est / n'est pas donné à lire ; celle qui mime, délite le sens, et toute raison.» (Mireille Calle-Gruber, « L'Amour fou, femme fatale, Marguerite Duras : une réécriture sublime des archétypes les mieux établis en littérature », in Le Nouveau Roman en question ; 1. « nouveau Roman » et archétypes, Paris : Minard, avril 1992, p. 16-17) « Première règle [du sublime] : le roman qui vise à entraîner le lecteur dans un bouleversement pathétique et la plus grande folie, sans arrière-pensée, sans calcul, doit se doter de l'adéquate stratégie ; en l'occurrence, celle d'une écriture hors de ses gonds (logiques et syntaxiques) qui s'efforce au dévergondage des significations et de la lecture.» (Ibid., p. 19) [/RLVS-11] À la médiathèque de l'Institut pour rendre et emprunter livres et dévédés. Je trouve L'Affectation, d'Alain Sevestre. Puis le GRAAL, centré sur le deuxième chapitre de l'Histoire de l'œil de Georges Bataille : « L'armoire normande.» On verra ça demain... Commentaires1. Le lundi 28 novembre 2005 à 10:22, par alain : La fin de Fuir, maintenant j'y pense, me fait penser à
un texte (lequel ?) de Julien Gracq. 2. Le lundi 28 novembre 2005 à 11:13, par k : moi j'ailerai lire fuir, mais j'ai pas les sous pour me l'acheter 3. Le lundi 28 novembre 2005 à 11:16, par k : Agrandir l'image 4. Le lundi 28 novembre 2005 à 12:27, par Arte : mmmmgmmmmmgmm 5. Le lundi 28 novembre 2005 à 12:41, par k : mais non, rgneenznzjjhmememem 6. Le lundi 28 novembre 2005 à 15:41, par Arte : :-)) 7. Le lundi 28 novembre 2005 à 15:52, par Marcel Pagnol : Ô collègue ! 8. Le lundi 28 novembre 2005 à 20:49, par Bikun : Arte on t'a reconnu...! 9. Le lundi 28 novembre 2005 à 21:59, par k : moi je va mettre mon cachené ce matin, fait frisquet non, boujou 10. Le mardi 29 novembre 2005 à 03:28, par myriade : Ce sera mon premier et dernier commentaire sur ce blog. Ma vision de Marie-Pool (et non mp, comme je ne dis pas non plus md) ne correspond pas du tout à la vôtre. Marie-Pool se questionne et questionne les autres. Les réponses qu'elle tente de donner ne sont pas des leçons. A un moment donné sur le forum de zazieweb, nous n'étions pas d'accord sur un livre d'art pour enfant. Ses questions m'ont permis d'affiner ma réflexion, de creuser un peu plus et d'argumenter point par point. Elle m'a appris à ne pas rester sur la mousse des choses mais à approfondir. Pour des universitaires, vous me semblez bien timorés et manquer énormément d'humour. Je n'attends pas de réponses. 11. Le mardi 29 novembre 2005 à 03:41, par Berlol : J'en prends bonne note, merci. 12. Le mardi 29 novembre 2005 à 06:03, par Arte : Approfondissez, quand vous en serez au pétrole, faites signe !!! 13. Le mardi 29 novembre 2005 à 06:54, par cel : ah oui, moi aussi une fois je me rappelle j'avais argumenté point par point... 14. Le mardi 29 novembre 2005 à 07:03, par Bartlebooth : Heureusement que les pétroleuses ont de l'humour : vivement qu'elles touchent le fond et qu'il soit bien noir, ça fera sortir le questionnement de l'abrutissement. 15. Le mardi 29 novembre 2005 à 10:49, par Marie.Pool : Quelle haine ! 16. Le mardi 29 novembre 2005 à 11:46, par Arte : Vous vous souvenez de ce que disait Gide de la fin du jeune Werther ? Cela me fait penser à vous : Vous n'en finissez pas de partir. 17. Le mardi 29 novembre 2005 à 12:04, par k : partir, revenir 18. Le mardi 29 novembre 2005 à 12:13, par Bartlebooth : venir, repartir 19. Le mardi 29 novembre 2005 à 12:39, par k : par devant, par derrière 20. Le mardi 29 novembre 2005 à 13:41, par Arte : Et si on s'enculait ?
21. Le mardi 29 novembre 2005 à 14:05, par Berlol : Je l'attendais, celle-là. Au réveil, elle est
bonne. Sommet d'humour pour les uns, irrecevable pour d'autres... 22. Le mardi 29 novembre 2005 à 16:04, par Marie.Pool : Exutoire N°1 - Pardonnez Berlol Mon Lyrisme soudain ,
mais... 23. Le mardi 29 novembre 2005 à 17:41, par Berlol : Très bien, ça. C'est de qui ? 24. Le mardi 29 novembre 2005 à 17:58, par Marie.Pool : Le Clézio disait que la conversation était
un luxe,je ne sais pas si j'ai les moyens,mais je vais quand même répondre
( mais pas le nom,vous avez qu'à chercher si cela vous intéresse
) : 25. Le mercredi 30 novembre 2005 à 01:24, par Arte : Ce n'est pas prouvé 26. Le mercredi 30 novembre 2005 à 09:38, par Marie.Pool : Il y a des folies lucidesPrenant à contre-pied la cadence du feu |
Mardi 29 novembre 2005. Un
for intérieur qui s'écroule. « Il faut dire que nous étions tous ivres et renversés par l'audace les uns des autres. Le garçon nu était sucé par une jeune fille. Simone, debout et retroussée, frottait ses fesses à l'armoire où l'on entendait Marcelle se branler avec un halètement violent. Il arriva soudain une chose folle : un bruit d'eau suivi de l'apparition d'un filet puis d'un ruissellement au bas de la porte du meuble. La malheureuse Marcelle pissait dans son armoire en jouissant. L'éclat de rire ivre qui suivit dégénéra en une débauche de chutes de corps, de jambes et de culs en l'air, de jupes mouillées et de foutre. Les rires se produisaient comme des hoquets involontaires, retardant à peine la ruée vers les culs et les queues. Pourtant on entendit bientôt la triste Marcelle sangloter seule et de plus en plus fort dans cette pissotière de fortune qui lui servait maintenant de prison.» (Georges Bataille, Histoire de l'œil (nouvelle version), Gallimard, coll. Pléiade, p. 10) Dans normande, il y a norme... Lorsqu'on a remarqué en page 4, à l'épisode de la cycliste renversée, que les temps verbaux étaient tout mélangés, que la concordance des temps apprise à l'école était bafouée, on sait qu'il sera question de transgressions tous azimuts, et qu'une transgression en cachera parfois une plus grave. Le chapitre 2, « L'armoire normande », narre une petite partouze entre jeunes gens qui finit en gros scandale. Pourtant le titre indique bien que le plus terrible est ce qui nous est caché, le centre de gravité de la scène, Marcelle dans l'armoire. Quand cèdent les derniers freins de la plus pudique, ce n'est pas le scandale public qui est le plus à craindre, c'est l'atteinte à l'intégrité mentale, l'approche de la folie. L'armoire normande, c'est un for intérieur qui s'écroule. Tel était l'essentiel de la discussion d'hier soir, que je n'arrivais pas à condenser du fait d'un coup de barre avant minuit. Faut dire que le GRAAL avait lieu chez nous, dans l'appartement dit du père de T. (la salle de la MFJ étant réquisitionnée par un ami sartrien). Le cadre intime et les coutumes locales nous amènent des chocolats de Fumie, du vin de Bill et un gâteau au chocolat de Karine — regrettable pour Daniéla enrhumée et François occupé ! Qu'on nous imagine, un bout de gâteau d'un côté, un gobelet de côtes du rhone de l'autre, débattant sérieux comme papes de savoir si les propos des parents étaient ou non disproportionnés... On a fini sans scandale, T., Laurent, Bill et moi, devant un navarin d'agneau au Saint-Martin, à l'étonnement de Yukie qui nous avait déjà vus tous les deux le midi. C'est que la convivialité est plus rare que la nourriture. Mon œil ! Aujourd'hui est forcément plus banal. Shinkansen à dormir. Cours à polir — du bon usage du ton dans l'impératif avec les première-année, de ce que la métaphore est affaire de sèmes plus que de mots en doctorat. Recherche d'une photo de liberté aveuglante... que je retrouve dans mes archives de 1998. Film du soir, un des deux empruntés à l'Institut hier : Bord de mer, de Julie Lopes-Curval (2002), Caméra d'or au Festival de Cannes 2002. Méritait en effet une mention. Ce n'est pas que l'histoire soit superbe ni les acteurs démentiels, mais l'ensemble est d'une grande cohérence dans son apparente légèreté. Pas de surcharge, ni musicale, ni dans le cadre, ni dans le mouvement, bien au contraire. Des rapports sociaux très tendus entre générations et milieux sont esquissés avec classe et ellipse. Et la beauté d'une image, souvent géométrique, qui n'est jamais ni gratuite ni redondante. C'est reposant et pourtant ça fait froid dans le dos. D'ailleurs, il fait nettement plus froid, ce soir. Commentaires1. Le mardi 29 novembre 2005 à 11:20, par Bartlebooth : - Normande - norme : ça me rappelle "La Tête
de Normande Saint-Onge" de Gilles Carle avec la belle Carole Laure, j'aimerais
beaucoup le revoir. 2. Le mardi 29 novembre 2005 à 11:38, par cel : Lapointe parle de Marcel et pas de Marcelle, donc on passe de l'autre côté de la jacquette (cravatte ? il y a une expression dans le genre dont je ne me souviens plus précisément, un truc du genre "vous êtes de la jacquette ?") ou on considère que le narrateur est féminin. En tout cas Berlol plus prétexte que commentaire pour te dire que si mes interventions se cantonnent en ce moment à échange un peu houleux via ton blog, l'intérêt n'en est pas moindre sur tes notes (sur Bataille je n'ai rien pour rebondir, mais ça m'intéresse fort) 3. Le mardi 29 novembre 2005 à 14:00, par k : avec toute cette histoire je ne sais plus ou j'en été,
juste que je voulais vous mettre un passage de l'homme dans le couloir de
md forcément : 4. Le mardi 29 novembre 2005 à 14:18, par k : c'est parceque je l'ai lu elle qui me allait le retrouvé
lui, j'avais toujours son numéro de téléphone, la dernier
fois il était sur... je regarde le minitel et la plus rien, ça
faissait bien quatre ans que je n'avais pas regardé. Panique comment
faire comment allais-je faire pour le retrouvé, je savais qu'il avait
un frère mais je ne me voyais pas lui téléphoner pour
lui demander ou je pouvais le contacter. Et puis un jour je me suis dit mais
internet je tape "homme atlantique et bingo. Une adresse mail en plus, s'il
n'y avait pas eu d'adresse mail, je n'aurais jamais écrit, j'ai horreur
des lettres toujours cette sale angoisse qu'elles se perdent qu'elles soientt
lues par un autre ou une autre, qu'elle n'arrive pas à son destinataire.
Et puis pour moi il avait retrouvé cette femme avec son enfant, et
mon but n'était pas de fouttre le zouk dans une famille, non juste
de lui dire combien cette nuit avait été importante dans ma
vie, que je n'étais rendu compte de cela, que je lui écrivais
parce qu'il n'avait demandé d'avoir une belle vie, et que je ne voulais
plus faire semblant, que j'étais cette femme (lvs) sur les sables,
que je m'attendais plus rien ... 5. Le mardi 29 novembre 2005 à 14:41, par k : je lui avais envoyé ça, en lui disant qu'il
ne devait même pas savoir mon nom, mais qu'en faite mon nom était
s.thala : 6. Le mardi 29 novembre 2005 à 20:58, par vinteix : Question Bartlebooth... Concernant les evocations directes
du pere de Bataille, je ne vois que ceci : 7. Le mercredi 30 novembre 2005 à 00:55, par Berlol : Merci Bartlebooth, K et Vinteix pour vos contributions positives
qui relèvent le niveau des commentaires et nous font approcher d'un
idéal à la fois phalanstérien et délocalisé
(ce que j'appellerais le salon littéréticulaire, quoi
!...) 8. Le mercredi 30 novembre 2005 à 04:37, par Bartlebooth : Merci Vinteix. Effectivement à la fin (ou plutôt
en marge ?) d' "Histoire de l'oeil", longtemps que je ne l'ai pas relu d'un
bout à l'autre. Mais dans mes éditions, cette partie s'intitule
"Réminiscences". S'est-elle aussi appelée "Coïncidences"
? 9. Le mercredi 30 novembre 2005 à 04:56, par vinteix : "Reminiscences", c'est le titre de la deuxieme partie dans la seconde edition... qui s'appelait d'abord "Coincidences", qu'encore une fois (pardon Berlol) je prefere... "coincidences" ayant une connotation plus fortuite et elementaire (et quel bain dans les elements que cette "Histoire" !) que "reminiscences", qui tend a estomper les relations dans le flou d'une memoire analytique et incertaine. 10. Le mercredi 30 novembre 2005 à 08:07, par Bartlebooth : J'aurais tendance à préférer aussi "coincidences"
pour les raisons que tu donnes, et parce que le terme m'évoque ceux
de "coincer" et "coït" qui me font penser qu'on pourrait lui donner
une définition à la manière du Leiris du Glossaire.
11. Le mercredi 30 novembre 2005 à 08:16, par Bartlebooth : Et d'ailleurs, le nom Marcelle, ne serait-ce pas une réminiscence de Proust ? 12. Le mercredi 30 novembre 2005 à 08:29, par vinteix : Assez d'accord... Il est vrai qu'il s'agit a la fois de coincidences
et de reminiscences, venues du passe (l'oeil - aveugle - du pere ne cesse
de planer comme celui d'un spectre sur cette histoire... soubassement autobiographique
largement decentre et metamorphose). 13. Le mercredi 30 novembre 2005 à 08:34, par vinteix : la "Marcelle"... oui, bien sur... "Simone" aussi peut faire
echo au nom de famille d'Albertine, "Simonet". Dans le recit, Bataille parle
d'ailleurs a un moment de "l'extraordinaire hantise des noms". Et un des
premiers projets (avortes) d'ecriture de Bataille etait d'ecrire un roman,
"a peu pres dans le style de Proust". 14. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:01, par Bartlebooth : Bien, je suis content d'avoir eu une bonne intuition avec
Proust. 15. Le mercredi 30 novembre 2005 à 17:44, par vinteix : cf. un article de Bataille sur Dali dans la revue "Documents" intitulé "Le jeu lugubre". De plus, bien sûr, Bataille a été très marqué par "Le chien andalou". 16. Le jeudi 1 décembre 2005 à 09:46, par Bartlebooth : Oui oui, me souviens, c'est d'ailleurs par cette toile, "Le Jeu lugubre", qu'ont commencé les différends entre Dali et les surréalistes ; et Bataille, en appréciant cette toile, s'éloignait un peu plus du groupe... |
Mercredi 30 novembre 2005.
Avenues de la resquille. Que les médias traditionnels et de masse ne conçoivent qu'avec aigreur et ressentiment qu'il existe de nouvelles formes de savoirs qui se partagent dans le cadre d'une diffusion qui leur échappe totalement, nous le savions déjà, blog ou pas blog. Philippe De Jonckheere, tombant par hasard sur une émission de radio, nous en apporte un nouveau témoignage, avec le sel qu'il sait y mettre et en donnant accès à l'émission en question. Je l'ai fait ! Un problème de remplissage de baignoire avec une tasse et un autre de Hambourg-Séville (2000 km) avec consommation d'essence et temps de voyage arrêts compris. Dictée, calcul, questions, réponses, le tout écrit et oral. Ça amuse et ça instruit. En fin de deuxième année, les étudiants sont tout à fait capables de ce type de lecture mise en scène. Et moi, ça m'éclate. Je lévitai je les évitais
leurs vétilles verbeuses loin devant derrière mes rêves de vent de feuilles chues le retour de leur silence m'abîme chaque année vénéneuses avenues de la resquille Heureuse elle vient aux eaux vertes premier baiser sous des troènes couchés Oh laisse-la glisser dans le nuage s'y fondre ouverte au vert Réunion au neuvième étage. Vue dégagée sur la plaine et plus loin, des crêtes, d'épais nuages bleus et roses qui contrastent avec la clarté électrique du centre ville. Cherchant tout autre chose dans ce livre, je tombe sur un passage de Claude Coste qui est raccord avec ce que j'écrivais hier : « Dans Histoire de l'œil, l'érotisme de l'écriture réside moins dans la thématique que dans le jeu avec la langue. Ce sont les transgressions de la langue en tant que telles qui deviennent érotiques et traduisent la présence sensuelle de celui qui écrit. Transgression de la langue et, par là même, de l'érotisme qui sort des limites étroites du sexuel, sans donner prise à la moindre entreprise de sublimation.» (Claude Coste, « Comment ne pas manquer le corps ? Barthes, lecteur des surréalistes », dans Barthes, au lieu du roman, sous la direction de Marielle Macé et Alexandre Gefen, Paris : Éditions Desjonquères, Éditions Nota Bene, 2002, p. 62-63) Au centre de sport, plein d'aventures. Commencer un nouveau livre — L'Affectation d'Alain Sevestre — et mettre à l'épreuve les nouvelles chaussures. Sur les trois premiers chapitres pédalés, je retrouve l'étonnement de mes propres débuts : le cœur du métier d'enseignant — donner des cours — est beaucoup moins problématique que la gestion de l'environnement, qu'il s'agisse de la hiérarchie ou des collègues. Je ne sais pas encore ce qui va se passer, mais je suis déjà de plain-pied. Courir, le moulé d'un chausson, le guindé de la cheville, le sabot à ressort, et devant moi, l'écran d'une nouvelle machine qui indique la vitesse, la distance, les calories, mais qui accueille aussi les chaines de télévision. Et ma foi, quand on court une demi-heure sur un tapis, c'est bien utile. « Elle, je ne sais pas comment elle se débrouilla, se mit du chocolat dans les cheveux. Debout, par la suite, devant la machine à café, je croisai les pieds, avant-bras au mur, l'écoutai raconter mon cas, déhanché, comme si j'étais sorti depuis longtemps de mon histoire, cow-boy mature, ne m'en laissai pas compter. Et même lorsque, confirmant mes suppositions, elle m'apprit qu'adolescente elle avait détenu deux ans le record de France de saut en longueur, toujours déhanché, je restai sur ma position.» (Alain Sevestre, L'Affectation, Paris : Gallimard, 1997, p. 19-20) Dîner. D'une grosse tomate, j'essaie de faire quelque chose de provencal, au four puis au grill, avec de l'ail et de l'huile d'olive. Ça cuit à peu près, la chair de tomate tient bien, mais au lieu de dorer, la purée d'ail devient... verte ! Néanmoins, c'est excellent. Comme des tomates provencales au four ! Commentaires1. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:06, par Arte : Je souhaite vous parler de Robert Musil. 2. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:12, par alain : Plus de vin. 3. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:14, par alain : J'ai dû mettre plus de six minutes à écrire
mon machin parce qu'il n'y avait pas de commentaires à l'instant. 4. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:43, par FB : rue de Rochechouart à Nagoya, ou rue de Rochechouart à Tokyo : faut savoir ? décidément de plus en plus polyvalente, la maison Berlol ! 5. Le mercredi 30 novembre 2005 à 11:57, par k : bonsoir, moi aussi je boirais bienun petit verre de ce vin,
il a l'air bien bon. sinon c'est bien robert musil??? encore un truc qu'on
trouve pas en bibli j'parie. Bon faut que je finisse les étagère
pour L. C'était bien intimité de chereau, ne suis fait "de
battre mon coeur c'est arrêté" par trop mal et puis y'a le beau
vincent,un fils à tricotter (en file ou l'on peut tricotter devant
sans probléme) 6. Le mercredi 30 novembre 2005 à 12:05, par Arte : Nous parlerons DEMAIN, du décès de Robert Musil, puis nous évoquerons les 57 % de la première page lue (par nous < ---- moi !). Pas de précipitation... 7. Le mercredi 30 novembre 2005 à 12:10, par Arte :
8. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:04, par k : La pluie…. 9. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:05, par Bartlebooth : (bah non ! ça ne devrait pas être plus gênant
qu'il écrive alors qu'il est saoul) 10. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:31, par jcb : Mon cher Alain, 11. Le mercredi 30 novembre 2005 à 13:53, par Bartlebooth : à 85 euros la bouteille, faut pas hésiter et improviser un boeuf au vin 12. Le mercredi 30 novembre 2005 à 15:58, par Berlol : Euh..., à ce prix-là, t'aurais pu nous attendre
! 13. Le mercredi 30 novembre 2005 à 19:45, par alain : Sauf que qui veille le clavier à 4 heures 30 et des
poussières, c'est moi. 14. Le mercredi 30 novembre 2005 à 20:30, par alain : Et voilà, je lance un jeu-concours sans lots sur le
nom d'un vin bien moins cher et on désire plutôt le nom d'invités
! Ah lala. Je vous le dirais mais pas ici, autre part, je ne sais pas trop
où, en fait. 15. Le jeudi 1 décembre 2005 à 02:38, par Cécile : [aparté marketting : 16. Le jeudi 1 décembre 2005 à 02:42, par Cécile : [en même temps aparté système D avenue de la resquille c'est bien] 17. Le jeudi 1 décembre 2005 à 12:05, par alain : Cécile, oui, je veux bien de l'aide. Que dois-je faire
? Les photos, oui, je peux, je les envoie où ? 18. Le jeudi 1 décembre 2005 à 13:08, par cécile : vous trouverez ce qu'il faut ici www.zazieweb.fr/site/pers... ... 19. Le jeudi 1 décembre 2005 à 13:37, par k : hello cécile komment vas, tu te lance dans les affaires |