Vendredi 1er juillet
2005. Profondes de gratitude et d'histoire + torpide moiture. Ce n'est pas moi, non. Comme on dit que celui qui touche le fond donne un coup de pied, une impulsion pour remonter. Mais cette fois, ce n'est pas moi, je n'ai donné aucun coup de pied, et d'ailleurs touché aucun fond. Juste je dérivais, scaphandrier débranché, descendant irrésistiblement sous le poids de sa coquille d'ennui, effaré de voir des poissons de plus en plus drôles, presque des fantômes, et de moins en moins de lumière. La lumière, oui, justement, c'est elle qui m'a sauvé, réveillé de la torpeur dans laquelle le scaphandrier tombe forcément, après qu'il a bien battu des bras et des jambes en vain. Comme si quelque chose m'avait accroché et remonté. Je me voyais de nouveau. J'étais dans le shinkansen, donc, exceptionnellement matinal pour un vendredi, et j'avais déjà pris dans la rue, roulant ma valise, la pluie et la lourde poisse d'air qui l'accompagne durant cette sorte de mousson du Japon. Me demandant si j'allais en profiter pour dormir, ou quoi ?, j'ai quand même ouvert mon ordinateur portable dans lequel il y a toujours le dévédé de la revue Europe. Je cherchais des articles sur Bataille, et spécialement sur L'Histoire de l'œil de Lord Auch puisque c'est au programme du GRAAL d'automne. Avec plusieurs mots-clé, j'avais quelques dizaines de résultats qui s'affichaient. En même temps, j'écoutais des morceaux de musique de ma sélection mp3 — Air Liquide et Muslimgauze (des morceaux de M aussi, mais je saute parce que je trouve ça nul, finalement). Déjà, ça me sortait. Ça me dégageait un peu pendant que le train fendait la campagne torpue entre deux rideaux d'eau. Et puis dans la liste des résultats, j'ai vu qu'il y avait Meschonnic. Je suis allé voir et c'était un article sur Apollinaire qui datait de... 1966 ! Choc : notre homme avait alors trente et quelques années. Il était alors bien plus jeune que moi aujourd'hui. Il était encore à près de trente ans de me rencontrer — ce qui n'a pas changé sa vie, mais la mienne oui. Alors j'ai lu son Apollinaire illuminé au milieu d'ombres... C'était de l'antidote concentré, du médicament à haute dose contre la torpique ambiance universitaire que cache l'agitation administrative, contre les vipères déguisées en couleuvres qu'on nous force à avaler. « Apollinaire apparaît de plus en plus comme celui qui a ouvert les portes d'ivoire ou de corne de la poésie moderne. [...] On n'a pas pris encore toute la mesure de son empan sur le monde et sur nous. [...] Apollinaire est le même, mais le chemin qu'il a parcouru est celui de l'arrachement au symbolisme. Arrachement à une poésie étroitement introspective qui était le produit d'un isolement du poète dans la société, et qui était refus du monde par un certain usage de la musique des mots. C'est H. de Régnier, Vielé-Griffin et surtout Maeterlinck ; c'est en Angleterre les premières œuvres de Yeats et la poésie mystique de Hopkins (qui alors se faisait, même si elle ne put agir qu'après 1918 et prendre parallèlement à celle de Rilke valeur de défense intérieure contre le monde) ; en Allemagne, Stefan George ; en Italie, les Crepuscolari ; en Russie, Alexandre Blok. Sur toute l'Europe s'étend une poésie humide de Serres chaudes. Malgré tout ce qui en demeure dans l'œuvre d'Apollinaire, celle-ci est une ouverture, la création d'un nouveau langage dont nous vivons encore, au milieu de tentatives semblables, anarchiques : imagisme dans les lettres anglo-saxonnes, expressionnisme allemand — les recherches d'August Stramm, futurisme de Marinetti ; en Russie acméisme, imaginisme, cubo-futurisme de Khlebnikov, futurisme de Maïakovski, — et à ces expériences se lie le réexamen du langage poétique qu'est la méthode morphologique des formalistes. C'est dans cette époque riche et complexe que la poésie d'Apollinaire prend son sens et non si on l'étudie seule. Parmi les prolongements des recherches de Laforgue, de Whitman et des unanimistes, et parce qu'elle est exploration de l'homme, elle est exploration du langage ; elle n'est pas travail du langage sur le langage seul ; elle est l'approche inquiète d'un moi, d'un être qui se cherche dans l'histoire, sous des formes fuyantes, d'où son pouvoir de se reconnaître dans certaines fables, de créer une apocalypse moderne, au même moment qu'elle retrouve le parlé et désacralise le poème, conscience d'un monde nouveau dans des rythmes nouveaux.» (Henri Meschonnic, Apollinaire illuminé au milieu d'ombres, Europe, n° 451-452, Nov.-Déc. 1966, p. 141-169.) On reconnaît déjà la griffe et les thèmes. La suite est encore plus surprenante... Arrivé à Tokyo, j'étais un autre homme. Prêt à de beaux rendez-vous. Ça tombait bien. Midi, je retrouve mon collègue de Kyoto, le professeur Inagaki Naoki, avec qui j'ai organisé le colloque Fortunes de Victor Hugo en 2002. Nous allons officiellement déposer le résultat de notre entreprise — le livre publié chez Maisonneuve & Larose — devant le directeur de l'Institut franco-japonais, Jacques Soulillou, l'un de ceux qui y a cru, qui a invité plusieurs des conférenciers et ouvert sa salle de cinéma. Hier et sans moi, mon collègue était allé faire la même démarche au Service culturel de l'ambassade et à la Maison franco-japonaise. Après l'Institut, nous avons rendez-vous pour la même raison avec le doyen de la faculté des lettres de l'université Gakushuin. Petites démarches, dirait-on, qui ne durent qu'une vingtaine de minutes pour des paroles assez convenues, mais profondes de gratitude et d'histoire. 18 heures, l'heure de retourner à l'Institut pour la Sayonara Party du même Soulillou. Il va aller en poste à Hong-Kong et beaucoup de monde est venu le saluer, profiter du buffet (pourtant pas terrible), retrouver des amis et des connaissances. Avec et sans T., qui a aussi ses connaissances, je cause ainsi avec Hori Shigeki, collègue et ami de M. Inagaki, qui habite maintenant notre quartier, avec Agnès Disson qui prépare un colloque sur Roubaud, avec Hervé Couchot, casanier pour cause de paternité et qu'on regrette de ne pas voir plus souvent, avec Michaël Ferrier qui a bien reçu son exemplaire d'auteur des Fortunes, avec Marc Rigaudis que T. voit chaque semaine alors que moi presque jamais, et bien d'autres que j'ai vraiment été heureux de revoir. Malgré la torpide moiture de soirée. J'ai même rencontré des gens fort contents de mon JLR du 22 juin... Passage au Saint-Martin avec T. pour corriger les goûts que le buffet a quelque peu malmenés (décidément, à l'Institut, y'a toujours la Brasserie qui cloche...). Tout ça, c'est bien. Mais vous savez que Michel Polac est viré de France Inter où il animait une chronique hebdomadaire à la fin de l'émission Charivari ? Quand on entend cette radio, devenir radio Sarko si ce n'est pas la radio officielle du roi Chirac, je suis dépitée. Les infos nous apprennent qu'il faut rouler prudemment sur la route des vacances, car les gendarrrrmes veillent ! Que le ministre de la Santé a passé 10 minutes au standart de la CPAM aujourd'hui pour expliquer au citoyen comment il devait se comporter face à la réforme miraculeuse mise en place aujourd'hui ! Parfois je me surprends à chanter "Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand " une simple plaisanterie mais j'ai l'impression d'écouter une radio officielle de propagande. Ne parlons pas de France-Culture où Laure Adler a fait un sérieux ménage. JE SUIS ÉNERVÉE.... 2005-07-01 18:27:49 de Caroline
découvert avec Polac Boris Savinkof, Sophie Kovalievskaia, Agueev, (Pura Vida/P Deville, l'exception qui confirme ...), Magda szabo (avant le prix litteraire), Tatiana Tolstoi etc etc...(dommage que votre blog necessite un mot de passe pour commenter, ça bloque un peu, comme GeorgeS Sand ... ) 2005-07-01 21:32:26 de Arte
En 1866, George Sand écrivait des lettres à "M. Flobert" et même "Flobaire". Flaubert prenait un malin plaisir à ajouter un "s" à George. Martine Reid, in "Flaubert et Sand en correspondance" (Action poétique 85, Seuil, 1991, pp.53-68) : "Flaubert, qui l'appelle "maître" (et accorde en conséquence les adjectifs qu'il y associe), la traite bel et bien comme un "troubadour", franc camarade auquel il ne craint pas d'écrire : "Etes-vous bon ! quel excellent être vous faites !". L'écrivain ne se contente pas de multiplier sur le compte de Sand les fautes d'accord, ou d'écrire George avec un s ; il cherche aussi à la dissocier de ces femelles qui font décidément - le mot est de Proudhon - la "désolation du Juste". C'est parce que Sand n'est pas une femme qu'on peut lui écrire : "les cervelles de femme sont si drôles", ou encore, en 1870 : "Je maudis les femmes ! C'est par elles que nous périssons !" Et il demande : "quelle idée avez-vous donc des femmes, ô vous qui êtes du troisième sexe ?". Sand, dans une lettre à Flaubert de 1866 : "à présent que je ne suis plus une femme, si le bon Dieu était juste, je deviendrais un homme. J'aurais la force physique et je vous dirais : allons donc faire un tour à Carthage ou ailleurs". Flaubert, quelques jours après la mort de George : "Il fallait la connaître comme je l'ai connue pour savoir tout ce qu'il y avait de féminin dans ce grand homme, l'immensité de tendresse qui se trouvait dans ce génie." La correspondance n'est en ligne que traduite en anglais, dommage. 2005-07-02 02:13:11 de Greg
J'oubliais ce texte qui m'amuse beaucoup : http://pareiasaure.ifrance.com/sand.html 2005-07-02 02:15:05 de Greg
Le blog également comme une façon de carnet de brouillon, des "notulae" comme disait R. Barthes, dans son dernier cours (Préparation au roman, je crois, auquel j'assistais souvent dans l'amphi aveugle car il fallait se lever tôt pour avoir des places dans l'amphi qui comptait; je dormais tard à l'époque), des pensées, des faits qui n'auraient pas encore trouvé stabilité au sein d'un récit ou d'un texte plus construit. Cependant, dans cet état, sans pouvoir revenir sur ce qu'on écrit, c'est lu par d'autres. Je pense encore à J. Roubaud et à son protocole d'écriture dans "Le Grand Incendie de Londres", du blog avant blog, un peu. Ce matin, mes voisins antiquaires se sont levés avant moi (5 h 25). Torse nu à deux étages différents, l'un brassant des papiers à un bureau, l'autre étalé devant sa télé. J'ai, il y a quelques jours, reçu un petit mot de ce dernier : "monsieur, une fuite provenant de votre salle de bains a causé quelques dégâts à notre plafond. Pouvez-vous me contacter au... merci". L'occupation des sols de notre immeuble relève d'un petit labyrinthe. Chaque étage était un plateau et a été découpé en parcelles de format très différent. En fait, lui, je ne l'avais jamais vu de près. Portrait. En découvrant son intérieur, j'ai dit vous êtes antiquaire. Il a dit non brocanteur. Il tient un magasin rue des Rosiers, aux Puces de Saint Ouen. A cause de la balkanisation de l'immeuble, aucun appartement ne correspond d'un étage à l'autre. Il a fallu mesuré 4 mètres d'un mur mitoyen chez lui jusqu'à sa fuite et reporté ces 4 mètres d'un mur fictif chez moi jusqu'à un point virtuel, une chasse d'eau, oui, peut-être, admis-je, mais c'est sec, à présent, me défendis-je. Oui, lui aussi, c'était sec, chez lui. Nous n'avons procédé à aucun autre constat. Il s'agissait pour lui de savoir si j'étais prêt à reconnaître une origine voire une responsabilité puis à intervenir. La pièce sinistrée contient des centaines de tableaux, sculptures, meubles, bibelots, XIX èmme, début XXème, je dirais, très chargé. 2005-07-02 10:17:38 de Alain
A propos de Polac, je vous dirai que j'ignorais même qu'il était encore à l'antenne ! Je n'ai jamais pu écouter France Inter, le ton qu'on y prend ne m'a jamais plu, et le peu de fois que j'ai écouté Le Masque et La Plume, j'ai été sidéré par l'ambiance d"'entertainment" qu'on y maintenait à dessein (la mauvaise foi, les blagues, les renvois d'aigre ou d'ascenseur). Quand je veux des infos, j'écoute France Info un petit moment, ou les journaux de France Culture, ou le journal télévisé, quand je veux de la musique, j'écoute OuïFM, Nova ou LeMouv', et quand je veux rigoler Rire et Chansons. Mais une "généraliste" comme France Inter ou RTL, jamais. Arte, c'est pas chez moi qu'il faut un mot de passe, hein ! C'est chez Caroline. En m'inscrivant, j'avais justement bien vérifié chez U-blog qu'il n'y avait pas cette condition... 2005-07-10 02:08:53 de Berlol
|
Samedi 2 juillet
2005. Des lois dont je veux qu'elles m'échappent. Il y a belle lurette que je ne préviens plus les personnes que je connais lorsque je parle d'elles dans ce journal (je l'ai un peu fait dans les premiers mois et j'ai constaté que ça ne fonctionnait pas). N'ayant d'ambition ni mondaine ni commerciale, je laisse l'information circuler selon des lois dont je veux qu'elles m'échappent, tandis que je m'occupe de ce que j'ai à dire pour ma mémoire et pour une nébuleuse de passants électroniques. Ces pesées de toiles d'araignée sont nouvelles ouvertures littéraires — leur légèreté échappera toujours aux prisonniers de l'audience et du pognon. Et la professionnalisation du blog, ça aussi, ça va être une sacrée fumisterie ! « Qui donc aurait prédit la réapparition des souffrances rédemptrices chères à la chrétienté sous la forme du Travail élevé au rang de dogme intangible ? que ce travail lui-même, accéléré et propagé, point du tout diminué par les machines, connaîtrait une telle expansion, une telle vitesse incontrôlée, qu'il en deviendrait stérile, voire dangereux pour l'humanité ? que cette surproductivité développerait une agitation tellement privée de sens qu'une majorité d'hommes ne feraient plus, sous prétexte de travailler, que de sacrifier la plupart des heures de leur vie à un ennui annihilant et en échange de biens matériels de plus en plus douteux ? que la consommation de ces biens matériels surmultipliés deviendrait elle-même une sorte de travail quasi obligatoire ? qu'enfin donc, la résistance consciente ou inconsciente à cet engrenage commencerait à devenir presque héroïque, ascétique [...] » (Denis Grozdanovitch, Petit Traité de désinvolture, Éditions du Seuil, 2005 [rééd. de Corti, 2002], coll. Points, n°1284, p. 22.) « Aujourd'hui que tout le monde est contraint, sous peine d'une condamnation par défaut pour crime de lèse-respectabilité, d'embrasser quelque profession lucrative, et d'y travailler avec quelque chose qui ressemble à de l'enthousiasme, une plainte de la partie adverse, qui, elle, se satisfait de ce qu'elle a, et revendique de rester spectatrice en goûtant le temps qui passe, sent un peu la bravade, sinon la gasconade.» (Robert Louis Stevenson, Apologie des oisifs, cité par Denis Grozdanovitch, idem, p. 24.) « En réalité, cette population d'excentriques et d'originaux, de dilettantes, de « tueurs de temps » ou de banalistes — irréductible en elle-même — a toujours survécu un peu partout, quels que soient les régimes, les événements et les bouleversements sociaux — non pas loin de l'activité mais juste à côté, parallèlement à elle, pourrait-on dire : doucement, opiniâtrement indifférente à ce qui ne concernait pas ses marottes.» (D. Grozdanovitch, id., p. 33.) Ni rejet, ni exaltation, donc. Comme le pêcheur à la ligne des peintures chinoises. Juste un recoin de calme relatif (avec ou sans l'activité rémunérée suffisante). Que certains de ces recoins soient en même temps accessibles du monde entier comme l'est un site web ou un blog n'était pas prévu dans le texte de Grozdanovitch. Mais je suis sûr que l'idée ne le choquera pas... Je suis assez pour ce genre de choses. Pour moi-même, je veux dire. Sauf qu'il y a aussi un désir d'entrer dans la mêlée, notamment pour donner quelques ruades. Voire de participer à la construction de quelque chose, si ça ne se fait pas avec trop de mépris pour l'idée que j'ai de la dignité humaine — qui n'est pas qu'oisiveté, loin s'en faut. Restant une partie de la journée à la maison, j'essaie la page web de la chaîne Direct 8 et je tombe sur l'émission Univers Infini, consacrée au travail, à la nécessaire revalorisation des métiers manuels, avec le ministre Renaud Dutreil parlant une belle et gentille langue de bois pour que tout le monde participe bien docilement au monde commercial et je me dis que oui, en effet, quoi qu'on fasse ou ne fasse pas, on n'y échappera pas, c'est notre monde. Tout à d'accord pour la remarque sur les « prisonniers de l'audience et du pognon ». Il n'y a qu'à voir comment les gros sites, très visités, deviennent tout de suite conformiste très "dans la ligne" afin de ne pas "perdre d'audience", ou bien au contraire deviennent complètement démago pour faire "monter l'audience" en suivant les goûts de leur "public". N'importe quoi. D'ailleurs, cette remarque ne s'applique pas qu'aux blogs. Dès qu'on devient un peu connu, les pressions font tout de suite jour afin de te faire comprendre qu'il faudrait agir comme les autres voudraient que tu agisses. N'importe quoi. 2005-07-03 07:01:01 de Arnaud
Bande d'anarchistes ... 2005-07-03 10:36:31 de Arte
Jaloux! 2005-07-03 12:30:58 de La cinq
On n'est pas anarchiste (ni moi, ni Berlol il me semble). On est libéraux, au sens large. Mais respectueux de l'ordre tant qu'il te respecte lui aussi. 2005-07-03 14:03:44 de Arnaud
Mais laisse dire, Arnaud... Tu vois pas qu'il le fait exprès ? Il a le sourire tellement fendu qu'on voit son slip !... Et comme dit Christian de "La cinq" qu'a raté son lien... 2005-07-03 14:59:20 de Berlol
Parfaitement, jaloux! Moi, je l'ai réussi, mon lien! On se marre bien, quand même... hein, Berlol? Arnaud, souris! "Libéraux? Au sens large. Mais respectueux de l'ordre tant qu'il te respecte lui aussi"? Tout ceci me paraît profondément subversif... car quel est l'ordre qui nous respecterait? À préciser...? 2005-07-03 16:43:20 de TF1
je porte pas de slip :p (Berlol, merci ! me voila sous FireFox ! un plaisir ...) 2005-07-03 19:04:32 de arte
|
Dimanche 3 juillet
2005. Une lanterne pour les guider. Changement de programme. Comme il ne pleut pas et qu'il ne fait pas très chaud, T. me dit que c'est le jour idéal — compte tenu des dates d'ailleurs (?) — pour aller s'occuper de la concession familiale au cimetière d'Aoyama. J'annule donc ma participation au ping-pong où de toute façon Bikun se fera rétamer par Hisae et Katsunori — il n'en aurait pas été autrement pour moi. Et nous voilà partis avec une bombe de repousse-moustiques et une boîte d'encens. En chemin et plus tard, quand elle ne parle pas au chauffeur de taxi, T. m'explique que son père n'est pas encore tout à fait parti de chez nous mais qu'en cette période (お盆、おぼん), les autres ancêtres vont sortir spirituellement des tombeaux pour revenir à leurs pénates (aux maisons où sont conservées les stèles miniatures : 位牌、いはい). Comme ils seront un peu perdus, il faudra mettre une lanterne pour les guider... À l'entrée du cimetière (qu'une route traverse, des taxis principalement), nous achetons des fleurs et prenons un seau, de l'eau, des brosses. T. passe chez le marbrier pour le saluer. Il n'y a qu'une centaine de mètres pour arriver à la concession, qui a été rénovée et nettoyée l'an dernier. Rien à voir avec la ruine couverte de vermine que j'avais vue il y a près de 10 ans quand T. m'y avait amené pour la première fois (c'était l'hiver, un jour de vent froid, et l'on venait y enterrer clandestinement la petite chienne, morte de vieillesse, dont T., que je connaissais à peine, était inconsolable). Nous enlevons quelques mauvaises herbes, des feuilles mortes, brossons les marbres, balayons les abords, regardons passer des familles plus ou moins habillées de noir. Je fais aussi quelques photos, malgré les gants de plastique. C'est justement quand je venais de reposer mon appareil-photo que Lionel entre dans mon champ visuel, suivi de sa femme et de son fils. Pas du tout prévus, leur apparition ne m'étonne cependant aucunement. Pour eux, c'est différent : trouver des personnes de connaissance, dont un étranger, debout dans une concession de cimetière japonais, une brosse à la main en train de faire le ménage, relève tout de même de l'hautement improbable. Leur sportive promenade dominicale traverse soudain la quatrième dimension... Timide, le gamin se demande tout de même ce qu'il doit en penser. Lionel, qui constatait pertinemment il y a trois jours qu'en cette saison les « couleurs saturées sont torrides sous le ciel gris brumeux », ce matin, au cimetière, il est servi ! Mais il n'a pas d'appareil-photo ? C'est donc moi qui la ferai. Et les voilà repartis... Nous finissons, disposons les fleurs, avec de l'eau, brûlons de l'encens, rangeons, ramenons seaux et brosses, saluons une seconde fois le marbrier, quittons le cimetière. Déjeunons rapidement dans un café restaurant du coin nommé Tours et qui ne mérite pas le détour. En route pour le centre de sport ! Nos sacs sont préparés pour cela. En chemin on décide d'acheter des draps en promo (Sheridan), avec des motifs à fleur, ma non troppo, dans une boutique qui fait des grandes tailles, puis de faire des courses au supermarché Kinokuniya que T. n'avait pas encore visité depuis qu'il est de ce côté d'Aoyama (effarement : un artichaut = 680 yens = 5 euros), puis on craint qu'il ne pleuve sous peu et qu'après le sport et avec nos sacs, etc. Bref, la motivation, n'y est plus. D'ailleurs, on a assez marché. On va tranquillement rentrer. Faire la sieste dans de beaux draps. Monter allumer la lanterne des ancêtres. Etc. Dans son article du Monde d'hier, Philippe Pons parle des jeunes japonais dont « beaucoup s'engagent personnellement dans des activités bénévoles et humanitaires » pour illustrer la participation de groupes pop nippons au méga-concert du cycle Live 8 — et la popularité de ces concerts, ici et ailleurs. J'aurais bien aimé avoir des chiffres car, pour fréquenter quelques dizaines de jeunes de près chaque année, je n'en ai guère vu d'engagés, et très peu ayant une once de conscience politique... Il est plus proche de la vérité, je crois, lorsqu'il estime que, « si peu de formations rock expriment directement leur rébellion, certaines n'en stigmatisent pas moins le malaise de la société actuelle ou les malheurs de la planète.» Vrai, ça ne mange pas de pain, et y'a qu'à se baisser pour en voir, des malheurs ! Plus largement et à titre tout à fait personnel (et au risque de re-passer pour un anarchiste...), je me demande quelle est la fonction de ces concerts de protestation contre la pauvreté deux semaines APRÈS l'annonce d'effacement de la dette par les grandes puissances. Je ne sais pas si c'est de l'aide, si ça va vraiment aider, je ne peux que le souhaiter, mais en tout cas, c'est de l'Aidutainment, et du genre qui rapporte en image de marque sur le long terme. Aux infos ce soir, on annonce de manière positive et avec le sourire que l'ensemble des banques japonaises ont en quelques années réduit leur personnel de 40 % (grâce aux machines, j'ajoute). Il n'est aucunement question de ce qu'ont bien pu devenir les êtres humains qui composaient ces 40 % de la masse salariale. Départs à la retraite, retraites anticipées, reclassements, déclassements aussi, chômage, désintégration pure et simple, allez savoir ! J'imagine qu'un savant panachage a été mis en place, je leur fais confiance... C'est qu'aucun mot concernant ces personnes ne soit dit qui m'importe, qui est pour moi l'information importante — et quelque chose qui doit faire envie à la clique entrepreneuriale française ! (on dit également que le Conseil a rejeté les propositions de la Comission, concernant l'abrogation du moratoire Européen sur les OGM ... ) 2005-07-03 19:24:17 de arte
Square Montholon, dimanche de début juillet, dépeuplé déjà, ou trop tôt, il est quoi, 10 h 30, un gentil soleil sur les deux gros beaux platanes, peu de vent, idéal pour un petit match. Gabriel me demande on le fait en 11 ou en 21 ? puis m'arrache le premier set 21-19 alors que je menais. C'est vrai que je n'ai pas mis toutes les chances de mon côté. Je suis en tong. N'importe quoi ! Revanche, je l'emporte. Puis un type se présente, très sympa, je lui prête ma raquette et m'écarte, disant Gabriel, tu lui mets une pâtée. Le type sourit. Gabriel, d'abord gêné, sourit à son tour. Le type lifte et coupe comme un malade. Gabriel lui envoie des grands pains de smatches mais perd. Un autre garçon est là, assis sur le banc, attendant poliment avec sa raquette, prend la suite et Gabriel l'étale. Un autre encore, attend maintenant sans raquette mais avec un parapluie noir, fermé, tenue de rappeur, jean, casquette, je ne comprends pas son parapluie. Je lui demande son prénom. Jerry. Il joue avec Gabriel et gagne. Je joue avec le type sympa du début qui me met 21-6 avec toute sa sympathie. Puis laisse Gabriel et Jerry faire une autre partie et rentre. Il y a près d'un an que je n'avais pas joué sur cette table en béton au filet métallique. 2005-07-03 20:10:49 de Alain
"On peut être seul pour jouer au ping-pong Si on court vite et que la table est longue C'est fatiguant, on est vite lassé L'avantage c'est qu'on est sûr de gagner" Odeurs, in "De l'amour", 1981 2005-07-04 15:42:16 de Greg
Comme j'aimerais pouvoir rebondir sur ce quatrain et envoyer moi aussi telle phrase qui raserait la ligne et qui, tout en évoquant le ping-pong, servirait ce blog. J'allonge le bras, saisis mon Emily Dickinson tout près, le feuillette, mais non, rien qui ne se prête à l'échange. Ecce Homo, je n'ose. Minimalia moralia, déjà envoyé. じょらずですね (Parlons japonais, tome 1) Au fait, qu'est-ce que c'est que "De l'Amour" ? 2005-07-04 17:27:10 de Alain
"Et c'est ainsi, de rage, d'impuissant piétinement de la pensée, que ça sort, comme hier, le dernier point au ping-pong. "Certes" est un mot extraordinaire. Quand vous dites "certes", après avoir écouté quelqu'un, cela veut dire que vous acceptez ce qu'il dit, que vous lui reconnaissez une certaine pertinence, légitimité, que vous laissez entrer en vous ses mots et ses arguments. MAIS cette concession est une ruse pour articuler votre réponse et votre différence : comme la pelota entrant dans le gran chistera et certes un instant immobile, point déjà gagné pour l'autre, mais qui en ressort plus rapide que jamais, précise, cinglante, après un merveilleux mouvement du bras - ssssèèèrrrttt!!!" Dans le JLR du 9 février 2004, pour vous servir : http://www.berlol.net/jlr200402.htm#20040209 2005-07-04 18:11:55 de Berlol
"De l'amour" est un album du groupe Odeurs de Ramon Pipin, ex-Au Bonheur des Dames (tu peux avoir tout un tas d'infos ici : http://odeurs.homedns.org/), une sorte d'album-concept dont l'amour est l'idée, un peu à la Scève justement : "Les couples d'inconnus sont bien les plus heureux / Car la fatalité n'a pas de prise sur eux / Ils ne se sont jamais connus / Et ne se connaîtront jamais / Aussi l'accord est absolu / Pour les indifférents complets" ; "Qui sait ce qu'est l'amour / Qui donc osera dire un jour : / L'amour je l'ai compris / C'est le grand secret de la vie" "Garçon, pensez toujours que l'amour est sournois / Il peut un jour venir semer le trouble / Il est trop tard lorsqu'on s'en aperçoit", etc. A propos de décasyllabes, ceux du 28/06 que je ne reconnaissais pas en tant que tels, l'était-ils plutôt dans un style apocop'rock d'au petit bonheur la chans' ? 2005-07-04 18:42:55 de Greg
|
Lundi 4 juillet 2005.
Un involontaire volume d'impressions. Il a plu toute la Quelle journée tranquille ! J'ai bouquiné des heures au travers de dizaines de numéros de la revue Europe (en dévédé). Si l'on peut appeler bouquiner le fait de rechercher des mots, des noms propres, de cliquer pour tourner des pages, de cliquer pour voir la couverture, de cliquer pour revenir à la liste de recherche, etc. Pour l'instant, je fais de la navigation libre, sans projet, sans questionnement préalable. Je suis des vents de pensée dans un éther de milliers de pages, des suites d'articles, je me fais des remarques avec une seule ascèse : ne prendre aucune note. Il faut que des sédiments s'accumulent dans mon cerveau, que des parcours se croisent jusqu'à construire un involontaire volume d'impressions. Vierge de préjugés et faisant abstraction de mes connaissances — autant que possible —, j'attends de cet éther d'en apercevoir quelques discrètes lignes d'histoire, de fracture, de torsion, d'union ou de je ne sais quoi... Je voudrais heuristiquer comme ça jusqu'à la mi-juillet quelques heures par semaine. Après on verra, je pronostiquerai... Déjeuner au Saint-Martin avec T., il y a du navarin d'agneau. Allons écouter Corinne Quentin à la Maison franco-japonaise. Elle présente en japonais le bureau qu'elle dirige, le BCF (Bureau des Copyrights français), principalement destiné à la négociation de contrats de traduction et de publication d'ouvrages français en japonais. Ayant accumulé au fil des années d'énormes quantités d'informations sur l'état réel et le fonctionnement réel de bien des maisons d'édition, ici ou là-bas, elle est aussi consultée par diverses organismes qui réfléchissent à des stratégies commerciales ou autres, en dehors de tout contrat d'édition. Elle était invitée ce soir par l'Association des Amis de la Bibliothèque de la Maison franco-japonaise qui, tout passionnés qu'ils sont, ont, j'en ai l'impression, une idée assez nébuleuse de l'édition et de la littérature françaises actuelles. On n'est pas très loin des tueurs de temps dont parlait Grozdanovitch. Aussi n'essaierai-je pas de dire qu'ils ont tort, qu'ils devraient lire des blogs, écouter France Culture en ligne, télécharger des mp3 pour écouter l'actualité musicale, poétique ou romanesque. Ils sont très bien comme ils sont, et rien ne sert de les traumatiser en les plongeant dans le présent. Au passage, elle a dit qu'elle avait déjà lu le dernier Houellebecq mais qu'elle n'avait pas le droit d'en parler. Ça peut faire envie à certains. Moi, c'est plus simple, je ne la crois pas, sur ce coup-là. LES BESOINSCe numéro s'intitule : La cybernétique et les enseignants. Il a juste 40 ans ! À suivre... |
Mardi 5 juillet 2005.
La défaillance du langage. Derniers coups de collier. Cette semaine, pour chaque étudiant, ce sera l'avant-dernier cours. Ils savent que ça sent les révisions bien adaptées aux sujets d'examen. Avec la moiteur et les réglages aléatoires des climatiseurs, ça produit une ambiance universitaire assez comique. Je corrige des copies dans le shinkansen, assez bons résultats sauf pour les verbes avec accent aigu et accent grave (type : je cède, nous cédons), comme si nos accents étaient une sotte coquetterie que les étudiants négligeraient à raison. Après quoi, je replonge dans La cybernétique et les enseignants (Cf. hier, j'en parlerai un autre jour)... À Nagoya, la ligne de métro que je dois emprunter est bloquée ! Des centaines de personnes partout, se dirigeant vers une autre ligne. Je les imite en écoutant Quignard pour éviter de m'inquiéter pour mon horaire : Quignard, ça vous intempore et vous extériore mieux qu'un calmant — et les neurones heureux cavalent pour le suivre. « Comment peut-on, dans tous les dictionnaires que j'ai consultés, pouvoir affirmer que l'humanité est une espèce qui a la capacité du langage ? Alors que tous les humains commencent par ne pas l'avoir, l'acquièrent difficilement, perdent la possibilité de parler toutes les nuits, et avant de mourir l'égarent de nouveau. Nous sommes une espèce qui a pour destin la défaillance du langage. Bien sûr tous les spécialistes — comment dire ? —, tous ceux qui veulent !... Le surmoi fait semblant d'avoir toujours à disposition le langage et la conscience au fond de son âme. Mais les écrivains, les littéraires — et les fous aussi, en partie — sont peut-être les seuls qui savent que cette défaillance est la chose la plus précieuse. Donc, plutôt qu'apporter un sens : être en défaillance sur chacun des mots, se réapproprier ce qui n'est pas notre propriété, qui n'est que quelque chose qui cache la vérité de ce que nous vivons. Chaque fois, au pied de la lettre, détruire le mot pour rester sur les lettres, sur le littéraire lui-même. Dans mon cas personnel — je n'en fais pas une définition pour les autres écrivains — c'est peut-être dédié à ce pourquoi il faudrait que je témoigne et qui est la part anomique, sans langage, la détresse originaire, qui est le cœur de ce qui bat au monde avant que nous soyons domestiqués complètement par le groupe.» (Pascal Quignard, à écouter dans Surpris par la nuit du 3 janvier 2005 — pour donner un exemple de ce qui était récemment expliqué dans la liste Litor...) Séance de ping-pong à cinq puis à quatre, tous du département de français. Qu'est-ce qui motive ces enseignants-là à se défouler de la sorte, alors que des centaines d'autres profs d'autres matières n'en éprouvent pas le besoin, se rentrent sagement ou vont vers des gargottes ? A-t-on, francophones, des raisons spéciales de frapper des balles avec tant d'assiduité ? Cela entre-t-il dans notre désir cybernétique ? « Cette semaine, pour chaque étudiant, ce sera l'avant-dernier cours. Ils savent que ça sent les révisions bien adaptées aux sujets d'examen. » Pour moi aussi, ou presque. Mais je me demande s je vais être clément avec tous ceux qui ne viennent pas d'habitude mais qui réapparaissent brusquement en espérant obtenir quelques miettes d'informations sur les examens... En fait, c'est mon dernier cours cette semaine, mais je ferai un cours supplémentaire (hokô 補講) la semaine prochaine, où, je pense, très peu viendront. Je donnerai des consignes aux fidèles qui siègeront à ce moment-là. 2005-07-06 04:30:48 de Arnaud
Un Néo-zélandais et un Japonais souhaitent instaurer une séance de ping-pong après le boulot le mardi et/ou le jeudi. Ils ne sont pas francophones, mais l'un d'entre eux souhaitent le devenir ! Pas sûr que tout cela fasse avancer le débat !... 2005-07-06 05:39:56 de Manu
Paris 2032 !!! L'amour des jeux ... Alors Jacques, on aime pas la cuisine anglaise ? 2005-07-06 14:01:16 de Arte
"Damned ! We're done !", dit Bikun. "Super, on va être tranquilles !", traduis-je. 2005-07-06 14:41:03 de Berlol
Encore un coup du référendum !!! On dirait que l'Angleterre a le vent en poupe... 2005-07-06 15:03:06 de Manu
On dirait aussi que l'Angleterre a compris que la politique se faisait désormais sur le terrain, et non dans les palais nationaux. Pendant que Chirac se complait en humour sénile sur la gastronomie des concurrents Blair part faire le tour des CIO des pays candidats négocier des reports de voix pour le finaliste ... Vive Eurotunnel ... 2005-07-06 16:41:38 de Arte
|
Mercredi 6 juillet
2005. La viscosité du milieu étant supérieure
à ses efforts. ______________________sens ___________________je______comme _______________que_____________si _____________ça__________________en ____________—_____________________moi ____________vient___________________toujours _____________ne_____________________la ______________rien_________________veille ________________mais____________d'une ___________________—_______poésie ______________________nouvelle Cours de conversation de 3e année, ce matin. Les étudiantes par deux tirent au sort un sujet et doivent préparer une mini-conversation en quinze minutes. Pendant ce temps, les autres et moi discutons de tout et de rien. Un binôme doit parler des problèmes actuels entre la Chine et le Japon. Elles connaissent à peu près les problèmes et tiennent quatre minutes — pas mal. L'une dit cette phrase à méditer : « Le Japon doit s'excuser pour notre faute.» On sait tous qu'il s'agit des crimes de guerre ; ce qui est bouleversant, c'est le passage comme involontaire de l'entité nationale abstraite (le Japon) à la prise en charge personnelle et collective (notre). Après une réunion, David et moi allons nous faire une petite glace, comme l'an dernier. J'avise sur la table une petite fourmi et la pousse avec un bout de papier vers une goutte de glace tombée de mon pot et fondue. Elle s'en détourne, pas intéressée. Avide d'expérimenter, je la soulève et la laisse tomber au beau milieu du liquide pâteux et sucré. Elle ne bouge plus, on s'exclame. On craint que cette glace soit toxique et on se demande pour nous... Puis elle rebouge, faiblement, vraiment engluée, ensuquée. On voit qu'elle ne s'en sortira pas, la viscosité du milieu étant supérieure à ses efforts, d'ailleurs éparpillés. Je la pousse vers le bord de la mare de glace liquide mais elle s'épuise, ne s'en sort pas. Soulevée et sortie des sables mouvants, elle bouge difficilement. Trop sucrée. Un peu comme la candidature de Paris aux JO. Je la reprends et la mets dans une goutte d'eau issue de la condensation sur le pot. Elle apprécie visiblement et se remet à bouger, comme pour se débarbouiller, se sortir d'un mauvais rêve, d'une sale affaire, reprendre du poil de la bête. Propre, elle songe à sortir mais elle ne peut plus non plus percer la goutte d'eau, du fait de la tension superficielle, je suppose. De là encore, il faut que je la sorte. Enfin, elle est de nouveau autonome et se dirige vers la sortie, traînant la patte mais visiblement heureuse de s'en tirer à si bon compte. Elle va en avoir des choses à dire. Peut-être écrire une Fourmide... Le soir, Bikun et moi écoutons les commentaires après le choix de Londres pour 2012. Le show mondialisé des lobbies et la mise en scène du résultat nous avaient déjà bien sidérés. La bêtise des réactions à chaud nous achève. Personne ne dit rien des montagnes de pognon qui sont en jeu, et tout le monde sait que le sport seul ne peut générer tant d'âpreté. C'est là que c'est pourri. De toute façon, moi, depuis que les JO se sont transformés en kermesse du capitalisme, ça ne m'intéresse plus. Lors des JO d'Athène, l'ensemble des règles qui ont été dictées par les sponsors, et appliquées, étaient tout bonnement hallucinantes. "De l'alcool non vendu sur ce lieu tu ne consommeras point" "Le tee-shirt du sponsor ennemi tu ne porteras pas" etc. etc. Jamais on aurait vu ça lors de JO organisés du temps de l'Union Soviétique, ça non. ;0) Puisque les JO sont, théoriquement, censés être le lieu de rencontre pacifique et amicale de toutes les nations (encore qu'on peut discuter sur la place du Bénélux comme "nation" ;0) , je pense qu'elles devraient toutes prendre en charge les frais globaux, que les épreuves devraient avoir lieu dans des lieux épurés d'argent et d'apparat, et que l'on devrait pouvoir assister aux séances gratuitement. Ensuite, on en rediscutera. 2005-07-06 17:32:03 de Arnaud
fa(fu)meuse blague de chercheur : Un chercheur expérimente sur une puce : Il lui dit "saute !" - elle saute Il lui arrache une patte et lui dit "saute !" - elle saute Il lui ôte sa deuxième patte et lui dit "saute !" - elle saute Il lui ôte sa troisième patte et lui dit "saute !" - elle saute Il lui ôte sa quatrième patte et lui dit "saute !" - elle saute Il lui ôte sa cinquième et lui dit "saute !" - elle saute à peu près Il lui ôte sa dernière patte et lui dit "saute !" - elle reste immobile Le chercheur note ce qu'il retient de l'expérience : La puce devient sourde quand on lui retire toutes ses pattes 2005-07-06 17:40:44 de cel
"Jamais on aurait vu ça lors de JO organisés du temps de l'Union Soviétique, ça non." J'espere que c'est de l'humour... et non de la nostalgie ! "kermesse du capitalisme"... oui, certes, mais pas seulement les JO, tout le sport, comme bien d'autres choses (meme la litterature), est conditionne par l'argent et dans le circuit du capitalisme regnant... mais il y a quand meme aussi du sport... et le sport n'est pas le lieu de la revolution. On ne peut de toute facon pas revenir a Athenes il y a 2.500 ans. 2005-07-06 18:01:44 de vinteix
... et surtout pas revenir a Moscou il y a cinquante ans ! 2005-07-06 18:02:19 de vinteix
pov' pupuce ... (oh si, athènes il y a 2500 ans .. tout le monde tout nu sur la piste :d ) 2005-07-06 20:40:13 de Arte
Paraît qu'à Athènes, justement, l'Athènes des derniers Jeux, les installations sont abandonnées... Quelqu'un sait-il s'il est question de les détruire, de les recycler, de les réemployer ? Et si les Athéniens jouissent ou pâtissent d'avoir eu ça chez eux ? Et s'ils ont des bénéfices ou des dettes ? 2005-07-07 01:25:08 de Berlol
On ne parle que deS JO, mais vraiment Bravo Berlol pour cette présentation originale de tes photos. Idée très amusante ! J'ai bien aimé "d'une" et "ne". 2005-07-07 01:57:40 de Arnaud
Cher Vinteix, il n'y a pas de nostalgie ici ;0) Cependant, je pense que ce que j'ai noté doit être vrai. 2005-07-07 01:58:47 de Arnaud
A "que" tout en finesse ! Une photo du 20 août, ça me fait toujours plaisir. Avec celle du 18, ça confirme qu'il s'agissait bien de ton séjour à Yokohama (je devrais aller vérifier dans ton index quand même). Quant au "mais", on est passé devant l'autre jour, non ? Sinon, encore une fourmi qui va croire à une intervention divine ! Elle a trouvé la foi en Berlol ! Qui sait, c'est peut-être la même chose qui se passe pour nous. Qui nous a posé sur cette boule de terre ??? Un géant qui prépare son blog en s'amusant... A son échelle, ça ne doit pas paraître bien long. Bon, alors, il a fini de s'amuser maintenant !? Telle la fourmi, on voudrait aussi qu'on nous extirpe de ce milieu, m'enfin ! Enfin, pour ce qui est des réactions à chaud aux JO, Peter est passé à la télé ce matin ! 2005-07-07 03:29:56 de Manu
Pour le moment, les installations sont à l'abandon: (voir lien sur signature) j'imagine qu'il faut un certain temps avant de savoir quoi en faire... 2005-07-07 03:42:36 de Bikun
Sorry, Bikun, j'ai refait ta note en mettant l'adresse des photos que tu indiquais sur ton nom, à la place de celle de ton site parce quecette 'adresse trop longue faisait élargir la page chez tout le monde... 2005-07-07 03:46:01 de Berlol
Pour les adresses trop longues, on peut utiliser le site www.minilien.com . Je m'en sers assez souvent, c'est pratique. 2005-07-07 16:00:31 de Christian Bouthier
|
Jeudi 7 juillet 2005.
Fétus à tous vents. Dans la rue de bon matin, femme avec deux enfants. Ressemblance des visages et de la façon de marcher. Je ne sais comment, arrivé en haut de la côte, je m'aperçois que ma pensée a vagabondé, que j'en suis aux anti-avortement, ceux qui pensent que l'identité du fœtus est acquise dès la conception. En fait (s'en aperçoivent-ils ?) : valorisation à outrance du moment coïtal et du rôle de la virilité. Vouloir à tout prix que l'action masculine soit considérée à la seconde près, qu'elle détermine tout de suite le statut du futur nouveau-né. Inversement, les personnes qui défendent (à raison, à mon avis) que l'identité (ou le système nerveux, etc.) du futur bébé n'arrive qu'après plusieurs semaines donnent toute sa valeur au travail du corps de la femme, laissant un temps à la décision d'enfanter et remettant au passage à sa place (tout de même non négligeable) l'intervention du mâle... La vie, la mort. « Seul témoin continuel des traitemens [sic] injurieux qu'on a fait souffrir au Roi et à sa famille, je puis seul les écrire et en attester l'exacte vérité ; je me bornerai donc à présenter les faits dans tous leurs détails, avec simplicité, sans aucune réflexion et sans partialité. [...] Nous étions à peine assis qu'une tête au bout d'une pique fut présentée à la croisée. La femme de Tison jeta un grand cri ; les assassins crurent avoir reconnu la voix de la Reine, et nous entendîmes le rire effréné de ces barbares. Dans l'idée que sa majesté était encore à table, ils avaient placé la victime de manière qu'elle ne pût échapper à ses regards : c'était la tête de Mme la princesse de Lamballe ; quoique sanglante, elle n'était point défigurée ; ses cheveux blonds, encore bouclés, flottaient autour de la pique.» (p. 2 et p. 18) Feuilletant les dernières mises en ligne de Gallica, j'y trouve, en écho du Louis Capet, suite et fin de Jean-Luc Benoziglio ce Journal de Cléry, suivi des Dernières Heures de Louis XVI, par M. Edgeworth de Firmont, du récit des événements arrivés au Temple, par Mme Royale, fille du roi, et d'éclaircissements historiques tirés de divers mémoires du temps, publié chez Baudouin frères en 1825, dont je lis quelques dizaines de pages avant d'aller dîner. Les suites de jours de tranquillité et de jours de terreur étant liées à des causes extérieures au lieu de détention, et par suite incompréhensibles, les personnages historiques deviennent des fétus à tous vents. Nous qui sommes désormais (condamnés à être) informés en direct des événements heureux (les JO pour Londres, hier) ou malheureux de la planète (attentats de Londres aujourd'hui), n'en sommes pas moins impuissants à déterminer comment nous comporter, ni comment savoir une vérité que nos propres alliés nous cachent en prétendant que c'est pour notre bien. Les individus assoiffés de sang qui traînent dans les rues le corps nu de Mme de Lamballe (parmi tant d'autres) ne sont pas Sur quoi a-t-on pouvoir ? Quelles choses peut-on personnellement changer ? Et avec quelle certitude ? oui, fetu de paille... On ne peut guere refuter Pascal lorsqu'il s'exclamait : " Quelle chimere est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveaute, quel monstre, quel prodige ! Juge de toutes choses, imbecile ver de terre ; depositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur ; gloire et rebut de l'univers." 2005-07-07 17:43:56 de vinteix
UTOPIE D'UTILITE PUBLIQUE ET PRIVEE Lui est responsable de son sperme Elle est responsable de ses ovules Lui désire et accueille un foetus dès sa conception Elle désire et accueille un foetus dès sa conception Tous les quatre sont d'accord sur le moment de leur vie pour concevoir et faire croître un autre-eux-mêmes, ensemble si possible, ou séparément si vraiment pas moyen de s'entendre en amour et en solidarité (mais c'est dommage !). Lui refuse de tuer qui que ce soit Elle refuse de tuer qui que ce soit Lui décline toute offre de jouissance par la violence Elle décline toute offre de jouissance par la soumission vénale Tous les quatre sont d'accord sur le moment de leur vie pour dire Non ! à l'ignominie ,à la militance crapuleuse et assassine. Ensemble,ils regardent leurs divergences et leurs complémentarité naturelle , historique. Ils se regardent bien en face et refusent de ne pas se reconnaître vulnérables et dépendants. De ce constat,ils tirent la leçon de sagesse et murmurent des mots de fermeté pour l'apaisement : ne pas faire le mal, ne pas rajouter le mal au mal. Rester dignes et lucides,impliqués et bienveillants en tout lieu,en toute circonstance. 2005-07-07 21:53:40 de Marie.Pool
tous les quatre ? c'est une vraie partouze ! et en plus si ça diverge !... 2005-07-08 00:47:03 de Greg
félicitations !! 2005-07-08 00:54:56 de cel
Et si on s'enculait ? :-) 2005-07-08 09:46:20 de Arte
Arte, toujours le mot pour rire ! ou le feu au cul ! 2005-07-08 10:03:38 de vinteix
"ne pas se reconnaître vulnérables" (Marie.Pool).... Comment ne pas l'être forcément ? Bien sûr, avant tout, se tenir debout, ETRE, dans la joie... nais cela n'annihile en rien la vulnérabilité et le tragique. 2005-07-08 10:30:12 de vinteix
Arte, l'abus de "pénisciline" est mauvais pour la santé. Pas d'utilisation prolongée sans avis médicale...:-) 2005-07-08 11:05:24 de Bikun
Alors, Arte, défenseur de la méthode de contraception des anciens Germains ? Remarque, ça marche à 100% ;0) 2005-07-08 11:52:03 de Arnaud
Toujours les mêmes méthodes déplaisantes (GREG -ARTE) pour donner dans les égrillardises réchauffées... et BIKUN qui en rajoute une giclée , c'est le bouquet ! Vous pourriez donner des avis plus intelligents si vous ne cherchiez pas à tout prix à faire valoir vos obsessions qui ne sont pas forcément partageables avec tout le monde. Tout se passe comme si vous vouliez prouver quelque chose sur la nécessité d'être libidineux pour être dans le coup (si j'ose dire).Ca sert à quoi toute cette vulgarité ? Berlol est-il complice de cela ? C'est la question que je me pose aujourd'hui en lisant ces propos qui ne mènent pas très loin dans la réflexion.En tout cas en décalage avec ses réactions , car pour vous deux je sais à l'avance quelle sera la teneur de vos estocades sans pensée utile à la clé. 2005-07-08 21:37:20 de Marie.Pool
Chère Marie.Pool, j'avais déjà expliqué je ne sais plus quand que plusieurs tendances cohabitaient en moi, que mes lecteurs en étaient la preuve et le reflet (et je ne pense pas être seul dans ce cas). Mais autant je peux en moi faire cohabiter ces goûts différents, autant il m'est impossible de dicter leur comportement aux personnes réelles. Je ne me vois pas non plus faire la police ou la morale ! De là à dire que je suis complice... 2005-07-09 05:56:53 de Berlol
Sans faire la morale ou la police,le non positionnement contre tout ce qui sur votre blog tend à laisser entendre des pratiques misogynes avérées et des tentatives d'éradication d'une parole féminine argumentée ( je sais de quoi je parle et pourquoi m'insupporte la grossièreté affichée dans certains messages, sans parler de certaines images entrevues-disparues sur l'un de vos blogs amis qui témoignent d'une propension pornographique tout à fait réprehensible du point de vue légal). L'idée de "complicité" était une simple question, le mot "complaisance" serait peut-être plus nuancé, mais je me contente de donner mon impression que vous n'êtes aucunement obligé de partager. Je ne crois pas qu'on puisse réunir tous nos amis et leurs "tendances" à une même table sans précaution. J'avais demandé expressément à vos amis de se tenir loin de mes propos qui ne leur sont manifestement pas adressés. Ils passent outre et redonnent dans l'outrance avec leurs blagues d'adolescents verbeux. Tant pis pour eux . Calmez-les sur le blog, c'est le moins que vous puissiez faire. Votre blog mérite mieux que ces tags désobligeants qui n'apportent rien à la qualité de vos reflexions. Il faut savoir faire le tri de temps en temps. Non ? Bien cordialement. 2005-07-09 09:32:08 de Marie.Pool
Je ne me sens nullement concerne par la polemique evoquee ci-dessus... neanmoins, je me permets de reagir a l'expression "propension pornographique tout a fait reprehensible du point de vue legal"... Ce genre de propos fait un peu peur... retour d'un ordre moral ? Relisant ce matin une preface de Pauvert a "Madame Edwarda" de Bataille, datee de 1956, j'ai bien peur que l'on soit confronte aux memes fantomes de la censure... 2005-07-09 09:37:02 de vinteix
N'ayez pas peur Vinteix. Vous n'êtes pas ici concerné (même si vous n'imaginez pas forcément où vous mettez les pieds lorsque vous faites écho aux propos que je déplore) et l'ordre moral n'a rien à voir avec l'éthique et le respect des femmes que je revendique au quotidien. Encore une fois, je ne parle pas dans le vague et j'assume entièrement ce qui est dit. 2005-07-09 11:18:49 de Marie.Pool
Evidemment je vais réagir, ce serait dommage de laisser le dernier mot à la connerie (je n'entends pas par là le fait d'être de sexe féminin : n'y voyez aucune misogynie !). Mary Pool qui défend l'argumentation, y a de quoi se marrer :d Et le plus drôle c'est toujours ce délire d'interprétation ! "pratiques misogynes avérées" ? où encore ? "tentatives d'éradication d'une parole féminine argumentée" : passons sur la prétention à l'argumentation dont je me moquais et admirons la paranoïa ! Ca me rappelle le passage très amusant où Naulleau, dans Petit déjeuner chez Tyrannie, décortique la phrase d'Angot défendant Savigneau : "Il [Pierre Jourde] se plaint de Philippe Sollers, du Monde des livres, et de sa rédactrice en chef, une femme" et qui le faisait conclure : "Le filon du féminisme indigné est tellement juteux qu'il en paraît parfois inépuisable". Ca y ressemble beaucoup, non ? C'est ça l'argumentation à la Mary Pool ? Au passage, j'avais failli citer ici, en rapport avec la contraception, un passage d'un pornographe doublé d'un grand féministe, oui c'est possible, je vous en conseille la lecture Mary Pool : M. de Sade, au moins le 3e dialogue de la philosophie dans le boudoir (je vous conseille le plaisir pervers de le lire sur papier bible), en espérant que ça vous décoince. Au fait cet honteux blog pornographe, c'est lequel ? Bartlebooth ? ou Philippe de Jonckheere ? (c'est qu'il y en a des pornographes dans le cercle de Berlol !) vous ne parlez pas dans le vague ? Ceci dit, c'est en effet inquiétant vos délires moralistes, vos condamnations et vos appels au nettoyage... Amen ! 2005-07-09 16:25:50 de Greg
C'est reparti pour un tour ! Alors STOP ! Le parano c'est celui qui dit qui l'est ! Coincé...aussi... dans les encoignures de la surenchère phallocrate... Laissez parler Berlol tout seul. C'est son blog, pas le votre. Je ne vous ai rien demandé . Salutations distinguées. 2005-07-09 18:25:40 de Marie.Pool
Quel petit velo à guidon chromé au fond de la tête ? 2005-07-10 09:16:28 de Arte
Marie Pool, si ma "petite blague" vous a choquée, je m'en excuse. Je n'en avais absolument pas l'intention. En tout cas, cela n'avait absolument rien de mysogine, peut-être un poil libidineux et encore...mais bon on a tous des opinions différentes alors cela ne sert pas à grand chose que je me justifie... 2005-07-10 12:44:15 de Bikun
"Si vous voyez Annie par un beau soir d’été Se promener toute nue dans son potager Les genoux et les seins barbouillés de terre Et un concombre planté dans son derrière C’est qu’elle croit que c’est la seule adéquate Manière de faire rougir ses tomates." Extrait des cahiers d'Anne Archet vers seize heures 2005-07-10 14:26:01 de Arte
Boîte aux lettres Des voix s'entassent sous la rouille quêtant l'étreinte le sursis [...] L'enfant petite soeur ou louve court devant elle Déjà elle compte sur mille pousses les mailles du tricot fleuri Cadeau neige en sursis la laine silencieuse tissée de barbelés Françoise Lison-Leroy , Celle que l'été choisit. 2005-07-10 22:39:33 de Marie.Pool
|
Vendredi 8 juillet 2005.
Le 49e jour, sa rareté. Aidé par l'idée de lire en pédalant puis de tirer sur quelques poids en leur donnant des visages honnis, j'ai enfin le courage d'aller au centre de sport, j'y retrouve Frédérique, comme répondant à mes propos d'hier, à sa façon... « [...] toi qui n'as pas compris que les femmes se choisissent comme le reste, moi pensant c'est quoi le reste tandis que le ciel se voilait de nuages filandreux pareils à des cheveux d'ange, se choisissent comme des génisses à leurs hanches larges et à leurs seins lourds, se choisissent parce qu'elles te craignent et s'écrasent devant toi comme de vulgaires bonniches, toi roulant des mécaniques à leur approche et retroussant leurs jupes, se choisissent pour épater le monde, comme les voitures flambant neuves dans lesquelles tu te pavanes sur la place du village, sur les chemins poussiéreux de ta commune, prenant le ciel et la terre à témoin de tes conquêtes, se choisissent comme n'importe quoi pourvu qu'elles la ferment et s'exécutent puisqu'au fond tu penses que tout s'achète et se monnaye, un sou plus un sou plus un sou [...] » (Frédérique Clémençon, Une Saleté, p.160-161) Sans que ce soit un grand jour, sa rareté. Par près de 36°C, on a oublié de sortir les poubelles. Va falloir conditionner spécialement le sac pour que ça ne nous attire pas de cafards d'ici mardi. David m'accompagne en voiture à la poste d'arrondissement pour y retirer les paquets d'exemplaires d'auteur envoyés par Maisonneuve & Larose enfin arrivés. Les Fortunes de Victor Hugo envahissent le Japon !... Je reçois un courriel d'Amazon qui m'annonce l'envoi de ma commande de livres (ils arriveront donc dans une petite quinzaine de jours, si tout va bien). Dans le shinkansen, après une petite sieste, audition de très belles paroles de Quignard, à recopier ci-dessous. Mais surtout, nous savons T. et moi que c'est le 49e jour, celui où, selon le rite, son père nous quitte définitivement pour changer de monde. « Notre expérience fait que nous sommes élevés, domestiqués, nous acquérons le langage, et toute cette transmission est une chose merveilleuse. Mais toute cette transmission est un énorme filet d'Éphaïstos qui tombe sur le corps et sur l'âme. Jamais, je pense que jamais nous ne pouvons être libre des conditions du souvenir social de ce que nous sommes, des parents qui nous ont faits, de l'époque où nous sommes, de chaque instant actuel de ce que nous pouvons vivre. Mais nous pouvons peut-être déstabiliser un petit peu l'emprise, on peut peut-être quand même un tout petit peu faire bouger l'emprise. Et c'est même la seule valeur qui m'apparaisse intéressante, c'est d'être un tout petit peu autre que ce que nous avons été fait. C'est ça que j'appelle la libération possible. Et c'est proche de l'entreprise de démonter des lettres une à une comme si nous étions un seul mot, notre patronyme, un tout petit peu, en dévier le destin.» (Pascal Quignard, à écouter dans Surpris par la nuit du 3 janvier 2005.) Bon voyage Makoto... 2005-07-08 17:40:01 de Bikun
Voici un article qui ne rend pas optimiste… Faut-il renoncer à l'euro ? Depuis le non des Français et des Néerlandais au référendum sur le projet de traité constitutionnel, cette question est posée ouvertement dans plusieurs pays. Les dirigeants allemands ont émis des réserves publiques sur les bienfaits de l'Union monétaire. En Italie, la Ligue du Nord, parti souverainiste, souhaite le rétablissement de la lire et a lancé une pétition nationale pour que soit organisé un référendum sur le sujet. Mardi 5 juillet, l'un de ses membres, le ministre des affaires sociales, Roberto Maroni, a affirmé que 100 000 signatures avaient déjà été recueillies. Le député de Vendée Philippe de Villiers, l'un des leaders du non, a aussi évoqué un abandon par la France de l'euro. Cliquez ici ! Dans une étude qu'il vient de publier, Patrick Artus, chef économiste chez Ixis CIB, se demande si la France et l'Italie, en se retrouvant dans une impasse économique, ne seront pas contraintes de sortir de l'euro. "Il ne s'agit pas de faire de la provocation inutile mais de nous demander si l'évolution à moyen terme de la situation économique de la France et surtout de l'Italie ne rendra pas les avantages liés à la sortie de l'euro supérieurs aux coûts." M. Artus s'appuie sur la grave détérioration économique que subissent ces deux pays : pertes de croissance et d'emplois dus aux pertes de marché ; croissance des exportations très inférieure à celle du commerce mondial ; réduction de l'effort d'investissement en raison de la faiblesse de la demande, avec pour effet de freiner les gains de productivité ; dégradation constante du commerce extérieur ; difficulté d'empêcher une hausse continuelle du taux d'endettement public dans un contexte de croissance anémique et d'inflation basse. "COÛTS GIGANTESQUES" M. Artus calcule que, compte tenu des perspectives démographiques, la croissance potentielle s'établirait à 1,2 % par an en France et à 0 % en Italie. De plus, dans dix ans, le taux d'endettement public serait de 79 % du produit intérieur brut en France et de 133 % en Italie si on extrapole les tendances actuelles. "On peut craindre à cinq ans, à dix ans que la France et l'Italie ne soient dans une situation très difficile", estime-t-il. Quels seraient les avantages de la sortie de l'euro ? Le premier serait de redonner de la compétitivité aux deux économies par le biais de la dépréciation du taux de change. Les pertes de part de marché de la France et de l'Italie sont liées à la baisse de la qualité de leurs produits mais aussi à la stratégie suivie par l'Allemagne "de baisse non coopérative du coût salarial unitaire". Depuis la fin des années 1990, le coût salarial unitaire a progressé de 30 % de plus en Italie et de 15 % de plus en France qu'en Allemagne. Sauf à accepter plusieurs années de pertes d'emplois et de revenus comme l'a fait l'Allemagne, "la seule manière pour la France et l'Italie de sortir de cette situation est de sortir de l'euro et de dévaluer" , indique l'économiste. La dépréciation du taux de change de la monnaie nationale se traduirait aussi par une augmentation du niveau de l'inflation, avec pour conséquence positive les taux réels baissant de réduire la dette publique et la valeur en devises de la dette extérieure. "Nous ne prévoyons pas que la France et l'Italie vont sortir de l'euro mais nous voulons indiquer les risques que cela soit le cas, explique M. Artus. S'il n'y a pas d'effort de recherche, d'innovation, d'amélioration de la qualité de produit et de respécialisation de l'industrie, ces deux pays connaîtront une croissance potentielle faible et la poursuite des pertes de parts de marché, notamment vis-à-vis de l'Allemagne. Bien sûr, les coûts de sortie de l'euro seraient gigantesques : coûts comptables, informatiques, liés à l'élargissement des écarts de taux d'intérêt vis-à-vis de l'Allemagne... Mais de quelle autre solution que sortir de l'euro disposeront les gouvernements dans dix ans si d'ici là la croissance potentielle et la compétitivité n'ont pas été améliorées ?" Pierre-Antoine Delhommais Article paru dans l'édition de Le Monde du 09.07.05 2005-07-09 02:37:35 de Acheron
Ca fait peur cet article, Acheron. ...On en est déjà là ? 2005-07-09 03:02:25 de Arnaud
Au fait, vous aviez 36 degrés à Nagoya, Berlol ? Ici à Tôkyô (mais comme tu es rentré, tu as dû le remarquer), il fait plutôt doux voire frais. Totalement incroyable pour début juillet. Cela rappelle l'été d'il y a deux ans. On verra bien. 2005-07-09 04:05:39 de Arnaud
Osaka aussi est au frais depuis quelques jours et je ne vais pas demander à ce que cela change ! 2005-07-09 04:28:54 de Acheron
Bah oui, je sais pas comment ça se fait, mais il faisait super chaud en milieu de journée. Comme souvent, le shinkansen a traversé la région de Shizuoka qu'était dans la purée de pois et puis à Tokyo c'était plus frais. Quant à ce matin, je sors un pull ! 2005-07-09 05:31:34 de Berlol
Ben moi, je commence le terrain début août, alors s'il pouvait continuer à faire frais… 2005-07-09 08:35:51 de Acheron
Dans sa croisade anti-NON, Les articles du Monde ressemblent de plus en plus à des tracts du FN ! - Mal documentés ("les dirigeants allemands" ? Tous? Lesquels?), - à l'emporte pièce (la France = De Villiers, L'italie = La Ligue du Nord) - mensongers ("depuis Le NON ..." : La ligue du Nord a lancé la polémique AVANT le referendum, De Villiers n'a jamais accepté l'Euro), - et surtout incohérents : l'article débute sur la responsabilité de l'Euro dans la marasme économique et conclue sur la ... responsabilité des politiques lamentables en matière "d'effort de recherche, d'innovation, d'amélioration de la qualité de produit et de respécialisation de l'industrie " menées en France et en Italie. Le même procédé que le FN : - Prenez un expert quelconque (Artus ???) - Legitimez le d'un titre impressionnant "CHEF ECONOMISTE" chez Ixis CIB ... (http://www.ixis-cib.com/Federal/Home/Asp/default.asp). - Mettez beaucoup de chiffres (1,2 %, 0 % ,30 % ...) - n'hésitez pas sur tautologies, sophismes et autres phrases d'expert : "Nous ne prévoyons pas que la France et l'Italie vont sortir de l'euro mais nous voulons indiquer les risques que cela soit le cas" (???) Résultat : comme dit Arnaud, "ça fait peur"'. C'est normal, c'est fait pour ça !!! Citons Colombani : "Il faudra bien que ceux qui ont voté Non compennent les conséquences de leur vote". France C, La rumeur du Monde. Rumeur, quand tu nous tiens ... 2005-07-09 12:24:27 de Arte
Claude Simon est mort. 2005-07-09 14:13:01 de Frédérique
Clémençon
Oui, je l'ai appris. Merci, Frédérique. Encore un triste jour. 2005-07-09 14:38:13 de Berlol
En japonais, on dit : uwasa no shinsô 噂の真相, la vérité sur la rumeur, du nom d'un célèbre revue. Ne sombrons pas dans la paranoïa. Berlol : C. Simon avait quel âge ? Beaucoup de personnes nous quittent depuis deux-trois ans... 2005-07-10 07:10:58 de Arnaud
|
Samedi 9 juillet. Voir
à jamais ce jeune et désinvolte Claude Simon. Matinée perdue à enrayer un mal de tête erratique, localisé ici ou là selon la position et le moment, avec nausée afférente... Arrive de moins en moins souvent depuis que j'ai un peu relevé la position du haut du corps durant la nuit. Quelques degrés, quatre ou cinq, suffisent, semble-t-il, pour que le bol alimentaire transite correctement au lieu de stagner dans l'estomac — ce qui causerait les céphalées, selon moi... Le bain détend, Grozdanovitch l'accompagne. Sa présentation de Léautaud est particulièrement intéressante (Un Héros solipsiste, p. 70-80 dans Petit Traité de désinvolture, coll. Points). Partant de l'écoute des entretiens avec Robert Mallet qui laissent tout d'abord une espèce de sensation désagréable que j'ai également ressentie, Grozdanovitch retourne progressivement le gant pour faire de Léautaud, et de façon convaincante, un gilles, un Diogène, un incorruptible philosophe de l'existence. Requinqué par cet éloge de la différence à cultiver farouche, je mets un T-shirt à pingouins de Santa-Claus, j'intime aux céphalées l'ordre de me foutre la paix et je vais déjeuner avec T., Christine et Thomas. Comme ça faisait un moment qu'on ne s'était pas retrouvé tranquillement au Saint-Martin, on y reste jusqu'à trois heures de l'après-midi, devisant de leur et de notre nouvelle situation. Christine Vendredi-Auzanneau est l'auteur du texte (et de la plupart des recherches documentaires) de la plaquette intitulée Le Bâtiment de l'Institut franco-japonais de Tokyo et son histoire qui nous a été distribuée la semaine dernière lors de la sayonara-party du directeur. On peut notamment y lire ces traces d'un conflit que j'ai bien connu dans le détail... : « Les années 1990 marquent le début d'une nouvelle phase d'aménagement destinée à rafraîchir le bâtiment toujours très en faveur parmi les étudiants de français de la ville. Celle-ci commença avec l'aménagement des bureaux situés dans l'amorce de l'aile 1960, confiée à la jeune agence Célavi, fondée deux ans auparavant à Tokyo et introduite ici à la faveur d'un autre projet : le remaniement de la salle polyvalente en triplex par la Gaumont. Abandonné entre-temps par le distributeur, l'aménagement de la salle de cinéma aura finalement lieu en 1996. Figeant l'espace, en remplaçant l'ancien équipement de chaises mobiles en plastique disposées en diagonale face à l'écran de projection installé dans une direction identique le nouvel équipement proposé fut mal accueilli par les professeurs qui y voyaient la perte d'un outil flexible. Seul le cinéma français y gagna, disposant à Tokyo d'une salle de choix pour mieux y faire connaître la diversité de ses productions.» (p. 35-36) Plus tard, dans la soirée, dans l'isolement que crée la pluie battante et alors que je travaillais à l'index des noms propres du JLR en y ajoutant ceux de juin, j'ai appris la triste nouvelle que je redoutais depuis des années, et plus particulièrement depuis que j'avais rencontré pour la dernière fois Claude Simon, amaigri et marchant à l'aide d'une canne, rue Monge en mars 2003 : son décès mardi et son inhumation aujourd'hui. Depuis plus de vingt ans, son œuvre m'accompagne et ma vie s'en nourrit. J'y suis entré avec Histoire, ai lu et relu romans, extraits, entretiens dont j'ai une collection presque complète (la seule que je fasse, à vrai dire, avec celle des disques de Muslimgauze), et n'en suis toujours pas ressorti. Malgré l'attachement que j'ai pour l'élaboration de ses œuvres après L'Herbe, je reste fasciné par ces deux premiers paragraphes, sans doute parce que j'ai l'impression de voir à jamais ce jeune et désinvolte Claude Simon : « Autrefois je restais tard au lit et j'étais bien. Je fumais des cigarettes, jouissant de mon corps étendu, et je regardais par la fenêtre les branches d'arbres. Le soleil d'hiver glissait sur le toit de tuiles voisin et l'ombre s'allongeait sur le mur. Au printemps et l'été, à Perpignan, l'acacia multiple se reflétait dans la glace, des fragments verts, le jeu de toutes ses petites feuilles ovales miroitant. À Paris, dans l'encadrement de la fenêtre, il y avait le flanc d'une maison, un dôme, une cheminée d'usine plus loin, et beaucoup de ciel. Tout cela saumon et gris pâle l'hiver, citron et bleu l'été. Le dôme était laid, ogival, en zinc côtelé, il surmontait la chapelle d'un couvent. Mais c'était un dôme et en le regardant je pouvais voyager et me souvenir des matins où l'on se réveille dans des chambres d'hôtels de villes étrangères.» (Claude Simon, incipit de La Corde raide, Éd. du Sagittaire, 1947) Oui, Claude Simon... Ces derniers temps, c'est un peu comme si les derniers grands arbres disparaissaient : Maurice Blanchot, Jacques Derrida, Paul Ricoeur, Bernard Manciet, Claude Simon... Et dans l'ombre, je tremble pour Julien Gracq, Jacques Dupin, Philippe Jaccottet... 2005-07-10 06:43:51 de vinteix
J'espère que tes céphalées vont mieux. Les migraines constituent une spécialité à part entière de la neurologie. C'est dire la complexité du sujet. Elles peuvent avoir des dizaines de causes, et rien ne semble simple dans ce domaine. http://www.sosmigraine.com/FS_index_sos_migraine.htm 2005-07-23 02:26:53 de Christian
Oui, j'ai remarqué ! Les miennes semblent toujours en rapport direct (mais non exclusif) avec la digestion... Merci de l'adresse, et de ton souci pour ma santé ! Et toi, ça va ? 2005-07-23 02:57:30 de Berlol
|
Dimanche 10 juillet 2005.
La meute des académiques suiveurs de cortèges. Le pris cache l'avaleur... J'ai regardé près d'une cinquantaine de médias traitant de la disparition de Claude Simon. Encore une fois, je constate qu'une image-écran, un cliché, cette fois le prix Nobel, masque l'homme et l'œuvre. Comme la partie immergée de l'iceberg. Comme l'arbre cache la forêt. Comme le prix cache la valeur. Conséquemment, je me demande pourquoi tous recourrent à cette mention du Nobel, hochet que Claude Simon n'avait pas spécialement souhaité, si ce n'est, diront-ils, pour honorer un standard mondialement reconnu, gargarisme doxique donc, ou plutôt, tendrais-je à penser, pour cacher leur propre ignorance. On ne peut certes exiger de tout journaliste qu'il ait une connaissance approfondie de toute chose, mais il pourrait peut-être, avec quelques minutes de plus consacrées à une information qui, je crois, n'a pas l'urgence des décisions d'état et des exactions terroristes, s'écarter des mentions rebattues, ouvrir quelques livres de l'auteur, une encyclopédie, une demi-douzaine de pages web et ouvrager une brève qui sera rien moins que personnelle, qu'il pourra décemment signer — au lieu de quoi c'est une ruée de copier-coller pour faire passer ça... et qu'on n'en parle plus. Or Claude Simon, le savent-ils ?, n'imaginait pas ce qu'il écrivait : il dévidait rythmiquement sur du papier ce que sa mémoire avait avalé — ou ce qu'il recréait à partir de ce qu'il croyait que sa mémoire avait avalé... « Je n'invente rien. Je n'imagine rien. J'effectue un travail de tâcheron. L'important est de trouver le tempo. Tous les jours je m'enferme dans mon bureau après le déjeuner. Et puis je marche. Sur ma table, il y a le papier et l'encre. Je marche. Et je ne commence à écrire (parfois) qu'à six heures du soir. Parce que soudainement, ça y est : le rythme est présent.» (« Les secrets d'un romancier », Les Lettres françaises, 844, 6-12 octobre 1960, p. 5) Maintes études détaillent le fonctionnement de cette création, dont le but implicite est de montrer qu'il ne s'agit pas d'un mécanisme, certains travaux ayant essayé (ou essayant encore) tout de même explicitement de le faire croire. C'est ainsi que Claude Simon, plutôt que d'être pris dans les rêts d'une critique textuelle (années 70) un tantinet formaliste et dogmatique, s'échappa au début des années 80 d'une écriture un peu trop en rapport avec son présent pour replonger, avec l'amplitude que l'on sait, vers la mémoire et l'archive, vers les racines terriennes du Georges de L'Herbe (1958) pour en développer Les Géorgiques (1981). Si c'est intempestif qu'il excellait, il n'y a pas à s'étonner de sa grossière méprise — ni même de sa grossièreté — lors d'un fameux échange de tribunes avec Oe Kenzaburo (1995), ni à valoriser outre mesure sa participation à une académie (Nobel, 1985) dont il avait par avance disqualifié le bien fondé utilitariste dans Les Corps conducteurs (1971), et encore moins à tenir pour un chef-d'œuvre L'Invitation (1987) qui venait après la sublime Chevelure de Bérénice (1984, réédition de Femmes, paru en 1965, mais cette fois sans les peintures de Mirò) — suite de publications où m'apparaît lumineusement l'écart entre l'homme libre (opiniâtrement désinvolte, qui garde son cap jusque dans Le Tramway, 2001) et l'homme pris dans une institutionnalisation, voire terni par l'âge, si je veux bien ne pas me mentir à moi-même en me souvenant de la remarque de Denis Grozdanovitch. Car c'est à ce prix que survivra le Claude Simon dont je parlais déjà hier, serait-ce uniquement le mien. *
*___* À part ça, il a fait chaud et soleil (voilé) alors qu'il devait pleuvoir... Sommet pongistique : la reine Hisae, Katsunori et son épouse Minako, Bikun, Manu (si !) et moi avons joué près de deux heures pour un résultat assez proche de cet ordre (sauf Minako qui est débutante). Et cerise sur le gâteau, nous avons rejoint T. au restaurant Celadon, vietnamien de la galerie Sept Anges de Shibuya, pour déjeuner tous ensemble — ce qui tient du prodige quand on n'a rien décidé à l'avance, tant nous sommes tous mobiles. Bikun envisageant sous peu d'aller découvrir à son tour le Tadjikistan, T. et moi l'avons accompagné dans des boutiques de sport sérieuses et pas chères, Sakaiya, entre Jimbocho et Suidobashi. Où je me suis aussi trouvé des chaussures de sport aquatique et une veste de randonnée sans manches. Du quotidien, donc, où s'enfiligrane à chaque pas mon Claude Simon. Et petit à petit la réponse que je me fais à la question du retard de l'annonce de sa mort : échapper encore une fois à la meute des académiques suiveurs de cortèges. Bien vu. As-tu lu l'article du Monde sur la mort de Simon ? Moi, j'ai trouvé que le ton n'y était pas mauvais. Et on ne se contentait pas du Nobel. 2005-07-11 02:14:16 de Acheron
Franchement, si tu veux mon sentiment, je trouve ça assez misérable. L'article est titré "Le Prix Nobel de litté.", etc., la mention est rappelée trois fois, dont la première et la dernière ligne, avec recours à Villepin, Donnedieu de Vabres et... Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris ! Pas un écrivain, pas un critique, pas un amateur, pas un auteur de monographie, etc., à croire qu'ils sont tous en vacances ! Sans doute feront-ils mieux dans les jous qui viennent. Pour l'instant, cela ressemble fort à l'accueil de 1958, justement, quand les journalistes français faxaient aux Etats-Unis pour savoir qui était ce Claude Simon... 2005-07-11 02:38:29 de Berlol
Mais non, il y en a un autre. Je dis ça parce que je n'ai pas le souvenir d'avoir vu parler de Villepin etc. Je vais voir si je le retrouve. 2005-07-11 03:26:48 de Acheron
Bonjour, Je ne pense pas pour ma part que C.Simon eut été déçu de ce que vous (Berlol) avez écrit sur lui en tout cas. Quel qu'il en soit vous lui avez gagnez un nouveau lecteur, dont je ne doute pas qu'il devienne sous peu aussi fasciné que vous l'avez été en entrant dans l'oeuvre de cet Homme. Bien sympathiquement. 2005-07-11 03:27:04 de Ju`
Merde t'as raison… j'en vois pas d'autre… mais c'est quoi que j'ai lu hier soir tard… ? J'étais fait comme un mickey (deux bouteilles d'un excellent Cahors) mais quand même… je continue mes recherches. 2005-07-11 03:30:08 de Acheron
Suis heureux pour vous, Ju, que vous ayez tout ce continent littéraire à explorer ! Prenez du temps et de bonnes chaussures mentales ! 2005-07-11 05:12:22 de Berlol
Merci, Berlol ! À vous et à votre blogue ! J'apprends ainsi la disparition de Claude Simon. "La route de Flandres" : ma première et peut-être seule lecture totale de cet homme ! Fut-il mieux et plus lu après le Nobel ? 2005-07-11 12:14:23 de grapheus tis
Désolé d'être décalé... C'est la suite des réactions aux propos injurieux sur la langue française du maire de Tokyo. Monsieur Marceau Dechamps, vice-président de l'association "Défense de la Langue Française" a adressé une lettre à S. E. Monsieur l'Ambassadeur du Japon en France pour protester contre les propos du maire de Tokyo, monsieur Ishihara Shintarô. Voir: http://www.classes-de-francais.com/ishihara/fr/i09.html 2005-07-11 14:52:26 de Christian Bouthier
Merci pour ce lien, Christian. 2005-07-11 15:13:41 de Acheron
En tant qu'élève de MPSI, je trouve bien commique les propos de ce M.Ishihara. Je côtiserais volontier afin que cet homme vienne assister à quelques-uns de nos cours ^^ Mais mon rire se fait jaune (sans jeu de mot) lorsque j'en viens à me demander si les paroles de cet homme sont représentatives de celles des politiques japonais ? Et pis encore des japonais en général ? Le pourcentage de japonais à même de cautionner de tels propos est-il si élevé que ça pour que de telles idées soient arrivées au pouvoir ? Moi qui me faisais une haute idée, peut-être à cause des clichés cinématographiques, de l'attitude fière et intègre de l'ensemble des japonais. Je me demande où donc s'est enfuie l'intégrité de cet homme qui semble renier aujourd'hui ce qu'il admirait hier. Mais tout ceci n'est à mon avis qu'une simple mise en scène ne visant qu'à doper la popularité d'un homme (en manque d'immagination ?), et donner la belle illusion qu'il est suffisamment puissant pour s'offrir le luxe de cracher sur le visage de notre belle Marianne. Mais alors n'est-ce pas rentrer dans le jeu de cet homme que d'aller chercher des escuses ? J'espère que des données méchappent... Et que M.Ishihara passera ces prochaines vacances en France. 2005-07-11 18:41:51 de Ju`
-ces+ses 2005-07-11 18:44:42 de Ju`
-2*m aussi! 2005-07-12 03:52:32 de Manu
Claude Simon... il écrivait à partir d'une mosaïque de cartes postales. 2005-07-13 17:30:26 de Marie
En me relisant, je m'aperçois d'une erreur, dans le deuxième commentaire, après Acheron, j'ai mis "1958" mais il faut lire "1985", au moment du Nobel, justement. Sans doute, les meilleurs auront rectifié puisqu'il n'y avait pas encore de fax en 1958 ! Pour Marie : oui, avec des cartes postales, ça a dû lui arriver une fois ou deux, mais rien de systématique. Pour A. R.-G., faudrait que vous lisiez le Journal de Catherine... 2005-07-13 17:51:32 de Berlol
|
Lundi 11 juillet 2005.
M'apporterez des oranges ? Pas le temps de m'étaler sur un tapis de mots, ce soir. C'est la faute à Star Wars - Épisode III que, pour nous distraire, T. et moi sommes finalement allés voir. Grosse surprise ! Moi qui ai vécu depuis des années en pensant que le grand méchant s'appelait Dark Vador — et je ne suis pas le seul dans ce cas —, je viens de découvrir, avec tout le sens que ça prend, qu'il s'appelle en réalité Darth Vader. Ça change tout ! Sinon, j'avais quand même préparé un petit quelque chose, ce matin. C'est encore plein de codes html pourris du fait des enregistrements via Word en 92, 96, Word 2000, etc. Mais bon, ces Fragments de Claude Simon, publiés en revue sauront bien trouver des lecteurs... À télécharger avant que des revues ou éditeurs ne protestent, et ma mise sous écrou. M'apporterez des oranges ? Bien, ces fragments, très bien! J'y retourne. 2005-07-11 18:56:02 de Alain
> M'apporterez des oranges ? Certainement pas ! Et puis quoi encore ?! Il n'en est pas question ! De ma vie, jamais je ne vous apporterez une seule orange ! ...A moins que ce ne soit Noël ou que j'y ai glissé une lime dedans... 2005-07-11 23:59:12 de Ju`
En anglais, on l'appelle Darth Vador. C'est en francais qu'on l'appelle Dark Vador, marrant non ? Allez, ”may the force be with you”! 2005-07-12 00:17:26 de LePotager
J'ai jamais trop compris pourquoi on a changé le nom en français... Peut-être une erreur de compréhension à l'époque ?!? Allez dire à un Japonais que chez nous ça s'appelle "La Guerre des Etoiles". En général, ils sont pliés de rire... C'est sûr qu'avec des types comme Ishihara, la question de la défense de la langue ne se pose même pas ! 2005-07-12 04:01:17 de Manu
En même temps, les Japonais n'ont pas tellement l'air plus malin lorsqu'il se réfère à ces films par le terme de Sutâ Uôzu… Bientôt, il y aura tellement de mot en katakana que le japonais ne ressemblera plus à rien… 2005-07-12 04:21:51 de Acheron
C'est vrai : déjà de nombreux "anciens" sont souvent perdus... 2005-07-12 04:35:38 de vinteix
Le Salut pourrait-il venir de chez nos voisins ? Je me permets de me faire plaisir et de mettre cet article ici. Berlol jugera si c'est de trop ou pas. Bonne lecture. Jean-Claude Juncker a gagné son pari : 56,52 % des citoyens luxembourgeois ont dit "jo" (oui) prononcer "yo" , dimanche 10 juillet, à la Constitution européenne. Ce petit pays, qui compte 450 000 habitants dont seuls 277 000 ont la nationalité luxembourgeoise et attire chaque jour plus de 100 000 travailleurs frontaliers, est le treizième Etat à adopter le texte, rejeté par la France et les Pays-Bas. Le premier ministre, doyen du Conseil européen, avait promis de renoncer à ses fonctions si la population ne le suivait pas. "Si votre peuple vous dit que vous n'auriez pas dû signer un traité, il paraît normal qu'au moins vous vous posiez des questions sur votre savoir-faire" , avait-il indiqué en fin de semaine, clôturant une campagne tardive, mais intense, qui lui a permis d'endiguer la progression du non. Avant le vote, M. Juncker se disait "raisonnablement confiant" mais "pas sûr de son coup" . Au soir du scrutin, il estimait que le Luxembourg, "petit pays mais grande nation" , avait fait preuve de "courage" , en prenant un chemin inverse à celui des Français et des Néerlandais. Il estimait que le vote de ses concitoyens permettait de "maintenir le traité à l'ordre du jour de l'actualité européenne". A ses adversaires, qui estimaient que ce référendum allait se résumer à une tentative de "faire une piqûre à un mort" , M. Juncker répliquait qu'il espérait une "résurrection" . "Le message qui émerge et s'adresse à l'Europe et au monde ce soir, c'est que la Constitution n'est pas morte" , a-t-il affirmé. Selon le leader chrétien-démocrate, l'Union est toujours en crise mais le vote de ses concitoyens permet d'entrevoir "des éléments d'optimisme" . Le premier ministre continue toutefois d'exclure l'idée d'une renégociation du traité. "BON POUR L'EUROPE" Alors que, le 16 juin à Bruxelles, ses collègues s'étaient mis d'accord sur l'idée d'un "gel" des procédures de ratification prévues, M. Juncker avait dû se résoudre, après une prise de position quasi unanime des députés luxembourgeois, à affronter son opinion publique : longtemps europhiles par raison et par intérêt, les 223 000 électeurs semblaient soudain en proie au doute après les non français et néerlandais. Les thèmes des délocalisations, de la perte des acquis sociaux et du "plombier polonais" faisaient soudain irruption dans un débat public généralement consensuel. Sans susciter une réelle mobilisation, un "Comité du non" que l'on avait de la peine à identifier puisqu'il ne comptait pas de vrai leader a pris le contre-pied de tous les partis politiques représentatifs, favorables au oui. Il a remporté, selon les sondages, jusqu'à 45 % des voix. En définitive, seules deux municipalités abritant un centre d'accueil pour réfugiés et quelques communes du Sud, dans le bassin sidérurgique proche de la frontière française, ont rejeté le texte. Les électeurs des autres communes ont suivi un premier ministre qui martelait que le projet de traité est "bon pour l'Europe et bon pour le Luxembourg" . Cela permettait à M. Juncker d'estimer, avec son habituelle ironie, que, si l'on avait parlé d'un "raz de marée du non" en France, il fallait désormais évoquer un raz de marée du oui dans son pays. Jean-Pierre Stroobants Article paru dans l'édition du 12.07.05 2005-07-12 06:27:24 de Acheron
des oranges bleues ? 2005-07-12 09:12:47 de Paul E.
Merci pour les oranges, bleues ou à point, mais surtout juteuses ! 2005-07-12 09:27:58 de Berlol
Les sanguines, ce sont les meilleures… 2005-07-12 09:46:56 de Acheron
En même temps, cher Arte, s'offusquer que des personnes votant exactement l'inverse de vous puissent critiquer votre position, et invoquer une « croisade anti-Non du Monde » au sujet d'un journal qui ayant la position inverse de la votre critique justement cette dernière, c'est un peu fo-cus non ? On ne peut pas provoquer un antagonisme politique, puis ensuite exiger des opposants politiques qu'ils viennent faire semblant d'être "copaing-copaing" avec vous juste pour être "politiquement correct" devant les caméras, hein. 2005-07-12 15:36:04 de Arnaud
Morzylœil !!! 2005-07-12 15:39:42 de Acheron
Arnaud, tu mets une pièce, et ... hop ! (en passant, je ne m'offusquais pas qu'on puisse avoir un avis contraire au mien, ma remarque etait de meme nature que celle de Berlol s'offusquant de l'article du Monde à propos de Claude Simon. En clair, c'est du mauvais travail ! ). (Ca j'ai le droit de le dire ?) 2005-07-12 17:05:59 de Arte
Revenant à Star Wars, je suis tout à fait d'accord avec Acheron s'agissant des katakana(s). C'est un peu là où je voulais en venir. Je réponds souvent aux Japonais qui se moquent de notre "Guerre des Etoiles" qu'eux-mêmes traduisent le tire, non pas son sens, mais ses sons. Mais le coup du "Dark Vador" pour la France, ça, je ne comprends pas... 2005-07-13 02:50:24 de Manu
Au fait, Berlol, il n'y avait pas trop la queue ? Peut-être que non, vu que c'était en semaine... 2005-07-13 02:51:41 de Manu
Tout à fait d'accord avec Manu. Il paraît que les titres étaient davantage traduits (c'est-à-dire : en japonais) il y a vingt ans, et qu'il y aurait, en réalité, un débat permanent pour savoir de quel côté aller, traduction en japonais ou transcription du son via les katakana. Encore pour スター・ウォーズ (Star Wars), ce sont des mots-katakana assez utilisés, mais parfois il y a des titres pour lesquels je dois me creuser la tête si je veux en comprendre le sens. C'est aussi amusant de voir comment sont traduits les titres en Chine ou à Taiwan : d'un seul coup, ce sont des lignes de kanji non aérés qui déboulent. J'avais vu, dans l'avion, (le nullissime) Spiderman en anglais sous-titré chinois, et c'était très intéressant ! Ceci-dit, il y a une mode mondiale, en ce moment, à laisser les titres US en américain dans le texte, non ? 2005-07-13 03:03:53 de Arnaud
(Où ça ?) 2005-07-13 03:17:57 de Arnaud
A l'époque de La sortie d'Apocalypse now, en France , on titrait "C'est l'Apocalypse !" et au Japon, c'était Jigoku no mokujiroku. Il y a bien eu une époque où on traduisait tout. Dans le cas du Japon, on est massivement passé de la traduc à la translittération brutasse. Si c'était pour garder un titre original, je comprendrais, mais si c'est pour transformer le titre en espèce de truc au son informe et méconnaissable… 2005-07-13 03:40:32 de Acheron
A Ginza, au Marion, je crois qu'ça s'appelle, au 11e étage, grande salle, pas de queue, billets achetés 45 min. à l'avance et dîner au Cozy Corner en attendant... 2005-07-13 03:40:38 de Berlol
Par ailleurs, bonnes gens, je vous ferai remarquer que ce n'est pas Darth Vador, mais Darth Vader. Comme quoi ce nom pose des problème à beaucoup de personnes… 2005-07-13 03:43:41 de Acheron
Ce qui me fait penser que lors de la sortie de The Lord of the Rings au Japon, il y a eu un débat au sujet de la traduction ratée qui a été proposée. Le Seigneur des Anneaux est un ouvrage qui a été traduit depuis fort longtemps au Japon, et dont le titre japonais est : 指輪物語 Yubiwa monogatari, soit « Le Récit des anneaux » ; le mot yubiwa n'étant ici ni pluriel ni singulier, et le mot monogatari correspondant à une forme ancienne de titre pour les contes japonais (comme dans Genji monogatari, etc.). Seulement, 21e siècle oblige, il a fallu qu'ils nous sortent une traduction tout-katakana, alors qu'un titre japonais existait déjà ! Ce qui a donné, ロード・オブ・ザ・リング Rôdo obu za ringu. Non seulement on ne comprend pas bien — car, doit-on souligner, quand on écrit en katakana ロード, cela peut aussi bien signifier road que lord —, mais en plus, comme la revue de critique littéraire Eureka ユリイカ le fit remarquer à l'époque (n° spécial d'avril 2002), non seulement ils le titre japonais existant est méprisé, mais en plus en traduisant Rings par リング ringu, ils prennent un peu les Japonais pour des cons. Car le mot anneau est au pluriel dans le titre original et non au singulier comme dans ce titre aseptisé — c'est-à-dire que, même en katakana, il aurait fallu écrire : リングス ringusu —, et « le niveau en anglais des Japonais n'est pas si nul qu'ils ne comprennent point la différence entre singulier et pluriel », notèrent-ils. Surtout que le titre désigne tous les anneaux contrôlés par l'Unique, et que cette traduction déforme donc gravement le sens. Bref, le débat continue. 2005-07-13 04:06:55 de Arnaud
Ca prouve surtout que les traductions peuvent êtrefaites par des beauf' sans culture et littéraire et cinématographique. 2005-07-13 05:43:58 de Acheron
On peut aussi voir ça comme ça. Mais je pense que c'est quand même plus ou moins intentionnel. 2005-07-13 05:49:57 de Arnaud
ou load.. 2005-07-13 14:43:16 de Manu
|
Mardi 12 juillet 2005.
Boulons à serrer. Dans le shinkansen matinal, lecture de trois articles du dévédé d'Europe 1923-2000, tous trois extraits du numéro La cybernétique et les enseignants (mai-juin 1965). Ces quelques extraits, non sans grincement sur le pragmatisme de la gouverne : « [...] la cybernétique n'est pas une « théorie », ni un système de théories. En effet, pour établir une théorie, on retient les propriétés communes à divers êtres, et on néglige les autres : une théorie est donc « abstraite » de la réalité, abstraite par rapport aux propriétés des êtres réels ; pour retrouver les propriétés des êtres réels, il faut lui adjoindre une technologie. Or, la cybernétique d'une action particulière exige de connaître le mieux possible les propriétés du milieu sur lequel on se propose d'agir, et d'être informé de l'évolution de ces propriétés à mesure que l'action se développe. Une théorie n'y suffit pas. La technologie du milieu est nécessaire. Par exemple, les théories de la résistance des matériaux qui servent au calcul d'un pont supposent le terrain sur lequel le pont reposera parfaitement rigide et infiniment résistant, et en négligent les propriétés physico-chimiques. Le projet d'un pont particulier doit tenir compte de ces propriétés, qui sont des propriétés technologiques. Ainsi, la. cybernétique ne peut être une théorie ; elle s'écarte sur ce point de la conception de Norbert Wiener : elle est un art, comme l'art de l'ingénieur, comme l'art du navigateur (au reste, le mot cybernétique a été tiré du grec kubernêtikê, le pilote).» (Louis Couffignal, La cybernétique / la pédagogie cybernétique, dans Europe, mai-juin 1965, p. 25-26.) « Un point est donc acquis : le remplacement du professeur comme émetteur d'informations par des moyens mécaniques ; le livre et les moyens audiovisuels.» (Ibid., p. 39 — réaliste mais quelque peu abrupt...) « La pédagogie cybernétique comprendra donc l'usage des dictionnaires, tables et mémoires mécaniques. C'est là une nouveauté : on n'apprend guère à se servir même du dictionnaire de sa langue maternelle, moins encore d'une table de constantes, ou d'une machine documentaire. Cette nouveauté entraîne celle de réduire le volume des matières à mémoriser dans la mentalité.» (Ibid., p. 39-40 — quarante ans après, on en est tout à fait là !) Puis écoute de la fin de l'émission avec Pascal Quignard, déjà évoquée mardi dernier. Très en forme dans le dernier quart d'heure, il nous assène : « Nous sommes une espèce vivipare ; il y a deux jadis. Si vous voulez, oublions ce mot et soyons carrément mélancoliques, traduisons le mot jadis par le mot perdu. Nous sommes des malades du perdu. Le langage est la signature que quelque chose a été perdu.» « La poche utérine qui erre dans l'espace, autour de nous... Nous rechercherions des poches de temps, des poches d'espace un peu inconsistantes dans lesquelles nous abriter [...] » « Il y a quelque chose du Lancelot dans la lecture. Et ce qui est recherché, ou comme dans Dante, c'est la possibilité de lire ensemble, lire ensemble avec quelqu'un qu'on aime. Voilà peut-être ce qui est cherché dans la lecture : une communication souveraine, à deux, qui va plus vite que le temps.» « C'est peut-être très passionnant aussi de ne pas reconnaître trop vite, quoi que ce soit. Ceux qui nomment à toute allure, les plantes, les oiseaux, les roches, les bateaux, l'expérience qu'ils éprouvent fuit quelque chose. Il faut aussi ne pas reconnaître, ne rien reconnaître nulle part et puis ensuite vaciller avec le langage autour.» Après deux cours, qui sont les derniers pour chaque tranche hebdomadaire, et donc parmi les plus fatigants car il y a des boulons à serrer pour que le niveau tienne jusqu'à l'examen (techniques de révision, exhortation à relire les leçons en écoutant intensivement le CD, à reprendre les conjugaisons, les déterminants du nom, à faire attentions aux accents, etc.), grand moment de détente au ping-pong... dont je sors finalement crevé !... Petit tour de web. Assouline sur Salvador Allende, à lire pour les commentaires (et la censure, semble-t-il). Chez Zazieweb, merci à Zazweb et Marineris d'avoir relayé mon message sur la liste Litor cet après-midi. Et hop, au lit ! Grand calme dans l'immeuble ce soir. Depuis plusieurs jours du reste. Les vacances. Je n'osais plus faire de la perceuse. Reconduite en ponceuse, elle émet un vrombissement qui m'atteint par souvenirs de perceuses entendues chez des voisins. Ainsi devenu le voisin bruyant, je ponçais mes surfaces en grimaçant non pas du vacarme que je produisais mais de celui que peut-être entendraient ceux qui n'étaient pas encore partis en vacances. De toute façon, elle chauffe et j'opérais des pauses d'une demi-heure. Après quoi je remettais la gomme en serrant les dents, en me maudissant indirectement. M'attelant au détail, ne passant d'une aire polie à une autre qu'une fois bien dégarnie la peinture, je pouvais également sauter d'un tiroir à l'autre en laissant des plages brouillonnes à peine griffées par la brosse métallique, y revenant ensuite, bien plus tard, avec une sorte de joie d'avoir dégrossi sans y penser tout un pan et que ça aille plus vite, songeant alors aux joues à raser de Jacques Roubaud. Voilà j'ai poncé trois armoires, peint la quatrième. C'est fini. J'en ai mis partout. La poussière a tout recouvert dans le salon, salle à manger, entrée, cuisine où je travaillais, c'est la même pièce. Je passe l'aspirateur. Mais l'appartement sent le garage. J'ai transbahuté les trois décapées dans mon bureau. Elles sont dans mon dos en ce moment. Je ne les vois plus. Je vais y mettre tout ce qui ne tient pas debout sur une étagère, dossiers, factures, journaux, mode d'emploi, garanties, papiers qu'il faut garder ou que je garde on ne sait jamais. Je vais y mettre également le contenu de neuf gros cartons de déménagement qui n'entrait nulle part. Je voulais que les armoires soient prêtes et placées avant de partir lundi pour dix jours en Normandie. En rentrant, j'aurai grand plaisir à les emplir. (Déjà mon plaisir s'altère. J'ai ouvert un carton et retrouvé des coffrets de disques 33 tours que je n'ai pas pu encore jeter, et qui bien entendu n'entrent pas dans les armoires. Je ne pouvais pas faire l'inventaire mesuré de mes cartons avant d'acheter ces armoires. Ça ne marche pas comme ça. De toute façon, je crois que j'ai jamais vécu avec tous mes objets à l'air libre. La cave est bourrée de cartons de livres et je cherche depuis des jours ce texte de Duras sur l'achat inutile) 2005-07-12 21:55:04 de Alain
J'ai peint la quatrième armoire
en rouge quand, laminé par le bruit de la perceuse, en passe d'abandonner
le ponçage, j'ai voulu faire machine arrière. Peinture en
bombe, spéciale métaux, du costaud. Maintenant, elle est peinte,
cette armoire. Elle ne va pas avec les autres.
Je verrai ça à mon retour. 2005-07-12 22:03:42 de Alain
ouais... et moi j'ai plante un clou dans un mur... 2005-07-13 05:10:10 de vinteix
Et tu t'es pas blessé ? 2005-07-13 05:17:46 de Berlol
non, mais j'ai fait gaffe ! A part ces travaux de haute voltige, le DVD de la revue "Europe" me fait bien envie... je crois que je vais passer commande... 2005-07-13 05:31:19 de vinteix
Vas-y, je vais demander une commission sur les ventes, avec toute la pub que je leur fais ! 2005-07-13 06:20:35 de Berlol
Et Neruda, il a organisé la solution finale ? 2005-07-13 08:06:07 de Arte
Non, le saut sans élastique, ou le saut sans parachute. 2005-07-13 12:43:06 de Acheron
Dis-moi Berlol, as-tu lu l'Avis à la communauté française relatif au 14 juillet, sur le site de l'Ambassade ? http://www.ambafrance-jp.org/article.php3?id_article=809 C'est étrange que, cette année, il n'y ait pas de mention claire aux "conjoints" des Français, comme les années précédentes, et aussi cette façon de souligner en noir l'adjectif passport "français"... Nos conjoints sont-ils bien invités... ?? 2005-07-13 16:43:17 de Arnaud
Arnaud, bien entendu, tu veux parler des conjoints qui n'ont pas la nationalité française? Quid des pacsés, des couples non-mariés, etc... Je dis ça parce j'avais assisté à une réunion des responsables d'associations à l'ambassade au cours de laquelle tous ces sujets avaient été abordés sans qu'une conclusion soit donnée par l'ambassadeur dont le souhait affiché était de réduire drastiquement le nombre des invités... en essayant de faire porter la responsabilité de cette décision auxdits responsables des associations. Même pas le courage de décider et d'assumer ses responsabilités. Décidément, je le trouve bien pusillanime... Quand est-ce qu'on passe au suivant? 2005-07-14 04:02:06 de Christian
Oui, tout à fait Christian. En fait, étant quand même franchement inquiet ce matin, après avoir relu le message très sec et très étroit de la HP indiquée ci-dessus, j'ai téléphoné au Consulat qui m'a indiqué qu'il n'y avait pas de problème pour les époux / épouses, si l'on amenait le livret de famille. Exit à tous les autres, tout en affichant bien clairement la volonté de restreindre les invités d'une manière générale. J'ai eu des problèmes dans ces réceptions déjà deux fois, du fait de restriction affichées sur le net au dernier moment, et du coup je suis prudent. Ce matin, ils ont refoulé un type habillé normalement mais qui était en sandales... Mais c'est également vrai que le nombre de résidents français à Tôkyô a augmenté. Ils doivent certainement essaier de contrôler le flux. 2005-07-14 09:55:02 de Arnaud
Arnaud et Christian se seront-ils rencontrés à l'ambassade ? Auront-ils serré la main de l'ambassadeur de France ? Y aura-t-il eu une interpellation publique sur la question Ishihara ? C'est ce que vous saurez au prochain épisode si ces messieurs veulent bien nous narrer cela par le menu... 2005-07-14 11:07:25 de Berlol
Eh bien, je ne suis pas allé à l'ambassade, car avec la naissance de ma fille, je n'arrête pas de galoper pour faire des démarches, la dernière en date étant l'obtention d'un visa pour le petit ange. Ceci m'a d'ailleurs évité de serrer certaines mains. Mais j'ai quand même pris le temps de remplir ce que je crois sincèrement être un devoir civique (puisque l'administration française de Tokyo faillit à ses devoirs élémentaires), à savoir parler sur france-japon.net de la plainte déposée contre le gouverneur de Tokyo pour ses propos outrageants sur la langue française. http://france-japon.net 2005-07-14 13:05:33 de Christian
Et bien, pour ma part j'y suis allé en compagnie de ma femme, qui n'avait pu y aller depuis trois ans, et l'Ambassadeur m'a serré la main. Il a fait un discours de circonstances, évoquant la sécurité et l'ordre mondial, après avoir demandé, et obtenu, une minute de silence pour les attentats de Londres, sur la demande du Président de la République. Les discours de tous les pays se ressemblent étrangement en ce moment. 2005-07-14 13:29:29 de Arnaud
Quelle équipe de bras cassés ! Pas plus que ça à raconter ? Bon, tant pis, passons à autre chose... 2005-07-14 14:27:58 de Berlol
C'est que je n'ai jamais été convaincu par la querelle d'homme à homme. À quoi cela servirait-il de critiquer l'Ambassadeur lui-même face-à-face ? Le problème c'est le système qui est derrière cela. Le problème, c'est que la France a opté pour une politique du statu quo vis-à-vis du Japon et n'a rien à foutre d'un éventuel engagement sérieux ici, ni de se remettre en question. Le problème c'est la politique tiers-mondiste du gouvernement français, qui ne recherche plus que les intérêts immédiats et n'est plus capable de mettre en place des programmes larges et sur le long terme. Alors comme on ne se bat plus, et bien il ne faut plus se froisser avec personne. Croire que l'Ambassadeur aurait une subjectivité voire une personnalité propre, c'est, je pense, une grosse erreure. On n'est plus à l'époque des bâtisseurs de nations. 2005-07-14 16:46:13 de Arnaud
En m ême temps, critiquer un bonhomme et aller manger gratos chez lui, c'est assez difficilement conciliable avec ma manière de penser. Ca fait dans le pique-assiette de première quand même. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi Arnaud y est même allé. Ce qui est certain, c'est que même résidant à Tokyo, ça m'aurait fait mal au dos d'aller à cette fête… Le 14 juillet, évoque en moins plus que ça. 2005-07-15 00:42:10 de Acheron
Oui Acheron, c'est comme ça à Tokyo: "Tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil" et... les réceptions de l'ambassade sont gratuites. On se tape la cloche à l'oeil entre deux "prout prout, très Cher". À droite, comme à gauche! C'est le consensus "pique-assiette" et "je suis prêt à tout pour me faire bien voir par les Seigneurs des lieux". La Cour, quoi... D'accord pour dire avec Arnaud qu'il ne sert à rien de se quereller d'homme à homme (?). Mais pas d'accord avec le consensus mou. On peut respecter les hommes et garder son franc-parler sur les sujets importants. Et puis, finalement, je me demande si l'ambassadeur n'a pas raison de vouloir réduire le nombre des visiteurs. On se plaint des gaspillages de l'administration, eh bien voilà une bonne occasion de faire des économies. Ceci dit, les réceptions sont aussi très largement sponsorisées paraît-il. Alors? 2005-07-15 01:57:04 de Christian
Nous sommes bien d'accord. Moi, je pense qu'au ministère, ils feraient mieux de laisser tomber ce genre de réceptions. Les gens viennent manger parce que l'administration rase gratis, et c'est le comble de l'hypocrisie. Je pense que l'on peut utiliser l'argent mieux que cela en termes d'action culturelle. Le 14 juillet, c'est une fête populaire, ce n'est pas un truc à vivre dans une ambassade. Je peux comprendre que ça fasse mal à l'ambassadeur de dépenser de l'argent pour ce genre de civilité en contexte de rigueur économique… C'est même indécent. 2005-07-15 02:26:21 de Acheron
Je suis d'accord avec vous, mais attention néamoins : la réception du 14 juillet à l'Ambassade de France au Japon d'une part, et, d'autre part, la question de l'Ambassadeur, ce sont deux questions différentes. Ce n'est pas parce qu'on critique l'un que l'on doit tourner le dos à nos institutions. Et puis, autant pour Ishihara que pour le département de Shimane et leur décision vis-à-vis des îles Takeshima (Tokto) — décision locale à l'origine d'un incident international, je le rappelle ! —, le vrai problème c'est que le gouvernement ne dit rien, c'est-à-dire cautionne. 2005-07-15 11:24:23 de Arnaud
C'est exactement comme dans l'article sur le rapport de l'ONU au sujet du Japon (sur l'importance du racisme et de la ségrégation), que tu m'as envoyé Acheron : le gouvernement lance des grands principes puis fait l'inverse ou bien laisse faire les pouvoirs locaux faisant l'inverse. Après, on doit passer de la critique d'État à État. Dangereux. Le gouvernement français préfère laisser parler un beauf racistoïde comme Ishihara plutôt que de déclencher un incident international. Peut-être qu'on est bientôt à Munich ? 2005-07-15 11:26:57 de Arnaud
Quand à l'indécence, Acheron, je ne suis pas d'accord, même si je comprends très bien ce que tu veux dire sur un plan personnel. Tui rappelles tout le temps — à raison — que la société, dans laquelle nous vivons, n'est pas une "entreprise" au sens capitaliste du terme, et n'a pas a être nécessairement pensée en terme de rentabilité économique. Et si je me souviens bien, dans les deux ou trois critères — tout à fait pertinents — que tu retiens dans ta définition de l'État, il y a celui du prestige. Cette grosse réception, ainsi que celle avec les VIP en soirée ne sont-elles pas tout à fait pertinentes ? Et, une fois de plus, je souligne que cela n'a vraiment rien à voir avec les relations franco-tokyoïtes. 2005-07-15 11:31:49 de Arnaud
Tu y vas fort là : en quoi la fête du 14 juillet à l'ambassade de France est une institution ? Pour Munich, je suis à 200% d'accord avec toi. Bien sûr ça n'a rien à voir… mais en même temps, l'histoire est pleine d'exemples où les gens auraient mieux fait de l'ouvrir quand ils la fermaient, et inversement… 2005-07-15 11:34:11 de Acheron
Quand je dis : institution, je parle de l'Ambassade française elle-même, Acheron. De toute façon, il est évident que la réception, elle, relève du prestige de l'État d'une part, et, d'autre part, de l'entretien de l'idée nationale chez les expatriés. 2005-07-15 11:45:03 de Arnaud
Ouai, tu ne m'enlèveras pas de l'esprit que les gens viennent surtout pour manger gratis et se montrer… Et puis le prestige de l'État quand ce dernier se tait sur les déclaration de Shintarô Pinochet, tu vois la crédibilité que ça lui laisse, à l'ambassade… 2005-07-15 11:53:28 de Acheron
Bien sûr qu'ils viennent pour ça. Mais ça ne change rien à ce que j'ai dit, c'est-à-dire à l'effet global produit. L'ambassadeur n'a pas, je le répète, de "crédibilité", puisqu'il n'a pas son mot à dire justement. C'est un engrenage fidèle et obéissant de l'État français (ce dernier ayant d'autres priorités, avec les ventes d'armes en Chine ; l'ensemble reste "cohérent" d'ailleurs...). 2005-07-15 13:35:33 de Arnaud
Bien sûr qu'il est censé être crédible ! Crédible dans son rôle de représentation de l'État. Si les ambassades n'avaient aucun crédibilité on ne s'amuserait pas à les saupoudrer à la surface du globe. Et justement, dans la crise actuelle, le rôle de représentation… fait une mauvaise représentation. Quant à l'effet global, c'est celui de s'être gavé gratos, et rien d'autre. Les gens n'entre pas en transe parce qu'ils viennent au 14 juillet à l'ambassade, hein… 2005-07-16 01:05:15 de Acheron
Le nationalisme, ou l'idée nationale si l'on veut, n'est pas forcément une transe. Il y a beaucoup de niveaux intermédiaires. Tu le sais bien. 2005-07-16 03:48:24 de Arnaud
On tourne en rond. Tu sais très bien où je veux en venir. Se remplir le bide n'a rien à voir avec la "Nation" et sa fête. Par contre, je pense que cette réception à un rôl à jouer en termes de rayonnement "diplomatique" sur les Japonais. 2005-07-16 04:33:10 de Acheron
Oui, vous tournez en rond, tous les deux. On est nombreux à s'en être rendu compte et personne ne vous répond plus... Une ambassade a toujours eu un double rôle de négociation à très haut niveau dans la politique d'état ET d'accueil et d'animation de la communauté nationale à l'étranger. Il y a des personnels clairement formés pour ces deux missions. Le problème qui se pose à nous ici est celui du bien fondé d'une prise de position publique du responsable de la France au Japon à la suite d'un cas patent, documenté et délibéré d'insulte à la langue, l'histoire et la culture françaises par un représentant politique de très haut niveau (maire-gouverneur de Tokyo), dans un cadre maintenant juridique à la suite d'un dépot de plainte. Si l'événement était marginal, il n'y aurait pas lieu de s'en émouvoir mais il accompagne une politique universitaire et pédagogique qui vise à nuire à de nombreuses disciplines par la considération du seul critère de rentabilité financière (et électorale), qui a déjà démantelé et restructuré de manière autoritaire les universités de Tokyo et qui va servir de modèle à bien d'autres petits chefs municipaux, départementaux, gouvernementaux ou privés. Voilà pourquoi il me paraît impératif que l'ambassadeur, qui est avant tout notre commis, prenne officiellement la parole pour protester contre cette diffamation. Son silence a déjà laissé se former un sillage médiatique du côté de la dérision, la NHK faisant récemment un micro-trottoir pour demander aux gens s'ils trouvaient intelligent (et bien sûr, ils trouvaient ça étonnant = stupide) de compter 80 sous la forme 4x20, point qui est un des exemples pris par Ishihara pour montrer l'inaptitude du français au calcul (alors qu'il ne fait que réveler sa propre bêtise et peut-être son échec lorsqu'il était lui-même à l'université en cours de français...). Tout silence prolongé ne fera que laisser s'amplifier cette traînée foireuse au derrière de nos représentants en poste — et au nôtre par contamination. 2005-07-16 05:15:59 de Berlol
Oui, ces micros-trottoirs sur le nombre 80 et les commentaires stupides étaient assez insupportables. Si on s'attaquait à la langue japonaise de cette manière-là, qu'en penseraient nos amis nippons? Leur système de comptage avec des mots pour toutes les catégories d'objets est en effet on ne peut plus complexe. Mais il est comme ça, c'est tout. Et quand nous apprenons le japonais, nous l'acceptons tel qu'il est. un objet long = ippon 一本 un objet plat = ichimai 一枚 un véhicule = ichidai 一台 un animal = ippiki 一匹, ichiwa 一羽... etc, etc... Il y en a plus de 120 sortes sur ce tableau: http://www.geocities.co.jp/SweetHome-Green/5885/common/kazu.html Le plus amusant, c'est que ce thème fait parfois l'objet de devinettes (entre Japonais) sur la manière de compter tel ou tel objet. Demandez à un Japonais comment il compte les armoires (tansu), il sera la plupart du temps bien embarrassé. C'est dire la complexité de la chose. Ce n'est pas pour autant que des gens militent contre l'enseignement du japonais en France! Il ferait beau voir... 2005-07-16 07:18:59 de Christian
comme dirait Simone... 2005-07-16 08:40:37 de Arte
Toujours le sens de la répartie, cher Arte... Décidément, quelle culture ! 2005-07-16 15:07:03 de Arnaud
Mais nous sommes tout à fait d'accord avec toi Berlol. Je faisais juste remarquer que nous sommes tous allés à la réception de l'année dernière, en 2004, et que rien n'était différent d'aujourd'hui — ni le lieu ni l'homme. La réception d'une part, et, d'autre part, la nullité / grande qualité (car il est aux ordres de Paris je le rappelle ; d'ailleurs Delanoë n'avait pas non plus réagi, alors que c'était à lui qu'Ishihara adressait la remarque !) du représentant de la France sont deux questions différentes. De plus, il ne faudrait pas oublier qu'Ishihara a un peu tendance à emmerder tout le monde. Il s'appuie sur les Etats-Unis pour critiquer la France, puis sur d'autres choses pour critiquer les Etats-Unis. Et le français n'est qu'un des aspects qu'il casse à l'université, sur le plan local, destruction qui relève en outre de la politique universitaire globale du gouvernement japonais actuel — d'ailleurs, le gouvernement français fait de même avec les sciences humaines, je me permets de le souligner. Malgré les apparences, le problème n'a rien de local. 2005-07-16 15:16:21 de Arnaud
Et bien moi, a Fukuoka, je suis alle a la reception donnee par l'ambassadeur, le 12 juillet... et, je ne me le cache pas, j'y suis alle en vrai pique-assiette (je precise neanmoins que cette reception etait largement sponsorisee par des investisseurs prives, en particulier un mecene local) et aussi pour voir quelques personnes de ma connaissance... mais certainement pas pour le cote mondain, inevitable dans ce genre de soirees, et encore moins pour serrer la main de notre representant national. On me l'aurait presente, je pense que je lui aurais dit un mot sur sa pusillanimite et l'affaire Ishihara... mais je n'allais non plus pas lui courir apres... 2005-07-16 15:25:35 de vinteix
oh Arnaud, ce n'est pas de la culture... 'Il ferait beau voir." m'évoquait simplement cette belle pensée : " ... le seul organe de contact avec l’existence est l’acceptation, l’amour. C’est pourquoi beauté et réalité sont identiques." de Simone (Weil) 2005-07-16 19:08:56 de Arte
Non, ce n'est pas de la culture. 2005-07-17 02:35:49 de Arnaud
Quel cuistre, cet Arte, quand même !... 2005-07-17 02:43:26 de Berlol
"Beauvoir", merci Arte! Je ne l'avais même pas remarqué... Quant à toi, Berlol, tu sais ce qu'il te fait le "bras cassé"? Oui, tu as deviné... Un bras d'honneur! Tu sais, j'avais beaucoup à faire ce jour-là... et puis, ça m'a fait des vacances de ne pas aller à l'ambassade... 2005-07-18 04:41:08 de Christian
J'espère qu'il peut faire mieux que ça. 2005-07-18 04:51:11 de Arnaud
|
Mercredi 13 juillet 2005.
vaciller avec le langage autour, disait-il. Solennellement, je range Une Saleté dans la bibliothèque, entre Éric Chevillard, dont je vais justement commercer l'Oreille rouge, et L'Été deux fois de Christian Costa... Ce premier des rayons des Minuit contient chez moi vingt-et-un auteurs, dont Clémençon est de toute évidence la cadette, alors que l'étage du dessous — où je suis obligé de faire passer Quelqu'un — n'accueille que onze auteurs, tant y prennent de place les volumes de Pinget, Robbe-Grillet et Simon. Bien que j'y ai mis du temps, j'étais presque surpris que finisse ce premier opus de l'œuvre clémençonnienne. De presque rien, suggérera la moue dédaigneuse des amateurs de sagas exotiques, elle a su faire, par un foisonnement de points de vue et d'inclinaisons rythmiques, un volume lourd de relations familiales dans lequel trois générations se ratent les unes les autres catastrophiquement. Sans doute aurait-elle pu en faire deux cents pages de mieux. Elle aura estimé (ou on l'y aura aidé) que les éditeurs, voire les lecteurs rechigneraient à se farcir un volume de plus de dix-huit millimètres où le ratage familial atteindrait avec une telle aisance un degré faulknérien. Mais je ne doute pas que cette démonstration de compétences romanesques n'aboutisse tôt ou tard à des dimensions tolstoïennes... En tout cas, je devrai sous peu avoir trois étagères de Minuit au lieu de deux. À peine ai-je écrit cela et me penchant pour vérifier, je découvre que la troisième étagère est déjà amorcée avec audace par deux livres de Monique Wittig. Avec Bikun, regardons Pepe le Moko, film mythique de 1936. Tragédie banale de tel est pris qui croyait prendre, le caïd flamboyant mais déjà miné de l'intérieur. Ne reste qu'à faire passer par là une femme fatale. Non sans poésie de l'image — poésie propre, d'origine, à laquelle s'ajoute l'exotisme d'images vieilles de près de soixante-dix ans, et puis la croyance bien affirmée d'une Algérie française (les policiers d'Alger se moquent de ceux de la métropole, et réciproquement selon le conventionnel cliché du dialogue entre province et capitale). On sent pourtant que tout ou presque est tourné en studio à Paris... Et aussi que ça ne dit presque rien du monde colonial, sinon son fantasme... Impression enfin que les thèmes et leur mode d'exploitation ne seront pas pertinents pour mes étudiants du second semestre. Faudra chercher autre chose. Je réfléchissais, dans la journée : intrigant tout de même, cette histoire londonienne de terroristes en règle, portant sur eux papiers d'identité et carte de crédit. Soit c'est d'un nouveau genre, soit ça cache quelque chose. Qu'est-ce qui empêcherait par exemple un groupe de véritables malfaisants de noyauter une communauté, de promettre je ne sais quoi à quatre pauvres gars à condition qu'ils aillent porter des sacs-à-dos ici et là ? et qu'ils partent en même temps, et qu'ils se quittent à telle gare, sans rien savoir du contenu des sacs ?... Et l'un d'eux qui l'ouvrirait quand même, trouvant ça lourd, découvrirait la chose, avoir été manipulé, comprenant à moitié, ne sachant que faire, prenant un bus pour fuir, tripotant quelque chose dans le sac... la suite manque vraiment,...Quel suspens... 2005-07-13 17:51:48 de cecilia
et pourquoi pas "Un singe en hiver" ... pour la langue ! 2005-07-13 19:55:48 de Arte
c'est bien comme cela que j'ai pensé l'affaire, un instant, dans l'après-midi... 2005-07-13 22:06:54 de evelyne
Suite de la saga du Maire de Tokyo et de ses déclarations débiles... Depuis hier, on parle beaucoup dans la presse et à la télévision du dépôt de plainte de Malik Berkane. Quelqu'un a pu suivre? 2005-07-14 04:07:39 de Christian
Effectivement, ils en ont parlé à la NHK. Et il y avait la vidéo où on entendait bien Ishihara tenir les propos en question… Donc voilà quoi… Par contre, la NHK a torché l'affaire en 1mn30secondes montre en main. 2005-07-14 05:27:36 de Acheron
Peut-on déboucher un ambassadeur ? Quelqu'un essaiera-t-il de lui faire sauter le bouchon (de (triste) cire) en ce jour de champagne ? Ou faut-il lui montrer, sabre au goulot, ce qu'on faisait aux "de" quelque chose à l'époque de la prise de la Bastille ? Hélas !, que ces ors ternis manquent de res-publique ! 2005-07-14 05:44:46 de Berlol
et Un singe en hiver ? 2005-07-14 06:43:47 de Arte
Bah, en fait, je m'en souviens pas, de ce film... Je vois vaguement Charles Vanel, mais suis pas sûr... 2005-07-14 07:47:14 de Berlol
Pepe le Moko ! Il ya deux ans, je l'ai présenté au ciné-club de ma bourgade ! J'aime beaucoup Jan Gabin d'avant guerre. Beau, fort, mais très fragile dans le fond. Regardez un peu les films de cette époque dans lesquels il a joué. Quai des Brumes, Bandera, la Bête Humaine, et bien d'autres. Il est beau et fort et pourtant il finit mal. Pour moi, il incarne la France de cette époque qui entretient l'illusion qu'elle est forte mais qui, inconsciemment, sait qu'elle va mal finir. Quant au Jean Gabin des années cinquante, je ne l'aime pas du tout. Là, il n'est plus beau du tout mais il est fort et le reste. Serait-ce aussi la métaphore de la France ? Pour changer de sujet, vous écrivez : "de promettre je ne sais quoi à quatre pauvres gars à condition qu'ils aillent porter des sacs-à-dos ici et là ?" Mais, il leur ont promis quelque chose : Le paradis avec en pature une centaine de vierges ! À ce prix là, on n'hésite pas. 2005-07-14 08:13:52 de Caroline
Jean Gabin, Belmondo, Suzanne Flon, de Henri Verneuil d'après Antoine Blondin ... 2005-07-14 09:02:46 de Arte
"une centaine de vierges" Est-ce a dire que seuls les hommes tombent dans le panneau et se font enroler dans ce genre d'entreprise terroriste? Ceci dit, ca semble bien etre le cas. Rares sont les femmes terroristes... 2005-07-14 09:07:16 de http://
En même temps, le coup de la centaine de vierge, ça montre à quel niveau on place l'intérêt que représentent les femmes… 2005-07-14 13:43:23 de Acheron
"JOUISSANCES VRAIES De tous les grands avis qu'il y a eu Concernant la jouissance en Paradis, Bien qu'aucun d'eux n'en soit jamais venu, Par les Saints Pères cent ont été dits. La vérité m'apparaît beaucoup plus Chez qui conçoit cette fête à merci Comme un baisage à jamais continu, Nul bien n'étant plus grand que celui-ci. Mort, l'homme va dans un membre de taille, Et va la femme en une grande entaille, Et ces volumes vont tous deux croissant, A l'intérieur l'un de l'autre ils se fourrent, Et comme ils sont à décharger toujours, D'un éternel bonheur ils vont jouissant." Baffo. 2005-07-14 15:32:15 de Arte
Berlol, je réagis un peu en retard au dernier paragraphe de cette journée-ci, au sujet de Londres. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Effectivement, le profil de ces terroristes est totalement atypique et... interroge. Pour ce que tu notes, il semble qu'on ait trouvé hier (le 16) des tickets aller-retour sur leurs corps, ce qui indiquerait, peut-être, qu'ils n'avaient pas l'intention de se faire exploser eux-mêmes. Étrange. En tous cas, toute les pistes semblent encore possibles. Cela me rappelle aussi la terrifiante histoire de ces partisants du PCC, qui étaient passés au Kuomintang (le parti nationaliste) dans les années 1930 afin d'infiltrer les institutions de l'État chinois (lui-même en guerre contre le Japon), puis qui ont été, en façade mais aussi dans les faits eux-mêmes, totalement fidèles au Kuomintang, notamment en tuant de nombreux de leurs camarades du PCC. Jusqu'au moment où, des années plus tard, le PCC leur indiqua que la grande opération était lancée. Et alors, en 1949, ils montrèrent leur vraie allégance au grand jour et laissèrent passer les troupes du Parti Communiste en court-circuitant celles du KMT partout où il le pouvaient. Bien sûr, ce n'est pas le même type de problème. Mais ta remarque m'a fait penser à ces questions d'infiltrations sur le long terme. Pour Londres, a priori c'est différent, mais ça interroge quand même. 2005-07-17 16:35:21 de Arnaud
|
Jeudi 14 juillet 2005.
Les trouveurs n'ont pas de ces angoisses... Pour sûr que cette année, je n'aurai pas comme l'an dernier d'incertitude sur le couscous ! Ce qui m'est fête nationale, c'est que c'est le dernier jour de cours, qu'en plus je n'ai pas le temps de déjeuner parce que des rapports d'étudiants à lire pour l'heure suivante et que pour finir David et moi devons faire passer des oraux blancs après les cours pour celles qui vont tenter (et réussir) dimanche le DAPF... Alors, la garden party de l'ambassade, c'est rapé. D'autant qu'à l'instar de Christian il y a des mains molles que je n'ai aucune envie de serrer. « I have a feeling it is aptly said that French fails as an international language because it is a language that can't count numbers », disait cyniquement en octobre dernier l'attiseur nationaliste préféré des tokyoïtes. Mais sait-il que ce sont des Français qui ont concocté le système métrique ?, celui-là même qui permet à sa très haute mairie de tenir debout... Mairie dont la forme est un clin d'œil à la cathédrale de Notre-Dame... Voilà en tout cas un gant qu'un de Montferrand aurait dû avoir la noblesse de relever. Que voulez-vous, ma bonne dame, tout se perd (même la subjectivité et la personnalité propre, comme dit Arnaud). Évidemment, la fin des cours, nonobstant les examens, dégage le mental pour que s'y déploie la préparation de Cerisy — où je serai dans moins d'un mois. De notes éparses et de saillies programmées, je dois construire une intervention si possible intelligente, si possible originale, voire renversante... mais qui pourrait aussi s'avérer d'une banalité affligeante. Rien d'extraordinaire dans ce doute : c'est le lot de tous les chercheurs. Les trouveurs n'ont pas de ces angoisses... Malgré toute ma bonne volonté, il est cependant trop tard quand j'achève la bureautique et l'administration des classes pour que j'aille au centre de sport. Oreille rouge, avec son étoile bleue, m'implore d'y aller pour que je l'entame, mais j'y reste sourd. Je dîne avec Bikun en regardant un film (pas trop) nul à la télé (Replicant) et quand on a fini, on constate... qu'il n'y a plus d'eau ! Mon futur Tadjik n'est pas très chaud pour commencer tout de suite sa vie d'eau rare. Dans l'immeuble, les voisins sont peut-être couchés, en tout cas aucun signe d'inquiétude de ce côté-là. Après trois quarts d'heure (à faire autre chose), on se décide à sortir acheter de l'eau au convenience store du coin, histoire d'avoir de quoi se laver les dents et se débarbouiller au gant (celui d'Ishihara ?) si la situation perdure. Au passage, scrutant des détails de l'escalier devant lesquels je passe tous les jours sans y prêter attention, j'aperçois que des serrures ont été posées sur les placards électriques qui, grands ouverts, m'avaient filé des angoisses... — ce qui veut dire aussi que si mes plombs sautent l'hiver, je ne pourrais plus y recourir en pleine nuit. Et bien sûr, c'est à n'y pas croire, lorsque nous revenons, moins de dix minutes plus tard et chargés de quatre bouteilles de deux litres d'eau, il y a de l'eau dans le robinet ! Qui l'a coupée ? Qui l'a remise ? Pourquoi vers 22h30 ? Aucune réponse... Mais n'y ajoutons pas nos larmes ; on a aussi pensé à s'acheter une petite glace à l'eau Akagi avec des morceaux de mikan dedans... C'est vrai que ça sent les vacances, tout ça, finalement. je découvre votre impressionnant journal littéraire, où vous écrivez tous les jours à propos de plusieurs textes dont la lecture d'un seul me prendrait tout mon temps disponible. 2005-07-14 18:45:38 de triton
Il ne faudrait pas rester sourd trop longtemps. Au Mali, le mercure grimpe vite ! L'étoile bleue... j'aime. 2005-07-14 21:00:53 de Marie
En fait, j'ai craqué, j'ai commencé nuitamment. De mon lit au Mali, il n'y avait qu'un pas... 2005-07-15 00:04:19 de Berlol
En fait, il n'existe pas. C'est un collectif d'écrivains qui se fait passer pour une seule et même personne. Ou alors, c'est un passe-muraille... 2005-07-15 02:08:56 de Christian
Je voulais parler de Berlol, bien entendu! 2005-07-15 02:09:21 de Christian
Je confirme, Christian, il y a bien ici un collectif d'écrivains, parfois une centaine...à lui tout seul!!! 2005-07-15 02:39:00 de Bikun
En fait, c'est Bikun qui ecrit tout ou au moins la moitie. 2005-07-15 06:17:28 de http://
Non, c'est moi 2005-07-15 12:56:31 de http://
|
Vendredi 15 juillet 2005.
Quelques heures jalouses et volées. « De repos, jamais, mais parfois il s'étend un moment pour une sieste sur la canopée.» (Éric Chevillard, Oreille rouge, Éd. de Minuit, 2005, p. 12) C'est à peu près là-dessus que je me suis endormi, hier soir, sachant qu'aujourd'hui serait en effet un peu un jour de vacances. L'an dernier, T. et moi allions rejoindre des amis à Kyoto pour les fêtes dites de Gion Matsuri. À cette occasion, T. avait acheté un porte-bonheur bouddhiste (ちまき), celui qui nous a sans doute permis de traverser sans encombre cette année et de marcher quelques mois avec le père de T. pour l'accompagner au bout de son chemin. Selon le rite, ce porte-bonheur doit être rapporté dans l'enceinte d'un temple pour être détruit ; le conserver pourrait être néfaste. Peu croyante, T. souhaitait tout de même, par respect pour son père, achever le rite, et donc retourner à Kyoto, ne serait-ce qu'une journée puisque notre emploi du temps, cette année, ne nous permet pas d'y rester quelques jours. C'est donc comme des touristes qui viendraient pour Gion Matsuri que nous débarquons à Kyoto vers 11h30, T. venant de Tokyo et moi de Nagoya. Allons directement à Yasaka-Jinja, mettre le porte-bonheur à la poubelle... Le devoir accompli, il nous reste l'après-midi pour flâner. Si l'on peut appeler flâner le fait de se mouvoir dans une chaleur moite et lourde au milieu de foules qui s'éventent en transpirant — ou qui transpirent en s'éventant. Tout de même dire que tout le monde est très calme. Déjeunons de sobas légers, achetons diverses pâtisseries chez Kagizen pour nous et pour faire des petits cadeaux, nous promenons sous les arcades jusqu'à la rivière Kamo que nous traversons. Puis, pour éviter le cagnard, enfilons la ruelle de Pontocho, autrement chaudes le soir. Des groupes de kimonos s'interpellent et téléphonent, sans ménagement pour les touristes qui croiraient à leur archaïsme.. Forcément on repasse par le marché couvert de Nishiki-koji. Beaucoup de spécialités font envie, poissons grillés, légumes et fruits frais, œufs de poisson, gâteaux, etc. Mais avec cette chaleur, mieux vaut éviter. Sauf quelques radis marinés peut-être, chez Uchida, qui n'auront pas de mal à se conserver jusqu'à ce soir. Ah ! heureux habitants du quartier, qui ont cette chose si rare au Japon ! Bien sûr, j'ai une pensée pour Alex et R. et pour plusieurs autres amis de Kyoto que nous n'avons pas prévenus de notre passage mais ils comprendront sans doute que T. et moi avions besoin de cette sorte de bulle délicieuse que l'on forme à deux lors d'une excursion sans guide, quand on n'a que quelques heures jalouses et volées aux emplois du temps. D'arcades en ruelles, en passant par des galeries marchandes nous arrivons ainsi sans trop de soleil — c'est une des qualités de Kyoto, mais seulement dans le centre — jusqu'au quartier où sont déposés les chars (鉾、ほこ) qui défileront dimanche, dans un ordre chaque année différent. Certains sont immenses, comme celui à l'effigie du chrysanthème, le Kikusui (菊水鉾), et peuvent se visiter. Ce que nous faisons malgré sacs et chaleur. Montant l'échelle de bois raide en chaussettes, appareil-photo en main pour immortaliser des montants et des descendants en péril, j'essaie de me faire une idée de la masse entière qu'un groupe d'hommes soulèvera après demain. Effrayant ! D'en haut, on a une belle vue et même des sièges. Les gens qui passent ici font plus de photos avec des téléphones qu'avec des appareils-photos. Ils peuvent ainsi les envoyer tout de suite à qui ils veulent. L'important n'est absolument pas la qualité de la photo — il y a des endroits pour ça — mais l'instant rare et figé que l'on désire faire partager. Après déambulation prolongée, nos exclamations se font moins vives et la fatigue tombe sur nous comme le soleil décline. L'appel du shinkansen (avons-nous entendu sa corne, son cancannement ?) nous ramène à la gare... « On s'y croirait. À quoi bon partir ? » (Éric Chevillard, Ibid., p. 14) Ah ? Tu es donc par chez moi ! Je vois le Yasaka au fond là… Par contre une fois que la fête de Gion commence, mieux vaut aller se cacher au fond de la montagne, avec les Tengu, et attendre que ça se passe ! 2005-07-16 01:08:08 de Acheron
Berlol, tu veux pas un petit chat ? 2005-07-16 01:13:01 de Arte
Encore un effet raté, arté. 2005-07-17 03:09:54 de Arnaud
Normal, Arnaud, aucun effet recherché, juste 3 chatons à donner! Si tu en veux 1 !!! (quel querelleur c'lui là alors ...) 2005-07-17 13:18:33 de Arte
Je préfère les chiens. 2005-07-17 15:08:20 de Arnaud
Querelleur, c'est pas troll! Hein? 2005-07-18 04:34:44 de Christian
Non, ce n'est pas troll, chez Christian. Il faut consulter. 2005-07-18 06:11:51 de Arnaud
Mais si ici on "chat", on ne peut pas "chien" par contre. Peut-être était-ce le sens de l'effet, cher Christian ? 2005-07-18 06:24:10 de Arnaud
|
Samedi 16 juillet 2005.
Du férié, je ne prenais que le chômé. Depuis plus de treize ans, je suis resté imperméable aux divers rituels folkloriques qui animent l'année japonaise. Du férié, je ne prenais que le chômé... Ainsi d'O-bon (お盆), dont je ne découvre que cette année l'utilité pour les vivants, mettant de côté croyances et promesses de l'au-delà. Ce jour marque la fin du rite d'accueil des ancêtres. Ils sont venus le 13 en concombre-cheval et repartent aujourd'hui en aubergine-bœuf. Ils sont venus vite, comme pressés — et pour cela le kyuu de kyuuri (胡瓜, concombre) est le kyuu de kyuukou (急行, express). En revanche, pas de jeu de mot pour l'aubergine, mais comme elle est balourde, elle ira moins vite... Pour ces raisons et pour décorer les autels, des officines de quartier vendent des sachets contenant un concombre, une aubergine et, tressés en paille, un cheval et un bœuf. Avec T., sa sœur aînée, la garde-malade-cuisinière de leur père et Maï, nous assistons à une cérémonie au temple. Nous devons ensuite attendre un moment avant d'aller au restaurant vietnamien où nous avons réservé. Je profite de ce moment pour sortir mon ordinateur portable de mon sac et montrer quelques photos récentes, en particulier celles d'hier. Apercevant qu'il y a du wifi dans l'air, je me connecte et ça marche, tout comme un peu plus tôt à l'Institut franco-japonais où j'étais allé chercher des livres (L'Or et Rhum de Blaise Cendrars, volume 2 des œuvres complètes chez Denoël, et Paulina 1880 de Pierre-Jean Jouve en folio) — ce sont mes premières connections en extérieur (je surveille les commentaires du 12...). Mais ça ne marche pas au Vietnam Alice d'Akasaka où nous allons ripailler, malgré plusieurs réseaux détectés par les antennes de l'ordinateur. Retour et lecture de Cendrars, seul, pendant une heure. L'Or m'assaille d'abord par la superbe tension de l'écriture, cinquante pages en un clin d'œil... Au crépuscule, je remonte à l'appartement de feu le père de T., où sont encore sa sœur et Maï. Il va partir maintenant, on éteint la lanterne. Le dernier rite consiste en une flambée qui doit éclairer nos voyageurs vers la bonne route. Un petit vent nous dissuade de l'allumer sur le balcon et nous descendons dans la rue où ces accroupies autour d'un plat de braises n'étonnent personne, pas même un chat. Chacune passe trois fois au-dessus du feu, superstition ou rite de purification venu d'on ne sait où... Plus tard, Philippe Lejeune dit que les blogs sont encore « un continent inconnu »... et qui le restera parce que ni lui ni Jean-Noël Jeanneney ne savent en parler. Le surplomb de leurs paroles est trop imposant, leur habitude les tire trop vers le passé (on parle bien plus de XVIIIe et de XIXe siècles que de blogosphère). À vouloir comparer et mettre en perspective, ils en ont oublié de regarder en détail leur objet. Le seul mérite, reconnaissons-le, est d'avoir affiché l'intention d'en parler sérieusement. (Version 2, je n'ai pas gardé la version 1) Chaque fois que le sacré se laisse aller, il s'engraisse de religieux. Faites fuir le religieux, le sacré revient au galop. Religieusement observés par tous, les rites tyrannisent d'inutile. Quand et seulement quand le sacré vous concerne, le rite sauve. (version 3, réduite au bouillon) Quand le sacré s'engraisse, il devient religieux. " Depuis plus de treize ans, je suis resté imperméable aux divers rituels folkloriques qui animent l'année japonaise." Meme certaines "matsuri" ? C'est que tu ne connais pas "Yamakasa" a Fukuoka... 2005-07-17 04:49:41 de vinteix
belle photo en noire et blanc... 2005-07-17 15:40:44 de Bikun
|
Dimanche 17 juillet 2005.
Pas encore levée, ni les cigales. Réveil en sursaut avant 5 heures du matin... Et si l'enregistrement n'avait pas démarré... Ai bien programmé le logiciel Total Recorder pour qu'il ouvre la page de France Culture et enregistre à partir de 4 heures (21 heures, heure française) la rediffusion du Bon Plaisir de Claude Simon (du 6 février 1993)... Les yeux à peine connectés, j'entrevois que tout fonctionne bien. À 6 heures juste, faut que je clique pour que ça continue... Après quoi, je vais chercher du lait pour T. — les convenience stores sont toujours ouverts, la chaleur n'est pas encore levée, ni les cigales, d'ailleurs bien timides cette année. Aller-retour je croise 26 personnes, que des hommes... Où sont les femmes ? Je vais me recoucher jusqu'à 8 heures. Je ping contre Bikun qui pong, ça finit par 7 parties à 4 et 106 point à 102, le tout pour lui. Cette fois, j'incriminerai mes nouvelles chaussures. Ça frotte au tendon d'Achille que j'avais déjà l'an dernier abîmé, ampoulé, fait saigner. Aucune envie que ça recommence. Il m'accompagne et me conseille chez Bic Camera pour acheter des clés USB pour connexion de réseau sans fil — il y a déjà je ne sais combien de normes qui se complètent, se chevauchent, se concurrencent. On fait un choix panaché, ça ira. Après nos pâtes, saupoudrées de propos sur les mœurs de Dushanbe, on se quitte et je rejoins T. à l'autre bout de Shibuya, au restaurant du 9e étage de son centre de sport où, pendant qu'elle se désaltère avec une de ses charmantes compagnes d'althères, je sors mon portable pour encore une fois réussir à le connecter à un réseau alentour — l'expérimentation continue... Puis tirer pousser lever quelques fontes, bon prétexte pour ensuite passer une heure aux bains — douche, hammam, sauna, bain à remous... ramolli, les quatre fers en l'air à fixer les bulles... mous et remous... mourir... meurent tous... mourons, mourrons tous... mon Simon aussi... Oh si... ça y est... allez les bulles, montez crevez tournoyez... un petit tour et noyé... voilà, ça y est, lui aussi, il est parti... ça fuse de partout, radios, magazines, hommages au petit pied, au pied levé, bulles de savants... de savons... faire mousser les fantômes... pourquoi pas se taire... laisser mourir... mous et durs meurent de même... riches et pauvres... superposés, interpénétrés... connus inconnus... là dans mon bain à bulles pareil... kimochi ii — que c'est agréable... bain hanté... pourquoi partir... pourquoi pas... faire des bulles moi aussi... continuer, mousser, cette surface du monde... habité et hanté... faire mon petit tour... allez les bulles, montez crevez tournoyez... pas de sens, la vie... oui, tu me l'as dit... chaque ligne tu le redis... juste la vivre... te faire lire à des qui, juste pour dire ça... qu'ils sachent... faire mousser ça... mon Simon, te faire notre... pas un autre... qu'on te lise bien... pas de mourron à te faire... y'a du boulot... Certains le font déjà... et alors, la photo dans le bain à bulles ? étrange ton approche célinienne à petits points de la mort Simon dans une des émissions rediffusées par Culture il dit qu'avec Proust c'est le plus grand écrivain français première moitié de siècle "à cause de la musique, c'est évident" ceci dit, dans notre système devenu complètement consensuel "une actualité par jour, l'actu du jour tout le monde en parle et le lendemain place à la suivante" on n'a pas été noyé sous les flots d'hommage Le Monde a fait service minimum, Libé a bien travaillé, et bien sûr Fr Culture, mais on peut pas dire que ce soit allé plus loin... quant aux gens qui ont lu "Histoire" intégralement, un jour on les décomptera, on devrait pas être si nombreux dans la salle de sport! et dernière question : une fois que tu les as "soulevées", tes "fontes", tu les reposes par terre ou tu les laisses en l'air ? 2005-07-18 06:48:41 de FBon
Les fontes, je les repose dans des casses... Comme ça, ça va directement du sport au texte ! Pour la forme du texte, je cherchais une forme qui soit rapide et changeante, avec des échos, comme les remous de bulles. Dans cette direction, on arrive vite au débit célinien, surtout si on interpelle. Donc pas comme Doubrovsky, Sollers ou Paillard par exemple. Mais pas envie de prolonger trop longtemps... Côté hommage, j'ai vu aussi pas mal de blogs. Le plus intéressant, c'était que les livres de Simon se sont vendus comme jamais. Il y a en ce moment même des gens qui le lisent (sans que ce soit dans le but utilitaire de passer son agrégation). 2005-07-18 07:07:22 de Berlol
Rien à voir avec la choucroute, comme on dit chez nous, mais cela m'étonne que tu ne parles plus du tout du volley-ball féminin japonais. Quelle défaite frustrante hier ! L'as-tu vue ? 2005-07-18 08:51:09 de Manu
c'est vrai ce que tu dis, on devrait mourir tous les jours, si ça permet de vendre ses livres 2005-07-18 11:46:13 de FBon
|
Lundi 18 juillet 2005.
Happe l'œil et entraîne tout le cerveau. Dans un certain contexte, Caroline écrit que « la durée n'apporte rien au propos.» Et je la comprends très bien. Aussi apprécié-je de plus en plus les formes brèves, telles que défendues et promues par Florence Delay, par exemple (mais pas les mièvreries delermiennes ni la fausse profondeur haïkaïenne). Cet après-midi, j'ai fini la lecture de L'Or de Cendrars, un classique, peut-on dire, qui m'avait été recommandé il y a fort longtemps et que je n'avais jamais lu. De Cendrars, je ne connaissais que la Prose du transsibérien — « Et ma vie ne me tient pas plus chaud que ce châle écossais.» Les photos de l'auteur, je ne sais pourquoi plus souvent montrées que celles d'autres auteurs, avaient joué pour moi cet habituel rôle de repoussoir — comme si voir la tête du bonhomme devait indiquer quoi que ce soit sur l'écriture et les rapports que l'on va entretenir avec elle (et s'il est beau et s'il ne l'est pas, et s'il a la barbe, la pipe, les cheveux longs, etc.), idem pour une femme, bien sûr. En revanche, une fois l'auteur lu, voir des photos, ou mieux encore rencontrer la personne, tout cela vient se fixer sur un vécu textuel et l'enrichir, le fleurir. Pour moi, il faut donc que le vécu textuel soit premier. J'appelle vécu textuel ce que je vis personnellement dans mon rapport à un texte durant tout le temps de sa lecture ; le temps de sa lecture incluant les moments où je lis effectivement, les moments où je pense ou rêvasse consciemment à ce que j'ai lu et les moments probables où ce que j'ai lu ou en ai pensé participe de mon activité onirique inconsciente. Tenant compte de cette définition, on comprendra peut-être mieux comment une (des) photo(s) de l'auteur vue(s) avant de lire vien(nen)t parasiter, voire invalider mon bon plaisir de lire. On sait qu'aristocratiquement il est toujours demandé aux auteurs, aux artistes ce qu'est leur bon plaisir. On ferait bien de le demander à des lecteurs de base. Pour en revenir à Cendrars, L'Or se lit à une vitesse phénoménale. Le texte fonctionne comme un engrenage qui happe l'œil et entraîne tout le cerveau. Le secret réside dans une volonté de narration dynamique évitant tout pathos, toute introspection, toute psychologie, pourrait-on dire. On taille à la serpe dans de la fresque historique, au présent le plus souvent et en phrases courtes. Mais... mais il n'y a pas une seule phrase convenue, banale, aucun stéréotype, aucune gratuité, tout est énergie textuelle. Moi qui ai toujours soigneusement évité les pathétiques ou lyriques épopées de l'Amérique et de l'Ouest américain, j'ai été bien pris, cette fois ! Avec T. à Shinjuku quand le soleil descend, dans quelques magasins d'informatique, pour ramasser des devis. Et puis finalement acquérir la bête qu'elle doit maintenant dompter : un Loox de Fujitsu. Dire à Bikun que le rayon de livres français du Kinokuniya de Times Square (entre Shinjuku et Yoyogi) n'a pas diminué de moitié comme il le croyait : soit il n'est pas allé au bon endroit (il n'y a pas de honte...), soit il n'a pas su passer de l'autre côté du rayon où il a trouvé les sciences sociales, philo, etc., pour arriver aux livres de fiction ! (là, bon, c'est plus grave...) Ça sera pour la prochaine fois... Enfin, remercier, m'incliner bas, m'étonner publiquement de la réussite, de l'intention ! Et encourager toujours avec le même optimisme les tentatives d'une réticularité intelligente, créative, telles que nous la montre Jean-Claude Bourdais depuis des mois maintenant (bientôt un an), et parfois avec tant d'amitié que j'en reste sans voix ! Arghhhhh!! 2005-07-19 01:56:57 de Bikun
Vraiment excellent, le blog de JCB !! Il a vraiment de ces idées ! Excellent. Au fait, Amour, Gloire et Beauté, ça continue encore ?! 2005-07-19 02:45:32 de http://
Bikun, ton "Arghhhhh!!", c'est pour le Loox ou pour le Kinokuniya ? C'est pas clair... 2005-07-19 07:21:22 de Berlol
merci 2005-07-19 02:45:32 de http:// Et oui ça continue. Sur France 2 tous les matins à 9 heures. Depuis 18 ans (début en 1987) les Forrester et les Spencer se déchirent encore et n'ont résolu aucun problème ! Ridge n'arrive pas à chosir entre taylor et Brooke (l'ex femme de son père), Sheila n'a toujours pas retrouvé la raison et n'arrête pas de tenter d'empoisonner Stephanie (lafemme d'Eric), sally continue de piquer les dessins de la collection Forrexter... dans l'épisode d'aujourd'hui Darla doit avouer à Macy qu'elle attend un enfant et Eric va surprendre Ridge et Bridget en train de s'embrasser.... Le plus drôle est que le temps passe et que tous les acteurs malgré les liftings et un maquillage délirant ont vieilli (oh temps suspend ton vol...) et qu'ils ont presque tous atteint l'âge de la retraite... Bon, je ne vais pas me moquer...moi ça fait 57 ans que ça dure, que je n'ai toujours pas résolu non plus un seul problème, et que j'ai presque atteint aussi l'âge de la retraite ! Bien à vous tous et ravi d'inscrire sur le journal littéréticulaire un commentaire sur Amour Gloire et Beauté...ce qui va bien sûr sur lui amener dès demain trois millions de lecteurs supplémentaires... 2005-07-19 08:51:39 de jcb
Je vois que ManuZik n'est pas en mauve (avant l'application de nouvelles couleurs chez "berlog") sur les copies d'écrans trouvées sur le blog de JCB. Comment cela, n'auriez-vous pas encore visité mon site??? ;) Quant à moi, je devrais visiter plus souvent le vôtre, c'est vrai qu'il est très créatif! Bravo! 2005-07-19 09:47:01 de Manu
Berlol, mon arghh c'est pour Kinokunya! Et comme je me trouvais à Shinjuku aujourd'hui, je suis d'abord aller faire un tour à Tokyu hands puis Kinokunya et effectivement, j'ai remarqué que je n'avais pas fais le tour du rayon! Je n'étais pas venu la depuis presque 3 ans et je pense qu'ils ont changé l'agencement du rayon. J'ai donc raté la moitié du rayon... Pour le Loox, il faudrait booster un peu le cpu... 2005-07-19 15:01:22 de Bikun
|
Mardi 19 juillet 2005.
Ai vibré sur toutes les fréquences ! Le 19 juillet 1805. Napoléon développe quelques idées sur l'instruction du peuple : « Je préfère voir les enfants d'un village entre les mains d'un moine qui ne sait rien que son catéchisme et dont je connais les principes, que d'un demi-savant qui n'a point de base pour sa morale et point d'idée fixe. Un frère ignorantin suffit à l'homme du peuple » Le 19 juillet 1905 : Les soldats japonais à la guerre. « Les soldats japonais partant à la guerre (contre la Russie depuis de longs mois) portent à leur cou une carte postale, faite avec de la soie, entourée d’une bordure noire assez artistique. Sur ces cartes figurent l’adresse de la personne à laquelle ils désirent faire connaître en premier l’annonce de leur mort. S’ils sont tués, la carte est timbrée, du champ de bataille avec le cachet du régiment certifiant la mort, et envoyée à son destinataire.» Le 19 juillet 2005 : Campagne MSF vue au cinéma. L'aporie de l'aide : « 1 journée 50 yens ». Pour venir en aide aux enfants d'Afrique, on recourt au don des personnes des pays dits riches en leur montrant des images d'enfants sous-alimentés. Sans doute est-ce actuellement encore le seul moyen de sauver ces enfants, puisque les gouvernements des pays dits riches ne prennent pas les mesures drastiques qui permettraient de stopper net cette situation de l'Afrique. Aussi, je ne critique ni n'insulte cette entreprise. Mais est-il nécessaire, dans la communication, de marchandiser l'aide, de transformer le petit Africain en un produit de consommation en affichant son coût : 1 journée 50 yens ? Ainsi sur trois siècles, on voit que la communication n'est toujours pas maîtrisée, et que l'individu est, d'une façon ou d'une autre, paradoxalement méprisé dans le mouvement d'aide qu'il reçoit. Napoléon et son « suffit », le soldat japonais portant son faire-part pratique, et aujourd'hui le don devenu consommation. Le cinéma, c'était notre cinéma de quartier où passe ces jours-ci La mauvaise Éducation d'Almodovar. Une très bonne surprise après le dernier vu dans lequel ça se traînait un peu, dans mon souvenir... La construction du récit, basée sur une succession imprévue d'instances de narration qui réorientent et changent le sens d'une histoire d'enfance et ses conséquences sur le présent filmique est d'une grande audace. Les mises en abyme du cinéma dans le cinéma, par le choix d'un scénario dans le scénario, le projecteur de cinéma dans le projecteur de cinéma et la petite caméra super 8 dans le film grand format s'intègrent parfaitement dans le rythme du film et nous rappellent les meilleures constructions almodovariennes. C'est aussi une modeste (mais superbe) contribution à l'actuel débat de société sur la pédophilie dans l'enseignement religieux... Ça, c'est de la communication bien faite ! Quel linguiste disait que la réussite dans l'acte de communication était en fait l'exception ? (Je crois bien que c'était JFM qui m'avait parlé de cela...) Après le goupillon, la roulette : Dire à Bikun (et je prie pour qu'il n'y voie aucun mépris) que le dentiste est d'accord pour le voir avant son départ du Japon. Il peut téléphoner au cabinet dentaire au 03.3405.0995. Nous avons donné son nom au praticien après qu'il m'a tenu ce matin — grosse séance — près de deux heures la bouche ouverte. Je peux dire que j'ai vibré sur toutes les fréquences ! (Ce qui ne nous a pas empêchés, T. et moi, d'aller déjeuner ensuite au Saint-Martin.) Encore deux petits rendez-vous et mon bridge sera posé avant le départ en France... 2005 : "là où il y a un curé, il y a moins de déliquance que là où il n'y en a pas" N. Sarkozy (1er). 2005-07-19 18:57:08 de Arte
J'ai toujours vu d'assez bons films à Ginrei Hall (et toujours le spot MSF). Je regrette beaucoup de ne plus avoir cette salle près de chez moi, même s'il faut de toute façon en chercher une autre pour aller voir Star Wars & Co. Bon, aller, je vais vite me gaver des derniers yaourts français avant qu'ils ne soient aromatisés à la sauce cola... 2005-07-20 02:49:18 de Manu
Chut... tu vas leur donner l'idée... Si Danone reste français, on va le faire nous-mêmes le yaourt au cola ! D'ailleurs, c'est du pipeau total, cette notion de "fleuron français" avec laquelle font semblant de s'indigner d'une même voix nos politiques et nos journalistes. Il y a longtemps que, derrière une communication pour gogos, ces trusts se foutent pas mal de leur pays d'origine ! 2005-07-20 03:35:48 de Berlol
Il s'agit d'Antoine Culioli : "la compréhension est un cas particulier du malentendu". On voit cela tous les jours. Pour plus de détail, voir http://www.google.fr/search?hl=fr&q=culioli+%22cas+particulier+du+malentendu%22&btnG=Rechercher&meta=lr%3Dlang_fr 2005-07-20 04:26:39 de JFM
j'ai téléphoné moi aussi, mais il m'a répondu qu'il ne faisait pas de visite à domicile à part ça "au St Martin, T et moi" sans dire le menu et si c'était du poulet frites y a un relâchement certain au JLR 2005-07-20 07:18:47 de FBon
Merci Berlol! Je vais tâcher d'aller le voir l'arracheur de dents!!Pas à Nag aujourd'hui finalement? H- 2 semaines... 2005-07-20 17:01:05 de Bikun
|
Mercredi 20 juillet 2005.
Maigrir ou s'aigrir. « C'est la veille de son départ pour l'Afrique et il doit encore se protéger de la pluie. Mais au contraire, il renverse la tête en arrière, il ouvre la bouche, il boit l'averse jusqu'à la dernière goutte, il se désaltère tant qu'il le peut encore, il imbibe tous ses tissus, il remplit ses tubes et ses tuyaux, sa vessie est une outre précieuse, une poire pour la soif. Demain commence une longue période de sécheresse. Il essaie de coudre de l'eau dans ses poches.» (Éric Chevillard, Oreille rouge, p. 29.) J'en suis beaucoup plus loin dans le livre, notamment grâce à la demi-heure de vélo que j'ai pédalée au centre de sport, transpirant dès le début puisque venant de l'extérieur où il faisait déjà assez chaud — mais pas autant que l'an dernier, je crois. Je voulais cependant citer ce passage qui me paraît bien dans la manière de Chevillard — et d'abord en pensant à la coupure d'eau de jeudi dernier... Pour cet opus, ce n'est pas le hérisson naïf et globuleux qui récurre mais la forme paragraphe d'une centaine de mots + alinéa-queue d'une douzaine de mots. Un fil métaphorique ludique est suivi et divisé pour faire surgir des expressions toutes faites qui collent à la situation tout en se signalant comme factices, jouées. Pourtant, dans bon nombre de blocs textuels, l'alinéa-queue est inventif et décalant : il hirsute du texte. Comme je consomme les trois-quarts de mon sucre cérébral pour Cerisy et que je dois aussi corriger des rédactions d'étudiantes de 3e année (avant de surveiller puis corriger les partiels de mes 1ère et 2e années dans les jours qui viennent), il m'en reste forcément très peu pour remplir ce journal. Il devra donc maigrir ou s'aigrir quelques jours... Écrire ou aigrir, that is the question ! Quand même, je ne puis passer sous silence que j'ai reçu un très beau courriel de XXX qui m'écrit notamment à propos du JLR : « je suis étonné(e) (...) qu'aucun développement ne s'engage véritablement sur un thème quelconque (...), ou que, si développement il y a, immédiatement il s'agisse soit de "briller" (et là, devant qui, à part le maître des lieux ?), soit de s'opposer avec animosité, même voilée (...), ou rancune. Ce qui m'étonne, c'est que cette animosité ne se trouve QUE sur les sites disons, à vocation "intellectuelle". Elle est absente des blogs moins "ambitieux", sur lesquels j'observe des liens fort se tisser entre commentateurs...» Ces remarques m'ont tout d'abord fait souvenir d'un certain constat d'asymétrie qui a presque un an (une éternité dans la blogosphère — qu'il faut spiraler pour qu'elle littéréticule). Et puis elles vont tout à fait dans mon ébullition cerisyenne. Depuis l'an dernier, des éléments de réponse sont apparus ; le plus recevable étant qu'un journal n'est pas un forum. Dont il découle que certains ont cessé des blogs pour ouvrir des forums parce qu'ils voulaient plutôt échanger que produire. Dont il découle encore que s'il y a développement et engagement, pour reprendre les termes de XXX, c'est entre des journaux, via citations, allusions, parallélismes ou perpendicularités, comme je me sens engagé dans une constellation avec Jean-Claude Bourdais et François Bon, car il y a des choses littéraires qui passent, qui se passent et qu'on se passe — avec des patatoïdes comme à l'école, il y aurait une petite intersection à colorer ; et en relation galactique avec une dizaine d'autres blogs ou journaux, dont quelques-uns sont dans cette liste (il y en a aussi que j'exècre). Quant aux blogs moins "ambitieux", je n'ai pas constaté de liens plus forts dans ceux que j'ai vus (et je ne les ai pas tous vus, of course). N'était-ce pas un effet rhétorique de XXX pour contraster son panorama ? D'ailleurs, je suis assez content, et même... assez fier d'au moins une dizaine de commentateurs. J'essaie de ne pas écrire pour eux, mais dans mon inconscient, ils ont déjà pris une place de choix à côté de la nébuleuse noire... C'est ainsi que j'appelle les Frôlement, feulement, mon moteur. je vous découvre...Que dire? Je suis étonnée... "un journal n'est pas un forum".MAIS UN BLOG n'a pas une forme fixe ..Il peut être un forum, un journal, un recueil de poésie...Il réunit nos pensées du moment.....Il autorise la discussion à l'instar du forum. certaines choses sont à éclairer... Cordialement, 2005-07-20 18:17:24 de je vous découvre
Sourire 2005-07-20 19:40:00
Le blog est "pseudopodique ", même s'il a un contenant, une enveloppe que le blogueur semble redessiner au fur et à mesure. Je suis étonnée à mon tour ( et souvent déçue) que les échanges perdent aussi facilement consistance ou constance dès lors qu'il y affleure des dissonances de nature banalement affectives :rivalités et affrontements qu'on retrouve dans toutes les dynamiques de groupe naturel ou artificiel. Le blog permet l'esquive, le joker, le silence entendu comme le skud,l'intimidation avérée,le refus. Dans la mesure où l'espace demeure totalement ouvert, il est comme un pays sans frontières (En existe-t-il ?) où tous les braconnages sont implicitement autorisés. Jean Claude BOURDAIS a résolu le problème en sélectionnant ses interlocuteurs, François BON très expérimenté dans les collectifs d'écriture, sépare nettement les espaces d'interactivité de ses propres textes ce qui lui permet une distance suffisante au jour le jour. Il laisse les lecteurs venir à sa rencontre et favorise leur autonomie d'écriture en intervenant le moins possible directement. De tout cela, il déduit des mouvements et des formes d'écriture qui alimentent sa pensée d'écrivain. Il y aura de plus en plus de lui et de moins en moins des autres dans son écriture, alors que tout a l'air d'amener le contraire. Je suis très intéressée par sa démarche dont l'érudition n'est que la boîte à outils portative qu'il faut toujours trimballer partout pour faire crédible. Un mécano sans pince-croco ça fait pas pro. Et il y aura de plus en plus de corps et de voix vive dans sa quête. On écrit pour que la vie soit tangible et vivante pour de bon (si j'ose dire...)il faut en vivre aussi...(Vendre des mots par exemple sous jaquette décente). Avec vous BERLOL, c'est encore autre chose... cela ressemble plus à une agora hors-les-murs hexagonaux.Ce blog vous relie à la langue maternelle (où vous incluez la belle écriture littéraire et philosophique) et à ceux qui la partagent volontiers avec vous. Le journal est un pré-texte, une sorte de tournoi d'entraînement comme au ping-pong, vous ne vous prenez pas "longtemps" au sérieux même si vous proposez souvent des thèmes graves et des sujets à méditer (seul ou à plusieurs). On n' aime pas les gens trop sérieux et trop didactiques, ils empêchent la distraction, le contournement des vraies questions que se pose tout un chacun à un moment ou à un autre. Le plaisir pris à décortiquer des notions littéraires qui accentuent "l'asymétrie" entre initiés et non initiés, n'est pas un plaisir coupable. Il existe et il est tout aussi respectable que celui qui consiste à prendre tout à la légère pour ne pas trop s'angoisser dans les discussions. Mais il y a une limite à la désinvolture et à la disqualification systématique . J'en ai fait plusieurs fois les frais sur votre blog. Sur les questions d'éthique ( et non pas de morale judéo je nesais quoi) je suis intraitable et redoutable . Ceci dit, quand il s'agit de débats conceptuels sur des notions maniées par des universitaires, il est bien évident que tout le monde ne peut pas suivre, alors déboulent les contributions de prestance et de remplissage qui ne visent parfois que le simple fait de dire : "Je suis là, ne m'oublie pas, suis-je toujours dans tes petits papiers ?").Quel est le contenu d'une amitié ou d'une connivence qui s'incarne dans les mots d'écran publiés au plus grand nombre ? S'agit-il d 'un score d'audience à atteindre ? S'agit-il d'un entonnoir filtrant qui permet de repérer le bon suc et de laisser déborder la lie des alliances ? A Cerisy , il y aura matière à langage et à balisage. Je ne doute pas que votre expérience y ajoutera le poids du vécu. Bien cordialement. 2005-07-20 20:31:32 de Marie.Pool
Tu pars quand pour Cerisy au fait ? 2005-07-21 07:36:07 de Arnaud
Au sujet de cette remarque de XXX, moi je n'ai jamais eu l'impression que d'aucun chercha à briller, lors des joutes qui ont eu lieu ici. Chacun exprima son point de vue, puis l'a défendu. Et voir dans ce qui fut des échanges de vues une tentative de "briller" me semble bien superficiel. D'autre part, si ces joutes ont pu être violentes, cela ne me semble en rien critiquable. Car il y a un moment où l'on doit abandonner le politiquement correct du "tout le monde il est gentil" et exprimer clairement l'antagonisme politique (souvent) qui traverse les parties en présence. Si dans ces blogs "moins intellectuels" les gens se bagarrent moins, c'est peut-être aussi parce qu'ils ne discutent pas vraiment. 2005-07-21 07:59:17 de Arnaud
Petit problème de signature. C'était moi, les deux messages ci-dessus. Sinon, pour parler un peu de la Paix, voici une nouvelle d'AFP qui montre que la Guerre nous préoccupe tous en ce moment. « AFP 21.07.05 03h35 David Lynch cherche 7 mds USD pour promouvoir la méditation transcendentale Le metteur en scène américain David Lynch cherche à lever sept milliards de dollars pour financer un ambitieux programme de promotion de la méditation transcendentale, destinée à obtenir la paix mondiale, a-t-il déclaré mercredi dans un entretien à l'AFP. M. Lynch, 59 ans, rendu célèbre par des films sombres et dérangeants comme "Blue Velvet", "Eraserhead" et "Twin Peaks", doit lancer jeudi la "Fondation David Lynch pour l'éducation basée sur la conscience et la paix mondiale". "Je veux lever sept milliards de dollars", a-t-il déclaré, affirmant que que cette méthode améliore la santé, empêche le stress et les tensions et réduit la violence. Le but de la fondation est de faire en sorte que la méditation transcendentale soit enseignée dans les écoles du monde entier. "Cela fait rire les gens (...) Mais la vraie blague est que nous ne rions pas lorsque le gouvernement américain construit une bombe à deux milliards de dollars qui ne sert qu'à tuer", a ajouté le réalisateur, interrogé dans son studio du quartier de Hollywood, au nord de Los Angeles (Californie, ouest). M. Lynch, qui confie pratiquer la méditation depuis 32 ans, a suivi dans cette voie les Beatles, qui, à l'initiative de leur guitariste George Harrison, avaient suivi les enseignements en Inde du gourou Maharishi Mahesh Yogi. Avec 8.000 personnes en train de méditer et de propager des ondes positives, la paix va s'installer graduellement sur la terre, a expliqué M. Lynch, citant la théorie de la physique quantique à l'appui de ses dires. "C'est vrai, ça marche", a-t-il affirmé. "C'est abstrait, mais très réel". » 2005-07-21 08:03:40 de Arnaud
J'ajouterai simplement que parfois ça parle beaucoup, mais on ne sait pas de quoi ça parle. C'est comme ce que disait Deleuze : les gens parlent, parlent... mais on ne voit pas de quels problèmes ils parlent. Je dis bien "parfois"... car il y a aussi parfois de "beaux" échanges, qui interpellent, suscitent la discussion ou la méditation, énervent ou réconfortent, étonnent, intriguent ou ravissent (plus rare, le ravissement)... 2005-07-21 08:39:13 de vinteix
Toujours dans la serie People, sachant que nous sommes tous préoccupés par la paix des ménages : mercredi 20 juillet 2005, 13h05 Jude Law et Sienna Miller : c'est fini à cause de la nounou ! L'acteur et l'actrice qui étaient fiancés depuis les dernières fêtes de fin d'année ne se marieront sans doute jamais... Jude Law a trompé la très belle Sienna Miller avec la nounou de ses trois enfants Daisy Wright. Sadie Frost, l'ex femme de l'acteur, aurait d'ailleurs viré cette dernière après avoir appris la nouvelle par un de ses enfants. Sienna Miller se sent profondément trahie d'après le Daily Mail, surtout que l'acteur, au lieu de s'excuser, lui a en plus affirmé que c'était de sa faute s'il l'avait trompée. D'après une source proche de l'actrice, il lui a reproché que "quand elle ne faisait pas la fête, elle dormait et lui a tout mis sur le dos." L'acteur aurait séduit la nounou de ses enfants à la Nouvelle Orléans sur le tournage de All the Kings Men. Il vient d'émettre un communiqué exprimant ses "sincères regrets" et y ajoute : "Je veux tout simplement dire que j'ai profondément honte et que je suis désolé d'avoir blessé Sienna et les personnes qui nous sont proches. Je n'ai aucune excuse pour avoir agi ainsi et je regrette sincèrement ce que j'ai fait." 2005-07-21 09:18:42 de arte
Ceci-dit, peut-être qu'elle était séduisante, la "nounou" ;) 2005-07-21 09:49:38 de Arnaud
|
Jeudi 21 juillet 2005.
Plus envie de rire. « On attire Oreille rouge sur la piste de danse. Il imite les pas à contretemps, gauchement, tous ses gestes trop près du corps : décidément, il ressemble à son couteau suisse — fines lames repliées entre les oreilles rouges.» (Éric Chevillard, Oreille rouge, p. 49) Mais soudain, on n'a plus envie de rire... Après être allés au restaurant chinois pour éviter de faire la cuisine, Bikun et moi étions en train d'installer une clé USB pour connecter mon ordinateur au réseau sans fil, en même temps il me donnait un petit cours pour que je gère moi-même le réseau local... À ce moment-là, T. m'a téléphoné pour me dire qu'il y avait eu de nouveaux attentats à Londres, ce que nous confirmait alors la télévision japonaise avec des images de rues londoniennes désertes. Pour avoir des infos en français, j'ai démarré I-Télé, dont j'ai mis en favoris l'adresse directe (à partir du navigateur, ça ouvre automatiquement le Windows Media player, c'est permanent et redimensionnable, alors que par la page web de I-Télé, l'écran est minuscule et s'arrête toutes les trois minutes). Le lendemain. À propos de ces « petites bombes » pour des opérations terroristes « ratées », et en comparant avec les attentats de Madrid l'an dernier, j'ai entendu parler pour la première fois de « répliques », « comme dans le cas de tremblements de terre », ajoutait-on. Cela signifie-t-il que le terrorisme est maintenant un risque naturel ? Ce serait nier que les terroristes soient des êtres humains (ce que vient de dire le président pakistanais), mais par ailleurs ce serait reconnaître qu'il existe des forces (terroristes) extrêmement puissantes qui ont des causes (historiques) et des fonctionnements scientifiquement observables — ce qui serait aussi politiquement les accepter. Or ce type d'expression est rarement une invention de journaliste. Beaucoup plus souvent, c'est l'affleurement (tardif) dans le langage courant d'une pensée qui a déjà fait son chemin dans les classes digireantes. Pour les populations, c'est au contraire une expression qui leur propose, par le biais de l'analogie, une nouvelle façon de penser. De même que le travail est flexible (et le travailleur, donc), par exemple, le terrorisme serait naturel... Moi non plus ! Et ça fait déjà longtemps... Cf par exemple "Le sillon des sens" par Bernard Noël et Jacques Clauzel, cité dans remue.net : "la salive éclabousse un mur blanc la mèche verbale met à feu la mine des images massacre en cours de la mémoire par explosion de tête la pensée s'exile dans les yeux chacun s'en va de nuit" Non ! Le terrorisme n'est pas une catastrophe naturelle, elle est un fléau culturel et a-culturel , une sorte de haine anonyme contre la vie... il faut que ça meure, que ça ait peur, au nom de rien, au non du néant et de l'absence de pensée propre... Le terrorisme est une maladie grave et virulente...Elle puise dans le terreau de la frustration et de la vengeance aveugle.Elle est folle et détestable. 2005-07-22 08:43:54 de Marie.Pool
|
Vendredi 22 juillet
2005. Ô fleurons, Ô pavillons ! Le « fleuron » Danone... sous « pavillon » français. Ou : comment les médias vous rhabillent l'actualité, avec du vocabulaire de rêve, de mythe et d'aventure. De la poésie, quoi ! La réalité est un peu plus prosaïque et il faut être « pragmatique », dit aux chercheurs d'emploi notre premier ministre poète. C'est le monde à l'envers... Je préviens à la cantonnade : je n'active pas une adresse web finissant par .exe dans un courriel qui me dit en anglais que j'ai reçu une carte postale virtuelle ! Si quelqu'un m'en a réellement envoyé une, qu'il le sache. Par ailleurs, je n'ai pas de compte PayPal ; ce n'est donc pas la peine de m'envoyer un vingt-troisième courriel en anglais pour me dire que mon compte est menacé de je ne sais quoi. Enfin, je n'ai aucune intention d'aider qui que ce soit à aller récupérer une hypothétique fortune déposée par son père dans une banque avant d'être massacré par l'une ou l'autre des nombreuses bandes armées qui rôdent dans le monde, même si l'on me l'écrit en français. Je passe sûrement à côté de merveilleuses aventures contemporaines... Je dédie cette photo que j'intitule « Pour qui nous prend-on ? » à une amie qui vient d'étrenner son ordinateur flambant neuf après que Bikun est allé le lui installer... Ce paysage bellifontain, si ma mémoire est bonne, avait servi pour un site web dans le cadre d'un stage de formation de formateurs dans les Alpes japonaises. J'essayai de faire croire à de jeunes enseignants (souvent plus âgés que moi) qu'une présentation amusante n'était pas contraire à la navigation dans un site sérieux... En 1997 ! J'avais rendu cliquables les zones écrites pour ouvrir différents dossiers relatifs à leurs activités et présentant leurs productions textuelles. Je m'aperçois que je n'ai plus actuellement de logiciels me permettant de faire ce que l'on appelait alors, je crois, du mapping. Comment fait-on aujourd'hui ? Et comment cela s'appelle-t-il en français ? « L'hippopotame est exclusivement végétarien. Il mâchonne dans la journée les plantes aquatiques à sa portée mais il se nourrit vraiment à la nuit tombée, parcourant jusqu'à cinq kilomètres dans les terres pour assouvir sa faim énorme. Il ingurgite facilement quarante kilos d'herbe et de graminées et cause parfois des dégâts importants dans les plantations. Les raids nocturnes du troupeau créent des chemins de terre aussi larges que des routes entre le fleuve et les pâturages avec toute une arborescence de petits sentiers individuels, voyez. Ces voies sont ensuite empruntées par d'autres animaux qui savent qu'au bout ils trouveront à boire. Toka a sorti sa perche de l'eau et désigne un chemin, en effet, sur lequel tout à coup apparaît un homme porteur de deux arrosoirs.» (Éric Chevillard, Oreille rouge, p. 77.) Le monde à l'envers, je vous dis... la loi et l'histoire jouent en faveur des defleuronneurs et des baisseurs de pavillons 2005-07-22 12:35:14 de ali guieri
les mômes de mes mômes on leur mettra du Pepsi-Cola au lieu de petit Suisse dans le pot de yaourt : et quelques usines pourront fermer entre Le Mans et Laval, on n'aura plus besoin de lire Jean-Loup Trassard et d'ailleurs on n'y comprendra plus rien pour le mapping, Bourdais le pratique allègrement ? Moi j'ai toujours été réticent, mais sur Mac avec Fireworks je saurais faire j'aime beaucoup la pancarte blanche au milieu des autres 2005-07-22 14:27:32 de FBon
François B me fait réaliser qu'en effet j'en ai beaucoup fait au début. Mais j'ai tendance à diminuer et de m'en servir de moins en moins. On en trouve de très beaux exemples chez Le Lievre de Mars (Le terrier, voir sa bibliothèque) et chez Philippe de Jonckheere (le désordre), toujours justifiés et enrichissants. Je me suis aperçu aussi que beaucoup de gens ne balladent même pas leur souris sur l'écran et ne repèrent donc pas ces différents liens possibles à l'interieur d'une même image. (une zone de l'image= un lien) !(d'où le fait qu'on appelle ces images des images en coordonnées). :-) 2005-07-22 17:14:43 de jcbourdais
Mapper est entré dans la langue française. Exemple de conversation sur un forum de mapper : >Il est maintenant possible de mapper le slider en lancant le process AddHotkeys.exe >>J'ai mappé, et c'est fun, mais SKtools pour killer le process n'étant pas gratuit, j'ai cherché et trouver un freeware faisant la même chose : PHM Task Manager >Pourquoi tu kill vu que tu peux mapper et émuler la molette en même temps? >>Oui, mais tu peux plus mapper les ports pour un net partage >ah ok. Je vois. ("smiley smile" ) Tu vois ? 2005-07-22 19:21:59 de arte
en fait, mon rapport à l'image ci-dessus c'est que j'aime pas la betterave c'est vraiment ça et surtout ça (journal littératiculinaire, addendum) 2005-07-22 21:42:06 de FBon
La bête ou la rave , François ? On peut la cuisiner autrement qu'en petits cubes vinaigrette : La mousse de betterave à la truffe : Prêt en 20 minutes - Attente 30 minutes Mixez 300g de betteraves,4 cuil.à.s de yaourt crémeux,1 cuil.à s. de vinaigre de cidre, 3 cuil.à.s. d'huile d'olive, sel et poivre. Ajoutez deux blancs en neige. Répartissez dans des verres. Réservez 30 minutes au frais. Servez frais parsemé de truffe rapée. Les recettes sont prévues pour 6 personnes. "Femme Actuelle" N°1052 Novembre 2004, Fêtes Plaisir, p.66. 2005-07-22 22:43:24 de Marie.Pool
Chômage, fin de cycle du capitalisme, tensions internationales, refus du dialogue, militarisation... « Un rapport du Pentagone met en garde contre les capacités militaires croissantes de la Chine LE MONDE NEW YORK de notre correspondante Sa publication a été retardée, il a été relu de près au département d'Etat, mais il a fini par être publié, mardi 19 juillet, à Washington. Le rapport annuel du Pentagone sur l'état de l'armée chinoise fait part des inquiétudes américaines sur le renforcement des capacités militaires de la Chine. Selon les Américains, Pékin entretiendrait le troisième budget militaire du monde, derrière Washington et Moscou. A moins d'une semaine de la reprise des négociations sur le nucléaire avec la Corée du Nord, dont la Chine est le pivot, la sortie d'un texte qui affirme que les dépenses militaires de Pékin sont deux à trois fois plus importantes que ce qu'annoncent les Chinois a fait l'objet d'un débat entre le Pentagone et le département d'Etat. Avant même la parution du document, les responsables américains ont insisté sur le fait que la Chine n'est pas considérée comme une menace à Washington. Mercredi, c'est le message qu'a encore fait passer le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan : "Nous souhaitons la paix et la stabilité dans la région, mais cela ne doit pas être vu comme le fait que nous considérons la Chine comme une menace." Cela étant, a-t-il ajouté, "nous avons des inquiétudes sur la taille et la vitesse du processus de modernisation militaire de la Chine, et il est important que nous y prêtions attention." Protestations chinoises Selon le rapport, "le rythme et l'étendue" du renforcement du potentiel militaire chinois menacent Taïwan et remettent en question l'équilibre des forces régionales. Pékin a maintenant 700 avions susceptibles d'atteindre Taïwan sans réapprovisionnement en carburant. En un an, le nombre de missiles balistiques à courte portée déployés en face des côtes taïwanaises a augmenté d'au moins 150 unités (sur 500 en 2004). Surtout, le rapport insiste, cette année, sur la menace que constitue l'armée chinoise pour les puissances régionales comme l'Inde et le Japon, voire pour les Etats-Unis. Pékin a vivement protesté et exprimé, mercredi, son "mécontentement" et sa "ferme opposition" . "Le rapport attaque de manière déraisonnable la modernisation de la défense nationale chinoise et s'en prend durement à l'effort normal déployé dans le cadre de la défense nationale" , a déclaré le ministre adjoint chinois des affaires étrangères, Yang Jiechi. Il "néglige certains faits et efforts pour diff user la "théorie de la menace chinoise". Il interfère grossièrement dans les affaires intérieures chinoises et fomente la discorde entre la Chine et les autres nations." Le 15 juillet, un général chinois, responsable de l'université de la défense nationale, n'avait pas exclu que la Chine puisse procéder à une première frappe nucléaire contre les Etats-Unis si ses intérêts à l'égard de Taïwan étaient menacés. Le département d'Etat avait jugé ces propos "irresponsables" et espéré qu'ils ne reflètent pas les vues du gouvernement chinois. La publication du rapport intervient à un moment de préoccupation accrue aux Etats-Unis face à la montée en puissance de la Chine. Mercredi, la Chambre des représentants a adopté une mesure visant à sanctionner l'Union européenne en cas de levée de l'embargo sur les ventes d'armes à la Chine. Au Sénat, un amendement a été également voté, pour imposer un moratoire sur tout rachat d'une entreprise américaine par une société d'Etat étrangère. Une mesure prise après l'offre faite par la société pétrolière chinoise China National Offshore Oil Corporation de racheter la compagnie américaine Unocal. Corine Lesnes Article paru dans l'édition du 22.07.05 » http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-674263,0.html 2005-07-23 02:39:29 de Arnaud
Bonjour, Désolé d'être décalé par rapport à ton article... Je voudrais juste signaler ce commentaire bien écrit et argumenté sur les propos du gouverneur de Tokyo sur la langue française. http://minilien.com/?HgCGI89AF4 (voir au bas de la page ci-dessus) 2005-07-23 03:59:42 de Christian
Ah puisque nous en sommes aux conseils culinaires, ayant fait l'acquisition d'un four 4*4 Grand Tourisme Deluxe Toutes options, voici la recette testée recemment de "L'os de Boeuf" : - placez une belle côte de boeuf sur une grille allant au four - mettez en position "Pyrolise" - 2 h plus tard, vous obtenez un bel OS DE BOEUF. - Salez, poivrez, jetez ! - Lancez une DEUXIEME pyrolise, vu que vous avez omis de placer SOUS L'OS, la jolie petite plaque spéciale pour recueillir le jus de la ... crémation. 2005-07-23 05:00:54 de arte
Salut Christian, Merci bien pour ce lien. Cette personne a bien sûr tout à fait raison. On peut employer n'importe quel mot de la langue vernaculaire pour désigner le concept de "70", cela n'a aucune importance. Ce qu'il appelle ici du jargon, moi j'appelerais cela de l'étymologie. Et le sens prime sur l'étymologie. Sinon, Ishihara aurait refusé de recevoir le rapporteur de l'ONU envoyé au Japon, afin de remettre un rapport dans le cadre du débat sur le siège de membre permanent au Conseil de Sécurité. Refuser de recevoir un envoyé de l'ONU, il fallait oser ! Au-delà de ses déclarations sur tel ou tel point, c'est la xenophobie du gouverneur-maire qui est en question, et pas que la sienne d'ailleurs. En tous cas, ils peuvent toujours attendre pour l'avoir, ce siège. Sauf à vouloir casser l'ONU et refaire le coup de la SDN, le "club des Puissances". « L'ONU dénonce la persistance de la xénophobie au Japon LE MONDE TOKYO de notre correspondant Une politique d'immigration restrictive, un accueil frileux des réfugiés politiques une dizaine par an et l'absence de loi condamnant la discrimination raciale et la xénophobie : le Japon n'a pas bonne presse en matière de droits de l'homme. Une image que ne font que renforcer les propos racistes et injurieux de personnalités de premier plan telles que le gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara. D'autant qu'aucune mesure n'est prise pour condamner de telles diatribes, qui violent, aux yeux de juristes, la Convention internationale sur l'élimination de toute forme de discrimination raciale signée par Tokyo en 1995. Un rapporteur spécial de la commission des droits de l'homme de l'ONU, Doudou Diène, vient de passer un! e dizaine de jours dans l'Archipel à visiter les communautés victimes de discrimination et à rencontrer les organisations non gouvernementales ainsi que les autorités. En dépit de demandes répétées, le gouverneur de Tokyo n'a pas cru bon de le recevoir. "Puissance mondiale, le Japon reste une société insulaire et spirituellement autocentrée , estime M. Diène. Son problème est de concilier son poids politique et économique sur la scène mondiale avec cette insularité et aussi d'accepter davantage la diversité de sa propre culture." Bien que le gouvernement japonais ait contribué de "manière pleine et entière" à sa mission, M. Diène a le sentiment que celui-ci "ne semble pas reconnaître la gravité du problème de la discrimination et être prêt à la combattre sur le plan politique. Il y a une dichotomie entre ce que les autorités admettent et ce que les communautés ressentent, dit-il. Le fait que le gouvernement ne condamne pas des personn! alités publiques qui par leurs déclarations enflamment la xéno! phobie est préoccupant" . Les étrangers au Japon sont moins de deux millions (1,5 % de la population). Dans le cas des 600 000 Coréens, souvent descendants d'immigrants forcés de la période militariste, le racisme est rampant. Moins prononcé qu'il ne fut, il reste à fleur de peau, comme en témoigne la violence verbale et parfois physique à l'égard de ressortissants nord-coréens à la suite des révélations sur les enlèvements de ressortissants japonais par des agents de Pyongyang dans les années 1970-1980. La mise en place par le bureau d'immigration, depuis 2004, sur son site Internet, d'un système d'informations anonymes sur des étrangers qui pourraient être en situation illégale est en outre considérée par la Fédération des barreaux comme un encouragement à la délation. Les minorités de l'intérieur sont visées par des discriminations plus insidieuses. A commencer par les "gens des hameaux" (burakumin ). Ces Japonais, que rien ne distingue de leurs! congénères, sont près de trois millions. Ils sont l'objet d'une discrimination complexe, héritage des tabous qui frappaient des métiers considérés comme "impurs" (équarrisseurs, tanneurs, croque-mort). Abolie en 1871, la discrimination de ces hors-castes, fondée sur leurs lieux d'habitation, s'est étendue à tous ceux qui, au fil de l'immigration urbaine, venaient grossir les taudis ; elle prit la forme d'un ostracisme de la pauvreté renforcé de considérations hygiénistes. La situation des 6 000 "hameaux" du Japon s'est améliorée par le jeu des "discriminations positives" que ces communautés ont obtenues, en matière de logement par exemple. Mais l'ostracisme demeure : bien que de telles pratiques soient interdites, des agences de détectives dressent des listes de "gens des hameaux" ou font des enquêtes sur l'origine d'un futur conjoint. Les populations des marches de l'Archipel (Aïnous au nord, habitants d'Okinawa au sud) sont enfin victimes d'une discrimination! sociale et économique qui les pousse parfois à cacher leur or! igine. Le Japon a insisté sur son homogénéité raciale et culturelle depuis l'époque Meiji (1868-1912) afin de renforcer l'intégration sociale et la cohésion nationale en gommant les singularités régionales et culturelles. Aujourd'hui, ce n'est qu'en redécouvrant le pluralisme culturel hérité de son histoire et en encourageant le multiculturalisme dont sont porteuses les minorités ethniques vivant dans l'Archipel que le Japon peut se construire une identité nationale qui corresponde au monde contemporain, estime Doudou Diène. Philippe Pons Article paru dans l'édition du 13.07.05 » 2005-07-23 06:54:57 de Arnaud
Excellent article ! Je vais rechercher s'il y a un rapport de l'ONU disponible. Pour rester cohérent avec lui-même, il est fort probable que notre ambassadeur au Japon démente sur son blog l'existence de toute xénophobie dans ce pays : "des propos xénophobes ont été prêtés... etc." 2005-07-23 09:49:11 de Berlol
Oui, tu as tout à fait raison de soulever ce point-ci Berlol, qui montre clairement la mauvaise foi du gouvernement français vis-à-vis du Japon (ou du "non-militarisme" chinois, dans le cadre des ventes d'armes). 2005-07-23 17:13:55 de Arnaud
|
Samedi 23 juillet 2005.
L'amalgame obstrue la conscience politique. Matinée bureau à finir des courriers et à corriger des rapports d'étudiants. No comment. Un courrier était pour Inventaire-Invention. Les remercier de m'avoir mis dans les liens de leur projet Jet Stream. Je suis très content d'être à côté de leur prestigieuse sélection nippographique. J'ai aussi commencé à lire Hyperfictions, le blog de Jean-Pierre Balpe (mis aussi en colonne de gauche du JLR en blog). Je crois avoir quelque part, de lui, une disquette souple 5-pouces-un-quart, comme on disait à l'époque, avec des programmations poétiques de la fin des années 80. Faudrait que je remette la main dessus, ça serait drôle... Je voulais lire mais finalement j'ai dormi dans le shinkansen comme si j'avais reçu un coup de marteau... Approchant de Tokyo, j'ai remis les écouteurs du I-river sur mes oreilles pour me passer enfin une émission enregistrée en octobre dernier. C'est une fiction radiophonique d'Éric Chevillard diffusée sur France Culture et intitulée En suivant les pointillés, dans laquelle, pas plus absurdement que dans un voyage de Cyrano ou dans un conte de Voltaire, l'auteur a imaginé que des tremblements de terre bouleversent la géographie de la Terre... (On attend un de ces quatre Transhumances de Chloé Delaume.) Or, arrivé à la maison vers 16h20, j'étais debout en train de parler à T. quand a eu lieu ce séisme de force 4 à 5 d'une dizaine de secondes sur toute la zone de Tokyo-Chiba. La télévision a donné dans les minutes suivantes des images et des chiffres montrant l'ampleur de la secousse, des caméras de surveillance de bureaux secoués, un hélicoptère filmant des tuiles cassées par une antenne télé. Bref, du pas trop grave. Quand même les transports en commun arrêtés pendant près d'une heure. Juste après, mon père téléphonait ; l'info avait été diffusée en France moins de dix minutes après le séisme. Un record ! On n'a pas eu peur du tout. La maison pouvait s'effondrer. On était ensemble. Prêts à mourir, comme d'habitude quand on est ensemble. À vivre ou à mourir, ensemble. Donc, on était content d'avoir juste été bien secoués. Séparés, mourir, c'est plus embêtant. Que l'un meure et pas l'autre. La tristesse insupportable, toutes ces choses administratives, matérielles, l'horreur totale. Seule inquiétude, c'est donc qu'une heure avant, on était séparés, que j'aurais été coincé dans le shinkansen, avec Chevillard et ses sismographes. Belle coïncidence ! Ce qui fait que les gens qui évitent de réfléchir confondent et amalgament les catastrophes naturelles, le terrorisme, les catastrophes nucléaires, les guerres, c'est évidemment que ça frappe en masse et injustement. Mais c'est surtout, et beaucoup plus simplement, parce qu'on risque d'y laisser sa peau sans rien voir venir. Alors ça ou autre chose... Rendant fataliste, l'amalgame obstrue la conscience politique. C'est le jeu des gouvernants et des médias complices. Tous les médias ne sont pas complices, mais beaucoup le sont sans le savoir. Formatage surveillé, consommation forcée, distraction imposée, sécurité absolue, retraite encadrée : le super programme des Que dit la politique face à un séisme ? Rien ! CQFD ! Je pense souvent à la même chose que vous.La mort est plus forte que nous tous mais elle devrait un peu tenir compte de nos amours terrestres. Et quand on a des enfants dispersés, c'est une angoisse supplémentaire. Alors on regarde tout avec acuité et modestie . Si ça nous arrive, que cela soit en présence d'un regard qui aime et qui comprend. C'est ce qu'on souhaite de mieux à chacun, familier ou non. Ceux qui se croient les maîtres de la mort d'autrui n'ont pas compris la leçon d'humilité qui est présente pourtant à foison autour d'eux. Bien cordialement à tous deux. 2005-07-23 20:04:36 de Marie.Pool
J'aurais même dit 20 secondes moi. Ca m'a semblé vraiment très long cette fois-ci. Sans parler des deux répliques qui ont suivi, bien que moins importantes. Apparemment, il a été senti à 3 ou 4 jusqu'à Yokohama, l'épicentre ayant été au nord de Chiba. Pas très rassurant, bien qu'on ne puisse rien en dire pour la suite. 2005-07-24 02:44:45 de Arnaud
Chère Marie.Pool, ce n'est pas vrai que la politique ne dise rien face aux séismes. Le gouvernement concerné prend énormément de mesures — au niveau des normes de construction et des directions de la recherche associée — pour non pas prévenir les séismes, ce qui est impossible, mais afin de les contenir et de limiter les dégâts. 2005-07-24 02:51:35 de Arnaud
Berlol, tu es un poisson-chat... qui pressent l'arrivée des séismes! 2005-07-24 11:35:57 de Christian
Arnaud , je ne parle pas de çà. Je fais allusion au SILENCE qui fait chappe de plomb face au malheur concret des gens. Lorsqu'il y a mort d'homme, lorsqu'il y a disparition, à l'échelle individuelle il n'y a pas de réponse de type politique satisfaisante. Il n'y a quand ça vaut la peine ( c'est à dire que cela garde un intérêt pour la réelection ou la diplomatie du jour) que des condoléances protocolaires et conventionnelles qui n'ont pas de véritable prise sur les victimes et leur entourage. Ce n'est pas suffisant.Voilà, ce que j'exprime face à la réflexion de Berlol qui envisage le séisme dans ses répercussions subjectives. C'est à cela que j'ai été sensible dans ma remarque. L'aspect logistique des choses et les rouages de mise en oeuvre ne sont pas pour autant négligeables à mes yeux. Mais ce n'était pas mon propos. Cordialement. 2005-07-24 22:53:21 de Marie.Pool
Moi, j'avais bien compris. Mais bon, je ne vais pas faire l'explication de texte des commentaires... Merci, Marie.Pool, de l'avoir fait sans énervement. 2005-07-25 02:05:19 de Berlol
Écrit comme ceci, je comprends. Il faut dire que juste : « Que dit la politique face à un séisme ? Rien ! CQFD ! », c'était un peu court, même pour tenter une explication de texte. Moi, je comprends une phrase à partir de son sujet, de son COD, etc. Les sous-entendus, ça relève d'un plan qui ne veut pas donner de prises. 2005-07-25 02:55:44 de Arnaud
|
Dimanche 24 juillet 2005.
Optons pour les hauteurs bleutées. Grasse matinée jusqu'à... 8h15. En progrès ! D'habitude, la grasse matinée, c'est jusqu'à 8h00. Après, je n'en peux plus, je me lève. Sauf quand il m'arrive de veiller très tard, au-delà de 2h00 du matin, j'ai toujours eu envie de me lever tôt. Je n'ai jamais compris les gens qui se prélassent jusqu'à des 9, 10 ou 11 heures. En même temps, je ne le leur reproche pas, ils font ce qu'ils veulent. Ou ce qu'ils peuvent. Mais ce plaisir de voir le matin ! « Combien de fois, pour ma part, n'ai-je pas ressenti, au tennis cette fois, non seulement au cours des interminables entraînements que nous nous imposions du temps de ma jeunesse — nous renvoyant infatigablement la balle de part et d'autre du filet pour perfectionner nos gestes — mais aussi au long d'un match disputé où les échanges n'en finissaient plus, une sorte de légère transe hypnotique qui faisait que je commençais à ne plus pouvoir dire si c'était la petite planète blanche — traçant avec aisance ses allers et retours réguliers entre nos deux raquettes — qui nous avait mis sur orbite, nous actionnant comme de simples pantins, ou bien si nous continuions effectivement à lui imprimer les trajectoires désirées par ce qui semblait n'être plus que nos déclinantes volontés... Cet état second, qui se prolongeait parfois plus d'un quart d'heure — tandis que mon partenaire et moi nous maintenions dans un équilibre qui paraissait ne plus devoir être rompu — se transformait alors en une brève extase cosmique... comme si nous avions été magiquement suspendus dans une bulle flottant au-dessus de la course du temps.» (Denis Grozdanovitch, Petit Traité de désinvolture, p. 87.) Pour remplacer le ping-pong qui n'a pas lieu. Aucun du groupe n'a téléphoné ou écrit à l'autre. Tacites vacances. Au lycée aussi, quand je jouais au ping-pong, ce sont ces longues plages hypnotiques de balles longues et liftées qui me donnaient la plénitude du jeu, copiant alors les joueurs de fond de court que je voyais à la télé au moment de Roland-Garros. Aujourd'hui, j'aime toujours ça, mais j'ai une préférence pour les amorties suivies d'attaques. L'énergie libérée par un smash — et son bruit — vaut bien dix minutes de balles longues ! Rendez-vous avec l'ami LePotager, que j'appelle toujours ainsi bien qu'il ait suspendu son blog depuis plusieurs mois. Venu de loin pour un colloque hier, nous nous retrouvons ce midi à Shibuya. La foule y est déjà dense et nous optons pour les hauteurs bleutées d'Aoyama. Devisant des recherches et situations universitaires, nous arrivons au Café Madu où nous déjeunons. Puis à pied excluvisement par les petites rues jusqu'à Roppongi Hills. En chemin, quelques gouttes commencent à tomber, sans conviction. Dans les ruelles de Minami-Aoyama, le long d'un calme et discret cimetière, cette sculpture expressive qui semble indiquer la maison d'un artiste — ou d'un qui a grand sommeil... Plus loin, La Grappe, un restaurant français, propose de l'andouillette — je prends illico la carte de visite car c'est la première fois que je vois ce mot sur un menu au Japon. Tout près, Thai Tâm, un restaurant du Sud-Vietnam. Ça a du bon, les petites rues, on reviendra y manger. Et d'un coup, on est au carrefour, sous l'autoroute, au pied de l'énorme tour de Roppongi Hills. Je reconnais l'endroit pour y être passé des dizaines de fois avant la tour, en moto, en vélo, en voiture, selon les années et les saisons, allant vers l'ambassade ou le supermarché National Azabu, pour du fromage ou du saucisson. Prenons l'escalator et arrivons sur l'esplanade, un autre monde, le XXIe siècle. Cette fois, tenant presque LePotager par la main, j'approche lentement de l'araignée. Louise Bourgeois n'a qu'à bien se tenir : la recherche de l'angle photographique est une quête mystique qu'il faut mener sans en avoir l'air, sinon vous passez pour un touriste ou pire, un photographe. Là, je l'ai bien eue, je crois. La suite est peu intéressante à conter, toute agréable à vivre qu'elle fût. Balade dans les étages, les décrochages, les coursives, jusqu'à un café du sixième, d'où mon ami réserve son train de retour. Ce paroxysme atteint, il faut bien redescendre, prendre le métro, aller jusqu'à la gare de Tokyo, via Ginza. Le système hyper pratique et ultra-moderne de la carte JR Express, qui permet de réserver sa place de shinkansen à un prix inférieur au tarif officiel, oblige tout de même le voyageur qui arrive côté Marunouchi à se rendre côté Yaesu, soit 500 bons mètres de couloirs plus loin, pour trouver les deux seules bornes de retrait de ses billets... C'est sur cette heureuse note humoristique que nous pouvons nous quitter, jusqu'à la prochaine fois. Moi, personnellement, je trouve que 9h est une bonne heure pour se (me) lever. Après, c'est vraiment trop tard, car je te suis tout à fait dans l'importance de la matinée (surtout au Japon où l'on est à l'heure solaire et où il fait donc nuit tôt). 2005-07-25 03:21:12 de Arnaud
Ça y est, j'ai mis des liens. Recommandés : photo de Louise Bourgeois et plan de la gare de Tokyo... Oui, Arnaud, tu as raison, la matinée japonaise est importante, surtout l'été : c'est seulement entre 4h et 8h du matin qu'il ne fait pas trop chaud !... 2005-07-25 03:41:05 de Berlol
Chais pas. Moi, je me lève invariablement à 6h30/7h. J'aime que le matin dure longtemps. 2005-07-25 14:21:49 de Acheron
"J'aime que le matin dure longtemps". Voilà ! C'est beau ! C'est ça que je voulais dire ! Merci. 2005-07-25 14:51:49 de Berlol
Il y a aussi des gens qui travaillent la nuit... et la nuit est tres belle aussi... et peut etre une grande source d'inspiration, comme un retrait du monde (social), une mise entre parentheses, une prise de distance, un ecart, l'impression parfois d'etre seul au monde, quand toutes les lumieres sont eteintes... Enfin, le matin ou la nuit... chacun son truc. La plupart d'ailleurs ne choisissent pas vraiment. 2005-07-26 15:33:57 de vinteix
|
Lundi 25 juillet 2005.
Avant que la servitude finisse. Salut à Tocqueville, né en ce jour de grâce il y a deux cents ans, dont je parlais tout à l'heure incidemment avec Laurent pendant que six gigas d'émissions de France Culture finissaient d'emplir son i-river. Laurent est un gros consommateur d'émissions, mais un piètre enregistreur... Je lui fournis ses doses, une ou deux fois par an. C'était presque par hasard, qu'on s'est retrouvés. Fallait que je fasse une course à Shinjuku, malgré le cagnard de milieu d'après-midi. Lui, il était à Shibuya et se proposait de passer par là pour rentrer. Comme il a eu la bonne idée, depuis quelques semaines, de s'équiper d'un téléphone portable, il a pu me joindre d'où il était où j'étais. Ça pouvait le faire. On s'est retrouvé à l'endroit le plus banal, sous l'écran de Studio Alta, alors que j'écoutais le Bon Plaisir de Claude Simon — j'en étais à quand Jérôme Lindon disait qu'acheter et lire étaient deux choses différentes, que les gens qui avaient acheté La Route des Flandres ne l'avaient certainement pas tous lu du début à la fin, enfin ce qu'on appelle lire... On est allé au fruit parlor Takano pour un thé avec gâteau, et deviser de nos activités de l'été, qu'on pourrait peut-être se voir à Paris, exclusivement le 12 août... De Tocqueville, il y a pas loin de la totale sur Gallica, quelques livres aux Classiques des sciences sociales. Par exemple ce discours ci-dessous, dont le début est clair et beau. C'est en 1839 ! Comment devient-il ensuite défenseur des massacres en Algérie ? C'est un des mystères de l'entrée et de l'assise en politique, du passage de l'idéalisme critique et scientifique au pragmatisme du pouvoir et de la décision — ce qui décevait tant Péguy quand il le constatait chez ses anciens amis... « Ceux qui, tout en admettant que l'esclavage ne peut durer toujours, désirent reculer l'époque où l'émancipation doit avoir lieu, disent qu'avant de briser les fers des nègres il faut les préparer à l'indépendance. Aujourd'hui, le noir échappe presqu'entièrement aux liens salutaires du mariage ; il est dissolu, paresseux, imprévoyant ; sous plus d'un rapport, il ressemble à un enfant dépravé plus qu'à un homme. Les vérités du christianisme lui sont presque inconnues, et il ne sait de la morale évangélique que le nom. Éclairez sa religion, régularisez ses mœurs, constituez pour lui la famille, étendez et fortifiez son intelligence de manière à ce qu'il conçoive l'idée et qu'il acquière la prévoyance de l'avenir : après que vous aurez accompli toutes ces choses, vous pourrez sans crainte le rendre libre. Cela est vrai ; mais si toutes ces préparations ne peuvent se faire dans l'esclavage, exiger qu'elles aient été faites avant que la servitude finisse, n'est-ce pas, en d'autres termes, déclarer qu'elle ne doit jamais finir ? Vouloir donner à un esclave les opinions, les habitudes et les mœurs d'un homme libre, c'est le condamner à rester toujours esclave. Parce que nous l'avons rendu indigne de la liberté, pouvons-nous lui refuser éternellement, à lui et à ses descendants, le droit d'en jouir ?» (Alexis de Tocqueville, Rapport à la Chambre des députés du 23 juillet 1839, p. 2-3) Soirée à essayer avec T. de lire sous Windows des documents graphiques réalisés avec un Mac avant 2000. Un vrai casse-tête de formats, de compatibilités, etc. Règle numéro 1 -Dans les formats les plus récents je convertirai régulièrement mes documents les plus importants Règle numéro 2 -Sur les supports les plus récents je sauvegarderai régulièrement mes documents les plus importants Désolé, je n'ai pas pu m'empêcher !... Question: vous avec encore le Mac en question ? (inutile de répondre si vous avez réussi à récupérer vos données) 2005-07-26 02:45:43 de Manu
je n'avais jamais reflechi à ça : il y a des macs d'avant 2000 (j'en ai un) et des macs d'après 2000 (j'en ai deux) ... J'en ai même un "DE" 2000. C'est vertigineux ... (quel logiciel ? (si aide nécessaire ...évidemment)) 2005-07-26 03:03:37 de arte
Ca, tu as bien raison Manu. Et d'ailleurs, je vais suivre tes deux commandements. 2005-07-26 03:59:35 de Arnaud
Tocqueville, c'est un peu plus compliqué que ça en a l'air. Si on se reporte aux textes que tu signales (Travail sur l'Algérie, utilisé par Le Cour Grandmaison), on s'aperçoit que c'est justement pour s'opposer aux massacres, qui avaient déjà commencé, qu'il prône les razzias et l'emprisonnement des femmes, enfants et hommes désarmés. Surprenant, non ? Je cite si ça vous amuse. Le texte est très loin d'être abject, même si bien évidemment assez lourdement "réaliste". 2005-07-26 17:38:29 de Dom
Cite, bien sûr, mais pas trop. Autant que possible, renvoie avec référence. Et puis je t'envoie un petit bonjour, au passage !... 2005-07-26 18:10:17 de Berlol
Travail sur l'Algérie, p. 16-17 de l'éd. disponible sur la page des Classiques des sciences sociales. En passant, l'exploitation de ces passages par Le Cour Grandmaison est-elle bien tout à fait honnête ? (J'espère que ce n'est pas trop long.) « Quant à la manière de faire cette guerre, j'ai vu émettre deux opinions très contraires et que je rejette également. D'après la première, pour réduire les Arabes il convient de conduire contre eux la guerre avec la dernière violence et à la manière des Turcs, c'est-à-dire en tuant tout ce qui se rencontre. J'ai entendu soutenir cet avis par des officiers qui allaient jusqu'à regretter amèrement qu'on commençât de part et d'autre à faire des prisonniers et on m'a souvent affirmé que plusieurs encourageaient leurs soldats à n'épargner personne. Pour ma part, j'ai rapporté d’Afrique la notion affligeante qu'en ce moment nous faisons la guerre d'une manière beaucoup plus barbare que les Arabes eux-mêmes. C'est, quant à présent, de leur côté que la civilisation se rencontre. Cette manière de mener la guerre me paraît aussi inintelligente qu'elle est cruelle. Elle ne peut entrer que dans l'esprit grossier et brutal d'un soldat. Ce n'était pas la peine en effet de nous mettre à la place des Turcs pour reproduire ce qui en eux méritait la détestation du monde. Cela, même au point de vue de l'intérêt, est beaucoup plus nuisible qu'utile ; car, ainsi que me le disait un autre officier, si nous ne visons qu'à égaler les Turcs nous serons par le fait dans une position bien inférieure à eux : barbares pour barbares, les Turcs auront toujours sur nous l'avantage d'être des barbares musulmans. C'est donc à un principe supérieur au leur qu'il faut en appeler. D'une autre part, j'ai souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je n'approuve pas, trouver mauvais qu'on brûlât les moissons, qu'on vidât les silos et enfin qu'on s'emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants. Ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre. Et, s'il faut dire ma pensée, ces actes ne me révoltent pas plus ni même autant que plusieurs autres que le droit de la guerre autorise évidemment et qui ont lieu dans toutes les guerres d'Europe. En quoi est-il plus odieux de brûler les moissons et de faire prisonniers les femmes et les enfants que de bombarder la population inoffensive d'une ville assiégée ou que de s'emparer en mer des vaisseaux marchands appartenant aux sujets d'une puissance ennemie ? L'un est, à mon avis, beaucoup plus dur et moins justifiable que l'autre. Si en Europe on ne brûle pas les moissons, c'est qu'en général on fait la guerre à des gouvernements et non à des peuples ; si on ne fait prisonniers que les gens de guerre, c'est que les armées tiennent ferme et que les populations civiles ne se dérobent point à la conquête. C'est en un mot que partout on trouve le moyen de s'emparer du pouvoir politique sans s'attaquer aux gouvernés ou même en se fournissant chez eux des ressources nécessaires à la guerre.» 2005-07-26 20:17:10 de Dom
Intéressant ! Merci Dom pour ce texte. 2005-07-27 04:02:16 de Arnaud
Excellent passage. Vais voir si je peux me trouver la totale. Pour les documents graphique sur mac et windows, à moins d'être sur des applis Adobe, c'est un peut comme si on essayait d'ouvrir une serrure avec un kleenex… Il te faut utiliser un logiciel spécial de conversion de formats qui se nomme Maclink Plus. Moulinette diabolique et en général efficace. 2005-07-27 11:58:58 de Acheron
|
Mardi 26 juillet 2005.
Carrément en dehors de la table. Uniformément, pluie toute la nuit. Qu'il est doux de dormir dans ce bruit. Douce bulle de silence dans une mer verticale. Typhon ce matin, bien chopé par Lionel. Pas bien méchant, mais typhon quand même. J'attends 9h30 pour savoir si je peux partir, avec l'accord de T., car pas la peine de se précipiter dans un shinkansen pour y être coincé deux ou trois heures... « Quand je repris connaissance, j'étais en gare de Dijon. Graslepoix me tamponnait le front, — et il m'a souvent soutenu que je n'avais pas quitté la machine — mais je sais le contraire. Je criai aussitôt : « Courez au A. A. F. 2551 ! » — et je me traînai jusqu'au wagon, — et je vis mon frère mort comme je l'avais vu avant. Les employés fuirent épouvantés. Dans la gare on n'entendait que ces mots : « Le choléra bleu ! » Alors Graslepoix emporta la femme et la petite, qui n'étaient évanouies que de peur, — et, comme personne ne voulait les prendre, il les coucha sur la machine, dans le poussier doux du charbon, avec leurs pièces de soie brodée. Le lendemain, 23 septembre, le choléra s'est abattu sur Paris, après l'arrivée du rapide de Marseille.» (Marcel Schwob, Le Train 081, à la Bibliothèque électronique de Lisieux — lu ce matin, dans le train, justement.) Les niveaux d'alerte administratifs étant de plus en plus bas — j'ai l'impression —, pour éviter toute accusation en cas d'accident, l'université a décidé d'ajourner tous les examens (reportés à samedi). Pour moi c'est lectures, corrections, courriers. Campus déserté, riant de verdure, j'y tourne la webcam que je viens d'installer (et qui marche) mais ça ne donne pas de photo intéressante. Au passage, T. à Tokyo et moi ici, résolvons progressivement les problèmes informatiques évoqués hier — merci aux amis qui ont bien voulu y contribuer par leurs conseils. Très bel arc-en-ciel vers 17 heures, puis soleil jaune dans les ginkgos, leurs feuilles vert tendre soudain dorées, comme pressentant l'automne, si intelligentes. Dîner d'adieu. Bikun va quitter Nagoya jeudi pour Tokyo, puis le Japon mercredi prochain pour le Tadjikistan. Avec une amie du quartier, appelons-là Clotilde, nous l'invitons au restaurant vietnamien près de la station Irinaka, à dix minutes à pied de chez nous. On boit des bières 333. La couverture du menu du restaurant est une carte de la péninsule vietnamienne, avec Laos et Thaïlande. Et Cambodge, marqué Cambodge. On situe Dushanbe, en gros, vers mes baguettes, sur la gauche, loin au-dessus de l'Inde que figure telle assiette, mais avant l'Iran qui est carrément en dehors de la table... On voit mieux le monde, sur une table de restaurant, en suivant de tête un ami. Bikun part pour le Tadjikistan ? Bonne continuation, mon ami ! 2005-07-27 04:00:58 de Arnaud
Rien a voir avec le blog du jour... Je reviens sur ce qui etait dit du lever et du matin il y a 2 jours. Beaucoup de gens qui se levent a 9, 10 ou 11 heures ne se "prelassent" pas... Difficile de se lever plus tot si l'on s'est couche a 3-4-5 ou 6 heures... Quant a moi, je n'ai jamais bien compris le dicton "l'avenir appartient a ceux qui se levent tot"... Quel avenir ? L'avenir social, oui, peut-etre... et encore, combien d'artistes, d'ecrivains travaillent la nuit... et tous les "travailleurs" de la nuit. Certes, il y a aussi ceux qui longtemps se sont leve de bonne heure. Mais il y a aussi tous ceux qui se couchent de bonne heure, le matin ou pres du matin, les insomniaques, les hantes, les agites de la nuit, de ses reves, de ses cauchemars, de ses secrets et de ses obscures meditations, "l'heure de minuit" dont parlait Blanchot. Comme je le disais il y a 2 jours, il y a dans la veille une sorte de retrait et de distance secrete par rapport au monde ambiant qui me plait beaucoup. Que ce soit d'ailleurs la veille dans le travail ou dans des deambulations nocturnes. Personnellement, j'eprouve les plus grandes extases a prolonger la nuit jusqu'au matin, a l'etirer alors que le monde s'endort ou qu'un autre s'eveille... puis va se coucher, alors que le soleil se leve doucement et que l'agitation urbaine reprend peu a peu : que ce soit a Paris, a Tokyo ou a New-York (je parle la de nuits urbaines), cet etirement intime de la nuit et ce passage de la nuit au matin m'ont toujours bouleverse, comme si l'on vivait dans la survivance. On est alors comme hors du temps (avec le sentiment, l'illusion peut-etre, d'echapper a toutes les contraintes, a tous les miasmes du monde ambiant) jusqu'a l'eveil un peu ivre de l'aube. Je repense d'ailleurs a quelque passage (au debut, je crois) du livre de Michael Ferrier sur Tokyo. Enfin, c'est une question de temperamenent et aussi d'obligations (sociales)... 2005-07-27 05:43:44 de vinteix
Cela dit, il est peut etre plus sain et sage de vivre avec le soleil... 2005-07-27 05:44:36 de vinteix
Mais la lune est si belle... 2005-07-27 05:45:15 de vinteix
A propos de la nuit, viens d'ecouter la rediffusion (France Culture, "Du jour au lendemain") le tres beau dialogue d'Alain Veinstein avec Bernard MANCIET, un des plus grands poetes contemporains, largement ignore et recemment disparu dans la plus grande indifference. On aime le jour et le soleil, mais la nuit nous aime. 2005-07-27 06:47:21 de vinteix
ça m'a toujours frappé moi aussi parmi les auteurs, et de façon immémoriale, cette façon de se diviser en deux, ceux qui commencent à 22h jusqu'à 2h ou plus (Flaubert, Dostoievski et tant d'autres), et ceux qui se lèvent entre 3 et 5 pour tenir jusqu'à 10/11 (de Balzac à Bergounioux, pour sen tenir à un fragment d'alphabet) personnellement, je n'ai jamais rien écrit, du moins pour le plus précieux, ou les premiers jets, que dans le créneau 5/8 et s'il s'agit d'un texte qu'on avance, et non pas de retravail, il est hors de question de rien faire ensuite jusqu'au lendemain ce qui est très rare (mais il y en a, Jean-Paul Goux par exemple), ceux qui ont choisi le cycle diurne - sans doute ça a quand même affaire aux phases de sommeil et celle qu'on s'enlève un peu exprès pour le côté flottant ou ouvrir les trappes sous les tapis au fait j'aimerais vraiment trouver une autre expression pour remplacer l'affreux "premier jet", d'abord parce que ce n'est pas du "jet", quand bien même on serait le premier douché, mais si on met "première rédaction" c'est pas assez sauvage et imprévu, si on met "ébauche" on loupe l'intensité qui fait que les cailloux définitifs tombent les premiers les peintres ont "brossé" c'est ce qui conviendrait le mieux, mais voilà on ne brosse pas (ni le rhinocéros ni la girafe) _ Kafka emploie simplement le mot "table", se mettre à la table, aller à la table (tout est dans l'article!) 2005-07-27 09:10:19 de FBon
C Simon parle d' "emportement". 2005-07-27 10:07:01 de arte
J'aime bien l'expression "débroussaillage" quand il s'agit d'une première entrée dans un texte ou l'idée d'un texte. La broussaille est la métaphore du langage en jachère où il s'agit de se frayer un passage qui permet d'aller "plus loin", dans "l'ailleurs" parfois, ou de boucler un circuit important.Ce peut-être aussi comme en Musique ce qu'on appelle un "Prélude", une pièce qui peut se suffire à elle-même ou qui permet d'entrer dans quelque chose de plus sonore , structuré et consistant. J'avais trouvé marrante cette réflexion de Marilyne Desbiolles qui disait "Je n'aime pas m'atteler à moi-même quand il s'agit de me mettre à écrire". J'aime bien entendre des créateurs parler de "ce moment là où ça arrive !"" C'est là, c'est tout " dirait Duras. 2005-07-27 12:52:42 de Marie.Pool
Je vais aller dans le sens de Vinteix (2e post en haut). Lorsque j'écrivais ma thèse, période qui a duré plus de deux ans juste pour l'écriture (1 000 pages), je me levais fort tard, car je me couchais quand j'avais terminé le programme du jour. J'étais loin de chômer. Et j'étais choqué qu'on me dise, par exemple, "Ah mais tu es bien en thèse, tu dors toute la matinée !!". Visiblement, tout un chacun possède un côté "salary-men matinal" en potentialité... Bien sûr, on peut aimer le matin en soi. Je sais que c'est le cas de Berlol ou d'Acheron (qui est loin de travailler spécialement le matin, si je me souviens bien). Mais d'une manière générale, l'éloge du matin est lié à l'éloge de la mise en horloge du temps, au 19e siècle, c'est-à-dire du processus selon lequel on a obligé les travailleurs (au sens large) à œuvrer à heures fixes, selon un rythme préétabli — ce sont parmi les changements les plus importants réalisés par la Révolution Industrielle. Pour le capitalisme, l'avenir n'était possible que par un effort de domptage du temps, domptage qui était aussi celui des employés. C'est ici que fut capitale l'institutionnalisation de l'Horloge et... des contre-maîtres sur le lieu de production. 2005-07-27 14:00:29 de Arnaud
Oui, "les bourgeois", des hommes a horloge... dit quelque part Hermann Hesse. 2005-07-27 14:04:28 de vinteix
A propos du "permier jet", evoque par F.Bon, on pourrait parler d'une volee ou d'une envolee, comme une aile en terre, ou comme Philippe Jaccottet, d'une semaison... meme s'il indique autre chose par ce mot, plutot le don de l'ecriture et le mouvement d'offrande par lequel elle nait, se multiplie selon un mouvement centrifuge... 2005-07-27 14:07:17 de vinteix
Pour moi, c'est la bulle ("Ma mauve bulle de mots" du 1er février dernier) et la trouée lumineuse. Concentré ou pas, cela dépend des fois, mon attention si fixe soudainement sur quelque chose, "de" l'écriture commence (avec contrôle, travail, etc., hein, ça ne tombe pas du ciel...). Dans le même temps, mon champ de perception se réduit et se focalise, c'est la bulle qui se forme autour de moi (train, réunion, conversations autour, musique à fond, dans certains cas rien ne l'arrête). La zone d'écriture réelle et la zone mentale de formation de l'écriture interagissent dans une lumière qui remplace le temps (des heures peuvent passer, j'en suis surpris) et qui ne peut être comparée qu'à une transe (je dis bien "comparée"). C'est ce qui correspond, je pense, au "premier jet" de François et au "débroussaillage" de Marie.Pool. Ça me fait penser au chat, vous savez, quand il se prélasse des heures et que d'un seul coup, nous on ne sait pas pourquoi, en une fraction de seconde, ses iris changent de couleur, ses oreilles tournent, tout son corps se met dans la position de l'attente et du bond. S'il pouvait écrire, c'est à ce moment-là que le chat écrirait. 2005-07-27 14:53:50 de Berlol
L'écoulement de l'écriture / Le jaillissement de l'écriture, deux modalités d'un passage "obligé", l'un plus féminin, l'autre plus masculin. Cela sous-entend "une horloge physiologique" qui est(peut-être) transposable dans le tempo et la chronologie des pensées qui s'écrivent, sont écrites plutôt . L'écriture ne peut être qu'artisanale , sauf à recopier, elle n'est pas industrielle... Tant mieux ! Mais cela n'enlève en rien aux difficultés ,"la panne de l'écrivain" existe-t-elle ? La pause (la pose ?) probablement est plus courante. "La production" littéraire se visualise dans l'après-coup. Quantité et qualité c'est toujours à évaluer . L'oubli fait le tri mais parfois à ses dépens. On "redécouvre" des textes,des auteurs, on les réactualise (parfois de façon industrielle...) on les met "au goût du jour". Qu'est-ce qui est important dans tout çà ? Comment situez-vous votre prore écriture au "beau milieu" de toutes ces cargaisons de mots ? 2005-07-27 14:58:56 de Marie.Pool
Merci Arnaud! 2005-07-27 17:53:06 de Bikun
Oui, et il ne faut pas oublier que l'âge industriel commence avant la généralisation de l'éclairage électrique aussi… C'est mieux de travailler quand il fait jour quoi… si tu veux y voir. Pareil pour le travail au champ : on a pas attendu les industries pour se lever à 4 heures du matin. Il vaut mieux bosser quand il fait frais que quand il fait 40 en plein soleil à 11h. Tu soufrres moins, tu es plus efficaces que quand tu trépasses carbonisé au soleil. Bref, ne cherchons pas des excuses à deux francs pour dire qu'on s'est levé tard, comme s'il fallait absolument justifier son rythme devant je ne sais qui ou quoi. 2005-07-30 15:13:32 de Acheron
Je ne crois pas que "quiconque" se soit justifie... ou ait cherche des "excuses". Ce n'est pas de cela dont il s'agissait, mais plutot d'etre diurne ou nocturne... Et pour ma part, et comme dans le commentaire de F.Bon, je parlais de creation et d'ecriture... et pas de travail au champ... qui necessairement reclame de vivre avec le soleil. Personnellement, je me leve tres tard parce que je me couche tres tard... et je n'en tire aucune gloire ni aucune gene. Je n'ai donc nullement a me "justifier" ou a "m'excuser". Ceci est au-dela de tout jugement. C'est un fait et puis c'est tout, qui correspond a ma nature et a une certaine liberte que j'ai le luxe de pouvoir m'offrir... cela dit, cela n'interesse personne. Et je ne vois pas l'interet de ramener la question a des cas inviduels et personnels. Mais je repete que l'adage selon lequel "l'avenir appartient a ceux qui se levent tot" me semble vide, a part dans un contexte d'ambition sociale ou politique. 2005-07-30 15:57:33 de vinteix
"Bref, ne cherchons pas des excuses à deux francs pour dire qu'on s'est levé tard..." Dire cela, c'est exactement ramener la question sous l'angle moral et ethique. Y aurait-il un honneur, une droiture a se lever tot ??? 2005-07-30 15:59:27 de vinteix
Et on voit aussi beaucoup dans l'obscurite... comme les chats... parfois mieux meme qu'en pleine lumiere, qui aveugle. cette "obscure clarte"... puisqu'il s'agit d'entrer les yeux grands ouverts dans la nuit ou le soleil du sens. "La nuit est aussi un soleil", Nietzsche 2005-07-30 16:02:30 de vinteix
L'avenir n'appartient à personne, on le confond avec la prévision qui reste aussi une spéculation soumise à des tombereaux d'aléas. Faire le maximum de choses en avance c'est accélérer le temps, son contenu, dans l'espoir d'en avoir la maîtrise.C'est aussi décider quel sera le temps des autres, le temps consacré ou confisqué aux autres, à soi aussi. Cette robotisation de l'élan de vie est le contraire d'une vie de chat.Ce n'est pas étonnant qu'autant d'écrivains ont pour compagnons des chats. Ils sont beaux, indépendants, égoïstes, sensuels, méditatifs et ils font les funambules là où nous voudrions pouvoir nous hisser quand le sol est trop encombré d'objets et de complications. Un chat s'apprivoise et il est l'exact reflet d'une souveraineté sans attaches. La nuit, il fait ses petites affaires de souricières ou de galanteries. Il a parfois des cicatrices et sa voix devient rauque. Lorsqu'il est empêché de procréer, il s'approprie une vie d Boudha... Jouisseur invétéré, il soigne son pelage à coups de langue éclectiques. Le chat est un jumeau idéal pour l'homme tranquille en écriture. Il ne supporte jamais longtemps la nervosité. On est le chat qu'on mérite ? 2005-07-31 00:08:52 de Marie.Pool
Je suis un chat 2005-07-31 06:43:04 de vinteix
D'accord avec Marie.Pool. Il ne s'agit pas d'avenir. Ou alors si, mais c'est pour dire, par exemple, qu'un paysan qui se lève à 10h a peu de chance d'avoir de quoi manger longtemps… Ce n'est pas une question morale : il s'agit de pure efficacité dans plus ou moins de temps donnés, et dans certains contextes. 2005-08-02 01:41:47 de Acheron
|
Mercredi 27 juillet. Cette
époustouflante banalité. Pas vraiment fait ce que je voulais, moi ! Un examen à faire passer ce matin, du courrier ensuite. Puis déjeuner de hambourgeois faits-main au Downey avec David et Bikun dont c'est le dernier déjeuner à Nagoya — il est dans le cycle des fermetures de parenthèses : Expo, Nagoya, ping-pong, Tokyo, Japon... pendant que d'autres s'ouvrent, évidemment, mais sans savoir sur quoi. C'est aussi pour ça qu'on l'envie ! Mais j'ai eu aussi de l'ouverture, de mon côté, puisqu'après trois heures de réunions (qui ferment deux de nos parenthèses semestrielles), j'ai réussi une connexion vidéo par MSN Messenger avec ma sœur à Lyon. On a connecté et déconnecté plein de fois, on a eu des problèmes audio, David était à côté de moi, on parlait à ma sœur et on la voyait taper sa réponse au clavier, elle nous voyait rigoler, elle nous a apporté mon neveu de dix semaines qui ne s'est même pas réveillé pour voir son oncle, j'ai baladé la caméra dans le bureau et montré le parc par la fenêtre, elle a fait un tour de la chambre de bébé pour qu'on voie comme il est bien installé (combien elle a de mètres de fil, sa caméra ?). Ce que font tous les gens dans ces circonstances, cette époustouflante banalité de la vie courante. Cette première connexion, en présence de David qui a été aussi très emballé, a été suivie d'une seconde, après son départ, avec mon autre sœur, la cadette, à l'appartement des parents, avec qui tout a très bien marché (on a pu parler d'autre chose que de la connexion elle-même). Avec notre grand-mère qui est aussi venue me voir et se montrer en ligne — une grand-mère de quatre-vingts ans en pleine forme en connexion vidéo par internet avec son petit-fils au Japon, c'est quand même beau ! (même si c'est la même technologie qui peut servir aux terroristes pour leurs sales besognes). Sur le conseil de Vinteix, j'ai écouté Bernard Manciet que je ne connaissais pas et qui m'a fort intéressé. En voici un bout, vers la fin... Souvent, ce discours du retrait dans les forêts n'énerve, mais là, de la part de quelqu'un qui se retirait du milieu politique, c'est admirable. Bernard Manciet : « [...] je vois des tas de gens qui deviennent ambassadeurs on sait pas comment. Euh... Comment s'appelait-il ?... François-Régis Bastide, qui est devenu ambassadeur alors que... bon, c'est un écrivain, honorable d'ailleurs, honorable... Il y en a un autre, là, qui est devenu ambassadeur en Turquie, c'était Chazelle, qui n'avait aucun titre à l'être. Il n'écrivait même pas bien, c'est moi qui lui servait de nègre, souvent. Enfin, il est mort. Alain Veinstein : — Alors pourquoi vous avez décidé d'arrêter tout ça et de vous retirer dans la forêt ? Ça fait déjà longtemps... Vous aviez trente-deux ans... Bernard Manciet : — Ça fait longtemps !... J'avais trente-et-un ans, trente-deux ans. Je me suis retiré dans la forêt à ce moment-là... J'avais des raisons précises... Parce que mon métier, c'était de mentir. Je voulais plus. C'était insupportable. Je vous assure, je vois autour de moi, maintenant, autour des hommes politiques, tous ces hommes qui mentent, ils me font pitié. Et ils savent qu'ils mentent. Et ils savent qu'ils ne disent rien de ce qui doit être dit. Ils me font vraiment pitié. Je connais le métier. Quelquefois, ils inventent des trucs abracadabrants. Ça mord, ça marche, un temps. Et puis ça marche plus. Ça, je le sais. Il faut mentir un peu ; mais trop, c'est catastrophique. Vous pouvez dire à la ménagère que le prix des poireaux a baissé. Elle le croira huit jours, mais huit jours après elle ne le croira plus, parce qu'ils ont augmenté. Faut pas trop mentir, et je trouve qu'on ment beaucoup. Et ça, je le supporte mal. Et puis, on travestit d'une façon honteuse ; on donne à tous ces mensonges un côté humanitaire, un côté généreux, un côté secourable... Tu parles ! » (Rediffusion d'une émission de 1999.) Cette fermeture de parenthèse a toujours quelque chose d'excitant car on repart vers quelque chose qui nous semble toujours meilleur, mais il y a également beaucoup de stress à remballer son matériel, sa valise, sa maison en fait que l'on trimballe d'un lieu à l'autre! C'est peut-être une fuite..., non je crois plutôt un choix personnel, un besoin de découverte pour se connaître un peu mieux soi même... Une claque que l'on se donne pour repartir, éviter l'enracinement malsain dans un bureau...(en tout cas pour moi), l'obligation de se mettre en situation difficile, de se remettre en cause fréquemment pour s'auto-stimuler! Je vous dirais comment c'est là-bas...le Tadjikistan! Départ dans une semaine! 2005-07-27 18:01:45 de Bikun
Bikun, Ô Bikun Va, puisque tel est ton souhait, soit la lame qui fend le monde de son fil aceré pour y puiser les images dans le miroir de son fut, soit à toi-même ce que Balmung était à Siegfrid, et pense à changer de chaussettes, tu sais combien le Tadjikistanais est sensible à l'odeur des pieds. va donc, Bikun, Ô haut ! Seul Dieu sais combien que tu vas me manquer. J'embrasse le pommeau de ton Katana. Ton Arte. 2005-07-28 06:15:12 de http://
He he he, promis Arte, j'y penserais...aux chaussettes :-) 2005-07-28 09:47:27 de Bikun
Beau poème, Arte, mi-figue mi-raison et plein d'allusions. Pour quelqu'un qui ne connaît pas Bikun, c'est vraiment sympa de ta part ! 2005-07-29 07:28:36 de Berlol
Oui, très sympas...! 2005-07-29 13:42:40 de Bikun
A quelques encablures de CERISY et considérant à la fois le nom et l'argument des intervenants je me demande ce qui autorise chacun à donner un avis "littéraire" sur l'explosion des blogs et des sites . Qu'est-ce que ça va "donner" ? Entre le "mensonge" et le poème (comme antidote au mensonge ambiant ?) il y a -t-il des lignes de partage ou de fuite ? Encore une fois, s'il n'y a pas de discussions au long cours possibles, n'est-ce pas le signe que nous ne savons pas renoncer aux monologues que nous espérons parfois promouvoir au statut d' échange "nourrissant" ? Lorsque l'agression surgit et l'agression surgit toujours dans le giron d'un monologue , n'est-ce pas le témoignage de désaccord profond dans le rapport au monde, au sexe et aux langages qui s'y rapportent. J'ai cru assez longtemps que l'habillage des mots pouvaient préserver de l'obscénité sur un site à prétention littéraire ( dans le sens d'objet mis en avant, pour lequel on force le regard de l'autre et à propos duquel on ironise). Je crois aujourd'hui que la faille entre les styles et les façons de dire est très profonde.Elle est le reflet de nos complaisances et de nos faiblesses de conviction. Mais s'il faut appeler un chat un chat ,il faut dire qu'on n'appâte pas le lecteur, la lectrice avec des questions non résolues. Ce qui est dit sur un blog engage celui ou celle qui le met en ligne. Il n'est pas de hasard dans le fait que vous abordiez CERISY avec ce questionnement sur la qualité des citations et la question du mensonge. C'est plutôt rassurant pour finir. Reste à bien écouter ce que vous allez en dire et ce que les autres vont répondre ( à titre de témoins plutôt que d'experts car je ne crois pas à l'expertise dans ce domaine complètement nouveau et imprévisible...). 2005-07-29 22:42:22 de Marie.Pool
|
Jeudi 28 juillet 2005.
Angoisse sous roche. Unagi no hi... Sujet du jour, incontournable, seule pointe d'originalité dans une journée on ne peut plus banale — enfin presque, parce que le départ de Bikun à 7h15 ce matin, chargé de tout son barda, ça sortait de l'ordinaire, sauf qu'après, il n'y avait que l'absence, rien de spectaculaire... Dernier examen à faire passer et puis corrections au bureau. Bonne chaleur sèche. Un peu comme au Mexique, me dis-je, tandis qu'avec trois collègues nous allons vers un minuscule restaurant de pâtes, récemment ouvert au lieu du regretté tonkatsu-ya Chitaka. Mais il faut attendre 30 minutes sous le cagnard... Essayons un restaurant traditionnel nommé Kamakura, complet. Nous reste à voir, proposais-je, le nouveau restaurant un peu cher qui a ouvert il y a deux mois, à deux pas de là, sur l'emplacement d'une boulangerie-café qui ne marchait pas, puis qui fut l'emplacement d'un autre restaurant que je n'aimais guère, où tout était fade à mon goût. Bref, on y va (le temps que j'écrive ça, en gros), et on voit qu'il y a un menu de déjeuner à 1200 yens. Puis, affiché sur la porte, un panneau calligraphié pour un menu à 1500 yens, spécialement aujoud'hui, le Ushi no hi, le jour sous le signe du bœuf durant lequel, grâce à un lettré malin, il est faste, pour résister à la canicule, de manger de... Voilà, c'est à peu près ce que j'allais écrire il y a deux heures. Et puis impossible de trouver le mot anguille à ce moment-là. Le mot unagi me vient, sa traduction en japonais. Je l'écris et je regarde le film de ce soir à la télé, Below, un film d'angoisse en sous-marin (Abîmes, en français...). Et je me demande bien pourquoi je ne retrouvais plus ce mot puisqu'on en avait parlé en en mangeant, puisque je me le remémorais en redescendant à la maison après d'autres heures encore à corriger des copies. Bien sûr entre temps, j'avais retrouvé le mot. À la première pause de publicité du film, j'avais googlé pour retrouver dans mon propre journal qu'unagi se disait anguille en français. Et tout de suite, réflexe d'un qui a eu des lectures psychanalytiques, je me demande à quoi j'associerais comme ça sans réfléchir le mot anguille que je venais de retrouver et que je n'avais pu oublier que pour en cacher un autre. Et le premier qui me vient, c'est angoisse. Alors, je (me) comprends tout. Car entre temps encore, c'est-à-dire entre le moment où je redescendais à la maison et celui où je voulais commencer à écrire, et durant lequel j'avais eu le temps d'installer le logiciel de la webcam sur l'ordinateur portable puis de préparer une salade de tomates, j'avais appris par France Info qu'il y avait eu un tremblement de terre à Tokyo et qu'ayant essayé de joindre T. par trois moyens différents, je n'y étais pas parvenu. Or, même si raisonnablement je me dis qu'elle a dû sortir faire des courses ou aller dîner, on n'empêche pas les moteurs de l'angoisse de se mettre à brasser la vase au fond des eaux troubles. Et pour éviter que l'anguille n'éveille par écho, par ricochet, tortueusement, le mot angoisse, qui rendrait alors la chose effrayante, monstrueuse parce que montrée, la censure fait son boulot et barde l'anguille de roches, jusqu'à ce que je me dise que c'est louche, tout ça, et que je vienne m'en occuper précisément. Le dîner a fini, le film a fini, j'ai eu T. au téléphone, qui avait fait des courses et était allée dîner avec une connaissance de Kagurazaka. Je lisais Chevillard en attendant que les allusions soulevées retombent au fond des mers d'anguish... « Assis sur une pierre au bord du fleuve, Oreille rouge invente des proverbes africains : Ne creuse pas sous tes pieds pour agrandir ta pirogue. Ce n'est pas un lépreux s'il coasse. Ce que la hyène recrache, ta fille n'en voudra pas non plus. Si tu dois barir, demande à l'éléphant. C'est donc toi que le vent cherchait dans la savane immense. Quand le charognard commence à tourner sur lui-même, sa famille s'inquiète. Ne critique pas la maison de ton hôte. Chez la tortue, courbe la tête. Le caïman ne retire pas ses dents pour boire. Tout ce que tu dis dans la colère, le babouin l'a déjà crié avant toi. [...] » (Éric Chevillard, Oreille rouge, p. 127-128.) Mais que fait donc mon JLR à cette adresse ? Ça me rappelle qu'il ne faut jamais croire un crocodile... 2005-07-29 12:34:45 de Christian
J'ai moi même mangé de l'unagi hier soir! Je tourne la page de 4 mois à Nagoya ou j'ai été merveilleusement accueilli. Merci Berlol, mille mercis. Et j'ai aussi beaucoup appris de nos conversations. La suite n'est pas encore écrite... A dimanche ping-pong! 2005-07-29 13:47:29 de Bikun
Nous, nous avons "anguille sous roche" et les Japonais ont le poisson-chat sous une pierre (kaname ishi 要石) symbolisant le Japon. Lorsque le poisson-chat s'agite, la terre tremble. La paralysie de Tokyo, l'autre jour, pour une "petite secousse", augure mal de ce que pourra être un "vrai" séisme de plus grande amplitude... Ne jamais croire un crocodile même en larmes... 2005-07-29 16:26:02 de Christian
Mini-blog: Le bateau tanguait, la terre tremblait. Et oui, j’étais à l’Institut pour le Ciné-concert “Inventory before Disappearance” avec musique live de Laurent Garnier. Les images du début XXème montraient des navires en mer quand mon siège se mit à bouger. J’ai d’abord cru que c’était mon voisin de derrière ou quelqu’un de la rangé qui en était la cause, puis les basses profondes délivrées par les enceintes, mais non au moment où on voyait en gros plan des voyageurs gardant tant bien que mal l’équilibre face au roulis des vagues, c’était bien clair : le bâtiment bateau qu’est l’Institut essuyait un tremblement de terre ! Le calme revenu, c’était Kyoto en 1926 (si ma mémoire est bonne) qui nous a été proposé. Que cela a changé en seulement quelques décennies! Mais vers quoi se dirige-t-on si vite ? Comment les villes seront-elles, à quoi la planète ressemblera-t-elle dans 50 ans ? Puis, plus tard, en avant-première, un projet en cours basé sur des photos des survivants de Hiroshima qui sera exposé à l’UNESCO pour les 60 ans… Un diaporama très bien monté avec un traitement musical superbement adapté. Le résultat est vraiment percutant. De quoi donner des idées pour une collaboration avec Bikun… Mais décidément, l’homme est vraiment le roi de la destruction… 2005-07-30 07:54:25 de Manu
|
Vendredi 29 juillet 2005.
L'indicible d'un voyage. « Et il faut le nourrir, un animal de cette taille. Il pèse déjà cent trente kilos. Il est de plus en plus vorace. Il ingurgite d'énormes quantités de foin. Ma baignoire sera bientôt trop exiguë. Il n'a qu'à remuer un peu la queue pour inonder ma salle de bains. Dès que je le laisse seul dans l'appartement, il fait du tapage. J'ai eu des plaintes des voisins. Mais il est si attachant, si drôle. Sa gaucherie même est comique. Finalement nous ne pourrons pas le voir. S'est échappé. Par les canalisations sans doute, ou par la fenêtre. Il y a aussi dans le plafond une petite trappe qui mène aux combles et, de là, on est vite sur les toits.» (Éric Chevillard, Oreille rouge, p. 149-150.) Où l'on retrouve la palafoxesque géométrie variable — différente de celle des robots que Bikun présente dans L'Internaute. Quelques pages auparavant, il y avait du « naïvement et globuleusement » qui nous remémorait Du Hérisson... Pédalant au centre de sport, j'ai fini Oreille rouge avec plus d'entrain que je ne l'avais commencé. Certes, nous sommes d'accord sur le ludisme et la gratuité, sur l'esprit et l'autodérision — mais quand cela finit par former des longueurs, éventuellement interchangeables d'une page à l'autre, voire d'un livre à l'autre, il faut le dire. Sans doute cela résulte-t-il de l'aporie, que Chevillard a très bien saisie et qui consiste à dire l'indicible d'un voyage à l'étranger. La banalité et le cliché jouent un grand rôle, si ce n'est le principal, et les auteurs qui l'ignorent en font les frais — même s'ils se vendent. Oreille rouge évite l'écueil... en montant dessus. Dénonçant banalité et cliché, certaines longueurs, dans le ventre du livre, forment des clichés banals de la dénonciation et de son évitement. Sans doute cela vient-il de moi, qui souhaite toujours que l'écrit accompagne un engagement politiquement identifiable. Ce qui se réalise tout de même dans la présentation récurrente de la pauvreté : sans apitoiement, en montrant un quotidien guère différent de celui de Moi, un Noir de Jean Rouch. Puis, dans le dernier quart, en faisant affleurer des interrogations politiques : la fonction écologique des croyances et des rites, la femme-objet victime des médias, etc. Déjeuner au Downey à cinq, collègues du département de français, un record. Nous abordons surtout des questions pédagogiques (méthode de français, types de cours, coordination des enseignants, etc.). Ce qui me fait dire qu'à défaut de véritables réunions pédagogiques qui viendraient en sus des réunions que nous avons déjà, il nous est ainsi possible de faire des déjeuners pédagogiques — fort utiles car nous avons surtout besoin d'échanger librement et de parler sans ordre (du jour) (avant d'éventuellement formaliser quelque chose). Je perds encore beaucoup d'eau en attendant le shinkansen vingt minutes au soleil sur le quai. Réussirai-je à revenir à 67 kilos avant le départ en France ? Début de lecture d'un recueil de nouvelles d'Assia Djebar, mais pas question d'en parler comme ça, vite fait, en sortie de texte... 5 heures moins quelque chose ce matin. Impossible de penser. Les idées s'éventrent d'elles-mêmes. Dîner au restaurant chinois ce soir dont on sort et enfin, avec le jour qui s'apaise, je commence à voir clair. Rien foutu aujourd'hui. 2005-07-29 21:27:13 de Alain "Réussirai-je à revenir à 67 kilos [...]?" Ces derniers temps, je me pose le même genre de question, à peu près pour les mêmes chiffres d'ailleurs. Je me demande si on peut se réhabituer à manger moi et à se contrôler une fois prise l'habitude de manger comme on le veut et de ne pas se contrôler. Je n'aurais peut-être pas dû arrêter de faire du sport durant presque deux ans non plus... :0( 2005-07-30 16:21:53 de Arnaud Allez allez, t'es encore jeune, corps et tête plastiques ! Mais de la discipline à adopter, oui, sans doute. Le contrôle passe d'abord par la qualité de la nourriture, l'équilibrage selon les besoins du corps, quelques informations basiques de diététique, le libre choix de tout cela ainsi que des activités sportives (car si on se force, ça ne marche pas). Au fait, "manger moi" ou "manger moins" ? Attention au sens caché du lapsus... 2005-07-30 16:36:08 de Berlol Tiens. Étrange fôte de frappe en effet... Manger "moins", bien sûr. Quel lapsus pourrait-il y avoir d'ailleurs... Je vais tâcher de me discipliner. Sans vouloir tout mettre sur le dos de la thèse, car exagéré cela serait (parlons un peu comme Yoda !), mais vrai il est que durant cette période, j'avais tendance à ne pas me restreindre. Notamment sur les plats gras et les desserts bien lourds (les meilleurs... ? ;) 2005-07-31 03:30:23 de Arnaud Soyons clairs : pendant la thèse, tu bouffais n'importe quoi !! ;o) Moi, je reste stationnaire autour de 84/86 kilos. Au Japon, je n'arrive ps à grossir. En France, au mieux de ma forme en 2001, juste après mes "classes" je faisais du 92 kilos… Et je pense que je vais encore perdre bien 2 kilos le mois qui vient… 2005-08-02 01:36:17 de Acheron |
Samedi 30 juillet 2005.
Le mieux est l'ennemi du bien... des oreilles. Enregistrements, programmations, je soigne mes oreilles. À signaler, puisque le fait est assez rare sur France Culture et parce qu'on a bien le droit de s'amuser, une série de 9 émissions intitulée Vive les fantaisistes ! Ça commence ce soir. Voir aussi la grille d'été. Et déjà une semaine d'Université populaire de Caen (site refait), plutôt pour les dix-septiémistes, cette année. Visitant le site de l'UPC, j'y découvre le séminaire de Séverine Auffret, Histoire des idées féministes, avec de longs plans de cours très détaillés (les autres ne donnent que des titres). Où l'on retrouve Antoine Spire pour un Séminaire de bioéthique... que France Culture devrait enregistrer. Encore : entretiens Ponge-Sollers de 1967 sur le canal des Chemins de la connaissance (dernières diffusions demain et lundi); causerie de Bernard Stiegler à l'ENSAD sur le canal des Sentiers de la création (plutôt déplumé, cet été); Claude Simon, participe présent, puis Albert Camus contre les servitudes, dans l'Horloge de sable, émission de la Radio Suisse Romande. Et il y en aurait encore tant et tant ! mais je m'arrête là parce que le mieux est l'ennemi du bien et que qui trop embrasse mal étreint — or c'est l'heure du déjeuner. Encore faudrait-il que les oreilles soient reliées à quelque chose... Un cerveau, par exemple. En état de marche, si possible. Je pense par exemple être plusieurs fois passé devant un logo « RFP culture » sans que ça percute. Et ce matin, si. C'est ce dont je rêvais depuis plusieurs années ! D'un point de vue éthique (promotion de la francophonie conçue comme espace culturel) et d'un point de vue personnel (ergonomie de ma consommation radiophonique). Il s'agit du Web culturel des radios francophones publiques, rassemblant liens et informations des radios publiques canadiennes, françaises, suisses et belges. Il n'enlève rien à l'indépendance ou à la richesse de chacune des radios ou de leur site, il les relie et les enveloppe d'informations et de catégories pour que chacun trouve facilement ce qu'il cherche... ou découvre ce qu'il ne savait pas qu'il voulait. T. et moi avons passé une journée studieuse, chacun préparant Cerisy à sa façon. Elle, pour que son nouvel ordinateur soit opérationnel (on a réussi toutes les conversions de Mac à PC) pour lui permettre d'avancer sa thèse sur les mazarinades. Moi... éh bien moi, je suis au milieu d'un champ de bataille couvert de brumes, sur une mer déchaînée m'accrochant à une coque de noix, astronaute lâché dans une pluie de météorites, débroussaillant en aveugle la jungle réticulaire dans plusieurs directions simultanément... Bref, mal barré. Demain, je donne un coup de pied dans tout ce bazar et, d'un supercalifragilisticexpialidocious coup de baguette, j'en tire la quintessence. (On peut rêver.) 5 heures encore. Tous mes voisins antiquaires sont partis et l'immeuble reste bien silencieux. C'est le week-end des départs et des retours, juillet, août. La tranche des livres brillent à la lumière. Pas les Minuit, ni les livres très lus ni d'autres à couverture foncièrement poreuse dès l'origine. Nouvelle façon de ranger, ceux qui brillent et les autres. Déjà, aussi, le jour ne se lève plus. La radio, c'est une idée. Je réfléchis pour noter quelque chose encore. Mais c'est le silence. Pas une voiture ne passe. Oh! c'est magnifique. Au moment même où j'écris, une ondée d'un seul son sourd monte dans la cour. Il faut attendre une minute peut-être pour percevoir de grosses gouttes mates et plus sonores. Il pleut. C'est parti. 2005-07-30 05:20:45 de Alain
Attention aux grêlons ! (ai vu reportage à ce sujet au 20 heures de france 2) 2005-07-30 05:22:57 de Berlol
A propos de Bernard STIEGLER : Il vient recemment de creer une association, ARS INDUSTRIALIS, dont la vocation internationale a pour but d'initier une nouvelle politique des technologies de l'esprit. Pour plus de details, voir son site : http://www.arsindustrialis.org/ Dans un courrier qu'il m'a adresse, il se montre tres interesse par l'idee qu'un groupe de travail pourrait etre forme au Japon... A ceux que cela interesserait et qui refusent de "vivre et penser comme des porcs", je vous invite donc a aller sur le site et lire le Manifeste de l'association... 2005-07-31 07:38:21 de vinteix
|
Dimanche 31 juillet 2005.
Nulle part mieux qu'à la guillotine. « L'homme du XXIe siècle est une femme comme les autres...» (entendu au 20-heures de France 2 d'hier soir, au sujet de l'usage des cosmétiques et soins corporels par les hommes). On n'est pas loin des arguments du type : moins de 50% des femmes sont des hommes — qui, en bonne logique démographique, mettaient l'ambiance féministe chez les soixante-huitards. Sauf qu'il ne s'agit plus de revendiquer des droits ou l'égalité, mais d'être mêmement esclaves des marchands de tubes et d'onguents. Ping-pong haut en couleurs ! Et qui me paraît passer à une vitesse folle. À peine ai-je eu le temps de gagner contre Bikun (pour saluer son départ) et contre Manu (pour saluer son retour), et aussi de perdre contre Katsunori (comme les deux autres) — ce qui m'a tout de même permis d'être ex-æquo avec lui au nombre de manches remportées — qu'il fallait déjà partir, après une heure et demi de jeu, pour rejoindre T. juste sortie de son centre de sport et Hisae qui s'était fait porter pâle pour le ping-pong mais voulait saluer le futur Tadjik — un gars qui s'est hier acheté un appareil photo professionnel pour en avoir deux et être sûr de pouvoir travailler dans un pays où les bons réparateurs d'appareils numériques ne courent peut-être pas les rues... Nous sommes allés au restaurant chinois Panda, un havre de paix en sous-sol, juste en face de la folie urbaine du carrefour de 109 (Shibuya le dimanche devient un lieu étrange où des milliers d'individus comme chargés d'électricité se jettent les uns sur les autres pour traverser les rues en tous sens et passer à tout prix d'un temple de consommation à l'autre — nous aussi, parfois). Après avoir quitté nos amis et une sieste bien méritée, et grâce à toute cette agitation des neurones, je dégage la matrice de mon travail de recherche pour Cerisy, attelage de BDHL et de Google... On comprendra que je n'en dise pas plus et que j'en profite pour m'arrêter là. Le lendemain. Consigné pour mémoire : avons vu hier soir le film de Planchon intitulé Louis, Enfant roi, trame théâtrale dans laquelle sont concentrés les complots de la Fronde, montrant surtout le passage de Louis XIV de l'état d'enfant à celui de monarque. Un film qui va vite (malgré sa durée de 2h40), avec une matière verbale et gestuelle très dense et que seuls ceux qui disposent d'un solide bagage historique pourront apprécier ; les autres n'y verront qu'une fable de l'endurcissement, transposable un peu n'importe où. Rétrospectivement, cette engeance des aristocrates, qu'ils soient courtisans ou guerriers, avides de pouvoir ou d'amusement, je ne la vois nulle part mieux qu'à la guillotine. BDHL ? ça y est, il est devenu noble ? (il parait que l'odeur de la transpiration des hommes procure un sentiment de sécurité pour les femmes (pardon M-P.) : je dis ça pour les "chercheurs" de L'Oréal : à quand la bombe spray "Sueur du soir" ?) 2005-07-31 20:12:25 de http://
Euhhh ... c'est moi là _______î 2005-07-31 20:14:59 de Arte
Excellente cette photo ! Par contre... tu y as l'air ivre, Berlol. Et la Kro à la main en plus ! ;) Dire que les hommes seraient devenus des femmes ? Pourquoi pas. Cependant, il me semble qu'une telle assertation a pour présupposé la dégénérescence, c'est-à-dire que devenir une femme c'est devenir pas grand chose, finalement. Me trompe-je ? 違うか? Ceci-dit, comme cela était habilement cousu par Berlol, il me semble clair que la masse de la population — et non plus seulement la haute et les nobles comme par le passé — hommes et femmes confondus, sont aujourd'hui esclaves de la consommation et de leur apparence. En reformulant donc le débat on arrive à : l'obsession consumériste et pour l'apparence est-elle, finalement, par essence, un problème féminin ? 2005-08-01 03:02:12 de Arnaud
Et tous ces RAMBOS fiers de porter le treillis pour camoufler leur manque d'apparence virile ! Pression de conformité ou consumérisme ? L'apparence c'est le grade qui fait grimper du statut de soudard à celui de chef des armées protégé dans son bunker quand des gamins de vingt ans se font exploser le ventre à trouille sur des fronts guerriers obcènes... Et dire que le ministre des armées est une femme ! Sans enfants sauf erreur... En tailleur ou en treillis that'sis the question ? Non les hommes ne sont pas des femmes et vice versa , c'est bien çà qui dérange... Berlol , sa bière et son bandeau anti-sueur n'a pas l'air d'un tueur. Il n'a pas l'air d'être une femme non plus, ni malheureux... Le ping-pong évite des guerres j'en suis persuadée ! Bonne journée ! 2005-08-01 07:53:45 de Marie.Pool
"Un film qui va vite (malgré sa durée de 2h40), avec une matière verbale et gestuelle très dense et que seuls ceux qui disposent d'un solide bagage historique pourront apprécier ; les autres n'y verront qu'une fable de l'endurcissement, transposable un peu n'importe où." Mes enfants âgés aujourd'hui de 23 et 22 ans, regardaient souvent la cassette de ce film. Ils s'identifiaient à cet enfant, de la graine de roi, connaissaient (et connaissent encore) des dialogues par coeur. Sans bagage historique, c'est la vision répétée de ce film qui a affuté leur curiosité vis à vis d'une période de l'histoire. Ce fut un film important pour eux. Je ne crois pas qu'il n'y aient vu qu'une fable de l'endurcissement. 2005-08-01 08:12:13 de http://
http:// a raison. 2005-08-01 08:46:24 de Arte
Est-ce bien une BIERE sur la photo ? On dirait une POUBELLE ? 2005-08-01 09:21:36 de vinteix
Il y a de plus en plus de femmes dans toutes
les armées du monde...depuis qu'elles se professionnalisent (les
armées)...c'est triste. Mais je suis d'accord sur le ping-pong sachant
qu'après la séance, que l'on gagne ou perde c'est bon petit
déjeuner en bonne compagnie!
2005-08-01 10:10:35 de Bikun
Je dois manquer de bagage ... En quoi le ping-pong évite les guerres? Et la natation synchronisée, elle évite les guerres ? Et qu'un ministre Femme de la DEFENSE NATIONALE n'ait pas d'enfant, ç'est une allusion à quoi? Il va bien falloir finir par reconnaitre qu'il existe des femmes ambitieuses et intelligentes, et d'autres qui sont aussi connes que des raquettes de ping-pong ! 2005-08-01 11:20:33 de Arte
De toutes façons, je crois que c'est clair, faites l'amour pas la guerre hein?! 2005-08-01 13:20:46 de Bikun
Bikun, oui aimons nous :x:x:x (ben t'es pas parti toi ?) 2005-08-01 15:12:15 de Arte
Merci à tous et en particulier à l'anonyme de 08:12:13 car mes avis ne sont pas des oukazes, ce ne sont que des suppositions, disons des avis suppositoires (que certains prennent au petit déjeuner, d'autres à d'autres heures, mais assez réglés, hein !). Si tel a été le cas avec deux adolescents, on peut penser qu'il y en a d'autres et donc que le parti pris de Planchon, notamment de faire narrer l'action par le frère du roi (futur "Monsieur"), était un bon parti pédagogique. Cela en fait-il un grand film ? Je ne sais. En tout cas pour moi un bon film. Pour ce qui est de la bière, c'est bien une poubelle, en arrière fond, et tout en bas à gauche, le profil de Manu ! Étonnant, non ! 2005-08-01 15:38:07 de Berlol
Je maintiens le ping-pong évite la guerre . PING ! Puis PONG ! Ca fait un bruit moins contondant que "PAN ! T'es mort !". Ping et Pong se relèvent à la fin du combat et moi, qu'est-ce que vous voulez ça me rassure ! Quant à la canette-poubelle, je suis ravie : BERLOL ne boit pas en fin de partie pour oublier ses (quelques) défaites.C'était la bonne nouvelle de la journée ! Et pour les femmes ambitieuses ... qu'elles le soient sans perdre de vue qu'un soldat ou un civil tué c'est une femme qui l'a porté dans son ventre et qui a accouché . C'est tout le sens de mon commentaire et je ne suis pas près de changer d'avis sur ces questions . Une ministre qui dirige des militaires et qui n'a pas cette expérience ne m'inspire pas confiance, car je ne suis pas certaine qu'elle soit absolument convaincue de "la connerie" que représente la mort par les armes d'un être humain conçu pour autre chose de plus intelligent... C'est facile de tuer, un peu moins de mettre un enfant au monde...Essayez, vous vous en rendrez peut-être compte ... Essayez d'en perdre un (enfant) et vous verrez aussi les dégâts que ça fait. Alors , un peu d'intelligence et de tact à ce propos, ce n'est,croyez-moi pas superflu dans ce monde déjanté.Ne pas banaliser l'apologie de la violence et la complaisance vis à vis d'elle qui sont le credo actuel . Merci d'avance. 2005-08-01 19:36:06 de Marie.Pool
Je me rappelle nettement qu'avant d'avoir enfanté j'étais aussi convaincue de "la connerie" dont tu parles que je le suis maintenant, quelques années après. Décidémment, il faudrait arrêter ces idées reçues sur la féminité et la maternité et les pseudo connaissances essentielles auquelles elles donnent prétenduement accès. Homme ou femme ministre, parents ou non, je ne vois pas en quoi ni pourquoi cela interviendrait nécessairemment sur les capacités de la conscience et de l'empathie 2005-08-01 20:06:34 de cel
surtout ne changez pas d'avis, vous êtes parfaite comme ça :-) (je vais essayer de mettre un enfant au monde, pour me rendre compte (Bikun, tu veux pas me faire un bébé ?) de l'effet du ping pong sur la politique internationale ..., ensuite j'essairai de le perdre (l'enfant) pour voir les dégats que ça fait, et puis on en reparle ! Je sens qu'on avance bien, là, sur la paix dans le monde ! ... ) 2005-08-01 20:08:33 de Arte
C'est beau comme la rencontre fortuite, sur une table de ping pong, d'un art timide et d'une marie-accouche-toi-la. 2005-08-01 20:09:26 de Greg
Cel, tu jouais au ping-pong pendant ta grossesse ? 2005-08-01 20:19:10 de Arte
non, à la poupée qui dit pan pan pan pan pan pan 2005-08-01 20:21:32 de cel
C'est commode : dans la salle de ping-pong on mesure son besoin de défoulement physique,pour penser en smatchant c'est un peu plus acrobatique (mais moins que d'accoucher). Après, on sait si on a assez de jus pour aller ferrailler pour de vrai... L'humour de greg (mon fils s'appelle greg !) me plaît beaucoup. Il a cerné la problématique en un set . Pour la rencontre,il s'avance un peu... Mais il faut bien des optimistes sur ce blog ... Bravo ! Moi je retourne à mes rêveries...Si vous permettez... 2005-08-01 20:24:07 de Marie.Pool
Greg, c'est très sympa de reprendre ton site "Bartlebooth" :-) 2005-08-01 20:27:55 de Arte
C'est pas bien de dénoncer ! En temps de guerre c'est le peloton au fond d'une cave...Pas sympa !!! 2005-08-01 20:29:25 de Marie.Pool
je croyais que dénoncer en temps de guerre c'était surtout préserver son stock de topinambours au fond de la cave 2005-08-01 20:38:15 de cel
Je suis un admirateur de Bartlebooth, et ça me fait plaisir que son humour vous plaise (enfin) :-) 2005-08-01 20:47:04 de Arte
:)) "L'infâme est l'avenir du lob" (Robert Pinget à Francis Ponge, in Poésie 21-21) 2005-08-01 20:49:52 de Greg
smatcho ! 2005-08-01 20:51:02 de cel
Je sais pas, vous ? Mais subitement , j'ai sommeil. Je vais lire quelques pages du "Parti pris des choses" ou peut-être un poème de Char... qui l'a faite, lui... la guerre... Puis pour info : C'est vraiment pas bon les topinambours, les rutabagas itou !... z'avez goûté ? L'humour supporte bien les restrictions, ménagez-vous, la lutte est aussi longue qu'un jour sans bon pain... 2005-08-01 21:04:30 de Marie.Pool
"Quoi de plus appétissant que les effluves d’un boeuf aux légumes-racines qui mijote doucement au four ? C’est un grand classique qui ne demande qu’à être renouvelé selon les nouveaux arrivages. Osez, cuisinez les couleurs et la diversité ! Panais, pommes de terre, poireaux, carottes, rutabagas et betteraves ajouteront ce petit je-ne-sais-quoi à la recette de Mamie !" (http://www.metro.ca/client/fr/Art/Primeur.asp?id=3171&idCat=7) 2005-08-01 21:26:13 de cel
Que ... des rutabagas dans la soupe à mamie et je vous assure que l'invité , ben il tord le nez ... Faut pas tricher ou Gare à Jean-Pierre COFFE ! 2005-08-01 21:43:14 de Marie.Pool
Cel c'est quand tu veux pour une cote de boeuf à la pyrolise ! 2005-08-01 21:50:15 de Arte
ok on vient te voir ce week end :d 2005-08-01 22:29:54 de cel
Bien déchaînés, pendant que je dormais... C'est le ping-pong qui vous fait cet effet ? Ou la poubelle ? Pyrolise ? C'est Pyrolyse ? 2005-08-02 00:42:31 de Berlol
Prosper youp là boum… Les jeunes socialistes européens se déchirent toujours sur la Constitution Ils ont leurs tracts en anglais, leurs tee-shirts "For another Constitution" et leurs argumentaires. Même si le référendum du 29 mai est passé, les militants du Mouvement des jeunes socialistes français, qui s'étaient prononcés pour le non lors de la consultation interne au PS, n'ont pas fini de faire campagne. Arrivés en forte délégation plus de quatre-vingt personnes à Figueira da Foz, sur la côte du Portugal, où se déroule du 26 juillet au 1er août le camp d'été d'Ecosy, coordination européenne des organisations de jeunesse des partis socialistes, ils ont tenté de convaincre leurs camarades du bien-fondé du non français au traité constitutionnel européen. Et de la nécessité d'une renégociation. Un essai parfois vain au sein d'une communauté qui voulait communier plutôt que débattre. "Nos ambitions sont modestes, avoue le président d'Ecosy, Giaccomo Filibeck. C'est un cadre familial solidaire avec une base politique minimale." Difficile en effet de trouver des points communs entre des Italiens favorables aux charters européens de renvoi d'étrangers, des Hongrois qui défendent la compétition économique et des Belges faisant campagne pour des services publics européens. "Les discussions sont parfois lunaires", admet Razzye Hamadi, secrétaire général du MJS. Malgré tout, les jeunes Français, dont la direction est proche du courant minoritaire Nouveau Parti socialiste d'Arnaud Montebourg, ont décidé de mener leur bataille. Sur place, ils ont été exhortés par leurs dirigeants à intervenir dans les ateliers, parce que, "au-delà des leaders, il y a des militants à gagner à nos idées". "On veut pouvoir expliquer que le non français n'était pas un vote nationaliste ou de repli, comme beaucoup le pensent dans Ecosy", insiste David Lebon, président du MJS. "COMMUNISTES !" Belges, Allemands, Autrichiens, Portugais et Polonais leur ont manifesté de la sympathie. Mais, globalement, les Français ont eu du mal à faire passer leur message. Dans les ateliers sur les services publics ou la directive Bolkestein, les Français ont agacé. "La compétition n'est pas toujours la bonne réponse économique", a tenté l'un d'entre eux. Rémi Brazilliers, secrétaire national, a sorti un sondage Ipsos pour démontrer que le non français est un vote "populaire et de gauche". Peine perdue : un militant espagnol a expliqué que ce vote était l'"expression des peurs" et qu'il fallait terminer le processus de ratification. Un Italien a grogné que "la France n'est pas toute l'Europe et qu'il faut continuer à défendre la Constitution". "On a milité pour ce texte et il faudrait dire aujourd'hui qu'on en veut un autre ?", s'est indigné un Tchèque. Le coup de grâce est venu d'un Macédonien qui a traité les Français de "communistes !" quand ils ont défendu une renationalisation de l'eau. Pourtant, certains membres de la direction d'Ecosy avouent qu'"on ne peut rester au statu quo". "On ne devrait pas seulement être une agence de voyages mais travailler à une alternative européenne", explique Pedro Nuno, dirigeant des jeunes socialistes portugais. Le soir, le socialiste Mario Soares, de nouveau candidat à la présidence portugaise, a tenté de faire rêver l'assistance en évoquant son "idéal d'Europe". "Nous avons besoin d'Europe politique et sociale, je regrette que certains socialistes l'aient oublié", a-t-il lancé. Les Français étaient aux anges. Sylvia Zappi Article paru dans l'édition de Le Monde du 31.07.05 2005-08-02 02:09:33 de Acheron
Arte, hmmm je vais réfléchir à ta proposition, je te ftp mon génome?! Non pas encore parti, demain...décollage pour Tashkent (Uzbékistan), première étape de mon voyage... La suite sera dans mon future blog! A suivre... 2005-08-02 02:46:53 de Bikun
Bon voyage BIKUN ! 2005-08-02 06:22:41 de Marie.Pool
|