Échoués et éméchés
Repos. Pas de salon du livre, par ici. Mais des lectures. Et de l’écoute : les Mardis littéraires du 10 avec Stéphane Audeguy, un peu dans toutes les émissions ces temps-ci, et Patrick Deville, plus rare.
« […] quand on travaille de la façon dont je travaille, j’ai de plus en plus l’impression que la différence avec la sculpture sur marbre c’est que nous, il nous faut produire le marbre, déjà. C’est-à-dire écrire des centaines et des centaines de pages, enfin dans mon cas, pour avoir du matériau, et qu’ensuite il faut tailler là-dedans, enlever énormément et extraire de tout cela une forme. Et ce qui est romanesque, c’est la forme, me semble-t-il.» (Patrick Deville, 33e minute de l’émission)
« […] Ce moment de la fin du XIXe siècle, qui n’a pas duré très longtemps finalement, parce qu’ensuite c’est la 1ère Guerre Mondiale, ce moment où l’Europe a été pendant peu de temps absolument convaincue que ses valeurs avaient vocation à être universelles et définitivement acceptées par l’ensemble de la planète, qu’il suffisait d’attendre un peu, à certains endroits ça allait plus vite, la colonisation peut-être pouvait avancer… Cette croyance, puisque c’est une croyance, dans les sciences, les techniques, la démocratie, etc. : il suffisait d’attendre et tout cela allait envelopper la planète.» (Id., 38e minute)
« […] Encore une fois déterrer Brazza […] », dit-il aussi, à propos d’Equatoria. Je regrette seulement qu’à propos de Brazza, ni Audeguy, ni Deville, ni Casanova, ni Harang n’aient pensé à signaler que Colonie de Frédérique Clémençon l’avaient déjà déterré en 2003…
Sortie pour une course avec T. et Bonjour tristesse dans ma poche, pour cerner la forme que je vais donner au dernier cours, demain matin. J’hésite encore. Commenter au fil des derniers chapitres ? S’occuper du chapitre essentiel (X) avant d’en étudier l’amont et l’aval ? Focaliser les thèmes, les symboles, l’onomastique ?
J’essaie un thé à la pêche et des chocolats à l’abricot, c’est pas terrible.
T. découvre enfin le film 27 Dresses (Anne Fletcher, 2008). Elle trouve l’ensemble intelligent et piquant — ce qui est un tour de force pour un film américain sur le mariage — même si elle ne s’entiche pas comme moi de la scène de Benny and the Jets (retirée de Youtube par demande de la Fox, il n’en reste qu’une version plus trash… alors que le clip elton-johnien cumule près de 3000 commentaires).
Je savais que Jane et Kevin, échoués et éméchés, s’amusaient à déformer les paroles de la chanson (j’en ai déjà parlé) mais je découvre maintenant que les vidéos de paroles (lyrics) et de karaoke ne sont pas toutes d’accord sur les paroles originales… Je me demande bien par exemple la différence entre they’re so spaced out et they’re so phased out ? Mouais… Allez, à votre tour !
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Publié dans le JLR
Je vous conseille Equatoria, que je suis en train de découvrir… Etrange mélange des vies.
Merci, Laurent. Il est sur mon bureau. C’est pour très bientôt. Je m’en réjouis déjà.