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Ce qu'on appelle la modernité est le lieu et l'enjeu des conflits fondamentaux qui mènent le monde depuis près de cent cinquante ans. Il y a dans le mot de modernité autant d'acceptions que de stratégies. Elles mêlent ou confondent, sans en voir les effets souvent, la modernité en art, la modernisation technique et industrielle, les changements de vie en société dus à cette modernisation et à l'urbanisation. Ou elles oublient ce qui est en jeu dans l'art pour ne garder que la modernisation. Malgré la mode qui pourrait paraître avoir fait de la modernité une notion démodée, les problèmes que pose cette notion restent plus importants que jamais. Son hétérogénéité interne, et les brouillages dont elle est l'objet, sont les points de départ nécessaires d'une réflexion permanente. Le post-moderne n'a pas éliminé ces problèmes. Il n'a fait au contraire que les masquer, ayant essentiellement contribué à ces brouillages. Le post-moderne est donc l'occasion même d'un double bilan, le bilan des modernités et le bilan du post-moderne. Ce bilan passe inévitablement par l'examen des critiques qui ont présenté la modernité comme un malaise, une maladie de la société, et qui ne cessent de proclamer son échec et sa fin. Les problèmes sont épistémologiques, esthétiques, éthiques et politiques, autant qu'économiques, et imbriqués les uns dans les autres. Ils sont géo-poétiques, autant que géo-politiques, par leur mondialisation comme par leurs spécificités. La France et le Japon en apparaissent comme deux centres remarquables. C'est la raison d'une interrogation à la fois plurielle et située, sur les permanences et les transformations de la modernité. Par rapport à d'autres réflexions, cette interrogation peut constituer ici l'originalité et l'ambition de cette rencontre entre les deux universités de Tokyo et de Paris-8, et faire de cette rencontre le commencement d'un échange à poursuivre dans le temps. Portant sur des identités et des anti-identités, le principe organisateur en sera une recherche des masques, des rythmes, des caractères et des oublis. Cette réflexion n'a de chances d'ouvrir sur les possibilités d'une représentation aussi lucide que possible du présent et de l'avenir des sociétés, du statut des libertés, du rôle de l'art et de la littérature dans la société que si elle est non pas seulement une juxtaposition de réflexions de spécialistes chacun dans son domaine, mais un effort pour penser l'implication réciproque et l'interaction (qui, si elle a lieu, transforme chacun des éléments d'une telle relation) de la théorie du langage, de la théorie de l'art et de la littérature, de l'éthique et du politique. Le lieu d'une telle réflexion ne saurait donc être que la relation même entre les cultures, avec leurs conflits entre tradition et transformation, entre des histoires différentes et des intérêts différents. De ce point de vue, le rapport entre Paris et Tokyo est un excellent symbole du primat de la relation sur les attitudes identitaires, non comme relation de pouvoir, mais pour penser le pouvoir de la relation. |
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