2024Q4 : フランスの映画 – Le cinéma français / présentation en 7 films

2023Q4, フランスの映画 – code 33C11, cours du mercredi, 9h10-12h45.

Le cinéma, c’est quoi ?
C’est un art qui est encore très jeune, né dans les années 1890 – il y a moins de 150 ans alors que la sculpture ou la danse sont des arts millénaires. Le cinématographe est l’art qui associe l’image en mouvement et le son, à partir d’un scénario, pour réaliser un film. Pour faire cela, beaucoup de personnes doivent travailler ensemble, avec beaucoup de métiers différents. Souvent un film coûte cher (budget), donc il faut pouvoir le vendre : en salle de cinéma, en DVD et, de plus en plus, en ligne (ストリーミング).
Pour vendre des films dans d’autres pays, il faut aussi les traduire, les présenter, etc. (post-production, promotion). C’est une activité maintenant bien mondialisée. Jusqu’à maintenant, la France reste bien placée, techniquement, artistiquement et commercialement.

Attention aux sens du mot « cinéma ». Le mot désigne d’abord un art et une technologie qui concernent beaucoup d’activités (映画撮影). Ensuite, dire « je fais du cinéma », c’est souvent être acteur, actrice, réalisateur ou réalisatrice, tandis que « je travaille dans le cinéma » peut être la parole d’un technicien, d’un scénariste ou pour d’autres métiers. Quand on parle du « cinéma français », du « cinéma américain » ou du « cinéma japonais », on pense à une histoire culturelle et sociale de l’art dans le pays désigné, avec des particularités possibles selon la langue, la culture et l’histoire du pays. Enfin, quand on dit « aller au cinéma » (映画館に行く), on pense à aller « voir un film » (映画を見る) dans un bâtiment où il y a une ou plusieurs « salles de cinéma ».

Comment présenter le cinéma français ?
Il y a beaucoup de possibilités de présentation : par périodes ou par thèmes, en choisissant les films les plus populaires, les acteurs et actrices célèbres, les films primés, les succès commerciaux, etc. Techniquement et dans la majorité des cas, un « film français » est produit, réalisé et diffusé en France, avec des dialogues en français. Mais artistiquement, il est difficile de dire ce qui définirait le « cinéma français »…
Toutes les manières de considérer le cinéma sont intéressantes – même s’il est très difficile de présenter le cinéma français en seulement 7 semaines !…
Le plus important, ce sera donc de voir des films avec plaisir et de bien les comprendre.

Combien de films dans le programme ?
Les 7 films au programme de ce cours sont proposés dans l’ordre chronologique (des années 1940 à aujourd’hui). Ils sont tous très célèbres et offrent un panorama équilibré, avec plusieurs genres (film policier, film historique, film d’amour, film social), des styles esthétiques très différents, des acteurs et des actrices en général très connu(e)s.
Les films sont présentés avec des sous-titres en japonais (日本語字幕).

Comment le cours est-il organisé et évalué ?
Chaque matinée de cours sera en deux parties :
1. Première partie : un propos thématique sur l’histoire du cinéma, suivi de la présentation du film du jour (durée : environ 1h30).
2. Deuxième partie : le film lui-même, sans interruption (durée : entre 1h30 et 2h).
Après les cours, il y a un examen final : il contient des questions simples et à choix multiple (多肢選択法) sur les films du programme (tous documents autorisés). 

Sept films au programme :

20 novembre :
美女と野獣』- La Belle et la bête
(Jean Cocteau, 1945, 96 min.).
Il ne faut pas se fier aux apparences…

テーマ / Thèmes présentés :
1. Le langage : du conte imprimé (en 1756, ici en éd. Hachette, 1870) de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (ja.wikipedia) ou en bande dessinée (Image d’Épinal, 1846 / Gallica), jusqu’au film (voir dossier pédagogique / Ac. de Versailles). Mais l’histoire à des origines lointaines (Apulée, 2e siècle).
2. La préparation du film : le manuscrit de Jean Cocteau (TV5 Monde, 2013 / Youtube). La modernité désinvolte de Cocteau : bande-annonce du film Les enfants terribles (Jean-Pierre Melville, 1950, adaptation du roman de Cocteau, 1929) à comparer avec le début de La Belle et la Bête.
3. Surréalisme et réalité : lieu de tournage (château de Raray / France 3 / Youtube). Les « Bêtes » dans l’histoire du cinéma (de Cocteau à Disney / Georg Rockall-Schmidt, 2017 / Youtube). L’univers magique : la forêt, les objets, les mouvements… 

27 novembre :
死刑台のエレベーター』- Ascenseur pour l’échafaud
(Louis Malle, 1957 ou 1958, 92 min., musique de Miles Davis).
Même les meilleurs plans ont un défaut…

テーマ / Thèmes présentés :
1. Louis Malle, un cinéaste réaliste, formaliste et éclectique (du Monde du silence, 1955, à Au revoir les enfants, 1987, en passant par Zazie dans le métro, 1960, et Lacombe Lucien, 1974…). En anglais : les lieux de tournage et le résumé du film.
2. L’histoire du cinéma : le précinéma, l’exemple de Muybridge, le cinéma. Techniques et esthétiques : du noir et blanc à la couleur, du muet au parlant.
3. Genres, évolution, imitation : le roman noir, le film noir, la Nouvelle Vague, la relation musique / image. Remake au Japon en 2010 : 『死刑台のエレベーター

4 décembre :
二十四時間の情事– Hiroshima mon amour
(Alain Resnais, scénario Marguerite Duras, 1959, 91 min.).
Partir très loin et se retrouver au cœur de soi…

テーマ / Thèmes présentés :
1. Lieux de tournage : voitures, trains, lieux habités, voitures pour travelling & sur les mouvements de caméra. Voir interview d’Emmanuelle Riva en 1959 (quand le film est au festival de Cannes), et aussi le documentaire japonais de 2008 sur les photos d’E. R. à Hiroshima, en trois parties : chez elle à Paris + suite photos et à Hiroshima + suite photos et témoignages.
2. La mise en abyme : une actrice joue le rôle d’une actrice, un film dans lequel on fait un film (voir aussi dans La nuit américaine, de François Truffaut, en 1973, quand on dévoile comment était faite une scène de La peau douce, en 1964).
3. Le documentaire : sur la paix (à Hiroshima !), avec aussi des images empruntées à un autre film, Hiroshima (Hideo Sekigawa, 1953, voir extrait), dans lequel jouait déjà Eiji Okada !

11 décembre :
5時から7時までのクレオ』- Cléo de 5 à 7
(Agnès Varda, 1962, 90 min.).
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir…

テーマ / Thèmes présentés :
1. Les métiers du cinéma. . .
2. Une réalisatrice douce et puissante. Interview d’Agnès Varda en 1962 (après Cléo de 5 à 7) ; courte biographie / Brut ; en détail, l’Oscar d’honneur à Agnès Varda à Hollywood, en 2017, avec l’artiste JR, etc.
3. Extrême mouvement de caméra en plan unique, en marge de la Nouvelle Vague : C’était un rendez-vous (court-métrage de Claude Lelouch, 1976), Un seul plan-séquence en caméra subjective (août 1976, + de 8 min.) ; making-off de 2006, commenté par Claude Lelouch ; court remake de 2017 en 360°VR avec une Ford Mustang…

18 décembre :
暗くなるまでこの恋を– La sirène du Mississipi
(François Truffaut, 1969, 123 min.)
Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point…

テーマ / Thèmes présentés :
1. L’identité des personnages, vraie, fausse ou évolutive ?
2. Le genre ou les genres : film d’amour, film policier ou film social ?
3. Importance de la géographie française : Réunion, Nouvelle-Calédonie, Sud-Est de l’Hexagone et Alpes.
4. Références et citations diverses, notamment au réalisateur Jean Renoir (dédicace à 3:30), que Truffaut admirait (extrait du film La Marseillaise, par exemple).
5. Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo : deux carrières exceptionnelles, une popularité qui dure depuis 50 ans.
6. Adaptation d’un roman de William Irish, Waltz into Darkness (1947). Voir aussi le remake de 2001, Original Sin (Michael Cristofer, bande-annonce, au Japon : ポワゾン), « erotic thriller » avec Angelina Jolie (int.) et Antonio Banderas.

8 janvier :
警部』- Flic ou voyou
(Georges Lautner, 1979, 102 min.)
L’habit ne fait pas le moine…

テーマ / Thèmes présentés :
1. La narration filmique (le point de vue, les mouvements de caméra).
2. Les ressorts du comique et les limites (inter)culturelles de l’humour : à quelles conditions une scène comique française peut-elle faire rire des spectateurs non-français ?
3. Le film policier comique et populaire comme sous-culture à visée politique (citations fr) (un peu comme les films d’Itamu Juzo au Japon ?).
4. Les stéréotypes du machisme et de la séduction – et leur évolution dans le temps : pourrait-on filmer aujourd’hui certaines scènes du films ?

15 janvier 2021 :
『サン・ジャックへの道』Saint-Jacques… La Mecque
(Coline Serreau, 2005, 110 min.)
Il faut aller au bout de ses rêves…

テーマ / Thèmes présentés :
1. Les effets spéciaux. pour les scènes oniriques.
2. La voix off.
3. Le mélange des styles (Nouvelle Vague, comédie comique, surréalisme).
4. Le pèlerinage au cinéma.
5. La carrière de Coline Serreau : des films comiques en apparence, très sérieux en réalité, sur des thèmes politiques, féministes et écologiques.

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