Les étudiants en voyage linguistique mais qui sont inscrits au séminaire doivent aussi suivre ce programme, regarder ce film, rechercher du vocabulaire et des informations, etc. Comme les autres, ils et elles peuvent m’écrire, poser des questions, répondre aux propositions ou aux questions.
Une très grande majorité de la population ne commet pas de crimes graves – heureusement ! Mais en grande majorité nous sommes intéressés ou fascinés par les films qui montrent des crimes tragiques. Nous voulons comprendre, bien sûr, comment ces crimes sont possibles. Comprendre pourquoi, si possible, et aussi voir, savoir ou vérifier comment la police et la justice luttent contre le crime, en grande partie avec les impôts que nous payons pour l’égalité entre les citoyens et pour la sécurité dans notre territoire.
Parmi les films dont le scénario est basé sur un crime ou des crimes, il y a de nombreuses catégories : le crime passionnel (par amour, haine ou jalousie), le crime prémédité (par vengeance ou pour de l’argent), le crime organisé (lié au trafic de drogue, à la prostitution, à la corruption, etc.), le crime dit en col blanc (par des personnes très haut placées qui paient des voleurs ou des tueurs professionnels), le crime terroriste (lié à une idéologie qui rejette la société ou une de ses parties), le crime d’État, le crime de guerre, le crime accidentel, etc. Parmi les catégories, il faut aussi considérer les films qui montrent plutôt le travail de la police, ou de la justice, ou les activités criminelles elles-mêmes, ou le point de vue des victimes et de leur famille, leurs amis, etc. Beaucoup de films mélangent ces possibilités. On doit aussi penser au scénario : montrer les faits dans l’ordre chronologique ou au contraire en remontant vers le passé, informer le spectateur pendant que la police cherche ou au contraire faire durer le mystère et le suspense, proposer des histoires actuelles ou au contraire des reconstitutions historiques ou mythologiques…
Il y a maintenant une grammaire cinématographique à laquelle nous sommes habitués ; nous pouvons comprendre des intrigues plus complexes et des rythmes plus rapides que les spectateurs des années 1930-1950, par exemple. Nous savons qu’une parole entendu ou un objet vu à la 7e minute sera peut-être utilisé dans le cadre d’un crime à la 23e minute. Nous choisissons aussi des films parfois comiques (gags visuels, propos amusants, crimes imaginaires) ou parfois tragiques (faits réels reconstitués, personnalités connues).
Autour des crimes qui sont le sujet principal de ces films, il y a aussi de très intéressants faits de société, de sérieuses études culturelles, des informations utiles pour les citoyens. Nous pouvons découvrir comment des personnes vivaient dans un lieu et à une époque précis, comment les villes, les maisons, les véhicules, les objets, etc., influençaient la vie, ici ou à l’autre bout du monde, quand nous-même étions des enfants ou à l’époque de nos arrières-grands-parents…
Pour ce semestre, deux films sont étudiés :
- La mariée était en noir (François Truffaut, 1968) : informations Wikipédia, Site du cinéma français …
- Le marginal (Jacques Deray, 1983) : informations Wikipédia, Site du cinéma français …
Notes, commentaires et activités :
A. Notes du 21 septembre 2022 :
Dans « le droit » français, les « infractions à la loi » sont hiérarchisées en : « contraventions » >>> « délits » >>> « crimes » (les catégories et les définitions sont donc différentes de celles que vous connaissez peut-être dans le droit japonais, le droit américain, etc.).
Voir par exemple :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1157
On comprend bien la différence entre un crime « par passion » ou « par peur » ou « par légitime défense » et un crime « prémédité » ou « organisé ». Si le crime concerne bien sûr « le criminel » ou « la criminelle », il concerne aussi le, la ou les « victime(s) ». Au-delà, il implique la « police », les « enquêteurs » et « enquêtrices », puis, au besoin, la « justice », le « tribunal », le « jury », la « prison », etc.
Dans le film La mariée était en noir, l’actrice principale est Jeanne MOREAU ; elle était très connue et très populaire (comme la plupart des acteurs du film). Le film a eu beaucoup de succès et il est considéré aujourd’hui comme un des très grands films français de la Nouvelle Vague.
B. Notes du 28 septembre 2022 :
Vocabulaire sur les « crimes » entraînant « la mort » (mots à vérifier dans le dictionnaire, si nécessaire) : crime « involontaire », « accidentel » (comme un accident de voiture), crime par « légitime défense » (à cause d’une « menace »), ou au contraire « préparé », « prémédité » (« assassinat »), ou par « passion », par « vengeance », par « intérêt », etc.
On peut surprendre la « victime » (mort rapide) ou l’attirer dans un « piège » (mort lente ou autre). Malheureusement, même si personne ne « veut » être criminel, il y a quand même des crimes qui « sont commis » tous les jours. Dans les romans ou dans les films, beaucoup de crimes sont montrés en détail parce que (presque ?) tout le monde est « fasciné » ou « intéressé » par les crimes et les criminels.
Ce mercredi matin, nous avons commencé à analyser la structure du film « La mariée était en noir ». Je vous propose de bien lire le texte qui suit, de bien noter le vocabulaire important (entre guillemets) et de répondre aux 5 questions.
Le film présente d’abord des actions de Julie dans « l’ordre chronologique » à partir de son départ de chez sa mère. Le premier « épisode criminel » concerne Bliss (04:40-17:20). Il finit quand Julie lui dit comment elle s’appelle. Lui, le « personnage », il comprend pourquoi il va mourir mais pas nous (les « spectateurs »). Le « suspense » continue.
« Intermède » 1 : le foulard vole… un avion passe (connexion entre deux épisodes).
Le 2e épisode est pour Coral (17:20-37:54). Dans cet épisode, il y a un premier « flashback » pour expliquer « les raisons de la vengeance » (ou de « la colère ») de Julie Kohler (35:30-36:06). Quand Coral dit : « Oui, maintenant, je sais qui vous êtes… » (36:08), cela correspond aussi à ce que comprend le spectateur, grâce au flashback. Fin du « suspense initial ».
Le nouveau suspense est : comment ça s’est passé ? Pourquoi plusieurs personnes doivent mourir ?
Intermède 2 (38:05-38:15) : Julie, debout dans un train, note quelque chose dans un carnet noir… Quoi ? On ne le sait pas.
Dans le long épisode Morane (38:16-1:05:21 ou + ?), qu’est-ce qui complique la mission de Julie (question 1) ? Et qu’est-ce qui facilite cette mission (question 2) ?
Il y a un autre flashback (54:03-57:56), sans paroles mais très détaillé, sur « les circonstances » de « l’accident » mortel. Au moment de la fuite des 5 hommes, un « narrateur externe » (« voix off ») explique leur réaction et leur décision.
Question 3 : Si c’est un accident, pourquoi sont-ils des criminels ?
Troisième « montage » de flashback(s), « reliant » l’enfance de Julie et David, le jour de leur « mariage » et « l’enquête » de Julie pour retrouver les criminels.
Vers la fin de l’épisode Morane, une autre « ligne narrative » apparaît : celle de l’enquête de « la police », puis « l’arrestation » d’une « innocente », la vraie Mlle Becker (1:02:33-1:05:21).
Intermède 3 (1:05:20-?) : on voit que Julie barre un 3e nom dans son carnet, et il en reste 2 (à venir). Mais en se levant pour prendre l’avion, elle voit l’article de journal sur l’arrestation de Mlle Becker. Les limites entre épisode et intermède n’existent plus vraiment…
Question 4 : « L’interférence » entre les 2 lignes narratives a quelles conséquences ?
« Mission » ou « travail » ? Julie répond à cette question dans le « confessionnal » (1:08:14-1:08:15).
Question 5 : et après ? (écrivez la suite et fin du film).
C. Notes du 5 octobre 2022 :
Aujourd’hui, présentation du film Le marginal.
Dans La mariée était en noir, nous avons vu des « crimes par vengeance » liés à un « crime par accident » (avec des responsabilités des 5 hommes). Tous ces crimes sont « individuels » (d’une personne contre une autre, pour une raison personnelle.
Dans Le marginal, nous voyons une catégorie de crimes complètement différente : le « crime organisé ». Dans ce cas, une « organisation criminelle » fait (principalement) du « trafic » de drogue (importation, vente) en relation avec d’autres catégories de crime comme la « prostitution », l' »assassinat sur commande », etc.
Cette « activité principale » nécessite également une importante activité de « corruption » : des policiers, des juges, des avocats, des élus politiques, des ministres, etc., « sont corrompus » par des membres de l’organisation criminelle pour, par exemple, empêcher ou ralentir le travail de la police, ou pour combattre une organisation criminelle concurrente.
Ce « crime organisé » est très difficile à « réprimer » ou à supprimer parce qu’il est basé sur un « réseau tentaculaire » de dirigeants et d’employés (volontaires ou corrompus) qui profitent tous des activités criminelles de l’organisation. Ce problème existe dans la plupart des pays.
Dans Le marginal, un policier, le commissaire Jordan est « incorruptible » (il n’accepte pas l’argent proposé) MAIS il est aussi « désobéissant » par rapport aux régles de la police et à l’autorité de son chef. C’est pourquoi on l’appelle « marginal » (00:13:48).
À vous de voir jusqu’où il peut « désobéir » et les conséquences que cela peut avoir…
Du point de vue des catégories, c’est :
– un film policier (ou de justicier ?)
– un film-spectacle (action, aventure, cascades par un acteur très populaire, etc.)
– un film de société (éléments documentaires de la France de 1983, TGV, Marseille, Paris, etc.)
– un film (un peu) comique
D. Notes du 12 octobre 2022 :
Sur La mariée était en noir :
La victime : le 3e meurtre est celui d’un notable de la ville, donc la police s’en occupe sérieusement. De plus, il y a un témoin : un enfant, le fils, mais la police ne croit pas à ce qu’il dit (c’est le problème dit de « la parole des enfants » dans le domaine policier & judiciaire).
Mais il y a aussi une autre victime : la maîtresse d’école qui est injustement arrêtée par la police. À l’aéroport, juste avant de prendre l’avion, Julie téléphone à la police pour innocenter la maîtresse d’école (synonyme : disculper ; mots de la même famille : coupable, inculper, inculpation).
En faisant cela, elle complique son travail de vengeance et elle doit aller plus vite que la police.
Questions sur la fin du film :
- Est-ce que Julie fait exprès d’être arrêtée par la police ?
- Peut-on dire que Julie Kohler est un personnage tragique. Peut-on la comparer à Antigone ?
Sur Le Marginal :
À propos de la corruption (par exemple dans la police), on doit faire la différence entre deux catégories :
- La corruption passive, « laisser faire », « fermer les yeux », peut-être à cause d’une « menace », d’un « don d’argent », etc.
- La corruption active, « informer les criminels », « fournir des armes », « participer à des activités criminelles ».
Quelle sorte de corruption peut-on trouver dans Le marginal ?
Point de vocabulaire :
- Un « indic » est un membre d’un groupe criminel ou impliqué dans une activité criminelle MAIS il donne des informations à la police (pour éviter d’aller en prison, par exemple, ou bien par violence…).
- En informant la police, il « trahit » les autres criminels. Il devient ce que les autres criminels appellent « une balance ». Si les autres criminels peuvent s’en rendre compte et identifier le « traître », il voudront l’éliminer (le tuer) : pour arrêter de donner des informations à la police ET pour le punir de sa « trahison ».
- Est-ce qu’il y a des « indics » dans Le Marginal?
Sujet de société :
Quand Jordan arrive dans le commissariat parisien, on voit et on entend que le chef veut une « politique du chiffre » : des milliers d’arrestations de prostitué(e)s et de petits trafiquants de drogue par mois. Des arrestations presque inutiles puisqu’ils et elles sont « relâché(e)s » presque aussitôt.
Pendant ce temps, les policiers ne peuvent pas s’occuper d’enquêtes complexes qui concernent des « grands criminels », des « criminels en col blanc », des « notables corrompus » ou « corrupteurs », etc.
Dans ce sens, tous les policiers qui font la « politique du chiffre » sont en situation de « corruption passive » à la demande de leur « hiérarchie », non ? (Puisqu’ils laissent tranquilles les grands criminels.)
Est-ce pour cela que « le marginal » est marginal = pas dans le groupe & pour faire autrement ?
E. Notes du 19 octobre 2022 :
Explications et vocabulaire (suite) :
1. En France, on apprend à l’école que « Nul n’est censé ignorer la loi », ce qui veut dire que tout le monde « devrait » connaître les lois. Pourtant, il y en a beaucoup, on ne les étudie pas beaucoup à l’école, et de nouvelles lois sont créées presque tous les jours…
Si le gouvernement disait que « tout le monde doit connaître toutes les lois », c’est le gouvernement qui devrait organiser cet enseignement, ce qui coûterait très cher et serait sans doute impossible.
Donc, la phrase, « Nul n’est censé ignorer la loi » est hypocrite et malhonnête… D’ailleurs, heureusement, ce n’est pas une vraie loi.
2. Beaucoup d’activités criminelles (vente de drogues, d’organes, d’animaux sauvages ou d’objets précieux, rares ou interdits, ou prostitution, machines à sous et casinos clandestins, etc.) sont organisées derrière « une façade ». Par exemple, comme dans l’histoire de Francis, un magasin de machines à sous ou de jeux vidéos (activités légales) cache un trafic de drogue ou un casino (activités illégales). Dans ces situations, de nombreux « petits » criminels travaillent pour un « grand » patron. Ce chef garde « les mains propres » et est « ami » avec des dirigeants industriels, des hauts fonctionnaires de police, des chefs de partis politiques ou des ministres. Ce chef (comme Mecacci) organise son « réseau » criminel et le protège par la « corruption » de personnes apparemment « honnêtes ».
EXERCICE :
Expliquez l’épisode dit « des Turcs » (24:30-28:40) :
– racontez les faits (en 3 parties)
– expliquez la fin de l’épisode
– commentez l’importance de cet épisode déjà commenté dans la page de Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Marginal)
– envoyez votre texte par WebClass email avant le 15 novembre 2022.
F. Notes du 26 octobre 2022 :
Aujourd’hui, c’est l’avant-dernier séminaire du 3e Quarter. Nous allons étudier la fin des films.
Pour n’importe quel film, on peut se poser les questions suivantes :
– Comment un film finit-il ?
– Est-ce que l’on comprend bien pourquoi le film est fini ?
– Le public est-il satisfait de la fin du film ? (et pourquoi ?)
– Quand la fin du film commence-t-elle ? (et pourquoi ?)
En effet, chaque film a une fin qui a été voulue, préparée et construite…
Avant de regarder la fin de La mariée était en noir, il faut compléter le vocabulaire sur le crime (ce sera utile pour votre rapport ; à vérifier en japonais) :
– un « suspect » / une « suspecte » : une personne dont on pense qu’elle a peut-être commis un crime (mais ce n’est pas encore prouvé, c’est peut-être un innocent / une innocente ?).
– des « aveux » (verbe : avouer) : un récit ou des informations détaillées d’un crime par la personne qui l’a commis (attention aux aveux obtenus « sous la contrainte » ou « par la violence » et qui peuvent être de « faux aveux »).
– un/une « coupable » : une personne qui a commis un crime ; sa « culpabilité » est confirmée par des aveux, des preuves, des témoignages, etc.
– une / des preuve(s) : éléments matériels qui appartiennent au criminel et en relation directe avec le crime (documents, objets perdus, empreintes digitales, traces ADN, photos, vidéos, etc.).
– un/une condamné(e) : une personne coupable d’un crime et qu’un procès judiciaire a puni (à une peine d’amende, d’emprisonnement, etc.).
– une enquête de police : travail de la police pour comprendre un crime, rechercher et arrêter le ou les criminel(s).
– un interrogatoire : séance dirigée par des policiers pendant laquelle une personne soupçonnée d’un crime doit répondre aux questions, expliquer ses activités, prouver son innocence, indiquer son alibi, etc.
– un procès : séance ou ensemble de séances d’une Cour de justice où les documents et les témoignages à propos d’une personne suspectée d’un crime sont présentés et étudiés, pour et contre cette personne, jusqu’à obtenir un verdict et, éventuellement, une sentence.
– une condamnation = une sentence : punition décidée par les juges ou le jury lors d’un procès (amende à payer, temps de prison à effectuer, etc., jusqu’à la « peine de mort » dans les pays où elle existe).
– un emprisonnement / une peine de prison : privation de liberté d’une personne reconnue coupable d’un crime pendant un certain temps décidé lors du procès.
La fin du film La mariée était en noir :
– 1:09:10 – 1:11:23 : Julie est prête à tuer « l’escroc » Delvaux mais il est arrêté par la police…
– 1:12:24 – 1:12:45 : Julie met un point d’interrogation pour Delvaux et va chez Fergus qui habite au « 13 rue de la Némésis » (cette adresse n’existe pas, chercher « Némésis » dans Wikipédia, c’est très important…)
– 1:13:00 – 1:38:54 : longue séquence sur Fergus jusqu’à sa mort (Julie est la femme qu’il cherchait, Fergus est un artiste, un homme bon, il n’est pas coupable, elle commence peut-être à l’aimer, etc. – mais la vengeance doit être continuée = Némésis…) ; le retour de Corey permet de relier plusieurs des parties du film pour finalement « reconnaître » cette femme.
– 1:40:00 – 1:40:50 : au cimetière, Julie visible / invisible, est « dévoilée » et reconnue par Corey.
– 1:40:55 – 1:43:09 : interrogatoire de Julie, elle avoue ses crimes MAIS ne dit pas pourquoi ; ni la police ni Corey ne comprennent la relation avec la mort du mari de Julie… = pour eux, le « mobile » des crimes reste inconnu (mais pas pour les spectateurs). Parole finale du policier : « C’est curieux qu’une femme intelligente se soit fait prendre aussi grossièrement… » Personne ne pense qu’elle l’a peut-être « fait exprès ».
1:43:10 – fin : Julie, en prison, peut enfin tuer Delvaux et achever sa vengeance. La caméra ne suit pas Julie, n’entre pas dans le couloir. Il n’y a rien à montrer ; le spectateur sait déjà tout.
QUESTION :
Peut-on dire que la fin du film commence très précisément à 1:37:45 ? Pourquoi ?
G. Notes du 9 novembre 2022 :
Différences et points communs entre les deux films :
Différences :
– de scénario : femme / homme ; veuve / policier ;
– de style de personnage : discrétion / exubérance ;
– d’esthétique cinématographique : montrer / ne pas montrer les crimes ; avec / sans effets spéciaux.
Il y a tellement de différences entre les deux films que l’on ne pense pas aux points communs. Il y en a pourtant plusieurs…
Points communs :
- La « motivation » : la vengeance. Pour punir des criminels dont on a été personnellement victime, il faut devenir « une justicière » ou « un justicier », quelqu’un qui veut « se faire justice ». Au cinéma, on aime beaucoup ce stéréotype du seul(e) contre tous. « L’héroïne » / « le héros » doit être joué(e) par un(e) acteur ou actrice très populaire.
- La « solitude » : il n’y a pas de famille, d’amis ou d’équipe professionnelle qui puisse aider. Les personnages secondaires sont peu visibles, ils ont peu de personnalité (mais dans Le Marginal, les personnages de Rozinski, Livia et Francis sont quand même importants ; d’ailleurs, ils et elle n’obéissent pas aux ordres de la police…)
- L’illégalité : pour accomplir sa vengeance, pensée comme une « mission supérieure », il faut désobéir aux lois (nationales, morales, religieuses). Le spectateur doit « être de connivence » avec le héros ou l’héroïne, c’est-à-dire penser que le système social ne fonctionne pas, que la police et la justice sont corrompues, que la criminalité ne peut pas être réduite ou éradiquée de façon légale.
Attention, cette façon de penser, si on l’étudie sérieusement, peut être considérée politiquement comme :
- réactionnaire, appelant à plus de sécurité, plus de sévérité des lois, ou même à l’abandon de la démocratie, au profit de systèmes politiques comme la dictature…
- révolutionnaire, contenant un appel à la rebellion, au changement qui serait provoqué par la volonté du peuple, contre la corruption des élites…
La catharsis :
Si le spectateur ne pense pas sérieusement être réactionnaire ou révolutionnaire, pourquoi est-ce qu’il pourrait avoir du plaisir à regarder ces films ?
Parce que, momentanément, la fiction lui apporte une « catharsis » : une satisfaction de voir des problèmes résolus, des injustices punies, une société améliorée ou embellie – même si ce n’est pas ce qui se passe dans la réalité.
La fin du film Le marginal :
Est-ce qu’il est possible que la fin du film commence deux fois ? Et si oui, à votre avis, pourquoi ?
- À 1:27:10, dans le bureau de Mecacci.
- À 1:28:45, pendant le déjeuner de Jordan et Rozinski.
- (Les deux ennemis sont d’accord pour que ça finisse…)
SUJETS DE RAPPORT (informations)
Dates limites :
– choix de sujet : 30 novembre 2022
– première version (3 p. minimum) : 11 janvier 2023
– version finale : 8 février 2023
- SUJET 1 : Dans le film La mariée était en noir, décrivez la méthode de Julie pour se venger de chacun des responsables de la mort de son mari. À votre avis, est-ce que le film fait l’apologie de la vengeance ou pas ? Et vous-même, si vous étiez victime d’un crime impuni, est-ce que ce film vous inciterait à vous venger ou vous empêcherait de vous venger ?
- SUJET 2 : Dans le film Le marginal, notez toutes les fois où la corruption est montrée ou suggérée ( qui est corrompu ? comment ? pourquoi ? décrivez les scènes). Pensez-vous que la réalité est comme ça, en France ou au Japon ? (exemples ?) Comment pourrait-on mieux lutter contre la corruption ?
- SUJET 3 : En considérant les deux films, notez les moments (5 ou 6, par exemple) où – en tant que spectateur ou spectatrice – vous ressentez un fort accord ou un fort désaccord avec ce qui se passe. Décrivez les scènes et expliquez vos réactions. Si vous deviez recommander de voir ces films, qu’est-ce que vous diriez, qu’est-ce qui serait le plus important ? (Vous pouvez aussi les décommander…)