Dimanche 25 août 1996
Les inscriptions ont commencé à 11h alors qu'une file de congressistes attendait déjà. Grande animation des organisateurs, mais tout est en place et marche bien.
Comme la plupart des personnalités, M Louis-Jean Calvet a rendu visite au QG de la FIPF (ici avec Jean-Marc Sarale, attaché linguistique du Kansai et, assis, le Pr Asakura). L'après-midi n'est pas trop chaude et le temps s'étire en multiples rencontres sur le parvis. Vif contraste entre les congressistes attroupés et souriants, et les organisateurs, furtifs et sérieux. Rencontres sonores de ceux qui se connaissaient déjà, questions feutrées de ceux qui ne connaissent personne ou cherchent quelqu'un - tous ont à la main la petite malette remise lors de l'inscription et contenant entre autres le dernier numéro du Français dans le monde, celui du Monde de l'éducation, une compilation de la nouvelle chanson française, en 2 CD accompagnés d'un livre d'exploitation pédagogique, et une énorme anthologie de littérature francophone.
Une centaine de pays sont représentés durant ce Congrès. Le parvis de la prestigieuse Keio a-t-il déjà accueilli une telle diversité de nations?
On attend tranquillement l'heure de la cérémonie d'ouverture. Au fond de la photo, on peut voir, en bleu, le mur de l'espace multimédia, pardon!: polymédia! qui sera inauguré par le Secrétaire d'Etat à la Recherche, M François d'Aubert, vers 18h30.
Enfin vient l'heure des discours. On s'installe dans l'amphithéâtre et l'on prend tout de suite une heure de retard: la sonorisation ne marche pas. Le Président de l'Université, M Torii Yasuhiko, nous expliquera que c'est un coup des fantômes de la Seconde Guerre Mondiale car l'Université avait alors subi de très violents bombardements. Les encouragements succèdent aux remerciements et l'on applaudit surtout le beau verbe et la conviction francophone de M Henri Lopes, directeur général adjoint de l'UNESCO. Nous avons même droit à un message du Premier Ministre du Japon, lu par le maître de cérémonie, le Pr Chikushi Fumiteru, ainsi qu'à un autre du Président de la République, M Jacques Chirac, lu par M d'Aubert.
A l'occasion d'une pause, je rencontre trois de nos éminentes personnalités, Louis-Jean Calvet, Andrei Makine, et Yves Simon, qui cherchent un bar pour se reposer un peu. Nous voilà partis dans les rues du quartier de Mita, avec une collègue japonaise, Tadako Nishiura. Mais le dimanche soir, le quartier n'est pas très animé. On tourne un peu puis l'on trouve un petit restaurant de brochettes (Yakitori). Après quelques gorgées de bière, L.-J. Calvet se lance dans une explication sur les caractères chinois que A. Makine écoute avec beaucoup d'attention, tandis que Y. Simon se passionne pour les brochettes de ginan, petit fruit du ginko, un peu sucré et un peu amer. Ici, de gauche à droite: Simon, Calvet, Makine et Nishiura (excusez le photographe mais la profondeur de champ manquait sérieusement...). Le patron du restaurant est plutôt étonné, tout comme les quelques autres clients, de nous voir partis dans les détails des panneaux qui désignent telle de brochette de foie ou de poulet au poireaux.
Nous devons cependant retourner au Congrès pour la réception d'ouverture, donnée dans la salle du restaurant universitaire. Pourtant immense, la salle peine à recevoir les quelques 800 congressistes présents aujourd'hui. C'est la cohue dans la bonne humeur, on mange, on boit et l'on s'interpelle dans toutes les langues. Pour finir, on mange des gâteaux au chocolat avec des baguettes.
Aujourd'hui c'était l'accueil, les rencontres, les messages d'encouragement. Demain, il faudra commencer les choses sérieuses. Les Parques sont là pour me le rappeler lorsque je les rencontre: Marina Sala préside aux destinées des étudiants à distance de l'Institut Franco-Japonais de Tokyo, Béatrice Lévêque enseigne à celui de Yokohama et prépare actuellement une méthode qui a de fortes chances d'être passionnante (je n'ai pas le droit d'en dire plus), Claire Reinhardt représente le secteur pédagogique des éditions Hachette.
Mais demain sera un autre jour...