Lettre à Chopin
Cher ami,
Je suis heureuse de vous dire que j'ai
bien compris, l'autre jour, que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je conserve le souvenir de votre
baiser et j'aimerais beaucoup que ce soit
une preuve que je suis aimée et désirée
par vous. Je suis prête à vous montrer
mon
affection toute désintéressée et
sans cal-
cul, et si vous voulez vraiment me voir
vous dévoiler sans aucun artifice mon âme
toute nue, daignez au moins venir chez moi:
nous bavarderons franchement entre amis.
Je vous prouverai que suis la femme
capable de vous apporter l'affection
la plus étroite et aussi la plus profonde,
l'épouse la plus fidèle, la plus sûre
que vous puissiez imaginer! Oh comme votre
amour me sera doux, car la solitude qui m'ha-
bite est longue, dure et sûrement bien
pénible, et mon âme est follement é-
branlée, venez bien vite et vous pourrez me
la
faire oublier. Et à vous, je veux me sou-
mettre entièrement.
George SAND
Post Scriptum:
Lisez attentivement le texte ci-dessus.
Puis, après vous être bien imprégné de l'ambiance
romantique de la chose, lisez à présent les seules lignes
en italique.
Vous saurez maintenant qu' « il faut savoir lire entre les lignes...
»
Ah, au fait, j'allais oublier : cette lettre est un faux, une parodie
d'un facétieux de la fin du XIXe siècle !