Malgré ce bizarre vent du sud
Rattrapant mon retard, j’enregistre Duchamp à Buenos Aires (Surpris par la nuit du 16), et pendant que j’y suis l’amusant Abécédaire de la désobéissance (Surpris par la nuit du 19). Je voulais aussi Olivia Rosenthal, bien sûr, mais le DJAL n’est pas en ligne comme il devrait l’être…
Je me contenterai des mémoires de François Sagan.
« […] je décidai que quoi qu’il m’arrivât par la suite, j’opposerais toujours au destin, quels que soient ses coups ou ses caresses, un visage souriant, voire affable. De même que mes numéros préférés, cette attitude n’a pas changé d’un iota. J’ai même été félicitée pour mon flegme par des Anglais plus que flegmatiques, et j’avoue en tirer plus de vanité que des quelques autres vertus que j’ai pu ou cru déployer dans mon existence.» (Françoise Sagan, Avec mon meilleur Souvenir, Paris : Gallimard, 1984, p. 35)
Yukie nous avait informés que le Saint-Martin serait exceptionnellement ouvert ce dimanche. Ça nous arrange bien parce qu’après le ménage, faut qu’on s’aère. On y retrouve des connaissances du quartier. On se partage une salade niçoise et une brandade de morue.
Nous pensions n’avoir qu’à aller au cimetière pour nettoyer la concession familiale. On se demandait même si on n’irait pas en vélo malgré ce bizarre vent du sud qui venait de se lever, quand un ami de T. l’informe à l’instant par téléphone qu’une de ses relations professionnelles doit fermer dans quelques semaines sa boutique de bagages (une histoire d’héritage et d’impôts, si j’ai bien compris) et qu’avant fermeture tous les prix seront divisés par deux sans indication en devanture ou sur les étiquettes pour éviter ruée et litiges avec d’autres commerçants… On décide évidemment d’y passer après le cimetière où tout se passe bien puisqu’il y a encore grand soleil et plus de 15 degrés.
T. pourra-t-elle enfin acquérir la Rimowa aluminium de ses rêves ? La réponse est oui ! Et moi, un petit cartable en cuir noir. Le tout pour le prix d’une vulgaire Rimowa en matière souple. Encore un coup du père Noël !
(Les lecteurs tokyoïtes qui seraient intéressés peuvent me contacter…)
Dans la gare de Shibuya, depuis novembre, une toile d’Okamoto Taro a été installée (il est surtout connu pour sa Tour du soleil) dans un lieu très passant. Cette toile, qui mesure 30 mètres sur 5 et demi, faite de plusieurs bout à bout et intitulée Le Mythe de demain (Ashita no shinwa), a été réalisée en 1968, sur commande mexicaine… Arrivé au Mexique, le tableau s’est perdu (?)… et n’a été retrouvé que trente ans après. Récemment restaurée, cette représentation de l’explosion atomique est revenue comme un boomerang au noyau d’espace qui lui donne tout son sens.
Je prépare un poulet à la cocotte, sauce olive, vin et céleri. Et puis, fait assez rare pour que je (me) le signale, on ouvre un Château la Croix de l’Espérance 2002, tout simplement enchanteur. En regardant (Bienvenue à) Gattaca (Andrew Niccol, 1997), science-fiction qui vient du passé, dans laquelle l’eugénisme normalisé ressemble fort à du nazisme arrondi aux angles, et où il est quand même possible qu’un petit grain de sable vienne enrayer la belle machine — espoir, quand tu nous tenais…
Tags : Duchamp Marcel, Niccol Andrew, Okamoto Taro, Rosenthal Olivia, Sagan Françoise
Publié dans le JLR