Ça ne tache pas les draps !
Achat et téléchargement sur le site INA d’une émission littéraire d’octobre 1994, Ah ! Quels titres, intitulée Existe-t-il encore une littérature érotique [?], contenant une interview assez longue et intéressante de Dominique Aury (à 87 ans). J’avais déjà quitté la France, l’internet balbutiait à peine, aussi n’ai-je aucune mémoire de l’existence de cette émission, du temps qu’elle a duré, rien. Pour 4 euros, j’ai une belle copie bien à moi, avec rien moins qu’Alain Rey, Philippe Sollers, Jean-Jacques Pauvert, Alina Reyes, et quelques autres. On peut maintenant compiler un ensemble d’émissions et se faire graver un dévédé, par exemple de trucs rares, formule assez pratique pour les chercheurs, j’y réfléchis…
« Ce livre, vous l’avez écrit plutôt la nuit que le jour ?
— Ah oui, délibérément la nuit. Le soir dans mon lit. Au crayon.
— Pourquoi au crayon ?
— Bah parce que comme ça, ça ne tache pas les draps ! […]
— On a dit que c’était un livre qui ne peut être écrit que par un homme… Quelle a été votre réaction à l’époque, quand vous avez entendu ça ?
— Le fou rire. Une femme qui écrit un érotique, c’est un scandale épouvantable. Au fond, je pense qu’il y a comme point de départ de ce jugement une estime absurde à l’égard de la moralité des femmes. Les femmes, c’est aussi immoral que les hommes. Point à la ligne. Personne n’a l’air de s’en être aperçu. Pourquoi est-ce que les femmes seraient plus morales que les hommes ? J’ai l’impression, moi personnellement, qu’elles le sont moins.» (extrait de l’interview de Dominique Aury, en réalité Anne Desclos, par Janick Jossin)
Avec T. pour la suite du check-up médical à l’hôpital, à Shinjuku. Rien à en dire, pour l’instant, sinon que je potasse mon japonais en l’attendant, la traduction de Deux Ans de vacances, et qu’on s’envoie ensuite un bon déjeuner au lounge du Hilton, de l’autre côté de la rue avant d’aller faire des courses papetières à Ginza (c’est qu’il faut envoyer des cartes, bientôt).
Tags : Aury Dominique, Desclos Anne (alias Dominique Aury), Jossin Janick, Pauvert Jean-Jacques, Rey Alain, Reyes Alina, Sollers Philippe, Verne Jules
Publié dans le JLR
J’ai (plus que) tendance à penser que les blogs (le sien propre, les nôtres, le mien, le votre) sont nôtre mémoire. Je ne sais si c’est ce que vous avez voulu dire mais c’est ça pourtant.
Depuis 2002, lorsque je veux retrouver quelque chose je regarde sur mon blog…
Je referme la parenthèse que je n’avais pas ouverte (par omission) en début de commentaire.
C’est assez éloigné d’Histoire d’O, quoique…!
Mais on m’avait conseillé de chercher sur la Toile le Manifeste du Symbolisme publié par Moréas dans un Figaro fin du siècle avant-dernier et je tombe sur http://www.berlol.net/chrono/chr1886a.htm
Double plaisir ! Merci.
@Kms : Le blog comme mémoire individuelle est à la base même de mon projet déjà quinquennal (voir explications dans les premiers mois). En cela nous avons cheminé de conserve…
@Grapheus : c’était il y a dix ans ! Suis content que ça serve. Il faudrait que je passe la « Chronologie littéraire » en php… J’en ai le projet mais pas le temps.