Cinq ans dans le PILF

mercredi 19 novembre 2008, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Programme du jour, vu du matin : un cours, une réunion et au sport.
Le même, vu du soir : le cours (de phonétique, on n’y coupe pas), exemption de réunion pour cause de préparation d’étudiantes à un prochain concours d’éloquence (deux heures), et, finalement, pas de sport parce que trop de corrections à rendre demain…

Ah, le Paysage Internet Littéraire Français ! Sûr que quand j’y suis entré, il n’était pas aussi développé. C’est même un euphémisme de le dire comme ça. On s’y toisait, au sens propre, tellement les limites en étaient vite atteintes.
Et maintenant, après un livre et un colloque à mon actif, après avoir blogué cinq ans dans le PILF, il faut reconnaître que tout a complètement changé (sauf moi, donc…) : passage de la page en html aux blogs à mise en page automatique, passage de la réaction par courriel au commentaire de bas de billet, passage de la liste de discussion à la liste d’amis FaceBook, passage des favoris chez soi aux boîtes Netvibes en ligne, passage du méga au téra, de la disquette à la clé USB, du CD gravé au MP3 récupéré, etc.
Après, il faudrait donner des noms (les évidents et les autres) et dire qu’untel est passé de ceci à cela, vers le haut ou vers le bas. Mais je m’y refuse, ce serait comme donner des prix, faire des évaluations de parcours, et ce n’est pas ma tasse de thé. Ou bien il faudrait faire une étude profonde, anthropologico-médiologique des contenus et des comportements des sites à vocation littéraire ; mais là, c’est minimum 500 pages et je préfèrerais être rémunéré et avoir deux gardes du corps…
Allons, dans vingt ans, je reprendrai ce rapport d’étape.

« Les anciens ne sont pas revenus sur le site. Ils sont restés chez eux. Ils ont pensé à autre chose. Ils ont poursuivi leur existence ailleurs. Ils ont dit la vie continue, ça ne s’arrête pas là, le service a été fermé mais heureusement y a pas mort d’homme. Quand les travaux de réhabilitation ont commencé, on leur a proposé de visiter mais rares sont ceux qui se sont manifestés. Avec le temps, forcément, y avait eu mort d’hommes. Mais aussi de la réticence. De la crainte. De l’émotion. Revenir là où on a travaillé pendant plusieurs décennies pour quoi faire. Pour voir quoi. Il n’y a rien à voir. C’est troué. C’est cassé. C’est bouleversé. C’est détruit. C’est creusé. C’est traumatisé. À quoi ça sert de venir. C’est ouvert ! C’est blessé. C’est plein de cicatrices. C’est bétonné, c’est transformé. C’est méconnaissable.» (Olivia Rosenthal, Viande froide [reportages], Paris : CentQuatre, 2008, p. 43 — Olivia qui me pardonnera, j’espère, de détourner encore un de ses textes…)

D’un Ce soir ou Jamais à l’autre, il y a parfois de fortes différences de qualité de débat. Non que pris séparément les invités ne diraient que des choses inintéressantes, mais ils n’arrivent pas toujours à vraiment parler ensemble, ce à quoi je suis sensible plus qu’à la validité des arguments. Sur ce plan, l’émission de lundi (sur les musées) était plutôt réussie alors que celle d’hier (sur l’actualité politique) le serait beaucoup moins — et pas seulement parce qu’il y avait un dirigeant de l’UMP…
D’ailleurs, le film Musée haut, musée bas (Jean-Michel Ribes) a plutôt l’air intéressant (dans son genre).

Je me demandais aussi pourquoi je n’écoutais plus Radio Nova ou Ouï FM… Parce que j’ai moins de temps ? Parce que je suis moins jeune ? Non. En fait, c’est parce qu’il faut ouvrir des fenêtres, des pop-ups, subir des assauts rouges et jaunes de pubs clignotantes et parfois braillantes, etc. Alors qu’avec la Radio France Toolbar (qui n’est pas du tout produite par le groupe Radio France), je peux écouter sans nuisances France Info et France Culture, sans compter des tas de radios nulles que je n’écoute jamais.
Alors je me suis pris par la main, suis allé sur le site de Ouï FM pour lire le code source du pop-up et essayer de copier-coller ce qui ressemblait à une adresse de source audio dans le menu de paramétrage de nouvelles radios de ladite barre. Et ça marche ! Idem pour Radio Nova. Et ça marche aussi !

Voilà, c’est toujours le même ramassis de quotidiennetés, avec des vrais morceaux de littérature dedans. Et vous en reprenez pour cinq ans !

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Publié dans le JLR

5 réponses à “Cinq ans dans le PILF”

  1. Alain Sevestre dit :

    Il y avait, c’est vrai, dans le temps, chez toi, des sortes de malentendus tout le temps. Je trouvais cette manière, contre-productive (?), affectueuse parce que tout le monde voulait en découdre, peu philosophique, mais intéressante tout le temps parce qu’elle rappelait le bistrot. Saouls sans l’être (enfin pas tous), certains campaient sur des hiatus qui devenaient des impossibilités de revenir et claquaient la porte de ton blog. Ah lala. Maintenant, tout le monde est bien.

    J’ai, chez le second et dernier blog où je vais chaque jour, posé une devinette pour toi qui fut trouvée tout de suite.

    A plus tard, à demain

  2. christine dit :

    si c’est bien de « ma » devinette qu’il s’agit (même si ce n’est pas moi qui ai trouvé!) je suis très honorée d’être « le second et dernier blog » où vous allez chaque jour !

  3. brigetoun dit :

    bon anniversaire donc, et merci pour la perspective des cinq ans

  4. Berlol, joyeux anniversaire. Quand tu es né sur la toile, le désordre ressemblait à cela: http://www.desordre.net/labyrinthe/versions/ordinateur.htm et dans le bloc-notes du désordre, il était question de ceci: http://www.desordre.net/bloc/cachette/2003_11_16_archive.html#106935080585530111

    C’est dire si le « JLR » et « Désordre » ont fait du chemin, et en partie ensemble, ce dont je te remercie.

    Bon anniversaire ami lointain et horairement décalé, surtout quand je travaille de nuit.

    Amicalement

    Phil

  5. Berlol dit :

    Merci à vous quatre !
    Tu as raison, Alain. Moi aussi, j’aimais bien cette époque, malgré les malentendus. Cette incertitude même était de la vie en réseau. Maintenant, c’est différent, plus apaisé, au moins ici. Presque mort, on pourrait dire, n’étaient quelques amis qui écrivent un peu, comme ça. Et beaucoup de gens qui lisent, je sais, mais qui ont tellement à faire ailleurs. Comme nous tous, comme moi aussi. Je ne sais pas si on pourra continuer longtemps comme ça.

    Oui, Philippe, bien du chemin ensemble, donc. D’autant que les 5 ans, c’est le JLR. Mais j’avais un site et je faisais des pages web depuis 1996 ! Toi, déjà avant, je crois…