Quand vous piquez la poupée
Après ce week-end vraiment dépaysant (vacance d’écriture, amis en visite), il faut tout de même repartir au charbon pédagogique. Deux paquets de copies corrigés dans le train, puis une petite heure de Rolin avant l’arrivée à Nagoya me remettent d’aplomb.
À la fac, mon avant-dernière commande de livres est arrivée, renfermant le Courir d’Échenoz, le Manitoba de Manset, le Sempre Vivu de Renucci, des Audeguy, des Zamiatine… La dernière commande était bizarrement arrivée avant, il y a huit jours, avec notamment tous les Manuela Draeger et tous les Elli Kronauer de l’École des loisirs, puisqu’il faut les compter dans le post-exotisme. (Je ne sais pas si on mesure bien le danger pour les enfants…)
À ce sujet, j’attends un accord de principe pour mettre en ligne le texte de mon intervention de vendredi dernier. La version audio semble être bien accueillie. Je remercie d’ailleurs vivement Christine et François qui ont été à l’écoute tout de suite et ont relayé, de sorte que j’ai déjà plus d’auditeurs de par le monde que dans la salle de Fukuoka…
Après les cours, je rigole encore un peu sur le dos des siamois Guaino le Juste et Nicolas le Petit (quand vous piquez la poupée vaudou de l’un, ce sont les deux qui réagissent).
Puis, retour au sérieux, j’essaie de m’organiser pour jeudi (Alexandre Gefen à Gakushuin) et vendredi (Jean-Philippe Toussaint), le week-end étant déjà bien mis sur pied (Congrès des profs à Morioka et prolongation en montagne…). Enfin, dîner et lecture.
« Au-delà des fortifications s’étend une ville morte. On a démoli les maisons, abattu les arbres, pour créer des glacis. Les rues traversent des montagnes de gravats, la Seine coule entre des éboulis, les tabliers des ponts plongent dans le courant, les bois de Boulogne et de Vincennes ne sont plus que des abattis. […] Dans la journée, une foule envahit ces ruines, tirant les charrettes, poussant les brouettes, portant hottes et brancards, affairée à récupérer tout ce qui peut l’être. Le soir, avant la fermeture des portes, de lents convois convergent vers Paris, transportant une ville en miettes. La nuit, sous la lune, il ne reste plus que des bandes de chiens errants, et des soldats autour de feux de camp. Manet est l’un d’eux. Il est lieutenant dans l’artillerie de la Garde nationale. Il ne déteste pas cette vie. Il est républicain et patriote, pour lui cela veut dire la même chose. La République, c’est le peuple en armes, les soldats de l’an II. L’idée d’abandonner Paris, comme l’ont fait Pissarro ou Monet, ou Zola, ces « poltrons », ne l’a pas traversé. Et puis, il retrouve cette inclination à l’aventure qui l’avait poussé, à seize ans, sur les mers.» (Olivier Rolin, Un Chasseur de lions, p. 66-67)
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Publié dans le JLR
tu peux utiliser mon nom pour ton tag : ça fait long et bizarre comme ça, et mon « anonym@t » a vécu
(les voisins de tag sont plus ou moins sympathiques, mais j’aime bien Renucci Robin … et quelques autres)
Merci, je ne voulais pas te gêner… Mais si tu m’y autorises.
Suis bien content de mettre une voix sur le blogueur. FB était si elliptique dans sa note et je n’avais point visité « Ligne de fuite ».
Ça me prépare bien à l’atelier du 19,au Lieu Unique sur « les voix du post-exotisme ». Même si ça ne chasse pas toutes mes réticences à l’égard du concept.
Une voix un peu saturée par le mauvais enregistrement… Mais une voix tout de même.
Côté concept, c’en est à peine un. Je verrais plutôt ça comme une société secrète…
Pour le 19, j’espère que vous nous ferez un beau compte rendu ! Peut-être même que quelqu’un enregistrera…