Sagesse joliment potelée
Superbe journée de colloque à l’université Seinan Gakuin. Ça commence apparemment loin de mes préoccupations, avec Inès Oseki-Dépré (U. de Provence) qui témoigne de son grand-père japonais immigrant au Brésil, Rokuro Koyama, dont les recherches ethno-linguistiques se concrétisèrent par diverses publications dont un dictionnaire japonais-tupi, une des langues de tribus indiennes qui ne survit aujourd’hui que dans des noms de lieux, de rivières, de fleurs, d’animaux (jaguar, piranha, toucan) et par des prénoms féminins… et qui — surprise de taille — ressemble furieusement au lexique indigène dans Le Nom des singes !
On fête cette année les quatre-vingts ans de cette immigration dont certains enfants de troisième génération reviennent au Japon…
Déjeuner d’excellents sushis dans une salle de réunion de l’université. Mauvais café à la cafétéria. Communications de l’après-midi :
- Hiroko Mashimo (U. Seinan-Gakuin), sur les rêves dans Athalie et le Dit du Genji ;
- Hidetoshi Yanagawa (U. de Kagoshima), sur le Journal de rêves du moine Myoe (1173-1232);
- Yuko Takematsu (U. Seinan-Gakuin), sur les rêves dans le Saint Julien l’Hospitalier de Flaubert ;
- Lise Wajeman (U. de Provence), sur les songes drôlatiques dans Pantagruel ;
- Éric Lecler (U. de Provence), sur l’humour dans le rêve romantique ;
- Hisashi Suematsu (U. de Kyushu), sur la poétique des rêves dans les Immémoriaux de Segalen ;
- votre serviteur, pour finir, sur le langage du rêve chez Antoine Volodine (audible ici), où il est question de moines-soldats (Cf. Bassmann) post-soixante-huitards, puis du refus de la mort, de Sophie Gironde — alias Sagesse joliment potelée — et de ses ourses (Des Anges mineurs), enfin de la pirogue qui remonte au-dessus de la source, jusqu’au lac (Le Nom des singes)… de l’ennemi lecteur (Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze).
Je reste encore une heure à la réception officielle, fort agréable et bien achalandée, avant de quitter à regret cette joyeuse compagnie, remerciant encore Marielle Anselmo qui m’a offert cette occasion de faire connaître Antoine Volodine — et d’aller prendre le métro puis l’avion pour Tokyo…
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Publié dans le JLR
ben alors ?
Ça va venir…
ça baffle ! thanks!
« Déjeuner d’excellents sushis dans une salle de réunion de l’université. »
Après un déjeuner exotique un volodîner postexotique ? Merci pour le lien audio.
merci beaucoup pour cette belle communication pleine d’animaux et la mise en ligne quasi instantanée (seul F a trouvé le temps de s’impatienter !) : on attend maintenant les notes préparatoires dont la lecture aurait duré 3 heures …
Tiens, je ne connaissais pas le verbe « baffler » !
En tout cas, merci à vous, Christine et François, grâce à qui j’ai déjà plus d’auditeurs qu’il n’y en avait dans la salle du colloque.
J’ajoute, pour qu’il n’y ait pas de méprise sur cette mise en ligne, que je diffuse d’abord mon travail ici pour promouvoir l’œuvre d’Antoine Volodine et ensuite, plus largement, pour démontrer qu’il existe une éducation par le réseau si et seulement si chacun de sent motivé à s’équiper des outils peu onéreux permettant l’enregistrement numérique, si et seulement si les organisateurs de manifestations prennent conscience qu’il existe une vie numérique des colloque, si et seulement si les institutions d’accueil commanditent les pages web permettant une diffusion mondiale et pérenne des événements. En attendant que tout le monde universitaire comprenne cela, je n’accuse personne et je me débrouille seul.
(Pour les notes préparatoires non utilisées, elles serviront une autre fois…)
c’est ça les universitaires, quand y en a un qui fait qq chose que tout le monde devrait faire, faut qu’il s’excuse de le faire…
le dénommé Alexandre Gefen s’est auto-enregistré, lui aussi ?
m’a bouffé mon temps de rendormissement – vais essayer de le retrouver, et ne retrouverais pas de rêve puisque je n’en ai jamais eu en dormant