Jamais été autant inutile
Comme en réponse à la présence de Jorian Murgrave dans mes pages…
Dominiq Jenvrey répond à vos questions sur les extraterrestres :
Oui. Par ce projet la littérature s’offre la possibilité stupéfiante d’être l’utilité la plus fondamentale. En même temps, la littérature, qui convoque les forces créatives par ce projet, se lance dans une entreprise à l’inutilité la plus grande, la plus déterminante, telle qu’elle n’a jamais été autant inutile. Or, à partir de ce moment, qui forme un événement, qu’a lieu une rencontre extraterrestre ou plutôt une rencontre avec des Espèces Technologiques (E.T.), la littérature devient l’utilité dont l’espèce d’ici a le plus impérieux besoin. Elle seule se sera fabriqué l’arsenal de pensée nécessaire pour comprendre cet événement, pour comprendre c’est quoi des E.T., c’est quoi leurs fictions à eux. D’autant plus qu’elle se sera habituée à ce jeu de l’échange fictionnel.
La rencontre extraterrestre estompe-t-elle la séparation que l’homme s’est fabriqué entre lui et l’animal ?
La rencontre extraterrestre modifiera-t-elle notre psychologie ?
En attendant de le savoir, j’ai fait mes trois cours dont le séminaire. Sommes arrivés aux deux tiers de Marie-Antoinette, quand elle s’éclate au Petit-Trianon, tout à fait sur une autre planète que la France en récession. Je vais aussi proposer aux étudiants de travailler sur le rapport avec les extraits musicaux choisis… Mais comme les groupes et les morceaux datent plutôt de leurs parents, il faut les guider un minimum.
Par exemple :
- pour la scène du bal masqué, Hong-Kong Garden (1978), de Siouxsie and the Banshees (en 1978, en 1980, en 1981, et les paroles de la chanson…)
- pour la scène de fête d’anniversaire, Ceremony (1981), de Joy Division (montage 1, montage 2, New Order en 1981, paroles de la chanson, le groupe à la BBC 2 en 1979…)
La musique est-elle décorative (celle-ci ou une autre, c’est pareil…), redondante (elle répète ce qui est dit par l’image) ou autre — mais alors quoi ?
Après un thé avec David et Florian, difficile de renfiler la bure d’écriture. Alors je me passe un des derniers films reçus : Déjà Mort (Dahan, 1998). Un bon casting, une histoire pas mal du tout, mais au final un beau gâchis. Dans le même genre, starlette, cinéma, fric et drogue, et même si ce n’est pas dans le milieu du X, Sauvage Innocence (Garrel, 2001) était quand même d’un autre calibre.
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Publié dans le JLR