Plus haut qu’à l’ordinaire
En regardant Thalassa dans un petit coin de l’écran, d’Antibes à Adelaïde, je finis mon tour de web du week-end. La journée a été très calme, de celles que l’on aime, avec pas mal de travail (notes, lectures, courrier) et une longue promenade avant le déjeuner, dans le parfum naissant des osmanthes (kinmokusei), jusqu’à Edogawabashi, par des ruelles, dont certaines nous étaient encore inconnues.
Dans la veine post-exotique…
« Mishamita Olianov était belle et mystérieuse. D’ordinaire elle voyageait dans les livres d’Antoine Volodine, son écrivain préféré, le seul homme qu’elle acceptait de fréquenter avec assiduité, par livres interposés. Lui seul savait quels étaient les secrets de son univers. Ses ancêtres aussi savaient mais tous étaient morts depuis belle lurette. Ses lectures la faisaient vivre plus haut qu’à l’ordinaire et elle adorait ça, surtout les nuits d’orage.» (Rodolphe Christin, Marc Bonneville / Sibérie transit, in Revue des ressources le 3 oct. 2008)
Quand un éditeur aux mains d’argent parle d’or…
« […] c’est une conséquence du triomphe de la télévision en tant qu’idéologie et puissance de formatage des mentalités. On a des philosophes qui n’ont jamais écrit de philosophie et des écrivains qui ne savent pas écrire. On mesure le succès d’un auteur non seulement aux ventes mais aussi à la taille de la photo dans les journaux. […] » (Jean-Marie Laclavetine, L’éditeur aux mains d’argent, in Bibliobs du 2 oct. 2008 — cette fois, c’est moi qui suis en retard sur François… Ceci dit, je ne suis pas allé jusqu’à citer celui dont l’arrêt public délivre.)
La police s’offre honte hier…
« Si tu aimes les enfants, tu trouveras dans notre service beaucoup de satisfaction. Tu n’es pas sans savoir que les sans-papiers font des enfants juste pour éviter d’être expulsés. Ben maintenant, on peut aussi interpeller les enfants, les mettre en garde à vue avec leurs parents ou encore les placer en rétention. Oui, oui, notre métier autorise l’enfermement des enfants. Cela facilite des relations de proximité avec toutes les catégories d’âge.» (Collectif anonyme, pour le recrutement de la PAF, cité par Philippe De Jonckheere le 27 sept. 2008, ce texte humoristique est suivi du témoignage de Patrick Mohr du 28 juil. 2008 concernant son arrestation abusive pendant le Festival d’Avignon)
Ne t’inquiète pas, Philippe, je réfléchis à la photo que je veux…
Et Papy Sollers, qu’est-ce qu’il lit ?
« Je persiste et signe : Le Marché des amants, de Christine Angot, est un excellent roman (rapidité, portraits), et l’auteur est attaqué d’une façon extravagante et souvent bestiale ; Prolongations d’Alain Fleischer est d’une invention géniale ; je ne comprends pas pourquoi Lacrimosa, de Régis Jauffret, n’est pas sur la liste du Goncourt ; Jour de souffrance, de Catherine Millet, mérite son succès par sa grande lucidité physique ; le livre de Jean-Claude Michéa sur George Orwell doit vous être indispensable, et vous irez vous procurer sans tarder Le Cure-Dent de Jean-Yves Lacroix, et, bientôt, le très étonnant Point de côté de Josyane Savigneau.» (Ici)
Mais revenons à l’essentiel.
« Je rêvais que je me dirigeais vers les sources de l’Abacau et que je les avais dépassées, dit-il.» (Antoine Volodine, Le Nom des singes, p. 74)
Tags : Angot Christine, Bon François, Bonneville Marc, Christin Rodolphe, De Jonckheere Philippe, Fleischer Alain, Jauffret Régis, Laclavetine Jean-Marie, Lacroix Jean-Yves, Michéa Jean-Claude, Millet Catherine, Mohr Patrick, Orwell George, Savigneau Josyane, Sollers Philippe, Volodine Antoine
Publié dans le JLR
merci pour tes conseils de cure-dents!
En fait, je n’ai sans doute pas été assez clair, mais les deux textes sont indépendants, le premier vaut poursuites à ses auteurs, un collectif rennais de défense aux sans-papiers, le deuxième est le texte de Patrick Mohr à propos de son arrestation indue.
Pour le gage prends ton temps, et toi en particulier, as droit à toute la France métropolitaine, si ton intérêt est géographique, mais cela peut aussi être fait depuis le fond du garage, si ton intérêt est moins topique.
Amicalement
Phil
Une représentation photographique de la topique, voilà une piste de ga(ra)ge à étudier…
Armelle Domenach
Merci de la précision, Philippe. J’ai bien dissocié les deux.
Pour la photo, ma première idée, comme ça, c’est le carrefour de l’Odéon au petit matin, ensuite c’est une personne, ensuite un coin de Bretagne… Y’a concurrence…
Pardon, François. Tu sais mon allergie pour l’énergumène…
Tu as peut-être droit à deux voeux non?, pas sûr que cela t’aide.
Amicalement
Phil
tu devrais au contraire lui coller comme gage le Ryoan-Ji à Kyoto, et moi je lui colle comme gage le Fuji vu du Shin Kan Sen et ça les oblige avec A à se payer un voyage au Japon, donc à déposer une demande pour villa Kujoyama ou autre, mais suis sûr que ce serait une formidable rencontre, les DJ et le soleil du levant !
Fameuse idée !…
Complétement en dehors de notre portée, on regrette évidemment.
Amicalement à tous les deux qui voulez mon bien
Phil
on va vous travailler au corps, vous donner les plans avion etc… ça se construit !