Luchini qui descend d’un scooter
Fin d’espoir d’un rétablissement automatique des textes transcodés par le dernier glitch de Globat il y a une dizaine de jours. Je commence à rectifier un à un les documents du Corpus numérique Mérimée (site qui n’est pas en accès public). Il est possible, sur un texte long, de faire répéter le changement pour chaque lettre accentuée, par exemple « é » en « é ». Cela veut dire aussi qu’indépendamment des backups de bases de données, les œuvres littéraires (ici les nouvelles de Mérimée qui étaient en cours d’édition par les membres du groupe) doivent être sauvées séparément en html.
Je sors juste une grosse heure pour lire un peu à la médiathèque de l’Institut. Finir le dossier sur Emmanuelle Pagano. Puis un article sur La Belle Personne dans les Cahiers du Cinéma. Enfin relire les premiers chapitres de Voyage de noces de Modiano.
Pour nous distraire classieusement, voyons La Vie de château (Rappeneau, 1966), enregistré par iWizz il y a quelques semaines. Comme Zazie qui voulait aller dans le métro, la Marie jouée par Catherine Deneuve veut aller à Paris, ce qui arrivera… en Liberté guidant le peuple juchée sur un char…
Ce soir, j’ai trouvé l’ancêtre du blog et de l’agrégateur, ça date de 1848 :
« Allons, monsieur, prenez votre coachman, votre stick et votre chapeau, votre lorgnon surtout, c’est un meuble important. Suivez-moi, la course n’est pas longue, jusqu’au boulevard tout au plus.
Je vais vous montrer le vrai livre, la Bible, le Moniteur Universel, où se découvre la vraie science, celle qui fait de l’homme non pas un philanthrope, non pas un philologue, non pas un philhellène, non pas un pair de France, mais un parisien.
Et voyez-vous là-bas ce monument tiré à quinze cents exemplaires ? Il n’est pas beau, il n’est pas riche, du plâtre en rond avec une grosse boule par dessus ; c’est la colonne rostrale que nos édiles ont multipliée dans Paris comme autant d’autels à la pudeur. C’est la que le parisien vient s’instruire, car c’est là seulement qu’on peut déposer des affiches ; et l’affiche, c’est la vie, la nourriture, le chyme et le chyle du parisien. Une feuille industrielle obtint un succès de vogue parce qu’elle avait eu l’ingénieuse idée de reproduire en petit les affiches de tous les jours.
Lisez un peu ces affiches variées : les théâtres, royaux ou non, peu importe (on dit que l’Odéon (!) est un théâtre royal) ; le bal de l’Opéra ; le Prado ; la salle Valentino ; le Wauxhall ; la salle d’Antin ; le salon de Mars ; le Bal de la Picarde…
Si nous voulons tout lire ! » (Auguste Vitu, les Bals d’hiver. Paris masqué, Paris: P. Martinon, 1848, p. 10–11)
Et comme toujours Paris me manque en septembre, un extrait d’un courrier reçu tout à l’heure. J’en remercie chaleureusement (il fait encore 30° dans notre appartement) l’auteur :
« Paris c’est aussi le Pape hier soir dont j’entends la voix au micro en sortant de mon boulot duquel je ne réussirai à rentrer qu’à 21h ayant dû marcher des kilomètres dans une foule compacte honnie bleu marine brandissant des croix et autant de CRS avant de pouvoir atteindre une bouche de métro ouverte. Et c’est aussi à quelques heures de là la fête de l’huma où je vais demain avec I., où nous croiserons L. L. et R.H. C’est Luchini qui descend d’un scooter juste devant la table de la terrasse du petit café où je lisais Oster dans la rue Custine déserte à 7h du soir et discute à deux pas de mois pendant 20 minutes avec le conducteur dudit scooter sans quitter des yeux mon bouquin dont il essaie de déchiffrer le titre.
Il ne fait pas froid, il fait doux et un peu gris. »
Tags : Globat, Honoré Christophe, La Fayette Madame de, Luchini Fabrice, Mérimée Prosper, Modiano Patrick, Pagano Emmanuelle, Queneau Raymond, Rappeneau Jean-Paul, Vitu Auguste
Publié dans le JLR
c’est marrant (décidément !), parce que Luchini, je l’avais aussi croisé une fois, le visage un peu agité, mais habité, au carrefour des rues du Ruisseau et Marcadet… dans le 18 eme… encore (je crois bien qu’il habitait par là… à l’époque en tout cas)
Vu hier soir sur Arte « La Belle personne », j’ai été très déçu par ce film : diction incompréhensible des acteurs, l’actrice principale quasiment inexpressive, Garrel pas crédible en prof, milieu 16e arrondissement assez pénible, chanson de la fin totalement inaudible avec son play-back à la limite du grotesque, pourtant la seule scène qui ait de la force, gâchée.
je le rencontrais dans le passage de la maison de la poésie avant ses spectacles,entouré de ses admirateurs qui le rendaient désagréables. J’allais voir autre chose – il l’a repris plusieurs fois.
La nostalgie de Paris c »est la foule bleue marine ? (sale souvenir des métros envahis par des sacs à dos chantant au moment des journées de la jeunesse, et nous les harassés essayant de ne pas être bousculés)
R.H., allez.. tu peux le dire. Le PCF de nos 13 ans et demi n’offrait pas des dimanches de cette tramp, alors on pleuvait, on pleuvait encore près de nos mange-disques.
http://www.youtube.com/watch?v=T6YsKbSonzE
Tiens, je confirme étant du quartier. On est pas mal à avoir vu Lucchini descendre d’un scooter dans le 18e !
Allez, pour changer du pape, je me fais un dimanche Fête de l’Huma ! (le temps est superbe).