Le subjonctif laisse un doute
Envoyant mes meilleurs vœux, donc ici aussi avec ce bricolage graphique, il est difficile de ne pas penser qu’ils sont vains. Sincères mais vains. Et dire « qu’ils soient vains » serait hypocrite ; le subjonctif laisse un doute qui, raisonnablement, n’existe pas, au moins dans mon esprit : l’année 2024 sera pire que la et les précédentes. Dérèglement climatique faussement combattu, guerres et génocides perpétrés ouvertement, inflation et taxation prétendument justifiées, féminicides et viols fallacieusement causes nationales, etc.
Macron et sa clique continueront à mentir effrontément, détruire le tissu social et brutaliser la population. D’autant plus à l’aise qu’il y aura pire dans le monde, leur permettant encore d’arguer que c’est mieux chez nous. Et par millions, téléspectateurs et internautes, fascinés & fascisés par plusieurs années de sape institutionnelle du centre par l’extrême-droite, les croiront sans y réfléchir, tout occupés qu’ils seront à chercher, qui de l’emploi précaire, qui un don de nourriture ou quelle autre urgence de survie tout en, par réflexe médiatiquement conditionné, mettant tout sur le dos des migrants dont on veut croire pouvoir se débarrasser.
La fierté macronarde est un néo-pétainisme. Le langage de réarmement, sous-jacent à l’impudence et au mépris présidentiels depuis 2017, s’affiche à la une depuis hier et va se métastaser dans tous les esprits fragilisés.
Des artistes signataires de la pétition « N’effacez pas Gérard Depardieu » parue le jour de Noël – titre pourtant très stupide et dont Le Figaro était si fier – cadeau pour les victimes, au pied du sapin, ou de sa pine (blague pour lacaniens) – ont dès le lendemain déploré certains des termes (Yvan Attal, ensablé tel un Pierre Richard dans des sables mouvants sur BFMTV), puis regretté l’avoir signée (Carole Bouquet) pour enfin renier ou retirer leur signature (Jacques Weber, avec une repentance qui l’honore, Nadine Trintignan).
Ce fiasco aura au moins le mérite de révéler au grand jour les sales méthodes de l’extrême-droite. En effet, l’auteur (ou co-auteur) du texte, un certain Yannis Ezziadi, déclaré ami de Julie Depardieu et précédemment défenseur de Matzneff, avait réussi en peu de jours un hold-up chez les VIP du cinéma-théâtre germanopratin, plutôt réputés de gauche. Faire signer un mirifique devis de monte-escaliers à tous les septuagénaires d’un EHPAD de plain pied. Le loup Yannis a-t-il montré la patte blanche de Julie pour leur tendre le stylo ?
Dans son interview, voulant toujours défendre « des hommes qui ont peur [et seraient accusés à tort] », il lâche : « pour le moment, il n’y a pas de victimes [de Depardieu] ! »
La présomption d’innocence de son homme « lynché » vaut présomption de culpabilité des femmes, forcément des menteuses. Ne voit-il pas que c’est cela qui est inacceptable ?
Certains ont prétendu que Macron s’était invité dans cette polémique pour faire oublier la désapprobation populaire du passage en force de la loi émigration – loi scélérate contre laquelle ils disent qu’il vaudrait mieux se focaliser plutôt que sur l’ambulance Depardieu déjà sortie de la route. D’autres ont répliqué que le poudré, comme ils l’appellent avec un air entendu en se touchant le nez, avouait là son caractère misogyne, issu du package d’origine de la bourgeoisie de province, gonflé d’orgueil par l’esprit de corps des prédateurs puissants.
Ne faut-il pas craindre surtout que le sociopathe Macron, dans son désir de vouloir rendre fière la France – et rester dans l’histoire comme un homme de caractère, un de Gaulle qu’il citerait sans le faire exprès – ne soit en réalité qu’un caractériel mené par son hubris attilesque et sa petite coterie ?
« La force de caractère est la vertu des temps difficiles. » (Emmanuel Macron, Mes vœux aux Français, 31 décembre 2023)
« Le caractère, vertu des temps difficiles. » (Charles de Gaulle, Le fil de l’épée, 1932)
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Après ma soutenance de thèse – avec succès – le jury a toutefois exigé que j’en retire des pages relatant deux épisodes de plagiat subis par l’équipe des RIM (dont un déjà largement commenté), arguant que ces mises en cause n’avaient été validées par aucune instance, faisant craindre des conséquences disciplinaires et judiciaires…
Bien que convaincu de la pertinence de ces pages dans un travail d’épistémologie, je me suis plié à cette exigence, sachant que j’aurai toute latitude pour publier lesdites pages dans quelques temps et leur donner plus de relief que perdues dans le volume de la thèse. Pas sûr que les plagiaires en soient à terme mieux lotis, ni les institutions grandies (subjonctif, disons, cette fois, de politesse).
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Publié dans le JLR