Lance dans la dune
Le 4 janvier 2004, à propos du vendredi 26 décembre
Mon anniversaire, c’est le 27, mais mon cadeau, c’est le 26, cette année. En plein été, je ne suis pas à un décalage près !
La cousine nous a offert un tour d’une journée aux Pinnacles, en minibus 4×4, pour T. et moi.
Un endroit – on se croirait sur Mars – où il fait 43°C à l’ombre et 56°C au sol, où il n’y a pas un pet d’ombre et où l’on nous dit de nous promener librement dans le sable brûlant entre des roches en décomposition et au risque de rencontrer des tiger snakes, où il faut près de trois heures de route pour arriver en écoutant un guide-chauffeur qui fait son topo pour la deux-millième fois, est-ce que c’est vraiment un « cadeau » ?
Assurément, oui !
On nous ramasse à l’hôtel à 7h15 pour nous emmener au point de départ de notre bus à 8h. Route vers le Nord jusqu’au Parc national de Yanchep, arrêt pipi et pour mater koalas et kangourous ; les obèses du bus remontent avec des sacs de chips achetés chez Paou. Deux heures de route, toujours vers le Nord, alternance de forêts de pins entretenues et de steppe déserte, beaucoup de panneaux de terrains à vendre. Arrivée à Cervantes (c’est la touche littéraire du jour) vers 11h30 ; route au Sud, le long des dunes pour arriver au site des rochers érodés et dressés dans une mer de sable.
Pique-nique collectif sur une aire prévue à cet effet, en bord de plage (mais pas le temps d’aller se baigner, dommage !). Aussi cheap qu’à la guerre…
Une nouvelle heure de route puis la cerise sur le gâteau : pour rejoindre Lancelin, piste à travers la steppe, droit sur la mer. Une bonne dizaine de kilomètres de vrai 4×4, secoués dans tous les sens, l’articulation mécanique entre la cabine et le minibus sollicitée au maximum, avec jusqu’à 30° d’angle entre les deux, tout le monde riant, bien réveillé maintenant, les obèses sortant des Smarties comme s’ils étaient au Roller-Coaster…
On débouche directement sur le paradis des surfeurs : Lancelin. Et, pour ce qui nous concerne : les dunes que parcourent 4×4 de tourisme, minibus surélevés et même un énorme bus avec des roues de tracteur géant. Ballet de tous ces véhicules dans les dunes de 20 ou 30 mètres de sable blanc. Difficile à décrire. Et voilà que notre bus aussi se lance dans la dune, devant nous, penchés à 40° à la verticale, grand cri dans le bus, trois secondes de descente et quand même une grosse émotion !
Après un bon quart d’heure à zigzaguer dans les dunes, on s’arrête au pied de l’une d’entre elles, le chauffeur nous invite à descendre pour faire du sandboarding (glissade de sable). Évidemment, je n’y vais pas ! Aucune envie de me foutre du sable partout pour amuser la galerie d’une glissage de quinze secondes (plutôt m’exposer au mépris du lecteur…). De leur côté, les quelques Japonais qui font partie de notre groupe se ruent sur les planches que le chauffeur vient de farter. Bon, ça dure encore une vingtaine de minutes, petites glissades, petites photos, pendant qu’on poireaute à l’ombre du bus.
Et encore deux heures de route pour le retour. Au final, une journée dépaysante, pleine de trucs très criticables mais globalement agréable.
Excités par tout ça, on décide de ressortir pour aller dîner. Incroyable vent chaud jusqu’à 10 heures du soir, plus de 30°C en pleine nuit. N’était la sécheresse de l’air, on se croirait à Tokyo en août !
Publié dans le JLR