Avant de devenir un grand immunologue
Hier, dernier jour de cours et déjà un petit mal de gorge… Comme si le corps résistait tout le long du semestre et relâchait sa surveillance, son travail immunitaire sur la fin, anticipant les jours de repos et se comportant comme si ça y était, le con.
Ou comme si la fatigue accumulée, ou le stress, ou les mille blessures narcissiques qu’engendre presque inconsciemment le frottement des paroles et des attitudes dans les réunions, les classes, les transports, etc., comme si tout cela accumulé forçait, forait lentement la défense immunitaire, celle-ci ne faisant plus la différence entre un…
Oui, c’est assez psychologique, tout ça, je m’en rends compte. Et le premier étudiant en immunologie me ferait bien la leçon…
– Mais il faut bien que tu rendes compte, mon petit bonhomme, avant de devenir un grand immunologue, que c’est comme ça que les gens pensent leur corps et leur temps, leur temps de vie. Faut que tu saches que le fantasme de soi n’a rien à voir avec les connaissances médicales scientifiques que tout un chacun peut acquérir en ouvrant un bouquin (tu n’as aucun mérite, mon gars, et d’ailleurs tes connaissances ne t’empêcheront pas de t’inquiéter stupidement pour ton corps dès qu’un petit truc inconnu s’y infiltrera…)
Bon, ceci dit, mon petit mal de gorge, c’était pas grand chose. Ce soir, c’est presque fini. On n’en parle plus.
Publié dans le JLR