Hypallage de mauvais aloi
Pour faire suite au précédent billet, déjà si loin, oui j’ai fini de visionner tous les épisodes disponibles de Nestor Burma sur Youtube. À mesure que Guy Marchand vieillit, plus souvent assommé qu’à même de courir sus les criminels, le côté chabrolien se teinte de fatalisme – jusqu’à renoncer à des conquêtes apparemment consentantes, sans doute pour ne pas les décevoir…
Heureusement il y a eu l’été, du grand air des Alpes, des visites caniculaires de châteaux, flanquées d’activités philologiques et de beaucoup de cuisine à la maison. Cherté des restaurants et – désolé de le dire – risques sanitaires accrus de ceux qui restent abordables.
Et puis guerres et catastrophes sont allées bon train. Millions d’humains détruits ou abimés par les conséquences de trois siècles d’industrialisation débridée, de capitalisme vorace, d’armement et de politisation des fanatismes religieux et des haines inter-ethniques. Aucunes Lumières ne fait plus reculer ces hydres.
Le « Qui aurait pu prédire ? » d’un Macron, lui-même à la fois produit et symptome du désastre, devient la nouvelle bonne conscience qui fait semblant d’administrer des remèdes.
Dans ce climat-là, donc, j’ai fini ma thèse de doctorat sur les mazarinades, ou plus exactement sur la création du Projet Mazarinades, sur les méthodologies et les résultats de l’exploitation de ce corpus de plus de 2700 libelles en ligne depuis 2011. La soutenance aura lieu en décembre. Ainsi, en cet instant, des membres du jury sont en train de la lire. Sensation étrange, passé soixante ans… En général, ça arrive à des personnes qui ont entre vingt et trente ans, dans le prolongement la période scolaire, et pas à la fin d’une carrière, alors qu’on se prépare à la retraite…
L’université elle-même n’a plus la même tête, le même fonctionnement que celle que j’avais quittée au tout début des années 90. Emblématiquement, j’ai mal vécu que la carte d’étudiant soit devenue la carte étudiante. Hypallage de mauvais aloi.
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Publié dans le JLR