Seul dans la logique du fruit (dont je n’étais pas) mordu
Peu après mon dernier billet, sur l’interruptat bassmannien, j’ai acquis un nouveau téléphone portable, dit intelligent ou smart. D’un instant à l’autre, j’ai été très très occupé…
Sérieusement assisté en japonais pour l’achat de l’appareil en mode libre et de la puce sous contrat nippon, j’ai ensuite dû me glisser seul dans la logique du fruit (dont je n’étais pas) mordu et m’appliquer à comprendre tous les petits trucs qui glissent, clignotent, se téléchargent et se paramètrent. Intuitif, certes, chronophage aussi.
Dans un sens, on peut dire que je résistais jusqu’alors. Satisfait de mon portable dit, au Japon, « des Galapagos » ou galaké, tant les nouveaux appareils le propulsent dans un lointain passé connecté, je pensais également à ma facture dont on disait qu’elle pouvait plus sûrement exploser que la batterie prendre feu. Mais la douce pression quotidienne d’une amie très chère et déjà convertie, alliée à son expérience concluante depuis le printemps m’a convaincu dans un moment où mon banquier neuronal baissait sa garde.
Sur la douzaine d’applications installées dans les premiers jours, les deux plus importantes, celles qui changent radicalement ma vie quotidienne sont : un dictionnaire de japonais et une interface de podcast. Le dictionnaire de japonais, et japonais-anglais anglais-japonais est fourni gratuitement par Topleftsoft LLC ; il permet d’enchaîner plusieurs opérations qui nécessitaient précédemment plusieurs ressources. On peut notamment dessiner avec le doigt un ou plusieurs kanjis trouvés dans un document pour en obtenir la lecture et les compositions courantes de kanjis associés, puis la traduction. Le gain de temps est très important. Après, on peut éventuellement copier-coller plusieurs recherches et les assembler dans Google traduction pour voir ce que ça peut vouloir dire.
Pour le podcast, c’est plus facile à comprendre. Les lecteurs un tant soit peu réguliers de ce journal savent que depuis le début de la diffusion de France Culture par internet, j’ai écouté et enregistré des émissions du jour et de la nuit. Vers 1996, j’enregistrais le direct sur cassette – avec le décalage horaire, il fallait que je me lève à six heures pour avoir Du jour au lendemain, par exemple. En 98, c’était sur MD. Puis les émissions disponibles en différé directement dans l’ordinateur et dans le baladeur, etc.
Depuis trois ou quatre ans, je n’avais plus assez de temps pour effectuer les opérations de sélection et de stockage, sans parler de toutes les bonnes émissions qui ont disparu. Depuis un mois, je peux retrouver ce qui reste de bien et même butiner en dehors de France Culture et essayer des émissions de France Inter, Radio Nova, etc. Du coup, je ne vais plus à la fac en vélo : en y allant à pied, j’allonge mon temps d’écoute et je peux me mettre de bonne humeur avec près de la moitié du Par Jupiter de la veille, la suite au retour…
Et ça tombait très bien cette semaine : grâce aux deux tsunamis médiatiques déclenchés par les séismes Jean d’O et Jojo, j’ai pu écouter tranquillement les quatre émissions des Chemins de la philo sur Orson Welles, et Le temps des écrivains avec Charles Juliet. Entre autres.
Publié dans le JLR