Délectation promise et lenteur requise
Dans l’esprit du blog (tel que je le conçois), tout ce qui ne peut être posté le jour même doit être éliminé. C’est à vouloir construire des échafaudages de paragraphes sur plusieurs jours que j’ai fini par me démotiver… et non pour la raison fallacieuse que le lectorat ne serait plus ce qu’il était.
N’ajournez plus, supprimez !
Recadrons : à l’échelle de l’univers, tout ce que nous faisons depuis cinq mille ans n’est pas plus gros qu’un cil tombé dans la soupe, une bulle de savon qui disparaîtra. Quand bien même nous détruirions cette planète (et nous sommes bien partis pour ça), ça n’aurait aucune incidence sur la vie des galaxies.
J’ai, cet automne, plusieurs sujets de profonde satisfaction littéraire : la sortie du Terminus radieux de Volodine, du Viva de Patrick Deville et bien sûr le Nobel de littérature à Modiano. Le premier est en cours de lecture, avec délectation promise et lenteur requise.1 Le deuxième lui succèdera, sans doute sur le même mode. Quant au troisième, on étudiera à l’Institut français de Tokyo son Quartier perdu de 1984 en janvier-février 2015.
Et de satisfaction scientifique : le catalogue des Mazarinades de la collection de l’Université de Tokyo, dans lequel j’entrais des données bibliographiques et descriptives depuis plus de trois ans, est achevé ; avec le moteur de recherche plein texte qui fonctionne déjà pour tout le corpus depuis près de trois ans, cela constitue la plus belle offre de navigation dans des œuvres du XVIIe siècle français.
- Dix pages en un mois… Quelle honte ! Mais c’est à cause des Mazarinades, ouiné-je… [↩]
Tags : Deville Patrick, Mazarinades, Modiano Patrick, Volodine Antoine
Publié dans le JLR
Et après Terminus radieux il faudra lire Ilia Mouromietz et le rossignol brigand, d’Elli Kronauer, à l’école des Loisirs – mais vous l’avez sans doute déjà lu.
Oui, déjà lu – hélas, car c’eût été un plaisir à venir… Et lu aussi avec plaisir vos billets sur l’origine bylinique du Terminus, à moins que l’on puisse parler d’amalgame des deux auteurs, ou d’application composée, au sens mathématique : une fonction Kronauer, qui produit du texte, une fonction Volodine qui produit du texte différemment, et une application Volodine(Kronauer(texte)) qui se lit « Volodine rond Kronauer de texte » qui est donc du Kronauer recyclé par Volodine ; la fonction n’est pas commutative : Kronauer(Volodine(texte)), ou si Kronauer parodiait du Volodine, le résultat serait évidemment différent… Pardon pour ce délire matinal.
Ah ah, n’ajournez pas, ne supprimez pas ! On attend de lire votre joie à la suite du prix décerné à Volodine…
Merci, vous me l’apprenez ! C’est un petit jour pour l’homme, un grand jour pour le post-exotisme.