Carte mémoire dans les décombres
Première journée, donc, d’une vie libre. Ou plus libre qu’avant. Libérée d’un appartement qui nous pesait de plus de six ans de souvenirs plus ou moins bons, dans un cadre qui ne nous plaisait guère (un peu dans les tons marrons du JLR2 avant que je passe aux bleus…). Je n’oublie pas cependant que nous avions été très contents de le trouver, et si près de l’Institut, dans le centre de Tokyo. Plus de six mois auparavant, en 2000, j’avais demandé à la collègue qui habitait ici de me signaler tout appartement qui se libérerait dans cet immeuble ou dans les parages, et voilà que c’était elle qui partait…
T. se remet à un article qu’elle aurait dû finir en juillet, moi au cours sur Dora Bruder.
Déjeuner au Saint-Martin, puis rapide promenade. Jusqu’où ? Comme des prisonniers élargis, nous n’osons pas encore aller loin…
Dans l’après-midi, je vais à la médiathèque de l’Institut pour y lire une bonne heure. Ayant un peu perdu l’habitude de cela aussi, je passe tout mon temps sur un seul numéro des Inrocks (le n°666). J’y note des groupes à écouter, pour découvrir ou voir ce qu’ils sont devenus, comme Chateau Marmont (bof…) ou Deus (mouais…) — à tout prendre, je préférerais encore les Midnight Juggernauts…
J’y note le passage de La Belle Personne, de Christophe Honoré, sur Canal + le 12 septembre — je pourrai peut-être le télécharger avec iWizz, s’il me reste du crédit horaire et si le film est dans la liste des programmes. C’est qu’on ne peut entendre parler d’adaptation de la Princesse de Clèves sans penser à une réponse aux insultes présidentielles…
Un message laconique de Globat me signale un retour à la normale (je n’en crois rien) et me demande si je constate encore quelque chose qui ne marche pas. Sans ironie, au moins apparente.
Après le « We do apologize for the delay » d’un message d’hier, j’ai droit à un « Thanks for your patience » qui fait chaud au cœur… Sauf que tout n’est pas opérationnel : le module de stastitiques StatPress fonctionne de façon erratique et ne donne parfois aucun résultat pendant six, huit ou dix heures, de sorte que je ne peux pas compter dessus pour pister mes visiteurs… Ni — surtout — pour savoir tout simplement si quelqu’un arrive à se connecter aux pages.
Avons loué le film Cloverfield (Matt Reeves, 2008). Courageuse tentative de subjectivité totale dans une situation catastrophique. Alors que le film de monstres, de cataclysme ou de fin du monde se complaît souvent dans une visualisation, une monstration outrancière (et forcément kitch et invraisemblable, quelque part). L’aspect d’un filmage avec petite caméra vidéo restitue tout de même une image de grande qualité et un montage qui, par hasard, serait exceptionnellement narratif. Et pour cette raison supposée, le document serait visionné, sans explication, sans doute dans un cadre militaire, après récupération de la carte mémoire dans les décombres d’une zone précédemment connue sous le nom de Central Park…
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Publié dans le JLR