Rien comme les coïncidences
Un mal de crâne m’a tiré du lit à cinq heures et demie… Je me suis fait du thé et j’ai pris en marche le France-Ukraine sur TV5 Monde Pacifique. Il y avait déjà deux à zéro pour la France. Qualification possible, même si ça ne m’émeut guère. La céphalée s’en va voir ailleurs si j’y suis. Sur le coup, je crois moi aussi que c’est un Ukrainien qui met le troisième but. Médias, supporters et autorités sportives se disputeront quelques heures (en mon absence) avant que le genou français soit officialisé. On dirait que la traçabilité du ballon devient aussi importante qu’un lot de minerai de bœuf.
Vers 15h30, je mets un point final à la première version d’une nouvelle étude sur les Mazarinades. C’est un peu plus qu’une ébauche et c’est ce dont j’avais besoin dans mon dossier pour une mission en mars prochain. Cinq ou six mois à l’avance, l’administration voudrait le travail tout fini pour y mettre un coup de tampon. À croire que ces gens des bureaux n’ont aucune confiance en nous et ne comprennent rien à la recherche ! Ni au cerveau tout sérendipiteux et procrastinier d’un fouilleur de corpus… Sans parler du fait que le moteur de recherche était hors service pendant près de trois semaines à cause d’une vilaine mise à jour de serveur.
« Trouver une aile de papillon dans une agglomération de deux mille habitants était une œuvre chimérique en comparaison de la fameuse aiguille dans une botte de foin. Qui n’avait jamais semblé insurmontable à Adamsberg. Il suffisait de brûler la botte et de récupérer l’aiguille. » (Fred Vargas, L’armée furieuse, J’ai Lu 9842, p. 109.)
J’aime rien comme les coïncidences sans intérêt. Voilà qu’en moins de vingt-quatre heures deux fictions de France Culture parlent incidemment d’Islamey, pièce de piano de Balakirev réservée aux virtuoses. D’abord dans le shinkansen du mardi matin, à l’écoute de La sonate de l’assassin de Jean-Baptiste Destremeau (2008) – avec un meurtre au pied de piano particulièrement bien tourné et un final harrypotteresque…1 Et puis cet après-midi, pendant mon pédalage statique, transpiratoire et défoulatoire, une jubilante fiction épistolaire de Christian Siméon, La Vénus au phacochère (2012), jouée par Alexandra Lamy.2 Chez Destremeau, Islamey entraîne le tueur vers le pire, chez Siméon, il révèle la dominatrice qui se libère.
Les annonces de mes cours d’hiver (janvier-février) à l’Institut français de Tokyo ont été validées : L’autre monde ou les états et empires de la Lune de Cyrano de Bergerac (1657) pour le cours du matin et Arsène Lupin gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc (1907) pour l’après-midi. Que du bonheur !
Notes ________________- Diffusée en avril 2012, en deux parties. [↩]
- Enregistrée à Avignon en juillet 2012, diffusée en septembre et également encore disponible. [↩]
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Publié dans le JLR