Tremplin aux wagons
Mi-août-mi-septembre, j’ai voyagé avec T. Vu des puys et des minéraux, des lacs et des forêts, des couteaux et des fromages. Apprécié le marbre rose sur mon père. Dîné au Bœuf sur le toit. Transporté des fauteuils dans un C3 Picasso. Visité le Grand Trianon. Etc.
Puis je suis revenu et la fac a repris, pas mieux pas pire. Deux cours de littérature en préparation, pour la session d’automne, sur L’acacia et Candide – avec d’étonnantes ressemblances dans les tableaux de massacres.
« À Brétigny, l’éclisse a servi de tremplin aux wagons »… Les journalistes ont de ces mots !
Dans Ce soir ou jamais de vendredi dernier, il était question de divers interdits prétendument nouveaux (comme si notre époque était moins permissive que d’autres…) et l’on s’est bien amusé des arguments contradictoires des uns et des autres. Un vrai festival. À propos de l’ouverture des magasins en dehors des horaires légaux, il semblait normal à tous, ou presque, de mettre sur le même plan Sephora et Castorama : l’ouverture de Sephora sur les Champs-Elysées jusqu’à une heure du matin et l’ouverture des magasins de bricolage le dimanche en région parisienne.
Or je crois, comme André Comte-Sponville pour une fois, qu’il faut, au-delà des lois comme dans leur application, faire preuve de discernement : Sephora la nuit et Bricorama le dimanche, d’un point de vue socio-consumériste, c’est exactement le contraire. Alors que les Champs sont bondés de touristes pétés de thunes qui veulent consommer n’importe quoi pour se faire plaisir, les magasins de bricolage – qui ne sont pas ma tasse de thé, je précise – accueillent principalement des clients aux revenus modestes soucieux de réaliser leurs travaux d’intérieur à meilleur coût et ne disposant que du dimanche.
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Publié dans le JLR