Un chemin mangé par les jeunes herbes
Quand j’ai lu Polaire, tout est allé très vite. J’ai compris l’intention de Marc Pautrel dès la fin de son premier chapitre, comme il le souhaitait certainement, et j’ai aimé ça. Le plaisir du texte a continué jusqu’au bout ; les péripéties en dents de scie se sont succédées sans que je les prévoies vraiment mais sans qu’elle me surprennent ou me choquent non plus. En fait, je retrouvais des sensations et des sentiments que j’ai pu avoir durant mon adolescence, notamment avec une petite amie qui n’était pas très bien dans sa peau – à moins que ce ne fussent les autres et le monde qui n’étaient pas assez bien pour l’idée qu’elle s’en faisait.
Merci, Marc ! C’est allé trop vite, le texte m’a emporté. Mais le plaisir fut grand et le souvenir restera lumineux, comme un soleil matinal prend en enfilade un chemin mangé par les jeunes herbes.
« À l’intérieur de ce bar, ce jour-là, elle me parle de l’Espagne et moi je lui parle de ma vie actuelle, beaucoup de travail et très peu de salaire. Elle m’écoute attentivement puis elle me lance : Tu n’as plus à t’inquiéter maintenant, tes soucis sont finir, car tu m’as rencontrée. Elle continue : Je porte bonheur à tous ceux que j’approche, tu verras, dans quelques semaines, il va t’arriver des choses extraordinaires, j’ai un don. Moi, je bois ses paroles, je suis subjugué, emporté.
Nous continuons de parler sur le même ton, surprises et confessions. Mais à un moment, alors que je commence une longue réponse à la question qu’elle vient de me poser, elle tourne soudain la tête vers la gauche et dit qu’elle a envie d’aller acheter un livre dans la librairie d’à côté. Elle se lève aussitôt et me demande si je viens. » (Marc Pautrel, Polaire, Paris : Gallimard, 2012, p. 19-20.)
Encore une preuve que les institutions nous lâchent : juste après Fukushima, une collègue qui travaille aussi à la NHK depuis très longtemps voulait éloigner ses deux enfants du foyer radioactif. Virée ! C’est mal, de fuir ! Semble lui dire l’institution nippone. J’espère qu’elle gagnera son procès (ou qu’un arrangement sera trouvé, solution souvent choisie par les institutions pour éviter d’écorner leur image de marque… Cf. The Good Wife…).
Tags : NHK, Pautrel Marc, The Good Wife
Publié dans le JLR
On peut ajouter cette émission de radio du 24 janvier : http://www.franceinter.fr/emission-l-attrape-livres-polaire-de-marc-pautrel
je ne crois pas que je vais le lire, dans les années à venir. Je l’ai connue et c’était atroce. Elle est dcd très peu de temps après le père de mes enfants, il va y avoir neuf ans. Alors lire cela, non.
sinon, les conditions de plus en plus hard au travail cela semble s’intensifier de manière notoire : mais ce qui s’intensifie aussi c’est l’art de dire des choses inaudibles à qui veut bien les entendre.
Dddddrrrrriiiiiinnnnngggg !!!
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Deux ans aujourd’hui Fukushima