Les vraiment très bas de plafond
Lu dans le fil Twitter de iPhilo : « Le silence se meurt, le bruit prend partout le pouvoir ; c’est la seule calamité écologique dont personne ne parle » (Alain Finkielkraut)
Bruyant producteur de logorrhées radiophoniques, Finkielkraut affirme donc que c’est dans le silence que le silence meurt. Et ce, donc, à cause de l’excès de bruit. Cette pensée, qui tient plus de la confusion que du paradoxe, participe forcément au brouhaha qui habite la tête du prétendu philosophe.
Bon, c’est vrai, le site iPhilo a aussi sa part de responsabilité : donner des liens et des informations est assurément très utile, mais balancer des phrases sans référence ni grille de décodage peut nuire gravement à la philosophie.
Car disposer de phrasounettes à balancer aux collègues à la cantine, ou même pour draguer, comme le croient les vraiment très bas de plafond, n’a – faut-il le rappeler – rien à voir avec la philosophie, même quand on est de ceux qui frottent avec les doigts une petite boîte rectangulaire et lumineuse.
Ce dimanche soir, tous les avantages que l’UMP, ou ce qu’il en reste, semblait vouloir donner au PS sont gâchés. Devant son électorat sidéré, le gouvernement s’est enlisé tout seul dans le bocage nantais pendant que Juppé, toujours droit dans ses bottes, se retirait de la partouze géante et visqueuse des Copé-Fillon. Pour les collègues japonais qui me questionnent, je n’ai pas encore trouvé la façon de rendre intelligible ce suicide collectif de la droite française – sinon comme le résultat d’orgueils démesurés prêts à scier branches et arbres pour rester assis sur la vieille souche.
On relèvera le niveau avec le sincère1 Antoine Émaz que j’ai connu en 2005 par le web et Lichen, lichen, et qui passait il y a trois jours dans Du jour au lendemain. Je vais bientôt déguster sa Cuisine… car je partage avec lui le privilège de faire la cuisine à la maison (en tout cas plus souvent que T.).
En pages 3-4 de l’extrait disponible sur Publie.net, il est question de son passage dans la même émission pour son Cambouis (2010). Paragraphe suivi d’une remarque qui est aussi mon credo et qui me plonge dans une longue rêverie vers le milieu des années 90…
Rediffusion d’un entretien entre Meschonnic et Onfray. Content d’entendre ces deux grosses têtes s’accorder sur l’idée qu’il y a un rapport profond vie/oeuvre. Reste à trouver la bonne distance puisque ni biographie ni autobiographie ne sont suffisantes pour expliquer l’œuvre. […]
Écrire mobilise tout l’être à un moment précis ; toute la personne s’engouffre dans la langue, et ce n’est pas de l’ordre de la pensée. Le poème travaille dans de la langue-pas-encore-pensée ; c’est bien pour cela qu’in fine ne il n’est pas non plus réductible à de la pensée. Il est là, dans son mouvement de langue innervée par vivre, et il ne demande ni explication ni commentaire. Il est là, dans la même absurdité d’exister que moi, avec, s’il est bon, la même évidence d’être là.
Notes ________________
- Je dis sincère parce que les poètes qui consentent à dire qu’ils ne parviennent plus à écrire de la poésie ne sont pas si nombreux. Dans bien des cas, ils écrivent un cran plus bas, ils refont ce qui marchait ou sortent des fonds de tiroir. Lui non. [↩]
Tags : Copé Jean-François, Émaz Antoine, Fillon François, Finkielkraut Alain, Juppé Alain, Meschonnic Henri, Onfray Michel
Publié dans le JLR
La philosophie en 140 caractères, la philosophie sans caractères, la philosophie zéro.
» Come back ! Tin, tin, tintintintin, oh, baby, come back ! »
(S’cusez l’once de familiarité, c’est pure licence pohêtique …)
Les Four Tops, de mémoire bénie, se joignent à moi pour implorer votre retouuuuuuuur !
Horreur ! Je m’avise que j’m’a p’têt’ trompé ! Ça s’rait-y point plutôt les Box Tops, de si doux souvenir ?