J’enfonçais des cavaliers blancs
Ce n’est parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut la fermer.
Personnellement, je n’aime pas employer le mot « gueule ». Je crois que ça vient de mon enfance et du visage qu’avait mon père quand il prononçait ce mot contre quelqu’un. Mais peu importe.
Je vais donc voir ce que je faisais les autres années, des fois que ça m’inspirerait quelque réflexion nouvelle, façon Bergounioux, ou Montaigne, ou Mauriac, ou un des autres diaristes et mémorialistes inséminateurs de notre conscience collective et néanmoins littéraire.
En 2004, j’allais à la plage à Kamakura, me baignais dans l’eau sale et publiais une photo ratée.
En 2005, j’achetais une clé USB d’UN giga à Akihabara et skypais avec ma sœur en région lyonnaise.
En 2006, je profitais du passage d’un typhon pour découvrir Léon Werth et Sereine Berlottier.
En 2007, je préparais ma valise et bossais sur Mérimée avant d’aller à Cerisy.
En 2008, je n’avais plus de blog et j’enfonçais des cavaliers blancs pour mieux vous écrire.
En 2009, je n’écrivais que le 13 pour le laisser passer, en quête du bonheur, « et pourtant… je… »
En 2010, j’étais à la veille d’avaler du titane pour mieux faire turbiner les Mazarinades et le Para-Post-Exotisme.
Le visage de pierre qui m’apparaissait en 2011 ne m’a plus jamais quitté.
Mais d’aujourd’hui, que restera-t-il ? Ce déplacement avec nos valises d’une ville caniculaire à l’autre avant le prochain envol pour la France ? L’impression forte que nous fait le film Un prophète (J. Audiard, 2008) ? L’excellente bavette-frites du Saint-Martin retrouvé ? Ou moins que ça ? Rien ?
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Publié dans le JLR