Bonjour l’enclume de chaleur
Voilà qu’arrive enfin la dernière semaine de cours, la quinzième, pour révisions. Une matinée d’administration suivie de deux cours. Donc je fais court.
Adieu tsuyu, jusqu’à l’an prochain,
Bonjour l’enclume de chaleur et le rhume éclair
sorti des courants d’air
Aucun souvenir de Coup de tête, film d’Annaud en 79 avec Patrick Dewaere, qui passe sur TV5 Monde, et qui est pourtant très bien. Et coucher tôt, sans clim…
Ce qui me plaît dans ce film, outre la dénonciation du fanatisme des footeux, c’est que le personnage injustement puni que joue Dewaere ne devient pas une machine folle de vengeance. Jean-Jacques Annaud prend un acteur connu pour son jeu extrême, donnant au spectateur une attente, un horizon de progression vers le drame, puis il le leste d’une retenue, d’une auto-dérision, d’une roue libre, de sorte que les autres personnages, terrorisés par les menaces du Dewaere devenu puissant après ses deux buts marqués, provoquent eux-mêmes leur ridicule punition.
Ainsi ceux qui s’y croient vont à leur perte parce qu’ils n’ont pas de regard ironique sur eux-mêmes, parce qu’ils ne sont pas capables de sortir une minute de leur rôle social. Ils ne savent pas le faire et ils auraient trop à y perdre : leur personne est leur rôle, et inversement – ce qui nous ramène au garçon de café de Sartre…
Pour ma part, j’essaie d’être sérieux quand il le faut, avec les étudiants, dans les recherches, notamment. Mais je ne m’identifie pas à cela, ce rôle que mon gentillet « Adieu tsuyu » est là pour moquer. Tout le monde n’y parvient pas. L’amour-propre n’est débrayable qu’avec une boîte de vitesses graissée à l’humour.
Tags : Annaud Jean-Jacques, Dewaere Patrick, Sartre Jean-Paul
Publié dans le JLR
L’humour ne m’est pas toujours facile ; j’use volontiers de l’ironie. C’est pas mal pour dégraisser.
Cordialement, bon galop final.