Pour être forcené
Lever à 10h30 ; c’est-à-dire à peu près recalés dans le fuseau nippon.
Au temple à Akasaka avec T. et une nouvelle stèle de bois, pour les sept ans de disparition de son père ; un taxi nous emporte au cimetière d’Aoyama où nous nettoyons la concession familiale, installons la stèle et de nouvelles fleurs. Je balaie prudemment la poussière irradiée.
À pied jusqu’à Omote-Sando, dans une ruelle où nous trouvons un restaurant indien ; T. voulait quelque chose de parfumé et d’un peu épicé. En attendant les plats, qui seront excellents, je reprends On n’est pas là pour disparaître et trouve enfin l’angle d’attaque pour la session de cours en préparation : le collage des genres et son pourquoi. Olivia Rosenthal fait le tour du problème, à plusieurs distances, avant de s’y confronter.
« Ce livre a pour but de m’accoutumer à l’idée que je pourrais être un jour ou l’autre atteinte par la maladie de A. ou que, plus terrible encore, la personne avec qui je vis pourrait en être atteinte. » (O. Rosenthal, On n’est pas là pour disparaître, 2007, p. 17, folio n°4890)
« Qui viendra me voir dans la maison de retraite ? Qui viendra me voir si mes parents et mes amis meurent avant moi ? Qui viendra me voir si je n’ai pas d’enfants ? » (Id., p. 104)
De retour à la maison, j’écoute la radio. Le tueur de Toulouse est devenu étrangement silencieux, dit-on.
« Le forcené n’était pas configuré pour être forcené. » (Un expert sur France Info)
Oh, ça y est, trois cents coups de feu, il saute par la fenêtre, une balle dans la tête, il est mort !
Saura-t-on jamais vraiment pourquoi et comment…
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Publié dans le JLR