Valorisation auditive de la salade
Le retour régulier au centre de sports d’Irinaka a pour principal objectif de perdre trois kilos aoûtiens. Au moins ces trois kilos-là, disons… Issus des cuisines bretonne, solognote, auvergnate, lyonnaise, savoyarde et provençale, ils n’ont pas vocation à m’habiter longtemps.1 Quelques autres kilos, si possible, pourquoi pas. Mais pas trop quand même ; faut des réserves d’hiver.
La marche dans la piscine pendant quelques dizaines de minutes devrait y contribuer. Le vélo statique aussi, surtout quand c’est pour y suivre la valorisation auditive de la salade.
« Surgit un bruit. Sven sursaute alors que toute son attention était tendue vers l’émergence de ce bruit. Il faut dire qu’entendre le son d’un escargot croquant une salade amplifié plus de trois cents fois a de quoi surprendre. Sur un moniteur annexe, Sven suit les modulations du bruit matérialisées par des barres violettes qui enflent et se creusent au gré de la mastication du petit-gris. Au bout d’une demi-heure, il éteint les micros, débranche le jack et laisse l’escargot terminer son repas. Cet animal se révèle vorace.
Sur le disque qu’il vient d’éjecter, Sven note au marqueur noir : (escargot / salade – 4 juillet 2009). » (Bertrand de La Peine, Bande-son, Paris : Minuit, 2011, p. 11.)
Salade : 1. variété de plante dont on consomme les feuilles, 2. mélange d’aliments salés, sucrés par extension, 3. ensemble de propos confus ou incohérents, 4. casque ouvert ou fermé en usage dans les armures du XVe au XVIIe siècles.
Est-ce qu’un sushi est une salade ?
Notes ________________« Le duc de Nevers
J’ai perdu la meilleure plume de mon aile, et suis au pied du mur sans salade. » (L’état présent de la fortune de tous les potentats et de toutes les puissances de l’Europe, en proverbes, Mazarinade M0_1301)
- Pas un suffixe pareil ! Il faut vraiment que ce soit bon pour que des étrangers se fadent la morphologie du français ! [↩]
Tags : La Peine Bertrand de, Mazarinades
Publié dans le JLR
Ajoutez les cuisines cévenole, basque, lorraine, catalane, alsacienne, bourguignone, périgourdine, et… c’est l’indigestion de suffixes 🙂
Et des futurs kilos pour mes futurs voyages !…
Et un suffixe supplémentaire : le -ade de salade, qui nous rappelle que son extension aux fruits est un oxymore. (Manière de dire que je rangerais volontiers les sushis dans les salades !)
Oui, Philippe, qui est aussi le -ade de Mazarinades, toutes ces salades pour et contre Mazarin…
Bande-son, j’ai lu ce livre, il y a quelques mois. J’ai été un peu déçue. Parce que j’en attendais quelque chose, qui était un peu là, mais pas assez – l’écriture. (Ca m’embête, de dire ça, d’un texte que j’aurais pu aimer, dont j’estime l’idée, une direction.) Toi, qu’en as-tu pensé ?
Finalement, je n’étais pas dans la Drôme, j’ai dû rester dans le Rhône (il ne s’agit pas de baignade, hein) et j’aurais pu te cuisiner quelque chose qui ne fait pas grossir mais lyonnais et très bon, comme ça n’a pas eu lieu, je peux sans risque me vanter de ça.
Dommage pour les deux paragraphes, alors !
Mon Bande-son n’est pas encore fini mais je puis déjà te rejoindre dans une petite déception, dans les mêmes termes que toi : quelque chose qui est là mais pas assez, comme quelqu’un qui aurait entrevu son potentiel mais ne se serait pas lâché… ou que son éditeur aurait retenu par la bride, va savoir.
Quant à ta cuisine, je pourrai peut-être y goûter lors d’un prochain passage à Paris…