Juste sous ma main une édition
Je me souviens très bien…
J’écris ceci de Tokyo presque un mois plus tard…
Je me souviens très bien qu’au long de ce chemin près de Lans
Nombreuses, les herbes m’ont fait signe
ont déclenché mon appareil-photo
plusieurs fois.
Elles ont aussi envahi nos narines
des heures durant
et m’ont fait penser tout du long et avec une émotion sans pareille,
à cette sublime Shaggå de la voix et des herbes…
Dont je fis lire quelques lignes à T.
quand s’en présenta juste sous ma main une édition dans la revue Les Écrits
chez Anne R., à Marseille, huit jours plus tard.
« La boltille, l’ourtille, l’ourtille-nocturne, la broutée, la caravaigne, la corbesse, la ganse-botte, l’estique, la main-de-cinq, la main-de-sept, l’orbonne, la coquebuée, la quiquebue, la taquette-douceâtre, la fourmane-des-dormeuses, l’aragoche, l’aigre-mâche, la vite-peinée, la févrière, la dotecossue, la grammie-d’octobre, la hancre, l’effilionne, la balinde-des-chiens, l’igoriève, la pousse-aux-viandes, la blettereine, la fausse-byliane, la petite-grossette, la termeyzine, l’agrippe-naseaux, la cabillote-à-panaches, la longuaine, la largasse, la folle-en-lionne, la gardenuchée, la lévanide, la boulbouraine, la fine-lame, la madramonne, l’ergorobaire, la tarvie, la pugnaise, la millotte, la déveinée, la feuille-en-diacre, l’étouffe-oiselle, la croquemistre, la frouillée, la presseflanque, la bonnetaine, l’adorable, la grinchée, la lissenave, la potence-des-loriots, la lindevielle, la résidente, la poisseviniaire, la ferme-lèvres, la bolgotte, la dermillette, la cachemie, la franchemorte, la bile-de-dame, la sourde-ivraie, l’argotonne, la sizille, la colgotte-étoilée, la colgotte-à-manches, la sotille-des-caravanes, la crinquemolle, l’aloufatte, la poudriole, la foxaine, la hompe, le bouqueton-diapré, la triperive, la gapuisette, la maigrelire, la bottemorgue, la hannemaraude, la mitanche, la goguemielle, la vassilidaine, le pied-de-pêcheur, la toffemaligne, la linceuille, la torcolie, l’ombaine-des-fossés, la saroube-porte-teigne, la sanguine-à-aigrettes, la smorde, la combiaire, la bégogne, la carotte-noiseuse, la ménombrée, la taisaine, la violonne, la belle-géronte, la rêvassière, la guimbre, la brêteguèche, la va-t-en-vieille, la ramiriane, la haigne, la fausse-rogomme, la pendue, la terrassienne, le boutard ou boutendrain, l’ouvette, la grande-meunière. »
(Antoine Volodine, « Herbes 4 : dites par Anita Weingand », dans Shaggå de la voix et des herbes)
Tags : Volodine Antoine
Publié dans le JLR
Le jour où mes prétentions botaniques en ont pris un coup.