Disparition des préjugés
« Mon père me disait que sur le marché des amants, un Noir vaut moins qu’un Blanc…» — fil rouge du nouvel Angot.
C’est elle-même qui le dit.
Et vous, avez-vous jamais été « grugé […] sur la marchandise » ?
Mais qu’en sera-t-il, effectivement, de la « disparition des préjugés » ?…
(Et pour les abonnés à Mediapart, les premières pages ici.)
Retour à Nagoya, c’est la dernière ligne droite. À la route tortueuse des rapports d’étudiants et des tris de documents, où nous allions à trop faible vitesse depuis deux semaines, succède la longue dernière ligne droite de l’été : l’autoroute en camion pour le déménagement vendredi.
T. voudrait accélérer, en finir, mais elle a les doigts en compote, son rythme se ralentit et le moral en prend un coup.
De mon côté, je fais de la place pour les meubles qui vont arriver dans l’appartement de la fac (avant que tout ne soit redéplacé l’an prochain dans la maison qui n’est pas encore trouvée…).
Et je cherche du réconfort dans les livres — eux qui sont cruellement si volumineux, lourds et précieux.
« Lorsque je sors, j’y pense. Mes affaires rangées dans ces pièces, contre ces murs, dans ces placards. Marchant au matin sur le boulevard, l’immeuble dans mon dos, les voitures me dépassent et me dépassent. L’immeuble est dans mon dos et dans l’immeuble est mon appartement. Là-haut, un lieu qui me donne droit à un sentiment de propriété. Un lieu où les objets de ma vie sont réunis. Quatrième étage, porte gauche. Mes affaires en suspens dans l’air de la ville. Que choisiriez-vous si vous aviez trois choses à sauver des flammes ? » (Lise Benincà, Balayer fermer partir, Paris : Seuil, 2008, coll. Déplacements, p. 24-25)
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Publié dans le JLR