Au sécateur et à la scie
Quel plus beau cadeau de Noël qu’une arrivée à Paris avec T., sans retard de l’avion, sans valise endommagée, sans queue aux taxis, sans neige ni température négative ? Et la nombreuse famille d’accueil encore réunie autour des treize desserts ? Malgré la fatigue, nous faisons honneur, échangeons des petits cadeaux. Et quand la fête est finie, que le lave-vaisselle tourne et que le coup de balai est empêché par le trop d’épines tombées du sapin sec, ordre est donné d’en finir, au sécateur et à la scie, avec cette carcasse de deux mètres.
On se couche dans une maison qui ne sent plus que le mimosa.
Films vus dans l’avion : Salt (ou le retour de la menace russe), Inception (ou la lourdeur et la complication du rêve lucratif), Mr et Mrs Smith (un mariage réussi, comme T. et moi).
Livre ouvert en salle d’attente (faut bien que je commence à préparer mon cours de janvier…) :
« Et il se rappelait ses deux années d’Afrique, la façon dont il rançonnait les Arabes dans les petits postes du Sud. Et un sourire cruel et gai passa sur ses lèvres au souvenir d’une escapade qui avait coûté la vie à trois hommes de la tribu des Ouled-Alane et qui leur avait valu, à ses camarades et à lui, vingt poules, deux moutons et de l’or, et de quoi rire pendant six mois.
On n’avait jamais trouvé les coupables, qu’on n’avait guère cherché d’ailleurs, l’Arabe étant un peu considéré comme la proie naturelle du soldat. » (Guy de Maupassant, Bel-Ami, coll. folio, p.23)
Ben, Noël ou pas, moi j’dis que les équipées colonisatrices du XIXe siècle, on en paie encore les pots cassés au XXIe…
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Publié dans le JLR