État qui ne mérite pas de majuscule
L’imbécile qui s’appelle ou se fait appeler jfbailleux sur LePost s’adresse sans doute à des imbéciles ou à des lecteurs qu’il prend pour tels. Dans son historique deuxième billet en plus d’un an d’inscription sur ce site médiatique, il mentionne des photos de Volodine à Cerisy sans les montrer ni donner de liens permettant de les voir (et pour cause), de même qu’il félicite un certain Berlol et ses pages consacrées au colloque sans donner l’adresse d’aucune d’entre elles. Il considère donc que ses paroles sont d’évangile et se borne à mettre l’adresse du CCIC pour faire officiel. Au reste, rien, que du vent.
Les doigts dans le nez, je lui démonte son billet.
1. Cerisy n’est pas un lieu mystérieux et n’a pas de « jardins secrets » ; tout le monde peut en voir le programme et y venir même sans participer ou assister à un colloque, et c’est beaucoup moins cher qu’une pension complète à Paris ou sur la Côte, surtout si l’on tient compte du cadre et de la qualité des repas.
2. Si mon journal est en accès public, et notamment les pages du 12 au 19 juillet consacrées au colloque Volodine, en revanche les photos ont été mises sur un album Picasa dont l’accès n’est ouvert qu’à ceux qui ont reçu une invitation de ma part. L’hurluberlu dont le billet n’est d’ailleurs pas soutenu par la rédaction du site LePost a donc dû profiter de sa connaissance d’un des participants le temps d’un slideshow pour entrevoir quelques-uns de mes mythiques clichés. Un des participants est donc responsable de la fuite ou a été trahi par une de ses connaissances.
3. Le champagne n’a pas été « sabré », mais ouvert normalement, et, fait rare, offert par l’invité aux participants des deux colloques synchrones.
4. À ma connaissance, l’auteur au programme n’était pas invité par « l’État policier », État qui ne mérite pas de majuscule et verrait d’un meilleur œil la fermeture pure et simple d’un tel lieu de perdition intellectuelle… Rien que cette année : « guerres et totalitarismes dans la bande dessinée », « Poésie et politique au XXe siècle », « Kafka après son siècle », « le langage totalitaire d’hier à aujourd’hui, en hommage à Victor Klemperer » (celui de la LTI, la semaine prochaine), « l’atelier de Louis Guilloux », l’auteur du Sang noir. Et je vous dis pas pour l’année prochaine !
Or la LTI n’est pas sans rapport avec la LQR d’Éric Hazan, lui-même en relation via La Fabrique avec L’Insurrection qui vient, livre considéré comme très hautement dangereux par l’état policier… et qui était le sujet du premier billet historique de « jfbailleux » le 13 août 2009, une notule de trois lignes qui renvoyait au site des Éditions Léo Scheer, où l’on peut télécharger l’explication de l’innocuité de l’Insurrection qui vient du fait d’être un canular pataphysique, avec une brève et peu éclairante postface de… « Jean-François Bailleux », qui renvoie d’ailleurs au Hazan de L’Invention de Paris. CQFD. Tout cela empeste l’anarchisme d’extrême-droite qui noie ses intentions dans les tirs croisés et les références absconses.
5. En fait, c’est surtout parce que Volodine a co-signé la tribune de Libé « pour les cinq de Villiers-le-Bel » que Cerisy et Berlol sont instrumentalisés ; c’est donc cela qui représente un danger pour ce dont Sarkozy est le nom et dont le Bailleux émane probablement, même s’il l’ignore lui-même.
Tags : Guilloux Louis, Hazan Éric, Kafka Franz, Klemperer Victor, Volodine Antoine
Publié dans le JLR
[…] This post was mentioned on Twitter by Berlol, brigitte celerier. brigitte celerier said: RT @Berlol: Journal LittéRéticulaire du 7 août 2010 : État que ne mérite pas de majuscule. http://www.berlol.net/jlr2/?p=2233 […]
Monsieur Berlol, ou quand la bêtise atteint au sublime. Nouveau lecteur draîné jusqu’ici par le billet du Post ci-dessus mentionné, prépare-toi à de grandes découvertes! Attention, drogue dure! Commence par deux jolis petits crus distrayants, les articles du 2 Juin et du 9 Juillet. Garde ton hilarité secrète, le Maître est ombrageux, susceptible et vindicatif! Garde-toi de l’énerver, sa plume sait se faire cruelle! Rejoins notre aristocratie secrète et orgueilleuse, les adorateurs discrets de Monsieur Berlol le Professeur!(Mille excuses pour les majuscules, cette intolérable survivance du Monde d’Avant.)
À propos du 2 juin et d’une « sorte de conférence de Wannsee », je voudrais, ne vous en déplaise, enfoncer le clou. Car la situation évolue. Des personnes arrivent sur cette page, et je le vois dans les statistiques, après une recherche Google du type : « peut-on obtenir un visa si on a un avis défavorable campusfrance » ou « intervention de l’université d’accueil pour avoir un visa ». Or nous savons, par les démarches d’une association de profs, que le phénomène s’amplifie, que les étudiants japonais se tournent en masse vers le Québec où l’accueil est plus agréable et la procédure plus « humaine », j’emploie le mot à dessein. Nous savons aussi que les universités d’accueil françaises vivent très mal cette tutelle de fait de campusfrance, que les services des RI continuent à faire leurs dossiers comme avant, en supplément donc du dossier campusfrance, donc, parce qu’ils n’ont aucune confiance dans la fiabilité des informations ni dans le respect du calendrier. Du côté de l’Ambassade, on continue à dire que c’est un service et qu’il n’y a pas de plaintes. Merci de m’avoir fourni l’occasion de cette mise à jour.
Surtout en ces jours où Vichy revient au galop, via la déchéance de la nationalité, car le régime de Pétain a été le seul à pratiquer, de triste mémoire, ces ignobles procédures.
Un dernier détail, à propos du fameux Point Godwin. Le principe même de son énonciation présuppose que « ça » ne recommencera jamais. Ainsi, toute énonciation d’une similitude d’une situation avec celles qui ont émaillé le régime nazi est ridicule et discrédite l’énonciateur. Mais que vaut cette prémisse ?
Je crois au contraire que cette « loi de Godwin » est dangereuse parce qu’elle force chacun à l’autocensure et au maquillage de la réalité pour que « ça ne ressemble pas »…
Or « ça ressemble » et il faut le démontrer et le faire savoir.
À part ça, il me semble voir une légère similitude stylistique et thématique entre le « gombrovitzsczchs » des commentaires du 2 juin et du 9 juillet et ce « Vénération » d’aujourd’hui.
Quelle constance ! Quel masochisme !
Une drogue dure, vous dit-on …Ce n’est pas votre précédent commentaire qui m’aidera à décrocher! Faites-vous moins rare!
Une drogue dure, vous dit-on…Mais rassurez-vous, aucunement douloureuse, plutôt franchement hilarante! Faites-vous moins rare!
Tiens, votre adresse IP est en Israël.
Vous ne voudriez pas me dire comment se passe pour les étudiants, avec campusfrance, là-bas ? Sans vous départir de votre hilaritude, bien sûr.
Vous êtes décidément dans un de vos meilleurs jours!
Comment a-t-il pu vous venir l’extravagante idée qu’un étudiant israëlien puisse seulement penser à venir étudier en France?
Je précise que le seul universitaire, de l’un ou l’autre côté de l’estrade (mille pardons, pour cette évocation d’un autre symbole haïssable) avec qui je sois en contact, fût-il virtuel et fortement épisodique, n’est autre que vous-même, cher Professeur. C’est fort de cette totale incompétence à avoir quelque avis sur cette question( voyez quel excellent universitaire j’aurais pu être), que je vous indique à la volée quelques raisons qui rendent votre interrogation si comique:
un étudiant israëlien se soucie modérément d’honorer de sa présence un pays où des lycéens juifs, devant l’impuissance de l’administration des lycées à leur garantir leur sécurité, la loi du nombre ayant remplacé la force du droit, et sur leur conseil même, doivent se résoudre à en partir.
Il trouvera aussi farfelu de se rendre en une contrée en proie à un processus de décivilisation avancé, où un criminel ayant tiré à l’arme de guerre sur les forces de l’ordre, s’en étant trouvé mort par suite d’une riposte des dites forces, elle-même exceptionnelle et perçue comme une grave offense aux droits de l’Homme et consorts, verra son juste trépas (« Qui vit par l’épée … ») célébré comme un crime de cet Etat qui vous agrée si peu, provoquant des émeutes au cours desquelles les forces de cet ordre sinistre seront à nouveau l’objet de tirs.
Les obsèques de ce héros étant suivies par plus de 500 personnes, et la mère d’icelui, qui en d’autres temps se serait fait toute petite de honte,et aurait quitté sa ville pour fuir un opprobre définitif, portant plainte contre la police en arguant dans le plus beau français contemporain que « les flics ont déconné ».(Ceci au lendemain de la mort de la prunelle de ses yeux, ce qui laisse à penser sur la violence de sa douleur).
Un étudiant israëlien trouvera également loufoque de se fourvoyer en un pays où une soixantaine de merveilleusement romantiques « personnes appartenant à la communauté des gens du voyages » s’en prenant gaiement à la gendarmerie d’un petit village, à coups de hâche, brûlant des biens publics et privés, peuvent s’en retourner chez eux, malgré l’arrivée de forces militaires spécialisées, sans avoir subi la plus petite mesure de rétorsion.
S’il prenait malgré toutes ces raisons, parmi une foultitude d’autres, à un étudiant israëlien un désir fou de venir étudier dans notre pays, la question des droits d’inscription qui vous cause tant d’angoisses uchroniques serait le dernier de ses soucis.
Individu libre et non fonctionnarisé, il ferait ce qu’il a à faire pour réaliser son projet, travailler (j’implore votre pardon d’oser évoquer une horreur d’une telle obscénité) par exemple, ou, si par extraordinaire il considérait que son rêve ne vaut pas cette dépense, il l’abandonnerait sereinement sans hurler à l’abomination des abominations.
C’est vous dire si , de Campus France, personne ici ne se préoccupe de penser quoi que ce soi. Les étudiants israëliens ont à faire face, ne vous déplaisent, à des problèmes plus vitaux et moins insignifiants.
Veuillez excuser, Professeur, la longueur de cette réponse, le souci que vous semblez avoir de mon infime personne m’a touché en mes tréfonds,et je n’ai pas voulu vous paraître ingrat.
Je retourne désormais en mon obscure existence, seulement illuminée par la lecture de vos si réjouissantes fantaisies.
* J’ai, par charité, pudiquement évité d’effleurer la question du niveau respectif des universités française et israëlienne…
* Les autre raisons qui rendent improbable l’idée qu’un étudiant puisse désirer venir en France sont plus directement liées à sa nationalité. Je préfère faire l’impasse sur cet aspect de la question, qui est sans doute le plus important.
Bigrefoutre, pour une fois qu’je tentais d’apparaître comme un gars sérieux, v’là qu’me v’là sabré par M’dame Anastasie.C’t’un monde, que moi j’dis !
Merci de votre réponse qui en est une sans en être une… Je suis sûr qu’elle intéressera nombre des lecteurs d’ici, y compris les autorités consulaires, qui pourront augmenter largement les frais d’inscription. Certains de vos congénères ne vous diront pas merci (car je ne doute pas que tous les étudiants israéliens ne soient pas comme vous).
Pour « Anastasie », c’est un filtre qui retient les commentaires jusqu’à mon autorisation.
Congénère, congénère, est-ce que j’ai un phénotype de congénèèèèèèère ?
Outre que ce terme très fortement connoté, pour employer un vocabulaire de cuistre, pourrait vous vouloir de vertueux froncements de sourcils annonciateurs de rappports à la HALDE si vous vous aventuriez à le prononcer sur le territoire français, je suis assez curieux de savoir à quoi vous pensez.
Je crois avoir précisé que je n’étais, de près comme de loin, ni étudiant ni professeur.
Je tremble d’effroi pour votre vierge conscience d’éminent thuriféraire du pétainisme menaçant, à imaginer la chaîne d’associations qui a pu vous faire venir ce mot sous la plume!
Surveillez-vous, Professeur, à trop scruter l’horizon pour espérer y apercevoir l’ombre d’un fascisme qui justifierait toutes vos pathétiques indignations de Grand Résistant en chambre, vous vous laissez aller à utiliser les mots, et leurs arrières-plans, de votre redoutable adversaire il y a soixante-cinq ans disparu.
Quant aux étudiants israëliens, je vous répète qu’ils ont de bien plus redoutables chats à fouetter et qu’ils ne peuvent que se gausser de vos dérisoires revendications.
Lesquelles, s’il leur advenait d’en avoir connaissance, ne pourraient que les renforcer dans l’ idée que la France est devenue une bien étrange et très peu désirable terre.
Sur ce, je rentre à nouveau mon museau dans mon terrier, et attends de me délecter silencieusement de vos prochains exercices de déraison drôlatique.
En effet, je persistais à vous considérer comme un étudiant ; j’avais sauté des lignes de votre syntaxe surfaite, hyperbolique et peu élégante. C’est qu’à votre façon, vous faites aussi dans le lourd.
Je pourrais employer le mot « compatriotes » mais rien ne me prouve que ce soit également votre cas. (Et je m’en fous.)
À mon tour, je vous laisse la responsabilité des relations entre « phénotype » et « museau » et me concentre sur Campusfrance pour découvrir qu’Israël n’est pas encore concerné par la procédure d’inscription en ligne, que le site n’est pas achevé et qu’il n’est qu’en anglais.
Voilà, pour ceux que ça intéresse.
Quant à vous, qui n’êtes qu’un troll de plus dans la longue histoire du JLR, je crois qu’on s’est tout dit.