Paix ruineuses et guerres prospères
Pensé dans le bain, après lecture d’une quinzaine de pages de Pardigon :
Depuis des siècles, notre civilisation n’est qu’une suite de guerres ruineuses et de paix prospères, et tantôt paix ruineuses et guerres prospères. Avec la mondialisation, la nouveauté réside essentiellement dans la possibilité de les avoir ensemble, soit dans des lieux différents, soit dans les mêmes, sur différents étages sociaux. On comprend qu’il faille des ordinateurs pour gérer tout ce bazar…
Étonnement d’étudiants qu’en français on déplace parfois la possession du groupe nominal au groupe verbal : je brosse mes cheveux, ou mes dents, devient ainsi je me brosse les dents, ou les cheveux. Le principal étant que ce ne soit pas avec la même brosse.
En déjeunant, visionnement in extremis de Ce soir ou jamais du 8 avec Jacques Rancière (rarissime sur un plateau de télé) (n’est plus en ligne que pour quelques jours, sans doute une des meilleures émissions de cette saison).
Réunion longue mais avec de bonnes nouvelles dedans.
Pédalage immobile et voyage en Balkhyrie — je transpire des muscles et des synapses.
« L’angoisse me gagnait, comme dans un rêve où on rêve de retards et de fausses manœuvres. Je tarabustai l’un, puis l’autre. Mes fous regardaient fixement les toits d’ardoise et les trottoirs verglacés, les façades. Chacun somnolait, engourdi dans une quasi-mort. Nous avions pourtant élaboré un plan de bataille où pas une minute n’était à perdre.» (Antoine Volodine, Nuit blanche en Balkhyrie, Paris : Éditions de Minuit, 1991, p. 28)
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Publié dans le JLR