Mon doigt… pour aller pointer
Lever à six heures, tri de notes, élagage d’une part, vérifications sur les personnages historiques d’autre part. Je sors à 9h52, sans oublier mon doigt… pour aller pointer en salle des profs (oui, depuis plus de six mois, déjà, on pointe ici, pour donner des cours).
Cours sur le Club de l’Intelligence, et jusqu’à ce que Frédéric en sorte, éjecté. Et seulement ce passage, finalement. J’ai eu beau annoncer vouloir m’occuper aussi de la scène du baiser avec Marie Arnoux, celle qu’interrompt Rosanette… mais impossible. Écoutez vous-même, tranquillement installé dans votre canapé flaubertible…
Cette bêtise prétentieuse de s’être nommé Club de l’Intelligence m’a rappelé, quoique dans un genre très différent et sans que je puisse m’expliquer pourquoi, l’incipit de Monsieur Teste : « La bêtise n’est pas mon fort.» (Paul Valéry, 1896)
Déjeuner au Saint-Martin (où nous décorons la vitre quand Yukie nous laisse jouer avec ses marqueurs). Repos, courses et lectures dans l’après-midi. Dîner en regardant les deux derniers épisodes de la saison 7 de 24 Heures. Enfin ! On est content quand c’est fini…
Cela alimente tout de même notre discussion sur le fonctionnement du pouvoir, sur ce que l’on veut montrer de la faiblesse de la démocratie, quand ses prétendus serviteurs ont eux-mêmes mis en route des processus malhonnêtes et dangereux : libéraliser à outrance en incitant les hommes d’affaires au profit maximal, financer des guérillas pour faire main basse sur des ressources naturelles ou autres, sous-traiter des conflits guerriers à des compagnies privées, nommer quelqu’un de la famille sans qualification à un poste de pouvoir, surveiller tous ses citoyens en les traitant de terroristes potentiels, etc. — la série (comme notre vie de tous les jours) en fait en quelque sorte la revue de détail. Et quand tout cela est bien en place, bien huilé depuis des années — par l’argent de la corruption, l’appâtage des vaniteux qui veulent des beaux bureaux et plein de personnel à leur botte, le formatage des gros bras à ceinture de grenades et diplôme d’informatique —, n’est-il pas ridicule et naïf de pousser des cris d’orfraie parce qu’un Hercule, alias Jack Bauer, se coltine les douze travaux, incluant curage profond de tout le palais (et pas seulement des écuries) ou torture de salopards qui croient encore que leurs avocats vont venir ?
Avec un différé de trois heures, suivi vidéo à distance (depuis mon canapé ducassible) du séminaire Hubert de Phalèse de ce matin (même horaire que moi, sauf décalage horaire) dans lequel Michel Bernard présente les éditions hypertextuelles des œuvres de Lautréamont sur le site Hubert de Phalèse : celle qui est en ligne depuis dix ans (!!!) et la nouvelle édition qu’il a wikifiée lui-même cet été — je rends hommage à ce travail titanesque, d’autant que Michel propose maintenant à qui en veut un programme permettant de transformer automatiquement n’importe quel site ou texte en wiki (!!!). Qu’on se le dise !
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Publié dans le JLR