Son identité nationale, ses mains qualifiantes
Nuit bizarre, rêves oppressants et transpiration. S’y mêlaient délires droit sortis d’Alto solo, en cours de relecture, questionnement sur l’ordre des tâches à mon agenda et longue digestion de l’excellent dîner avec les amis Morvan et José, chez Rhubarbe (pâté, galette de sarrasin avec ratatouille et œuf poché, puis crêpe Suzette) — sans parler des deux bières que je m’étais enfilées…
Enfin, entre les cours, les commentaires sur le film de Tarantino (à suivre ici ou en prenant le fil RSS), la lecture intensive et répétée de Flaubert et le club de sport où j’ai repris la lecture de Nuit blanche en Balkhyrie, voilà au moins vingt-quatre heures que je ne me suis pas occupé de la France, son identité nationale, ses mains qualifiantes, son dictateur et ses sbires, etc.
Courrier du consul de France à Tokyo invitant les ressortissants français à se faire vacciner contre la grippe A. S’inscrire à l’avance. Conjoints étrangers et enfants également bienvenus. Nous nous tâtons…
« Ce qui me console et ce qui console aussi mes camarades dans l’exil, c’est la foi qui nous anime et qui se rencontre chez tant de nos frères. Que nous importent la souffrance et la tyrannie, n’avons-nous pas une force qu’elles ne pourront jamais user ? Ils ont cru nous abattre, nous faire céder, nous convertir ! Ils sont plus raisonnables, ces hommes corrompus et vils, en songeant à jouir de leurs derniers jours de règne, car l’heure de la justice sonnera, et cette heure nous trouvera encore debout, j’ose l’espérer.» (François Pardigon, Épisodes des journées de juin 1848, Paris : La Fabrique éditions, 2008, p. 82)
« Nous avons porté la propagande parmi les matelots, qui sont rudement menés ; on les traite un peu comme des esclaves. Ils se montrèrent remplis d’égards, et témoignèrent même de l’admiration pour notre ferme résignation. Nous leur avons laissé beaucoup d’écrits et de chants patriotiques dont ils étaient enivrés. Les gendarmes eux-mêmes, aujourd’hui, ne nous parlent plus que la coiffure à la main.» (Ibid., p. 83)
« Nous mîmes le pied sur la terre d’exil en entonnant des chants patriotiques, que nous fîmes entendre tout le long de notre route, et qui ont été applaudis. Nous vîmes le sceau de la domesticité sur les joues de pauvres nègres. Comment ne point songer à réformer une société si marâtre? Nous avons couché, la première nuit, sur la paille, et maintenant, nous dormons dans des hamacs par chambrées de quarante. La nourriture n’est pas bonne : de mauvaise soupe, le matin, et du riz, le jour.» (Ibid., p. 85)
Tags : Pardigon François, Tarantino Quentin, Volodine Antoine
Publié dans le JLR
Et les Japonais, se font-ils vacciner ? Où en est l’épidémie chez vous ? Propagande pour la vaccination aussi ?
Ça m’intéresse de voir comment ça se passe ailleurs puisque pandémie il y a.