Situation irrégulière
« Une majorité de Français opposés aux expulsions d’Afghans », titre la Une du Monde, suivie de « 44 % des Français se déclarent « opposés » au renvoi dans leur pays d’Afghans interpellés en France en situation irrégulière, selon un sondage CSA.»
Pour ma part, je trouve que 44%, c’est une bien petite majorité. Qui fait honte. Parce qu’il reste 56%, majorité réelle et absolue, qui sont d’accord ou s’en foutent, voire pensent qu’il ferait beau voir que pendant qu’on va se battre chez eux, eux viennent se la couler douce chez nous.
Quand le simplisme fait recette + Bêtise des sondages…
« Ils savtoient vaillemment de coqs en asnes » (anonyme, XVIe)
Qui n’a rien à voir, c’est juste que ça se passe le même jour.
Fouillant dans mes archives pour y retrouver des propos sur Flaubert, je suis tombé par hasard sur un paragraphe de février 2005. Vous verrez, ça décrit (un peu) (beaucoup) (passionnément) la situation d’aujourd’hui :
« […] les lecteurs sont nombreux et […] s’ils se mettent tous, ou seulement 10 % d’entre eux, à ouvrir des blogs pour décrire leurs impressions, comme ça commence à se faire, de cette façon ou d’une autre, les auteurs ne sauront bientôt plus où donner de la tête. Au long règne d’un verbe à sens unique, allant des auteurs globalement satisfaits de s’exprimer vers des légions de lecteurs muets, que représentaient ou que dirigeaient des journalistes prescripteurs, succède peut-être l’ère d’une nombreuse parole à double sens, qui permet aux auteurs de devenir lecteurs de leurs lecteurs, pour le meilleur ou pour le pire. Selon leur tempérament, certains auteurs entreront dans la danse, d’autres se tiendront à l’écart, certains s’en amuseront, d’autres seront aigris. Un petit googlage sur un ouvrage sorti le mois précédent et on aura deux cents références de blogs plus ou moins réticulés entre eux, derrière lesquels viendront les modestes articles du Monde, de Libération, de L’Humanité, dont certains auront déjà disparu des pages visibles parce que devenus payants…
Alors, délirant récit d’anticipation ou projection raisonnable ? » (JLR du 3 février 2005)
Tags : Flaubert Gustave
Publié dans le JLR