Comme passaient les nuages menaçants
Notre dernière petite journée tranquille avant que ne reprenne la furie du travail… Presque rien à faire. Et en plus, ici, c’est férié.
J’enregistre quelques fictions France Culture en essayant de comprendre la nouvelle grille. Les Mardis littéraires et Surpris par la nuit ont disparu. Les émissions dites de société sont plus nombreuses qu’avant. Je ne suis pas sûr d’approuver ces orientations… Même si Tire ta langue revient, au format d’une demi-heure.
Devant moi, un calendrier 2010, avec des peintures bretonnes naïves à grosse tendance bleue, acheté dans une librairie de Pont-Aven, encore sous cellophane. Qu’il y reste ; on n’est pas pressé.
Et puis le souvenir de Pont-Aven n’est pas spécialement agréable. Au mieux comique. J’y étais déjà passé, il y a une quinzaine d’années, sans en garder un souvenir impérissable, sinon le côté encaissé et snobinard, la petite rivière, les cascades aménagées qui passent entre des rochers et des bouts de bois mis là expressément, et puis des galeries de peintures, des galeries de peintures et encore des galeries de peintures, contenant le plus souvent des toiles imitant la commercialement post-nommée « école » de Pont-Aven, qui n’est pas non plus ce qui s’est fait de mieux dans la peinture de ces derniers siècles. Le kouign amann des villages de Bretagne, disais-je.
Ce 25 août, il y a donc près d’un mois déjà, nous arrivions de Concarneau, venions de manger nos sandwiches à l’arrière de la voiture, hayon ouvert, nous dégourdissant les jambes comme passaient les nuages menaçants, et devions seulement être à Carnac le soir.
Si Pont-Aven nous accueillait gentiment, dans les minutes à venir, nous pouvions y passer quelques heures. Mais dès la voiture garée, j’ai retrouvé ce côté artificieux, aggravé par le fric qui a coulé là depuis 15 ans mieux que l’eau de l’Aven.
D’ailleurs T., vierge de toute Bretagne au-delà de Saint-Malo à l’instar de la majorité des Japonais qui prétendent avoir fait la France, le trouva tout de suite désagréable, plein d’Anglais qui ne disent pas bonjour aux commerçants et de maisons de peu d’intérêt antique.
Rien à voir avec la simplicité de chez Laurette, sur la merveilleuse île de Batz, découverte au large de Roscoff l’avant-veille…
Publié dans le JLR