Toujours garder des doubles
Lessive, ménage, rangement une bonne partie de la matinée. Une première, dans le nouvel appartement (jusqu’à maintenant, je n’étais pas ici le vendredi matin). Du japonais administratif, aussi, une bonne heure. S’agirait que je comprenne le courrier que je reçois et que je remplisse correctement mes formulaires de subventions de recherche.
Au bureau pour continuer et faire des photocopies (faut toujours garder des doubles). Mon chef de département me rappelle qu’en principe je dois donner le texte de mon intervention en même temps que la demande de subvention. Mais à chaque fois, c’est tout à fait impossible. Un mois avant, ce n’est toujours qu’une ébauche, une énumération désordonnée entrelardée de citations et de références. Mais on verra dans une dizaine de jours…
Déjeuner avec lui, David et un autre collègue. Voici bien longtemps que nous n’étions pas allés chez Downey. Bonne occasion de faire le point sur les crimes de l’informatique (voir mercredi). Sommes d’accord pour négocier souplement plutôt qu’ouvrir des hostilités d’ailleurs possiblement en forme de boomerang. Mais à la condition de faire reconnaître une clause initiale : le service informatique doit être au service de l’enseignement, des enseignants et des étudiants, et non le contraire, comme cela semble être le cas depuis quelques années. Ce qui a pour corollaire que la sécurité ne peut être invoquée pour brider sans discussion les activités pédagogiques. (Je me rappelle d’ailleurs qu’à Paris 3, il y a une quinzaine d’années, ce principe de base posait aussi problème.)
Dans le shinkansen, je me replonge dans Projet pour une révolution à New York. Bien que ça date de 1970 et qu’il ne s’agisse pas d’un onze septembre, voilà qui fait réfléchir :
« Quelques minutes plus tard, l’immeuble entier s’effondre dans le fracas de l’explosion. (On sait qu’à New York, lorsqu’un bâtiment est la proie des flammes et que les pompiers désespèrent d’éteindre le feu au moyen de leurs lances avant qu’il ne soit communiqué aux constructions voisines, on préfère détruire tout de suite l’immeuble sinistré par un violent dynamitage, dont le souffle fait en une seconde plus de travail que mille tonnes d’eau, suivant un procédé qui fut d’abord expérimenté pour les puits de pétrole.) Je n’ai plus eu ensuite qu’à prendre le métro pour rentrer chez moi.» (Alain Robbe-Grillet, Projet pour une révolution à New York, p. 83)
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Publié dans le JLR
va remonter dans mon estime, l’ARG