Vidange régulière — chemin vers la clarté
Billet garanti sans extrait de poisson.
Jour d’introspection. Avant de n’être quelques heures que ma plus simple expression — mon corps, son bon ou son mauvais fonctionnement —, je manifeste encore une fois l’essence de mon être au monde en peaufinant l’envoi de la sélection mars 2009 des Flux Litor. Accessoirement, si les choses avaient mal tourné, je peux le dire maintenant, c’eût été mon testament…
À dix heures, T. et moi partons pour l’hôpital Toranomon où, comme l’an dernier, je dois subir une coloscopie. Ce qui veut dire ingurgiter sur place deux litres de Niflec en deux heures (pas agréable mais moins pénible, je crois, que les 4 litres salés parfois prescrits en France), avec vidange régulière — chemin vers la clarté, on sera d’accord pour que je ne donne pas de détails —, puis, comme d’autres patients ne sont pas prêts, passer en salle des machines bien en avance sur l’horaire et m’en sortir à 14 heures.
Rien à signaler pour cette année, sinon le succès de notre alimentation surveillée. Il y aura peut-être quelque chose à enlever l’an prochain ; rendez-vous est pris.
Le plus difficile a quand même été, au milieu de la nuit, cette inédite douleur ventrale qui m’a mené droit — quoique penché — aux toilettes où j’ai passé un sale quart d’heure.
Après la sieste et une première bolée d’udons (T. en avait profité pour jeûner comme moi depuis hier soir, sans doute pour fêter son anniversaire sur un mode original), et puisqu’on a déjà passé — foutue pour foutue — la moitié de la journée dans le médical, démarrons une suite de cinq épisodes de Grey’s Anatomy qui nous amène à minuit passé au beau milieu de la série 2. Ainsi qu’à la conclusion que c’est très addictif, et tout à fait le contraire de la série Lost. Dans Lost, tout est exceptionnel et on n’arrive jamais à la fin de comprendre vraiment quoi que ce soit. Dans Grey’s Anatomy tout est courant, c’est ce qui arrive tous les jours dans les hôpitaux, chaque cas médical a une fin compréhensible et les vies des internes et assistants sont, elles aussi, dans un sens, communes — ce qui n’empêche nullement les surprises, suspenses, mensonges, drames, etc. La réussite tient à la sympathie et aux différences de caractères des six ou sept personnages principaux, formant l’isotopie amicale sur le fond de laquelle viennent les cas médicaux, les pathologies dans toute leur diversité (une série dans un service spécialisé n’aurait eu aucune chance, et les séries consacrées aux urgences sont trop stressantes pour être agréables).
Et un pixel mort, un !
Publié dans le JLR
quand on apprend qu’on n’est pas qu’esprit – pardon mais je sympatise instinctivement (et vous souhaite le moins de coupe possible)