Sur le front de cette ministre butée
« Plus tard, j’ai compris pourquoi Bradmer a fait escale à Saint Brandon. La pirogue est mise à la mer, avec six hommes de l’équipage. Le capitaine est à la barre, et le timonier debout à l’avant, un harpon à la main. La pirogue glisse sans bruit sur l’eau du lagon, vers Perle. Penché à l’avant de la pirogue, près du timonier, j’aperçois bientôt les taches sombres des tortues, près de la plage. Nous approchons d’elles en silence. Quand la pirogue arrive sur elles, elles nous aperçoivent, mais il est trop tard. D’un geste vif, le timonier lance le harpon qui traverse en crissant la carapace, et le sang jaillit. Aussitôt, avec un cri sauvage, les hommes souquent et la pirogue file vers le rivage de l’île, entraînant la tortue. Quand la pirogue est près de la plage, deux marins sautent à l’eau, décrochent la tortue et la renversent sur la plage.
Déjà, nous repartons vers le lagon, où les autres tortues attendent sans crainte. Plusieurs fois, le harpon du timonier transperce les carapaces des tortues. Sur la plage de sable blanc, le sang coule en ruisseaux, trouble la mer. Il faut faire vite avant que l’odeur du sang n’attire les requins, qui chasseront les tortues vers les hauts fonds. Sur la plage blanche, les tortues achèvent de mourir. Il y en a dix. À coups de sabre d’abattage, les marins les dépècent, alignent sur le sable les quartiers de viande. Les morceaux sont embarqués dans la pirogue pour être fumés à bord du navire, parce qu’il n’y a pas de bois dans les îles. Ici, la terre est stérile, un lieu où viennent mourir les créatures de la mer.
Quand la boucherie est terminée, tout le monde embarque dans la pirogue, les mains ruisselantes de sang.» (Jean-Marie Gustave Le Clézio, Le Chercheur d’or, p. 179-180)
En ce moment même, l’inique loi Hadopi est en discussion, si on peut appeler ça comme ça. Les minutes de l’Assemblée sont édifiantes — quand le direct fonctionne — et nous devrons les inscrire, les graver au fer rouge de la honte sur le front de cette ministre butée et de tous ceux qui se cachent derrière pour nous dépecer.
Rien d’autre à dire.
Tags : Albanel Christine, Le Clézio Jean-Marie Gustave
Publié dans le JLR
« Inique », ça me fait toujours penser à Joe Dalton.
la chipie des cours de récréation, le beau petit imbécile colère et de temps en temps celui qui me rappelle que les chouans étaient avant tout très sots – et cette chère Martine en face avec l’ami Christian et les sorties de Brard- fascinant de suivre sur un forum de ‘jeunes » et de voir la conscience de ce que sont nos dirigeants leur devenir évidents, et leur réflexion s’étendre au delà d’Hadopi – leur compréhension aussi du peu que l’on peut reprocher à l’opposition au moins sur ce coup
je me demandais s’il n’y avait pas une contrepèterie dans votre titre, mais finalement je n’en trouve pas (ou alors : mur le front de cette sinistre butée ? pas très convaincant)