La sinistrabilité des entreprises allait augmenter
Préparation d’annulation du contrat Yahoo BB (connexion internet ADSL de 2004 — qui avait déjà valu son pesant de cacahuètes, Cf. 10 et 23 novembre). Ai enfin reçu les papiers. Il y a une carte-réponse à remplir et une boîte à préparer pour leur rendre modem, câble et alimentation.
À la fac, dernière réunion puis déjeuner avec Andreas chez Rhubarbe. Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas mangé une galette complète ! Et une crêpe au caramel salé ! Nous parlons de nos déménagements, nouveaux environnements, voyages. Du film La Vie des autres, aussi, qu’il m’avait recommandé il y a fort longtemps et que j’ai vu le mois dernier.
Retour au bureau pour le JLR d’hier et du courrier. Je rêve de m’installer sur le canapé, à deux mètres, et de lire un livre d’une des piles qui m’entourent, affalé, n’importe lequel, des heures, de voir le jour décliner sur le parc en mordillant un crayon, en quête d’une note marginale, et d’avoir le même horizon pour le lendemain. Mais je reste devant l’écran avec d’autres choses à faire.
Ces frustrations quotidiennes sont peu — et surtout pas de quoi se plaindre — dans la tempête économique et les drames humains qui agitent partout la planète, et dont je jure que je ne suis pas responsable, même si les médias s’efforcent insidieusement de me le faire croire, comme à tout un chacun, mais ces frustrations quotidiennes forment néanmoins le boulet sisyphéen qu’il me faut toujours pousser alors que je voudrais simplement jouir du paysage du haut de la colline — et voir ma petite boulette s’écraser au fond du ravin…
De l’intérêt de bloguer, de laisser trace de son quotidien, même quand il n’y paraît pas. Ce foudroyant court-circuit entre mon 23 nov. 2004 et notre aujourd’hui :
« Entendu sur France Info : une étude internationale à indiqué que la sinistrabilité des entreprises allait augmenter dans le monde. Sans doute pour expliquer à l’avance et en termes technocratiques des milliers d’emplois perdus et de vies brisées…»
Retour tôt à l’appartement pour aller présenter mes salutations à mes voisins horizontaux et verticaux. En leur donnant rituellement les petites serviettes de Mitsukoshi, emballées, avec mon nom autour. Tenez ! vous vous essuirez les mains ou autre chose en pensant à moi !… Drôle de tradition…
D’abord, chez la fille du propriétaire, qui fait office de concierge, et qui est bien contente d’enfin me voir, c’est réciproque — et de voir que je n’ai rien d’un barbare qui va jeter ses ordures n’importe quand ou garer son vélo n’importe où. En-dessous de chez moi, il n’y a personne. Au même étage, je rencontre une jeune voisine, enseignante elle aussi, souriante et d’apparence sympathique. Au-dessus, une vieille dame m’entrouvre finalement sa porte pour mieux comprendre ce que j’essaie de lui dire, me sourit finalement. C’est sa machine à laver que j’entends essorer à pas d’heure…
Dîner avec Les Temps qui changent (André Téchiné, 2004). Je craignais un truc plan-plan et ça commence un peu comme ça. Mais Depardieu fait vraiment peur, dans son rôle de tristus. Outre la double histoire de fidélité (les jeunes en échos aux quinquas, finalement), l’intensité lente de la composition, il y a des passages d’images de chantier et de machines d’une violence prémonitoire, pellicule et bande son traitées façon scratching et BD à très fort contrastes, très étonnants.
Tags : Depardieu Gérard, Téchiné André
Publié dans le JLR
Allah est grand et Berlolhet est son prophète!
Berlolhet, c’est mignon ! Merci !