À la fois b-a-ba de l’enfant et travail de l’écrivain
Pas le temps… Cette semaine, je déménage.
Matinée à la maison et gratin de pâtes. Je rejoins T. vers 16h30 et avance un peu dans le Chercheur d’or. Passée la mauvaise impression des premières pages et le hiatus signalé hier, une note tenue s’installe. Non pas un rythme puisque cette première partie joue sur l’émerveillement inconscient et l’intemporalité extatique de l’enfance — perdue mais retrouvée par la mémoire qui s’efforce de re-voir, re-sentir, ré-entendre sous forme de tableaux. Et d’un tableau à l’autre, une chronologie apparaît, vers, forcément, une catastrophe (annoncée).
Tandis que le français et l’anglais, la grammaire, l’arithmétique, l’histoire religieuse arrivent au petit enfant par l’enseignement maternel, l’ami noir qu’il suit partout enseigne les noms des plantes et des animaux. À propos de ce dernier point, les noms, autre façon de faire, littérairement parlant, que ce qu’en fera Antoine Volodine dans Le Nom des singes, en 1994, avec la présence massive de vocables en langue indienne, ou prétendue telle, pour des arbres et des animaux. Sans rapport politique ni recours à la torture, comme c’est le cas chez Volodine, Le Clézio propose plus classiquement une initiation de l’enfant. Mais aussi du lecteur — cette double dimension se répétant dans l’apprentissage de l’écriture qui, quand il en est question, est à la fois b-a-ba de l’enfant et travail de l’écrivain.
Citation à suivre…
Tags : Le Clézio Jean-Marie Gustave, Volodine Antoine
Publié dans le JLR