Son espion lui a sauvé la vie
On voulait acheter, près de la fac où je travaille, histoire d’investir sur quinze ou vingt ans. On va louer. La crise n’est pas seule en cause. Il faut aussi, sentais-je depuis quelques mois, qu’il y ait un avantage à acheter, c’est-à-dire à revendre. Par exemple, si je trouve maintenant un loyer à 80.000 yens, ça me coûtera 960.000 yens par an, soit 14,4 millions de yens sur 15 ans. Or, 15 millions, c’est sans doute le minimum de ce que coûterait le crédit sur 15 ans. Pour y gagner quelque chose, par rapport à la location, il faudrait pouvoir revendre la maison un peu plus cher que son prix de base, ce qui est presque impossible au Japon. Sauf si une tendance haussière se prolonge ou si un quartier s’apprécie beaucoup. Je ne crois pas que ce soit le cas. Donc, pas intéressant.
C’est vrai que j’ai triché un peu… Il ne s’agit pas des mêmes surfaces : l’appartement à louer, c’est 65 m², une maison, c’est au minimum 100 m². D’où le deuxième questionnement : a-t-on réellement besoin de 100 m² pour vivre à deux ? Alors qu’on est habitué à vivre dans moins de 35 m² depuis plusieurs années…
Dans la liste non close des écrivains qu’Éric Chevillard aime, et dont j’attendais depuis une semaine qu’elle se prolongeât, il y une quinzaine de noms pour lesquels j’éprouve le même sentiment, ce qui est très rare. D’autant plus que les autres, ce sont des auteurs que je n’ai pas encore lus. Il y en a aussi un qui est présent deux fois…
À pied, au soleil, malgré le vent, jusqu’à l’hôtel Edmont, pour déjeuner. Des familles de touristes chinois se gavent littéralement de pinces de crabe. Ils en reprennent plusieurs fois. Le menu buffet à volonté devait être dans leur formule de voyage, avec Disneyland.
Vers 14 heures, le vent forcit, heureusement qu’on a des capuches…
Courses à Miuraya pour le nabe de ce soir.
« C’est pour moi », sont, merveilleux de simplicité, les derniers mots de La Vie des autres (Florian Henckel von Donnersmarck, 2006), vu ce soir. En japonais, puis en allemand avec sous-titres japonais, ce qui n’empêche absolument pas la compréhension de ce très beau film.
L’épilogue se situe après la chute du mur de Berlin quand, consultant les archives déclassifiées, l’écrivain espionné comprend comment et combien son espion lui a sauvé la vie. Il veut le rencontrer mais s’aperçoit que ça ne servirait sans doute à rien. Encore deux ans passent. Il écrit un roman ayant le même titre qu’une sonate jouée quand il était espionné, et qui avait retourné l’espion. Ce dernier vit maintenant de petits boulots, passe dans une rue, voit une affiche, entre dans la librairie, ouvre le livre et trouve la dédicade, qui lui est adressée, sous son ancien matricule secret. D’où la pleine valeur de ses mots quand il répond à la question du caissier :
« C’est pour un cadeau ?
— Non, merci. C’est pour moi.»
Tags : Chevillard Éric, von Donnersmarck Florian Henckel
Publié dans le JLR
Je crois qu’il faudrait que je vois effectivement « la Vie des autres » en Allemand avec des sous-titres en Japonais pour y trouver de l’intérêt. J’ai une fois vu sur de tout petits téléviseurs dans le car de Prague à Brno un film chinois avec des sous titres tchèques, ça m’avait passionné, plus tard j’ai compris que c’était le film hong kongais dont s’était inspiré le très vieillissant Martin Scorcese pour « les Infiltrés », pour ne pas trop m’ennuyer de ce dernier film de Scorcese, je repensais à l’original et à ses sous-titres qui ne m’aidaient guère dans cette trame difficile.
Amicalement
Phil
Coïncidence : quand j’ai lu cette « liste non close », j’ai compté – 14 (et même remarque pour les autres).
Mon score personnel sur la liste de Chevillard, 7 auteurs en partage, un que je n’aime pas du tout, et les autres que je n’ai jamais lus.
On dirait une partie de « Master mind » jeu auquel je commencer à jouer avec Madeleine qui ne goutte pas toujours mes feintes habituelles, comme de ne placer que des pions d’une seule couleur. L’enfance de l’art.
Amicalement
Phil
Je pense que ton estimation est faible. Il faudrait que tu rajoutes aussi le/les quasi obligatoire(s) mois de déposit que finalement tu ne récupères pas en quittant l’appartement (sans parler du reikin), si c’est toujours d’actualité. Je me souviens de mon déposit de 200000 yens qui fut ponctionné de 130000 yens pour « réparation » et nettoyage de l’appartement à mon départ, alors qu’il était nickel…Ainsi que le renouvellement de contrat ou il faut aussi payer je ne sais plus quoi. Des petits plus qui donneront une addition impressionnante. L’immobilier peut-il être un investissement au Japon? Bonne question…
C’est marrant, quand j’étais gosse, je jouais aussi au master mind…
Oui, Bikun, tu as raison. Mais si tu vas par là, pour acheter, il y a aussi d’autres frais (notaire, assurance, travaux, etc.) et qui sont bien plus élevés qu’un mois de loyer en « cadeau » entre deux baux.
Il faudrait que chacun se demande à combien il est sur la « liste de Chevillard »…
Ah oui exact ! En fait, on croit avoir tout additionné mais il y a toujours de petits frais qui apparaissent subitement d’on ne sait où!